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RAPPORT FINAL
1e février 2007
Préparé par
avec la participation de la
pour
Protection de la source
Chapitre 6 – Les menaces les plus courantes pour les cas d’exemption.......................................................................55
6.1 L’exploitation forestière ...................................................................................................................................55
6.2 La villégiature et la récréation .........................................................................................................................55
6.3 Le transport ......................................................................................................................................................56
6.4 L’agriculture.....................................................................................................................................................57
6.5 Autres activités anthropiques visées.................................................................................................................57
6.6 Sommaire..........................................................................................................................................................59
i
Table des matières
ii
Protection de la source
ANNEXES :
ANNEXE G - Texte des articles de lois ou règlements se rapportant aux mesures de protection
ANNEXE I - Table des matières du rapport de la Chaire en eau potable de l’École polytechnique
iii
Table des matières
iv
Protection de la source
Introduction et remerciements
Après une longue période d’inaction, l’eau potable est devenue, Walkerton aidant, une préoccupation
québécoise majeure. Avec le Règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP), le Guide de conception des
installations de production d’eau potable et les programmes d’aide financière, un retard important a été rattrapé
en vue de se doter de bons objectifs de qualité d’eau traitée des bons procédés et d’équipements de traitement.
Le RQEP a ouvert une porte à la possibilité de réduire le traitement (éviter la filtration) lorsque la qualité de l’eau
brute (de surface) est excellente et y a associé des conditions relatives à l’utilisation du territoire dans le bassin.
Le présent rapport vise à baliser ces conditions.
De plus, le projet a aussi permis d’aborder un sujet plus large : celui de la protection des sources d’alimentation
en eau des municipalités, protection qui constitue une barrière supplémentaire dans la chaîne qui commence
dans le bassin et qui se termine au robinet de l’usager. Ce sujet est abordé sous l’angle des meilleures
pratiques en matière d’analyse de risques. La mise en œuvre d’une telle orientation au Québec est abordée
dans une perspective de court terme mais aussi en considérant la place croissante des organismes de bassin.
Un tel projet a été rendu possible grâce au financement du Ministère des Affaires municipales et des Régions
(MAMR) et aux contributeurs scientifiques et techniques suivants :
J’ai eu le plaisir de coordonner ce projet et je remercie personnellement les contributeurs incluant ceux que j’ai
malheureusement pu oublier dans la liste.
v
Introduction et remerciements
vi
Protection de la source
Chapitre 1
1.1 Le mandat
Selon le contrat :
Ce mandat est réalisé dans le cadre de l’application du Règlement sur la qualité de l’eau potable
(RQEP), en particulier de son article 5 qui prévoit une exemption à l’obligation du traitement de filtration
lorsque les eaux brutes satisfont entre autres à la condition suivante : « la qualité de ces eaux n’est pas
susceptible d’être altérée par des contaminants provenant de systèmes de collecte ou de traitement des
eaux usées, ou provenant d’activités agricoles telles l’entreposage ou l’épandage de déjections
animales ».
Le présent mandat a pour but de préciser davantage les cas et les conditions où la filtration n’est pas
obligatoire ou peut être évitée sous réserve d’interventions à l’échelle du bassin d’alimentation.
• Documentation des pratiques établies dans les autres pays et provinces et en faire une
comparaison critique;
• Établissement des liens entre la protection de la source d’alimentation et les aspects
réglementaires;
• Description de cas pratiques ainsi que des moyens mis en œuvre;
• Présentation des résultats obtenus et première discussion avec le Comité - Réglementation de
RÉSEAU environnement (RÉSEAU) et le MDDEP (Ministère du Développement durable, de
l’Environnement et des Parcs);
• Documentation des meilleures pratiques au Québec;
• Rédaction du rapport d’étape faisant ressortir notamment les orientations à privilégier au Québec;
• Validation de l’applicabilité des orientations à privilégier au Québec;
• Discussion finale avec le Comité - Réglementation de RÉSEAU – MDDEP;
• Rédaction du rapport final.
Elle comprend le comité directeur, le groupe de travail du projet ainsi que le Comité – Réglementation
de RÉSEAU. De plus, 2 équipes universitaires ont été mises à contribution : celle de la Chaire CRSNG
en eau potable de l’École Polytechnique et celle de l’Université du Québec à Rimouski (Chaire en
Écotoxicologie moléculaire).
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Rappels contractuels et déroulement du projet
Le Comité directeur est constitué de Simon Théberge (MDDEP, Benoît Bernier (MAMR) en
remplacement de Noël Mc Fadden (MAMR) et Hubert Demard (RÉSEAU). À l’occasion Julie Ferland
(MDDEP) et Pierre Coulombe (BPR) y ont participé. Il s’est réuni à 4 reprises.
Le groupe municipal de travail RÉSEAU environnement est constitué de François Proulx (ville de
Québec), Robert Millette (ville de Montréal), Denis Gélinas (ville de Sherbrooke) et Hubert Demard
(RÉSEAU). Il s’est réuni une seule fois.
L’équipe de la Chaire de Poly est constituée de Michèle Prévost, Kenza Jaidi, et Shokoufeh Nour. Elle a
produit le document présenté au chapitre 2.
L’équipe de la Chaire de l’UQAR est constituée d’Émilien Pelletier et Adeline Piot. Elle a produit le
document présenté en annexe A.
On notera l’apport de :
• Nouveau Brunswick
Une rencontre a eu lieu (4 octobre 2005) avec les autorités de la ville d’Edmunston et du Ministère
de l’Environnement. Julie Ferland (MDDEP) en a fait un compte-rendu qui est présenté en annexe
B.
• Maine
Monsieur Philippe Boissonneault du Portland Water District nous a permis d’avoir accès à une
information privilégiée concernant des cas d’exemption dans le Maine (incluant son propre cas). Il
nous a également mis en contact avec Andrews Tolmann du Drinking Water Program (rattaché à la
Santé Publique). On retrouvera en annexe une synthèse de 4 cas d’exemption ainsi qu’une
synthèse des SWAP réalisés dans le Maine.
• WQTC 6 au 10 octobre à Québec
En complément au sujet de la Protection de la Source, une rencontre a été organisée par Michèle
Prévost avec 2 universitaires US (dont Jim Malley) relativement aux contraintes d’application des
UV.
• Les personnes suivantes ont fourni de précieuses informations relativement aux cas d’exemption
québécois et à la protection : Katy Bacon et Nathalie Vallée (Lac-aux-Sables), Louis Filteau (MRC
de Mékinac), Pierre Coulombe et Jean Gauthier (BPR) pour Cloridorme, Gilles Filion (Filion,
Harsen) pour Tadoussac, Normand Lefebvre et Sylvain Bérubé (Pluritec) pour La Tuque, François
Proulx (Québec).
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Protection de la source
Chapitre 2
Quelques éléments importants de la démarche et du rapport
Dès le départ nous avons dû positionner le projet par rapport à 2 enjeux qui débordent le dossier de
l’exemption de filtration : la gestion par bassin et l’analyse de risques. Ce positionnement est décrit ci-
après.
Par ailleurs, il a également fallu documenter les aspects pratiques d’un nombre limité de cas d’exemption
de référence. L’état du Maine a été retenu pour les raisons qui sont évoquées dans ce chapitre.
Finalement, nous avons également dû retenir des cas québécois réels ou potentiels pour mieux saisir les
problèmes pratiques et les possibilités de solution. La justification est présentée ici.
Cependant tant que le fonctionnement à l’échelle du bassin ne permet pas d’atteindre les objectifs d’une
telle gestion, il faut envisager des solutions basées sur les prérogatives de la municipalité qui bénéficie
de l’exemption et de la MRC (éventuellement des MRC) où se trouve le bassin. Initialement, nous
pensions d’ailleurs que l’exemption pourrait se limiter aux de lacs de tête dans un bassin essentiellement
forestier.
Cette démarche n’est pas encore initiée au Québec et les cas d’exemption ne serviront pas formellement
de terrain d’essai. Par contre il est clair que nous devons au moins considérer l’identification des
menaces dans le dossier d’exemption.
Par ailleurs, en supplément au mandat original, nous avons examiné quelle pourrait être la stratégie pour
l’implantation d’une démarche appliquée à toutes les prises d’eau de surface au Québec.
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Quelques éléments importants de la démarche et du rapport
Dès 1991 aux USA, tous les systèmes qui n’avaient pas de filtration au sens réglementaire du terme et
qui désiraient poursuivre cette pratique ont dû déposer un dossier auprès des autorités locales selon le
cadre défini au niveau fédéral par EPA. Pour conserver leur exemption, lesdits systèmes ont également
dû respecter annuellement les conditions fixées lors de l’exemption. Nos voisins du sud ont donc une
quinzaine d’années d’expérience réglementaire dans ce domaine. Par ailleurs le Maine nous a été référé
comme un état où :
• L’exemption est bien appliquée selon EPA;
• On retrouve des conditions similaires aux nôtres en termes de taille de système, de source
d’approvisionnement et d’occupation du territoire.
Pour ces raisons et également à cause de la qualité des contacts, nous avons retenu le Maine comme
source principale de référence en matière de pratique. C’est ainsi que l’on retrouve au chapitre 11 une
présentation de 3 dossiers d’exemption complétés par 3 rapports de Source Water Assesment Program
(SWAP) ainsi qu’une synthèse de pratiques dans 2 autres états.
Le rapport suit une démarche qui part des cas existants d’exemption et s’en va vers les solutions et
recommandations en matière d’acceptation de nouveaux cas. La démarche comprend :
• Une analyse assez complète de cas pratiques d’exemption au Québec et aux USA;
• Un survol des filières de traitement adaptées aux cas d’exemption afin de mieux voir comment les
menaces pourraient et affecter ces filières;
• Le tour des sources de menaces et les paramètres physiques, chimiques et biologiques qui y sont
associés;
• Les impacts des menaces sur les filières de traitement;
• Les mesures de protection contre ces menaces;
• Les recommandations au Gouvernement en matière d’autorisation de nouveaux cas d’exemption et
aussi pour maintenir l’exemption.
L’essentiel du travail réalisé en matière d’analyse des menaces en dehors du contexte des cas exemptés
est présenté en annexe.
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Protection de la source
Chapitre 3
L’exemption de filtration, aspects réglementaires
Par ailleurs les modifications au RQEP adoptées le 18 mai 2005 maintiennent l’exemption de filtration et
les exigences d’enlèvement de 2, 3 et 4 log pour Crypto, Giardia et virus ainsi que le maximum de 5 UTN.
Elles modifient les conditions en matière de caractérisation de la façon suivante :
La perspective envisagée par la réglementation correspond à des eaux brutes d’excellente qualité micro-
biologique et de très faible turbidité qui permettent aux UV et au chlore d’atteindre les log d’enlèvement
requis. On retrouve typiquement ces conditions dans des lacs. L’exclusion concernant la présence de
rejets d’égouts, de stations d’épuration et d’activités comme l’entreposage et l’épandage exprime la
volonté d’éviter toute source de contamination micro-biologique. C’est cette partie de la réglementation
que le rapport vise à définir.
Pour un système déjà exempté, le RQEP actuel ne prévoit pas le respect des critères d’exemption. Il faut
ainsi attendre qu’il y ait un dépassement des normes de turbidité (5 UTN), de coliformes ou de SPD dans
l’eau distribuée pour que la municipalité et le MDDEP soient contraints à l’action. Nous reviendrons plus
avant sur ce problème.
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L’exemption de filtration, aspects réglementaires
À la fin des années 90, cette approche visait à encadrer les systèmes dotés le plus souvent d’une simple
chloration et pratiquant déjà un bon niveau de protection de leur source.
Exigences Fréquence
Conditions Qualité Suivi colis fécaux et colis totaux immédiatement 1 (moins de 500 pers) à 5 (plus de
de qualité microbiologique en amont du premier point de désinfection : 25 000 pers) échantillons par
de la sour- CF ≤ 20 / 100 mL ou CT ≤ 100 / 100 mL semaine suivant la taille du
ce Si les 2 sont mesurés, c’est les CF qui comptent. système et chaque jour où la
Pour obtenir l’exemption, 90% des valeurs turbidité dépasse 1 UTN.
doivent respecter l’exigence sur une période de 6
mois.
Turbidité Turbidité < 5 UTN en amont du premier point de Au moins 1 échantillon aux 4
désinfection1. heures ou mesure en continu1.
Conditions Le système doit Calculer quotidiennement l’inactivation et 1 fois par jour au premier usager
spécifiques respecter 3 log de Giardia et 4 log de virus sur le réseau :
à chaque (tolérance d’un jour / mois) et ce au moins 11 température
cas mois sur 12 2. pH (si chloration)
temps de contact (au débit horaire
max)
résiduel de désinfectant (au débit
horaire max)
Le système doit La réglementation sur les coliformes (Total Coliform Rule) et ce 11 des 12 derniers
respecter mois.
La réglementation sur les sous produits de désinfection (THM et HAA5 en particulier).
Le système doit Un résiduel de désinfectant adéquat à l’entrée du réseau de distribution.
avoir Un résiduel de désinfectant mesurable en bout de réseau.
Des équipements de désinfection redondants ou une vanne coupant la distribution si le
résiduel de désinfectant est < 0,2 mg/L3.
Un programme de protection du bassin4 minimisant le potentiel de contamination par
Crypto, Giardia et virus.
Une inspection annuelle (avec rapport) par l’État ou une tierce partie approuvée5.
Aucune éclosion de maladie d’origine hydrique6.
Note 1 : Un système exempté peut occasionnellement dépasser les 5 UTN et conserver son exemption
si :
• L’agence réglementaire établit qu’il s’agit d’évènements non usuels et imprévisibles;
• 2 évènements ne se produisent pas sur une période de 12 mois ou 5 évènements sur 10 ans; un
évènement peut comprendre plusieurs jours consécutifs où la turbidité dépasse 5 UTN.
L’agence de réglementation peut demander de l’information supplémentaire comme les CF à l’eau brute,
l’amplitude de l’excursion, la nature (organique ou non) de la turbidité.
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Protection de la source
Pour établir l’aspect imprévisible de la situation, l’agence peut demander de l’information sur la météo,
l’hydrologie. Ces évènements peuvent être compensés en :
Note 2 : Si la règle n’est pas respectée 2 fois sur une période 12 mois, l’agence peut exiger la filtration :
• Les unités en relève ont une capacité au moins égale à celle de l’unité de la plus grande capacité;
• Au minimum 2 réservoirs de désinfectant;
• Si le désinfectant est produit sur place (exemple. : ozone), les unités en relève ont une capacité au
moins égale à celle de l’unité de la plus grande capacité;
• Système de transfert automatique pour passer d’un réservoir à l’autre avant que le premier soit vide;
• Génératrice de capacité suffisante pour alimenter tout le système de désinfection.
• Une description du bassin (géographie, physique), des composantes du système dans le bassin, de
l’hydrologie, de l’utilisation du sol et de sa propriété;
• L’identification des caractéristiques du bassin (éléments naturels comme le type de sol et l’érosion) et
des activités humaines pouvant conduire à une dégradation de la qualité de l’eau. Ce dernier élément
couvre aussi bien les activités générant des rejets ponctuels (exemple station d’épuration) que diffus
(exemples: fosses septiques déficientes, agriculture, usages récréatifs);
• Le suivi et le contrôle des activités pouvant conduire à une dégradation de la qualité de l’eau et ce
par type d’activité;
• Un programme d’acquisition de terrains et d’ententes écrites avec les propriétaires visant à contrôler
les activités pouvant affecter la qualité microbiologique de l’eau;
• Le monitoring de la qualité de l’eau dans le bassin aux fins d’établir l’état de la ressource et de faire
les liens avec les sources potentielles de pollution. Encore là, l’accent est mis sur la microbiologie;
• Une fois que l’exemption est accordée, un rapport annuel est requis. Celui-ci identifie les
préoccupations particulières et comment on en tient compte, les activités humaines à surveiller et la
surveillance qui leur est donnée. On souligne l’attention à accorder aux sources diffuses de pollution
et aux meilleures pratiques de réduction.
La réglementation générale prévoit une enquête sanitaire (« sanitary survey ») tous les 3 ans (systèmes
desservant moins de 4,100 personnes) ou tous les 5 ans (au-delà de cette limite). Cette inspection
comprend au minimum :
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L’exemption de filtration, aspects réglementaires
Pour les systèmes exemptés, EPA impose une inspection annuelle et c’est généralement le personnel
des États qui fait cette inspection.
Le système exempté doit vérifier si une éclosion d’origine hydrique a été identifiée par les autorités de
santé publique. Si c’est le cas, un rapport complet est nécessaire, l’agence de réglementation peut s’en
charger.
3.3 L’analyse
Les critères de qualité d’eau brute des réglementations US et québécoise sont similaires dans les
objectifs et diffèrent par :
• Le suivi (fréquence et paramètres);
• La référence US à la localisation du point de mesure en amont du point de désinfection ce qui peut
laisser place à un certain niveau de prétraitement.
En matière d’obtention de l’exemption, la réglementation US n’exclut aucun type d’activité sur le bassin
mais exige un programme de protection déjà en place. Le contenu générique de ce programme est balisé
mais laisse place à une large adaptation aux conditions locales. À l’inverse, le RQEP n’exige pas de
protection de la source mais exclut certaines activités. Ces différences sont fondamentales et l’on verra
plus loin qu’elles correspondent au fait qu’aux USA les systèmes exemptés pratiquent la protection
depuis des décennies avec des outils légaux et des ressources importantes ce qui n’est généralement
pas le cas au Québec. C’est l’un des objectifs de ce projet que de proposer des solutions adaptées à la
situation québécoise.
Une fois l’exemption accordée, EPA a balisé les dépassements de seuils de qualité; c’est intéressant. Il y
a aussi une obligation de se rapporter annuellement sur le déroulement du programme de protection.
Autre point à retenir. Mentionnons au passage que tous les systèmes US ont déjà une obligation
d’inspection sanitaire (et pas seulement les « unfiltered »).
Au Québec le RQEP actuel prévoit des critères à respecter pour octroyer l’exemption mais aucun critère
spécifique par la suite. Il faut ainsi attendre un dépassement des normes génériques de la qualité de
l’eau traitée. Cette situation a, selon nous, pour conséquence de :
• Restreindre l’octroi de l’exemption à des cas où il est clair qu’aucune menace future ne viendra
dégrader la situation actuelle;
• Limiter la pression sur la protection.
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Protection de la source
Chapitre 4
Le lac d’environ 5,3 km2 est entièrement sur le territoire de la municipalité. Le bassin d’environ : 49 km2
est situé à 75 % sur le territoire de la municipalité et le reste sur le territoire de la municipalité voisine de
Notre-Dame-de-Montauban. À noter que le bassin comprend plusieurs lacs; par ordre décroissant de
superficie, on retrouve le Lac-aux-Sables, le Lac Brûlé, le Lac Veillette et le Lac-des-Américains.
Le territoire du bassin est essentiellement forestier; la géologie est typique du Bouclier Laurentien. Les
pentes les plus prononcées se retrouvent en tête de bassin (se drainant vers le Lac Brûlé).
Autour du lac, la municipalité est propriétaire d’un terrain qui comprend une descente à bateaux, les
installations relatives à l’eau potable et un stationnement. Le reste du périmètre du Lac-aux-Sables est
privé; on y retrouve : 235 résidences dont une majorité à occupation saisonnière, 1 plage, 2 marinas
(dont une avec une descente à bateaux) et 3 campings. À noter que de 15 à 20 nouvelles constructions
viennent s’ajouter autour du lac chaque année. À noter également la proximité de la route 363 et de la
voie ferrée du CN dans la partie sud du lac. Cette même partie sud est desservie par un réseau d’égouts
domestiques avec interception, station d’épuration et rejet à la rivière en aval du lac. Le drainage de
surface est assuré par un réseau de fossés et d’égouts pluviaux dont quelques uns se déversent au lac.
La population permanente est de 1300 personnes et double en été. La prise d’eau actuelle est située à
300 m de la rive et sera bientôt relocalisée pour s’éloigner vers une zone plus profonde. Elle prélève 650
3 3
m /d en moyenne et 1200 m /d en été. Le traitement consiste actuellement en une simple chloration et
s’oriente vers l’ajout d’UV ou d’une filtration membranaire.
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Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Notons que la moyennes de toutes les valeurs de THM en réseau de 2001 à 2004 se situent à 34 ppb
mais que 2 valeurs individuelles atteignent ou dépassent 90 ppb (à l’automne).
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Protection de la source
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Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
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Protection de la source
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Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Camping et marina
Quai fédéral
Terrain municipal
Ensemble du zonage :
• Autour du Lac-aux-Sables, sauf dans le village, une bande riveraine de 300 m est zonée
« villégiature », le reste est zoné « forestier ».
• Terrains non desservis à proximité de lacs et cours d’eau : minimums : superficie 4200 m2 (au lieu de
3500 m2 à la MRC et 4000m2 au Québec);
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Protection de la source
• Largeur au chemin : 45 m, largeur à la rive : 50 m (cette mesure n’existe pas à la MRC), profondeur
60 m);
• Terrains non desservis ailleurs : minimums : superficie 2500 m2, largeur 45 m;
• Terrains desservis eau potable et eaux usées caractéristiques minimums : superficie 680 m2, largeur
22 m, profondeur 30 m;
• Terrains desservis eau potable ou eaux usées caractéristiques minimums : superficie 1500 m2,
largeur 25 m (30 m si riverain), profondeur 60 m;
• Marge de recul / rive : 12 m à 17 m (2 m de plus que la bande riveraine);
• Dans la bande riveraine de 15 m : sentier de 1 m de large (au lieu de 5 m à la MRC) et fenêtre de 5
m de large par émondage (n’existe pas à la MRC).
• Coupe de jardinage sur les pentes > 40% et conserver une bande 10 m au sommet;
• Interdiction d’avoir une aire d’empilage sur une bande de 300 m d’un cours d’eau;
• Bande riveraine de 20 m au lieu de 10 à 15 m pour laquelle l’abattage est limité à 40%;
• Certains travaux forestiers requièrent un certificat d’autorisation de la municipalité et un plan
d’ingénieur.
Activités de récréation :
• Vitesse des bateaux limitée à 25 km/h sur le Lac-aux-Sables. Moteurs électriques seulement sur le
Lac Veillette; demande similaire faite au Fédéral pour le Lac-des-Américains;
• Descente municipale à bateaux de la Pointe-du-Vieux-Moulin : réservée aux propriétaires d’un terrain
dans les limites de la municipalité. Un système de vignette est en vigueur. Les clients de 2 des 3
campings y ont également accès.
Suivi :
• L’inspecteur en bâtiment et en environnement consacre une partie de son temps à diverses activités
reliées à la protection des lacs sur son territoire : visite, inspection, sensibilisation, relevés;
• La municipalité a adhéré au programme de vidanges des fosses septiques de la Régie de gestion
des matières résiduelles de la Mauricie; auparavant elle réalisait elle-même cette tâche.
À noter que la municipalité a mis sur pied un comité comprenant 4 élus, 4 représentants de l’Association
des Propriétaires du Lac-aux-Sables et l’inspecteur en Environnement. Le comité s’est donné un plan
d’action en 4 volets visant le transport (bateaux et autres véhicules récréatifs), l’aménagement du
territoire (développement résidentiel), les services d’eau potable et d’eaux usées et finalement
l’environnement Ce dernier volet comprend la protection des rives, du littoral et diverses mesures
(engrais, savons, etc.). Le tableau qui suit présente l’ensemble des points concernés.
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Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Aménagement du
Transport Services Environnement
territoire
Embarcations à
Développement résidentiel Eaux usées Protection des rives
moteurs
Interdiction Interdiction ( tout nouveau Installation + performante Sévérité – application de la
permis) réglementation
Diminution (nombre) Modification zonage Éloignement du lac des Aménagement des cours d’eaux
-Lac-aux-Sables installations septiques tributaires
-Bassin Versant
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Protection de la source
Aménagement du
Transport Services Environnement
territoire
Machinerie forestière
(bidon d’huile)
Les premières séries de mesures adoptées concernent les contraintes sur les terrains et l’abattage sur
les lots privés.
L’Association des Résidents pour la protection du Lac aux Sables est très active. Elle a, entre autres,
réalisé un relevé des installations septiques autour du lac.
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Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Le Lac de l’Aqueduc est un lac de tête alimenté par des sources et la nappe, sans aucun cours d’eau
permanent. Un barrage y a été construit au début des années 30. La municipalité en est propriétaire et
l’opère pour son approvisionnement en eau.
Le bassin représenté a une superficie d’environ 130 ha et le lac environ 9 ha. La capacité de la retenue
est de 264 000 m3. La profondeur moyenne est ainsi de 3 m. La prise d’eau est située à 200 m en amont
du barrage à une profondeur de 7 m dans les conditions normales de bas niveau. Selon l’information
obtenue, le lac est stratifié et peu sensible aux coups de vent ce qui évite de brusques variations de la
qualité.
Le sol est granitique, la couche de sol végétal est mince et les pentes de moyennes à fortes. Le bassin
est entièrement boisé et aucune habitation ni chalet ne s’y trouve. La municipalité a identifié les menaces
suivantes :
• Présence de personnes sur le lac (exemple : pêche);
• Aménagement de voies de circulation dans le bassin (il ne semble pas y en avoir pour l’instant);
• Exploitation forestière;
• Construction de bâtiments (chalets, résidences).
Par son plan de zonage, la municipalité a réglementé les activités sur le bassin : il est interdit de couper à
blanc, d’épandre du fumier liquide et solide, de construire et d’exécuter des travaux. La pêche y est
interdite et la municipalité y exerce un contrôle.
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Protection de la source
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Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Selon les informations obtenues, tout le bassin est sur le territoire de la municipalité. Cette
dernière n’est cependant propriétaire que du barrage.
La qualité de l’eau a été suivie en 2000, 2001, 2004 et 2005. Pour les 3 premières années, les
résultats les plus intéressants sont les suivants :
• La turbidité moyenne est de 0,3 à 0,4 UTN. On note 3 valeurs sur 64 à plus de 1,0 UTN avec
un max de 1,6;
• Toutes le valeurs de CF sont à zéro mais on rencontre à l’occasion des colis totaux près de
200 UFC/100mL et un TNC;
• La couleur moyenne en 2002 se situait entre 2 et 3 avec 2 valeurs au-dessus de 5; elle est
montée au-dessus de 6 à l’automne 2004;
• La transmittance UV était de 88 à 90% à l’automne 2004;
• Le COT a varié entre 1,8 et 11,1 mg/L pour des percentiles 5, 50 et 95% de 2; 2,78 et 3,83
mg/L.
• Confirmer que la transmittance est relativement stable autour des valeurs de 2004 et que les
CF restent absents;
• Ajouter les mesures de SDS-THM pour un temps de séjour relativement court compte tenu
du passage envisagé aux chloramines. Aucun problème n’a été relevé.
À noter que le captage au lac varie entre 480 et 960 m3/d en moyenne mensuelle (les valeurs les
plus élevées se situent en période estivale). La municipalité dispose également d’un puits utilisé
en appoint. Le traitement de l’eau du lac se limite actuellement à une simple chloration et il est
prévu d’ajouter des UV et de passer à une chloramination comme désinfectant secondaire. Ceci
mettra fin à toute discussion sur les SPD.
Dans certaines conditions, le prélèvement au lac amène un débit nul en aval du barrage. La
situation est acceptée par les autorités compétentes compte tenu de l’absence de vie aquatique
dans le ruisseau.
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Protection de la source
La municipalité est située en Gaspésie et s’alimente actuellement à partir d’une prise d’eau sur la
rivière du Grand Cloridorme. Au niveau de la prise d’eau, le bassin a une superficie de 5,4 km2 ou
540 ha. Il comprend le Grand Lac Alphée qui a lui-même une superficie de 32 ha et une
profondeur maximum de 30 m. Son volume est estimé à 300 00 m3. Son sous-bassin représente
environ 30% de l’ensemble du bassin au niveau de la prise d’eau. Le reste est attribuable à
plusieurs petits affluents entre le lac et la prise d’eau.
Le projet :
La municipalité dessert actuellement un peu plus de 900 personnes ainsi qu’une usine de
transformation de poisson pour un Qjmax de 2500 m3/d. Avec les résultats de la caractérisation
de 2002, il semblait possible de respecter les critères de qualité de l’article 5. Cependant, des
données partielles antérieures laissaient penser que la campagne de 2002 n’était pas
représentative et que la qualité n’est habituellement pas aussi bonne. En attendant de nouvelles
caractérisations, le projet s’orientait vers une usine de filtration.
En 2003, une nouvelle caractérisation a été réalisée simultanément au lac et à la prise d’eau. La
possibilité de s’alimenter directement au lac a ainsi été écartée. À partir du site actuel de la prise
d’eau, une solution alternative a été développée. Elle comprend : une réserve d’eau brute de
plusieurs jours de capacité, une prise d’eau améliorée par l’équivalent d’une filtration lente, des
UV et du chlore. Il s’agit ainsi d’un cas particulier d’exclusion de filtration puisque les critères de
qualité seront rencontrés en ayant recours essentiellement à un stockage visant à éviter de
s’alimenter en période de forte turbidité. La filtration lente est considérée comme un prétraitement
au même titre que peut l’être une prise d’eau en gélinite.
Il s’agit d’un bassin complètement boisé. Il est situé à l’intérieur des limites de la municipalité et la
Couronne est propriétaire des terres à l’exception des ouvrages municipaux : barrage sur le lac et
prise d’eau dans la rivière.
On retrouve un chemin forestier et une route d’accès municipal au lac. Ce chemin longe la rivière
sur une bonne partie.
Il n’y a aucun chalet autour du lac et une descente à bateaux rudimentaire permet un accès pour
les pêcheurs.
21
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
22
Protection de la source
La qualité de l’eau :
Il y a eu 3 caractérisations : au printemps 2002 (à la prise d’eau seulement), au printemps 2003 (au lac et
à la prise d’eau) et automne-hiver 2003 (au lac seulement).
Tableau 4.2
Notons que lors de la caractérisation du printemps 2003, seules 2 valeurs de turbidité ont dépassé 1 UTN
mais que ces valeurs ont fait monter la moyenne au-dessus de 1 UTN. De là l’intérêt de prévoir un bassin
de stockage d’eau brute et dont on coupe l’alimentation lors d’épisodes de forte turbidité.
À noter également que le dossier comprend un travail exhaustif sur le débit d’étiage et le débit réservé.
En date de la dernière version du texte (16 janvier 2007), la municipalité envisageait également d’autres
types de solutions.
23
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Le bassin direct du Lac Wayagamack mesure 180 km2 auquel s’ajoute le bassin du lac 2 soit 160 km2. Le
lac #1 lui-même a une superficie de 31 km2.
La prise d’eau est située à plus d’un km en amont du barrage à une profondeur de plus de 21 m. Notons
que la profondeur maximum du lac est de plus de 110 m .
24
Protection de la source
Le bassin est essentiellement forestier. Il s’agit de terres de la Couronne qui font l’objet d’exploitation.
Chasse et pêche :
La Couronne pourrait également avoir loué des terrains à des particuliers pour des fins individuelles ou
commerciales. Les bateaux à moteurs sont permis. La ZEC exerce une surveillance sur le plan d’eau.
Exploitation forestière :
25
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Qualité de l’eau
Une nouvelle caractérisation est en cours (2006) aux fins de conception des ouvrages.
• Application for exception to safe drinking water act surface water treatment rule. Portland Water
District February 1991 and appendices par CDM;
• Watershed control program: annual report for 2004-2005. Portland Water District oct 2005;
• 4 rapports de monitoring de la qualité de l’eau 1997 à 2004 pour diverses parties du bassin;
• Source Water Assessment Program (SWAP) Sebago Lake Watershed. Maine Public Drinking Water
mars 2003. 20 pages et 5 cartes.
Le Portland Water District (PWD) dessert environ 190 000 personnes réparties dans 11 municipalités. Il
s’alimente dans le Lac Sebago. Le traitement comprend : ozonation; chloramination, fluoruration, contrôle
de corrosion. Sa capacité est de 160 000 m3/d.
Le bassin direct 1 du Lac Sebago s’étend sur plus de 52 000 ha. Une autre partie du bassin se draine
dans un autre lac qui se draine lui-même dans le lac Sebago. Celui-ci couvre plus de 11 000 ha; c’est le
2e en importance dans le Maine. Il a une profondeur moyenne de plus de 30 m et une profondeur
maximum de près de 100 m. alors que la prise d’eau du PWD est située dans 25 m d’eau. Le périmètre
du lac atteint 160 km. Il comprend 3 zones qui ont des caractéristiques différentes. La prise d’eau est
située dans la zone sud. La rivière Crooked constitue le principal affluent du bassin direct, la prise d’eau
du PWD n’est pas sous l’influence directe de la rivière.
1
Le terme de bassin direct exclut les parties du bassin complet qui comprennent un autre lac agissant comme
tampon.
26
Protection de la source
27
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
28
Protection de la source
L’ensemble du bassin se répartit sur le territoire de 14 municipalités dont 7 pour le bassin direct. Le
territoire du bassin direct comprend 86% de sols boisés, 7 à 8% de résidentiel, 6 à 7% d’agriculture et
moins de 1% pour les activités commerciales, industrielles et les transports. Tout le territoire développé
dispose d’installations septiques individuelles (aucun réseau).
Le PWD possède la majorité du terrain riverain qui est ainsi non développé et protégé. Deux routes
traversent cette zone avec quelques commerces au long. Il y a également une descente à bateaux très
fréquentée dans cette zone.
À plusieurs endroits, la route est proche du lac avec des résidences, des commerces, des villages, des
camps de vacances et quelques installations industrielles légères et d’importantes installations
touristiques dont un parc. La rivière Crooked draine la partie la plus développée du bassin avec des
villages et un peu d’agriculture comprenant des activités d’épandage. On y relève aussi des gravières.
On retrouve 5 zones dédiées à la conservation ou à la protection : les 900 ha du PWD, 1000 ha protégés
par une compagnie forestière dans la zone de la prise d’eau et 3 autres sites publics (incluant des parcs).
Sur les 14 municipalités du bassin, 6 ont un règlement général de zonage. Le développement prévu est
surtout résidentiel et rural exceptions faites des bords de routes où il est prévu du commercial. Les
municipalités qui n’ont pas de règlement de zonage sont rurales. Toutes ont un règlement limitant le
développement sur une bande de 75 m autour du Lac Sebago et de la rivière Crooked. Le PWD a accès
et commente tout projet de développement dans 7 des 14 municipalités. Il a également juridiction sur la
bande de 60 m sur tout le périmètre du Lac Sebago : les propriétaires doivent passer par le District pour
toute installation septique. Il n’y a aucun réseau d’égout domestique dans le bassin du lac Sebago. Celui-
ci reçoit par contre des fossés et égouts pluviaux.
29
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
30
Protection de la source
Le processus du SWAP a permis de faire ressortir les éléments suivants en matière de sensibilité de la
source à l’utilisation du territoire :
• Éléments naturels :
Quelques zones d’érosion naturelle sont identifiées mais c’est surtout la forte capacité tampon du
bassin et plus particulièrement du Lac Sebago qui est notée.
• Éléments anthropiques :
Le développement (moyen à fort) se concentre autour du lac et le long des routes et ceci va se
poursuivre.
• Activités spécifiques :
Sont présents dans le bassin : manipulation et utilisation de produits pétroliers et de déchets humains
et animaux, des gravières, du transport routier, des activités récréatives reliées à l’eau. La plupart de
ces activités s’exercent cependant dans les parties plus éloignées du lac et du bassin.
L’analyse du bassin menée dans le SWAP repend pour l’essentiel les éléments résumés ci-haut. Notons
également que :
• Le PWD a conduit l’inventaire détaillé des menaces (exemple : réservoirs de produits pétroliers,
utilisateurs de pesticides) et s’est assuré de l’application des meilleures pratiques par les
intervenants;
• Le PWD applique un programme qui comprend le suivi du développement et la protection de la
qualité de l’eau dans le bassin. Les composantes seront examinées plus loin.
En ce qui concerne les rives du lac, le SWAP a noté, en plus des éléments déjà mentionnés que :
• Le développement résidentiel est rapide (au cours des années 90, la population de certaines
municipalités riveraines a augmenté de 15 à 30%. Il y a plus de 4 000 lots autour du lac;
• Le sol de 57% du périmètre est constitué de till relativement résistant à l’érosion, alors que 20% du
périmètre est sablonneux donc sujet à érosion et pouvant devenir une source de phosphore;
• Le PWD n’a pas de juridiction sur les rives des rivières Crooked et Songo. Par contre il a un
programme de suivi de la qualité de ces cours d’eau.
D’après sa charte (entérinée par l’État du Maine), le PWD gère un rayon d’interdiction de passage de 900
m et un rayon de plus de 3,3 km où tout contact humain avec l’eau est interdit. Ces rayons font l’objet
d’une surveillance par le PWD toute l’année.
Le PWD fait un suivi de la qualité de l’eau de la baie où se trouve la prise d’eau, à la descente à bateaux
située dans la zone de 2 miles, détermine l’état trophique aux points les plus profonds des 3 principales
baies du lac.
31
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
04-12-29
05-02-17
05-04-08
05-05-28
05-07-17
05-09-05
05-10-25
05-12-14
06-02-02
bactério eau brute (CF / 100mL)
5
0
04-11-09
04-12-29
05-02-17
05-04-08
05-05-28
05-07-17
05-09-05
05-10-25
05-12-14
06-02-02
32
Protection de la source
Évaluation globale
33
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
• Le PWD et l’Association de Protection des Lacs travaillent ensemble pour suivre les activités dans
l’amont du bassin et fassent la promotion des meilleures pratiques pour améliorer la qualité de la
rivière Crooked.
• Équipe : 16 personnes temps plein 12 mois, 2 personnes temps partiel 12 mois, 3 saisonniers temps
plein, 2 saisonniers temps partiel pour un grand total de 19 personnes équivalents temps plein. Le
travail est organisé selon 4 axes : l’éducation, les laboratoires, la protection de la source, la sécurité.
L’équipe travaille en collaboration avec 7 villes, une quinzaine d’associations, une dizaine
d’organismes reliés à l’état du Maine, 1 université et de nombreuses écoles sans compter les
propriétaires riverains. Il n’a pas été possible d’obtenir le budget annuel du programme.
• Formation :
Il s’agit de l’ensemble de la formation suivie par le personnel du PWD.
34
Protection de la source
• Acquisition de terrains :
Aucune acquisition dans l’année en cours. Le budget réservé à cette fin a été versé à la réserve en
vue de futures transactions (lorsque les occasions se présentent).
Les coûts annuels de ce programme sont de l’ordre de 1 million $ pour le fonctionnement et 2 millions $
pour les acquisitions de terrains et autres transactions de même nature soit environ 16 $/ an x personne
desservie.
• Applications for exception to the SDWA filtration requirement. Auburn Water District and Lewiston
Water Division August 1991 and appendices by CDM;
• Lake Auburn; Annual Watershed Protection Report for 2004-2005. Lake Auburn Watershed
Protection Commission, City of Lewiston Water Division, Auburn Water District oct 2005;
• Safe Drinking Water Act Compliance Study Aubun Water District and Lewiston Water Division by
CDM; nov 2005;
• Source Water Assessment Program (SWAP) Auburn Water District and Lewiston Water Division,
Lake Auburn Watershed. Maine Public Drinking Water mars 2003. 11 pages, cartes non fournies.
Les 2 municipalités (Auburn et Lewiston) s’alimentent conjointement dans le Lac Auburn, elles
desservent 46 000 personnes. Selon l’information de novembre 2005, le traitement comprend
fluoruration, ajout d’un inhibiteur de corrosion puis chloration séparée dans chacune des conduites
alimentant l’une Lewiston et l’autre Auburn. Dans ce dernier cas, le chlore résiduel est transformé en
chloramine à l’entrée de la ville. La ville de Lewiston a entrepris des travaux de même nature
(chloramination).
Sur la période 1999-2004, la demande moyenne était de l’ordre de 12 000 m3/d pour Auburn et 18 000
m3/d pour Lewiston. Les 2 villes se partagent la responsabilité de la protection du bassin. Elles ont mis
sur pied la Lake Auburn Watershed Protection Commission avec la participation d’une 3e ville (sur
laquelle se trouve le bassin indirect) et du Regional Council.
35
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
36
Protection de la source
37
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Le bassin direct du Lac Auburn s’étend sur plus de 5 500 ha. Une autre partie (indirecte) du
bassin se draine dans un autre lac qui se draine lui-même dans le Lac Auburn. Ce dernier couvre
environ 850 ha. Il a une profondeur moyenne de 12 m et une profondeur maximum de 36 m alors
que la prise d’eau (prolongée après 1991) est située dans 7 m d’eau et à 570 m de la rive.
L’alimentation du lac vient principalement du bassin indirect via le Lac Basin situé à l’extrémité
nord du Lac Auburn alors que la prise d’eau est située au sud. Le temps de renouvellement du
Lac Auburn est estimé à 4 ans.
38
Protection de la source
39
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Sur le bassin, la ville d’Auburn a adopté un règlement de zonage qui vise le zonage résidentiel et
l’agriculture incluant des clauses sur l’épandage, le contrôle de l’érosion, les champs d’infiltration et les
résidus de construction. Un autre règlement touche les pratiques en matière de phosphore. Le District
d’Auburn fait des relevés sanitaires dans tout le bassin et identifie les installations inadéquates. Le
District a également un plan de gestion de la forêt sur ses propriétés. En 1923, il a obtenu une juridiction
e e
sur 4 zones de protection : la 1 comprend la partie sud du bassin alors que la 4 est au nord dans le
bassin indirect.
Toutes les activités récréatives sont interdites dans la partie sud du lac (celle où se trouve la prise d’eau);
des bouées la délimite. Dans la partie nord, les bateaux (moteurs) sont autorisés; il y a 2 accès. Des
espèces envahissantes y sont apparues. La baignade et la pêche blanche sont interdites sur tout le lac;
cependant, les motoneiges peuvent traverser sur la glace.
Le processus du SWAP a permis de faire ressortir les éléments suivants en matière de sensibilité de la
source à l’utilisation du territoire :
• Éléments naturels :
Le bassin est majoritairement forestier et non développé; il a une superficie moyenne. Le volume du
lac est considérable ce qui lui fait jouer un rôle de tampon par rapport au ruissellement sur le bassin.
Le temps de renouvellement est long.
• Éléments anthropiques :
Les rives du lac sont peu développées mais on y retrouve quelques routes. Le noyau urbain d’Auburn
est près de la prise d’eau.
• Activités spécifiques :
Le lac est accessible de façon limitée aux activités récréatives. La proximité d’une population urbaine
importante engendre le besoin de surveillance pour faire respecter la réglementation.
L’analyse du bassin menée dans le SWAP repend pour l’essentiel les éléments résumés ci-haut. Notons
également que :
• Sur le bassin :
L’examen des bases de données du Ministère de l’Environnement du Maine et une reconnaissance
du terrain ont fait ressortir la présence de sources potentielles ponctuelles et diffuses parmi
lesquelles : des réservoirs de stockage de produits pétroliers, un site d’enfouissement désaffecté
ainsi que du ruissellement urbain et du drainage de rues et routes incluant des chemins non
asphaltés à proximité de cours d’eau. Le phosphore représente la contamination la plus critique. Les
risques associés aux transports sont également présents.
• Sur les rives :
Au sud, la zone de protection s’étend au sud jusqu’à 450 m à l’intérieur des terres. Sur les terrains de
la Commission, des panneaux indiquent l’interdiction de passage. Les autres terrains figurent parmi
e
les priorités d’achat. Au nord, la zone de protection rejoint la 1 route.
Les parties les plus sensibles sont les zones d’érosion qui se déversent directement dans le lac. Elles
sont inventoriées et font déjà l’objet d’interventions.
• Le suivi de la qualité de l’eau pour déterminer son état trophique est exercé à la prise d’eau, à
l’endroit le plus profond ainsi qu’en plusieurs endroits influencés par les affluents. Le lac est
mésotrophe. Voici quelques résultats du début des années 90 :
40
Protection de la source
Selon ces données, le lac est considéré à la limite oligotrophe à mésotrophe. La qualité respecte la
classe GPA et peut supporter la baignade et la vie aquatique. Son état trophique est stable.
L’année 2004 présente des dépassements de CF en novembre et décembre. Le Ministère n’a cependant
pas mis fin à l’exclusion compte tenu de l’historique. Les investigations menées à ce moment là ont
éliminé toute source anthropique pour pointer vers les goélands et la sauvagine présents au moment du
retournement du lac.
41
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
Les autres critères pour l’exemption ont tous été respectés sauf celui sur les HAA du District d’Auburn en
2002. C’est cet épisode qui a conduit au passage aux chloramines comme désinfectant secondaire.
Depuis, les HAA se sont maintenus aux environs de 36 ppb (la norme est de 60 ppb). Un projet similaire
est en cours pour Lewiston.
Évaluation globale
Le résultat global est justifié par une bonne qualité de l’eau et des pratiques de protection établies. La
plus grande menace est celle du développement dans le bassin. Les recommandations du SWAP
visaient à :
42
Protection de la source
• Continuer le suivi de la qualité de l’eau et même augmenter les efforts en matière de sources de
phosphore et autres éléments nutritifs; poursuivre et développer l’application des meilleures pratiques
dans ce domaine;
• Poursuivre le travail avec les propriétaires fonciers;
• Travailler avec les villes du nord du bassin où la pression du développement est la plus grande;
• Travailler avec le Department of Transport pour l’application des meilleures pratiques concernant les
routes et développer des plans d’urgence;
• Surveiller l’accroissement de l’activité nautique et des espèces envahissantes fixées aux bateaux.
Selon le rapport 2004-2005, les activités de la Commission ont été les suivantes :
On notera que le budget de la Commission était d’un peu moins de 150 000.$ soit un peu plus de 3.$ par
3
an et par personne desservie ou 1,4 cent/m . Ce chiffre se compare favorablement aux coûts de la
filtration.
Pour 2005-2006, la Commission prévoyait la poursuite de toutes les activités et l’ajout des projets
financés par la subvention obtenue en 2005-2006.
43
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
• Applications for exemption from filtering. Northeast Harbor Water Company; dec 1991 by Richard
Dutting associates (env 150 pages);
• 2004 Watershed report; Northeast Harbor Division, 2 pages;
• Source Water Assessment Program (SWAP) Mount Desert Water District; Lower Hadlock Pond
Watershed. Maine Public Drinking Water Program mars 2003. 11 pages, 4 cartes.
Le Mount Desert Water District (MDWD) alimente la municipalité de Northeast Harbor à partir du Lower
Hadlock Pond. Ce lac est lui-même alimenté par le Upper Hadlock Pond. Environ 3 000 personnes sont
ainsi alimentées, dont la moitié sont des permanents et l’autre moitié des saisonniers. Le traitement
comprend : ozonation, fluoruration, ajustement de pH, orthophosphate et chloration. La demande
3 3
moyenne est de 1 000 m /d avec des pointes à 3 800 m /d.
Le bassin de l’ensemble des 2 lacs a une superficie de plus de 440 ha alors que la superficie du Lower
Hadlock Pond lui-même est de 15 ha. Il a une profondeur moyenne de 5 m avec un maximum de 12 m.
La prise d’eau est dans 4,5 m d’eau. Elle n’est pas marquée par des bouées pour préserver l’aspect
naturel. L’Upper Hadlock Pond a une superficie et des profondeurs similaires.
La majorité du bassin est située dans l’Acadia National Park (fédéral) qui, sauf exception, n’est pas
développé mais conservé dans son état naturel. Le contrôle du zonage n’est pas nécessaire dans le
parc. La partie ouest du bassin est en dehors du parc mais le MDWD en est propriétaire. Un seul lot privé
se retrouve sur l’ensemble du lac; il comprend une résidence unifamiliale que le District se propose
d’acquérir. La nature du sol et la végétation sont de type alpin.
Une route principale traverse le bassin sur 2 km dont 1/3 sur le bord du Upper Pond. Le Service des
Parcs gère aussi un réseau de sentiers dont certains sont riverains des 2 lacs. Les forêts et marais
occupent la totalité du sol (moins le lot privé).
Les usages récréatifs sont gérés via des règlements d’état et locaux. Toutes les activités de contact sont
interdites et ceci est bien signalé. Les embarcations sont permises (moteur < 10 HP) mais le mauvais état
(volontaire) de la rampe de mise à l’eau en limite l’accès. La pêche est permise. En hiver, les véhicules
moteurs y sont interdits. Le suivi des activités se partage entre le Service des Parcs, le personnel du
MDWD et la Police de la ville de Mount Desert.
Le Service des Parcs fait également le suivi de la qualité de l’eau du Lower Hadlock depuis 1984. La
transparence (Secchi) varie de 5 à 8 m, le Pt de 2,7 à 5,0 ppb. Le lac est stratifié une partie de l’année :
l’oxygène dissous est de l’ordre de 0,2 à 3,9 ppb au-delà de 10 m à la fin de l’été. Ces résultats
conduisent à classer le lac comme mésotrophe. La qualité respecte les critères de la classe GPA du
Maine.
Selon le dossier d’exemption, les critères en matière de CF et CT étaient rencontrés en 1991 alors que le
SWAP confirme que c’était toujours le cas en 2003. La turbidité variait entre 0,2 UTN et 0,5 UTN en 1991
avec une pointe supérieure à 1 UTN alors qu’actuellement toutes les valeurs sont < 1 UTN.
44
Protection de la source
45
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
46
Protection de la source
47
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
48
Protection de la source
L’analyse du SWAP est résumée ci-après. L’appréciation globale conclut à une faible susceptibilité de la
qualité de l’eau du lac. Les principaux facteurs sont : l’absence de développement ainsi que la gestion
stricte par le Service des Parcs et le Water District.
Globale Faible
Riveraine Classification du Mésotrophe. Modéré
lac
Sols Potentiel d’érosion faible à modéré; végétation Faible
présente jusque sur les berges.
Activités Activités limitées de façon stricte. Faible
représentant une Sentiers piétonniers à fréquentation modérée mais
menace bonne signalisation / source d’approvisionnement.
Globale Faible
Prise Qualité eau brute Les données démontrent une bonne qualité. Faible
d’eau Propriété / contrôle Zone sous le contrôle du Service des Parcs. Faible
Activités L’accès du public est limité mais non prohibé. Faible-modéré
représentant une
menace
Potentiel pour des Croissance de la fréquentation du parc. Faible
menaces futures
Globale Faible
Global Faible
49
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
• La route qui traverse le bassin et en particulier son drainage et l’utilisation de sels de déglaçage à
remplacer par d’autres techniques. La possibilité d’accident et de déversement est également
mentionnée incluant des solutions comme une signalisation adéquate et l’élaboration d’un plan
d’urgence avec les services de l’État et de la Ville.
• La participation du MDWD au suivi de la qualité du Lower Hadlock en particulier en ce qui concerne
les éléments nutritifs. Le District devrait ainsi collaborer avec le Service des Parcs et les autres
organismes impliqués.
Le rapport d’activités 2004 du MDWD reprend plusieurs des éléments mentionnés ci-haut et y ajoute :
• L’installation d’une barrière limitant l’accès aux véhicules se rendant aux installations de traitement
d’eau.
• Le changement de classification du barrage qui maintient le niveau d’eau dans le Lower Pond. Celui-
ci ne requiert plus maintenant de plan d’urgence.
• Un accroissement des efforts d’information des usagers du parc et d’application des interdictions
(incluant les chiens en laisse).
• Le Department of Inland Fisheries and Wildlife s’occupe de fixer des limites de pêche et de les
appliquer. Les biologistes du Service des Parcs ont établi que la population est stable et il n’y a pas
d’obligation de « catch and release »;
• Le Water District a accru son rôle dans le Programme de Volontaires qui participent au suivi du lac.
Les employés du Water District ont été accrédités pour pratiquer certaines activités (mesure,
transparence, échantillon pour Pt), détection des plantes envahissantes. Ils ont aussi contribué à
marquer les points d’échantillonnage et à réaliser un inventaire des plantes confirmant qu’il n’y a pas
de problème de plante envahissante.
Le Water District participe à une activité sur le terrain avec une école primaire. Une trentaine d’élèves ont
également participé à mesurer la température de l’eau et l’oxygène dissous.
4.3 Analyse
4.3.1 Les informations disponibles
Les dossiers d’exemption du Maine (1991) présentent une information relativement complète non
seulement en ce qui concerne la qualité de l’eau brute mais également en matière d’utilisation du sol,
d’activités anthropiques et de menaces sur le bassin. Le programme de protection est également bien
présenté.
Les dossiers de SWAP qui ont été complétés en 2002 ont systématisé l’information sur les menaces,
l’analyse selon les 3 zones (rapprochée, rives du lac et reste du bassin) et la façon d’arriver aux
recommandations de protection.
Au Québec, les dossiers de Tadoussac et Cloridorme font état de la qualité de l’eau brute et, de façon
partielle abordent certains éléments du bassin. Soulignons l’analyse des débits disponibles dans le cas
de Cloridorme. Dans les cas de Lac-aux-Sables et La Tuque, l’exemption aurait été accordée sur la seule
base de la qualité de l’eau brute actuelle; les informations présentées dans ce rapport ont, en effet, été
obtenues directement auprès de la municipalité (cas du Lac-aux-Sables) ou de son consultant (cas de La
Tuque).
50
Protection de la source
Notons que le dossier d’exemption du Lac Bowker nous a été transmis trop tard pour que nous
l’analysions mais nous avons noté que son contenu est intéressant et se rapproche des dossiers du
Maine.
Nous reviendrons sur ce sujet plus loin pour formuler des recommandations.
Les systèmes du Maine s’alimentent à des lacs profonds dont le bassin est dominé par la forêt. Exception
faite de Cloridorme (combinaison lac et rivière), c’est aussi le cas au Québec. Les plus petits systèmes
dans le Maine et au Québec sont des lacs de tête. Vérification faite, le cas particulier de Cloridorme
pourrait être acceptable dans le Maine (gestion de la source).
Le cas de Portland est particulièrement intéressant et n’a pas d’équivalent au Québec. Près de 200 000
personnes sont desservies à partir d’un grand lac très utilisé par la villégiature et la récréation. Le bassin
regroupe une population significative, un développement rapide et des activités commerciales et même
agricoles. La taille du lac et le site de la prise d’eau expliquent une partie de la situation. Nous verrons
plus loin que le niveau élevé de protection explique le reste.
Notons que les plus petits systèmes au Québec (Tadoussac) comme dans le Maine (Northeast Harbour)
se retrouvent avec un lac de tête et un petit bassin.
4.3.3 La protection
Les cas du Maine ont en commun des organisations qui pratiquent la protection de façon importante et
systématique depuis de nombreuses décennies. Elles disposent de moyens légaux similaires à ceux de
la charte de la ville de Québec qui leur permettent d’agir à l’extérieur de leur territoire, d’intervenir dans
l’autorisation de projets, d’exproprier pour la seule fin de protection. Ils ont aussi des moyens financiers
importants (une vingtaine d’employés à Portland). Dans tous les cas, on retrouve 3 zones de protection :
rapprochée autour de la prise d’eau, autour du lac et dans le reste du bassin. La zone rapprochée est
protégée via des mesures d’exclusion complète et l’acquisition des terrains riverains. Les rives,
principalement menacées par le développement et la villégiature sont protégées à partir des règlements
de zonage, des mesures de correction et la sensibilisation. Le zonage est également l’outil de base sur le
reste du bassin avec un suivi direct sur les menaces ponctuelles.
51
Des cas d’exemption de filtration au Québec et dans le Maine
52
Protection de la source
Chapitre 5
Le présent chapitre présente quelques unes des technologies adaptées aux cas d’exemption. L’objectif
n’est pas de recommander telle ou telle solution mais bien d‘identifier les plus courantes aux fins de
prévoir quels pourront être les impacts de différentes pollutions ou contaminations sur ces technologies et
sur l’eau traitée. Le Guide de conception des installations de production d’eau potable reste ainsi l’unique
document de référence pour le concepteur.
L’exemption de filtration permet d’atteindre les exigences réglementaires d’enlèvement minimum (2, 3, 4)
sans passer par une usine conventionnelle comprenant coagulation, floculation, décantation et filtration
devant limiter la turbidité à 0,5 UTN.
La filière UV – chlorations primaire et secondaire risque de devenir la solution la plus courante pour les
cas d’exemption. La conception est alors guidée par l’absorbance UV, la performance des UV aux
basses températures ainsi que par les précurseurs de SPD. Dans certains cas de valeurs élevées de
matière organique ou de présence de cyanobactéries, l’ozonation en amont des UV peut être requise. La
solution des chloramines est également envisagée.
• Prise d’eau
Sa localisation constitue une part importante de la protection. On la situera dans une zone profonde
en tenant compte des menaces potentielles environnantes. On se protège ainsi contre les
contaminations de surface, les mélanges et la remise en suspension de sédiments induits par les
vagues. Une bonne stratification est un atout. On évitera des ouvertures placées trop près du fond du
lac.
Si une telle localisation est trop coûteuse, une solution de prise d’eau améliorée (gélinite ou filtration
par berge par exemple) pourrait être envisagée. Elle pourrait jouer un rôle pour écrêter les pics de
turbidité.
Dans des cas particuliers, le recours à un stockage d’eau brute afin de laisser passer une période de
qualité d’eau brute critique peut être envisagé.
• Prétraitement :
Selon les cas, on peut retrouver :
o Aucun prétraitement : lorsque la prise d’eau en place démontre un historique sans problème de
présence de petits organismes comme les nématodes ni au traitement, ni dans le réseau, ni chez
l’usager;
o Filtre à cartouche ou à sac de 10 à 80 µm. Cette solution évite la gestion de rejets liquides.
Surveiller la redondance pour gérer le colmatage.
53
Les solutions de traitement avec exemption
54
Protection de la source
Chapitre 6
C’est dire qu’il y a habituellement loin de la menace au risque pour la santé des consommateurs.
Le présent chapitre examine les menaces que l’on rencontre le plus souvent parmi les cas d’exemption.
Cette analyse servira par la suite à :
• Identifier quels impacts ces menaces peuvent avoir sur le traitement sans filtration;
• Choisir les outils de protection les plus adaptés.
Sur le plan de la qualité de l’eau du lac et éventuellement de l’eau brute, les conséquences se font sentir
sous forme d’apports en :
55
Les menaces les plus courantes pour les cas d’exemption
Sur le plan de la qualité de l’eau du lac et éventuellement de l’eau brute, les conséquences se font sentir
sous forme d’apports en :
• Contaminants fécaux d’origine humaine (coliformes fécaux, parasites, virus) par résurgence ou
contamination de la nappe, de fossés ou du lac. Les staphylocoques peuvent être associés aux
plages;
• Contaminants fécaux d’origine animale (goélands);
• Azote et phosphore via l’érosion du sol et le drainage de pelouses engraissées;
• Hydrocarbures aromatiques polycycliques présents dans l’essence et résultants de la combustion
particulièrement dans les moteurs 2 temps (embarcations, VR d’hiver). Le MTBE peut également être
présent;
• Hydrocarbures lors de déversement d’essence ou d’accidents d’embarcations;
• Matières en suspension et turbidité.
6.3 Le transport
Les menaces proviennent des chemins, des routes et des voies ferrées ainsi que des lignes de transport
d’énergie pendant leur construction, leur utilisation normale ou lors d’accidents. On parle
essentiellement :
Sur le plan de la qualité de l’eau du lac et éventuellement de l’eau brute, les conséquences se font sentir
sous forme d’apports en :
56
Protection de la source
6.4 L’agriculture
Les activités visées sont la culture et l’élevage :
• Culture :
o Utilisation d’engrais chimiques ou organiques qui se retrouvent au cours d’eau via le drainage de
surface ou souterrain ou via la nappe qui est en relation avec le cours d’eau;
o Utilisation de biocides (pesticides, phytocides, etc.) qui se retrouvent au cours d’eau via des
mécanismes identiques aux engrais;
o Érosion des berges.
• Élevage :
o Pertes de fumier ou de lisier dans la chaîne qui va de l’animal jusqu’aux champs en passant par
l’entreposage, le transport, le stockage aux champs, les parcs d’engraissement, l’épandage et le
drainage.
Mentionnons également d’autres activités agricoles qui représentent des menaces : les piscicultures, les
laiteries, la gestion des carcasses, la présence des animaux dans les cours d’eau.
Sur le plan de la qualité de l’eau du lac et éventuellement de l’eau brute, les conséquences se font sentir
sous forme d’apports en :
• Phosphore et nitrates : ces apports peuvent se traduire dans le lac par une accélération de
l’eutrophisation, une croissance d’algues et éventuellement des cyanobactères (algues bleues–
vertes) à caractère toxique;
• Pesticides (exemple atrazine) à caractère toxique;
• Contamination fécale d’origine animale (pathogènes, parasites, bactéries);
• Matière organique (COT et demande en chlore);
• Matières en suspension et turbidité.
On notera que la présence de secteurs urbanisés desservis par un réseau d’égouts domestiques est visé
par l’article 5 du RQEP mais que l’on en retrouve quand même un dans le cas du Lac-aux-Sables. On
rappelle que ces réseaux peuvent constituer une menace à la suite de rejets d’eaux usées dans les
circonstances suivantes :
Les paramètres concernés : la contamination fécale, les éléments nutritifs, la matière organique
(demande chlore) et les matières en suspension. La situation peut s’aggraver avec le développement de
l’urbanisation.
En contrepartie, la solution du réseau peut s’avérer celle du moindre mal dans les secteurs où la densité
est élevée.
57
Les menaces les plus courantes pour les cas d’exemption
Tableau 6.1 – Autres activités anthropiques à surveiller dans le bassin pourles cas d’exemption
Dans les bassins de cas non exemptés, et parfois de façon limitée dans des cas exemptés, on retrouvera
par ailleurs les activités anthropiques urbaines correspondant à une utilisation du sol de type résidentiel
desservi par un réseau d’égouts, commercial et industriel. De façon générique, il y a lieu d’identifier et
examiner :
• Les rejets d’égouts domestiques, en particulier les déversements en temps de pluie ou de fonte ainsi
que les arrêts de fonctionnement de postes de pompage ou relèvement;
• Les fossés et réseaux d’égouts pluviaux en fonction de 2 possibilités de contamination :
o Les raccordements inversés qui amènent des eaux usées domestiques vers le pluvial;
o Le ruissellement urbain et son lot de matières en suspension, métaux, hydrocarbures et
coliformes fécaux (animaux). Le sujet est en partie couvert dans la section transport plus
haut.
• Notons que la présence d’industries dans la zone urbanisée vient accroître le risque de présence de
toxiques dans les réseaux.
58
Protection de la source
6.6 Sommaire
Le tableau ci-après résume les pollutions découlant des activités anthropiques typiques des cas
d’exemption.
On notera que :
• Les algues n’apparaissent pas dans le tableau même si elles représentent un problème à l’eau brute.
Elles font généralement partie des conséquences de la pollution déversée plutôt que du déversement
lui-même;
• Pour les mêmes raisons, la matière organique n’apparaît pas non plus dans ce tableau. Lorsque
présente dans l’eau brute, elle constitue un précurseur de sous-produits de désinfection. Son origine
semble associée aux marécages et marais, aux sols ayant un fort contenu en matière organique ainsi
qu’au drainage de zones forestières. Elle peut également être considérée comme une conséquence
de l’eutrophisation donc comme indirectement reliée aux sources d’éléments nutritifs;
• Via le ruissellement naturel, le milieu naturel est lui-même une source d’apports en matières en
suspension, phosphore et azote.
59
Les menaces les plus courantes pour les cas d’exemption
60
Protection de la source
Chapitre 7
Dans certains cas, la menace qui était potentielle se transmet jusqu’à la prise d’eau du système exempté
et a un impact sur celui-ci. Nous examinerons ci-après les trois types d’impacts possibles :
• Le traitement peut gérer le paramètre associé à la menace et produit (ou non) une eau répondant aux
critères du RQEP;
• Le traitement ne contrôle pas le paramètre associé à la menace et produit (ou non) une eau
répondant aux critères du RQEP;
• Le paramètre associé à la menace réduit l’efficacité du traitement au point où le RQEP n’est pas
respecté sur un autre paramètre.
Pour chacun des paramètres de qualité abordés au chapitre précédent, on examinera ci-après les
conséquences.
La filière de traitement typique d’un système exempté est constituée d’UV et d’une chloration agissant
comme désinfectants primaire et secondaire. Elle ne comprend en principe pas de composante
d’enlèvement de particules ni de substances organiques ou inorganiques. Certains équipements d’UV
peuvent nécessiter l’installation de cartouches.
Tel que mentionné au chapitre 3, le RQEP rend l’exemption conditionnelle à ce que moins de 10% des
échantillons d’eau brute dépassent 20 CF/100mL lors de la caractérisation initiale de 4 mois. Par ailleurs,
selon le Guide de conception des installations de production d’eau potable et les fiches d’évaluation
technique du Comité sur les des technologies de traitement en eau potable, lesdits équipements de
désinfection sont conçus pour éliminer au moins 2 log de crypto, 3 log de giardia et 4 log de virus dans
une eau brute ne dépassant pas 20 CF/100 mL en moyenne annuelle. L’effet d’un dépassement de cette
valeur sur la qualité de l’eau traitée est actuellement examiné par le Comité.
61
Les mécanismes d’impacts sur les systèmes exemptés
On notera que les particules elles-mêmes ont pour effet de réduire la transmittance des rayons UV ce qui
réduit l’efficacité de ces derniers dans l’inactivation des pathogènes. Les particules peuvent également
abriter des micro-organismes qui sont alors à l’abri du rayonnement UV. Finalement, il peut y avoir
combinaison de contamination fécale et de présence de particules lorsque ces dernières sont elles-
mêmes constituées d’un amas de micro-organismes.
Par ailleurs, les particules ne sont pas gérées par les systèmes exemptés mais il n’y a cependant pas de
norme directe sur le dénombrement ou la taille des particules. Le principal problème est donc l’effet des
particules sur l’efficacité de la désinfection. Pour baliser cet impact on retrouve :
• Une condition pour l’exemption : pendant la caractérisation initiale de 120 jours, la turbidité doit se
maintenir en bas de 1 UTN en moyenne mobile sur 30 jours tout en respectant un maximum de 5
UTN;
• Des limites de turbidité et des valeurs de transmittance fixées par les fournisseurs d’UV;
• Une alarme en cas d’intensité de rayonnement UV trop faible tel que mesurée par un senseur situé
dans l’écoulement. L’alarme peut déclencher l’arrêt de l’unité UV ou la totalité de la production.
Un apport excessif en particules peut donc empêcher d’obtenir l’exemption ou, dans la phase
d’exploitation, réduire l’efficacité de la désinfection ce qui peut se terminer éventuellement par la
présence de pathogènes à l’eau traitée ou à l’arrêt des équipements.
Impacts directs
L’azote, sous sa forme ammoniacale (habituellement reliée à l’agriculture et parfois à des rejets
domestiques) présente un risque pour la santé humaine. Elle n’est pas visée par le RQEP. Le chlore
réagit rapidement avec elle; on peut donc dire que, jusqu’à un certain point, le traitement diminue l’azote
ammoniacale. Par contre, cette réaction peut consommer tellement de chlore qu’il en manque pour la
désinfection et qu’il y a alors risque pour la santé. Notons que la réaction ne produit cependant pas de
sous-produit dangereux. Par ailleurs, les chloramines sont normés.
Le phosphore sous quelque forme n’est pas visé par une norme du RQEP et, dans les concentrations
courantes, n’a pas d’impact sur le traitement.
Impacts indirects
b) Dans le cas où il y a développement d’algues bleues-vertes, les conséquences sont beaucoup plus
néfastes pour l’usager dans la mesure où la désinfection au chlore libère des toxines qui présentent
un risque pour la santé humaine. En l’absence d’enlèvement physique, physico-chimique ou
d’ozonation, le traitement des systèmes exemptés ne peut régler ce problème et il faudrait alors
cesser l’utilisation de l’eau ainsi produite voire cesser la production elle-même. À la lumière des
données récentes sur la présence de ces algues dans des lacs dont l’eau est pourtant jugée
d’excellente qualité, il y a lieu d’être prudent en la matière. La présence d’algues bleues-vertes ne
figure pas actuellement parmi les conditions d’exemption.
62
Protection de la source
Ces produits n’exercent pas d’interférence avec le traitement des systèmes exemptés mais ne sont pas
non plus contrôlés par ces systèmes.
De façon générale, ces produits ne seront pas retenus par le traitement d’un système exempté.
On présente ci-après le travail de madame Hélène Tremblay toxicologue au MDDEP, qui vise à établir les
valeurs guides et normes proposées par différents organismes internationaux en regard des principaux
contaminants des essences et huiles à moteur.
63
Les mécanismes d’impacts sur les systèmes exemptés
HAPs
Paramètre Benzène Toluène Éthylbenzène Xylènes (benzo (a) pyrène)
MDDEP 0,005 - - - 0,00001
Santé Canada 0,005 ≤ 0,024 (OE) ≤ 0,0024 (OE) ≤ 0,3 (OE) 0,00001
Organisation 0,01 (10-5) 0,7 (OE <) 0,3 (OE <) 0,5 (OE < 0,0007 (10 -5)
mondiale de la 0,02)
santé Risque 10-6 : Risque 10-6 : 0,00007
0,001
Environmetal 0,005 /0 1/1 0,7/0,7 10/10 0,0002/0 (objectif)
protection (objectif)
agency
(norme et
objectif)
Health 0,1 (10-4) 1 0,7 - 0,0005 (10-4)
Advisories
(EPA) Risque 10-6 : Risque 10-6: 0,000005
0,001
OE : objectif esthétique.
-6
Risque 10 : cette valeur correspond à ce que le Québec considère comme un niveau de risque
négligeable.
En ce qui concerne les autres HAPs, seule l’Organisation mondiale de la santé propose des équivalents
de toxicité pour quelques HAPs autre que le benzo (a) pyrène. Leur potentiel toxique varie de 0,001 à 1
lorsque la toxicité du benzo (a) pyrène est retenu comme valeur de référence.
Le tableau suivant présente le potentiel toxique des HAPs autres que le benzo (a) pyrène :
En ce qui concerne le MTBE, Santé Canada et l’Organisation mondiale de la santé proposent une valeur
guide de 15 µg/l. Il s’agit d’un objectif esthétique car le risque pour la santé associé à ce composé
s’observe à un niveau d’exposition beaucoup plus important. Pour l’EPA, des concentrations de l’ordre de
20 à 40 µg/L ne devrait pas dégrader la qualité de l’eau potable. Cette valeur correspond à un Health
Advisory proposé par ce dernier organisme.
64
Protection de la source
Madame Tremblay a également fait la comparaison entre ces objectifs et normes d’eau potable et les
valeurs trouvées dans les lacs d’après la Chaire en Écotoxicologie. Elle affirme que :
« Pour le MTBE, les concentrations maximales représentent moins de 20% de l'objectif esthétique
proposé par Santé Canada qui est fixé à 15 µg/L..
• Pour les BTEX, les concentrations maximales représentent entre 0,7 et 16% des valeurs guides
canadiennes qui sont pour la plupart des objectifs esthétiques mis à part le benzène qui lui est
considéré cancérigène chez l'humain. Pour ce dernier, la valeur maximale mesurée représente près
de 10% de la norme québécoise. Compte tenu de son potentiel cancérigène, la présence de ce
contaminant doit être limité bien entendu dans l'eau potable.
• Pour ce qui est des HAP, il est très difficile d'établir quelque comparaison que ce soit, car les
données sont à tout fin pratique inexistantes dans le rapport, hormis une concentration de HAP de 4
µg/L retrouvée en page 5. Il n'est pas fait mention des représentants de cette famille qui ont été
retrouvés alors que leur potentiel toxique varie grandement au sein de ce groupe. La norme pour le
benzo (a) pyrène est établie à 0,01 µg/L (0,00001 ng/L). »
«Pour conclure, je crois qu'il demeure difficile d'établir le niveau d'exposition à ces composés par l'eau
potable à partir des données présentées dans le rapport. Il m'apparaît très clairement qu'elles peuvent
difficilement être considérées représentatives de la situation qui prévaut. Donc, je serais très prudent
pour formuler des commentaires à la lumière de ces résultats. Les normes ou valeurs recommandées
sont respectées pour l'ensemble des paramètres étudiés toutefois on ne peu conclure pour les HAPs.»
Pour les paramètres visés, monsieur Donald Ellis, ingénieur au MDDEP a établi les interactions avec les
traitements conventionnels et les traitements avec exemption de filtration. Voici sa contribution :
« Le benzène est un contaminant volatil qui n’est pas réduit de façon significative par un procédé
conventionnel de traitement et, a fortiori, par un système exempté de la filtration. Toutefois, son
élimination par aération dans les tours garnies suivie d’une adsorption sur granules de charbon actif peut
atteindre de 90 à 99 pour cent et de telles méthodes permettraient de réduire à moins de 1 µg/L la
1,2
concentration de benzène dans l'eau potable .
Le benzo (a) pyrène peut être gérer de façon efficace par un procédé conventionnel de traitement
comportant une coagulation, une clarification et une filtration 3 . De plus, la filtration sur lit de charbon actif
en poudre permet d’adsorber efficacement ce contaminant 4 . Par contre, les systèmes exemptés de la
filtration ne peuvent gérer cette contamination.
1
Santé Canada; Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada; Documentation à l’appui pour le
benzène; 1987.
2
Environmental Protection Agency; site Internet : www.epa.gov/OGWDW/dwh/c-voc/benzene.html; dernière mise
à jour en novembre 2006.
3
Santé Canada; Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada; Documentation à l’appui pour le
benzo (a) pyrène; 1988.
4
Environmental Protection Agency; site Internet : www.epa.gov/OGWDW/dwh/c-soc/benzopyr.html; dernière mise
à jour en novembre 2006.
65
Les mécanismes d’impacts sur les systèmes exemptés
En ce qui concerne le toluène, l’éthylbenzène et les xylènes, les procédés conventionnels ne sont pas
efficaces pour éliminer ces contaminants, sauf pour les xylènes où l’élimination n’est que partielle 5 . Par
contre, leur élimination par aération dans les tours garnies et par adsorption sur granules de charbon actif
est possible5,6 . Les systèmes exemptés de la filtration, comme les procédés conventionnels, ne peuvent
gérer cette contamination.
Finalement, en ce qui concerne l’éther de méthyle et de tert-butyle (MTBE), les procédés conventionnels,
comme les systèmes exemptés de la filtration, ne sont pas efficaces pour l’éliminer, comme c’est le cas
pour la majorité des composés organiques volatils (COV). Par contre, le MTBE peut être éliminer de l’eau
en utilisant soit une combinaison d’aération et d’adsorption sur charbon actif en grain, soit une oxydation
avancée suivie d’adsorption sur charbon actif en grain 7 . Par oxydation avancée, on entend l’utilisation de
rayonnement UV en combinaison avec un oxydant chimique et des catalyseurs.
De façon générale, les COV ne peuvent être gérés par les traitements conventionnels de même que par
les systèmes exemptés de la filtration. Bien que les études sur les procédés d’oxydation avancée
permettent de combler ces lacunes pour les deux types de procédé, l’élimination des COV demande des
ajustements importants aux filières de traitement. Pour les traitements conventionnels, l’ajout d’aération,
ou d’une oxydation avancée, ainsi que de charbon actif en grain est nécessaire alors que pour les
systèmes exemptés de la filtration, comme les UV sont déjà présents, il faut prévoir ajouter un oxydant
(peroxyde d’hydrogène avec catalyseur par exemple) et du charbon actif en grain ».
Notons que, postérieurement aux travaux de la Chaire, madame Julie Ferland du MDDEP a obtenu la
référence à un document de Santé Canada de juin 2005 relativement à l’utilisation des MTBE
(http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/alt_formats/hecs-sesc/pdf/pubs/water-eau/consultation/mtbe_consult_f.pdf).
En voici un extrait :
« C'est le Canada atlantique qui est de loin le plus grand utilisateur de MTBE (concentration moyenne de
0,85% en volume), suivi de l'Ouest, principalement la Colombie-Britannique (concentration moyenne de
0,21% en volume); le centre du Canada n'en utilise que très peu. L'essence contenant du MTBE
représentait 10% de tout le volume d'essence vendu au Canada en 1998 et 2% en 2000; selon les
prévisions, ce pourcentage devait chuter à moins de 1% vers la fin de 2001 (Environnement Canada,
2003). »
On notera que toutes ces analyses portent sur des conditions normales de navigation et des
déversements de carburant en surface. Les cas où un bidon, un réservoir, un moteur ou une embarcation
coulent au fond d’un lac et laisse échapper du carburant n’ont pas été relevés dans la littérature par la
Chaire en Écotoxicologie mais représentent, selon nous, certainement une menace significative même si
l’occurrence d’un tel accident est réduite par rapport aux déversements de surface. Le facteur le plus
important est la vulnérabilité de la prise d’eau située en profondeur. Notons que la municipalité du Lac-
aux-Sables a rapporté qu’un hydravion a coulé récemment.
5
Santé Canada; Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada; Documentation à l’appui pour le
toluène, l’éthylbenzène et les xylènes; 1988.
6
Environmental Protection Agency; sites Internet : www.epa.gov/OGWDW/dwh/c-voc/ethylben.html,
www.epa.gov/OGWDW/dwh/c-voc/toluene.html, www.epa.gov/OGWDW/dwh/c-voc/xylenes.html; dernière mise à
jour en novembre 2006.
7
Santé Canada; Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada; Documentation à l’appui pour l’éther
de méthyle et de tert-butyle; 2006.
66
Protection de la source
Chapitre 8
Les outils et les programmes de protection des sources d’alimentation et, de façon plus générale, des
lacs et cours d’eau sont largement documentés entre autres par les organismes réglementaires du
domaine de l’eau potable, les municipalités et services de l’eau ainsi que les associations de protection et
les organismes de bassin.
Notre travail ne prétend pas faire le tour de toutes les possibilités d’action et des expériences dans le
domaine. Nous avons plutôt regroupé quelques unes des mesures les plus susceptibles de s’appliquer
aux cas des systèmes exemptés selon les menaces analysées au chapitre 6.
Notons que :
• La plupart des textes des articles de lois ou de règlements cités dans ce chapitre sont reproduits en
annexe G;
• Les services juridiques du MAMR et du MDDEP n’ont pas été consultés quant aux analyses et
recommandations présentées ci-après.
Le cas de Lac-aux-Sables est un exemple. Dans ce même domaine, la MRC peut aussi adopter un
règlement et le faire appliquer ou en déléguer l’application aux municipalités locales. Si la MRC utilise ce
pouvoir en se substituant à la municipalité locale, cette dernière perd alors le pouvoir de réglementer sur
le même sujet (LAU article 79.1). Par ailleurs la MRC peut disposer de ressources humaines (ingénieur
forestier par exemple) capables d’aider la municipalité dans son rôle d’application.
La LAU (article 113, paragraphes 16 et 16.1) permet aussi aux municipalités de régir ou prohiber des
travaux, ouvrages et constructions en rive et en plaine inondable. Ceci peut toucher l’abattage, la voirie
forestière et les travaux sur le sol. La municipalité de Tadoussac a probablement utilisé ce même pouvoir
sur l’ensemble du bassin.
Dans sa réglementation, la municipalité peut décréter une bande riveraine de protection supérieure aux
minimums de 10 m et 15 m (fortes pentes) proposés par la Politique de protection des rives, du littoral et
des plaines inondables (PPRLPI). C’est ainsi que Lac-aux-Sables a décrété une bande de 20 m. Certains
mécanismes de la LAU peuvent cependant amener une municipalité ou une MRC à justifier cette
décision.
67
Protéger la source contre les menaces
La Loi sur les compétences municipales (LCM) (article 19) permet également à la municipalité d’adopter
des dispositions sur la voirie forestière sur l’ensemble de son territoire aux fins de protection de
l’environnement (à l’exception des terres publiques). Les guides de bonnes pratiques développés pour la
forêt publique peuvent servir de base à ces dispositions.
Il est à noter que la MRC d’Antoine-Labelle a été référée plusieurs fois comme la MRC la plus active et
expérimentée dans la mise en œuvre de telles mesures.
La municipalité qui veut protéger sa source d’alimentation en eau au-delà des modalités prévues au RNI
peut intervenir lors de consultations par l’exploitant de ses plans quinquennal et annuel. En faisant
connaître au MRNF ses commentaires et positions (éventuellement par voix de résolution) sur ces
documents, elle peut entreprendre une négociation et influencer ce dernier qui émet les autorisations
finales. Selon une entente MRNF-MDDEP, le MDDEP devrait faire partie d’une telle discussion. L’article
25.2 de la Loi sur les forêts ouvre la porte à un régime de protection différent de celui du RNI quand il
peut être démontré que les règles de celui-ci ne permettent pas de protéger adéquatement la ressource
en raison des caractéristiques du milieu et de la nature de la ressource à protéger.
Le RNI définit une bande riveraine de 20 m à l’intérieure de laquelle l’exploitant peut exercer une coupe
manuelle limitée. La municipalité qui veut augmenter la protection doit passer par le canal exposé dans le
paragraphe précédent. L’application du RNI est du ressort du personnel du MRNF (foresterie et faune).
Notes :
• Même sur les terres publiques, la municipalité a le pouvoir de réglementer (voire interdire dans des
zones précises) les usages autres que forestiers qui ne sont pas régis par le RNI (chalets,
établissements commerciaux).
• Il existe une littérature abondante en matière de meilleures pratiques dans le domaine forestier. Nous
avons en particulier relevé celle disponible sur le site Internet du MRNF à l’adresse :
http://www.mrnf.gouv.qc.ca/forets/amenagement/amenagement-modalites.jsp, et celle disponible
dans le Maine dont « Erosion and Sediment Control Handbook for Maine Timber Harvesting » june
1991 du Maine Forest Service.
• La Fédération des associations de protection de l’environnement des lacs (FAPEL) fait la promotion
de la conservation d’un couvert forestier sur une bande riveraine de 300 m et une longueur
correspondant entre le ¼ et le 1/3 du périmètre du lac.
68
Protection de la source
8.2 La villégiature
Pour les systèmes québécois exemptés de filtration de l’eau potable, le développement de chalets,
résidences secondaires et permanentes dans l’environnement immédiat du lac amène un ensemble de
menaces qui ont été analysées dans le chapitre 6. On examinera ci-après les mesures spécifiques à
chacune d’elles ou s’appliquant à l’ensemble.
Aux USA, ce calcul permet de limiter le nombre de permis de construction que les municipalités
riveraines peuvent donner sur l’ensemble d’un bassin (voir « Phosphorus Control in Lake Watersheds : A
Technical Guide to Evaluating New Development; Maine Department of Environmental Protection; sept
1992).
Bien que les connaissances techniques soient disponibles, cet outil n’est généralement pas appliqué au
Québec. Il pourrait aider à contingenter le nombre maximal de résidences par zone ou à définir la
superficie des lots constructibles. Notons que dans les cas où plusieurs municipalités se partagent le
périmètre du lac, la MRC pourrait être impliquée.
Comme dans l’exemple de Lac-aux-Sables), les municipalités ont la possibilité d’adopter des dispositions
plus contraignantes (LAU art 14 par 4).
Rappelons que, pour d’autres raisons, de nombreuses villes réglementent déjà le débit spécifique de
drainage aux fins de limiter le ruissellement. Cette disposition leur permet, entre autres, de limiter le débit
de pointe sur des superficies imperméables (stationnements par exemple).
69
Protéger la source contre les menaces
La Politique de protection des rives du littoral et des plaines inondables (PPRLPI) définit bien les
obligations des municipalités en matière de protection. Selon les résultats de l’enquête sur
l’application de la politique par les municipalités publiée par les ministères de l’Environnement et des
Affaires municipales en juillet 2004, les municipalités accumulaient alors d’importants retards dans
l’adoption des mesures réglementaires. Depuis 2005, le MDDEP a entrepris une démarche auprès
des municipalités pour qu’elles corrigent la situation qui est actuellement en voie d’amélioration
rapide.
La situation serait similaire en matière d’application. Comme il s’agit de travaux qui affectent
directement la qualité de l’eau, nous proposons que le MDDEP ajoute dans les conditions
d’exemption de filtration une clause sur l’adoption et l’application desdites mesures et ajoute
également un élément de suivi dans le rapport quinquennal.
Par ailleurs, les meilleures pratiques demandent que l’on effectue des inspections des lieux et exige des
correctifs en rives, littoral et plaines inondables (voir l’exemple de Portland, Maine).
• Sites d’érosion :
Identifiée dans le Maine comme la principale source de phosphore et d’eutrophisation des lacs,
l’érosion fait l’objet d’inspection systématique sur tout le bassin (voir « Lake watershed surveys : how
to conduct a nonpoint source phosphorus survey » Maine Department of Environmental Protection &
Congress of Lake Associations; april 1997);
Les meilleures pratiques de travaux sont également décrites dans le document suivant : « Erosion
and Sediment Control Handbook for Construction; Best Management Practices » Cumberland County
SWCD march 1991.
Dans le Maine, les actions qui découlent de telles inspections vont de la sensibilisation à l’émission
d’avis d’infraction en passant par des subventions pour des travaux correctifs.
À notre connaissance, il n’existe rien d’aussi systématique au Québec et nous recommandons que le
MDDEP se penche sur cette avenue.
Notons que ce type d’action couvre l’ensemble du bassin et non seulement les lots riverains.
70
Protection de la source
8.3.1 La navigation
Les impacts connus ou appréhendés sur la qualité de l’eau par des activités de promenade, de ski
nautique et de pêche à partir d’embarcation munies de moteurs à explosion ont été analysés dans le
chapitre 6. On retrouve ci-après quelques éléments d’un dossier assez vaste et qui fait parfois l’objet
d’âpres discussions :
• Moteurs à explosion
Plusieurs États des USA ainsi que le Nouveau-Brunswick ont adopté des mesures visant à éliminer
les moteurs 2 temps ou tous les moteurs à explosion des plans d’eau servant de source pour l’eau
potable. Au Québec, plus de 220 lacs ont réussi à obtenir l’interdiction pour les embarcations munies
de moteurs à explosion. Une liste est disponible sur le site Internet de la FAPEL à l’adresse suivante :
http://fapel.org/frmoto.htm.
• Juridiction
Selon Québec et Ottawa, il s’agit d’une juridiction fédérale. Pour informations, consulter les sites
suivants : http://www.tc.gc.ca/quebec/fr/organigramme/BSN.htm et
http://www.optionenvironnement.com/lois.htm.
Le Nouveau Brunswick et la Nouvelle Écosse ont par contre décidé de passer outre et de
réglementer dans le domaine. Le Québec a tenté sans succès de confier aux municipalités le pouvoir
de réglementer dans ce domaine.
Pour qu'une municipalité québécoise puisse se prévaloir d'une telle réglementation sur les plans
d'eau de son territoire, elle doit passer par la Loi sur la marine marchande, plus précisément le
Règlement sur les restrictions à la conduite des bateaux (RRCB), de Transport Canada. Ce
règlement est disponible à l’adresse suivante : http://laws.justice.gc.ca/fr/S-9/C.R.C.-ch.1407/texte.html.
Depuis l’été 2006, une relecture fédérale du RRCB permettrait à Transports Canada d’accepter des
interdictions partielles visant certains types d’embarcation (moto marines et wakeboats par exemple),
certaines heures d’utilisation ou certaines parties de plan d’eau. Aucun document officiel n’a
cependant pu être obtenu à ce sujet.
71
Protéger la source contre les menaces
Notons que la FAPEL fournit également la liste des lacs où tous les bateaux sont interdits, celle où
tous les moteurs sont interdits (incluant les moteurs électriques) ainsi que ceux qui font l’objet
d’autres restrictions comme : limites de vitesse, ski nautique ou aquaplane, courses de bateaux.
Par ailleurs, la LCM pourrait offrir une alternative : celle d’utiliser les articles 19 (environnement) et 55
(salubrité) pour réglementer et interdire toute activité et toute circulation sans distinction à l’intérieur
d’un rayon autour de la prise d’eau. Cette avenue aurait l’avantage de régler aussi le cas des autres
activités anthropiques. Cette hypothèse devra cependant être validée auprès des autorités
compétentes.
• Limitation de l’accès
Dans l’exemple de Lac-aux-Sables, la municipalité est propriétaire de la seule descente publique et
exerce une forme de limitation en réservant l’accès aux riverains ainsi qu’aux clients d’un camping
voisin. L’initiative est intéressante même si certains riverains et un autre camping disposent aussi
d’équipements d’accès à l’eau;
• Que Québec encourage les municipalités qui envisagent l’interdiction des embarcations équipées de
moteurs à explosion à utiliser les mécanismes existants. Lorsqu’une telle interdiction est obtenue,
encourager les municipalités à bien appliquer leur réglementation.
• Que la procédure de consultation publique soit vérifiée (voir lac Bowker) et que Québec poursuive les
discussions avec le BSN en vue de la prise en compte des facteurs environnementaux et de santé
publique.
• Encourager les municipalités propriétaires de rampes de mise à l’eau à en limiter l’accès à leurs
seuls résidents (voir règlement de Lac-aux-Sables).ainsi qu’à utiliser leurs pouvoirs pour limiter ou
empêcher le développement des mises à l’eau commerciales à une distance qui sera discutée à
l’annexe H du présent document. Demander également aux municipalités de surveiller les activités
des rampes et marinas plus particulièrement les déversements de carburant et d’eaux usées.
• Demander aux gouvernements supérieurs d’accroître la sensibilisation du public aux impacts
environnementaux des bateaux à moteurs à explosion sur les lacs en général et sur l’eau potable en
particulier. Pour respecter l’engagement 54 de la Politique Nationale de l’Eau (PNE), Québec doit
statuer sur ce dossier. Il pourra prendre en considération l’analyse de la Chaire en Écotoxicologie de
l’UQAR présentée en annexe A relativement aux impacts potentiels des composés organiques
volatils reliés à l’usage de ces moteurs sur l’eau potable. Ce dossier comporte bien évidemment
d’autres volets comme la pollution sonore, le batillage, les émissions atmosphériques et la sécurité
qui peuvent engendrer des nuisances importantes. La densité d’embarcation est un facteur
significatif.
Il semble se dégager une tendance vers les restrictions ou le bannissement des moteurs à explosion
sur les lacs servant de source d’alimentation en eau potable. Les moteurs 2 temps semblent
particulièrement visés.
• Recommander au MDDEP qu’il exige, pour les cas d’exemption de filtration que la municipalité
implante une zone d’exclusion de toute activité anthropique. La définition de cette zone sera abordée
dans l’annexe H. La mise en œuvre de cette recommandation en matière nautique demande qu’un
premier dossier soit présenté au BSN et les ouvertures fédérales en matière d’environnement et de
bien-être du public de l’été 2006 permettent un certain optimisme. L’idée a également été bien reçue
par la municipalité de Lac-aux-Sables.
72
Protection de la source
8.3.2 La baignade
Peu de données existent sur la contamination par les plages et plus particulièrement par les baigneurs.
Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) une seule étude ferait état d’une relation
entre la présence de staphylocoques et la densité de baigneurs. Par ailleurs, la présence de goélands est
souvent rapportée comme reliée aux plages au point où plusieurs plages ont connu des problèmes de
qualité de l’eau.
Notons que la présence de pathogènes associés aux plages est un facteur qui a été documenté et pris
en compte dans le cas de Portland (lac Sebago) pour justifier et supporter la zone d’interdiction d’activité
anthropique autour de la prise d’eau.
On rappelle que l’on retrouve sous cette rubrique le réseau de chemins, rues et routes ainsi que les voies
ferrées et lignes de transport d’énergie (électricité, gaz).
De façon générale, la municipalité dispose des pouvoirs nécessaires pour ses propres chemins et rues
ainsi que sur des travaux sur des propriétés privées. Par contre, dans la majorité des autres cas, elle
devra négocier avec les promoteurs de travaux reliés aux paliers supérieurs de gouvernement comme :
le Ministère des Transports du Québec (MTQ), Hydro-Québec, les propriétaires d’oléoducs ou gazoduc,
les compagnies de chemin de fer.
La municipalité peut alors commenter le projet auprès du promoteur et du MDDEP. C’est le cas pour les
projets d’infrastructures routières comme pour les lignes de transports d’énergie par voie aérienne
(électricité) comme terrestre (oléoducs ou gazoduc) et les voies de chemin de fer dans la mesure où le
promoteur est assujetti à la législation provinciale.
73
Protéger la source contre les menaces
Dans le cas de projets majeurs assujettis aux évaluations et examens des impacts sur l’environnement
(art. 3.1 et suivants LQE), le processus devrait garantir que les préoccupations de la municipalités sont
prises en considération.
Certaines interventions du gouvernement peuvent également exiger une vérification de leur conformité au
schéma d’aménagement en vigueur en vertu des articles 150 et suivant de la LAU. Si c’est le cas, la
MRC pourra alors indiquer dans son avis que le projet n’est pas conforme aux orientations de son
schéma ou aux dispositions de son document complémentaire et faire valoir lors de la discussion qui
suivra, des orientations quant à la protection du bassin versant en amont d’une la prise d’eau.
Dans d’autres cas, le promoteur est tenu d’obtenir un CA du MDDEP. La municipalité peut alors
commenter le projet auprès du promoteur et du MDDEP.
Dans tous les autres cas, la municipalité travaillera directement avec le promoteur, éventuellement en se
faisant aider techniquement par le MDDEP.
On rappelle que le MDDEP dispose de 2 documents de référence sur les meilleures pratiques reliées à
l’exécution de travaux : le guide sur les travaux en berge (disponible dans les Directions Régionales du
MDDEP) et le guide des bonnes pratiques rattaché à la PPRLPI qui se retrouvent aux adresses
suivantes : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rives/index.htm#guide et
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/home.php.
Notons que, dans les cas de rues, chemins et routes, le projet peut comprendre des mesures
particulières pour retenir les solides drainés avant le rejet au cours d’eau ou au lac : bassin ou marais par
exemple. Cette mesure est largement pratiquée en Ontario.
Dans tous les cas, la municipalité sera bien avisée d’exercer une surveillance des travaux en tenant
compte de leur ampleur et de la proximité du lac.
8.4.2 L’exploitation
Encore là, l’érosion fait partie des menaces significatives dans tous les usages concernés, les chemins et
les routes sont les premiers visés. La démarche de suivi du type Maine déjà décrite est, encore là,
suggérée.
L’utilisation hivernale d’abrasifs et sels de déglaçage est à surveiller. Le MTQ peut démontrer une
certaine sensibilité à des pressions pour réduire l’usage de sels. Les sables et gravillons peuvent être
retenus avant d’atteindre lac ou cours d’eau (bassin, marécage). La municipalité veillera à montrer elle-
même l’exemple sur ses propres infrastructures.
On rappelle que l'utilisation d’huile comme abat poussière sur les chemins non pavés fait l’objet d’une
interdiction. On doit, à cet effet utiliser des produits certifiés par le Bureau de normalisation du Québec
(BNQ). Noter également qu’en rive et plaine inondable, l’utilisation d’abat poussière peut être soumise à
un CA du MDDEP selon l’appréciation que ce dernier peut faire en matière d’impacts.
L’utilisation de phytocides dans les corridors de transport d’énergie situés dans la bande riveraine
échappe habituellement à la juridiction municipale ou régionale mais demande un CA du MDDEP. La
municipalité en sera informée et pourra faire un suivi sur le déroulement de l’épandage.
Le long des voies ferrées, on surveillera les problèmes d’érosion et l’utilisation de phytocides.
74
Protection de la source
Du côté prévention, la municipalité peut faire des pressions auprès des propriétaires pour réduire les
risques. Pour les chemins, routes et voies ferrées, on peut réduire la vitesse. Pour toutes les
infrastructures, des améliorations peuvent être apportées. La connaissance des matières transportées
permet de mieux évaluer les risques.
Le plan d’urgence en cas d’accident constitue le 2e volet. De son côté, la municipalité doit s’assurer :
• D’avoir la liste des contacts au ministère de la Sécurité Publique mais aussi des responsables locaux
du MTQ et de la compagnie de chemin de fer;
• De s’assurer que ces contacts ont une connaissance minimum au sujet de la présence de la prise
d’eau et des sites les plus critiques (temps de parcours jusqu’à la prise d’eau les plus courts);
• De s’assurer que le responsable municipal des mesures d’urgence peut avoir accès au moment
voulu aux ressources requises en matière de contamination et de traitement de l’eau.
8.5 Agriculture
Par rapport aux autres activités, l’agriculture peut présenter des apports plus élevés (à l’hectare ou au
km2) que les autres activités anthropiques sur le plan des éléments nutritifs et sédiments. La menace de
contamination fécale en rapport avec l’élevage est également significative. L’utilisation de biocides
constitue une autre menace.
Selon notre analyse, la municipalité a une juridiction limitée sur la plupart de ces menaces dont la gestion
relève essentiellement du Gouvernement du Québec. Le plus souvent, la municipalité se référera ainsi à
ce dernier pour obtenir l’information et exercer un suivi sur les dossiers.
8.5.2 Élevage
Selon le Règlement sur les exploitations agricoles (REA), les nouvelles exploitations ou les
augmentations de production font généralement l’objet d’un CA du MDDEP. La municipalité a un rôle
minime à jouer dans le cas d’élevage porcin. Ce dossier est bien connu de toutes les municipalités
concernées et nous ne l’approfondirons pas.
Notons qu’il existe des normes du MDDEP quant aux distances des installations par rapport aux cours
d’eau et lacs (REA, chapitre 3, art 6). La réglementation prescrit une distance minimale de 15 mètres. Le
suivi de l’application et des pratiques d’exploitation est du ressort du MDDEP. La municipalité n’a pas de
rôle réglementaire à y jouer.
75
Protéger la source contre les menaces
8.5.3 Épandage
Chaque ferme a un plan de gestion de ses fumiers et lisiers. Il existe des normes du MDDEP quant aux
distances à respecter par rapport aux cours d’eau et lacs. La réglementation prescrit que l’épandage de
matière fertilisante est interdit dans les bandes riveraines de cours d’eau définis par la réglementation
municipale elle-même découlant de l’application de PPRLPI. Une municipalité peut aussi établir une
bande riveraine plus large (REA, article 30), mais cet élargissement pourrait devoir être justifié en vertu
des mécanismes de la LAU (articles 5.4 et 113.16).
Notons que, dans le cas de Portland Maine, le District vérifie l’application des meilleures pratiques
d’épandage dans le bassin. Selon nos sources d’information, une municipalité québécoise pourrait se voir
refuser l’accès à cette information.
L’application d’engrais minéraux est visée de la même façon que l’épandage de fumiers ou lisiers.
L’application de cette mesure est du ressort du MDDEP.
En ce qui concerne les pesticides, selon le règlement provincial et le code qui s’y rattache, ils peuvent
être appliqués à 3 m d’un cours d’eau permanent et à 1 m d’un cours d’eau intermittent. C’est le MDDEP
qui suit l’application de cette mesure.
Notons que la LCM (article 103) a établi des limites d’application de la PPRLPI. Ces limites peuvent être
reprises par les municipalités. C’est ainsi que les fossés drainant moins de 100 ha ne sont pas
concernés.
C’est la mesure de base aux USA. Elle concerne les terrains riverains du lac dans un rayon qui s’établit
souvent à 3 000 pi. Dans certains cas, l’acquisition s’applique à des terrains distants de plusieurs
kilomètres de la prise d’eau. Ces terrains sont habituellement clôturés et uniquement dédiés à la
conservation.
Aucun cas québécois d’application d’une telle mesure ne nous a été rapporté. Elle nous apparaît
cependant comme la plus adaptée pour des cas comme celui de Tadoussac (lac de tête à bassin très
restreint). La solution d’interdire toute activité anthropique peut sembler plus intéressante sur le plan
financier mais peut aussi être considérée comme une expropriation déguisée par le propriétaire des lots
visés. Par ailleurs, son application nous semble également nécessaire dans la zone rapprochée autour
de la prise d’eau. Le rayon est à établir en tenant compte des menaces présentes et du temps de
parcours.
76
Protection de la source
L’acquisition de gré à gré par la municipalité est bien sûr possible sur l’ensemble du bassin; sur son
territoire. La municipalité peut procéder par expropriation dans le cas de terrains privés sur son territoire.
À l’extérieur de son territoire, elle pourrait également procéder par expropriation (LCM art 26).
• Servitude acceptée volontairement par un propriétaire sur un terrain moyennant compensation par la
municipalité;
• Programme de don écologique : voir à l’adresse :
http://www.mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/prive/don-visa/index.htm.
Comme aux USA, les municipalités peuvent également obtenir une charte qui leur donne accès à des
outils de protection encore plus étendus. L’exemple de la ville de Québec représente probablement le cas
le plus intéressant. On retrouvera en annexe un résumé des mesures en vigueur.
Pour la partie terrestre de la zone rapprochée, cette mesure est à privilégier. On se souvient que les
terrains ainsi acquis seront dédiés à la conservation seule. Cette mesure doit être perçue comme un
premier pas et sera suivie par la suite d’acquisitions touchant la zone intermédiaire.
Sur l’ensemble du bassin, les autres solutions de type servitude ou Programme de Dons écologiques
sont à considérer.
Pour la partie aquatique de la zone rapprochée, une interdiction de toute activité anthropique (sur une
base annuelle) est la mesure à privilégier.
77
Protéger la source contre les menaces
Un autre volet important : les mesures visant à corriger la situation actuelle (en matière d’érosion par
exemple).
La municipalité prendra les devants pour appliquer des mesures spécifiques à ses propriétés riveraines
(corriger les zones d’érosion par exemple) et ses activités (usage d’engrais et épandage de sel par
exemple).
8.7.8 La collaboration
La participation des riverains au programme de protection est une composante majeure du succès dudit
programme. Ils font partie du problème et de la solution.
L’association de protection du lac et l’organisme de bassin peuvent être des collaborateurs majeurs et
doivent faire partie de la stratégie municipale. Lac-aux-Sables constitue un bon exemple d’une telle
collaboration : l’association et les élus municipaux ont formé un groupe de travail qui oriente et appuie
l’action de la municipalité (voir 4.1.1)
Ministère des Ressources naturelles, 1997. L'aménagement des ponts et des ponceaux dans le milieu
forestier.
Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, 1990. Directives environnementales pour la construction
de routes d'accès et de traversées de cours d'eau, gouvernement de l'Ontario, Toronto, 64 p.
Transports Québec, 1993. Manuel de conception des ponceaux, ministère des Transports du Québec,
Service de l'hydraulique, 10 chapitres.
Transports Québec, 1992. Ponts et ponceaux - Lignes directrices pour la protection environnementale du
milieu aquatique, ministère des Transports du Québec, Service de l'Environnement, 91 p.
Transports Québec, 1992. Guide des bonnes pratiques pour le décapage et le peinturage des structures
métalliques des ponts, ministère des Transports du Québec, Service de l'environnement, 42 p. + 2
annexes.
78
Protection de la source
HYDRO-INNOVATION inc. et TERRAFIX GÉOSYNTHETICS inc. AQUA DAM inc. L'eau pour retenir
l'eau. Brochure publicitaire, 2 p.
MENVIQ, 1992. Guide environnemental des travaux relatifs au programme d'assainissement des eaux du
Québec, ministère de l'Environnement, Direction de la qualité des cours d'eau, 104 p.
79
Protéger la source contre les menaces
80
Protection de la source
Chapitre 9
Octroyer l’exemption et la suivre,
recommandations au Gouvernement
Ce chapitre regroupe les recommandations en matière de conditions requises pour que, dans un
premier temps, un système municipal obtienne une exemption et exerce par la suite un suivi. Les
recommandations tiennent compte des meilleures pratiques relevées dans les chapitres
précédents et dans le chapitre 10.
Notons que la forme actuelle du RQEP ne permet pas au MDDEP de retirer l’exemption même si
les conditions qui ont permis de l’octroyer ne sont plus respectées. Il ne pourrait intervenir que si
la qualité de l’eau traitée ne respecte plus les normes du RQEP. On retrouvera à la fin de ce
chapitre des recommandations à ce sujet.
• Coliformes fécaux : fréquence ajustée à la taille de 1 fois par 2 semaines pour les petits
systèmes à 1 fois par semaine pour les plus gros;
• Turbidité : la mesure est déjà réglementée à l’eau traitée et le traitement ne devrait pas la
modifier;
En contrepartie, le suivi des systèmes exemptés devrait être réduit en tenant compte seulement
des menaces réelles identifiées et des efforts de protection en place. Les paramètres chimiques
constitueraient un bon exemple d’application de cette réduction du suivi.
81
Octroyer l’exemption et la suivre, recommandations au Gouvernement
Par ailleurs la méconnaissance des menaces n’aidera sûrement pas à améliorer la protection ni à
se préparer à des accidents.
Pour ces raisons et aussi en considérant les pratiques de base en vigueur ailleurs, nous
proposons que le dossier d’exemption comprenne, en plus des données de qualité d’eau un
minimum d’information sur le bassin et sur les menaces. Comme les cas québécois se
rapprochent significativement de ceux du Maine et que cet état a développé une approche
simplifiée pour les SWAP, nous proposons de nous rapprocher de ce type d’outil quitte à le
simplifier encore dans un cas comme celui de Tadoussac où le bassin semble totalement vierge.
Un exemple de rapport de SWAP est montré en annexe C.
On notera que ce rapport contient, en plus d’un sommaire des mesures de protection déjà
appliquées, une section sur des recommandations de mesures supplémentaires de protection.
On notera qu’il est fort probable que les premiers cas québécois d’exemption soient octroyés sur
une base de connaissances inférieure à ce que nous venons de décrire. Il devrait cependant être
possible de fixer un agenda pour que la municipalité complète le travail.
82
Protection de la source
Tableau 9.1 – Critères d’appréciation des menaces utilisés lors des SWAP du Maine
Agriculture < 20% au total des 3 20 à 30% au total des 3 > 30% au total des 3
Superficie imperméabilisée < 20% au total des 3 20 à 30% au total des 3 > 30% au total des 3
Industrie / commerce < 20% au total des 3 20 à 30% au total des 3 > 30% au total des 3
Usages du cours d’eau : grande, signalées prise d’eau seulement petite voire nulle
Zone à accès restreint
Pêche blanche limités voire absents modérées, bien gérées prévalents, pas de
Bateaux contrôle
Baignade
Véhicules récréatifs
Autres analyses
Indice trophique < 25 25 – 60 > 60
Classe du cours d’eau1 AA A B
Indice de vulnérabilité bas modéré élevé
Analyse du potentiel de développement >>>>>> fort potentiel de
développement complété développement
Note 1 La classification des cours d’eau est obligatoire aux USA.
83
Octroyer l’exemption et la suivre, recommandations au Gouvernement
b) La protection
Le chapitre 8 sur la protection démontre que les municipalités québécoises disposent déjà de
nombreux outils de protection (réglementaires de surcroît), nous recommandons au MDDEP
de vérifier le respect de l’engagement municipal envers cette application.
Par ailleurs, la municipalité peut s’appuyer sur la MRC et d’autres acteurs comme le MRNF
en ce qui concerne des menaces à l’extérieur de son territoire ou de sa juridiction. Le
MDDEP pourra aussi vérifier comment la municipalité utilise ces canaux.
La présence d’une association de riverains ou d’un organisme de bassin est un atout majeur.
Le MDDEP s’assurera de la collaboration de la municipalité avec ces organismes.
Aux USA, EPA gère un programme d’assistance financière destiné aux interventions de
protection. On trouvera à l’adresse : http://www.epa.gov/twg/ de l’information sur le
programme d’EPA en vigueur depuis 2003. Nous recommandons que le Québec examine
une telle possibilité.
c) Faire rapport
La formule de rapport annuel sur l’évolution du programme de protection en vigueur dans le
Maine est intéressante. Il s’agit de documents de 2 à 50 pages selon la taille des systèmes
(voir annexe D) . Nous recommandons une telle pratique. Au minimum, la municipalité fera
une mise à jour aux 5 ans de son dossier d’exemption.
84
Protection de la source
• Les menaces listées dans l’article 5 figurent certainement parmi celles qui sont les plus
préoccupantes en matière de contamination microbiologique. Les deux menaces peuvent
éventuellement prendre la forme de rejets dits accidentels (panne de courant, bris de pompe,
etc.) mais aussi systématiques lors d’épisodes comme fonte de neige, fortes précipitations,
etc. Elles correspondent aussi à des activités anthropiques dont le développement peut être
rapide et plus ou moins facile à contrôler.
• Parmi les cas du Maine, on ne retrouve sur le bassin aucun réseau d’égouts domestiques ni
station d’épuration. L’agriculture y est parfois présente (Portland) mais de façon marginale.
• Parmi les cas québécois, et selon le peu d’information disponibles sur l’utilisation du sol :
o On retrouve un cas de réseau d’égouts domestiques autour le partie SO du Lac-aux-
Sables alors que le rejet de la station d’épuration se fait en aval du lac;
o Il ne semble pas y avoir d’activités agricoles.
Finalement, le MDDEP devra surveiller lui-même l’ensemble des autorisations qu’il pourrait
donner à des activités anthropiques sur le bassin et plus particulièrement dans les zones les plus
vulnérables identifiées dans le dossier d’exemption.
85
Octroyer l’exemption et la suivre, recommandations au Gouvernement
La situation actuelle incite de plus le MDDEP a être trop prudent avec l’octroi d’exemptions.
Pour ces raisons, le MDDEP devrait ré-examiner la situation et introduire dans la prochaine
modification une révision périodique des conditions qui ont permis l’exemption.
86
Protection de la source
Chapitre 10
• Les pays suivant ont été retenus en fonction de leur démarche d’analyse de risques ou d’exemption
de filtration : USA, Communauté Européenne, Canada (Alberta, Colombie Britannique, Nouveau
Brunswick), Australie, Nouvelle Zélande;
• Dans la plupart des cas, la démarche comprend effectivement une analyse de risques;
• Les objectifs de cette analyse varient, dans quelques cas, un lien formel est recherché entre les
risques et le niveau de traitement;
• Les outils diffèrent surtout par l’ampleur des ressources mises en œuvre.
Il ressort clairement que l’analyse de risques fait maintenant partie des meilleures pratiques et que le
Québec doit se positionner.
La démarche de l’Ontario nous a également intéressé car c’est la plus récente (les premières études
devraient commencer d’ici la fin de 2006).
Les amendements précisent que le Programme peut intégrer d’autres éléments déjà réglementés
comme : enquêtes sanitaires, programmes de monitoring, évaluation de la vulnérabilité et autres
programmes attachés aux bassins. Notons que le Programme vise les sources d’eau de surface, les
ESSIDES et les eaux souterraines bien que certaines étapes soient spécifiques au type de source.
87
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
Nous avons obtenu une information générale relativement à 2 États : le Maine et le New Jersey. Par
ailleurs, nous avons une information plus détaillée et des exemples d’application pour le Maine.
• Maine Public Drinking Water Source Assessment Program; Maine Department of Human Services
Drinking Water Program (HSDPWP), janvier 2000;
• 5 rapports de SWAP pour des cas d’exemption de filtration datés de 2004.
Notes générales :
• Les sources d’alimentation du Maine sont surtout constituées de lacs situés sur des bassins de
petites dimensions si on les compare à des rivières comme la Yamaska, la Saint-François, le Saint-
Maurice, etc.
• Le HSDPWP s’est chargé de la réalisation des SWAP avec l’assistance de consultants.
Le document du HSDPWP établit que, pour qu’une source d’eau soit considérée comme à haut risque, il
faut qu’il y ait des sources de contamination près de la source ET que des données de qualité de l’eau
démontrent la présence de contaminants. Si un seul des 2 facteurs est présent, le risque sera considéré
comme modéré. Si les 2 sont absents, le risque est considéré comme faible.
88
Protection de la source
La méthodologie d’évaluation
Elle porte sur 3 zones ainsi que sur les risques actuels et futurs. Elle est réalisée par le personnel du
Drinking Water Program ou par un sous-traitant.
Nature du contaminant
Pathogènes>turbidité>chimique
89
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
À titre d’exemple :
Dans la zone de la prise d’eau, les activités susceptibles d’apporter des pathogènes auront une priorité
plus haute que les sources diffuses. Les sources diffuses sur le bassin auront une priorité plus haute que
qu’un réservoir de stockage nouvellement construit et bien opéré.
90
Protection de la source
Dans tous les rapports de SWAP consultés, on retrouve le tableau (déjà présenté en 9-1) suivant qui sert
de guide à l’évaluation de la susceptibilité.
Tableau 10.4 – Critères d’appréciation des menaces utilisés lors des SWAP du Maine
Agriculture < 20% au total des 3 20 à 30% au total des 3 > 30% au total des 3
Superficie imperméabilisée < 20% au total des 3 20 à 30% au total des 3 > 30% au total des 3
Industrie / commerce < 20% au total des 3 20 à 30% au total des 3 > 30% au total des 3
Usages du cours d’eau :
Zone à accès restreint grande, signalées prise d’eau seulement petite voire nulle
Pêche blanche
Bateaux limités voire absents modérés, bien gérés prévalents, pas de
Baignade contrôle
Véhicules récréatifs
Autres analyses
Indice trophique < 25 25 – 60 > 60
Classe du cours d’eau1 AA A B
Indice de vulnérabilité bas modéré élevé
Analyse du potentiel de développement >>>>>> fort potentiel de
développement complété développement
Note 1 La classification des cours d’eau est obligatoire aux USA.
91
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
• New Jersey Source Water Assessment Program Plan; NJDEP, nov 1999, disponible sur
http://www.state.nj.us/dep/watersupply/swap1.pdf;
• New Jersey SWAP, Statewide summary, dec 2004, disponible sur
http://www.state.nj.us/dep/swap/reports/swap_sum200412.pdf.
En introduction, le NJDEP fait siens les 3 objectifs généraux d’EPA et y ajoute sa propre vision :
Remarque générale
Le DEP a réalisé lui-même l’ensemble des SWAP; il s’est adjoint l’US Geological Survey (USGS) pour
développer ses principaux outils de compilation et d’analyse de l’ensemble des données.
92
Protection de la source
La délimitation des zones en eau de surface a fait l’objet d’une discussion compte tenu de la présence de
cours d’eau importants comme la rivière Passaïc et, encore plus, le Delaware. Au départ, le DEP
considérait l’approche de Philadelphie qui a adopté les zones suivantes :
Le DEP a effectivement utilisé ce concept. On verra plus loin que la méthode développée pour la rivière
Ohio est différente.
De façon générale le DEP a développé des outils adaptés à 4 situations : les rivières, les réservoirs, les
canaux et les ESSIDES.
93
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
Les paramètres initialement retenus comprenaient : les pathogènes, les éléments nutritifs, les composés
organiques volatiles (COV), les pesticides, les composés organiques de synthèse, les chimiques inorga-
niques (essentiellement les métaux), les éléments radioactifs et les précurseurs de sous-produits de
désinfection. Selon le rapport synthèse de 2004, les SWAP ont effectivement considérés tous ces
paramètres sauf les composés organiques de synthèse.
La susceptibilité
Pour une eau souterraine, la susceptibilité de la source est basée sur 2 facteurs : la sensibilité et
l’intensité / l’occurrence de l’utilisation du contaminant. Pour une eau de surface, le DEP a fait comme
hypothèse que la sensibilité est toujours maximum ce qui ramène la susceptibilité à n’être fonction que de
l’intensité / occurrence des usages de contaminants.
De façon pratique, le DEP a finalement défini 3 niveaux de susceptibilité (faible, moyenne, haute) pour
chaque paramètre et ce en rapport avec les MCL prévus dans le SDWA selon le tableau suivant :
De façon arbitraire, le DEP et l’USGS ont considéré que toutes les prises d’eau de surface ont une
susceptibilité élevée pour les pathogènes.
Le graphique suivant résume les résultats pour l’ensemble des prises d’eau de surface :
94
Protection de la source
Une fois la susceptibilité établie, chaque source a fait l’objet d’une analyse pour établir l’origine de la
contamination en examinant les sources.
Facteurs de sensibilité
Le pourcentage de matière organique dans le sol semble associé aux COV, aux métaux et aux SPD en
eau de surface.
Facteurs d’intensité
Sources diffuses de contamination : le pourcentage d’occupation urbaine du sol est reliée à 4 types de
contaminants : les nitrates, les pesticides, les COV et les métaux. Le pourcentage d’occupation agricole
du sol est relié aux nitrates, aux pesticides et aux métaux.
Sources ponctuelles : la prévalence de rejets ponctuels (autorisés) de type station d’épuration est reliée
aux nitrates, aux COV et aux métaux. Les rejets de type LES sont associés aux COV et aux métaux.
La rivière Ohio abrite 32 prises d’eau. Nous avons retenu la façon dont l’ORSANCO a défini les zones
suivantes et les informations à obtenir dans le SWAP :
Références :
http://www.orsanco.org/WATQUAL/DRINK/SWAP.ASP
http://www.orsanco.org/watqual/drink/documents/Resources%20for%20Interstate.pdf
95
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
10.3 L’Ontario
10.3.1 Généralités
Le sommaire suivant est tiré du document intitulé « White paper on watershed-based source protection
planning » du MOE, février 2004. Il est accessible à l’adresse :
http://www.ene.gov.on.ca/programs/3585e01.pdf.
L’une des 22 recommandations du rapport O’Connor sur Walkerton visait à ce que des plans de
protection de la ressource soient élaborés sur tous les bassins ontariens. La recommandation était
attachée au concept de barrières multiples qui comprend :
• La protection de la source;
• Le traitement de l’eau qui comprend une ou plusieurs étapes;
• La sécurité dans la distribution (jusqu’au robinet);
• Les systèmes d’early warning (détection avancée);
• Les réponses aux situations problématiques.
Le livre blanc de février 2004 présente la vision de l’Ontario en matière de planification par bassin de la
protection de la ressource. On y retrouve les éléments suivants :
• Les 28 bassins primaires et les 36 Conservation Authorities (voir les figures suivantes). On notera
que les rives des Grands Lacs font parties du territoire dont s’occupent les Conservations Authorities
et que, par contre, une partie du territoire ontarien n’est pas couvert par une Conservation Authority.
• La constitution de « régions » regroupant au moins 2 Conservation Authorities ceci afin de mettre les
ressources en commun (voir carte ci-après).
• Pour chaque région, la mise sur pied d’un Conseil (board) et d’un Comité de Planification de la
Protection de la Source. Le Conseil représente le milieu des bassins en question. Le Comité est
e
chargé de la réalisation du Rapport d’Évaluation (1 étape vers le Plan de Protection). Ce document
est analysé plus loin.
• Une fois réalisé, le Rapport préliminaire d’Évaluation est soumis au MOE qui, s’il y a lieu, fait des
commentaires. Le document doit être corrigé en fonction de ces commentaires.
• Le rapport final sert par la suite à élaborer le Plan de Protection lui-même dont le contenu est bien
balisé par le MOE.
• L’approbation du Plan aux niveaux régional (public) et provincial est également bien balisée.
• Le MOE prévoit une procédure d’appel contre le Plan auprès du Tribunal de révision environ-
nemental.
• Noter que le Rapport d’Évaluation comme le Plan de Protection touche aussi bien aux menaces sur
la qualité (contaminant) que sur la quantité (prélèvement).
96
Protection de la source
97
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
98
Protection de la source
Figure 10.5 - Regroupement des Conservation Authorities pour la réalisation des études
99
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
Sommaire
La démarche ontarienne est basée sur un rapport d’évaluation (assessment report) puis sur un plan de
protection.
Le rapport d’évaluation identifie les risques qui seront pris en compte par le plan de protection.
Le rapport d’évaluation est préparé par des représentants de la communauté sur le bassin (municipalités,
organisme de bassin, usagers et propriétaires fonciers). Il dresse l’état de la source d’alimentation en eau
et des menaces à sa qualité ou à sa quantité.
Le guide aux municipalités présente le contenu du rapport d’évaluation qui regroupe les activités selon 8
modules.
100
Protection de la source
• L’inventaire des menaces liste les contaminants présents sur le territoire sous étude;
• L’évaluation des problèmes (issue évaluation) décrits les menaces qui affectent ou peuvent affecter
la source d’alimentation;
• Le travail se termine par une analyse de risques qui établit si une menace a un potentiel élevé,
moyen ou faible de contaminer la source d’alimentation. Une analyse similaire sur le plan de la
quantité établit la possibilité que la source d’alimentation ne puisse suffire aux besoins.
La mise en œuvre
L’Ontario propose de réaliser les rapports d’évaluation par bassin et non par prise d’eau ce qui suppose
que les différents acteurs sont regroupés par bassin. L’Ontario prévoit même regrouper les bassins pour
former des régions. Aux fins d’admissibilité aux subventions, plusieurs façons de regrouper les
municipalités et les organismes de bassins sont prévues, incluant les municipalités situées sur le bord
des Grands Lacs. Il existe un autre programme pour les cas où il n’y a pas d’organisme de bassin sur le
territoire.
101
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
102
Protection de la source
Intrants et livrables
À noter :
• La plupart des livrables comportent des cartes;
• La disponibilité de données géo référencées dans bien des cas;
• La description des zones vulnérables c’est à dire celles qui peuvent influencer la qualité à la prise
d’eau. Elles deviendront par la suite des zones de protection de la prise d’eau. Les détails sur la
façon de les délimiter sont présentés dans le module 4;
• L’identification des menaces couvre des rejets ponctuels ou des activités (exemple : agriculture);
• L’identification des problèmes (« issues ») et des préoccupations (« concerns »). Les problèmes
correspon-dent à des situations où la menace s’est effectivement matérialisée (documentation) et la
source est affectée. Si le cas n’est pas documenté mais qu’il y a « crainte que », c’est une
préoccupation.
103
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
Le bilan vise à :
Il sert d’intrant pour le module 8 qui traite de l’analyse de risques sur les questions de quantité d’eau.
La démarche comprend plusieurs niveaux selon la complexité requise cas par cas :
On notera que les questions d’échanges eau de surface – eau souterraine peuvent amener des bilans
relativement complexes.
La démarche est relativement classique. Notons quand même que le MOE demande spécifiquement aux
municipalités de préciser leur programme en matière d’économie d’eau et de ré-utilisation – recyclage.
104
Protection de la source
105
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
• Définir les zones de protection pour 4 situations : Grands Lacs, grandes rivières d’interconnexions
des Grands Lacs, autres rivières et autres lacs;
• Associer une cote de vulnérabilité à chaque zone de protection.
Une première zone est définie avec par rayon d’1 km (minimum) autour de la prise d’eau. C’est la zone la
plus vulnérable à toute contamination.
La seconde zone tient compte de l’influence de la rive et des affluents qui s’y déversent.
e e
Si la 1 zone ne coupe pas la rive et qu’il n’y a aucun panache qui peut affecter la prise d’eau, alors la 2
zone de protection n’est pas requise.
106
Protection de la source
La 2e zone est typiquement définie par un temps de transport de minimum 2 heures correspondant au
délai de fermeture de la prise d’eau et de l’usine de traitement d’eau par l’exploitant dans une situation
critique ou lors d’un déversement. Elle s’étend au territoire riverain visé par la réglementation sur la
protection (bande de 15 m ou 120 m).
Cas des grandes rivières d’interconnexions des Grands Lacs (Fleuve St-Laurent inclus)
La 1e zone est définie par un ½ cercle d’1 km de rayon vers l’amont avec une provision de 100 m vers
l’aval et une possibilité de réduire l’angle du ½ cercle.
Figure 10.12 - Définition de la 1e zone pour les grandes rivières
107
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
La 2e zone de protection est définie selon les mêmes critères que pour les Grands Lacs (2 heures de
temps de parcours). Il ne semble pas y avoir de 3e zone (donc on ne considère pas l’ensemble du
bassin).
La 1e suit le même principe que celle des 2 cas précédents (1/2 cercle vers l’amont) sauf que le rayon
minimum est de 200 m. Elle se poursuit sur les terrains riverains. Une provision de 10m est prise vers
l’aval. Le rayon peut être augmenté, par exemple si une route se trouve tout près de la zone.
La 3e zone couvre l’ensemble du territoire qui contribue à l’écoulement soit tout le bassin en amont moins
les zones 1 et 2.
Cette zone correspond à des préoccupations pour des contaminations chroniques à long terme
Autres lacs
La 1e zone est un cercle d’au moins 1 km autour de la prise d’eau (incluant les terrains riverains).
La 2e zone est basée sur les mêmes principes que pour les cas précédents (2 heures de transport dans
les pires conditions) et comprend les terrains réglementés.
108
Protection de la source
Le tableau ci-après donne des ordres de grandeur pour chacun des 4 cas de cours d’eau et pour les 3
zones.
Le facteur de vulnérabilité de la zone est de 10 pour la 1e zone (le contaminant rentre sans délai et sans
dilution dans la prise d’eau).
Selon les conditions locales, il varie de 7 à 9 pour la 2e zone. À titre d’exemple : un territoire très urbanisé
(imperméabilisé) recevra un facteur de 9, un territoire peu ou pas urbanisé ni développé un facteur de 7.
Le facteur de vulnérabilité pour le bassin tient compte des menaces et de leur éloignement de la prise
d’eau. Typiquement, cette évaluation se fera après avoir placé les menaces sur l’ensemble du bassin.
Le facteur de vulnérabilité de la source vient corriger le facteur de vulnérabilité de la zone. Il varie selon la
façon dont la prise d’eau est affectée par une contamination. À titre d’exemple, il est moins élevé pour la
prise d’eau dans un Grand Lac qui, par exemple, est en profondeur et ne sera pas affectée par un
déversement en surface.
Tableau 10.6 - Calcul de la cote de vulnérabilité
109
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
Plusieurs exemples d’application sont démontrés. Il est également suggéré d’identifier la marge
d’incertitude de l’information utilisée et de l’impact de cette incertitude aux fins de revenir sur les
paramètres les plus sensibles.
Le document souligne de faire attention aux chemins préférentiels qui raccourcissent le temps de
transport et élargissent la 2e zone.
Modèles
Pour les 2 premiers niveaux de zone, il existe des modèles numériques qui permettent de simuler le
comportement d’une contamination.
110
Protection de la source
111
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
L’inventaire des menaces sert d’input à l’évaluation semi quantitative des impacts (module 7) qui, en
retour, sélectionne les menaces qui méritent d’être évaluées en détail.
Activités liées à l’utilisation du sol : application de sel sur les routes, activité de déglaçage, égouts
pluviaux, cimetières, site d’enfouissement, conditionnement organique de sols, épandage de boues de
fosses septiques, site de déchets dangereux, déchets industriels liquides, épandage de boues, épandage
de fumier, épandage d’engrais, application de pesticides, d’herbicides, sites contaminés historiques.
Stockage de contaminants potentiels : hydrocarbures, liquides denses non aqueux, pesticides, engrais
L’inventaire de l’utilisation du sol (module 1) permet de relier les activités et les menaces.
Des processus naturels peuvent également être en cause (arsenic par exemple).
Les territoires à considérer sont les 2e ou 3ezones de protection déjà discutées. À l’échelle du bassin, il
est normal de regrouper les activités plutôt que de les considérer individuellement.
L’Ontario a développé un modèle de BD pour stocker et utiliser les informations reliées aux menaces.
En passant à l’évaluation des problèmes, on peut s’apercevoir que certaines menaces ont été oubliées.
De même en passant à l’évaluation des risques, on peut être amené à revenir en arrière pour mieux
documenter certaines menaces.
Les sources d’information sur la qualité de l’eau ont été inventoriées dans le 1er module. On parle de
problème lorsque les normes en matière d’eau potable ou les objectifs de qualité (cours d’eau)
sont dépassées. L’analyse à réaliser cherche d’une part à identifier les sources de contamination
(tracking) et à vérifier si une activité ne pourrait pas générer un problème jusque là non identifié. On
identifie alors les données manquantes.
« Hazard rating »
Les menaces (activités) ont été inventoriées. Reste à évaluer la possibilité que ces menaces affectent
négativement les sources d’eau potable à un niveau dommageable pour la santé humaine. C’est le rôle
du « hazard rating » par contaminant. La combinaison du « hazard rating » et de la vulnérabilité de la
source conduit à l’évaluation du risque.
112
Protection de la source
On notera que la démarche d’évaluation du risque est bien établie pour les paramètres chimiques mais
moins solide pour les microorganismes pathogènes. Pour cette raison, les 2 classes sont habituellement
traitées séparément.
Haut : entre autres les STEP, les systèmes d’épuration individuels, les activités agricoles qui génèrent ou
qui utilisent des fumiers et purins.
Chemins préférentiels
Les égouts et fossés pluviaux, les surfaces imperméables et les digues et tranchées accélèrent
l’écoulement et sont à considérer dans la définition des 2 premières zones.
113
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
C’est l’étape ultime qui permet de classer les risques et de prioriser les actions de protection contre les
contaminations chimiques ou par des pathogènes.
Elle fait appel à l’inventaire et l’évaluation des problèmes (module 6) dans les zones de vulnérabilité
(module 5). L’évaluation du risque associé à une menace est basée sur un score portant sur 2 facteurs :
le danger pour la santé publique et la vulnérabilité de la source. Les risques sont classés selon 4
niveaux : significatif, modéré, faible et négligeable. Le processus est qualifié de semi-quantitatif dans la
mesure où une partie du classement est fait selon des critères et non selon une formule (calcul).
Lorsqu’un risque est qualifié de négligeable, aucune action n’est requise. Dans le cas des 3 autres
niveaux de risque, une révision est requise en premier lieu pour vérifier la qualité de l’information qui a
mené à cette évaluation. Cette révision peut amener l’équipe à retourner chercher plus d’information (ou
une information de meilleure qualité) et à reprendre le processus. Une recommandation visant à
poursuivre l’amélioration de la qualité de l’information peut également être faite et sera prise en compte
dans une étape ultérieure.
L’étape finale consiste à regrouper tous les risques relatifs à une même prise d’eau municipale.
114
Protection de la source
L’ultime livrable de la démarche consiste en une appréciation des risques pour une prise d’eau et en
l’identification des causes (origine) de ces risques. Ceci est particulièrement utile pour :
L’amélioration du suivi peut également s’appliquer à l’échelle du bassin en permettant d’identifier les
sites les plus critiques sur le cours d’eau.
• Mieux protéger
Dans la totalité des pays analysés, la protection des prises d’eau fait déjà l’objet d’actions
significatives encadrées par des programmes et mises en œuvre de façon structurée. Dans ce
contexte, la démarche d’évaluation des risques permet de revoir les priorités et de mieux cibler les
actions. C’est une retombée majeure.
Au Québec, on peut considérer que, sauf quelques exceptions, la protection à l’échelle du bassin en
est à ses débuts; la démarche d’évaluation des risques permettrait donc d’optimiser la protection en
ciblant bien les interventions prioritaires.
Les connaissances accumulées dans la démarche d’évaluation des risques permettent également à
l’exploitant de :
o Mieux comprendre les variations temporelles de la qualité de son eau brute et de s’y préparer;
o Pointer les risques de déversements accidentels et de tisser des liens avec les responsables des
opérations. Ces liens sont d’autant plus importants que la source est proche de la prise d’eau et
que les produits déversés sont dangereux.
Le cas des exemptions de filtration est un exemple de liens entre qualité d’eau brute et niveau de
traitement. Le tableau du Guide de conception qui définit les log d’enlèvement de pathogènes en
fonction de la qualité de l’eau brute en est un autre.
Tout en gardant les mêmes procédés, on peut également tenir compte des risques en jouant sur le
volume de la réserve, sur la robustesse et sur la redondance.
115
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
• La participation
Dans les cas des USA et de l’Ontario, la démarche d’évaluation des risques fait largement appel au
public et aux organismes de protection. Selon la façon de réaliser la démarche, un objectif peut
s’ajouter : celui de sensibiliser le public et les décideurs de tous niveaux aussi bien aux risques qu’à
la protection.
Les USA et l’Ontario s’entendent pour définir 3 zones : la plus rapprochée (autour de la prise d’eau),
une zone intermédiaire et le reste du bassin. Ces 3 zones correspondent à des niveaux de
vulnérabilité et à des temps de réponse..
L’Ontario a introduit des définitions de zones qui varient selon les cas (Grands Lacs, rivières, autres
lacs). On retiendra de tenir compte de l’hydrodynamique pour définir les zones. On retiendra aussi
l’idée d’une définition de zone basée sur un temps de parcours (2 heures en Ontario). Ceci peut se
justifier en relation avec le temps de réponse de l’exploitant du traitement.
e
La 3 zone (le reste du bassin) est à retenir dans la mesure où elle explique les tendances majeures
de la qualité de l’eau.
On retiendra également qu’il est généralement plus facile de connaître et de protéger la zone
rapprochée que l’ensemble du bassin. On peut donc s’attendre à ce que les niveaux de
connaissance et de protection diminuent au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la source.
Pour les fins des systèmes exemptés de filtration, une première analyse est présentée en annexe. .
Les listes d’information à obtenir sur l’utilisation du sol et les diverses menaces sont semblables d’un
cas à l’autre. On retrouve également l’idée que les informations seront plus détaillées dans la zone
rapprochée et plus macroscopiques dans les parties éloignées du bassin.
Retenir également l’importance d’avoir accès à des informations géoréférencées et des bases de
données numérisées. Au Québec, le Système géomatique sur la gouvernance de l’eau (SGGE) va
jouer un rôle majeur (et devra continuer à se développer).
La démarche de l’Ontario est complète et, a priori, attrayante mais n’a pas encore été appliquée ce
qui sera fait au cours de la prochaine année. Celle du Maine, beaucoup simplifiée, semble bien
adaptée à des cas comme les systèmes exemptés. La classification du New-Jersey (par rapport aux
normes d’eau potable d’EPA) est également simple et d’une application plus large que celle du
Maine. D’ici à ce que l’Ontario expérimente sa méthode, elle pourrait être retenue au moins pour une
première classification des risques. Les outils statistiques permettant de faire les liens entre menaces
et qualité de l’eau sont également intéressants.
116
Protection de la source
Comme il existe déjà des cadres et programmes de protection dans les cas analysés, les rapports
d’évaluation ne font pas de recommandation spécifique à ce sujet. Le rapport sert alors d’intrant au
programme de protection. Le Maine fait exception et il faudra suivre une telle approche au Québec
compte tenu du retard que nous avons pris dans ce domaine.
Plusieurs éléments de réalisation sont à considérer; ils sont abordés ci-après en examinant aussi une
planification possible pour le Québec.
Les cas documentés démontrent 2 formules de mise en œuvre : les organismes de bassin (Ontario)
ou le gouvernement territorial (état aux USA).
La maîtrise d’oeuvre
Les Water Conservation Authorities de l’Ontario sont sur le terrain depuis de nombreuses années.
Elles couvrent la plupart du territoire. Le MOE a entrepris de les regrouper par région et de leur
confier la réalisation des évaluations. L’analyse porte sur un bassin ou un groupe de bassins et non
sur prise d’eau individuelle même si les conclusions sont propres à chacune d’elles.
Le MOE balise la démarche par un guide et prévoit plusieurs étapes où il interviendra.
Au Nouveau-Brunswick, la province a réalisé elle-même l’ensemble du travail.
Aux États-Unis, EPA a défini les objectifs et chaque état a réalisé le travail par ses propres moyens
avec l’aide de consultants (privés ou publics).
• Le financement
Dans les 3 cas, le financement gouvernemental est complet. Il en coûtera 52 millions $ en 10 ans en
Ontario.
• Le rôle du public
Aux USA comme en Ontario, la démarche fait largement appel au public et aux décideurs sur le
terrain autant pour les sensibiliser aux menaces qu’à la nécessité de protéger.
• Une planification prévoyant à terme la réalisation de l’ensemble des évaluations sur tous les bassins
où se trouvent des prises d’eau municipales.
• Des modalités de réalisation impliquant le MDDEP, les municipalités et MRC ainsi que les
organismes de bassin.
117
L’« assessment », tendances et perspectives pour le Québec
• À court terme, nous proposons que les municipalités et le MDDEP fassent le travail sur la zone
rapprochée de la prise d’eau. On retrouve en annexe les bases d’une définition de cette zone.. Une
telle zone se trouvera au moins en partie sur le territoire de la municipalité qui aura donc déjà de
l’information. Les menaces les plus importantes devront faire l’objet de recommandations de
protection incluant des mesures d’urgence en cas de déversement. Un guide gouvernemental
viendra mieux définir cette évaluation et les livrables.
• Cette étape, ouvrira la porte à une meilleure prise de conscience des menaces et des risques
associés aux prises d’eau mais aussi fournira de l’information et des outils aux exploitants
d’installations de traitement qui, à l’heure actuelle, ignorent beaucoup des rejets et contaminations
présents même tout près de leur prise d’eau.
118
Rapport sur l’impact des embarcations à moteur sur
l’eau potable
Préparé par
21 août 2006
Rappel du mandat
Dans le cadre d’une étude portant sur les cours d’eau du Québec, le présent mandat
vise à évaluer l’impact des bateaux à moteurs sur la qualité de l’eau des lacs utilisés comme
réservoirs d’eau potable. Il consiste en une revue critique de la littérature scientifique récente,
incluant les rapports gouvernementaux qui nous ont été fournis. Les paramètres pris en
compte sont ceux d’une eau brute qui deviendra potable grâce à différents traitements. Cette
étude cible principalement l’utilisation normale des bateaux hors-bord mais également les
Méthode de travail
recherche bibliographique a été réalisée afin de trouver la littérature scientifique publiée dans
les journaux internationaux au cours des dernières dix années ainsi que quelques rapports
gouvernementaux jugés importants. Pour ce faire, les principaux instruments utilisés ont été
trouvés a ensuite été résumé sous la forme d’une fiche de lecture (jointe en annexe 1), nous
permettant d’en tirer les principales informations. Enfin, une synthèse des diverses
observations et conclusions faites par les auteurs a été réalisée dans le but de rédiger une
Introduction
Dans les dernières décennies, le nombre d’embarcations motorisées sur les cours d’eau
quantité de ces engins est passée de 303 000 en 1968-69 à 567 000 en 1997-98, soit une
2
augmentation de 87% (Asplund, 2000) en 20 ans. Au Québec, on estime qu’il y a environ 160
000 bateaux à moteur, dont 20 000 sont des moto-marines. Ce nombre croissant semble avoir
un impact sur la qualité des eaux et l’environnement général les lacs. En effet, les bateaux
peuvent interagir avec l’environnement aquatique à travers de nombreux phénomènes : (1) les
contacts directs avec les hélices, (2) la turbulence due aux systèmes de propulsion, (3) les
vagues produites par les mouvements à haute vitesse, (4) le bruit, (5) les émissions
d’hydrocarbures dans l’eau et (6) les gaz de combustion (Asplund, 2000). Ces deux derniers
points pourront avoir un impact immédiat sur la qualité de l’eau puisque des hydrocarbures et
des résidus de combustion seront directement introduits dans le milieu. Une importante
quantité du carburant qui entre dans les moteurs peut être déchargée dans l’eau sans être
brûlée. Suivant la puissance, la vitesse, le mélange d’huile utilisé et les réglages des bateaux,
en moyenne 25 à 30% du carburant utilisé passe dans la colonne d’eau (California Air
Ressources Board, 1998). Les moteurs à 2 temps, qui représentent la majorité des moteurs
utilisés pour les bateaux (75% environ), sont particulièrement polluants par rapport aux 4-
temps (Gabele et Pyle, 2000). Les lacs et les réservoirs d’eau potable ont donc fait l’objet de
plusieurs études afin de déterminer l’impact que peuvent avoir les bateaux sur la qualité de
l’eau.
1995). D’autres substances sont beaucoup plus solubles et restent donc dans l’eau après avoir
été émises par les moteurs. Tout d’abord, le méthyle-, ter-butyle-éther (MTBE), qui est un
additif utilisé pour enrichir l’essence en oxygène et réduire les émissions de monoxyde de
3
carbone, est très souvent mis en évidence dans les eaux des lacs (Reuter et al., 1998). On
trouve ensuite la famille des BTEX qui est composée du Benzène, du Toluène, de l’Ethyle-
benzène et des Xylènes. Enfin, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui sont
des composés organiques trouvés dans les produits pétroliers (Mastran et al.,1994), sont
également formés par la combustion des hydrocarbures dans les moteurs. Le tableau suivant
met en évidence les différentes concentrations retrouvées dans l’eau pour chacun de ces trois
groupes de substances:
Substances
MTBE BTEX et HAP
Etudes
- En hiver ~1µg/L BTEX : Dans 13% des
- En été jusqu’à 10,2 µg/L (en échantillons quand présence de
An et al. surface surtout et quand forte MTBE. Principalement du
(2002) activité des bateaux). toluène (1 à 2 µg/L) et un peu de
Lac Texoma xylènes mais pas de benzène ni
(Texas) d’éthyle-benzène.
BTEX retrouvés aux stations
service dans 75% des cas.
Toran et al.
- Avril/septembre : >20 µg/L.
(2003)
- Reste de l’année : ~2 µg/L. Aucune donnée
Lac Cranberry
Plus concentré en surface.
(New Jersey)
4
Substances
MTBE BTEX et HAP
Etudes
Les MTBE, BTEX et HAP sont retrouvés en majorité durant l’été, avec des pics de
concentration pendant les fins de semaine (Toran et al., 2003), lorsque les activités des
bateaux à moteur sont les plus fortes. L’étude de Leemann et al. (2006) montre également que
entre juin et juillet en raison de l’accumulation et d’un fort trafic de bateaux à cette période.
De plus, ils sont plus concentrés à la surface en raison de la présence d’une thermocline
(Toran et al., 2003; Leemann et al., 2006). Le MTBE diminue ensuite rapidement à la fin de
sont environ identiques quelque soit la profondeur puisque les couches sont mélangées (Toran
et al., 2003). Les pertes d’essence non brûlée sont considérées comme la source principale de
MTBE (Zuccarello et al., 2003). Le MTBE est souvent plus concentré à proximité des rampes
de mise à l’eau en raison du démarrage à froid qui rejète plus d’essence non brûlée et donc
plus de MTBE (An et al., 2002; Zuccarello et al., 2003). Les BTEX sont également retrouvés
dans 75% des cas à proximité des stations service, probablement en raison des pertes lors du
ravitaillement en carburant (An et al., 2002). Les HAP peuvent être relâchés dans
l’environnement lors des processus de combustion (Mastran et al.,1994). Pour les moteurs à 4
temps, la plupart des HAP présents dans l’essence sont transformés en dioxyde de carbone,
5
mais ce n’est pas le cas pour les moteurs à 2 temps où la combustion est incomplète ce qui
vivent. Dans le tableau suivant, les effets sur les plantes, les invertébrés et les vertébrés
induits par trois mécanismes importants créés par les embarcations motorisées (émissions et
échappements; turbulence, vagues et mouvements; contacts directs avec une partie du bateau)
- Endommagement de
- MTBE toxique entre - Réduction du nombre
la faune benthique
57 et 1000 mg/L et non d’organismes benthi-
lors des mouillages.
bioaccumulables ques sur les trajets
Dommages visibles
(Werner et al., 2001) fréquentés par les
au moins 3 mois
Invertébrés - HAP toxiques et bio- bateaux à moteur
après le mouillage.
accumulables (Lagler et al., 1950).
(Backhurst et Cole,
(Kelly et al., 2005)
2000)
- BTEX non bioaccu-
mulables mais toxiques
(Kelly et al., 2005)
6
Mécani- Contacts avec la
Emissions et Turbulence, vagues et
sme coque, l’hélice ou
échappements mouvements
Effet l’ancre
- MTBE toxique entre - Abandon temporaire - Le contact direct
388 et 2600 mg/L des nids des poissons avec certaines espèces
(Werner et al., 2001) lune lors des passages de de poissons (carpe)
- HAP toxiques et bio- bateaux motorisés peut être une source
accumulables, parfois (Lagler et al., 1950) de mortalité
responsables de lésions (Asplund, 2000)
(Kelly et al., 2005)
Vertébrés - Le monoxyde
carbone peut être
responsable de la mort
de certains pois-sons
(Kempinger et al.,
1998)
- BTEX non bioaccu-
mulables
(Kelly et al., 2005)
trouvé à la surface de l’eau (<0,1 mg/L, Reuter et al., 1998) n’est vraisemblablement pas
toxique pour les organismes aquatiques (Werner et al., 2001). Tang et al. (1996), quant à eux,
ont mis en évidence une augmentation significative des dommages sur l’ADN des cellules
Plusieurs études portant sur les eaux potables de différents pays ont été faites dans les
dernières années. Le tableau suivant regroupe les concentrations des substances toxiques
présentes dans l’eau qui ont été mesurées aux différents sites d’études :
7
Substances
Auteur /Lieu Concentrations
trouvées
8
Le lac Zurich (Suisse) est un bel exemple de lac utilisé comme source d’eau potable et
a fait l’objet de plusieurs études (Schmidt et al., 2004 ; Leemann et Forster, 2006). Ce lieu est
très fréquenté par les bateaux motorisés pendant l’été et il est connu que la principale source
de MTBE dans les lacs et les réservoirs provient des carburants non brûlés (Reuter et al.,
1998 ; Stocking et Kavanaugh, 2000 ; Dale et al., 2000). Les concentrations sont fortes à la
surface (au dessus de 20 m) et faibles en profondeur pendant tout l’été (forte navigation) en
raison de la stratification importante du lac qui limite les échanges à travers la thermocline.
En effet, en profondeur le MTBE ne se retrouve que dans de faibles concentrations entre 0,04
et 0,05 µg/L. L’eau potable est donc pompée dans la couche de 30 à 40 m de profondeur où
les concentrations en MTBE sont trop faibles pour être dangereuses pour l’homme (Leemann
et Forster, 2006). Avant que les couches ne se mélangent à l’hiver, le MTBE et les BTEX sont
lorsque la navigation est presque nulle. Le temps de demi vie de cette substance au lac Donner
(Californie) est de 14 jours (Reuter et al.,1998) mais les températures sont plutôt élevées,
permettant une évaporation plus rapide que dans des eaux froides. Day (2000) estime
également que le taux de biodégradation (% par jour) du MTBE est 10 fois plus faible que
D’après Schmidt et al. (2004), puisque les émissions d’essence non brûlée sont
principalement produites par l’activité des bateaux, des restrictions sur les engins à 2 temps
pourraient réduire fortement l’arrivée de MTBE et BTEX dans l’epilimnion durant la saison
de forte activité de navigation. En effet, en milieu naturel, les bateaux à 2 temps relâchent 10
à 15 fois plus d’essence que ceux à 4 temps, expliquant la ratio trouvé lors de l’examen du
MTBE (Gabele et Pyle, 2000). C’est pourquoi, en Californie, l’utilisation de bateaux à moteur
à 2-temps a été limitée voire bannie sur les lacs utilisés comme source d’eau potable, alors
9
que l’utilisation d’engins à 4 temps est encouragée (NATECH, 2002b). Enfin, une étude de
Stocking et al. (2001) a fait ressortir que l’odeur produite par la présence de MTBE dans l’eau
potable est détectée par les consommateurs à partir de 15 µg/L de MTBE. Sur les 57
consommateurs testés, les valeurs de détections allaient de 13,5 à 45,5 µg/L. L’auteur
conseille donc de suivre sa méthodologie pour établir les seuils de MTBE et d’autres
Déversements accidentels
Les données suivantes sont issues de deux rapports effectués en 2002 par NATECH
événements accidentels, une grande quantité de ce carburant peut donc être déversée
directement dans l’eau. Trois mécanismes principaux apparaissent alors : la formation d’une
dissoutes dans l’eau varie entre 2 et 11 jours, suivant les conditions de mélange de l’eau.
présent dans un ratio d’environ 1L d’huile pour 50L d’essence. L’essence contient également
des composés BTEX dans 25,7% de sa masse et sont des contaminants très importants de
l’eau potable. Au Canada, on trouve notamment 2,8% de benzène, 9,7% de toluène, 1,9%
MTBE, étant très solubles dans l’eau et également très toxiques, se retrouvent donc en grande
concentration dans l’eau après les accidents. Lors d’un déversement de 50L de carburant, 49L
d’essence (35,3 kg), 980g de benzène et 945g de MTBE sont introduits dans l’eau. De plus, la
10
corrélation de Blokker (1964) permet d’estimer que la nappe passe de 2 à 52 m de diamètre en
1h et que son épaisseur diminue de 15900 à 24 µm dans la même période de temps. Dans les
cas d’un déversement de pétrole brut, l’évaporation est 4 fois plus rapide que la dissolution.
Les chiffres ne sont cependant pas connus pour l’essence. Un déversement accidentel
d’essence dans l’eau cause donc un plus grand risque pour la qualité de l’eau qu’un
déversement continu du aux échappements des bateaux puisque les concentrations vont être
Conclusion et recommandations
En résumé, notre revue de la littérature montre que les risques liés à l’utilisation des
bateaux à moteurs sur les lacs et réservoirs servant de sources en eau potable sont
et de la production de HAP de combustion des moteurs à 2 temps et dans une bien moindre
mesure des moteurs à 4 temps. En contre partie, ces composés sont relativement volatiles et
sont facilement biodégradables par les communautés bactériennes aquatiques. Ce qui fait en
sorte que ces composés sont peu bioaccumulés par les espèces benthiques et les poissons, eux-
Les menaces les plus évidentes pour l’approvisionnement en eau potable se produisent
motorisées. La possibilité d’un déversement accidentel à une station service sur un ponton ou
un quai représente toujours un risque mais de nouveau les propriétés de l’essence font en
sortes que les dommages à l’environnement aquatique et à la qualité de l’eau seront limités
À la lumière de ces données et des avis émis par plusieurs auteurs, nous
recommandons :
11
• de travailler à l’élimination progressive et définitive des moteurs à 2 temps pour tous
• d’émettre des directives sévères quant à l’opération sécuritaire des stations service
• d’interdire la circulation dans les zones proches des prises d’eau potable. Un périmètre
12
Liste des références consultées
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NATECH Environmental Services Inc., 2002b. Litterature review on MtBE in Surface
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13
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harbor using solid-phase microextraction. Chemosphere, 51 (8), 805-810.
14
Annexe 1
Fiches de lecture
15
1- Substances trouvées
Youn-Joo An 2002 :
Comparaison de la qualité de l’eau à 5 marinas sur la lac Texoma (limite Texas/Oklahoma) :
mesure des MTBE et BTEX. Juin 1999 à novembre 2000.
3 sites différents par marina : le quai, la station service et l’entrée de la marina. Mesures à 1
pied sous la surface de l’eau (et aussi à 8 et 1 pieds du fond pour les stations service).
MTBE : Corrélation positive entre l’usage des bateaux et la concentration en MTBE (et
l’augmentation de la vente d’essence). Concentration en MTBE <1 µg/L à 10,2 µg/L. Les plus
fortes concentrations sont trouvées de mai à octobre : forte activité des bateaux. L’hiver ∼1
µg/L. MTBE plus concentré en surface qu’en profondeur mais quand même un transfert
vertical.
Le quai de location des bateaux est le lieu le plus touché : probablement à cause des pertes
d’essence lors du démarrage.
BTEX : présents dans 13% des échantillons quand présence de MTBE. Principalement des
toluènes (1 à 2 µg/L). Détection aussi de xylènes mais pas de benzène ni éthylbenzène. BTEX
retrouvés aux stations service dans 75% des cas : probablement du à une perte lors du
ravitaillement en carburant.
Day, 2000 : pourcentage de BTEX dans l’essence : toluène 5%, xylène 8%, benzène 1%,
ethylbenzène <1%. Le taux de biodégradation (% par jour) du MTBE est 10 fois plus faible
que celui des BTEX.
Zuccarello 2003 :
Description d’une méthode pour détecter de faibles concentrations en MTBE dans un port de
plaisance près de Los Angeles. Eau de mer.
Mesures à différentes profondeurs dans 5 sites du port pendant les mois sans précipitation.
La plus grande concentration est trouvée près de la rampe de mise à l’eau des bateaux : 18
µg/L. La plus faible : à l’entrée du port (à 2,3 km de la rampe): 0,2 µg/L.
Concentration en MTBE varie de 0,5 à 33 µg/L suivant la profondeur, le lieu et la période.
En général, les plus fortes concentrations sont retrouvées vers la surface.
Forts taux de MTBE vers la rampe : beaucoup de bateaux et plus forte concentration de
MTBE due au démarrage à froid qui rejète plus d’essence non brûlée et donc plus de MTBE.
En hiver : fréquentation par les bateaux plus faible mais certains sites ont une forte
concentration en MTBE : probablement du à une plus faible température de l’eau et de l’air,
ce qui augmente la solubilité et diminue la volatilisation du MTBE.
Pertes d’essence non brûlée considérées comme la source principale de MTBE : d’où une
forte concentration vers la rampe. Les déversements d’essence lors du ravitaillement ne
semblent pas être une source significative de MTBE par rapport aux concentrations trouvées
près de la rampe.
Toran 2003 :
Lac Cranberry, New Jersey. Mise en évidence des variations saisonnières et journalières des
concentrations de MTBE.
Avril à septembre 1999 : MTBE > 20 µg/L. Varie de 12 à 24 µg/L durant les 15 jours incluant
le WE de « Labor day ».
Concentrations plus fortes pendant les WE quand trafic des bateaux plus fort, ce qui a un effet
immédiat sur la concentration en MTBE dans le lac.
Apres la saison estivale, MTBE diminue rapidement jusqu'à 2 µg/L : probablement à cause de
l’évaporation (demi-vie d’environ 10 jours).
16
L’apport en MTBE par les bateaux est plus important que ce qui est indiqué par les
concentrations en MTBE puisque chaque jour, il y a une volatilisation significative.
Pas de marina sur le lac et le phénomène est trop grand pour provenir de dégazages
individuels : donc causé par les émissions des échappements et l’essence non brûlée dans
l’eau.
MTBE plus concentré en surface (1m) qu’en profondeur (3m) pendant l’été car présence
d’une thermocline. En hiver, environ les mêmes concentrations aux 2 profondeurs car couche
mélangée.
Leemann 2006 :
Lac Zurich (Suisse) 2001-2002
Les concentrations en MTBE varient de 0,04µg/L en profondeur l’hiver à 1,25µg/L à la
surface en été. La pollution est principalement causée par le trafic de bateaux de plaisance.
Augmentation de la concentration en MTBE au début de l’été, maximum à la fin et chute à de
faibles concentrations l’hiver. La majorité du MTBE est présente dans la couche d’eau
supérieure à 20 m de profondeur. En dessous de cette couche, MTBE entre 0,04 et 0,05 µg/L.
L’eau potable est prise dans la couche de 30 à 40 m de profondeur dans ce lac donc pas
dangereux pour l’homme.
La concentration de MTBE augmente significativement entre le matin et l’après midi en été.
Egalement plus de MTBE en juillet qu’en juin. Du à une accumulation et à un fort trafic de
bateaux l’été.
Gabele 2000 :
Comparaison des émissions de polluants par 2 bateaux à 2 ou 4 temps. Analyse de l’eau pour
mesurer les taux d’émission en MTBE et BTEX : 5 à 24 fois plus élevés avec des moteurs à 2
temps et 3 à 10% du MTBE consommé par ces moteurs à 2 temps sont émis dans l’eau (20 à
40% sont émis dans l’air).
En laboratoire : les composants organiques qui s’échappent des moteurs à 2 temps sont
principalement dus à l’essence non brûlée et sont composés de 50% de paraffine et de 30%
d’hydrocarbures aromatiques. Les moteurs à 4 temps produisent plus d’olefine (éthylène,
propylène, isobutylène), issus de la combustion de l’essence, et une fraction moins grande de
paraffine.
Les BTEX émis par les moteurs à 2 ou 4 temps varient de 3 à 15 fois dépendamment du mode
utilisé. Pour le MTBE : de 17 à 35 fois.
En milieu naturel, les bateaux à 2 temps relâchent 10 à 15 fois plus d’essence que ceux à 4
temps, expliquant la ratio trouvé lors de l’examen du MTBE. Le niveau de MTBE est donc un
bon indicateur du niveau d’essence non brûlée déchargée dans l’eau.
Kelly 2005 :
Mesure des émissions d’un bateau à 2 temps dans l’eau de mer ou douce en milieu naturel ou
en laboratoire.
Détermination des HAP et des VOC (volatile organic compounds) lors de l’utilisation de
lubrifiant minéral ou écologique (EAL « environmentally adapted lubricant »). Peu de
différences, quel que soit le type de lubrifiant et d’eau utilisé.
La plupart des VOC introduits dans l’eau sont des composés aromatiques : principalement du
naphtalène à 25°C.
Pas de véritable différence dans les émissions de polluants avec EAL ou un lubrifiant
organique : mais EAL moins toxique et meilleure biodégradabilité.
Les VOC sont rapidement perdus dans l’atmosphère avec un temps de demi vie de 5h à 20°C.
Les BTEX ne sont pas bioaccumulables.
17
Les HAP sont un polluant important de l’eau et sont responsables de lésions chez certains
animaux.
Balloffet 2004 :
Lac Tahoe. Relation entre les activités des bateaux et la contamination par les HAP.
Les études de l’EPA (US) montrent que les moteurs à 2 temps ne brûlent pas complètement
l’essence qui va dans la chambre de combustion : un quart de l’essence ne serait pas brûlé.
Pour les moteurs à 4 temps, la plupart des HAP présents dans l’essence sont transformés en
sous produits différents des HAP pendant les processus de combustion.
2- Impacts biologiques
Backhurst 2000 :
Impact biologique des bateaux sur l’île Kawau (Nouvelle Zélande).
Dommages sur le benthos lors du mouillage, dégradation de l’environnement local.
Utilisation du bivalve Atrina zelandica pour étudier le phénomène. Les dommages causés par
les mouillages persistent au moins 3 mois mais ont diminué après 1 mois.
Comme les mouillages se produisent dans quelques baies seulement et sur une période assez
courte, le macrobenthos peut se rétablir pendant le reste de l’année et donc les auteurs
concluent qu’il n’y a pas besoin de gestion pour l’instant. Si le nombre de bateaux augmente
encore, il faudra probablement reconsidérer la question.
Werner 2001 :
Impact des MTBE sur les organismes d’eau douce. Californie
Selon les temps d’exposition et les critères d’évaluation, le MTBE peut être toxique entre 57
et 1000 mg/L pour les invertébrés et entre 388 et 2600 mg/L pour les vertébrés.
Le MTBE ne semble pas être bioaccumulé et est rapidement excrété ou métabolisé.
18
Les informations disponibles suggèrent que, dans l’environnement, le niveau d’exposition au
MTBE trouvé à la surface de l’eau (<0,1 mg/L, Reuter et al., 1998) n’est vraisemblablement
pas extrêmement toxique pour les organismes aquatiques.
Mais les mesures ont été faites sur une durée relativement courte.
Tang et al. (1996) ont trouvé une augmentation significative des dommages sur l’ADN des
cellules humaines HL-60 exposées pendant 1h à 1-30mM (88-2645 mg/L) de MTBE.
Eriksson 2004 :
Impact des activités des bateaux sur la végétation aquatique. Mer Baltique, Archipel de
Stockholm.
Les bateaux de plaisance dans les marinas et les trajets des traversiers entraînent un
changement dans la communauté et ont un effet négatif sur la richesse spécifique de la
végétation aquatique. Augmentation de la turbidité et de la resuspension par les vagues
produites par les bateaux.
Le trafic par les bateaux est corrélé à une augmentation de la turbidité de plus de 50% dans les
lacs et les rivières (Anthony et Downing, 2003) ce qui affecte la végétation.
Stocking 2001 :
L’étude fait ressortir que l’odeur produite par la présence de MTBE dans l’eau potable est
détectée par les consommateurs à partir de 15 µg/L de MTBE dans l’eau. Sur 57
consommateurs, les valeurs de détection vont de 13,5 à 45,5 µg/L.
Recommandation : L’auteur conseille donc de suivre sa méthodologie pour établir les seuils
de MTBE et les autres polluants dans les eaux potables.
Morgenstern 2003 :
Pays Bas. Recherche de MTBE dans les eaux potables et leurs sources.
Le MTBE est retrouvé en faibles concentrations aux sites de filtration sur berge (~38 ng/L ;
n=6) et d’eaux de fond (~8 ng/L ; n=88) et en relativement faibles concentrations sur les sites
d’eau de surface (~29 ng/L ; n=17). La plus forte valeur trouvée est de 3200 ng/L, soit 5 fois
moins que le seuil d’odeur de 15000 ng/L.
La concentration en MTBE de l’eau potable est de 20 ng/L en moyenne (n=45).
Kolb 2006 :
Etudes de 83 échantillons d’eau potable de 50 villes d’Allemagne. La limite de détection du
MTBE est de 10 ng/L. Détection de MTBE dans 46% des cas avec 17 à 712 ng/L. La
moyenne est de 38 ng/L.
En Europe, il n’y a pas de réglementation dans la présence de MTBE dans l’eau potable, sauf
au Danemark avec une limite à 30 µg/L.
Williams 2001 :
MTBE dans l’eau potable de Californie.
Mesure du MTBE de 1995 à 2000 par le département des services de santé de Californie.
MTBE détecté dans 1,3% de tous les échantillons d’eau potable, dans 2,5% des sources d’eau
potable et dans 3,7% des systèmes publiques d’eau potable sur les 6 années d’étude.
Dans les eaux où du MTBE a été détecté, 73% des eaux potables et 86% des sources et
systèmes d’eau potable présentent des concentrations en MTBE inférieures au standard fixé
par les USA (13 ppb ou mg/L).
19
Recommandation : Les risques et les bénéfices du MTBE doivent être pesés par rapport aux
conséquences sur la santé et au potentiel environnemental des autres alternatives au MTBE.
La substitution du MTBE par de l’éthanol ou un mélange non-oxygéné pourrait engendrer une
baisse de la qualité de l’air ou contribuer à une plus grande contamination de l’eau par les
autres constituants de l’essence. L’analyse des risques et bénéfices des formules alternatives
de l’essence est nécessaire pour assurer la protection des alimentations en eau potable et de la
santé publique.
Schmidt 2004 :
Lac Zurich (Suisse) utilisé pour l’alimentation en eau potable. Mesure de MTBE et BTEX.
MTBE : Concentration de MTBE dans la couche de surface du lac (epilimnion) jusqu’à 1,4
µg/L et jusqu’à 0,05 µg/L en profondeur (hypolimnion).
Différences de concentrations dues à la stratification du lac (échanges limités à travers la
thermocline) pendant la saison où il y a une activité des bateaux (été).
BTEX : A partir de 2,5 m de profondeur, les BTEX sont souvent en dessous de la limite de
détection (0,1 µg/L). De plus ils sont seulement détectés de mai à août au dessus de 0,05
µg/L. En août les plus fortes concentrations trouvées sont: benzène 0,47 ; toluène 1,02 ;
ethylbenzène 0,39 ; xylènes 2,05 µg/L.
MTBE et BTEX sont presque totalement volatilisés avant que les couches ne se mélangent à
l’hiver.
Pas de risque pour l’eau potable si pompée en dessous de la thermocline.
Recommandations : puisque les émissions d’essence non brûlée sont principalement produites
par l’activité des bateaux, des restrictions sur les engins à 2 temps (qui causent la plus grande
pollution) pourraient réduire fortement l’arrivée de MTBE et BTEX dans l’epilimnion durant
la saison de forte activité des bateaux.
Asplund 2000 :
Revue de littérature sur l’effet des bateaux à moteur sur l’écosystème aquatique. Wisconsin.
Qualité de l’eau : nature chimique d’un plan d’eau, particulièrement quand l’eau est affectée
par des sources anthropiques. Ex : des hydrocarbures (méthane, essence, produits à base
d’huile) peuvent être introduits directement dans l’eau par plusieurs sources, incluant les
échappement des moteurs des bateaux.
Une grande quantité du carburant qui entre dans les moteurs est déchargée dans l’eau sans être
brûlée. Les moteurs à 2 temps, qui représentent la majorité des moteurs utilisés pour les
bateaux, sont particulièrement inefficaces. En moyenne, 25 à 30% du carburant utilisé passent
dans la colonne d’eau dépendamment de la puissance, vitesse,… des bateaux.
La pollution issue d’échappements ou de déversements de carburant peut être toxique pour
certaines espèces de poissons. Mais les effets sont rarement observés, sauf dans certaines
situations extrêmes comme près des installations de vérification des bateaux.
Mastran et al. (1994) : distribution de HAP dans un réservoir utilisé pour l’eau potable et la
récréation. Les HAP sont des composés organiques trouvés dans les produits pétroliers qui
peuvent être relâchés dans l’environnement lors des processus de combustion. Certains de ces
HAP sont connus pour être cancérigènes. Les chercheurs trouvent des niveaux de HAP dans
la colonne d’eau >4ppb durant l’été, quand il y a un pic d’activité des bateaux (juin), mais ne
les détectent pas en octobre quand l’activité est minimale.
20
Reuter et al. (1998) : rôle des bateaux motorisés sur le niveau de MTBE sur un lac de
Californie. MTBE : carburant oxygéné ajouté au carburant utilisé dans de nombreux états
pour réduire l’émission de monoxyde de carbone dans les zones urbaines. Peut être
cancérigène et donne un goût et une odeur à l’eau potable à de très faibles concentrations. Le
MTBE est détectable (0,1µg/L) toute l’année et dans tout le lac : jusqu’à 12 µg/L en juin dans
la couche de surface, correspondant au pic d’activité des bateaux et à la forte stratification.
Les échappements des bateaux à 2 temps expliquent 86% de la variabilité des niveaux de
MTBE. Ces niveaux diminuent grâce à la volatilisation à la surface de l’eau et ne semblent
pas persister d’une année à l’autre.
California Air Ressources Board (1998) : étude de Jet Ski : une estimation de 2 à 3 gallons de
carburants non brûlés par heure est typique d’après cette étude. De plus, tous les bateaux
déchargent de 25 à 30% de carburants non brûlés (pas seulement les jet ski).
Recommandations : Les technologies propres, comme les engins à 4 temps et des modèles à 2
temps plus efficaces, devraient aider à réduire les émissions de carburants dans les plans
d’eau. L’éducation des utilisateurs et un contrôle strict des lieux de vente de carburants
devraient aider à réduire la contamination des sédiments du au transfert et à l’accumulation de
carburants.
Tous les constructeurs d’engins à 2 temps, bateaux traditionnels et jet ski, doivent réduire les
émissions de 75% pour 2025.
21
Le MTBE est utilisé comme additif pour augmenter l’efficacité de la combustion. Le ratio est
de 1L d’huile pour 50L d’essence.
Les composés de l’essence décrits dans le tableau sont peu solubles dans l’eau, sauf pour le
benzène et le MTBE qui sont très solubles.
Sur 50L de carburant déversé : 49L d’essence (35300g), 980g de benzène et 945g de MTBE.
Blokker 1964 :
22
H : épaisseur de la nappe
Un déversement accidentel d’essence dans l’eau cause un plus grand risque pour la qualité de
l’eau qu’un déversement continu du aux échappements des bateaux.
La principale source de MTBE dans les lacs et les réservoirs provient des carburants non
brûlés (Reuter et al., 1998 ; Stocking et Kavanaugh, 2000 ; Dale et al., 2000).
Gabele et Pyle (2000) ont trouvé que les engins à 2 temps relâchent 10 à 15 fois plus
d’essence non brûlée que les 4 temps.
3 à 10% du MTBE consommé par les engins à 2 temps sont rejetés dans l’eau, moins de 1%
pour les 4 temps.
Seuils de MTBE dans l’eau potable : 15 µg/L pour l’Ile du Prince Edouard, 20 µg/L en
Colombie Britannique, 700µg/L en Ontario, 15 µg/L au Nouveau Brunswick.
23
Protection de la source
B-1
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
B-2
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
Ville d’Edmundston
Paul Dionne, directeurs des Travaux publics
Roland Francoeur, coordonnateur de la voie publique, environnement et espaces verts ainsi que directeur
adjoint des Travaux publics
Ron Cormier, coordonnateur de la section en eaux et égouts
Alain Laplante, forestier urbain
B-3
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
4- La réglementation
4.1 Le Décret de désignation du secteur protégé des bassins hydrographiques
¾ Survol du Décret
Le Décret de désignation du secteur protégé des bassins hydrographiques (DDSPBH) est un règlement
adopté en vertu de la Loi sur l’Assainissement de l’eau. Il est appliqué uniformément pour les 30 bassins
hydrographiques désignés (réservoirs d’eau potable) répartis dans les 6 régions administratives. Le
DDSPBH définit les frontières des 30 bassins hydrographiques ainsi que les zones de protection A, B, C. Il
interdit ou contrôle plusieurs secteurs d’activités concernant l’utilisation des terres et de l’eau dans chacune
de ces zones. Les trois zones de protection se définissent comme étant le secteur protégé A, qui est le
cours d’eau proprement dit, le secteur protégé B, qui est la zone tampon de 75 mètres, et le secteur
protégé C, qui est le reste de la zone de drainage du bassin hydrographique. Toutes les activités permises
dans ces trois zones sont inscrites à l’annexe A du DDSPBH.
Les activités visées sont notamment:
• L’agriculture
• L’exploitation forestière
• La construction de chemins,
• L’aménagement commercial et industriel,
• L’extraction minière,
• Les loisirs,
• L’aquaculture,
• L’aménagement résidentiel.
Par l’énumération des activités permises, le décret interdit certaines pratiques dans les limites de ces 3
zones. Par exemple, les rejets municipaux et industriels d’eaux usées sont interdits dans la zone A et
l’épandage ainsi que la coupe à blanc sont interdits dans les limites du bassins
¾ Justification du Décret
Avant que le décret ne soit adopté, le ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux (MEGL)
a entrepris une vaste consultation publique et a soumis des études scientifiques justifiant les mesures de
protection décrétées. Par exemple, l’obligation des compagnies forestières à effectuer des coupes de
jardinage (exploitation de 30% ou moins des troncs) est basée sur des études démontrant le faible impact
environnemental de ces mesures accompagnées d’assouplissements relatif à la période d’exploitation et à
la récurrence de ces coupes.
En ce qui concerne l’interdiction des bateaux à moteurs, des études modélisant le déversement de 50 litres
de gazoline de moteur 2 temps dans les plans d’eau ont permis d’extrapoler les concentrations de MTBE
(éther méthyltertiobutylique) et de benzène et de les comparer aux recommandations canadiennes sur la
qualité de l’eau potable ainsi qu’aux normes de l’Environmental Protection Agency (EPA).
Le décret prévoit aussi l’analyse de la qualité des cours d’eau pour établir le «bruit de fond naturel» et
s’assurer, par la suite, de la préservation de cette qualité. Donc, quoique la méthodologie de la démarche
soit discutable, l’approche du Nouveau Brunswick demeure une démarche scientifique ayant pour but la
préservation de la qualité des cours d’eau servant de prise d’eau municipale.
B-4
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswic
Selon les personnes présentes, la faible proportion du territoire du Nouveau Brunswick visé par le décret a pu
faciliter l’acceptation populaire. Les compagnies forestières représentent la source de pollution la plus contraignante
pour la protection des prises d’eau de surface et elles ont fait valoir leur opposition au projet. Il ne semble pas que
les fabricants de moteurs à bateaux aient signifié leur opposition. D’ailleurs, les lacs où la navigation est la plus
répandue font l’objet d’exception et même d’exemption à l’interdiction totale de bateaux à moteur.
Il est à noter que même si le DDSPBH est en vigueur depuis le 1er novembre 2001, l’application réglementaire est
très graduelle afin de permettre aux résidants, qui sont non conformes dans la pratique d’une activité à l’intérieur des
limites des bassins désignés, puissent apporter les correctifs nécessaires. En cas de conflit entre le DDSPBH et un
autre règlement provincial, c’est le plus restrictif qui prévaut.
Dans le cas où un résidant ne peut se conformer au décret, il peut faire une demande d’exemption au ministre du
MEGL.
Exemption
Pour un résidant voulant entreprendre ou poursuivre une activité non permise à l’intérieur d’un bassin
hydrographique désigné ou d’une zone de protection, une demande d’exemption doit être faite. Ce sont les
professionnels du MEGL qui traitent les demandes d’exemption à l’aide d’une politique interne qui énonce, à l’aide de
lignes directrices, quelles activités devraient être acceptées ou refusées. Des recommandations sont ensuite
transmises au Ministre qui décide finalement si la demande d’exemption est accordée. Dans le cas inverse, si la
demande est rejetée, le Ministre pourra alors envisager d’acheter le terrain où il est proposé d’entreprendre l’activité
non permise ou demander au résidant de se conformer en cessant l’activité concernée.
Exemples d’exemptions :
• Exemption de 10 ans (jusqu’en 2011) pour les embarcations à moteur dans les 4 bassins où cette activité
demeure possible (Dans les 26 autres bassins, aucune exemption n’est possible concernant les bateaux à
moteurs).
• Agrandissement de logement dans la zone B au-delà des limites permises.
• Opération agricole existante.
• Coupe sélective en dehors des dates permises.
• Coupe à blanc en but de récupération.
• Etc.
B-5
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
Quoique notre mission vise essentiellement la protection des eaux de surface, nos collègues de la DPE
responsables de moderniser le RCES nous ont demandé de nous informer sur la réglementation relative à la
protection des eaux souterraines. Ce volet s’inscrit aussi dans l’objectif de protection des sources d’alimentation en
eau potable.
La Zone A, qui correspond à un temps de parcours de 100 jours, est la plus proche de la tête de puits et est donc la
zone où le risque de pollution est le plus élevé. Des mesures de protection rigoureuses sont prises notamment pour
le stockage des produits chimiques, les activités d’aménagement ainsi que d’autres activités susceptibles de nuire au
champ de captage municipal. Le Décret de désignation précise que les fosses septiques, les canalisations d’égout,
les produits pétroliers, les solvants chlorés, les pesticides et les produits chimiques semblables ou autres activités
sont réglementés ou dans certains cas, limités dans cette zone. Les polluants potentiels bactériens comme le fumier
ou les nouvelles fosses septiques sont proscrites dans cette zone.
La Zone B, qui correspond à un temps de parcours de 100 jours à 5 ans, est plus loin de la tête de puits et entoure
la Zone A. Les risques de contamination par des bactéries à partir des utilisations des terres sont grandement réduits
dans la Zone B mais les risques de pollution par les produits pétroliers, les solvants chlorés et d’autres produits
chimiques persistants ou autres activités, sont encore importants
La Zone C, qui correspond à un temps de parcours de 5 à 25 ans, entoure les Zones A et B et est située plus loin de
la tête de puits. Les mesures de réglementation de certains produits chimiques ou activités sont beaucoup moins
rigoureuses dans la Zone C, mais elles sont encore nécessaires pour les solvants chlorés et les produits pétroliers.
Il n’y a aucune modélisation de la vulnérabilité du sol pour juger de la capacité du sol à faire migrer les contaminants
microbiologiques ou chimiques vers la prise d’eau. D’office, le NB considère que le contaminant peut atteindre la
source. De façon générale, les nappes ne sont pas captives au NB et sont alimentées par des formations
géologiques granulaires ce qui appuie leur démarche méthodologique générale.
Toutes les activités permises dans ces trois zones sont inscrites à l’annexe A du Décret. Une activité qui est permise
par le Décret de désignation dans le secteur protégé du champ de captage doit être menée de façon à ne pas
déverser des polluants dans l’eau souterraine ou dans l’aquifère, ou à ne pas nuire à l’eau souterraine publique.
Cette activité doit également être conforme à tous les arrêtés, lois, règlements et décrets fédéraux, provinciaux et
municipaux.
5- Rôles et pouvoirs des intervenants
Le DDSPBH est d’application provinciale mais à l’intérieur des limites des municipalités, ils ont la collaboration des
municipalités. La collaboration public-municipalité-gouvernement est considérable. En effet, les municipalités sont
sensibilisées aux retombées économiques sur les coûts de traitement de l’eau potable découlant d’une protection de
la source. L’inspecteur municipal d’Edmundston se déplace régulièrement sur le territoire des bassins
hydrographiques de sa région (région 06) afin de signaler au gouvernement les infractions observées.
B-6
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
• Participation du MEGL
Le MEGL est responsable de l’application et du suivi réglementaire, de l’éducation et de la sensibilisation
du public et offre un appui financier et technique aux municipalités, le cas échéant. Puisque la totalité des
30 bassins hydrographiques se retrouvent à l’extérieur des limites des municipalités, c’est le gouvernement
qui est responsable de ce territoire. C’est l’agent de planification régionale du MEGL (6 régions) qui doit
faire appliquer le règlement mais dans les faits, il ne se déplace pas beaucoup, faute de temps.
• Participation municipale
La municipalité participe volontairement au suivi réglementaire sur son territoire (suivi très rigoureux par les
inspecteurs de la ville d’Edmundston). La municipalité est responsable de la gestion des ressources en eau
sur son territoire mais peut aussi faire l’acquisition de terres à l’extérieur de ses limites afin d’y contrôler les
activités. Par contre, c’est la Commission d’urbanisme qui émet tous les permis et autorisations pour les
territoire hors municipalité et pour les municipalités membres. Les municipalités qui ne sont pas membres
d’une Commission d’urbanisme émettent des permis de construction de bâtiments à l’intérieur des limites
municipales seulement.
- Le Ministre du MEGL : une portion équivalente au pourcentage que représente l'assiette fiscale de DSL
combinée de l'année précédente par rapport à l'assiette fiscale totale de la CU
de l'année précédente.
Les CU travaillent en collaboration avec d’autres agences gouvernementales tels que le Ministère de Santé
et Mieux-être, le Ministère des Ressources Naturelles et la Direction du Développement durable du MEGL,
pour assurer le respect de toutes les réglementations en vigueur avant l’émission de permis de
construction, la finalisation du développement de plans ruraux, l’émission de demandes de rezonages, etc.
Mentionnons que le Règlement sur les puits d’eau du Nouveau-Brunswick exige que tous les nouveaux
puits, le creusage des puits actuels et l'abandon des puits soient effectués par un entrepreneur de forage
de puits du Nouveau-Brunswick et un foreur de puits titulaire d'un permis émis par le MEGL. Par contre,
toutes installations septiques sont réglementées par le Ministère de la Santé et du Mieux-être.
B-7
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
L’eau traitée et distribuée est sous la juridiction du ministère de la Santé et du Mieux être qui établit les critères pour
l’eau potable à partir des recommandations canadiennes. Quoiqu’il n’y ait pas de règlement sur l’eau potable, ces
critères sont enchâssés dans les autorisations émises lors de la mise en place des équipements. C’est aussi ce
ministère qui encadre l’évaluation pour les installations septiques.
Pour toute alimentation en eau de surface, le traitement complet est maintenant requis. Encore une fois, des
ententes peuvent êtres faites entre les municipalités et le gouvernement. Par exemple, la Ville d’Edmundston
s’alimente à un système de recharge de la nappe mais n’a pas de traitement complet. Le résiduel de chlore libre
dans le réseau est de 0,05 mg/L puisque la qualité de l’eau brute est exceptionnelle et ils en font le suivi. Un suivi en
continu de la turbidité de l’eau brute permet de vérifier l’influence des eaux de surface sur les eaux souterraines. Il ne
semble pas y avoir de lien effectué par le gouvernement entre la qualité de l’eau brute, les mesures de protection
dans le bassin et les exigences de traitement.
L’absence de représentant du ministère de la santé à cette rencontre n’a pas permis d’en savoir plus sur leur façon
de faire appliquer le respect des recommandations canadiennes sur la qualité de l’eau potable.
Avis :
Un inspecteur du gouvernement peut émettre un avis au contrevenant s’il a des motifs raisonnables et probables
de croire qu’une infraction a eu lieu, ou se poursuit, qu’il y a des dommages possibles ou réels à l’environnement, à
la vie humaine ou à la santé et que ceux-ci sont jugés minimes. Ces avis peuvent être émis verbalement, mais
doivent être confirmés par écrits. Ils doivent contenir :
› l’article de la loi ou du règlement enfreint;
› une description de l’infraction, incluant la date (si connue) ou la période de l’infraction;
› la date de l’avis verbale;
› le délai dans lequel la conformité doit être atteinte;
› un énoncé stipulant que des actions subséquentes seront entreprises dans le cas ou la conformité n’est pas
atteinte.
B-8
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
Délais d’observation :
Décrets ministériels :
Ces décrets sont émis par écrit avec la signature du ministre et indiquent le motif, les exigences et les
dates à respecter. Ils obligent le contrevenant à exécuter une ou plusieurs des activités suivantes :
› cesser, limiter ou contrôler le débit de déversement de tout polluant, matière usée ou activité qui
n’est pas conforme au DDSPBH;
› modifier le mode de déversement de tout polluant ou matière usée;
› installer, remplacer ou modifier tout matériel ou objet destiné à contrôler, à réduire, ou à éliminer le
déversement de tout polluant ou matière usée;
› installer, remplacer ou modifier une usine d’épuration des eaux usées ou un ouvrage de réduction
d’eau afin de contrôler, de réduire, d’éliminer ou de corriger le déversement d’un polluant;
› assurer la remise en état d’un lieu contaminé.
Injonctions :
Si le décret ministériel est inefficace, le Ministre est autorisé à demander une injonction de la cour pour
faire cesser ou prévenir une infraction à la loi environnementale. Cette mesure sera entamée en
collaboration avec le ministère de la Justice.
Si toutes les autres mesures administratives ont échoué, qu’il est impossible de trouver la personne
responsable, ou que celle-ci refuse d’agir ou demande de l’aide, ou qu’il existe une menace immédiate
pour la santé des humains ou pour l’environnement, le MEGL peut entamer immédiatement des travaux
d’assainissement. Le MEGL tentera d’aviser la personne responsable de son intention d’effectuer des
travaux de nettoyage avant d’entreprendre de tels travaux. Dès qu’elle a reçu un avis, la personne
responsable ne peut entreprendre des travaux d’assainissement sans la permission du Ministre. Dès que
les travaux d’assainissement sont terminés, le MEGL peut entamer des démarches pour que la personne
responsable de la contamination rembourse les fonds publics dépensés.
Le MEGL peut également entamer une poursuite directement ou pendant que les mesures administratives
sont en vigueur contre la personne responsable dans les circonstances suivantes :
› L’incident a causé la mort ou des dommages corporels;
› Il y a des risques importants pour la santé humaine ou l’environnement;
› Le présumé contrevenant ne prend pas toutes les mesures raisonnables pour respecter les
conditions et les modalités d’un certificat, d’un permis, d’une licence, ou d’un décret ministériel;
› Une infraction est répétée, les avis ne sont pas observés ou la fiche d’observation n’est pas
satisfaisante;
B-9
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
› L’infraction est de nature intentionnelle, ou si elle n’est pas intentionnelle, le degré de négligence que cela
comporte sera examiné;
› Le présumé contrevenant fournit à un inspecteur de faux renseignements ou des renseignements
trompeurs, gêne un inspecteur dans l’exercice de ses fonctions, cache de l’information concernant une
infraction, ou touche à une substance saisie par un inspecteur;
› L’infraction résulte du défaut de prendre une mesure préventive raisonnable avant l’incident.
Avant de porter l’accusation devant la cour, l’inspecteur doit soumettre la preuve de l’infraction au procureur de la
Couronne pour qu’elle soit approuvée.
Exemple d’infractions au DDSPBH incluant le suivi stipulé dans la politique d’observation et d’exécution interne du
MEGL.
Année No. Type d’activité Action prescrite Avis Exemption Résultat / Action prise
fiscale ID
2001- 1 N/A N/A N/A N/A N/A
2002
2002- 2 Résidentielle – Délocaliser l’habitation Avis Demande Conformité au DM obtenu, DM
2003 Nouvelle habitation hors de la Zone B ou hors émis refusé rétracté. Accusation en vertu
dans la Zone B du bien-fonds s’il est de l’article 25(1)(a) de la LAE
impraticable de délocaliser rétracté.
hors de la zone B.
3 Commerciale – terrain Enlever toutes roulottes de Aucun Aucune Conformité au DM non obtenu
de camping camping avis émis demande – processus en cours
2003- 4 Résidentielle – Enlever l’habitation Avis Demande Conformité au DM non-
2004 nouvelle habitation émis refusée obtenu. Propriétaire plaidé
dans la zone B coupable en court en vertu de
l’article 25(1)(a) de la LAE et a
payé amende de $600.00
5 Agricole - Nouvelle N/A Avis Aucune Conformité au DDSPBH
opération d’élevage de émis demande
bétail et entreposage
de fumier dans la zone
B
6 Résidentielle - nouvelle Enlever l’habitation Aucun Demande Conformité au DM non obtenu
habitation dans la zone avis émis refusée – processus en cours
B
7 Forestière – coupe à Planter des arbres à 2200 Avis Aucune Conformité au DM obtenu, DM
blanc >25ha dans la tiges par hectare émis demande rétracté. Responsable de
zone C l’infraction plaidé non-
coupable en court en vertu de
l’article 25(1)(b) de la LAE et a
payé amende de $1000.00.
2004- 8 Forestière – coupe à Cesser et renoncer la Aucun Aucune Conformité au DM non obtenu
2005 blanc dans la zone B et coupe d’arbre et planter avis émis demande – processus en cours
au long des bordures des arbres conformément
de bien-fonds dans la à un plan de gestion
zone C forestier par un
professionnel ou technicien
forestier
9 Résidentielle - Délocaliser l’habitation Aucun Aucune Conformité au DM obtenu, DM
Nouvelle habitation hors de la Zone B ou hors avis émis demande rétracté.
dans la Zone B du bien-fonds s’il est
impraticable de délocaliser
hors de la zone B.
10 Industrielle – déblai Cesser le déblai d’agrégat Aucun Aucune Conformité au DM non obtenu
d’agrégat dans la zone avis émis demande – processus en cours
B
B-10
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
Julie Ferland
Direction des politiques de l’eau
21 octobre 2005
B-11
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
B-12
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
B-13
ANNEXE B - Rapport de visite au Nouveau-Brunswick
B-14
Protection de la source
ANNEXE C
C-1
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-2
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-3
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-4
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-5
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-6
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-7
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-8
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-9
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-10
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-11
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-12
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-13
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-14
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-15
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-16
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-17
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-18
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-19
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-20
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-21
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-22
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-23
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-24
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-25
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-26
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-27
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-28
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-29
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-30
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-31
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-32
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-33
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-34
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-35
Annexe C – Exemple de rapport de SWAP du Maine
C-36
Protection de la source
ANNEXE D
D-1
Annexe D – Exemple de rapport d’activités de protection du Maine (Table des matières)
D-2
Annexe D – Exemple de rapport d’activités de protection du Maine (Table des matières
D-3
Annexe D – Exemple de rapport d’activités de protection du Maine (Table des matières)
D-4
Protection de la source
ANNEXE E
E-1
Annexe E – Table des matières du rapport sur le Lac Bowker
E-2
Annexe E – Table des matières du rapport sur le Lac Bowker
E-3
Annexe E – Table des matières du rapport sur le Lac Bowker
E-4
Protection de la source
ANNEXE F
F-1
Annexe F - La protection de l’alimentation en eau dans la rivière Saint-Charles par la ville de Québec
F-2
Annexe F - La protection de l’alimentation en eau dans la rivière Saint-Charles par la ville de Québec
Ce cas nous est apparu comme le plus complet au Québec en terme de mesures de protection
accordées au bassin.
Le captage
La ville alimente 230 000 personnes avec un débit moyen de 145 000 m3/d. L’eau subit un traitement
conventionnel : coagulation, floculation, décantation assistée, filtration, désinfection.
Elle doit s’assurer de laisser passer 0,6 m3/sec. dans la rivière en étiage.
F-3
Annexe F - La protection de l’alimentation en eau dans la rivière Saint-Charles par la ville de Québec
F-4
Annexe F - La protection de l’alimentation en eau dans la rivière Saint-Charles par la ville de Québec
Turbidité
30.00
25.00
20.00
15.00 `
10.00
5.00
0.00
Colis fécaux
Figure F-3 : Coliformes fécaux à l’eau brute (de fin 2002 à début 2006)
10000
1000
100
10
1
2002-10-21
2003-01-29
2003-05-09
2003-08-17
2003-11-25
2004-03-04
2004-06-12
2004-09-20
2004-12-29
2005-04-08
2005-07-17
2005-10-25
2006-02-02
F-5
Annexe F - La protection de l’alimentation en eau dans la rivière Saint-Charles par la ville de Québec
• La Ville est propriétaire ou détient un droit d’inondation sur environ 40% des berges du Lac Saint-
Charles. Interdiction de baignade et d’embarcations motorisées (moteur à essence) sur le Lac Saint-
Charles.
• Pression pour le contrôle des goélands aux lieux d’enfouissement sanitaires de Stoneham (hors
territoire de la Ville).
• Contrôle de conformité des installations septiques sur le territoire de la Ville et sur le territoire d’autres
municipalités. Dans ce dernier cas, les installations non conformes sont rapportées aux municipalités
concernées. Noter que la Ville a développé une méthode de diagnostic. Une partie de l’ancienne ville
de Lac Saint-Charles a été dotée d’égouts.
• Vérification des rejets des stations d’épuration de Stoneham, Lac-Delage et Saint-Adolphe (en
dehors du territoire de la Ville).
•
e
Suivi de la qualité de plusieurs affluents (rivières des-Hurons, Jaune, Nelson); la 1 est en dehors du
territoire de la Ville.
• Programme de détection des raccordements croisés d’égouts autour du Lac Saint-Charles (sur le
territoire de la Ville). Sitôt que la concentration à l’égout pluvial atteint 200 UFC/100 mL, la Ville
retrace les usagers fautifs.
• Projet de marais épurateur pour les fossés les plus contaminés parmi ceux qui se drainent au Lac
Saint-Charles (territoire de la Ville). Projet réalisé en 2002, actuellement en suivi avant d’appliquer à
d’autres fossés.
• Adoption et application d’un règlement sur l’application de pesticides et d’engrais de synthèse sur
une bande riveraine de 30 m (engrais) et 300 m (pesticides). Environ 25 000 lots sont visés sur le
territoire de la Ville.
•
3
Gestion du barrage qui contrôle le niveau du lac et le débit de la rivière (obligation du 0,6 m /sec en
étiage).
• Adoption et application d’un règlement sur le contrôle intérimaire donnant les pouvoirs à la Ville de
protéger les rives de la rivière Nelson (sur le territoire de la Ville).
• Intervention auprès du MTQ pour réduire l’utilisation des sels de déglaçage sur l’autoroute 175 après
avoir démontré que les concentrations de chlorures ont doublé dans le lac.
F-6
Annexe F - La protection de l’alimentation en eau dans la rivière Saint-Charles par la ville de Québec
• La Ville collabore avec le Ministère des Ressources naturelles pour la surveillance de la vie
aquatique.
La charte de 1929
La clause 499 de cette charte est rédigée comme suit : quiconque se baigne dans un rayon de 12 km en
amont de la prise d’eau actuelle ou se lave ou nettoie quelque chose dans quelque réservoir, citerne,
étang, lac, bassin source ou fontaine d’où vient l’eau fournie à la ville ou y jette ou y met des ordures,
carcasses ou autres choses malsaines, nuisible ou offensive ou permet ou fait en sorte que quelque
canal ou égout y tombe ou y soit amené ou est cause de quelque nuisance à cette eau, est passible
pour une première infraction…….
La charte actuelle a permis l’application de la charte de 1929 à l’ensemble du territoire de la Ville. Son
article 147 prévoit de plus que : dans un règlement adopté en vertu de l’article 19 de la loi sur les
compétences municipales (chapitre C-47.1), le conseil de la ville peut régir ou prohiber, même à
l’extérieur du territoire de la ville, toute construction ou toute activité susceptible de contaminer une
source d’alimentation de l’aqueduc de la ville ou d’en affecter le débit.
Cet article couvre en principe l’ensemble du bassin de la rivière incluant la partie amont. En pratique, la
Ville préfère s’entendre avec les villes en amont et réserver une application directe comme ultime
solution.
F-7
Annexe F - La protection de l’alimentation en eau dans la rivière Saint-Charles par la ville de Québec
F-8
Protection de la source
ANNEXE G
G-1
ANNEXE G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
G-2
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Le chapitre 8, intitulé « Se protéger contre les menaces », dresse un portrait des différentes outils à
caractères légal et réglementaire que la municipalité peut employer pour protéger sa source
d’approvisionnement. Pour alléger la présentation, les références aux lois et règlements sont faites de
façon abrégée (par exemple : LAU article 113, paragraphe 16. On trouvera ci-après les textes complets
correspondants. Ils sont regroupés par source.
SECTION II
CONTENU DU SCHÉMA
Schéma d'aménagement et de développement.
5. Le schéma d'aménagement et de développement doit, à l'égard du territoire de la municipalité
régionale de comté:
G-3
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
b) indiquer la nature des nouvelles infrastructures ou des nouveaux équipements importants, autres que
ceux visés au paragraphe 7°, dont la mise en place est projetée, ainsi que l'endroit approximatif où ils
seront situés;
9° énoncer une vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social
visant à faciliter l'exercice cohérent des compétences de la municipalité régionale de comté.
1° adopter des dispositions réglementaires en vertu du paragraphe 16° ou 17° du deuxième alinéa de
l'article 113 ou du paragraphe 3° ou 4° du deuxième alinéa de l'article 115;
2° adopter, en raison de la présence actuelle ou projetée de toute voie de circulation déterminée
conformément au paragraphe 5° du premier alinéa du présent article, des dispositions réglementaires en
vertu du paragraphe 16.1° du deuxième alinéa de l'article 113 ou du paragraphe 4.1° du deuxième alinéa
de l'article 115;
3° prévoir dans les dispositions réglementaires des règles au moins aussi contraignantes que celles
établies dans le document complémentaire.
Paramètres.
Le document complémentaire d'une municipalité régionale de comté dont le territoire comprend une zone
agricole doit contenir ce qu'elle estime approprié pour donner application à l'article 79.1 de la Loi sur la
protection du territoire et des activités agricoles ( chapitre P-41.1), ainsi que des paramètres pour la
détermination, en regard des inconvénients causés par les odeurs inhérentes à certaines activités
agricoles, des distances séparatrices visées au troisième alinéa de l'article 113.
Application.
Pour l'application des paragraphes 7° et 8° du premier alinéa, est important toute infrastructure ou tout
équipement qui intéresse les citoyens et contribuables de plus d'une municipalité ou qui est mis en place
par le gouvernement, l'un de ses ministres ou un mandataire de l'État, par un organisme public ou par
une commission scolaire.
Exception.
Le schéma d'une municipalité régionale de comté dont tout ou partie du territoire est compris dans celui
d'une communauté métropolitaine n'a pas à contenir l'élément prévu au paragraphe 9° du premier alinéa.
1979, c. 51, a. 5; 1982, c. 63, a. 70; 1988, c. 84, a. 700; 1993, c. 3, a. 4; 1996, c. 26, a. 65; 1999, c. 40, a.
18; 2002, c. 68, a. 2, a. 52; 2004, c. 20, a. 1.
G-4
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
5° décrire l'organisation du transport maritime et aérien en indiquant les modalités de l'intégration, dans
le système de transport, des infrastructures et des équipements de transport maritime et aérien visés au
paragraphe 8° du premier alinéa de l'article 5 avec les infrastructures et équipements de transport
terrestre visés au paragraphe 7° de cet alinéa;
6° décrire les propositions intermunicipales d'aménagement émanant d'un groupe de municipalités;
7° indiquer toute partie du territoire qui, en vertu de l'article 30 de la Loi sur les mines ( chapitre M-13.1),
est soustraite au jalonnement, à la désignation sur carte, à la recherche minière ou à l'exploitation
minière;
8° déterminer des orientations en vue de favoriser l'aménagement durable de la forêt privée au sens de
la disposition préliminaire de la Loi sur les forêts ( chapitre F-4.1).
Ressources.
Le pouvoir prévu au paragraphe 8° du premier alinéa ne restreint pas la généralité de l'obligation prévue
à l'article 5 quant aux orientations relatives aux ressources d'autres milieux que la forêt privée.
Document complémentaire.
Le document complémentaire prévu au deuxième alinéa de l'article 5 peut:
1° obliger toute municipalité dont le territoire est compris dans celui de la municipalité régionale de comté
à adopter, pour tout ou partie de son territoire, le règlement prévu à l'article 116 ou tout règlement prévu à
l'une des sections IV et VII à XI du chapitre IV;
1.1° prévoir, à l'égard d'un immeuble qu'il décrit et qui est situé dans une zone d'inondation, pour un
usage du sol, une construction, un ouvrage ou une opération cadastrale qu'il précise, une dérogation à
une prohibition ou à une règle imposée par application des paragraphes 1° et 3° du deuxième alinéa de
l'article 5;
2° (paragraphe abrogé) ;
3° établir des règles et des critères dont doivent tenir compte, dans tout règlement de zonage, de
lotissement ou de construction ou dans tout règlement prévu à l'une des sections IV et VII à XI du
chapitre IV, les municipalités dont le territoire est compris dans celui de la municipalité régionale de
comté;
4° obliger les municipalités dont le territoire est compris dans celui de la municipalité régionale de comté
à prévoir, dans tout règlement d'urbanisme, des dispositions au moins aussi contraignantes que celles
prévues dans le document complémentaire.
Document complémentaire.
L'obligation prévue au paragraphe 1° du troisième alinéa peut être générale ou particulière. Dans le
second cas, le document complémentaire peut préciser:
1979, c. 51, a. 6; 1987, c. 64, a. 330; 1989, c. 46, a. 1; 1993, c. 3, a. 5; 1996, c. 14, a. 21; 1997, c. 93, a.
1; 1998, c. 31, a. 1; 2002, c. 68, a. 52; 2004, c. 20, a. 2.
1° d'un document indiquant les coûts approximatifs des divers équipements et infrastructures
intermunicipaux qui sont proposés dans le schéma;
G-5
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
1.1° d'un plan d'action, en vue de la mise en oeuvre du schéma, qui mentionne notamment les étapes de
cette mise en oeuvre, les municipalités, les organismes publics, les ministres et mandataires de l'État et
les autres personnes susceptibles de participer à la mise en oeuvre, les moyens prévus pour favoriser la
coordination des actions de ces participants et, dans le cas de l'aménagement ou du réaménagement
prioritaire prévu dans toute zone déterminée conformément au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 6, l'échéance prévue pour chaque étape de la mise en place des infrastructures et des
équipements projetés;
2° d'un document précisant les modalités et les conclusions de la consultation, y compris les motifs
d'accord et, le cas échéant, de désaccord exprimés par les personnes et organismes consultés.
8.1. (Abrogé).
Article 113
CHAPITRE IV
LES RÈGLEMENTS D'URBANISME D'UNE MUNICIPALITÉ
SECTION I
LE RÈGLEMENT DE ZONAGE
Contenu.
Ce règlement peut contenir des dispositions portant sur un ou plusieurs des objets suivants:
1° pour fins de réglementation, classifier les constructions et les usages et, selon un plan qui fait partie
intégrante du règlement, diviser le territoire de la municipalité en zones;
2° diviser la zone en secteurs de manière que chacun de ces secteurs serve d'unité territoriale pour
l'application des dispositions des sous-sections 1 à 2.1 de la section V qui sont relatives à l'approbation
référendaire et de manière que, dans chacun de ces secteurs, les normes d'implantation autorisées dans
la zone puissent faire l'objet d'une réglementation subsidiaire de la part du conseil, à condition cependant
que les normes quant aux usages permis soient uniformes dans tous les secteurs d'une même zone;
3° spécifier, pour chaque zone, les constructions ou les usages qui sont autorisés et ceux qui sont
prohibés, y compris les usages et édifices publics, ainsi que les densités d'occupation du sol;
3.1° pour toute zone où les seuls bâtiments partiellement ou totalement résidentiels permis sont ceux qui
comportent un nombre précis de logements, ci-après qualifiés de «principaux», prévoir que peut être
aménagé, dans un tel bâtiment et à raison de un par logement principal, un logement supplémentaire
destiné à être occupé par des personnes appartenant à une catégorie établie en vertu du présent
paragraphe; prévoir que seules de telles personnes, leur conjoint et les personnes qui sont à leur charge,
outre le propriétaire ou l'occupant du logement principal, peuvent occuper le logement supplémentaire;
établir des catégories parmi les bâtiments visés au présent paragraphe ou parmi les personnes qui ont,
G-6
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
ou ont eu, un lien de parenté ou d'alliance, y compris par l'intermédiaire d'un conjoint de fait, avec le
propriétaire ou l'occupant du logement principal; prévoir que le droit d'aménager un logement
supplémentaire s'applique à l'égard d'une ou plus d'une catégorie de bâtiments; prévoir les conditions
auxquelles est soumis l'aménagement ou l'occupation du logement supplémentaire, lesquelles peuvent
varier d'une catégorie de bâtiments à l'autre;
3.2° prescrire par zone, lorsque l'exploitation d'une entreprise est permise à l'intérieur des résidences, le
nombre maximal de personnes habitant ailleurs que dans une résidence qui peuvent travailler dans celle-
ci en raison de l'exploitation de cette entreprise;
4° spécifier par zone l'espace qui doit être laissé libre, soit entre les constructions et les usages
différents, soit entre les constructions ou entre les usages différents, que ces constructions ou ces
usages soient regroupés ou non et que ceux-ci soient situés dans une même zone ou dans des zones
contiguës; prévoir, le cas échéant, l'utilisation et l'aménagement de cet espace libre;
4.1° sans restreindre la portée des autres paragraphes, prévoir, par zone ou groupe de zones contiguës,
le nombre maximal d'endroits destinés à des usages identiques ou similaires, y compris dans un même
immeuble, la distance minimale qui doit séparer de tels endroits ou la superficie maximale de plancher ou
de terrain qui peut être destinée à de tels usages, une règle ainsi prévue ne pouvant toutefois viser, en ce
qui concerne les activités agricoles au sens de la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles ( chapitre P-41.1) dans une zone agricole établie en vertu de cette loi, que les élevages porcins;
5° spécifier, pour chaque zone ou secteur de zone, les dimensions et le volume des constructions, l'aire
des planchers et la superficie des constructions au sol; la superficie totale de plancher d'un bâtiment par
rapport à la superficie totale du lot; la longueur, la largeur et la superficie des espaces qui doivent être
laissés libres entre les constructions sur un même terrain, l'utilisation et l'aménagement de ces espaces
libres; l'espace qui doit être laissé libre entre les constructions et les lignes de rues et les lignes de
terrains; le recul des bâtiments par rapport à la hauteur;
5.1° régir, par zone ou secteur de zone, l'architecture, la symétrie et l'apparence extérieure des
constructions, le mode de groupement d'un ensemble de constructions sur un terrain et les matériaux de
revêtement des constructions;
6° spécifier, pour chaque zone, la proportion du terrain qui peut être occupée par une construction ou un
usage;
7° dans le cas d'une municipalité dont le territoire est situé près de la frontière entre le Québec et les
États-Unis d'Amérique, interdire la construction de bâtiments à moins de trois mètres de distance de cette
frontière;
8° définir le niveau d'un terrain par rapport aux voies de circulation;
9° déterminer et régir l'endroit où doit se faire l'accès des véhicules au terrain;
10° prescrire, pour chaque zone ou chaque usage ou combinaison d'usages, l'espace qui sur les lots doit
être réservé et aménagé pour le stationnement ou pour le chargement ou le déchargement des véhicules
ou pour le stationnement des véhicules utilisés par les personnes handicapées au sens de la Loi
assurant l'exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire,
professionnelle et sociale ( chapitre E-20.1) se servant de fauteuils roulants et la manière d'aménager cet
espace; établir des normes de stationnement à l'intérieur ou à l'extérieur des édifices;
10.1° prévoir que le conseil peut exempter de l'obligation de fournir et de maintenir des unités de
stationnement toute personne qui en fait la demande moyennant le paiement d'une somme déterminée
conformément à des règles de calcul pouvant varier selon les catégories d'unités ou selon les usages et
que le produit de ce paiement ne peut servir qu'à l'achat ou à l'aménagement d'immeubles servant au
stationnement;
11° régir ou restreindre, par zone, la division ou la subdivision d'un logement;
12° régir ou restreindre, par zone, l'excavation du sol, le déplacement d'humus, la plantation et l'abattage
d'arbres et tous travaux de déblai ou de remblai; obliger tout propriétaire à garnir son terrain de gazon,
d'arbustes ou d'arbres;
12.1° régir ou restreindre la plantation ou l'abattage d'arbres afin d'assurer la protection du couvert
forestier et de favoriser l'aménagement durable de la forêt privée;
13° régir ou restreindre, par zone, le déplacement, l'usage, la réparation ou la démolition d'une
construction; exiger, en cas de déplacement d'une construction, le dépôt en garantie d'un montant estimé
provisoirement suffisant en vue d'assurer la réparation du préjudice pouvant éventuellement être causé à
la municipalité en raison de ce déplacement;
G-7
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
14° régir, par zone, la construction, l'installation, le maintien, la modification et l'entretien de toute affiche,
panneau-réclame ou enseigne déjà érigé ou qui le sera à l'avenir;
14.1° régir ou restreindre par zone l'installation, l'entretien, le nombre et la hauteur des antennes de
télécommunication et autres dispositifs semblables;
14.2° régir ou restreindre par zone la construction, l'installation, la modification, l'entretien et le maintien
d'auvents;
15° régir ou restreindre par zone l'emplacement, l'implantation, la hauteur et l'entretien des clôtures, des
murets, des haies, des arbustes et des arbres;
15.1° obliger tout propriétaire à clôturer son terrain;
16° régir ou prohiber tous les usages du sol, constructions ou ouvrages, ou certains d'entre eux, compte
tenu, soit de la topographie du terrain, soit de la proximité d'un cours d'eau ou d'un lac, soit des dangers
d'inondation, d'éboulis, de glissement de terrain ou d'autres cataclysmes, soit de tout autre facteur propre
à la nature des lieux qui peut être pris en considération pour des raisons de sécurité publique ou de
protection environnementale des rives, du littoral ou des plaines inondables; prévoir, à l'égard d'un
immeuble qu'il décrit et qui est situé dans une zone d'inondation où s'applique une prohibition ou une
règle édictée en vertu du présent paragraphe, une dérogation à cette prohibition ou règle pour un usage
du sol, une construction ou un ouvrage qu'il précise;
16.1° régir ou prohiber tous les usages du sol, constructions ou ouvrages, ou certains d'entre eux,
compte tenu de la proximité d'un lieu où la présence ou l'exercice, actuel ou projeté, d'un immeuble ou
d'une activité fait en sorte que l'occupation du sol est soumise à des contraintes majeures pour des
raisons de sécurité publique, de santé publique ou de bien-être général;
17° régir l'emplacement et l'implantation des maisons mobiles et des roulottes;
18° régir, par zone ou pour l'ensemble du territoire, les constructions et les usages dérogatoires protégés
par les droits acquis:
a) en exigeant que cesse un usage dérogatoire protégé par droits acquis si cet usage a été abandonné,
a cessé ou a été interrompu pour une période de temps qu'il définit et qui doit être raisonnable compte
tenu de la nature de l'usage mais qui dans aucun cas ne doit être inférieure à six mois;
b) en stipulant qu'un usage ou construction dérogatoire protégé par droits acquis ne peut être remplacé
par un autre usage ou construction dérogatoire;
c) en interdisant l'extension ou la modification d'un usage ou une construction dérogatoire protégé par
droits acquis ou en établissant les conditions en vertu desquelles un usage ou une construction
dérogatoire protégé par droits acquis peut être étendu ou modifié;
19° régir, par zone, les conditions particulières d'implantation applicables aux constructions et usages
sur les lots dérogatoires au règlement de lotissement et protégés par des droits acquis;
20° permettre, par zone, des groupes de constructions et d'usages d'une classification déterminée et
prévoir les dispositions spécifiques applicables;
21° à l'intérieur de certaines zones où les usages résidentiels et non résidentiels sont permis, régir,
restreindre ou prohiber le changement d'un usage résidentiel à un usage non résidentiel autrement
permis dans la zone;
22° déterminer, par zone, les usages permis dans toute partie d'une construction.
1° l'espace qui, à toute autre fin que celles susmentionnées, doit être laissé libre entre les constructions
ou entre les usages différents sur des lots adjacents situés dans des zones contiguës, ainsi que
l'utilisation et l'aménagement de cet espace;
2° l'espace qui, pour l'une des fins susmentionnées, doit être laissé libre entre les lieux où sont
épandues des déjections animales et les constructions ou usages autres qu'agricoles.
G-8
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Règles variables.
Pour l'application du paragraphe 12.1° du deuxième alinéa, le règlement de zonage peut établir des
règles qui varient selon les parties de territoire qu'il détermine.
Règlement de zonage.
Pour l'application du paragraphe 16° ou 16.1° du deuxième alinéa, le règlement de zonage peut, de façon
particulière, diviser le territoire de la municipalité, établir des catégories d'usages, de constructions ou
d'ouvrages à prohiber ou à régir et établir des catégories d'immeubles, d'activités ou d'autres facteurs
justifiant, selon le paragraphe visé, une telle prohibition ou réglementation. Il peut alors décréter des
prohibitions ou des règles qui varient selon les parties de territoire, selon les premières catégories, selon
les secondes catégories ou selon toute combinaison de plusieurs de ces critères de distinction. Le
règlement peut, aux fins de permettre la détermination du territoire où s'applique une prohibition ou une
règle à proximité d'une source de contraintes, faire appel à la mesure du degré des effets nocifs ou
indésirables produits par la source.
Droit acquis.
Pour l'application du paragraphe 18° du deuxième alinéa, le règlement peut établir des catégories de
constructions et d'usages dérogatoires protégés par des droits acquis et décréter des règles qui varient
selon les catégories.
1979, c. 51, a. 113; 1982, c. 2, a. 75; 1985, c. 27, a. 4; 1987, c. 53, a. 3; 1987, c. 57, a. 672; 1987, c. 102,
a. 21; 1993, c. 3, a. 54; 1996, c. 25, a. 54; 1996, c. 26, a. 67; 1997, c. 93, a. 23; 1998, c. 31, a. 4; 1999, c.
40, a. 18; 1999, c. 90, a. 1; 2002, c. 37, a. 21; 2002, c. 6, a. 82; 2002, c. 77, a. 4; 2004, c. 20, a. 7; 2004,
c. 31, a. 71; 2005, c. 6, a. 132; 2006, c. 31, a. 1.
SECTION VII
LES PLANS D'AMÉNAGEMENT D'ENSEMBLE
Production d'un plan d'aménagement.
145.9. Le conseil d'une municipalité dotée d'un comité consultatif d'urbanisme peut adopter un règlement
qui lui permet d'exiger dans une zone, lors d'une demande de modification des règlements d'urbanisme,
la production d'un plan d'aménagement de l'ensemble de cette zone.
Contenu du règlement.
145.10. Le règlement prévu à l'article 145.9 doit:
1° indiquer la zone à l'égard de laquelle une modification des règlements d'urbanisme est assujettie à la
production d'un plan d'aménagement d'ensemble;
2° spécifier, pour cette zone, les usages et les densités d'occupation du sol applicables à un plan
d'aménagement d'ensemble;
3° établir la procédure relative à une demande de modification des règlements d'urbanisme lorsque la
présentation d'un plan d'aménagement d'ensemble est requise;
4° prescrire les éléments qu'un plan d'aménagement d'ensemble doit représenter et les documents qui
doivent l'accompagner;
5° déterminer les critères suivant lesquels est faite l'évaluation d'un plan d'aménagement d'ensemble.
G-9
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
1987, c. 53, a. 4.
145.11. (Abrogé).
Approbation ou refus.
145.12. Le conseil d'une municipalité qui a adopté un règlement visé à l'article 145.9 doit, après
consultation du comité consultatif d'urbanisme, approuver ou refuser par résolution un plan
d'aménagement d'ensemble qui lui est présenté conformément à la présente section.
1° prennent à leur charge le coût de certains éléments du plan, notamment des infrastructures et des
équipements;
2° réalisent le plan dans le délai qu'il impartit;
3° fournissent les garanties financières qu'il détermine.
1987, c. 53, a. 4.
Règlement d'urbanisme.
Le conseil peut, lorsqu'il remplace un règlement d'urbanisme, inclure le plan d'aménagement d'ensemble
dans le règlement édicté en remplacement, au lieu d'effectuer l'inclusion par modification.
G-10
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
CHAPITRE V
ENVIRONNEMENT
SECTION I
GÉNÉRALITÉS
Règlements.
19. Toute municipalité locale peut adopter des règlements en matière d'environnement.
2005, c. 6, a. 19.
SECTION II
ALIMENTATION EN EAU, ÉGOUT ET ASSAINISSEMENT DES EAUX
§ 1. — Généralités
2005, c. 6, a. 21.
Exploitation.
22. Toute municipalité locale peut, pour une durée maximale de 25 ans, confier à une personne
l'exploitation de son système d'aqueduc ou d'égout ou de ses autres ouvrages d'alimentation en eau ou
d'assainissement des eaux.
Approbation de la résolution.
La résolution autorisant la conclusion du contrat prévu au premier alinéa doit être soumise à l'approbation
des personnes habiles à voter et du gouvernement.
Ententes.
23. Toute municipalité locale peut, malgré sa réglementation en matière d'alimentation en eau, établir
des ententes avec une personne dont les activités exigent une consommation en eau hors de l'ordinaire.
G-11
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
2005, c. 6, a. 23.
2005, c. 6, a. 24.
Installations.
25. Toute municipalité locale peut, aux frais du propriétaire, installer des conduites privées, des entrées
d'eau ou d'égout et effectuer le raccordement de conduites privées aux conduites publiques.
2005, c. 6, a. 25.
Compétence.
26. Toute municipalité locale peut, à l'extérieur de son territoire, exercer sa compétence en matière
d'alimentation en eau et d'égout afin de desservir son territoire.
Application.
Les règlements adoptés en vertu de l'article 19 s'appliquent au propriétaire ou à l'occupant d'un immeuble
desservi par la municipalité hors de son territoire en vertu d'une entente intermunicipale.
2005, c. 6, a. 26.
§ 2. — Alimentation en eau
Suspension du service.
27. La municipalité peut suspendre le service de l'eau dans les seuls cas suivants:
1° lorsqu'une personne utilise l'eau de façon abusive ou si les installations qu'elle contrôle sont la cause
d'un gaspillage ou d'une détérioration de la qualité de cette eau, et que, à l'expiration d'un délai de 10
jours après la transmission par la municipalité d'un avis dénonçant le problème, indiquant les mesures
correctives à prendre et informant la personne de la suspension de service qu'elle peut subir, elle a omis
de prendre les mesures exigées. La suspension dure tant que ces mesures n'ont pas été prises;
2° lorsqu'une personne refuse de recevoir les employés de la municipalité chargés de s'assurer du bon
fonctionnement du système d'alimentation en eau ou de l'application d'un règlement adopté en vertu
d'une disposition du présent chapitre. Le service est suspendu tant que dure ce refus;
3° lorsqu'une personne exploite une entreprise et omet de remédier à son défaut de payer pour ce
service dans les 30 jours d'un avis que lui a transmis la municipalité à cette fin.
Somme exigée.
La somme exigée pour le service de l'eau, sauf dans la mesure où elle est liée à la consommation réelle,
demeure payable pour la période où le service est suspendu en vertu du premier alinéa.
2005, c. 6, a. 27.
Acquittement du montant.
Nul ne peut refuser, en raison de l'insuffisance de l'eau, d'acquitter le montant payable en vertu de la
tarification pour l'usage de l'eau.
2005, c. 6, a. 28.
G-12
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
CHAPITRE III
COMPÉTENCES EXCLUSIVES D'UNE MUNICIPALITÉ RÉGIONALE DE COMTÉ
SECTION I
COURS D'EAU ET LACS
§ 1. — Cours d'eau
Compétence.
103. Toute municipalité régionale de comté a compétence à l'égard des cours d'eau à débit régulier ou
intermittent, y compris ceux qui ont été créés ou modifiés par une intervention humaine, à l'exception:
1° de tout cours d'eau ou portion de cours d'eau que le gouvernement détermine, après consultation du
ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, par décret qui entre en vigueur à la
date de sa publication à la Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure qui y est indiquée;
2° d'un fossé de voie publique ou privée;
3° d'un fossé mitoyen au sens de l'article 1002 du Code civil;
4° d'un fossé de drainage qui satisfait aux exigences suivantes:
Compétence.
La portion d'un cours d'eau qui sert de fossé demeure de la compétence de la municipalité régionale de
comté.
2005, c. 6, a. 104.
2005, c. 6, a. 105.
G-13
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Réalisation de travaux.
106. Toute municipalité régionale de comté peut réaliser des travaux permettant la création,
l'aménagement ou l'entretien d'un cours d'eau. Ces travaux peuvent être exécutés dans le lit, sur les rives
et les terrains en bordure de celles-ci.
2005, c. 6, a. 106.
Permission d'accès.
107. Le propriétaire ou l'occupant d'un terrain doit permettre aux employés ou représentants de la
municipalité régionale de comté l'accès au cours d'eau pour les inspections nécessaires à l'exercice de
leurs fonctions. Il doit également permettre l'accès de la machinerie et des équipements requis afin de
réaliser des travaux.
Préavis de 48 heures.
Avant d'effectuer des travaux, une municipalité régionale de comté doit notifier au propriétaire ou à
l'occupant son intention de circuler sur son terrain au moyen d'un préavis d'au moins 48 heures, à moins
que l'urgence de remédier à la situation ne l'en empêche.
Disposition applicable.
L'article 107 s'applique, compte tenu des adaptations nécessaires, à toute municipalité locale et aux
employés ou représentants de cette dernière à qui est confiée une fonction en vertu du premier alinéa.
2005, c. 6, a. 108.
Compétence commune.
109. Un cours d'eau qui relie ou sépare le territoire de plusieurs municipalités régionales de comté est de
la compétence commune de celles-ci. Cette compétence commune s'exerce, au choix des municipalités
régionales de comté concernées, dans le cadre d'une entente ou par l'intermédiaire d'un bureau des
délégués. À défaut d'entente sur le mode d'exercice de cette compétence commune dans les 60 jours de
la transmission d'un avis à cette fin par une municipalité régionale de comté aux autres municipalités
régionales de comté concernées, cette compétence est exercée par l'intermédiaire du bureau des
délégués.
2005, c. 6, a. 109.
§ 2. — Lacs
G-14
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Niveau d'eau.
110. Toute municipalité régionale de comté peut, dans un lac, réaliser des travaux de régularisation du
niveau de l'eau ou d'aménagement du lit.
Dispositions applicables.
Les articles 107 et 108 s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires.
2005, c. 6, a. 110.
G-15
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Articles 25 à 29
SECTION III
CONSERVATION DU MILIEU FORESTIER
Normes.
25. Le titulaire d'un permis d'intervention doit se conformer aux normes d'intervention forestière
applicables à ses activités d'aménagement forestier, que celles-ci soient prescrites par règlement du
gouvernement ou que leur application soit imposée par le ministre en vertu de l'article 25.2.
Objet.
Ces normes ont pour objet d'assurer:
1986, c. 108, a. 25; 1987, c. 23, a. 93; 1999, c. 40, a. 140; 2001, c. 6, a. 21.
Ordonnance motivée.
Cette ordonnance doit être motivée et prend effet à la date de sa signification. Lorsque la personne visée
par l'ordonnance est un bénéficiaire de contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier ou de
contrat d'aménagement forestier, copie de cette ordonnance doit être transmise à tous les bénéficiaires
de contrats exerçant leurs activités dans la même unité d'aménagement que la personne visée par
l'ordonnance.
Injonction.
Dans le cas où une personne visée par une ordonnance refuse ou néglige d'y donner suite, le ministre
peut, en outre de tout autre recours, s'adresser à la Cour supérieure pour obtenir une injonction
ordonnant à la personne de se conformer à l'ordonnance.
Normes différentes.
25.2. Au moment où il approuve ou arrête un plan général d'aménagement forestier, un plan
d'intervention ou une modification d'un plan, le ministre peut, pour tout ou partie de l'unité
d'aménagement ou de l'unité territoriale concernée, imposer aux titulaires de permis d'intervention soumis
au plan l'application de normes d'intervention forestière différentes de celles prescrites par règlement du
gouvernement, lorsque ces dernières ne permettent pas de protéger adéquatement l'ensemble des
ressources de cette unité en raison des caractéristiques du milieu propres à celle-ci et de la nature du
projet qu'on entend y réaliser.
G-16
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Normes différentes.
Le ministre peut pareillement imposer l'application de normes d'intervention forestière différentes, à la
demande d'une communauté autochtone ou de sa propre initiative après consultation d'une telle
communauté, en vue de faciliter la conciliation des activités d'aménagement forestier avec les activités de
cette communauté exercées à des fins alimentaires, rituelles ou sociales.
Définition au plan
Le ministre définit au plan les normes d'intervention forestière qu'il impose et précise les endroits où elles
sont applicables et, le cas échéant, les normes réglementaires faisant l'objet de la substitution.
Consultations.
Avant d'imposer l'application de normes, le ministre consulte les autres ministres concernés.
Modification ou révocation.
25.2.1. Le ministre peut modifier ou révoquer une décision rendue en application de l'article 25.2 et, à
cette fin, modifier le plan en cause dans les cas suivants:
Consultations et observations.
Avant de prendre sa décision, le ministre consulte les autres ministres et, le cas échéant, les
communautés autochtones concernés. Il doit également informer de son intention les titulaires de permis
d'intervention soumis au plan et leur donner l'occasion de présenter leurs observations.
2001, c. 6, a. 23.
Indication au plan.
Le plan doit indiquer à quelles normes réglementaires on entend déroger et préciser en quoi consistent
les mesures de substitution, les endroits où elles sont applicables, les résultats qu'elles visent et les
mécanismes prévus pour assurer leur application.
Consultations.
Avant d'accorder son autorisation, le ministre consulte les autres ministres concernés.
Aucune contravention.
Nul ne contrevient aux dispositions réglementaires indiquées dans le plan général approuvé par le
ministre s'il se conforme aux dispositions correspondantes du plan.
Modification ou révocation.
25.3.1. Le ministre peut modifier ou révoquer une autorisation donnée en application de l'article 25.3 et,
à cette fin, modifier le plan général dans les cas suivants:
G-17
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
1° le ministre constate que tout ou partie des mesures de substitution n'atteignent pas les résultats
précisés au plan;
2° les normes réglementaires ont été modifiées.
Consultations et observations.
Avant de prendre sa décision, le ministre consulte les autres ministres concernés. Il doit également
informer de son intention les titulaires de permis d'intervention soumis au plan et leur donner l'occasion
de présenter leurs observations.
2001, c. 6, a. 23.
25.4. (Abrogé).
1993, c. 55, a. 8; 1995, c. 37, a. 2; 1999, c. 36, a. 160; 2001, c. 6, a. 24; 2004, c. 11, a. 71.
Mesurage.
26. Le titulaire d'un permis d'intervention doit effectuer le mesurage des bois qu'il récolte dans les forêts
du domaine de l'État selon les normes déterminées par le gouvernement par voie réglementaire. Le choix
par le titulaire de l'une des méthodes de mesurage déterminées par règlement du gouvernement est
soumis à l'approbation du ministre.
Instructions de mesurage.
Le titulaire du permis d'intervention doit respecter les instructions de mesurage fournies par le ministre et
afférentes à la méthode de mesurage choisie.
Contrôle et vérification.
26.0.1. Tout employé du ministère désigné par le ministre pour vérifier l'application des normes relatives
au mesurage des bois récoltés dans les forêts du domaine de l'État prévues à la présente loi ou édictées
en vertu de celle-ci peut, dans l'exercice de ses fonctions, intercepter sur un chemin en milieu forestier un
véhicule routier servant au transport des bois et exiger du conducteur de ce véhicule qu'il l'immobilise afin
de procéder au contrôle et à la vérification des documents relatifs au transport des bois que ce dernier
est tenu d'avoir en sa possession. À cette fin, cet employé peut:
Conformité.
Le conducteur du véhicule ou toute autre personne l'accompagnant, le cas échéant, doit se conformer
sans délai aux exigences le concernant.
2004, c. 6, a. 1.
Identification.
26.0.2. Sur demande, la personne désignée par le ministre s'identifie et exhibe un certificat signé par le
ministre attestant sa qualité.
2004, c. 6, a. 1.
G-18
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Exigences.
Le tiers doit se conformer à ces exigences.
Interdiction.
27. Nul ne peut passer avec une machine servant à une activité d'aménagement forestier dans la lisière
boisée de 20 mètres établie par voie réglementaire par le gouvernement pour la protection des rives des
lacs et des cours d'eau, sauf s'il est autorisé à le faire en vertu de la présente loi pour la construction d'un
chemin ou la mise en place d'infrastructures.
Interdiction.
28. Nul ne peut passer avec une machine servant à une activité d'aménagement forestier sur le lit d'un
lac ou d'un cours d'eau, sauf:
Rivière à saumon.
28.2. Nul ne peut exercer une activité d'aménagement forestier dans une zone de 60 mètres de largeur
de chaque côté d'une rivière ou partie de rivière identifiée comme rivière à saumon par le ministre, sans
obtenir au préalable une autorisation spéciale du ministre à cette fin.
Barrages.
Dans le cas de terrains immergés par suite de construction de barrages, cette zone commence à la limite
du terrain où les arbres ont péri en conséquence de l'immersion.
1986, c. 108, a. 207; 1988, c. 73, a. 67; 1993, c. 55, a. 37; 1994, c. 17, a. 76; 1999, c. 36, a. 159; 2004, c.
11, a. 72.
G-19
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
Méthodes de traitements.
Le manuel décrit également les méthodes qu'il entend appliquer pour mesurer les effets réels des
traitements et les comparer avec les prévisions inscrites dans les différents plans d'aménagement.
Modes de vérification.
De plus, le manuel décrit les modes de vérification par échantillonnage des traitements sylvicoles réalisés
en vue d'atteindre les rendements annuels et les objectifs de protection ou de mise en valeur du milieu
forestier assignés par le ministre à un territoire donné, notamment les objectifs de conservation de la
diversité biologique.
Dispositions particulières.
Pour le territoire visé à l'article 95.7 de la présente loi, la méthode et les hypothèses servant au calcul de
possibilités annuelles de coupe à rendement soutenu, décrites au manuel, doivent être élaborées en
prenant en considération les dispositions particulières à la région de la Baie James prévues à la section
IV du chapitre III du présent titre.
G-20
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
G-21
Annexe G – Texte des articles de lois et règlements cités dans le chapitre 8
CHAPITRE III
NORMES D'AMÉNAGEMENT DES INSTALLATIONS D'ÉLEVAGE ET DE
STOCKAGE, D'ÉPANDAGE ET DE TRAITEMENT DES DÉJECTIONS ANIMALES
SECTION I
NORMES DE LOCALISATION
6. Il est interdit d'ériger, d'aménager ou d'agrandir une installation d'élevage ou un ouvrage de stockage
dans un cours d'eau, un lac, un marécage, un marais naturel ou un étang et dans l'espace de 15 m de
chaque côté ou autour de ceux-ci, mesuré à partir de la ligne des hautes eaux, s'il y a lieu.
Le premier alinéa s'applique aux sections de cours d'eau dont l'aire totale d'écoulement (largeur moyenne
multipliée par la hauteur moyenne) est supérieure à 2 m 2.
Le présent article ne vise toutefois pas les étangs réservés uniquement à la lutte contre les incendies ou
à l'irrigation des cultures.
D. 695-2002, a. 6.
G-22
Protection de la source
ANNEXE H
H-1
Annexe H – Les zones de protection
H-2
Annexe H – Les zones de protection
Introduction
Au vu des pratiques des USA et de l’Ontario, il est clair qu’une réflexion sur la définition des zones est
nécessaire au Québec, dans un premier temps, pour les systèmes profitant de l’article 5 du RQEP et,
ultimement pour les autres systèmes aussi.. Cette annexe se propose de regrouper les éléments
nécessaires à une telle réflexion.
• Définir une première série de zones dont l’objectif est d’inventorier les menaces. Les zones les plus
proches font l’objet d’une recherche d’information plus détaillée car les impacts sur la qualité de l’eau
à la prise d’eau risquent d’être plus intenses. À l’inverse, les zones plus éloignées font l’objet d’une
recherche d’information plus globale, d’une part parce que les impacts vont être « dilués » et d’autre
part parce que la tâche risquerait d’être excessive;
• Utiliser les informations obtenues à l’étape précédente pour définir la protection requise et
éventuellement délimiter des zones où l’on appliquera des mesures spécifiques de protection
(exemple : aucun contact humain avec l’eau).
Les expériences documentées les plus intéressantes pour les systèmes exemptés sont celles du Maine
et de l’Ontario.
Le Maine
Le Source Water Assessment Program (SWAP) vise à aider les services des eaux à protéger la qualité
de leur source d’alimentation en eau de surface en identifiant les menaces potentielles à la qualité de
l’eau.
Deux facteurs sont considérés, la localisation de la menace par rapport à la prise d’eau et la nature de la
menace potentielle. Pour une prise d’eau dans un lac, la recherche de menaces potentielles est
appliquée selon 3 zones :
• La zone de la prise d’eau définie par un rayon de 1000 pi (environ 300 m) autour de la prise d’eau.
On y cible plus particulièrement les pathogènes et les activités anthropiques;
• La zone des 250 pi (environ 75 m) autour du lac. On y cible plus particulièrement les sources
diffuses;
• Le reste du bassin. On notera que le Maine a développé la notion de bassins direct et indirect. On
qualifie de bassin direct du lac, celui couvert par des affluents qui ne comprennent pas eux-mêmes
de lac. Si un affluent comprend lui-même un lac, alors le bassin de cet affluent sera considéré
comme un bassin indirect du lac où le système s’alimente. Sur le bassin direct, on cible plus
particulièrement les contaminants chimiques et les sources diffuses.
L’Ontario
Dans son guide, l’Ontario défini des IPZ (Intake Protection Zones) dans le but de faire l’inventaire des
menaces et d’appliquer une cote de vulnérabilité. Plusieurs situations sont identifiées : les Grands Lacs,
les canaux de jonction entre les Grands Lacs, les cours d’eau intérieurs et les lacs intérieurs.
H-3
Annexe H – Les zones de protection
IPZ-1 : Elle a un rayon de 1 km incluant les berges. Elle suit une logique d’impacts directs pour lesquels
la dilution peut être très réduite;
IPZ-2 : Elle est définie par un temps de parcours de 2 heures dans les pires conditions. Ce temps
correspond au délai entre une contamination et la réaction de l’usine de traitement d’eau.
IPZ-1 : C’est une zone définie par un demi cercle vers l’amont d’un rayon minimum de 200 m qui se
poursuit sur les terrains riverains. Une provision de 10 m est prise vers l’aval. Le rayon peut être
augmenté, par exemple si une route se trouve tout près de la zone;
IPZ-2 : La définition est la même que pour les Grands Lacs à savoir un temps de parcours de 2 heures
en crue. Les terrains riverains et les cours d’eau intermittents sont aussi compris;
NOTRE ANALYSE
L’approche du Maine pour les projets visés par une exemption présente l’avantage d’une définition facile
à appliquer. La définition de la 2e zone de l’Ontario est séduisante de par le lien qu’elle fait avec
l’hydrodynamique locale. Nous avons cherché à évaluer les difficultés d’application d’une part pour les
cas d’exemption mais aussi en se posant la question pour les autres cas.
H-4
Annexe H – Les zones de protection
Pour les lacs, les vents constituent le facteur qui influence le plus les courants surtout en surface.
• Courant de surface
Les courants induits suivent approximativement la même direction que le vent. Leur vitesse est
estimée à environ 2 à 3 % de celle du vent. À titre d’exemple, un vent de 15 km/h engendre un
courant de 300 à 450 m/h. La lame d’eau ainsi entraînée est de l’ordre de 2 m (communication
personnelle avec André Thibault du MDDEP).
• Courant de fond
Dans les lacs relativement profonds (5 à 10 m et plus), le mouvement de surface engendré par le
vent amorce en retour un mouvement de fond globalement inverse. Ce phénomène est désigné sous
le nom de seiche. Il s’y joint une augmentation du niveau de l’eau sur la rive qui reçoit le vent et une
baisse du niveau de l’eau sur la rive d’où part le vent. La bathymétrie locale influence par contre la
direction et l’intensité des courants de fond. Monsieur Thibault du MDDEP a consulté monsieur
Michel Leclerc de l’INRS-ETE qui a mentionné qu’a titre de règle du pouce, on peut considérer que
l’intensité du courant de fond est de l’ordre de 20% de celle du courant de surface.
Dans les lacs peu profonds, l’épaisseur de la lame d’eau entraînée empêche la formation du courant
inverse en profondeur. Le courant de retour reste en surface sur les rives du lac.
• Estimer et mesurer
L’information présentée ci-avant permet une estimation d’un niveau de précision acceptable du
courant de surface dans la plupart des cas à condition de disposer de :
o Données sur les vents (direction et force);
o Un minimum de données de bathymétrie.
Pour les courants de fond la règle du pouce constitue une base. Notons qu’il existe maintenant des
équipements de mesure et d’enregistrement de courant de fond faciles à utiliser.
B L’influence amont-aval
Il existe un courant naturel correspondant au drainage de l’amont vers l’aval. En première approche, on
peut l’estimer à partir des débits des affluents et du volume du lac. Cependant, dans la grande majorité
des lacs visés par l’exemption (temps de renouvellement > 1 an), ce courant est faible et inférieur à celui
induit par le vent.
C L’influence de la stratification
La stratification des lacs profonds protège les couches les plus en rpofondeur de l’influence des couches
de surface. Ainsi une contamination de surface pourra difficilement se propager au fond. À l’inverse une
contamination dont l’origine se trouve au fond se déplacera essentiellement à l’horizontale sauf si le
contaminant est associé à une densité significativement plus faible que celle de l’eau à 4oC.
Lors du retournement, ce phénomène disparaît et la prise d’eau en profondeur peut être affectée par une
contamination de surface. La situation a d’ailleurs été rencontrée sur l’un des lacs du Maine que nous
avons documenté.
Les prises d’eau à faible profondeur ne bénéficient pas de la protection et sont de plus exposées aux
perturbations découlant de l’effet des vagues.
H-5
Annexe H – Les zones de protection
Suite à ces constats, nos recommandations pour les lacs des systèmes exemptés sont les
suivantes :
• L’approche du Maine avec les 3 zones nous apparaît intéressante et nous la retiendrons.
• La compréhension des courants et de la stratification est essentielle pour fixer ou revoir la localisation
de la prise d’eau. Elle aide aussi à définir la zone rapprochée dont l’influence sur la prise d’eau est la
plus sensible qui fera l’objet d’une protection particulière.
• Nous proposons que ce travail fasse partie de tout dossier d’exemption. Un premier travail se fera à
partir d’informations disponibles quitte à préciser si, dans un second temps, des mesures locales sont
requises (courant de fond par exemple).
• Si l’on compare les définitions du Maine et de l’Ontario de la zone rapprochée on note que :
o Si l’on considère un vent de 20 km/h le courant de surface est de l’ordre 500 m/h et celui en
profondeur de 100 m/h;
o Une zone définie par un temps de parcours de 2 heures représente ainsi 1000 m (ou 3300 pi) en
surface et 200 m (ou 660 pi) en profondeur.
• En fonction de ces résultats, nous recommandons un rayon de 1000 m pour la zone rapprochée de
connaissance.
L’application des 3 zones ontariennes est intéressante. On notera que l’influence des courants de type
amont-aval est importante. Des valeurs typiques de ces courants sont de l’ordre de 0,2 à 1,0 m/s soit 720
à 3600 m/h. Dans la majorité des cours d’eau québécois, les données nécessaires pour estimer ces
vitesses sont disponibles. Les connaissances requises pour estimer les panaches et la dilution aussi
(source Jean-François Cyr du MDDEP).
Notons qu’une zone définie par un temps de parcours de 2 heures pourrait ainsi atteindre plus de 7 km.
Il s’agit d’un lac d’une superficie de 11000 ha. Le District a implanté une zone d’exclusion (navigation et
contact avec l’eau) d’un rayon de 3000 pi (900 m) sur l’eau. La zone est balisée et patrouillée. De plus,
tout contact est interdit dans un rayon de 2 miles (environ 3,3 km). Cette dernière zone couvre ainsi
environ 7% de la superficie du lac. Elle se situe dans la baie ou le District est propriétaire de la quasi-
totalité des lots riverains. Selon l’information communiquée au moment d’aller sous presse, le PWD a fait
ressortir la présence de CF près des plages situées à l’extérieur de la zone d’exclusion et une
décroissance suffisante dans la zone d’exclusion pour permettre de respecter les critères d’exclusion à
l’eau brute.
H-6
Annexe H – Les zones de protection
Lake Auburn
Lac de 850 ha; la partie du sud (4000 pi) du lac est une zone d’exclusion balisée et patrouillée;
interdiction de baignade et de pêche sur la glace sur l’ensemble du lac.
Northeast Harbour
Lac de 15 ha situé dans un parc fédéral de conservation; pas de zone d’exclusion, accès aux bateaux
très limité (max 10HP), pas de baignade ni aucun contact, pêche sur le bord et sur la glace autorisées.
Little Pond
Lac de 155 ha, prise d’eau à 100 pi du bord, zone d’exclusion à 200 pi du bord; interdiction de moteurs et
de contact avec l’eau.
Round Pond
Lac de 18 ha; aucune activité de récréation sur tout le lac (bateau, baignade, pêche incluant hiver, etc.).
En résumé :
• Les 2 lacs les plus grands profitent de zones d’exclusion de navigation de l’ordre 2000 à 3000 pi
autour de la prise d’eau alors que l’interdiction de contact est encore plus grande.
• Un des plus petits lacs fait l’objet d’une interdiction complète sur toute la superficie. La navigation et
la pêche sont permis dans le petit lac situé dans un parc fédéral de conservation.
• Le lac de taille moyenne a une zone d’exclusion limitée à 100 pi de la prise d’eau.
• On se souviendra que les services des eaux font de la protection et de l’acquisition de terrains depuis
nombre de décennies ce qui leur a donné le contrôle d’une bonne partie des rives visées par les
exclusions.
Nous avons tenté d’analyser plus en détail la logique de zone d’exclusion liée à la présence
d’embarcations :
En matière d’eau potable, les menaces directes à considérer sont les suivantes :
• Contamination humaine via : rejets humains à partir d’embarcations non pourvues de réservoirs
septiques étanches, vidanges de réservoirs septiques directement au lac, lors de manœuvres de
vidange (marina).
H-7
Annexe H – Les zones de protection
On notera que :
• Les prises d’eau en profondeur (lacs stratifiés) profitent d’une certaine protection contre les menaces
associées aux produits pétroliers déversés en surface sauf lors du retournement des eaux du lac qui
se produit habituellement après la période de navigation la plus intense.
• L’accident se terminant par un réservoir, un moteur ou une embarcation qui coule représente par
contre une menace sérieuse pour la même prise d’eau en profondeur.
1. Prioriser l’interdiction complète des embarcations équipées de moteur à explosion sur les petits lacs.
2. Tenter de l’obtenir aussi sur les lacs de plus grande taille et, en cas d’absence de consensus, de se
rabattre sur une zone autour de la prise d’eau. En priorisant le risque de contamination par le fond, et
avec un temps de réponse de 2 heures, nous arrivons à une distance de 200 m correspondant à un
vent de 20 km/h et 300 m pour un vent de 30 km/h. En première approche nous suggérons de retenir
une zone de 300 m (qui recoupe les 1000 pi des SWAP du Maine).
Nous avons examiné les possibilités de zones d’exclusion pour les 4 lacs québécois du projet :
Lac-aux-Sables
Nous ne disposons pas des données de vitesse de vent et de bathymétrie mais la rose des vents en été
fait ressortir que les vents SO dominent suivis des vents du N. Pour les contaminations de surface, la
protection devra viser prioritairement ces 2 axes.
Par ailleurs, l’application d’un rayon de 300 m demande de localiser la prise d’eau à environ 1250 m du
poste de pompage si l’on veut en plus s’assurer de laisser une bande de protection de 300 m sur les
rives et un passage de 300 m aux embarcations.
Notons qu’avec la prise d’eau actuelle (275 m) et celle projetée (425 m), un rayon d’un km recoupe toute
la partie SO du lac. Pour ces 2 mêmes localisations, un rayon de 300 m bloquerait la marina située au
nord et la rampe municipale de mise à l’eau.
Lac Wayagamac
Nous ne disposons pas des données de bathymétrie et de vent. Avec la localisation actuelle, on retrouve
dans un rayon d’un km la quasi-totalité de la partie SO du lac avec des lots octroyés et au moins 2
camps.
Avec la même localisation, un rayon de 300 m recouperait un camp et un quai mais laisserait le passage
au N pour les embarcations.
Tadoussac
Le rayon de 300 m couvre la totalité du lac. Tout le bassin est compris dans un rayon d’un km.
Cloridorme
Le rayon de 300 m couvre la partie SO du lac sur environ 25% de sa superficie. Tout le bassin du lac est
compris dans un rayon d’un km.
H-8
Protection de la source
ANNEXE I
I-1
ANNEXE 1 - Table des matières du rapport de la Chaire en eau potable de l’École polytechnique
I-2
ANNEXE 1 - Table des matières du rapport de la Chaire en eau potable de l’École polytechnique
I-3
ANNEXE 1 - Table des matières du rapport de la Chaire en eau potable de l’École polytechnique
I-4