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L’AMBIANCE

Assez loin du stade, le stationnement est déjà anarchique. Marchant vers « G.B », je
croise des têtes connues : Adoue, Monbeig, Lalanne, Pin…Les files d’attente barrent la
rue, tous les signes de réception d’un « gros » sont là.

En remontant la foule, je surprends une conversation entre deux compères: « Tout est
possible je te dis ! » Evoque-t-il une victoire montoise contre le S.F ? Non, il émettait
l’hypothèse que les deux volatiles posés un peu plus loin sur l’antenne fussent des
palombes et non des pigeons. Plus loin un autre : « Ce matin, on a tué deux cochons. »
Voici des conversations qu’on n’a pas du entendre au match aller.

Tribunes quasi-pleines, pesages fort garnis, « Guy Boniface » ne sonne pas creux en ce
jour et cela a de la gueule. Du son aussi lors de l’hymne joué par des cornemuses ( ?!) et
bien repris par le public. La fraîcheur et l’humidité, mais sans la pluie seront vite
oubliées.

LES EQUIPES

STADE FRANÇAIS : Beauxis ; Vainqueur ; Messina ;Gasnier ; Bergamasco ; Liebenberg ;


Oelshig ; Taylor ; Rabadan ; Parisse (cap.) ; Auradou ; Marchois ; Montanella ; Sempere
; Marconnet.

Remplaçants : Blin, Attoub, Tchale-Watchou, Mauro Bergamasco ; Albouy.Hernandez ;


Messina ; Slimani.

STADE MONTOIS : Durquet ; Thuries ; Genthieu ; Chedal ; Mazzonetto ; Maréchal ;


Tastet ; Giraud ; Myhnardt ; Dhien (cap.); Etcheverry ; Grobler ; Coutts.

Remplaçants : Leota, Ormachea, Leleu, Berek, Bernard, Tandonnet, Senio, Ternisien.

Arbitre : Mr Rebollal. ( Midi-Pyrénées.)

LE MATCH

1ère minute Coup d’envoi des « roses » qui attaquent dans les largeurs mais sans
vraiment avancer. Premier en-avant parisiens. La mêlée montoise, un peu bousculée, sort
néanmoins la balle

2éme. Sur un ruck, un parisien vient sur le coté. Pénalité des 45 mètres à droite. Clerc
tente mais le ballon passe à droite.

3ème. Durquet relance avec culot depuis ses vingt-deux mètres.

5ème. Première touche parisienne que les montois contrent mais le ballon est récupéré
par le Stade Français.

6ème tentative de drop parisienne, des trente mètres, contrée.

7ème : Touche montoise dans nos vingt-mètres. Auradou retrouve ses acquits et balance
Tastet. Coup-franc.

8ème attaque montoise aux trente mètres parisiens mais un en avant la stoppe et la
contre-attaque du SF nous ramène dans nos propres trente mètres.

9ème Coté montois, on monte surtout des chandelles mais les arrières parisiens sont
sûrs et pratiquent des contre-attaques inquiétantes.
Le pack jaune et noir tient la route. Coté parisien, on reste prudent. En conquête, les
touches se partagent. La mêlée parisienne se montre costaud.

14ème. Les montois ont aussi quelques intentions, ils jouent vite après un arrêt de volée
dans leurs 22 et remontent 20 mètres.

15ème. Attaque parisienne sur l’aile droite, bien stoppée mais faute montoise. Pénalité
tentée des 30 mètres sur le bord de touche droit, le ballon de Beauxis passe à droite.
Les parisiens font de l’occupation du terrain et le jeu se passe essentiellement dans les
cinquante mètres montois.

17ème Auradou « vire » encore Tastet dans l’alignement. Pénalité et avertissement (sans
frais) à « Bibi ».

18ème. Séance de pilonnage montois par les avants sur les 25 mètres parisiens. Mais
comme la plus mauvaise attaque du Top 14 se heurte à la meilleure défense, la
progression est faible et les montois finissent par perdre le ballon.

19ème Faute parisienne donnant une pénalité aux montois au 45 mètres à droite. Le
ballon de Clerc passe à nouveau à droite. Murmure désappointé et compréhensif de « G.B

On subit une période de « quilles » expédiées de part et d’autre qui donnent le mal de
mer aux oiseaux. Au sol, les avants montois sont vaillants mais se heurtent à un mur
qu’ils ont du mal à lézarder, et la mêlée parisienne reste toujours sereine.

23ème. Le pied puissant de Clerc envoie un ballon dans les cinq mètres parisiens mais la
touche leur permet de se dégager.

25ème De son coté, l’alignement montois gagne joliment ses propres ballons et, sur l’un
d’entre eux, pratique l’épreuve de force au ras sur les quinze mètres parisiens. En vain.

29ème. Le jeu est revenu dans les trente mètres montois. Combinaison entre blocs
parisiens sur touche et en-avant rose sur les vingt-deux mètres, Les montois obtiennent
une mêlée qu’on devine empoisonnée. Au vu des précédentes, on se doute en effet que
le pack visiteur va faire porter un effort particulier sur celle-là. Et bien sûr, ils le font. En
difficulté, la mêlée montoise est pénalisée. On se chauffe un peu les oreilles en première
ligne. L’arbitre de touche fait un rapport, Mr Rebollal entreprend un sermon envers
Grobler. Des vingt-deux mètres à droite, Beauxis enquille.

STADE MONTOIS : 0 STADE FRANÇAIS : 3

30ème ORMACHEA rentre pour remplacer COUTTS, et on se dit que ce type de problème
devrait se résoudre. On le vérifie rapidement car la remise en jeu montoise va
directement en touche. Et sur son introduction, la mêlée parisienne commence à faire
des vagues.

33ème. Bonne remontée de ballon de CHEDAL de ses 22 jusqu’à la ligne médiane mais
un en-avant interrompt l’action.

36ème. Une tergiversation des arrières montois entraîne un lancer en touche parisien à
cinq mètres de la ligne montoise. On se croit sauvé suite à une faute parisienne. Au lieu
de dégager tranquillement, cette pénalité est vite jouée à la main. Drôle d’idée et
fâcheuse inititiative. Les parisiens ne semblent pas repliés à dix mètres mais monsieur
Rebollal ne voit pas la situation comme le reste du stade. Toujours est-il qu’un
regroupement se forme et sort un ballon pour Clerc dont le dégagement est contré à dix
mètres de sa ligne. Le ballon roule dans l’en-but et Liebenberg se couche dessus à droite
des poteaux. Beauxis transforme.

STADE MONTOIS : 0 STADE FRANÇAIS : 10

39ème. Les petits coups de pieds à suivre des parisiens au-dessus de la défense locale
sont fréquents et compliqués à saisir. Ils créent une situation très chaude sur la ligne
montoise près du poteau de touche. Le regroupement montois garde la balle. On tremble
un peu mais la situation se dénoue grâce à un coup de casque imbécile de Marconnet
désespérant ses partenaires et réjouissant ses adversaires. Dégagement en touche
quand sonne la sirène.

SECONDE MI-TEMPS

Les montois repartent fort et occupent le terrain, toujours sur la base de chandelles mais
avec aussi des relances venues des trois-quarts.
42ème. Sur l’une de ces relances, bien enchaînée et parvenue à dix mètres des poteaux
parisiens, l’arbitre sanctionne une faute parisienne. Des quinze mètres légèrement à
droite, Clerc passe la pénalité. Senio remplace Chedal. Tandonnet remplace Duthil.

STADE MONTOIS : 3 STADE FRANÇAIS : 10

La partie ne change pas de ton : jeu au pied et attaques parisiennes bien contrées par la
défense montoise.
47ème : Hernandez remplace Liebenberg.

48ème. La mêlée montoise pique un ballon sur introduction parisienne ! En suivant,


Attoub remplace Montanella…

49ème Joli cadrage-débordement de Mazzonetto.


Monsieur Rebollal commence à perdre un peu les papiers et se fait chambrer par « Guy
Boniface »

50ème : Encore une chandelle à décrocher les étoiles et qui retombe près de la ligne
parisienne mais les joueurs du Stade Français ont du vécu et de la maîtrise et s’en
sortent avec sang-froid.

51ème : Hernandez distille des diagonales au pied mais les arrières montois veillent.

52ème : Les montois ont repris du poil de la bête, l’ambiance monte dans le stade
surtout que Marconnet se fait fêter par le public montois.
Blin remplace Sempere, Berek remplace Mynhardt. Tchale-Watchou remplace Auradou.

53ème : Sous la pression montoise, nouvelle faute parisienne. Pénalité au cinquante


mètres dans l’axe des poteaux. Clerc la passe.

STADE MONTOIS : 6 STADE FRANÇAIS : 10

Les montois restent concentrés et le ballon est joliment capté sur le renvoi.

56ème : les parisiens accélèrent un peu et une dangereuse attaque est bloquée près de
la ligne montoise. Le pack montois reprend avec autorité quelques mètres sur le
regroupement, ce qui permet de se dégager.

57ème : Leota remplace Grobler très applaudi à sa sortie.


60ème : Une énième quille montoise provoque une relance parisienne stoppée à vingt-
mètres de la ligne montoise.

61ème : Bergamasco remplace Rabadan.

60-63ème : bonne période montoise dans les trente mètres parisiens. Un dégagement du
Stade Français est contré dans leurs vingt-deux mètres, sans résultat.

64ème : Roland Bernard remplace Maréchal salué par « G.B » à hauteur de son activité
défensive.

68ème : Chandelle astronomique d’Hernandez dans les vingt-mètres montois. Les jaunes
et noirs s’en sortent.

69ème : les Parisiens attaquent encore et encore, les montois défendent avec
acharnement et lucidité.

70ème : Lancer montois perdu en touche aux trente-mètres locaux.

71ème : Attaque parisienne et faute montoise. Des vingt-cinq mètres à droite,


Hernandez passe la pénalité.

STADE MONTOIS : 6 STADE FRANÇAIS : 13

72ème : les montois reviennent dans le camp parisien. Tentative de drop par Clerc des
trente-cinq mètres. Elle passe nettement à gauche.

73ème : les avants montois travaillent au ras avec Léota en pointe (façon de parler…)
mais les progressions sont faibles. Ternisien remplace Mazonneto.

75ème : Attaque du Stade Français sur l’aile droite après mêlée dans leurs trente-cinq
mètres. Bloquée au quarante-mètres montois mais monsieur Rebollal siffle un coup-franc
pour faute des jaunes et noirs. On se désespère déjà de la perte du bonus défensif mais
le ballon frappé par Hernandez passe à gauche !

76ème : les montois conservent encore de la vaillance pour attaquer. Leleu remplace
Etcheverry. Montanilla remplace Marconnet qui ne sort pas sous l’indifférence de la
tribune…

78ème : Dernière émotion avec une touche à dix mètres de l’en-but montois. Quand le
lancer de tous les dangers est récupéré par l’alignement jaune et noir, on soupire car on
sait les avants montois capables de conserver le ballon deux minutes. Ce qu’ils font, avec
de petites mais rageuses progressions. Et à vingt-mètres de la ligne, après la sirène, le
ballon est envoyé en touche.

Il n’est pas retombé que les jeunes chasseurs d’autographes sont déjà accourus aux
pieds des stars parisiennes…

LE COMMENTAIRE

En termes de continuité de jeu, cette partie fut indigente. Très peu d’actions enchaînées
et beaucoup de fautes, d’imprécisions. Il faut être impliqué comme supporter pour s’y
passionner.

Ne nous illusions pas non plus: le Stade Français a fait un petit match, très en dessous
de son véritable potentiel. Soyons encore plus clairs car j’ai souvent lu ici et là des
critiques contre des points de « bonus » abandonnés par des « gros » à des « petits ».
Cette fois, on dira donc avec euphémisme que les parisiens ne paraissaient pas décidés à
mourir sur le terrain pour nous priver de ce point.

Cette parenthèse refermée, on peut louer les vertus de cœur démontrées une fois de plus
par ce groupe montois qui a su s’accrocher et dépasser ses problèmes d’effectif pour
parvenir à contrer une équipe aux moyens sans commune mesure avec les siens.

L’équipe montoise l’a fait avec la vaillance et la solidarité qu’on lui connaît mais cela
n’aurait pas suffi si elle n’avait pas conduit cette partie avec, presque toujours, de la
lucidité. On pourrait gloser sur l’utilisation de la chandelle comme système d’attaque. Ce
n’est guère ma tasse de thé mais on nuancera cette critique en songeant à la nécessité
de jouer un match contre une équipe aussi armée avec une charnière inédite.

Notons que la touche, face à un alignement réputé, a résolu les problèmes antérieurs,
gênant à plusieurs reprises les lancers parisiens et ne perdant qu’un seul ballon. La
mêlée, on s’en doute avait fait l’objet de toute l’attention des visiteurs. Elle nous coûta
trois points mais, ensuite, avec l’entrée d’Ormachea, le pack montois réalisa l’exploit
(rare) de prendre un ballon à la mêlée parisienne. Dans le combat de près, le « huit »
montois ne céda rien mais ne put avancer de manière significative face à une forte
opposition. Comme contre le Stade Toulousain, il se vérifie que ces avants tiennent la
route à ce niveau.

Derrière, on a beaucoup plaqué, beaucoup couru sous les ballons hauts, parfois relancé.
Pas de réelle occasion d’essai, surtout face à une défense aguerrie mais parfois des
envies de relances qu’on aimerait voir se confirmer.

L’amusant étant de constater la relative déception du public après cette défaite alors que,
sans véritable buteur ni ouvreur de métier, face à un adversaire aussi huppé, ce point
gagné représente un résultat flatteur.

Signé Bourdon

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