Professional Documents
Culture Documents
donner une id�e de l a manière fleurie et parfois poé t ioue avec laquell e
s ' expriment les conteurs . Cel'x-ci, souvent acc ompagnés d ' une ou plu
sieurs puitares, enj olivent l eur réci t en brodant au t ol'r d ' un thème his
t oriqu e ré el et immuable dans sa trame. Mais il leur arrive de met t re dans
t el le cas, par eXFmp1e, d e la séance t enue par le Sul ta.n du Maroc pour
défavorables à l ' encontre des j aawaF:o e émanent, en maj �1re parti e , des
valable, et les réci �s fi guren-'. dans leE' " n ot ic es généalo{!iqu e s , s ' ils
i llust rent J ' adresses le courage pt l ' int ell i gence exce pti onnelle des
pays du monde.
humaine, l'origine des jaawamôe, qui vivent avec eux� n'est pas plus facile à
déterminer.
Ces deux groupes, liés nar une très longue cohabitatiori, posent aux
passionnant.
Tradition orale de Niamey, .i' ai p-q Irener une enql'�te enlbr"onnatre sur 'les
l'attention des chercheurs sur le .prorl'me Jaawamoe, qui ne saurait être dis
socié de celui des fulôe, sous . peine de c�er une· grave lacune. Je souhaite
question.
sont les pe,-ls. Historiquement, ils sf"'·r;t inséparahles dans le temps et dans
conteste qu'l'ne bonne partie tout au moins du pe"ple peul act, el n'appartient
•
pas' origiriairerrent à la race noire". L'exjstence des jaawamôe, à elle seule,
ou Balpular), les ,jaawamoe sont les �ll1S anciens. Ils sont les plus attachés
aux fuloe, ne serait-ce que par le fait qu'ils se déclarent, eux aussi, origi
naires de la pénins'"le arabique, ce qui fait, d'el'X les compatriotes des peuls.
Les fulbe, ou peuple '�etù. sont peu à peu devenus, par la'force des
verbale "halde" (parler) et' "pular" (peul). '\. Le no'�au central de ce peuple
est constitué par les pe'1s authentioues. Ceux-ci se donnèrent des noms dis
duroowo (peul 'pasteur), 'Moodibaaoe (lettrés) etc'.... selon les pays où ils vivent.
LeS Halpular ne constitl1ent donc pas une race de gens de même sang; il
s'agit plutôt d'une union d'ethnies utilisant une m�D1e langIJe, 'c}1aèune de ces
Les rimôe ( 2°) sont des nobles, tandis que les riimayoe ( 5°) sont des
serfs, ct est-à-dire des, captifs affranchis dep1'is plu8�enrs généra tiens" mais
derniers sont également des captifs, travaill8nt pour, le compte de leurs mattres
Les nyeeyôe (4°) ou griots, sont des artisans et des' artistes., Ils
derniers.
3.
développer davantage, car d'une part les tulôe entrent dans la catégorie des
et leurs croyances.
Leur race est l'éq1.livoque même. Ils sont rimôe (nobles ) par rapport
'
à l'ensemble des riimayôe (serfs), maccuôe (captifs) et nyeeyôe (artisans).
C eux-ci ont d'ailleurs le droi.t d'exiper des jaawa�be des pourboires� qui ne
,sont pas des gratifications en pIns d'un salaire, mais constituent une sorte
de taxe que. les rimôe doivent pa�Ter aux et' nies de caste inférieure à la leur.
Les supérieurs donnent des cadèaux aux inférieurs, sans considérat.ion de l'état
tration coloniale, nommé Se,.. dou Haropna. En ta.nt qu'Interprète9 il gapnait large
ment sa vie et était mtme devenu trFs ri che. Il entretena;.t, pail' générosité, plus
de trente fa.milles pauvres de Bandtagara. Mais, à l' occaston ,des, gr:andes ,fêtes
tous les ritrôe de la ville, pOl'r .jouer de sa fl-ate et exiger .1e pourJ>oire ,du
francs par là, ou un boub0t;, etc • • • et ne faisait pas exceptloI:> 'dans 'satournée�
pou.r les familles rimfle quef par ailleurs, il aidait charitablement � vivre.
Quelle est l'origine lointaine de cette tradition qui fait qu'une per
et que ce dernier se saignera à monrir pour donner une portion eu peu qu'il pos
sède ? Cette question mériterait de faire l'objet d'llne enquête approfondie.
o
o 0
4.
Que signifie le nom d.e i aawaI.' ôe, et dl où. viennent ceux qui le portent?
!
sign�fie "prompt à • • • ", "rapide à • • . ". Jaawarnôe signifie donc "qui sont p r ompt s
à • • • ". Les fr l ôe t rouvèrent, er effet, qlle leu rs p artenaires éta ient plus ra
pides qu' €Ux à sa i si r tout ce qu'on leur disait, m�me à mots covverts. Ils
' s i ti n . o
Les jaawamôe s"nt en effet d· ' une intel l i genc e remarquabl e . Ils sont
sent t r� s ra p idement l es faits .jl'sql1e da.ns leurs plus peti t.s détails. Ce t t e ap
titude in t el l ect1'E ü l e en a fai t des "mattre-l angue" (1,), cou r tie rs , maquignons,
diplomates, aptes à toutes l es carr�ères qui req1' i èrent,pabi leté et s avo ir-fai re .
les h onneurs par tOllS les Ji1oyens. Ils sont caTlables d'engager l eu r vie pour faire •
triompher l eur parti, comme ils pe1'vent devenir des venf'ellrs inexorables et par
très résis t ants à la fa ti gue , qU'ils sotent forts ou rraigres . L e urs trai t s sont
et parmi la t renta; ne d'auteurs eu ropé ens qui se sont plus ,ou moins spé,cialisés
dans II étude des peuls, aUClln ri' a CT'11 devo i r se -pencrler sur le prob l f=. me des
(1) maitre-langue : waw-hél.ala . Lit téralen1ent l es, ptlÎssants en paroles. Ils ont pas
excellence la puissance du verbe et le don de convainc re .
·,..
..... . ..... :.: .. ....
O
..
5.•
Nous aVODS recueilli, aUl;)rts de l'école de Baal�oro, dans le r-tacina,
école dont Modibo Kane Njim est le grand maître (1) la légende sliivante
brousse et, à la nuit tombante, revenaient derr': ère le village pour y passer
la nvito
ses grandes mâchoires pOl'r faire sa -rrovif'ion à ' air , dit un jour à l'aigrette
bovidé comme si tu étais son ombre. Tous les échassiers se demandent pourquoi
" Mon frère! Je souhai terais,. quant à moi, que ton esprit fl1t plus
grand quo ta tatlle. Ce que tù penses être une intrépidité de ta part est plu
, occupé à. te rassasier des larves que tu piques entre ��s dents du crocodile,
. ,qelui-ci,
peux pas. Vois-tu, frère Pluvier, Gueno (2) m'a dot� d'un v�tement blanc et il
ne m'a point donné de savon. Il m'a ôté la force physique. Il a rendu mon poids
léger. Il m'a doté de deux ailes puissantes. A moi de faire jouer mon intelli
"J' ai décidé de mtattacher au bovidé. Il est doué d'une force qui lui
permet d'Écarter les :bautes herbes et les grands buissons. Il déchire les fourzœ,
.
1) Il ne ;
s'agit Jk'1S d'une éco e en tant qu'�tft,blis,sement à la I!lan�ère européenne. C'est
oute la. ville qui est un foyer de trf1ditionnlistes,. dont le. science .
�
e trnnsrncts de père
n fils, et qui se regroupent Fl.utollr du plus sav ,
� nt
B:Q.e N�im, gra.nd lettré en lan�E; [Lr0be. ct t rA d i tionaliste éminEmt e
des bestioles s'envolent à son passage et moi, je les happe sans salir mon v�
"Voi là, mon frère Pluvier , pourquoi je vis avec les bovidés"�
lièrent d'une aœitié aussi forte qu'un lien de sang et de lait, bien que
part non loin des rives du Nil. Buutorin est considéré tantt't comme palesti
n i en, tantôt co�më yéménite. Quant à. Jandalata , il. serait un sujet romain de
Byzance ou de la Perse.
Helleere
Manngay
Sorfoy
Eli-Bana
Anya
Tooli Magan.
Jandala ta engendra :
Aqiilu.
7.
Jund�lata donnera son nom à l'ethnie qui descendra de lui par son
fils Aqiilu.
des enfants de Buuto�in, qu'il considérait comme ses wappayôe (oncles paternels).
les affajres et, surtou.t, à défendr€ ses intérêts. Il passa vite "ma!tre
·roublard" et parvenait toujours à a.cheter moins cher pour revendre plus cher.
des paquets qu';l leur envoyait sans aùcune !"'arque distinctive permettant aux
étaient réd11its à. attendre que Mahmudu revienne pour partager et répartir les
paquets • .
Buutorin� devenu chef de. la famille, lui criai t en guise d'amicale taquinerie
!'Haya war seendu ko buukucia ka" : ' "bt maintenant, viens débrouiller ce que tu as
mis0 en désordre"
,:
(1)
Mahnn�d u s� grattait la tete. C'était là. sa manière de simuler une..
(1)
titua le "yettoore"j ou nom de famille , des descendants de Mahmudu, fils
d'Aqiilu, fils de Jandalata.
(1) sur la notion.,de yettoqre, v6ir note explicative à. la fin dtl· texte • .
'et de Yooyo chantaient au clair de lune. Ces fillettes étaient, dit�on, les
�.
unes rouges comme du cu,j vre lavé dans vne décoction de fruits de tamarin, les
autres noires comme trempées dans )a "première salive" de l'indigo (1). Les
rouges éteient, cela va sans dire, les descendantes de Euutorin, et les noires
celles de Jandnlata.
J�da
. lata
Mais il· est des �itlheurs qni ne pr{v:lennent pas. Ils prennent en traî
. On dit que les h�bitants de .Heli et t'e Yooyo étaient les plus heureux
de toute la terre. La mort, Sl. f.réquente f:t si" terri bIc povr tous l es êtres,
étai,t
tif\nnelles que les pevls non musulmans ont perpétué jusqu'à nos jours (2). Tout
------- -- - - ---
" . .
,----�-- -_ ...- ---- - - �
,
Cl ) 'Quand l'indigo est prépar� pour la teintur.e des v&te�ents, le l iql'ide obtenu, avant de
servir, est appelé "tête d r indigo'� ou "la mariée indigo ", ou "la première salive de
. '.
'. � 1 indigo". '
t2} Un f�te encore la mort du plus vieux tavreau remplissant les �o,J1di tions rituelles
requises : il doit en effet présenter un pelage spécial, �voir vécu au moins trente
trois hiver�ges, et �tre mort de mort naturelle.
10.
" On l'enterrait ,avoc une pompe, exceptionnel1e. On festoyait durant quarante levers �
laissèrGnt al lr'r à ln facilité. Ils cessèr�':rt lCllrs pratiques ritl1el lGs q,'i
epdi guaient les forces néfast�s E"t aveugles de' la n8turr. Ils s'adonnèrent aux
. ,
plai s irs du V('ntrc et de la cr'air. Ils violèrent tous les interdits de Gueno,
leur Di eu.
Ga o , un roi puisson t ct très jaloux , ql'i s'appelait Kana Kana. Chaque fois que
!Cana Kana entendait pa rle r d'un pays prospère ou d l''n [!Toppe humain favorisé
Kana Kana apprit l'existence des pasteurs ro:uges - les peuls - dont les p..nc�
tres 8taient venus du Yûmen il y a trps 10ngtomps. Ils habitai.ent un pays fer
Aucun pauvre n'arriv�it dans ces cités sars devenir riche. Aucun
' .
ma lade n' y entrait sans �tr8 guéri. Toute femelle humaine ou anir'al e stérile
rare que tout défunt étfl.it' cOrisidér{ comme 'un pri vilégié inV'i té par Guéno.
K�na Kana envoya donc ses troupf:s C0ntrc Hel i ct Yooyo. Il conquit
de Heli et de Yooyo. , .
Il.
leur Di e u , al lait f[�.ire ple uvoi r ou ci el une eau rOur'e qu'elles pourraient
comme de cot�tume, de la fraîcheur qui vient dilater les poitrines après chaque
pluie.
demeura immo}''; le. Pet it à petit, l'eau des nua{?'es SE' figea. Le ciel s' o�scurlt.
Soudain, des éclairs .j aill i r ent de part out comrr.p si les esprits cé
lestes, arrr:és de l innep flexibles, t ortu e us e s et phosph�rescent('s, étaient
si denses que la t err e nE: se di8tinpuni t point dv ci€:l ct oue l'homme ne pouvait
t
voir la paume de sa main.
Tout cela était-i l �rdonnf par GuGno� ·ou bien étai t-ce· le mauvais
esprit, j11SQU 1 alors wnintcnv lors des l imi tes du p0.�rs bén i , qui se· pré -parai t
à Y e ntrer ?
venaient de sauter.
eomme un v êt eme nt râpé .' Des {"ou ff re s inima{:"inables o uv rî reri t des m�choires
béant'es.
Les t ro i s quart.s des h nhi tants et leur c� c ptcl .pé rire nt corps et b i e ns
que le malheur lel1r étgit arrivé par des nuages venUR cl 1 orient. I ls se scin
dèrent en trois gro"pes. Le premi€·r suivit l8s routes dl' nord en côtoyant l€s
ln forêt.
les routes du sud. Ils surent s'orf"aniser mieux qUE;) leurs parten8ires fulôe.
'Avec le temps, ils ét� ient devenus âpres au f"ain. Ils ne p�rent supporter
longtemps la 'waigre vie que le� fulôe menai�nt derrière 'leur bétail rescapé
de' la tounnentE·.
las, etc • • . Ils descendirent plUS ftl' snd, ,.là où les habitants, avaient e.ppris,
parce que leur ancêtre ét�it réputé, de�uis le teFPs de Helleer�, fils a�né de
Buutorin, comme étMt "smisudc mbuuku", c'est-à-dire hardi quant au� actions
tout", des "cherche-mort". C'était le péril lui-m�me qui les évitait, disait-on.
Le ur yettoore étai t et, est encore de nns ,jours, comme nous l'ayons
Ainsi les jaawamôe, �près avoir sac,cagé ct écumé tous les pays du
Ils con t rôlaient les voies commerciales. Ils s'ins tal l èrent l à en
D1;ns leur intESrêt beaucou.!. plus que pour toute. autre rai s on, i l s
aidèrent à. créer . lE'. vil le de Kong et à €·n fni r<:' un grand carrefour, une foi re
marchf.
s'appeler "Konngo o l o ". Cc mot (�st composé de "Kon" ( nom de 12. v i l le de Kong )
et du suffixe "ngoo lo" , qui v ien t du verbe "go o l ae.dG : publier en crian t.
Aut rem&n t d i t , konng o l o signifie "hé raut du IDr-trchÉ" et , par ext en s ion, offi
couvert de pous s ière") . Voici en quel les circons tances cette d evi s e devait
f['.ire plt1s t ard s on 8.ppari t i on, e:n l'honneur des Janwambe "Koyta"..
son tai l l eur , pl1i s s on aDi, et. finalemr�nt son grand favo:ri, le d i sgrâcia.
.
Amad ou Bo okari, pO l:1r se venger,. �€. rondit E'.U Mc.'1.roc et en revin t avec une armée
,
qui combatti t Hariber �t le des t itu� (1).
l' �i . personnel
• 1 • •
du
.�
Sul t an. Les griot s chant.èrent alo rs ses l Ol-l,ànges en termi-
C'ost ainsi qu'ils devaient fournir ['.u Macin,a, p lvs tard , d'éminent s
quelques personnali tf s Koyta. Le plus célèbre des Koyta, 'dont les faits et
gestes c ontinu ent de se tran smet t r e de bouche à ore i lle dnns t out l e Macina,
pire. Son bon sens porr:,it plusieurs fois au Grand C on s ei l de "sauver la f ace "
mboobori, à pr ê t er se�ent d' allé ge�nce è. Cheikou Amadou Raman Lobbo, chef
et fonda teu r de l 'Empir e peul hlusulma!1 du Mac ina . Pnr contrE" lorsque Gueladio
eut mail le à partir f>.v ec Chcikou Amado" et fut intE.rné è He.mde.lle.ye, c ' est
cousi ne de Gnbriel d'Arbou s s i e r E:t ép('\1'se du grR nd ' marabout Seydou N our ou Tal l ,
petit-fils' d'El Had j ' Omar., Lrt vie dl: chacune de ces femmes vaut l ar {!eme nt 'celle
d'un roi. El les' ont brossÉ des mi lli on s c:t fait "valser" de grands chefs re li
de Kong. Leur h é gém oni e commença à, peser fourdement sur, tous, les pays, de la
Haute C8te d'Ivoire et du royaume de Kénédugu, ainsi que sur les pays de
fa it de lèur act i on, ils ne 'perrr. irent à aucun empire d� �é lormer "
15.
... Ils cOIIlI'lirent une fr:utr- qui ne se pf),rdonnE: pas e�.A.friguc BP.fur •
Ils rüfusèrE;nt d r € pOU E C r les fil18s du pa.ys ct de donnt'r lûurs propres fil les
en , m?ri[lge !'1UX au+ ocp t o ne s. On les suppôrtr'i t p::trce 01�' ils �t[' ient les plus
fort s , mnis on é t f'.i t loin de lc� n.ir�E'r, pnrcc qu t j.ln nt air.1,.... icnt qu' eux-IJêncs.
Ils n' �parf'"D.D.ient q118 leur vie (�t 1 1 ur� biens, et nul l cD � n t CC:l1X d0s nutres.
L'nclnp-fj dit: "0 mon fr�re ! Sois pFl. tient envers l' D..ssp..ssin de ton
l'ère jusqu'nu jour Oll tu é'.urr,s dnns 10 r'[>.:n un conter." trr-,nc"::-nt, et l'assas
nv,n.i.0nt thesal1risÉ les plus f"rp.nd� bien8 du l't:.ys, à leur seul profi t •
.,
1t1- révol t(� couve . • Le secret fut. b i e n f'nrd{. Al) j ou r cor/venu, l es
furent masse.cres nVE:C If'. féroci t{ d'une, venge.".nce l"ngt emps refoulée.
Pnrmi ceux dont la limée. devRit recevoir plus tnrd les yettoorr de
DawE';t de Koyta , beaucoup furcr, t . captl}r{ s et r0d,' its en 08clavp.gc. Le:urs des
cendants, Qui nc 8C' c0',"�idèrent plus cor l.ie de s j �awaJnôe:, continuent cept:ndant
Les rescapÉ.s jaal'w.môe, poursuivis pc..r l�. haine ot le mépris des popu
lations aut ochtones, sc dirigèrent sur le Manndé. On l(;s consid�ra comme l'in
cnrnnt-ion même de maléfices, et ce11. r-tvec une telle rigueur' qu'on n'ent8rrait
jam.'1.is un cadavre je..awamf>e sans lui, nvoir ElU prénlnble trrnché le. tëte •
ho::une mort ? Lc1. tradition b[lr:�bnrn r{ pond : " j ogorae.rne kunngolo �oro be
dugu tin "Ln t�te du jnn�,Tnnndo, meme vieillie pE'.r la mort, peut encore
dÇl.ns les espri ts, durrn t leur long $éjour en HF'..utc Côte d ' Ivoi re .
euprès des autochtones du 1-L-:.nding,; rCPReipnés,à leur sujet d' une T" rr nière
.', d{f,n.vornble.
Les rescap�s jEl.'"'wamôe n' [I.v!'lient fI.ucunE chn n ce de sc: regrouper pour
ct du Ken(:dugu. Ils nI n.v::'-Îent d' f1.utre ressource qu e: d.E" fuir vers le Mçtnndé,
où ils savf'ient qUE; leurs a n ci. c ns pllrt.Emaires trrdi tionnels, los fulôe, se
petites, .d t est e1'1 ouest. Puis il y eut un nombrE: infini de petit cs �migrations
Les fulôe revr.ient .que Heli et Yooyo r€p.ppn.rc..îtrr iGnt de leur cnglout
tissef:wnt, que ces pr.ys rEmn î tr[1 ie n t dE' leurs c.c.ndres et que leurs enfr.nts dis
Quant aux trois. gr[1nd(:� éMigrations dos fulôe d'est en oue st, IR
Oqbatae
L a' troisième et derni sre grf'.nde émi grati on, fut celle .dite. d,a. Oqbata,
du nom d'un compagnon de Arnru Ibn Ass, un grnnd chçf .de l 'nrmée,.xnusl'�mp..ne que
le deuxième KhalifE; Omar (634-644) aur�it envoyé pour conquérir l ' Afri que
non musulmane.
17 .
Le f�i t m��e que c e t t e émi gre tion s 0 i t consid é ré e c omme import� nte
est un e preuv,e $UPplÔ�1 8}1 t :t i rc que 1 E: S fu l ô e O-va i ent émigr€ en grand nombre
,. .
"' ;'
à c et t e o c cr s i on .
sur les émigrn t i �n s ft' l ô e , je . n ' ir s i s t err i pn s dlJ.v[;'.nt,rl �e . Une enqu t t e ulté
Le s ful ô e qui s e t ro1 ' vn ient au M'1nndé n ' é tni ent pe s part i culière
t out es ' l e s tri bus f'1, l ) e s e sn bdi vi s è rcn t en quc. t re c lp.ns : Dia l l o , Diaqui té,
Les fu l ô'e dF Mc'1nndé reçure nt leurs é?nc i ens pnrt ent=t ir(·s en r� i s on
.,
'du l i en trr.d i t i onnel qui l e s uni sspi t à eux . Les j n� wamô e f1.va i ent c outume
d ' avec l es ful ô e , i l s viv." i er t ens Œ' bI e à TU l e W{� endu - p':!. ys 9 1 1 i sc t rouve
rf"l.i t ent re :l e pn. ys Hawsa) Ikko et Gnw-Gnw . C ' e s t gr�c e RUX !!P. rq u e s d. e ·· ces
feux q ue l e� flJ l ô e e t IGS j �}1 WaP1.ô ·e s e rec onnurent , �cpr� s plusi eurs ' s t è c l o s
de : séparn t ion • . .
:
L ' n rrl.�é e nu Mnnnd é d e s ,j nnwam o e n ' f:' rr<:'.. n e-e� pc.s l e s ch o s e s c omme i l s
l ' espl r.;! i en t '. Leu r venue évc �. l ln ' p l �' t ô t l a m é fü : n c e d e s ��r.nik[ts ( hf' {d t Œn t s du
•
Les j enwamô e c on s e :i l l è reY' t nux ful ô e d e qu i t t er l e M� nndé l e plus
Le s trr.is frè res Tuna Buubu s Yironnde Buubu r t Hari lla Buubu
. quit t è rent l e Manndé F'.vec un co�� t ing'E'nt j aawamô e . Ils 0n igrèrent au Mn.c ine .
·d irigèren t vers
2 le Futo. D ; n ' Ion , sop s ln. c Oè" dll i t f de Bel lnl Jp.. aye ;
d epui s leur s o rtie dl' }!nnndé , c ormcncèrent È t s e fixp-r . I l s s ' ins t['. ll èrent
en gr�nd nombre . dnns .1 0 ��['.rta et dnns le Futa-T oro . " Ce; SOli t C GS j aD warnô e
rendi t. �u FutQ D j nllon . Ti�bo fut u n centre où viv�ïent d ' ass e z nombreUx
j nD.wamô e .
chnnger d e yet t o ore �u c o" rs d f' l eurs nombreux d éplr.. c eL' cnts , j e c ro is întÉres
sr:.nt de s i rnn. ler que l e s 28 fam i l l e s const i tunnt 1 r c cllul€)-mère df3 ' NJ f'.nwa
s e regroupent en hui t grr:nds Suudu-bnnba. , ou " Port es pat c��� l �s " , c ' c!s t-à
entre eux ( 1) .
Vo i c i , s o uf erreu r ou oI!lInis s i on , c omment Ir' trndi t i on . d e 1 '· ? c o l � de
Bankoro € t � bl i t l !"l. nom enc lr turp des cUl' di-be." bc. ( s ing . : suudu-ban.bf>. ) .
---- --- --- - - .- - -
(1) ..sur1J..e. no�ion d e Suudu-Bnabll , voir n o t e explicn t ive à l a fin du t ext e -
19 .
Prer. iè re Port e
Nj nny
N
jim
Deembn
Golfa '
Bnsum
S,'"'.[tm
Nj al ou ' Jal
Gimbc.. - yr.rn.
Koyt� .
D �uxièrn � Porte
Lnnndure
.'.
Bnc c i l i
Do.rnmmeere
C ok né'. ri .
Le s Lanndurc f() rmen t Ir'.. br,.... nche atné e. Ge S O D t , élU . Mncina , les
s euls ja,�wn}7l f> e qu ' on. -r.i t vus dÉ t eni r 10 ch e ffe ri e ·r.lors qu ' ils s e . -troV-VElient
vivr( ave-c des ful f> �. C ' est en effe t Ir. fr.p i l l €" j nn"fnn�d o L'l.nn dv r € qui dé tient
NDuurc .
Mnî t re Hnv:," c irÉ ND ou r� , p.ncien Minis t rE d e Ir..
Républiqu e d'? �c."l. li,
�
.
·
actuellem ent Avocat défr:nseur à Bzrnako , est l e fils du chef de YUWllru .
Troisièm e Porte
N:y?-n
•
NyaDandu
; .'
Jigee
Wnnygr'-lo
;'
.'.
20 .
Il o xiste des Nyn.n et <l es Wnaygnlo : qui no sont pas des j anwamo e .
QUf'. tri��o.I:t e
Bookum
Dnw
C�nquiè.ffi� Porte
Nj aade .
,Yea tasayo
Karan�rn
Les Nj aade forment ln br�nche atné e de 1� cinquième Porte •
.Sixième Porte
Cae.m
Ne pns c onfon� re ce yettoore avec Caam, yettoore dûs bij outiers,
ni aveo Caam , yettoore do s Torodos c.h efs d e Halw�.r .
Une fami l l e ' de' Cr.no j anWflrl Ô e ; cel1 0 de OusIr.['.ne ' Sn�bn , jou a un VrP.nd
rele dnns l' Empire tOl 1 Co1 : lcu r fondé p["' r El Hnd j On;::lr ( 1848-1864 ) èt ' p erpétué
par ses su ccessù1'rs
1 jusqu ' en 1 893 , '
Les ' CRa.m j o.awnm o e nû sont pns nomhrnl 1 X • Je n 1 �.i pu e nco.r e recueilli r
sur e ux, non plu s q ue su r l e s Bii br, ct les Snako, slJ ffisarunent de lé gt�des
•
ou de ren s e ignem<::l'l t s l" ist orioucs pour l eur c o nsa c re r une notic E� spéc;ip. l e .
Je signnle rP, i t ou b:� fC' is qu ' on rencont re des jnawamo e qui se tp.. r
e,u ent d" � t re è ln fo is Sngko, Gn.mbi c + Bii bn . Ils se disnnt sup€ ri eu rs p.Ux
. El Hndj Bou bnke.r Sc.nko !"l.nci en erlr1 0ye de C OI$'lC'rce, deneu rr�nt
Yernnnn,c"'o ore
..
o
o 0
cohnbit'� rerit fl.vec u n e ethnie f'.u t o ch t onc du Tekrol1 r ( Sén� g.r.. i ) , · appe l é e jnn.wo e,
'
cepend.� nt qn e leu rs rt.ll i é s t rr'. d i tionncls p'euls nomndisn ient a u gr't ' dé s �t u
rE'.ges ct d e s points d l eau . C es janw6 e se disl:'. ient ['.ut ocht on0s' dt Njarlalà
Les j [l. e:�mlJlo e du Seno-Pale ei, où il s S i € tp. i c nt provisoi rement ' fixé s,
ent(·ndirent pe. rl or ' à.('s peu ls Wuuwn.To e ( clnn è C 8 B� ) qui se trouvf'. ient ' en
' pour aller re t rollver l.. eurs [l,lli<� s np. turels fll lo e .
lis ne quit tèren t cep endr..n t poin t le u r lieu d e r{>sidénce c.v�nt ' d ' ['.voir
:'
•
�
é t � bli , [I:v c t ops ' 1 (;; 8 h r' hi tnn't s ful,� phones du Fu t a, �ppelé s Fuutazlkooô e , le
li en sac ré du "deriâi rao..ku " . C e denâironku est encore t r� s vnl�.ble .quj ou r d ' h ui
-
entre jaawn�6 e ' c·�
Fuutankoo o e . (1)
---- - - - - - - - - ' - . - - - -
. . .. . . ' Mais les j nnwai!i.ô e' cormencèrent à s e lE.sser des déplac er1ents int er-
rlint?bles de l:eurs pnrtennirE s .ful ô e qui , ., �i.cn qu ' ny:n.nt des idé es terrible
ment nrrôté es , é t[' icnt h{ lns pr.r nill eurs 'trqs instc.bles qur,nt à l ' hnbitt.ti 0n .
C ' est ainsi qu ' ils ne s e fixeront dnr s le ��c in� o u ' �vec l ' �vènement de
Cheikou Amadou , ou A� ' dOl� Ior , fondn.teur de l ' Empire peu l mUS1' lmQn d u Macinfl. ,
nu d€but du XIX ènc siècle •
. , Les jaawnmô e � surtou t ceux des f'1ril10s qu i , �u Futn�� oro , vivo.. i ent
à Bokki-Jnwe s se fixèrent p ' Sokonndetn �i. dr',ns le M."' c·i nn. , p, 'is , d:�ns. ·'.�plll sieurs
''';itleè dù Guinbnl l� ( Nir.fl1nke , �1;:�. li) .
'
. C � � derniers j nr:"T:1.môe adoPt � ; c� t les us et cov t" mes d es ' : dogon s ,
�vec bien enten du quelques restri c ti ""D S imposées pn.r les :dogons eux--irt�m'è s .
I l s chnngèrent leur yettoore Bookw!1 en Degoo gr>. , Nae.nngo � Ynno·o gr. , etc' � . ;.;'
.
Lès f,Jlôô et l E.'s flu tres j n ;" w:�.môe ' leur donnèrent le ' nom d e Hossoô e , de ln
' racin'é peu l e "Hos " , infini ti{ "Hosude" , im'Pliql1ti.nt l ' idé e d e "deveni r .
. .
..
presquE • • • ", e.ll. sens
: "il s ' en f" ilut de peu qu " ils devinss ent dogC'ns " .
de
. .
hosoo o c .
CI e8t fl v prè s d ' Ell( Ko sso'; o , r.otn hl e d e DODkombo (l U ' El H:->.à j Or.r'..r ,
bloqué d 'l.ns Hnm d f1 1 l r; y f' pC' r I ' n.nH�:' e d E' Bnl obbo et de Sidi , envoyn s o n n ev eu
Orn.r".r , rais tri otlph". d e s es en n eI!l i s et rf pri t le c omri!."1 nd er ' f'·r. t dv Pf'.. � s .
L ' h égémoni e omfl rienne sur l e p f, ' l o 8 du 1'-" '"1. c:i TIn dur:'. d E' i862 à 1 8 93 .
A côté des j nn.wt"Lm � e d e v �;nu s " prps q uc d o gons " , exis tn i e nt d 1 �utres
; qui · ...., v� ient su i v i l ' émi ,gTf'. t i on d ite.' de Oq bntp.. . Il s qu i t t ère n t 1 cur hé'.bitnt
sur les bords d u Nil et n r ri v p r f; nt' r.u Cr� irp vers 1 2 04 d e l ' h{ gire � I l s vin-
· ren t 8 Waedi l Uyuuni , pui s f"npn è rent l e prtys Hn.wsn . ( Sokot o ) . I l s cheminèrent
ju�qu ' à ' Tule-Wooyndu . Aprè s de n om br eux d é t ou rs et d e s chcI'"ins t o r tueux que
j e n ' ni pu r{ tr .:: , l i r, i l s fi.nirent pr' r se tror �f' r d .... l1 s l e Dal l::. ( pc.ys de
HOMbori � t D ou e nt z � ).
Ln t r i bu se s c i nd n en t r '- i s gro' · po s . Une pnr t i e c o n t ; nu � 8. . cultiver
- l es lettrcis arr bos, une Q1 J � rE s e li v r...... à l ' {; l evage, . et le t ro i s i èr. e groupe ,
o 0
24 .
l É gendn ire et ' i s t oria ue d e s nombreus es l!1 igrn t i ons , grpnd e s ct peti tes ,
d e s j nnwamô 0 , j e relaterai rr. pid ec- E nt que lque s I!laximcs ct proverbes , qui l e s
c oncernent . Ceux-ci c o uren t enc o l'è sur l p s l èvre s 9 no tam1!'E,nt d e s 11ut ocht ones
des · pc.ys �.n c � enn em ent souci s ,�.ux c orvû es et à ln tr. i l l € d e s j ?Ftwnr: o e durE'�nt
hui t l ongs s iè c l e s .
d ' un peupl e opprimé coro tre· s ·- n oppr e s s eu r é t r::npe r . IJ n e s ' Qgi t d onc · que
d ' un s eul " s on d e clo cli e" , c t · c ' e s t comme tel qu'i l f'"' ut 10 prE;nd rc .
;kJ. virul enc e des sfl.t ir€s contrE' l e s j anwnmô e n e l e s n d ' a i l l èurs
j ama i s nffec té s . A l ' i m-p étu o s i t { d ûs ,,, tt"".quûs d irigt es c ont rf' eux , i l s ont
't ouj ours : opposé un mépris S E'l�'blable à c e lui (lU ' un grr'.nd s ei tmeur. oppose à
· Les j n � \'Tnl'lô e .s ' en vo n t ln t �·t� �ftut e , f!n d i se.nt : ., " � ' ?J!1?re d ' un
L ' u sa ge c�t pr r , r. i l l eurs C01 � r,� nt s e� Af� i q ue " qu e des e t hnies S E,'
cri blcr-.t mutuE;ller.lf'nt de . pnm'Pp l e t s cin f"J f?,. nt s , per.f oi s IP-êpç o rduri e rs . A�ns i ,
: vi e a c ons ervé' p::r cD.pri c� e t p ou r le plu s , gr�, n d malhGur de l ' ngricu1 ture " ,
ou enco r� : " un s inge ,rouge ,quJ a : aya l � sa qu eue .afin d� res s emb� e r � l '
: , ,
�omme " .
Et pour l e pev l , :' qu ' e s t -c e qu ' un Ba tr: bara , ' si�on "un rej eton� d e
etc •. • •
.
Heureus ement , la v i o l � n c � q.es. dia t ribes - que ,j e m ' excus e d ' avoir
. "-, '
ra,p"portées - s e noi.e dar s.. ] l }1 i 1 8 r i tF. q" .' e l l e s, , d éclenchent. Il faut dire é ga�
.
� ' ; .
l eI!l ent que tout se pas s e ent re gens q-ui o nt l ' ha b i tude e t l e dro i t mutu'el d e
telle celle-ci :
•
" Les jaawam o e s e caract{ risent pa r un cou ra ge que l eur envi erait
un Prince Ardo . Ils s on t hardi s comme des bozos harponneurs d ' h ippopotames
au moment d r' s hautes eaux . Il s Sf"nt · aussi i ntr€ pid es et prompts qu ' une pan
th �re-mè re à la chasse . Tenaces comme une mouche qui veut sucer qu elque
chose , ils ont un e intelligence si vive qu e leurs yeux . voient da�s l ' obscu
cas, par exemple , d es j aawamo e . qu i ont 8 dopté , cop tre tou te attente , le
métier de forgeron au Ni geria et qui 8.1 1 raiAnt dû , traditionnelleme n t, cflanger
leur nom ethnique j v. awanndo pou r cel, J i de "bayl o " ( forgeron ) . Ils ' n ' en ont
rien fait et ont gardé l eur nom j aawaIT:.o e . Ils se targueJ1 t m �p�e d ' � t re d es
j aawam o e qui " font j aillir d e s ét : ncelles" . Voici l t expressi on q" 1 ils em
ploient : . . '
dans son exod e Amadou C h eikou, fils d ' El Hadj Omar f't Roi d e S é gou , se trou
vè rent pou r la première fois en nré s ence de j anwamo e traveillant l e fer ,
ils 1 e � pla i san� èrent en disD nt " Bookum faa pette nyaara " ( " BoQkuIQ. ju,squ' à
, . . '
mit à ces j aawarr o e , sépar� s d e; l eur groupe At i sol é s q.ans U? pays qù ], e s . for
gerons étaient tabous et gagne.i ent heaucoup d ' a rgent , d l adopt.er 1Jn métier
o 0
26.
M A X I �1 E S E T P R O V E R B E S
A L t IJ G A R D D E S J A A W A M B E
1 . Les vi eux o s crâni ers du ,j aawannd o peuvent enc ore ; par ' l eurs mal i c es "
3 . : .Si , d lune manière ou d ' l ' ne au t re un j aawanndo s ' int rod" i sait dans
:
8 . Seu ls l es j aawamo e savent s e' t enir é troi t err ent ( entre �ux ) ', t out en ' !" " .
,. • •• � ,'"f .�-
se haïs sant atro c e� ent .
10 . L ' ext é r ieur du j aF' wanndo est plu s alléchant qu' un met s dél ic ieux ,
mais son intérieur est un e poche à venin qui tue à. pe tit f eu .
gard e 0
..
16 . Etre j aawannd o , c ' e s t savoj r s' informer discrè t ement sur tout es
choses e t sur t 01�t l e D:onCl e , et feindre de tou t ignorer pour m ieux
18 . Le coura ge (lu ,i f:l p..wannd o n ' a d ' é gal que son effronterie .
. .:
N O T l C E S..
-0- '
29.
1 - B O O K U M
Mahmuudu , fils d ' Aqiilu , fils de Jandal ata , avait grandi avec les
enfan ts de Buut orin. ; Il doit s on yet toore Bookum au fai t qu ' il envoyait
pêle-mêle l es emplettes qu ' il réalisait pour ses allié s . c ' es t-à-d ire
Helleere et ses frères .
II - D A W
d es cadeaux c or sidérable s aux hommes et aux fenu;: e s , ' c e qui l e rend i t très
La popularit é de Sul eY1l1ane � qui av�·i t comme ncé par n ' ê t re qu ' une
réputat i l" n publ ique , . . s ' introdp i . s i t peu à peu . j u sque dans l e s roc o :Ln s l e s
mi l chanta i t s es l ouange s . Les ,j e' )nes fill e s , RU clai r d e lune , n ' ava ient
de voix que pour ch.ant er les Ji' é ri t es du va. leu r�ux fi l s , d e Bayya .
pour fai re ent endre rai s on aux j eune s chafTiné s . Qua,nd l e c o r s e il fut au
" C e n ' e s t point e n bat tant , ou mêlT' e e n tuant SU leymane , que vous
C OIDY'ent i l s t y e s t pri s pour acqu érir la fo rtune qui lui v�u t nuj 01.1 rd ' hui
Sul e ymane n' att end i t ' pas d ' être int e rropé pour répondre . Il dit
( daw e s t la rac ine d e l ' i nfini t i f du verbe peul " dawde" qui s i gni fi e
"voyager" ).
�u l eymane ayant d i t " m i daw" ( " ,j ' ai voyagé " ), le mot " daw " par
D e puis l o rs , l es j eunes j aawamô e ont pris l ' hab i tude d e s ' expa
..
' 32 .
III - N J A A D E
Seydu éta'it l ' un des d escendan ts ' de M�uudu , fils 'd e Aqiilu ,
fils de Jandalata . I l engendra dOl' ze garçons , tou s bee.ux c omme la 'pleine
lune . I l en était aussi fier Q,11 è Jacob le fut dé S8. progéniture .
Le vieux dit :
revien.l1 eE:! sur ta décisir, n . Bénis. tes fils , et laisse-l es p?.rtir de par l e
" Etre casani er porte bonheur à la f errm e . 1\1ais la chance de l ' homme
se trouve dans la plante de ses pi ed� � elle e s t attacb ée ·à son ta lon ".
et l eur " donna le. rOl l te " en leur disnnt, en R'Uis� de dernière r ec ommanda
tion :
"N
j aade gooto gooto , mea didon didon
Le vieux répliqua
"Non ! "N
jaade " ! �' " a l l e z ensE;mble " .
petit fils de Mc'1.hmuudu , fils d ' Aqiilu , fils de Je nda lata, l e Yéménite.
34 .
IV - y A.T A S A y E
là m8mes qui ave.ient -yoyagÉ- ense�, ble - voyag èrent à. leur tour . Ils amassèrent
Qeaucoup de biens .
montre de leur fortune . Ils firent défiler leurs troupeaux, leurs bêtes de
bât chargées de � archQndises, leurs cnpt ifs port e urs de lourds colis .
Qup.nd leur tour fût venu , ils se d.éployèr� n t en ligne hori zontale,
Les habitants, qui f\.va i.ent é t é alert és ' par l'entrée en ville des
r
Une fois arrivés au villa ge, ceu x-c i se rendi ent sur la �lac e
�
publique pour y recevoir l es salutations e t s uhai ts de ' bienvenue d e leurs
concitoyens .
" Yaadu-sa�re"
yet toore " yaadu-saye" qui, par corruption de..ns le temps, devint yatasa ye .
Ils cessèren t de porter le yettoore dE: leur père, qui étr-i t ttN
j aade " .
Ils devinrent les plus coquets des j aawamoe . Cette coquetterie, avec le
t emps, finit par fDi re d 'eux des t éméréd res qui affror t ent le danger avec
sourire ct I!lé�ris .
I l s ' agis sai t de délivrer co� te que c o�t e la famil l e d ' Amadou
C h e ikou , fait e pris onni ère à la prise de Spgou .
C ' est alors que Nyalli Yatasaye deTIanda à. tous les Yatasaye pré
sents au conlbat de nouer , les uns avec les rrutres , les cordons de leurs pan
talons . Il d ev(·na i t dès lors izrpossi bIc , à aucun d ' eux , d e fuir devant
l ' ennemi .
Âucun des trois cent s Yatasaye ne fut épargné pe.r les sabres - des
t irailleurs d ' Archinard .
Quand l ' armée toucoul eure reg� gna Nioro ' où se trouvait Amadou
Cheikou , c elui-ci fut grand ement émù de tant de dévoucrr.cnt , de ln part de
gens qui é taient loin d ' être les �r8nds prébendiers du régime 8
Les yeux baignés de ln�es , AFnd ou Cheikou pria avec ferveur pour
le repos d es âmes de ces trois c ents i eunes hommes . Il leur déc erna l� t itrc
glo rieux d e mnrtyrs . I l demanda qll ' Allâh assistât jusqu ' à la fin d es temps
le clan Yatasaye et fasse d e s os hommes les plus riches et les plus consi
dér�bles des j aawa�ôe "
v - G À �1 }! B l
Ce giâaaâo quitta son pays , parce qu ' il n ' y trouvrtit pas un champ
assez vaste pour y exercer ses int rirues et son pench�nt belliqu eux .
tage que les p etites qu e relles surv�nrnt entre gens du m�� o villag� ou de
même farilln . Il partit donc à l ' aventure , avec l ' espoir de t rouver de quoi
À lui seul, tel un grand élé phant solitai re en furi e , ' il sema la
terreur parto.ut sur · son ch er'lin 0 Il 2. t t eigni t finalement un pays bien boisé
Il s ' installa d�ns cett e forêt . Il n ' en s or ta i t que pour raz zier
Giâaaâo rn� zin u!".e r. .�.�:� '-3 j2:trtie des boeufs d1.'!. pays . Il qui tta la
Gambie ct vi.nt se fixer à Biiba , au cilieu des ILarkas du clan Saa ko .
. nI ' homme de Gp,mbie '.' . Ce no� fini t. p�r devenir son yettoorc ;· ainsi que celui
Les Irots " Sa8ko-Biibn " devi nrent l '·explé tif de Gambi , e t le
cela pnrce que Giâaaâo se met t � i t en trr·. v€rs d e :::- rou tes des C OIIUœ rçàn t s et
Montluçon .
38 .
VI - N J A A Y
On doit ce yettoore nu nomt é Seydu Yuu sufi , à 1[1. sui t e des cir
constances s, ' ivnnt os
I l planta , à l ' ent ré e de SD. ;' aison , un arbrE: que les peul s appel
lent "nduballeewi " ( 1 ) . L' arbre gr� ndi t et se Ill i t à donner t oute l ' année
des feuil les vertes qui répendent par terre une o�bre épai ss e , et dans l ' ai r
un e odeur d e s plus ngr€ables .
Seydu ne cessait de crier régulièrement , pour att irer sur son é talage
l ' attenti on d es passants :
"nj eeygu anni "
c e qui signifi e en peul : "voici à vendre ! "
On finit pnr l ' appeler Nj eeygu . Ce mot devin t Nj any , et cons ti tue
finalement l e yettoore des Seydu Yuusufi .
�. légende est :-" uette quant au point de savoir corrment les autoch
tones du Yoolof Sénégal en vi.nrent à adopter N,i aay c orrme yet toore , et comment
la loi d l équivA.lence fai t que Nj a ay chez les Ouolofs devient Jar[l. chez les
Bambaras .
( 1 ) Arbre à palabre , qui ne perd j amais ses feuill es , devient très grand et donne de
l ' ombre t ou te l ' anné e .
39 .
VI I - N J l M ( duballe )
Ibrahiima. d e son village , planta un nduball eewi , tou t comme l ' ava it fai t
Bireer'a Muusa vivai t au milieu d ' une tribu Il1arka . Quand ceux-ci
croi saient Bireema , ils disaient, en gui s e de reconnai ssance et de reE er
ciements :
" Nj i Duballe"
ce qu i si gni fie li.tté ralel!.ent : " eau du Duballe " .
..
40 ..
VIII - D E E M B A
les d e s c endants de Seydu Yuu sufi de Duball e , engendra d eux garçons , qu ' il
afin d ' auf'I!lent er s es b i ens , il répo'- dai t ironiqu e' ; ent : " Pourquo i t ravai l
l e ra i s-j e pour augmenter l ' inépu isable ? C e q u e j ' a i de mi eux à fai re , c ' est
" darnba lt
Il
Cl est-à-di re : enfer;y: e - toi ! " •
sa première vO:Tel l e " a " en " e e " long et d evi.nt " D e emba ti , qui r e s t a le yet t o ore
Usmana lBàami idu 1 frè re puîné d e Maa l iki H aam:i:bto., ava i t , c omme
celui -c i , héri t é d e s o n père Haami idv Isa une imp ortante for tune . Au l i eu
de s ' ènfer"" er COIDP'€· l e fit s on frè re en refus ·-: nt t ou + c o�···merce avec I l ex
l"·n mat in , i l s ' ap erçut que ses sacs e t sach e t s é ta i ent vid e s . Ses
parc e q u ' USlT.ana n ' avE' it plu8 ri en à d onn er , pa s m ême un cauri fê l é , pa s !p.êt� e
sans fleurs .
c ompt e . C eux- l à mêm es qui l ' ava i en t aidé à d i lapider sa fortune en vains
quo i que pré s en t en t ou s l i eux n ' envo i e pas s e s plui e s partou t . I l n ' ava i t eu
qu e ce q u ' i l méri t a i t !
" Il a fui , s outena i en t d ' aut res , parc e 0B-e s e s d e t t e s s ont plus
Quant à Us r ' ana Ha8 rniid.u , il se rend i t dans un pB.yS où pers o nne ne
l e c onni-' i s s a i t . I l s ' employa aux trav,'"lux les plus durs � et m êr · e à c eux que
Il revint dans son village , alors qu ' on l ' avp i t ent err� dans
C eux qu i ava ient j adi s l ' h ab i tud e d e recevoir de lui oubliè rent
l eur n anC1 ue de re conna i s f',anc e . I l s avalèrent hypo c ri t e�, ent l eurs mé chantes
c e rt e s , mais i l sal� rai t c orr::'", � ent e t qua.nd l e fa ire , e t surt out à qu i . l e f[l,i re
et pourquoi .
aller congre. tul e r Usn"ana Haamiidu de son heureux retour au pays natal .
Usrnana les reçut . Il s e pr�ta le pl" s aimabler: ent du m onde à t out es leurs
marche qu ' une fois sur l e � bourses hernieuses de l ' aveugle . Il l e s met tra
à l ' abri avant qu ' on ne vi enne l e s fouler aux pieds une s ec onde fo i s .
" Ains i j e suis revenu , nant i d ' une fortun e c onsid é rp bl e . Je ne l ' ai -
point ac qui s e en qufIi1anda� t , rais " j ' ai t ravaillé j usqu ' à • • • " ( expre s s i on qui
s e dit en pell l : "mi gollu faa " ) �
43 .
Usrr ana n ' eut pas besoin d ' achever sa pens é e . Le s qU fmandeurs
X o t XI - B A S U M ET S A A M
s ' alJ.�e . •
aux afri cains qui veul ent all e r t rè s v i t €: , ô t a s on grand pan t a l on afin qu ' i l
Les d eux frè res s e r.': i r cnt à c ov rir à t o u t es j amb e s , e t pur ent ains i
Bayya Al i s ' aperçut alors qu ' i l n ' avai t plus s on pan t a l o n sur s es
Cherchons - l o . I l est "peu t·- ê t rf; t ombé " . ( C ette expres s i on s c d i t en ful fuld e
t race du pantal on .
Sûre" ent , t on pantalon a é t é c on sli r.�é p e r Ip feu , c ' e s t pourq uo i nous n ' en
t rouvons aucu ne t rac e " . ( L r ex p r r:-· s s i n n " l e pantalon a brûlé " s e d i t : " ba-sum " ).-
Ba yya A l i , ql..1 Î d 0 s i rai t absoluIT. ent ret rouver s on p an t a l o n. , no voulait
pas en t en d r e s on frère d i re qu ' i l avpi t brûl é . Aus s i répl iqua- t- i l : " il est
s inat .
n ' est rrand " . C ' es t-à-è i re q u ' on ne sait j arai s c e qui va t i re r , ou non ,
à cons é qlJ. en c e .
C ' es t ainsi qu e Ba�';ta Ali , S 01 ' t enênt " ba-saarn " , e t s �n frère
qui d evint " Saam " , e t c eux d e r·1uusa pri rent " ba-slli'- " .
bout s .
Abdal lah e t T i ern o T i è i ani Abda l lah , tous d eux (' rand s r' a ra b ou t s d e l ' o rd re
D o o ro Ba SUl�' j oua un {1"ré:' l1d rôle dans l ' a f fa i re d i t e d e l a " be. rrad "
dan s l e Futa-T o ro .
46 .
ye:tt oore ce t d e' ; ('uré s i vivant qu ' auj ourd ' hui enc or e , l o rsqu ' un T oucou l eur
( lié aux .i aawa�be par la "parent é à plaisant e ri e " ) renc o ntre un j aawanndo
qu e l ' on 8Elue du nom d.G Basv.:.--" , il rÉplique , " Non � Basaam ! " , et t ous l o s
deux d ' enchaîner : " Non , Basurn ! " - " Basaam ! " - " Ba sUJi": ! " - " Basaam ! " . . . tandi s
\. " ,.
47 .
XI I - G l .. B A - Y A R A
Guuro Sap)ba , d u. c l a n j a[-' wamô e N,j aay , s ' expn t ria pour fa ire d e
Après plu s i eurs année s d ' é tuè es s ' Guuro S�mba acqui t et approfondit
tout �s 1('8 c o nna i s san c e s i n l ar ' i q ue s de son t 8m� s .
d e s on c l an , et mê',� e c e l l e d E: s on pa ys .
b eau c o up à s on p re s t i. pe .
ch er d erech ef auprè s de s on Ma i t re .
" � ..
48.
nécessairement que j ' aille 1"' 6 dé saltérer ( " j e V8.is 8.l l û r Ir1C dé sp.ltérer" se di t
fut le yettoore d es des cend ants d e Guu:rf"l SRTIl ba . Mai s o n eut s oin de le fai re
pré céder du Ir'o t Gil.'mba 9 qu �. vient d u nom d u v i l lf:1.g€ Gimn:bélr'kull e ov. Guuro
Sa�ba fit ses études .
XIII - K 0 YT A
pérèr€nt .
resté inconnu . S on fil s , Amadu Bo oka ri , devi nt de s o n ceté l ' ani du fils
d e l ' ami d e s on père . C Ola é t r i t d ' aut�nt plu s naturE: l que l e s d eux garçons
et i l n " Y avait , en t re lui ct l e Ro i , que l e ·' e out eau hors du fourrea.u " .
e o s turr e s pour lui e t s a fan: i l l e . Amadu Bookari exé cut� i t 1 e·8 cOI!lL-:and e s avec
dil igenc e et d ex t é ri t { �
un mo�cnt . Charr�é de l ' é l oql� enC c- d e Arr a du Bo okari , l e Roi éprouva s ou daine
grands ain s i qu ' à I!} es dîners . chaque j our de l a s emaine , suns manquement" -
" Je va i s �tr� l e plus heureux d E s hommes � cp r cc; j our n ' aurF.!. d ' é ga l
Sa Ma j e s t é Isa j:,' a.ïga s o" rit de plais i r . I l rel ev2 At'adu Bo okari
fnvori d ' un chef es t c ompf. rnbl f' à un horln e r i c h oI:l en t habil l é , perché sur
une brp.,nche s c i ( è à d emi , et s u rp l ol"" bant un ' pui ts rcr:pli d ' o rd u res . Il
" L ' intel l i ee11 ce de l ' homn: ü , s on- cour8 ee , e t sa fermeté c ons t i tuent
s erai précipi té dans 10 pui t & .de ta p8 rahol ü , q ui symbol i � e la d i E' grâ c G qU6
Le Roi fit u n e gr,s nd e p l a c e' dan� s on' ' c'o eur dt dans sa c our à �.du
Bookari . Il l ui c ons t ruis i t qua tre Vi' s t e s d €·r üurè8 s onptuou s € s . I l lui offri t
en ' t rè s grand e quant i té or , argent , anbre e.t c O rFtp X pêc � és par 1 6 8 me i l l eurs
. 'l c ora i l l e u rs de la r' ûr nD.aliy� (PlOr rOl1 gc ) . Il lui d onnn f'! ua t r e b e l l e s é pouses
.
s ervies pa r des c entain e s de s e rfs 0+ de s e rve n t e s . Le !l 0r b r c d o bovins ,
Tand i s qu e l e s o l e i l c on t inu� i t
s a narche perp é tu e l l e : para t tre
à l ' horiz on , t raversür 16 c i e l , s ' enfoncer dans l ' ombre d e l ' horizon o c ci
Parr- i ' l c s princes , grands c onrti sans e t chefs de guerre de l ' Ebpire ,
c ertains s c d i s a i e n t s e c rè t ûrr cr.. t dan s l eur c o eur : " Si AI lâh pouvr i t !!le chan
ger en Amadu Bookari , j e lui rendrél is un pro fond hor:irlage " . Par c on t re , � ' autres
•
;
52 •
. regards haineux que c�acun d ' eux j etait sur �1adu Bookari chaque foi s qu ' il
parlait au Roi ou que le Roi lui adressait la parol e .
. El l e vint trouver le prerr.ier grand courtisan qùi ' étai t , . a.vant l ' ap
parit ion d ' Amadu Bookeri , l ' honme le plus E cout (. du ROi et , partant , le plus
fort du pa�s . Elle lui dit :
" Si vous rendiez Amadu Bookari I!1.a lade ou f ou par sort i lège , le ROi ,
qui a plus de sorciers 8 t 0e gué rissf1J rs (lue VOll S ne l e s oupçonnez , l e ferait
gué rir en quelaues j ours .
" C ' est dans le coeur du Roi qu ' i l fRut tuer l e favori .
de m ener le t rain d e vi e ins taur€ p� r Hari ber pou r lui . Inc on s c i emment ,
père de Ba ber et le père d ' Amadu é t a i ent en effe t ' d e bons af.' i s et l a m ort
o u e Bookari , le p è re de s on ami .
q u ' à sa mort .
r�'ais s on ami san s lui l a i s s e r f!u fft samment il ' a rgent pour vivre' d é c emment
pendfl.nt p lu s i eurs m o i s .
rendai t P. Bab er . Ils rappo rt è ren t l e fai t au Premi e r G rand c ou r t i san . C e lui
c i el et s ' é c ria : " Je reLerc ie All âh d e [" avoir perl�' i s d e ré duire t. ous mes
enneIl". i s . T � us c eux qui , parr'i eux , ne sont pas au c im e ti ère , s ont dans mes
Le Pre� i er Granr� court i san reprit � " Pui s s e Al lâh prol onger les
j ours du Ro i ainsi que le, pro spé rit É de son royaume . C ependan t , s i l ' humbl e
taille en 'fai sant trancher s on cou , il met t rait Sa Y�j es t é en gard e c ontre
ce qu ' il qua l i f i e de vict.o ire . L ' ennemi ferr: e l ' oeil , !i1ais il ne d o rt ,j ama i s .
o eil prit une c oul eur rouge . Il pl ongea su r .. s on Premi er Grand c ourt i san un
" Qu ' on interd i s e aux mouches d e bourdo nner afin que j e ne p erde
point un r..� ot d es explica t i ons que j ', exige de mon Premier Grand c o,-\rt i san . I l
sait que j e n e sui s pas fo:rt e n proverbes et parabol es et que j ' a ime , par
dessus t out , un langage c lai r et ne+. , c elll i d e s hqmI!les sir�ples et honnêt es " .
;
Le Premier GrDnd c Ol' rtisan c on s tata av.ec e ffroi qu ' i l venai t de
pour l eur vie . Tous vou13 i ent re,rd er le1:1r pl�"ce . Aucun n ' é tu i t d € c i d·,é à venir
en aide au premier grnnd c ourt i san . C omme le d i t l e proverb e : " Qui , . i tilpru
detnment , se fïanc e avec la m o � t , , c onsommera t qut seu l s on mE::. ria.g� !. " . ...
et de dé fendre ta vie al' prix n e s nôt res c on t re t ou t e s c ont ingen c e s �al en
" Qui , i c i , n ' a pas prêté s emen t de ,j ouer pour toi l e rô l e que l e s
c ourant de ce que nou s aurons ouï dire ou d e c e que nou s aurons vu fa ire ?
C e sera i t - t out bonnement e t t out s impl ement une t rahi son éhonté e . Une t el l e
, faut e méri t era. i t une pendai s on i gnomini eus e - li oi , j e ne me prêterai pas à çà " .
, � t enai t ses aud i enc es . Bi en qu ' i l se s e'n t î t vi s € , il sut faire bonne c on t enan c e
Le Roi d i t :
•
"Autant tu d i spens es t e s faveurs à Amadu Bo okari , autan t i l s ' em
pre s s e de partager l es b i ens que tu lui - d onn e s c?vec Baber , c et obs cur pré
vert èbre c e rV i ca l e . I l res t a fi ché ' e t figé su r s on s i è-ee un bon m oment . Puis ,
comme s ' il relevai t d ' une lonf'Ue m&ln di c , s ' adressa à son favori
sans fond em ent . C ' est de la calomnie odi eus e ourdie contre toi , n'est-ce
pas ?
voire m �rle ta haine . Je préfère tout à ton rr..épri s . Je !:le dois de te dire
que le Prer: i8r Grand court i san n ' a pas menti . Je vai s chez Baber chaque
''' Le père de BFlber et le rien éta i ent des ' amis . Grâce à cette amitié ,
ardeur belliqueuse et sa grand e envie d ' occuper le trÔne de Sonrhe ï . ' C ' est
qu ' à sa mort , bien qu ' il n ' nit j amais cess é d ' esp6 rer qu ' i � s erait Roi .
"Quant à Baber , ton neveu , c'est mon ami d'enfance. J ' ai une grande
influence sur lui. ' Tu n ' as rien à craindre de lui . Je n ' ai j àmàis ' surpris
chez lui la rloindre m�uvaise pens{e à ton intention. Contra ireQent à son
père , il n ' [1 a,ucun désir d ' occuper .lnjour le trône de Sonrhaï. Il est très
volonté d ' Allâ h . Vouloir ln nodifier en usant d ' intrip,ues lui semble une ma
' neux , tremblant pour sa couronne et prêt à t Oll t pour la cons erver , prit en
. lui le dessus Sur l ' ami pré,venant . Il S I écria sur un ton de tonnerre :
Baber. Sache que , comme il est dit , " l ' homr.le: intelligent n'exercera sa ven
geance contre 1 1 &ssas sin d, e son père qu " au moment où. une occasion propice
57 .
Amadu Bookari tenta une fois d e plus d e calmer le Roi . Mai s c elui-ci
se rebiffa ave c une énergie faro n che qui d&c onc ertn Amadu Bookari . Quand
il compri t ' qu ' i l perdait son temps à voul oir changer les mauvais s ent iments
'
"Tu senbles pré oc cup é et é
h s i t a nt . Or , il faut q ue tu cho i s i s ses
séa�ee tenante ent re Baber et Hariber . Nos deux pré n oms ont une même conson
nanc e finale , nais s e bas'er sur cela pour c ro i re que I r on pourra it a c corder
l e s deux s ons d ' une mani ère agréable à. m on oreille , serait comJ:lettre une
erreur profond e , une p
erreur c om a ra b l e à cel l e qu ' Adam c ommi t en mangeant le
Rappelle-toi qu e c ' e s t pour avo i r dé sobéi qu r �da.m fut cha s s é d e l ' Eden ! " .
que l t a llus i on au réci t d r AdaJT', lui signi fie.i t à mo � s couverts que , s ' il ne
tache m�ne sube,} t e rne . Tu v,erras comm e il te suivra ' et te servira . Il n t est
- 0 Ro i . . •
d ' ut i l i t é pra t i que que je dois à un .vi eux berger peul originaire du Ma c ina. .
1. gido ma yo giâo ma
2. giâo g i âo ma yo giclo ma
4. ganyo ma yo ganyo ma
5. giâo ga n yo ma yo gnnyo ma
l ' honneur c ons id érable dont il j ouissa i t auprè s du Ro i pour Beb e r , qui n ' �tai t
Amadu Bookari rentra chez lui . S es enn em i s répand irE:nt part out
10 brui t qu ' i l t rahi ssait le Roi en pac t i sant ave c l e s ennerr- i s jurés d e
Haribe r .
Lo Prer- i er Gr,qnd c ourti san , qui n ' ava i t pas relâché sa surveillanc e ,
sut qu ,oA�adu Bookari n ' avrd t pE'-S rompu ave c Baber , et en inforr:a l e Roi .
manda é gal err ent Amadu Bo okari et le pré s enta à l ' a s s erblé e , en d i sant :
" J ' ava i s é l evé c et hont" e , par UP.'li t ié , au plus haut rang d e la c our .
" Je dé c lare publ iq uenent , gfin qu e c ela s o i t c onnu j u squ ' au fond
du plus pet i � vil lage d e non roy['.ur� c , que c et Anadu Bokaari n ' est plus ri en
l oin . J ' interd i s , s ous peine d e mort qu ' on prononc e s on nOM e n ma pré s ence
E t l e Roi chassa Anadu Bo ok� ri en lui d i sa.nt : "Koy-ta " ( c ' e st -à
dire "Va c oudre ! " ) .
d ' AmD du Bookari � d e l ' a pp e l e r "Koy-t a " . C e not ° d ev iendrn. .'° pnr la sv i t e le
Hari ber fut �.us s i dur pour Amadu Bookari qu 1 i l Rve i t é t é cagnaniI:!e
pour lui . Il c Ol� fi squa t ous les b i ens r' eubl cs et irll:n eubles qu t i l lui avait
d onnés , y c 01!lpri s c eux que s on favori nvrd t acqui s par s on propre t ravai l .
Amadu Bookari s e ret rouve 8.vec l ' unique ferme qu t i l f1 vai t épousée
avant d ' � t re [I,ppelé auprès du Ro i . I l reprit s on sachet à a igui l l es " rbuvri t
60.
son at èlie r . Me.i s i l n ' av.n it plu s l é!. rnêt1 e cli entèle. Aucun notabl e n ' osai t
s ' arr�ter devant son ét� bli. Il · en fut rédui t à tr::-vailler pour des pEl.uvres
qui n ' nvo. i ent que de vi eux vêt encnts à rapié cer ou des band es gros s i è res à
assenbler . S ouvent I!! êr:: e , ces gueux n ' av('! i ent pas d e quoi payer ce qu ' ils
devai ent . AI'"'adu Bookari fut plC'ngé d ans une !"l i s è re compl è t e -
Il ne put survivre à. sa di sgr�ce que parce que son père l ' y avait
suffi sa�nent préparé. En outre , sa conscience était tranquille - Il n ' avait
trahi ni s on ami d ' enfance , ni son bi enfrd teur. C ' é tait ' plut ôt celu i-ci qui
Force fut pour AmB du Bookari d ' all er che rcher du travail ailleurs .
Il prit congé d e s on ami Baber et p rt i t à l ' aventp re. " Souven t , lui dit
.<"\
d eux s eraines . "A trop lancer 13, grenouille , di t un proverbe , elle finit par
tonber dans l ' €:au" . C et te I:laxir:.e populairc r qui signifie " à vouloir trop
ruiner la fortune d ' un hor.�e , on finit par fai re s on bonheur" , n ' est peut
être pns t ou � ours vr:::. i e . Flle le s c:rE! cepend8n t parf? i tencnt p our Anadu
Bookari , cor'r. e nous le verrons à If' f in de ce rË·ci t -
glaci8.l dans la nuit , Anadu Bookgri sentit petit à petit une bouff é e de
chaleur lui monter de ln plante dos pieds au s om� e t d v cr�e. Il pensa que
la peine qu ' i l éprouvai t à dégp.ger ses pied s qu i , à chaque pas , s ' enfonçai ent
dans le sable j usqu ' au-dessus d es chevilles.
T ou t à c oup l e s o l e i l rut i 1n e t , rnpi d e c o�� e un pro j ec t i l e lanc( ,
. il Monta droi t dan's le c i el . C et t e appari t i on n ' { tai t 1'2', S f ai t e pour t'. tté
nuer la chn l eu r q u ' An2..d '} Bookari r0ss cnta,i t Cl nn s t ous ses nerfs .
rent sur ln nuque d ' Ar: ? dl ' Bo oké:,ri et se r.d rent 8 suc er s es forc es . Celles
ci s ' épui s èrent , c O" :n e to.. ri t une fIn ('l u e CI.' , enu expos é e au s o l ei l .
chargés d e fleurs j o.uncs" aut our d ' une !!lV. rc t=I.ux CrlUX l�pides . rlIn. i s ce
n ' é t.!'!.it qu ' un ni rage que son c o rveau épui sé étal."' i t d Evant l e d é s i r de
son coeur et S E: S yeux fatigué s . A: �c" du Bookari n e t nrd.':!. pas à. vnc i l l er sur
soif qui l e tuûrni ent à pet i t feu , et enf-· n 8 ln Merci des rnpll c e s du dés ert
Le s o rei l l es d ' A?" adu Bookari s e r' i rcnt à " t i c- taq uor " . E;l les per
. evu i ent un brui t sourd et né l �nc o l i ql l e . Il lui s er bIe ent endre le s on l o in
tain d ' un tnr -ta�' funèbre . Un ri ctus nac�brc , c e lu i qui re trous s e l es l èvres
ndaE!,'c nusu lr'nn . Al lüh peut veni r c.u secou rs cl e l ' r.n e ent re le nOr?ent où
l ' ânie r l ève s on b!lt on e t c elu i 011 l e r ô-- e bll t on vn s ' ::.bnt t rc �ur l e d os du
baudet .
Bookari . Ce fut j us t e au m orr. ent où , sans nuc n n espoi r , Amadll , Bookari s ' aban
\ donnai t au x t roi s mani è res , égb l ement at ro c- es , de mou r:i r qui le menaçai ent ,
i
tiue le s ec ou rs d r Al l�h s e J , ' an i fc s ta . Un€: c a rfl VO.ne d e raures , venant d e
vane v i t a u l o in d e grand s vau t ou rf? , ains i ql ' e CI. , autres o i s eau x carnas s i ers ,
plan er en d é c rivant un c erc l e aut our d ' une d un e . Il s ' é c ria : " Le s rapa c es
62 .
que voici là-bas planent au-dessus d ' un hO'!lIIl e ou d ' un animEl.l mourant ! " .
Il dépêcha un méhariste avec ' - ne outre d l eau pour a l l er voir sur plac e
c c qu ' i. l en é tai t .
Le m éha.ri Cl) cham eau c01 1 reur peu t , en un j our , frD nchi r un traj et
par pet i t e s gorgé es une c erta tne qup nt i. t é d f ea.u chaud e . C c n ' es t qU ' ,Çl près
puis à Guraw ( Gourao ) � a.1J X bord s du lac D ebo , ct fina lement à Kaka , ( Sofara ) ,
la plus €:Tand e foir€: , le r€'nd e z-v("" ' s d û e commerçant s du sud e t d e I f e st de
l ' Afriq'u c -
La c aravr n C? vcnd i t s on E', C 1 trèfl che r , p p rc e qu ' on en nan quai t:' d epuis
des moi s . El l e ach e ta beauc oryp d ' or à t rè s ba s �rix , parc e q u ' i l y en av� i t
pléthore'.
la carave ne - Ce d e rni er lui offr� t un pos t€ d ' Egent c ommerc ial pour la
boucl e d1' Niger - Amadu Bookari o. c c eptn C E't t p offre , mai s Inp nifE'; s ta né anmoins
une bonne provi si on de " j imin ta " , de "kunndu " et dix charges du m ei l l eur riz
s ' apprêt e ave c une herbe aq�8 t i qu e ap!lül é f; " burgu" , qui f ou rn i t pa r a il l eu r s
Kunndu et du Jiminta . Le Roi le reçut . I l lui è e:"' p.nd a d ivers ren s e igneii:ent s
qui t oucha i en t d e prè s à S[l r1aj ü s t? ché ri f i enne et qui go û t è r ent au Kunndu ,
e s t imè rent que c ' é ta i t là une b o i s s on roya18 . D ' aucuns mêD' es se d e�andaient
s i l ' he r b e Kunnd u n e fa i sai t pa.s pa rt i e d e c e s p ous s e s mys t é ri eu s e s et mira
d ' int erprè t e pou r cOffi' " uniqu e r av ec le Sul tan . Il en p ro f i t n pour ouvri r
m ent sub i r aux c royant s cl. � c c: pay s . Il sut m e t t r e dans ln t ê t p du Su l ta.n que
Le; Sul tan l ' int e rro gce. sur l e s forc e s m i l i ta i re s ct l e c ou rage d os
rageux ct. c o:·,. bat t i fs , mai s il s sont rédu i t s à l ' IDnui ssanc e pou r d eux ra isons
part i l s n ' ont pe.s Cl ' organi s a t i ,""\ n per c t t n nt un lI1 ouveroent ordonné d'E: S forc e s .
Sul tan -
- Je m ' o ffre c omm e €:Uid e pour condui re a u S onrha ï ' une expé d i t i on
La c onvo i t i s e', beauc ou-p plus que l e d { s ir pi eux ou cheva l ere sque ,
s e mit à " pi o ch ' rIt d2. ns l a , pen s é e dll Sul tan . ' I l ll li falla i t dé t e rrer d e s
argm: ent s qui l u i pernet t ra i ent d ' expliquor à s on peu�� e pourquo i i l envoya i t
une expéd i t i on" , s i l oin de son pays , contre u n Eta t q u i n e l ' ava i t p o i n t at ta
qué . Même pour les Sul tans , . fu s s pnt- i l s ché rif s , c ' e s t -à-d ire d e s c endan ts en
d e Jiminta ! " .
L o Sul tan saura it c"xplo i t er la pré s ence Ct ' Amadu 'Bookari pour opérer
une substi tu t j on adroite d ' intentions . La caus e d e; ;r)icu s era it adroit em&nt
évoqué e . Fl le lui por" ettra.i t d ' a. t t cindrc la f'i n qu e co�"v o i tait le? far:,ille
royale: et d e satisfaire l ' appé t it dû gl oire Que tou t Prince poss ède cn lui .
Le Sul tan convoqua donc une gra nde ass er,� bl { e . I l fut c onvenu Gn
secret g u ' Amadu Bookari prûndre. i t la p2role dès qU{; Sa I\faj csté la lui donnerait .
"0 Ass emblée de fid è l es , mcs frères Il n ' y a ni force n i pui ssanc e
qu ' en Allâh , l e .C onsidérable , l e T rès Haut !
" Il nous est venu , d es ue vs du S oude.. n nigé rien , un frère . Son nom
est illustre parce qr ' il se nOInF2 Amadu ( Ahmad ) . Sa t�t E:� e s t chanceus e parce
qu ' i l a 2 pT)ris et retenu. les 6 . 236 versets du C o ra.n , l e Saint Livre de la
Guida nce .
" Il est venu nous cntrE t r:ni r d ' uno s i tuat ion qui mÉ rite notre ré
flexion . rJIai s qv;- nd un e; chèvre e s t prés E.nte , on ne doi t pas bêl er à sa plac e .
Je vous présente donc notre confrère Amadu , fi l s dE Bookari , l e j aé: w8.rindo ,
et j e lui d onne l a paro l e . Prêt ez-lui vos oreil10s a t t entives ! "
" Mil l € beaux o i s eaux m i gr� t eurs vi ennent chaque anné e , d e s pays
s ' é battent d ens la pous s i ère ou dfl TI S l e s E'nux s plan ent dans l e s a i rs . Il s
m�l ent l eurs cri s variés B.UX bra i ement s , beu gl em ent s , b � l em ents et hennis se
mares en ch apel e t .
"11on pays e s t si bi. en d o t � par la. na ture que môn' c s i l ' on n ' y s enai t
" Ma i s c e boau tn.bl es l1 e s t enlpidi par une tach e noi re . r10n pays
e s t d evenu c omme une ca l eba s s e pI e '; ne de le.i t dD.ns laquelle e s t t ombé e une
fé t i chi st e . fa rou che nég:- t E:l ' r de l ' Uni t é d f A1 1âh . Il s c prend pour un rival
d e c e grand s ervi t our d(; Satan ! Cc las cétr l i bià. ineux es t ent ou ré d e c ourt i
sans hypc c �i t e s ou lascifs pr� t s à t ou t pourvu qu ' i l s res t ent à l ' ombre du
d ' A 1lâh , pour lui de'- and e r la pro t ec ticn des musulmans de mon pays . Ils ne
exige q u ' on se pr<'s t erne d cvpn t lui c t non d evan t A l lâh . I l fa i t rid i culi s e r
la prat ique d e l ' I slam par S f� S c OIP.é d i cns e t s e s c om 5. que s . No s femmes e t nos
::r ent , i l s e mit à t ous s er ave c q ll e vi ol enc e telle au ' on cra igna i t de le voir
"0 As s emblé e de savant s et sa ges du Ma.gh reb ! Je viens d ' être saisi
devant . vous , par notre frère Amadu Bookari , et c ela au nom d E:s musulrr:ans du
Sonrhaï s d ' une 0 e- Ende èI ' int ervention afin qUE:: d e s musuln�pns opprimés puissent
recouvrer l eur l iberté d ' nct i on et vivr€· comT" G Al lâh l eur a c ommandé de vivre .
" Je demande votre avis Sur cette affaire d ' une importance capitale" .
T out l e monde fut unanime à déclarer que Sa Maj esté d eva it , par devoir ,
envoyer une a rr-· é e afin d e délivrer les musu lmans d u. Sonrhaf .
68 .
Un ma t in , un targui' ( 1) mont� sur s on méhari se p ré s enta . I l d eman-
da à voir Hari ber pour lui donner une no,'ve l l � si grave qu' 611<) nc d eva; t
pEtS �tr(! ent endue en -premi è r e au� i t i f"n T.)p r une o r e i l l e a1J tre Q ue c e ll e dl�
" Un e armé e aus si. nombreu s e qu ' un vol d e saut erell es marche vers
t on pays . Si tu n 'y prends gar� e , tu s eras enc erc lé d ' i c i que lques j ou rs . Tu
seras rp du5. t en e s c lavagell •
Heriber fi. t bat tre son tam-tam c1 e puerrc c t l eva une pui ssan t e
Le S S onhra is profi t èrent d ' une nui t s ombre: pour a.t taf1 uer . Mai s
l ' arr,é e '�' a ro caine étai t sur ses pRrdes . La. JTl elÉ e d u ra .j usq u ' au lever du
solei l . I l y eut des mort s et des h1 0 s s P s de part ct d ' autré . L ' armé e maro
caine , mi eux armé e , mi eux disc ipl iné e , cu lbuta l ' armé e s onrhaï mal c omman
dé e . C elle-ci. se débanda en d ? s o rdre .
Hariber s c sent i t perdu . Il s ' enfu i t vers l ' e s t evec que l ques
c ombattant s . Une part i e d e sa famil l e tomba aux ma ins des marocains . P2rmi
l es pris onniers figur8 i t l ' une des fi llep ·d e ·Hariber . Ell o é tai t pi eus e ct
( 1) s ingulier d e t ounreg .
69 .
T ouj ours sur l e c ons e i l d ' A�lad" Bookari , i l é l e vA. ensuit E: Baber à l (�, d i gni t é
mieux l e s ouvenir d u b i en , oubl i."0 t o t al ement ,l e mc:. l qU,e lui avai t fai t
auprè s du cll ef d e l ' a rm é e r 8 ro cé) inc . K':. riber fut amn i E t i é et r evin t au pays ,
Har i ber c onpri t , l'a i s t !OP t p. rd � , q u ' i l ne i,'e..u t pas a.ppro cher d e s o i
XIV - L A A ou L A N N D U R E ou N D U U R E
que lques j aawa.mô e c omrn enc eront à, port er 1 c ye t t o ore " La " . Leur c lan s e
de Byzanc e .
paro l es qu ' en a c t i ohs . Non s eul ement il ne: se d i sputa i t avec pers onne ,
mais enco re i l sa.vai t apai ser t ous l e s d i ffé rends qui surgis s a i ent entre
et du gro s bé ta i l- • . Son· chep t el s e I!lUl tipl ia rapid ement , grâc e aux ri che s
brabl es ch eva ux d e rë; C 8 , il aV2. i t 8.cqui s unû ar-' é e de cc.ptifs qui l ' e.d orai ent
c ontre un gro s r.lé chant l ion o ui fr-ti s[l.i t un ravage inqu i�tpn t dans ses t rou
t o tp-lencnt ignort e (l e Bookari USJ'!'D.ne , é tai t lui o.us s i pos t t dé'.ns un b osquet .
que
t ouffu , et r t t Gnda i t jl e n Ême l i on se trouvât à p o rt é e de s on arm e .
Le l i on s ' appro cha de l ' �ndro it où gue t ta i t Bookari Usmanc . C e lui
ci lui dé c o cha. , en . Même t emps , t roi s fl èches à ba rbi l l ons eJ"'lp o i sonné s . Le
fHuve bond i t ct ret onba [11 .' momen t 01' "nc fl è c h e lanc é e pê r l e d euxi èMe chas
LE:: d e�xi è'��e chas p cur s ' é c ria "Hourrr., pour l'loi J ' a i aba t tu l e
" La "
" C e n ' (: s t point t[� fl 8 che q'.' i a tu ES l e rav:1 g'c:ur , D e i s c ' e s t �on t r ipl et qui
adopté en lui c ons e rvnnt lE: m�rr G s ens , c ' e s t -à-d i r E "non" . )
Booka ri USll'ane e t l e d euxt ème che s s F u r examinè rent l e: c o rps du
flèch es .
d ' une vé r i t é'. b l e calnoi t é , s ' [ld ress� à. s e s bêt e s C OIrlTIle si e l l e s pouvai en.t
l ' ent endre . I l l eur d i t " NdurE': " , c ' es t-à-d i re " Pai s s e z !
ft
( s ous - ent endu
" en t ou t e t rana ui l l i té , rien ne vi endrû. plus vou s inqu i É- t c r " . )
Lo s e c ond ch p s s eur pl e in d ' admirr'. t t on pour Bookf! ri Usr ' [\n e , lui
cria
o 0
.
"
qUE des que. l i t € S m o rf'.l os de s on pè rc' .
l e s fil l e s d e Ko o ro Bookari !
72 .
croire à chacun d ' eux qu ' i l s ' agi s s a i t de l ' une d e s o s t rois fi l l e s .
tion d e s nari�g8 s .
l innc e , ,
don t Ko o ro Bookari USf1.ane e s t m o rr l eno n t e t prp t iqucoen t responsa b le ,
"
quo 1 e r-: p-éné nlo gi s t es mcnt � onne nt , de,ns l e1 1 r e n s e i gneme n t , que l es j ae..rTarl ô e
\
\
\
73 .
xv - B A C C l 1 l
XV I - D A R A M M f, E: R E:
Usmane. Bnna e t Meal iki Buna é tr.. � ent deux fr ères t rè s unis pa r
l ' aff€· c t i 0n .
Cha q ue anné e , on fêt R :i t l e t .... " reau le plu s gras , 16. mei l l r ure
lai t i è re , l e veau le plus be2.1 1 , et c ' é t. r i ent t OlJ ,i oure l e s " p cl' l s rourre s "
prix . Il cho i s i t que lque s t é' t e s de bEStail et pD.rt i t 2.vec s e s 'b ôt e s en hau t e
L ' endroi t cho i s i pnr r-ba l iki compo rt �. i t d E' s h0 rbes grp s s cs , de la
aucun de ces ni l l e pA rn. s i tes qui eapê chent los bêtes d e bien Ir.ange r , d igé rer
et domi r . Aus s i les bêt e s de r·b.r l iki enpr:- i s sèrE·nt - e l l o s C OlI1� e j amais ne le
Ce fut une merv e i l l e ! Il gp..grw. t ous le s pri x . Il f01 1 rni t la f.lCi l l euro lai
et s on :pelapC' �
expres s ion qui , en laneue pou l e sirn� fi e : " n ' a pR S é t é debou t i nut i l enent " .
C ' é tt'3 i t une fB, ç on à.e d i re : l'lon frère n ' n pn s perdu sn. peine .
C e tlot fut t re nsfOlT.€· en "Dar�.r1 e erc n e t d evint l E: ye t t o o rE: d e s d e s
c endon t s d e Maf-1.l iki Buna .
75 .
XVII - C 0 K � A R l
Sa nis ère { tE· i t s j grr nde qll t iJ { ta i t devenu lE: pro t o type du
"meurt de fo.im" . · V en t re tO'J j op rs vide , - corps cou.v ert d e hai l l ons , Guuro
r{..1.is "ventre n fferr é ignorr: l e:::· biens€ anc es cor:vont i onncl lcs " .
Le "vent re crE'ux " Guuro BQ2 brt é tfl it r ssis au pied d ' un JT'.ur où il
s e�blnit a t t endre la oort . Survint une fil e d e captifs peul s � filets à r.ain
sur 1 t épaul e ou sur l� t�te , qu i. se dirigcn i ent vers l� mare . G uuro Bnaba
suivit l es crtpt ifs . I l narchp i t co�e un t'utonat e , spns s['..v oi r ni penser
pourquoi i l suj vai t l[-l fj_J. E' .
Le d oyen des capt ifs lui. d emanda : " Avec quoi v.? s-tu pêcher ? Tu
n ' as ni fil e t ni harpon . " Guuro Baaba res ta int erd ii:: et ne svt qve ré pondre .
76 ,.
vi lla ge "
qui p o uva i en t l e rai l l e :;.� , Lr'. ree; cnnn i s san c e du ventre p l e i n eY.lpêcha les uns
qu ', i l ha rp onnai t chaque j our � AV0 ':! cet .'l rgen t 1 il a ch e t a f) eauc oup de bêtes
e t d e capt i fs e t put c es s er un né t i er qui :J ' é t a i t pa.s fai t pour l ' hon o rer �
LOj,"' squ e qu elq ue c hi!Ü S cur i eux lui dema.nd a i e E t c OD1ll ent i l 2.V[l i t fait
( En peul , lI e okaaQe " s i gni fi.. e li9.rp:)nn c !' , Le Trodu i t <:l ' un ha rpOlmage
se dit " c okaari ll , al}. verbe !I ·� "" .:·C' �ld ,:-, !I ] harponn er ).
Les d e s c endarJ t s de Guur n Ba a ba aba nd onn èrent l eu r ye t t o ore " La "
Yero Yeegi Jlt ïsa 1 tur; en 136 0 à C aa�Teval . é tfli t un C o ok a r i . I l pas sai t
pour l ' un d e s plu s bre.v e s d e l l · ar:-.' é e du l'iac ina au t err p s de Ainad u Af'ladu .
77 .
XVI I I - N Y A N
- 0 fil s de Maali ! Nov s sommes chn s 8 '" s d e nos demeures par la faim
et la misère . Nous venons chez t oi pour no� s rP.ssasier" .
Jonkunndn l e' reçut bien et leur servi t un. . repas c opi eux . En l ' hon
neur de leur e.rrivée � il tua d enx teurecux d e d ou z e ans . " Bi envenu e I�.UX
11
('Tio,ts d e . mon pays ! dit Jonkunnda . C hp que j our , i l tua un boeuf pour
leur repa s .
miren t à. mimer l ' av� rice de J onkunnda par ' des ges t es outrp. gepn t s pour lui .
Ils firent s emblant � e s ' en aller , mais - ils compèrent. devant sa . port e . I ls
int erdirent l ' a c c ès de sa mai s on à toute pers onne vena.nt du deh ors . C e fut
un siège en règle .
78 • .
son cheval , prit s on arc et ses flècpe� et s ' arma , en out re , d ' un foue t
cas tagne t t e s , chaus sure s et ql�e l ques c o l l i e rs que l eurs femmes aV8 i ent
perdus en s e sauvé" nt .,
( Nyannge " , c ' e s t ê t re dan s l ' é tp.t de " nyanngude " , qui s igni. fie en
peul " s ' emp o r t e r v i o l emm ent " . " di nya.ara " s i {m i f i e : "ils s'e d� b8.ndent " .
En d ' aut res t e rmes , c e la � quivp ut 8 d ire : " Quand J onkunnde.. s ' emport e , l es
cavaliers s e d é bandent l l � )
C I e s t à part i r de c e t é v inement que l �· s · f'ri o t s c e s s è rent d ' a ll e r
a s s i é ger l es noh l e s et a ' e x i g e r d e s cFl derux p.u-de s sus d es mOY'ens d e s habi tan t s .
Les d e s c endF.'.nts de J onkunnda prirE:·nt pour ye t t n ore " nYEl n " , d iminu
t i f de nyanngud e . �:! ais l r rs q.u ' on veut d onn�r une emphas e au yet t o o re Nyan ,
1... 1
X IX N Y A U A A D U
Quand Bayya Maali appri t ,1Ft c ond u :L t e .v i o l ent e d e s on frère à l ' en
· *i
De' �x fa it s p e rm e t t en t d e E'� J.:ppo s e r ,
' e t mêm e d ' at:fi rmer , qu e '
�s t '�ny&naadu " v i e nt ' du : , s l',hs t an t i f p ell l , "nyaSlgaacf.o " : " c e lui à qui on ' d emand e " .
L ' expl é t i f du yct t o or e " nyanaaèu " ' c- s t "mbaawnd i '" q ui s i gili fi e : " qui p eut " .
de s on c oeur .
(1) Mo t à mot : " c eux q u i sa.vent pa r l .::; r1· " :Pa r 8xt ens i. on l e s d ial e c t i c i ens .
80 .
XX - J I G E
le vett oore "nyan" , ta.nè i s que s on frère Bayye Maa l i adopt ai t l e yetto ore
"nyanaF.! du " •
dait l ' ore i l le qu e dans l ' espoir d ' en tendre annoncer la mort de l ' atre .
pour empes t e r l eurs rclD t ; ons frr ternelles au p oint qu ' i l s ne pop.vai ent plus
ge n ' exi s t e plus auj ourd ' hui , mai s on èonnaî t s on emplac ement au Fu t El.-T oro
Compl exé pA. r la més ent e-' te d e ses frère s , Boo ri-Maa l i s c lais sa
Aus s i s a vie fut - e l l e �ans his t oi res et , c omme t out es l 0 s v ies sans heurt s ,
t emps leur rendre vis it e . I l fut c ons id� rL c omme un bon pa rent . Chaque foi s
qu ' il venà it , l e s gens dis a i ent " Bo ori de Ji gambe e s t venu . c ons ol id�r sa paren
'
' t é " � s é s d e s c endant s p riren t pO' � r ' yett oore " J i p-'e " , diminutif de ji gaL: b e .
L' expl t t i f dé . Jj ge ou Jigam.b e , est Sanikoy .
�
. . p re pour a l l er s e fixor à Gurumbe , un gros vi l lare dans le pays d e
.
Madina Saako .
'lm grand chept e l et l ' é l ev a ave c bea ucoup d e s o i n s . S e s bêt e s s ' é tant
c ons idérahl emcnt mul t ipli{; c s , il c o · ' s t ru.i s i t pour e l l e s le p lu s gran d parc
p
S es d e s c end � n t s pri rent c e t t e a -r c l la t i C'n c omm e ye t t o o re , ct
aband onnè ren t l. eur ' d Gnomina t i '"' n " nyan " .
l eu r mère qu ' j l s gé' rdè rcn t s o n ye t t"o o re , en plus dl) Y8 t t o ore pat ernel .
C r e s t ains i qu ' on fut amené �) confonc1 re , plus tard , l c· s " yaa tasaye " et
. l es ' ,iKarD.nyara "" L ' explé t i f o e Ka rr'n yE rtl (' s t Bantanyar<?_ .
fi
. Le s marchands l" invo quent pour 8.v o i r r es c li ent s' qui pa.yent : bi en
XXII - \i A A Y G J� L 0
bj en ê t re s eu l •
'
. Ayan t ac qui s b cp u. c o p : ' d e bête s 9 d " o r et d ' a r g E· n t ,
. " i l a l la camper
loin' d e " 's on vil lage nata l ' et invi t e, t r us le s p2UVr € S , qui ne savai ent où
al l r�r i'li c omm ent v ivre , ù ven:� r' s" instc? ller 8.v8 c lu i ' .
d e s ri chr' rd s de son temps . I J ne frÉ q u e n t :-l i t q u e' c eux p qui i l pouvait v eni r
en a,fa8 .
On 'Prit l ' habitud e de r j re d e lui " omo wanyi-ga lo " : " il n ' a ime
·.f
- -- - ----� ------
(1) " P o rt e " dé signe la l i gné e mas cul ine d ' une famille , C OiNT! e ' "kos am " , " la it " , d é s i gne
la d es c endance féminine . C e l a i t port ere le nom de " e n dam " , c ' e s t-à-d i re " l iqu ide
s ec ré té 'Pa.r l es " enncfu " , wamel l e s ', quand i l d� s i gne 1 0 l i en s a c r é uni s san t les
membres d ' une fam i l l o , ou . d ' une ethnie .
On empl oi e ra , pour c onjurer que lqu ' un de fai re qu e lque cho s e , l ' expr e s s i on
" A l la e endam" • " Prl r Di eu e t l e l iquide mammaire
. . " ( C f . page 8 9 ) • • .
XX I I I - y A R AN A N N G 0 0 R E
Baaba . Il s é t a i ent t ous d eux r€ putf s ' pour l eur c ournge et l eur gro nde
large s s e .
c ombattcnt s , un maure nomm� Ahmed S iddik qui ne c e s sait d e rega rdûr avec un
près , il lu i c ri a i t
' = "Hf1.l- tara " ( qui , en a rr'..b e , s ignifie "vois -tu ? " )
MBuuldi , qui pEl-rIa i t bi en l ' nrnb e , répond:3i t tt YarR " (je vois ) , et
de pri s onni e rs qU: ��, lui c ri èrent "n nanngo o r o " ( c e qui signifi e en peul
" es-tu le c ourt aud qui cap ture ? " )
•
84 .
XXIV N J A L
. ,
; '''; '
• -.�' !: ' -.
:, i : '..
:: . 0'"
II
. ;' "
85 .
xxv - y A R A G U U F A A D U
Digal Baa be.. l�'ldi' Buubakari ; frère d e �;:-Buuldi ÂmRdu , é tF'i t aussi
brE'.ve que � () r.. frère . C e derT' i er s ' ( t � it f0.it une ropu t[1.tion prl r ses exploits
de guerre , C�o�E;,:· c ela.· v ient d ' �trc rEpporte d::l ns 1[1 nottce pré c�dante c onccr
nnnt le yet t o 0 :r- � Q.� YnrE>..n nnngpore .
I l s ' offrD i t touj ours les plus berlux é tfl.lons du PD.Y·s pour lui servi r
d e monture . Il n ' en é1vr:i t j o.ID 8.is moins de six à ln fois . D('�x étalons sellés
étaient cor stamment à s� pe rt e .
" Si mon frère ost " YRrn nC',nngo r e " - Cl es t-à-dire " qui céJ.p � urG ce
qu ' il voi t " - moi , j e S Ul S "yarél guhu fayngu " ( j eu de mot s qui 'signifie
"aller à c h eva l bien nourri " � Yaara , en peul , s j gn i f i e "al l E:r [l U moyen de
•
• •
'! • •
Ye t t o o r c '
dc l a rac ine verbale yet tud e .. : ' l ouan ge r , e s t un n om que port en t t ou s
l é s desc end�nt s d ' un' anc être c ommun . Cé nom d e v i on t une expres s i on d e salu
Cha que yet toore p e u t avo i r une formul e expl é t ive pour l ' ac c ompagner
è
de man i r e à lui' donner d e l ' emphase .
B� Din gui. t 6
. yo S i d ib é
Be. ri S n.nngc;. re
Diallo Kann , Ka
T ra o r) é
T àrn oré ) Di op
T rnv e l é )
.'�'
etc • . •
Quelques ethno l o e:ue s ont d(�noI!1m é c e t t e c ou tume : parent { à plai snnt erie .
87 .
par ' exempl e ent r e �(; S Dial l (' ct l e 8 Btl � Dinrr.n e t T �r<:,. oré , etc . . • ent re d eux
ethn i es c omm e Ft1utanke e t �[)P v!amô e , PC1 1 1 s c t F() rge.ron s , P eu l s e t S e ro.res , D o gons
fo i s df:s ca.s où. l e d en(fj_ran.�ru int erC! i t t ou t C 0mme rc e s exu e l , et t out e t r�-
ment Tanna�
' , �os
' . (,
et l e s bo z o s ? l e s ful ô e , e t l e s. j aawamôe , l e s ful ô e et l es fo rg€ �ons s ont
.minGral .
Innde
�épri sant e .
ment l ' habi t at d u père , me i s e l l e d � s i gne , par ext ens i n n , t ous l es membre s
d f·une ' l i {;Il€ e d e s c e nè t'.r t d ' un m�I;,e [mc �tre , quel que s o i t l ' € l '"' i gnement du
degré de la pr.ren tû .
t é s p�rce que l eur d e gré d e parcnt� est pat ent . Il ne s ' es t pn s d ilu� dRns
1 0 temps . Pa.r c ontre , 1['. pRren t é ent re , gE;ns d e suudu-baaba s ' é ta b l i t par l e
ye t t o o rc-; .
au s en s propre du t érrre .
r
devoir sacré . Le suudu-:-baa bg doit aider à payer l.? rançon d ' un des s i ens en
cap t ivi t é , et c • • •
89 .
On di t mé chamment : " Les d ent s b l r nchûs des 6 i 6 6 e-b...... D.ba s /"! nt encha s -
" Nyamd e nyi iri 6 i i -ba,'"'mum " : "manger le r8.pc"1 s de son 6 ii-baaba ( s in
g'll l i e r de ô i ô o e - ba aba ) , e s t une m é t a ph o re pour d i re : fp, ire que lque cho se de
t r è s h o nt e ux .
j amnis d e mt:' ngcr ch 7. l e u r s o i 6 6 e-b;::. a b[' . • C e t t E. c outw e su rvi t enc ore dans les
•
et pr�v€nant s .
d'um" ( " Per c 1âam , fai s çà pour mo i " � 1 est une ex pr e ss i on c ourE\ n t e pour inc i t er
quelqu ' un è vov s rendre un s e rvi c e . L'l fctnrJ C l e dit à s on m a ri , l ' enf::- nt peut
Pe.rf o i s , " Enûam" os t employé c omme une int erj e c t i o n ou c omme une int er
rogation en vue d ' o bt eni r une confirm� t i on d e quelque chos e . " En aam a ngo origo t o
na ! " ( " Pnr enac?.m , cs-tu v8rià i q 1 1 e ? " ) . C elu i qui expose peut l1.vO.,ncer l ' expression
pour diro qu r i l p0.rl e sérieusement , en t ou t e vé ri t6 .
" -
-;
.
'
.
., ' :
"
.
�i'
:'. . �.
- l
.. . .. . :
... •.. .
', .
.l. " •
•
• '1'" .... . ... .
;• • • •
', Ir•
"
-;
, .... 'j �
. " ,' '.
.
�
::
'
.