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MONDIALISATION
Selon ce que j'appelle " l'histoire officielle du capitalisme ", et qui nourrit le débat sur le
développement et la mondialisation, le monde s'est développé au cours des derniers siècles de la
façon suivante.
A partir du XVIIIe siècle, on assiste à la réussite industrielle du " laisser-faire ". La Grande-
Bretagne prouve la supériorité de l'économie de marché et du libre-échange en devançant la
France, dirigiste, son principal concurrent à l'époque, et en s'instituant comme le pouvoir
économique mondial suprême. Une fois qu'elle eut abandonné la déplorable protection de
son agriculture (la loi sur les blés) et les autres reliquats de mesures protectionnistes
mercantilistes en 1846, elle fut en mesure de jouer le rôle d'architecte et de puissance
tutélaire d'un nouvel ordre économique mondial " libéral ". Cet ordre mondial, mis au point
vers 1870, était fondé sur une politique industrielle interne de " laisser-faire ", de faibles
barrières pour les flux de marchandises, de capitaux et de main-d'oeuvre, et sur la stabilité
macroéconomique, à la fois nationale et internationale, garantie par l'étalon-or et par le
principe de l'équilibre budgétaire. Il s'ensuivit une période de prospérité sans précédent.
Malheureusement, si l'on en croit cette histoire, les choses se sont gâtées avec la Première
Guerre mondiale. En réaction à l'instabilité qu'elle a provoquée dans le système politique et
économique mondial, les pays ont recommencé à ériger des bar rières douanières. En 1930,
les Etats-Unis abandonnent eux aussi le libre-échange et augmentent leurs droits de douane
avec la loi scélérate Smoot-Hawley (2), que le célèbre économiste libéral Jagdish Bhagwati
désigna comme " l'acte le plus éclatant et le plus dramatique de la sottise antilibérale "
(Bhagwati, 1985, p. 22, note 10). Le système mondial de libre-échang+ prit fin en 1932,
quand les Britanniques, jusque-là champions du libéralisme, succombèrent à la tentation et
réintroduisirent des droits de douane. La contraction et l'instabilité de l'économie mondiale
qui en résultèrent, puis la Seconde Guerre mondiale, détruisirent les derniers vestiges du
premier ordre mondial libéral.
Après la Seconde Guerre mondiale, quelques progrès significatifs furent faits en matière de
libéralisation+ des échanges par le biais des premières discussions du Gatt (l'Accord général
sur les tarifs douaniers et le commerce). Toutefois, les approches dirigistes du management
de l'économie dominèrent malheureusement la scène politique jusque dans les années 70
dans le monde développé et jusqu'au début des années 80 dans les pays en développement+
(ainsi que dans les pays communistes jusqu'à leur effondrement en 1989). Selon Sachs et
Warner (1995), de nombreux facteurs contribuèrent à la poursuite du protectionnisme+ et de
l'interventionnisme dans les pays en développement (p. 11-21). Il y avait les " mauvaises "
théories, comme celle des " industries naissantes ", celle de la " grande poussée " (the Big
Push) et le structuralisme latino-américain, sans parler de diverses théories marxiennes. Il y
avait aussi les dividendes politiques du protectionnisme, tels que le besoin de construire une
nation et celui d'" acheter " certains groupes d'intérêt. Enfin, il y avait les héritages du
contrôle du temps de guerre, qui persistaient en temps de paix.
Par bonheur, dit-on, les politiques interventionnistes ont été largement abandonnées dans le
monde depuis les années 80 avec l'essor du néolibéralisme, qui a mis l'accent sur les vertus
du gouvernement modeste, des politiques de " laisser-faire " et de l'ouverture internationale.
A la fin des années 70, notamment dans les pays en développement, la croissance
économique a commencé à chanceler dans tous les pays, en dehors de l'Asie de l'Est et du
Sud-Est, où l'on pratiquait déjà les " bonnes " politiques économiques (économie de marché
et libre-échange). Cet échec de la croissance, qui s'est fréquemment manifesté par des crises
économiques au début des années 80, montrait les limites de l'interventionnisme et du
dirigisme+ à l'ancienne. En conséquence, de nombreux pays en développement ont choisi de
réorienter leur politique dans un sens néolibéral.
A ) LE MERCANTILISME
INTRODUCTION
Constat : En effet, elle se situe dans un autre cadre économique : c’est une
période de boulversements économiques (cf la révolution industrielles)
Conclusion : On voit bien ici que s’impose la logique libérale chère à Smith :
chacun des deux partenaires n’échange que s’il y trouve son intérêt. C’est
l’extension au niveau international de la vision contractualiste et individualiste
que Smith a développé au niveau individuel, puis national.
Mais la théorie de Smith, pour moderne qu’elle soit, n’est pas sans
inconvénient. En effet :
- elle est très limitée puisqu’elle ne concerne que les productions pour
lequel les pays disposent d’un avantage absolu d’origine naturelle. Dès
lors, le pays ne disposant d’aucun avantage ne peut échanger, ce qui
limite le développement du commerce.
- Smith lui-même se contredit quand il écrit : « l’avantage qu’a un
artisan sur son voisin qui exerce un autre métier n’est qu’un avantage
acquis et cependant tous les deux trouvent plus de bénéfice à acheter
l’un de l’autre que de faire eux-mêmes ce qui ne concerne pas leur
aptitude particulière. » Dans l’exemple de l’Ecosse, l’avantage absolu
est d’origine naturelle ; dans celui de l’artisan, il est acquis ; la
différence est essentielle. En effet, le pays ne dispose alors d’un
avantage absolu que parce qu’il s’est spécialisé ; un autre pays pourrait
très bien faire la même chose en protégeant son industrie.
CONCLUSION : la théorie de Smith est très moderne car elle est la première à
rompre avec la conception mercantiliste de l’échange à somme nulle, mais elle
reste très frustre et peu approfondie.
Cette théorie est basée sur 6 hypothèses qui doivent toutes être vérifiées
simultanément pour que l’analyse de Ricardo demeure valable
• Hypothèse n° 1 :Principe de la libre circulation à l’intérieur de
chaque pays : il n’existe aucune entrave au libre déplacement des
marchandises et des facteurs de production ( capital et travail )
• Hypothèse n°2 : à l’échelle internationale, les marchandises se
déplacent librement. Par contre, les facteurs de production sont
immobiles.(3 p 494)
b- l’exemple de la GB et du Portugal :
Conséquences : les coûts comparatifs entre les deux pays sont donc
différents , si l’on compare pour chaque production , les coûts des 2 pays , on
constate que :
• l’Angleterre est moins désavantagée dans la production de draps : 90 /
100 = 90 %
• que dans la production de vin : 80 / 120 = 66 %
• l’Angleterre possède donc un avantage comparatif dans le drap, le
Portugal dans le vin et c’est de cette différence des avantages
comparatifs que va résulter l’échange entre les deux pays.
• En effet, le marchand de drap anglais a intérêt à exporter sa production
vers le Portugal puisque au lieu d’obtenir une unité de vin contre 1,2 unités
de drap, il obtient 1 unité de vin contre 0,89 unités de drap. Les Anglais
vont donc se spécialiser dans la production de drap et abandonner la
production de vin.
• Au contraire, les marchands de vin portugais se rendent compte que, si,
au Portugal, il faut donner 1 unité de vin pour obtenir 0,89 unités de drap,
s’ils exportent leur production de vin vers la Grande-Bretagne, ils
obtiendront 1,2 unités de drap contre 1 unité de vin. Ils améliorent donc
leur bien-être. Les Portugais vont donc se spécialiser dans la production de
vin et abandonner la production de drap.
• Chaque pays a donc intérêt à se spécialiser dans la production pour
laquelle son coût comparatif est le plus faible : les deux pays seront
gagnants à l’échange tant que le rapport d’échange international qDi /qVi
sera compris entre les 2 rapports d’échange internes :
0,89 < qDi /qVi < 1,2.
c - l’apport de J.S.MILL :
Conséquences : Selon J.S.Mill ,les pays pauvres sont les grands gagnants de
l’échange international . En effet , ils se caractérisent :
- par des capacités de production généralement plus réduites que
celles des pays riches , en raison de la faiblesse de leurs capacités
d’investissement
- par une demande plus faible en raison de la faiblesse du revenu des
ménages .
- Ainsi , les marchés dans lesquels sont spécialisés les pays pauvres se
caractérisent par une sous-production déterminant une hausse des prix
- alors que ceux des pays riches connaissent une surproduction
( résultant de la forte capacité de production du pays riche et de la
faible capacité d’absorption du pays pauvre) engendrant une baisse des
prix .
Mais, la théorie de Ricardo n’est pas aussi neutre scientifiquement que l’on
pourrait le penser . En effet , Ricardo n’est pas seulement un économiste
, c’est aussi un bourgeois qui défend les intérêts de la bourgeoisie
industrielle contre ceux de l’aristocratie terrienne :
• A l’époque où Ricardo explicite sa thèse , l’Angleterre vit sous la
protection des corn laws qui ont pour objectif de défendre l’agriculture
anglaise dominée par les aristocrates de la concurrence que leur imposent
les pays européens . Ceci a pour résultat d’augmenter le prix des céréales
anglaises , ce qui oblige les industriels anglais à accroître les salaires .
• Si au contraire les corn laws sont supprimés , les prix des céréales vont
chuter grâce aux importations , ce qui diminuera le bien-être des
producteurs agricoles , en particulier de l’aristocratie et au contraire
améliorera celui des industriels qui auront pu baisser les salaires sans
détériorer le pouvoir d’achat de leurs ouvriers .
explication du modèle :
- à l’origine le pays s’est spécialisé dans la production qui utilisait
intensément le facteur le plus abondant donc le moins cher ; mais ,
suite à cette spécialisation , l’utilisation du facteur abondant va
s’intensifier , ce qui à terme va augmenter son coût : le facteur
devenant plus rare .
- Au contraire le facteur rare voit son utilisation diminuer puisque le
pays importe les biens nécessitant son utilisation , le facteur rare
devient alors plus abondant et donc moins coûteux .
CONCLUSION :
Dès lors , la théorie d’HOS qui justifie la DIT traditionnelle ( les PVD du Sud sont
spécialisés dans la production de biens utilisant beaucoup de main-d’œuvre ou
des ressources naturelles abondantes alors que les pays du Nord se
spécialisent dans les productions qui utilisent intensément le capital ) va
montrer que contrairement aux affirmations des théoriciens de la dépendance (
cf. chapitre Tiers-Monde ) tous les pays et surtout les pays les plus pauvres
sont gagnants à l’échange international .
Pour ceux qui veulent aller plus loin :
1. "LES FONDEMENTS THEORIQUES DES ECHANGES ET DES
INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX "
Plan de cours d'Alexandre Minda 2ieme année d'IEP
2. sur le site web campus : deux présentations de Jean-Charles JACQUEMIN :
§ 01-Gains_de_l--'echange.ppt
§ 02-Theoremes.ppt
Constat : or dans l’étude qu’il a mené en 1947 , Léontieff constate que les EU
exportent des produits qui en moyenne incorporent beaucoup moins de capital
et plus de travail que n’en requièrent leurs importations .
1° )LES FAITS
2° ) LES EXPLICATIONS
Linder part d’un constat : le commerce se développe entre des pays qui n’ont
pas de différences significatives dans leurs dotations factorielles .
On arrive alors au second grand apport de Linder : vers qui le pays va-t-il
pouvoir exporter ?
Les motifs de l’exportation : Comme l’indique M.Byé « il ne l’exportera
cependant que dans un pays susceptible de le consommer .
Les répercussions : Or la qualité et la nature des produits consommés
dépendent du niveau de vie et donc très largement du niveau des salaires . Le
produit ( qui correspond au niveau de vie interne du pays
exportateur ) ne pourra donc être exporté que dans des pays à niveau
de salaire comparable , donc à facteurs de production comparables .
Conclusion : elle est alors aux antipodes de celle expliquant l’échange
international dans les théories de dotations factorielles :
- « l’identité des dotations en facteurs facilite donc le commerce
qu’entrave au contraire leurs différences » .
- -le développement des échanges Nord-Nord comparativement à
l’atonie relative des échanges Nord-Sud conduit à penser que la théorie
de Linder est plus à même d’expliquer le commerce international
contemporain que celles de Ricardo et d’HOS .
Posner part du principe ( déjà développé par Ricardo ) qu’une firme qui
introduit un nouveau produit peut profiter d’un monopole provisoire à
l’exportation jusqu’à ce que les brevets tombent et que des firmes imitatrices
lancent un produit comparable à un prix plus faible .Selon Posner , c’est donc
l’avance technologique caractérisant un pays qui conduit à déterminer les
avantages comparatifs du pays .
Le déterminant du commerce international , selon Posner , réside
alors dans l’écart technologique entre les pays :
• les pays en avance exportent des produits intensifs en nouvelles
technologies
• les pays en retard sont spécialisés et exportent essentiellement
voire uniquement des produits banalisés
2° ) LA THEORIE DE VERNON
Dans un premier temps , il se situe dans le cadre d’un pays ( les USA ) et
regarde comment évolue le produit au cours des différentes phases de sa vie :
Caractéristiques de - seule une élite -à mesure que le prix -les leaders -du fait de
la consommation disposant de diminue , il touche d’opinion se l’apparition de
revenus élevés une partie croissante détournent du nouveaux produits
consomment le de la population qui produit qui touche qui commence à se
produit cherche à imiter les désormais généraliser , les
leaders d’opinion qui essentiellement les quantités
-l’élasticité-prix de la ont lancé le produit populations à bas consommées
demande est faible revenu diminuent
car pas de produits - les consommateurs
substituables deviennent plus - la consommation
exigeants sur la arrive à saturation
qualité , les
performances du -le produit se
produit banalise , la
demande est de
-l’élasticité-prix plus en plus
augmente par élastique par
l’apparition de rapport au prix
substituts
A ces différentes phases de cycle de vie du produit vont correspondre des flux d’échange internationaux
entre le pays innovateur et ses partenaires . Vernon est alors amené à distinguer 3 catégories de pays :
Pays leader Vernon utilise le le produit étant stabilisé -le pays leader qui supporte des coûts
principe de la demande et le prix diminuant , le de production élevés va alors
représentative de Linder producteur va chercher délocaliser la production en implantant
: à étendre son marché des filiales dans les pays imitateurs
en exportant vers les précoces afin de bénéficier de coûts de
-l’apparition du nouveau marchés des pays production plus réduits et de mieux
produit répond à une développés dont les satisfaire la demande des pays
attente exprimée par niveaux de revenu sont suiveurs
les consommateurs du les plus proches ( cf.
pays d’origine Linder ) - la balance commerciale voit son
excédent diminuer , puis se
-le marché intérieur sert -la firme innovatrice qui transformer en déficit sur ce produit
de marché test afin est concurrencée sur
d’améliorer le produit son marché intérieur va
essayer de profiter de
son avance
- seul le pays innovateur technologique pour
connaît une population prolonger son monopole
assez élevée pour temporaire sur les
acheter le nouveau marchés étrangers
produit
-le pays innovateur
Conclusion :durant cette connaît donc un
phase , pas d’échange excédent de sa balance
international , le bien commerciale sur ce
est fabriqué et produit
consommé dans le pays
d’origine de l’innovation
Pays suiveur -les consommateurs des - les filiales du pays leader qui se sont
précoce PDEM commencent à implantées permettent de mieux
demander le produit , répondre aux goûts des
tout d’abord les leaders consommateurs à des prix plus bas ,
bénéficiant d’un revenu développent la demande
élevé , puis une partie
croissante de la -le pays devient peu à peu exportateur
population , non seulement vers le pays leader
- la balance mais aussi vers les PVD , dont les
commerciale des pays classes les plus aisées commencent à
est donc de plus en plus consommer
déficitaire sur ce produit
Remarque : Dans un dernier temps , les pays imitateurs rapides vont eux aussi éprouver des difficultés à
écouler leur production , car le produit étant devenu banal , les consommateurs se tournent vers de
nouveaux biens , plus innovants .Les pays vont alors délocaliser leur production vers des PVD qui
bénéficient de coûts de main-d’œuvre plus réduits et qui vont donc pouvoir rentabiliser la production ,
tout en baissant le prix de vente .
Conséquences : Dès lors , le pays innovateur et le pays imitateur précoce vont tous deux connaître un
déficit de leur balance commerciale sur ce bien ,les PVD connaissant un excédent . Les entreprises qui
produisent le bien dans les PVD peuvent être des filiales des grandes entreprises qui ont délocalisé leur
production afin de réduire leurs coûts et/ou de se rapprocher des marchés de consommation .
Explications :
• la dynamique des entreprises résulte de l’innovation : nouveaux produits
, nouvelles méthodes de production qui permet à chacune d’entre elles de
créer des avantages comparatifs micro-économiques en surclassant ses
concurrents ( ... ) . Les avantages comparatifs sont perpétuellement créés
et renouvelés . La possibilité d’extension multinationale permet de choisir
la localisation de ces activités , sous la contrainte des coûts nationaux de
production » ( cf. Vernon ) .
• il en est de même pour les nations : chaque nation peut faire évoluer sa
dotation relative en facteurs de productions en fonction des innovations
qu’elle réalise pour s’adapter ou devancer l’évolution de la demande
mondiale . Les nations vont , en fonction de cette capacité d’adaptation ,
développer ou non leurs exportations et donc connaître des rythmes de
croissance plus ou moins forts .
a - la compétitivité-prix :
c - Conclusion :
2° ) LE POLE DE COMPETITIVITE
Répercussions : elles peuvent s’exercer aussi bien vers l’aval que vers
l’amont que latéralement entre les firmes :
• vers l’aval : les clients peuvent bénéficier :
- des gains de productivité acquis par les pôles grâce aux
rendements d’échelle et surtout à l’apprentissage des facteurs qui
influencent l’évolution de la demande .
- Ils bénéficient aussi de produits intermédiaires plus innovants ,
de meilleure qualité qui leur permettront de mieux satisfaire leurs
clients .
• vers l’amont : en direction des fournisseurs et des sous-traitants
car les pôles offrent :
- des débouchés réguliers et généralement croissants ( d’où
économies d’échelle )
- et des incitations à innover .
• latéralement : entre les firmes composant le pôle par la
diversification des produits , l’incitation à l’innovation , ils
permettent de dynamiser la concurrence oligopolistique et donc la
compétitivité du pôle .
exemple :L’exemple typique est celui de la relance keynésienne menée en 1981 par la France qui , à
propension à importer constante ( m = M / PIB ) s’est traduite mécaniquement par une poussée des
importations alors que dans le même temps nos partenaires appliquaient des politiques de rigueur
qui diminuaient leur propension à importer et donc nos exportations .
4° ) LES EXEMPLES
a ) L’exemple français
Constat : La France , malgré une amélioration notable depuis le milieu des années 80 , se
caractérise par un certain nombre de faiblesses du point de vue de sa compétitivité :
• la France est peu spécialisée , c’est-à-dire qu’elle est présente sur beaucoup de marchés ( le
slogan au début des années 80 était : il n’y a pas d’ industries condamnées , il ya seulement des
technologies dépassées ) , sans bénéficier d’aucune avantage comparatif réel
• la France est mal spécialisée : n’ayant pas su opérer suffisamment tôt des choix sur des
créneaux porteurs , la France ne dispose d’aucune position forte sur les marchés connaissant
une demande mondiale dynamique ( cf. l’exemple de l’informatique l’échec de Bull lancé dans
les années 60 par la politique gaullienne de champions nationaux)
• la France ne dispose pas véritablement de pôles de compétitivité structurés lui assurant une
compétitivité hors-prix , les entreprises françaises étant concentrées sur des produits
relativement banalisés sont très sensibles à la variation de leurs coûts de production et donc à
leur compétitivité-prix
Conclusion : Le résultat de tout ceci est que l’économie française est très sensible à la contrainte
extérieure. L’analyse que fait F.Milewski de l’amélioration du solde de la balance commerciale est à
cet égard moins optimiste que ne le laisseraient penser les chiffres :
• Certes après 12 ans de déficit commercial( sauf 1986 ) la France a connu depuis 1992 un
excédent croissant jusqu’au début des années 2000,
• mais celui-ci résultait au moins autant de l’atonie (faiblesse) de la croissance que l’on a pu
observer durant les années 90 que de l’amélioration de la spécialisation .
• En effet , depuis 1982 , la France applique une politique de désinflation compétitive qui a
permis de diminuer les coûts salariaux et donc d’améliorer la compétitivité-prix .
• Aujourd’hui , cette politique trouve ses limites , tous les pays européens l’appliquant
simultanément elle n’a plus rien de compétitive , ce qui explique la dégradation de la balance
commerciale depuis les années 2000 : l’économie française ayant mal résisté à la valorisation
de l’euro, ses produits étant moins compétitifs du point de vue des prix. La forte dégradation
de l’année 2005 est d’autant plus inquiétante qu’elle se situe dans un contexte de forte
croissance du commerce mondial, les parts de marché détenues par l’économie française ont
donc régressé.
• Par contre , elle freine la croissance économique potentielle , donc l’augmentation de la
demande , donc la progression des importations ( à propension à importer constante ) .
• Une lecture attentive de l’amélioration de la balance commerciale conduit donc à penser
que celui-ci résulte au moins en partie d’un décalage conjoncturel favorable à la France ( qui
croît moins vite que ses partenaires, surtout que les USA ou le royaume uni ) plutôt que d’une
amélioration sensible de sa compétitivité hors-prix ( même si celle réelle ne doit pas être sous-
estimée ) .
Constat : Contrairement en France , l’Allemagne est un pays spécialisé depuis fort longtemps qui
dispose donc de pôles de compétitivité très performants ( en particulier dans la machine-outil ) qui
lui ont permis de structurer des filières cohérentes ( principalement la chimie et la mécanique ) .
Les limites de la spécialisation allemande : La situation de l’Allemagne paraît donc très enviable
aux français , il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui un certain nombre d’observateurs se demande
dans quelle mesure l’Allemagne n’est pas un géant aux pieds d’argile . En effet :
• sa spécialisation manque de dynamisme ; elle n’a pas su s’adapter à l’évolution de la
demande mondiale ; les points forts de l’Allemagne ont été constitués durant la seconde
révolution industrielle basée sur la mécanique et la chimie . Il est donc normal que
l’Allemagne excelle dans ses productions qui portent plus souvent sur des petites séries de
produits spécialisés en faisant appel à une main-d’œuvre ouvrière très qualifiée .
• Mais l’Allemagne n’a pas su prendre le train de la troisième Révolution industrielle basée
sur les technologies électroniques . Dès lors , sa spécialisation se révèle de plus en plus
inadaptée à l’évolution du commerce mondial et les hauts salaires qu’elle verse à sa population
ne sont plus compensés par la compétitivité hors-prix qui se dégrade .
•
• c ) Les Etats-Unis
Présentation de La stratégie japonaise : elle est particulièrement intéressante : elle peut être
assimilée à une stratégie de remontée des filières :
• dans un premier temps , les entreprises japonaises ont concentré leurs efforts sur des
produits de consommation grand public pour lesquels elles pouvaient bénéficier d’économies
d’échelle . Elles ont donc développé en particulier la photo , la hi-fi des produits moyens de
gamme , bourrés d’électronique qui ont mis à mal les produits hauts de gamme mécaniques
allemands .
• les entreprises japonaises ont pu alors constitué des pôles de compétitivité cohérents ,
caractérisés par une forte concurrence , une capacité d’innovation élevée qui leur ont permis de
passer des produits moyens de gamme à des produits hauts de gamme et d’occuper une
position dominante sur le marché .
• ces pôles de compétitivité ont ainsi servi de base pour investir les autres postes de la filière
et , en particulier , forts de l’expérience acquis dans l’électronique de consommation , les
entreprises japonaises ont développé des biens d’équipement basés non plus sur la mécanique (
Allemagne ) mais sur l’électronique .
Conclusion :Elles ont opéré ainsi une stratégie de remontée de filière qui est conforme à la logique
du modèle de K..Akamatsu .
Néanmoins aujourd’hui la stratégie japonaise semble mise à mal sur les créneaux les plus porteurs
par le retour de l’économie américaine
Pour ceux qui veulent aller plus loin : "LES TRANSFORMATIONS DES ECHANGES ET DES
INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX"
Plan de cours d'Alexandre Minda 2ieme année d'IEP
Solution : les grands pays développés ont , dès la fin de la guerre , signé un accord ( le GATT en 47
) qui avait pour objectif affirmé de favoriser le plein emploi et la croissance économique par le
développement des échanges internationaux assurés par une diminution des barrières
protectionnistes .
Résultat : l ‘objectif a été atteint puisque les tarifs douaniers moyens des produits industriels dans
les PDEM sont passés de 40 % à 5 % en 90 .
Nouveau débat : mais , suite à l’entrée en crise , la tentation protectionniste est réapparue dès les
années 70 par l’imposition de barrières non tarifaires . Les pays signataires de l’accord du GATT
devaient alors décider :
• s’ils voulaient comme dans les années 30 engager une guerre protectionniste qui bloquerait
la croissance économique
• ou au contraire s’ils désiraient , par une libéralisation accrue des échanges internationaux
( portant non plus seulement sur des barrières tarifaires mais aussi sur des barrières non
tarifaires , portant non plus seulement sur l’industrie mais aussi sur les services et
l’agriculture ) dynamiser le commerce mondial et assurer ainsi une sortie de crise
Solution : c’est dans cette perspective qu’ont été menées les discussions de l’Uruguay Round qui
ont débouché sur la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995 .
Introduction :
« A peu près tous les pays aujourd'hui développés (PAD) avaient des politiques interventionnistes
actives en matière de commerce, d'industrie et de technologie. Pendant les périodes de
" rattrapage ", leur but était de développer leurs industries naissantes ; lorsqu'ils ont atteint leur
objectif, ils ont eu recours à des pratiques leur permettant de distancer leurs possibles concurrents.
Ils ont pris des mesures pour maîtriser les transferts de technologies vers ces derniers (par exemple
en mettant en place un contrôle de l'émigration des travailleurs qualifiés ou de l'exportation+ des
machines) et, par des traités inégaux et par la colonisation, ont contraint les pays moins développés
à ouvrir leurs marchés. Toutefois, les économies en phase de rattrapage autres que les colonies
(officielles ou de fait) n'ont pas accepté passivement ces mesures restrictives. Pour surmonter les
obstacles qu'elles créaient, elles ont mis en oeuvre toutes sortes de moyens légaux et illégaux, tels
que l'espionnage industriel, le débauchage illégal de main-d'oeuvre et le passage d'équi pements en
contrebande.
L'étude des expériences historiques d'un ensemble de PAD (la Grande-Bretagne, les Etats-Unis,
l'Allemagne, la France, la Suède, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, le Japon, la Corée et Taiwan)
détruit beaucoup de mythes qui biaisent aujourd'hui le débat, les plus nombreux portant sur les
politiques économiques de la Grande-Bretagne et le capitalisme+ de libre-échange+ des Etats-Unis
- les deux patries supposées du libéralisme+.
1. La Grande-Bretagne
Contrairement au mythe populaire qui veut qu'elle se soit développée sur la base du
libéralisme et du libre-échange, la Grande-Bretagne a utilisé agressivement - jusqu'à en être
un pionnier dans certains domaines - des politiques volontaristes destinées à développer ses
industries naissantes. De telles pratiques, même si leur portée est limitée, remontent au XIVe
siècle (Edouard III) et au XVe siècle (Henry VII) pour ce qui concerne l'industrie lainière,
l'industrie de pointe à l'époque. L'Angleterre exportait alors de la laine brute vers les Pays-
Bas. Henry VII tenta de changer cette situation en taxant les exportations et en débauchant
des ouvriers qualifiés hollandais. Entre la réforme de la politique commerciale, décidée en
1721 par le Premier ministre Robert Walpole, et l'abrogation de la loi sur les blés, en 1846,
la Grande-Bretagne a mis en oeuvre des politiques agressives en matière d'industrie, de
commerce et de technologie. Pendant cette période, elle pratiqua activement la protection
des industries naissantes, les subventions à l'exportation+, les réductions de droits pour
l'importation de matières entrant dans la fabrication des produits qu'elle exportait, le contrôle
de la qualité des exportations par l'Etat - toutes pratiques qui sont typiquement associées au
Japon et autres pays est-asiatiques. Comme le montre le tableau supra, la Grande-Bretagne a
eu des tarifs douaniers très élevés sur les produits manufacturés jusque dans les années 1820,
soit quelque deux générations après le démarrage de sa révolution industrielle et alors qu'elle
possédait une avance technologique significative sur les nations concurrentes.
C'est donc avec l'abrogation de la loi sur les blés, en 1846, que les Britanniques se sont
convertis nettement - même si ce n'était pas complètement - au libre-échange. On considère
habituellement cette décision comme la victoire définitive de la doctrine économique
libérale classique sur l'aberration mercantiliste (par exemple Bhagwati, 1985), mais nombre
d'historiens la voient comme un acte d'" impérialisme libre-échangiste " destiné à " mettre un
terme à l'industrialisation+ sur le continent en accroissant les débouchés pour les produits
agricoles et les matières premières " (Kindleberger, 1978, p. 196). C'est d'ailleurs ainsi que le
présentaient les meneurs de la campagne pour l'abrogation de la loi sur les blés, tels que le
politicien Richard Cobden et John Bowring, de la Chambre de commerce+.
Si la Grande-Bretagne fut le premier pays à lancer avec succès sur une grande échelle la stratégie de
la promotion des industries naissantes, ses utilisateurs les plus actifs furent les Etats-Unis - que Paul
Bairoch a désignés comme " le berceau et le bastion du protectionnisme+ moderne " (Bairoch,
1993, p. 30).
En effet, les premiers arguments systématiques en faveur des industries naissantes ont été
développés par des penseurs améri cains, comme Alexander Hamilton, le premier secrétaire
au Trésor des Etats-Unis, et Daniel Raymond. C'est dans les années 1820, pendant son exil
aux Etats-Unis, que Friedrich List, le père intellectuel supposé de la théorie de la protection
des industries naissantes, a commencé à apprendre sur la question. Beaucoup d'intellectuels
et de politiciens américains avaient bien compris, pendant la période de " rattrapage " de leur
pays, que la théorie du libre-échange défendue par les Britanniques ne leur convenait pas.
List fait l'éloge des Américains pour ne pas avoir écouté des économistes influents comme
Adam Smith ou Jean-Baptiste Say, qui soutenaient que la protection des industries
naissantes serait un désastre pour les Etats-Unis, pays riche en ressources. Les Américains
ont obéi au " bon sens " et à " l'instinct de ce qui était nécessaire pour la nation " (List, 1885,
p. 99-100), et continué à protéger leurs industries, en commençant par mettre en vigueur un
nouveau tarif douanier+ en 1816 (3).
Entre 1816 et la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont eu l'un des taux
moyens de droits de douane sur les importations de produits manufacturés les plus élevés du
monde. Comme le pays a bénéficié, au moins jusque dans les années 1870, d'une protection
" naturelle " exceptionnelle, du fait des coûts de transport élevés, on peut dire que les
industries américaines ont été les plus protégées du monde jusqu'en 1945. Après la guerre de
Sécession, le protectionnisme devint très important. Contrairement à ce que l'on croit, ce
conflit n'a pas eu comme seul motif la question de l'esclavage : les tarifs douaniers furent
une cause au moins aussi importante (4). C'est seulement après la Seconde Guerre mondiale,
quand leur suprématie industrielle ne fut plus contestée, que les Etats-Unis libéralisèrent leur
commerce (même si ce ne fut pas aussi radicalement que les Britanniques l'avaient fait au
milieu du XIXe siècle) et commencèrent à se faire les champions du libre-échange+ -
apportant une fois de plus la preuve que List avait raison avec sa métaphore de l'" échelle
tirée ". La citation ci-après d'Ulysses Grant, héros de la guerre de Sécession et président des
Etats-Unis de 1869 à 1877, montre bien que les Américains ne se faisaient aucune illusion
sur le fait qu'ils avaient, comme les Britanniques, " tiré l'échelle " (5) : " Pendant des siècles
l'Angleterre a tablé sur la protection, qu'elle a porté à son plus haut niveau. Elle en a obtenu
des résultats qui la satisfont. C'est sans aucun doute à ce système qu'elle doit sa puissance
actuelle. Après deux siècles, elle a trouvé bon d'adopter le libre-échange+ parce qu'elle
pensait que le protectionnisme+ ne pouvait plus rien lui apporter. Eh bien, messieurs, ma
connaissance de notre pays me permet de croire que dans deux cents ans, quand l'Amérique
aura tiré de la protection tout ce qu'elle peut lui apporter, elle aussi se convertira au libre-
échange " (Ulysses S. Grant, cité dans A. G. Frank, 1967, p. 164).
3. Exercices de distancement
Comme je l'ai signalé plus haut, une fois arrivés au sommet, les PAD ont utilisé toutes sortes de
tactiques pour distancer les pays qui suivaient. Les politiques mises en oeuvre furent, bien entendu,
différentes selon le statut politique de ces derniers - colonies, pays semi-indépendants liés par des
traités inégaux ou nations concurrentes indépendantes.
Des " traités inégaux " furent utilisés pour priver des pays théoriquement indépendants de
leur autonomie douanière, en maintenant leurs tarifs à des niveaux très bas (habituellement
de 3 à 5 %). Entraient dans cette catégorie tous les pays d'Amérique latine, à commencer par
le Brésil en 1810, ainsi que la Chine, le Siam, la Perse, l'Empire ottoman et le Japon.
Contre les pays concurrents, la politique consistait à limiter les transferts de technologies, en
interdisant l'émigration de la main-d'oeuvre qualifiée ou l'exportation+ de machines
performantes. Les concurrents contre-attaquaient en pratiquant l'espionnage industriel et le
recrutement " illégal " de travailleurs qualifiés, et en ne respectant pas les brevets et autres
droits de propriété intellectuelle. La plupart de ces pays n'accordaient qu'une protection très
insuffisante aux droits de propriété intellectuelle des étrangers (par exemple en autorisant la
prise de brevets sur une " invention importée "). La Suisse n'a pas eu de système de brevets
jusqu'en 1907, et les Pays-Bas, même s'ils ont passé une loi sur les brevets en 1817, l'ont
abrogée en 1869 et ne l'ont pas réintroduite avant 1912. Et jusqu'à la fin du XIXe siècle, au
moment où l'Allemagne était sur le point de dépasser la Grande-Bretagne sur le plan techno
logique, cette dernière était très préoccupée par les nombreuses contrefaçons de ses marques
par les Allemands
Contexte : La création de l’OMC s’est faite dans un contexte politique très favorable au libéralisme
. En effet , l’effondrement du bloc soviétique traduit pour les libéraux la supériorité du capitalisme ,
du marché de CPP sur tout autre système . La généralisation de l’économie de marché et la
libéralisation des échanges semblent alors être les seules solutions qui s’offrent au pays qui veut
connaître une croissance et un développement économique .
Limites : comme l’indique l’analyse historique de P.Bairoch , il n’y a pas de lien de cause à effet
obligatoire entre la libéralisation des échanges , le développement du commerce international et la
croissance économique . En effet : « l’expansion du commerce extérieur européen a été
généralement plus rapide durant les périodes protectionnistes que durant la période libérale ,
globalement les 30 années de période libérale ( 1860-1890 ) ont été nettement plus négatives que les
30 années précédant cette période et que les 25 années la suivant . »
Conclusion : A.Grjebine peut en conclure : « en fait , le libre-échange a été favorable surtout sinon
exclusivement à la première puissance économique de l’époque , c’est-à-dire le Royaume-Uni » .
On peut alors se demander dans quelle mesure la libéralisation des échanges internationaux qui est
en train de s’opérer aujourd’hui n’a pas été réalisée par le pays leader ( les EU ) au nom de l’intérêt
général et en particulier celui des plus faibles mais en recherchant l’intérêt particulier des
américains qui ont vu un moyen de maintenir leur domination .
A ) LE PROTECTIONNISME EDUCATEUR
1° ) LA NECESSITE D’UN PROTECTIONNISME .
Conclusion :Ainsi, dès lors que l’on ne se situe plus sur un marché de CPP
c’est à dire que :
- les entreprises du pays leader appliquent une stratégie commerciale
visant à rendre leurs concurrents économiquement dépendants et
incapables de générer un progrès technique leur permettant de
rattraper le retard accumulé ,
- une intervention de l’Etat peut s’avérer nécessaire afin de contribuer
à la constitution des avantages comparatifs sur les marchés les plus
dynamiques .
- En appliquant une stratégie s’appuyant sur les principes du
protectionnisme éducateur ( cf. exemple d’Airbus : doc 22 p 247 ) un
pays peut permettre à ses entreprises de conquérir une place sur un
marché oligopolistique caractérisé par de fortes barrières à l’entrée , ce
qui à terme diminuera la dépendance et permettra la réduction des
barrières douanières
Limites :Il n’en reste pas moins que l’exemple de Boeing et d’Airbus montrent
que la politique menée par les 2 gouvernements peut être assimilée à un jeu à
somme négative , puisque les pertes subies par les américains n’ont pas été
compensées par une amélioration du bien-être des européens .
CONCLUSION
Contrairement à ce que l’on pourrait penser , une étude historique montre que leprotectionnisme se
développe durant des périodes présentant des caractéristiques bien précises . B.assudrie-Duchêne
écrit ainsi : « les poussées protectionnistes doivent être mises en relation , historiquement avec des
périodes dans lesquelles les transformations technologiques sont capables de créer des
retournements d’avantages comparatifs ou de spécialisation . »
PROTECTIONNISME PROTECTIONNISME
DEFENSIF OFFENSIF
Conclusion : Comme le conclue LAFAY , le protectionnisme peut être la meilleure ou la pire des
choses , la pire s’il consacre d’avantages d’efforts à la production défensive d’industries du passé
qu’à la protection offensive des industries de l’avenir ; la meilleure s’il vise par une analyse de
l’évolution des marchés une spécialisation qui dynamise les avantages comparatifs .
Pour un approfondissement sur le protectionnisme :
1. sur la notion de dumping : 08a-Dumping.ppt (sur le site web campus)
2. sur la notion de politique commerciale : 08b-Monopole-annexe.ppt
b ) L’HISTORIQUE DE LA TRANSNATIONALISATION .
Constat : Contrairement à ce que l’on pourrait penser , ce n’est pas un phénomène récent .
W.Andreff prend comme exemple celui des USA ; il constate que le stock d’IDE rapporté au PNB
américain était de 5,1% en 1897 , atteint 10,8% en 1935 , tombe à 4% en 45 , remonte à 8,5% en 74
. La transnationalisation est donc un phénomène séculaire . Néanmoins ce phénomène a connu des
évolutions très importantes :
Périodisation : on peut-alors distinguer les phases suivantes :
- le stock des IDE passe de 14 milliards de $ en 1914 à 105 milliards en 1967 ,
- atteint 525 en 1980 ,
- 1705milliards en 1990
- pour culminer à 3541 milliards en 2000 .
Conclusion : entre 1990et aujourd’hui le poids des IDE dans le PIB mondial a été multiplié par 4
Typologie des pays éméttant les IDE : la hiérarchie des pays à l’origine de l’IDE a elle aussi
évolué :
• en 1914 , 45% du stock total d’IDE était détenu par le RU , 18 par les EU , 12 par la France
, 10 par l’Allemagne .
• en 1960 , le premier rang est détenu par les EU : 52 % , le RU tombe à 17% , la France à
6,5 , la RFA à 1 , le Japon à 0,8 .
• En 82 , les EU toujours leaders ne détiennent plus que 46% du stock d’IDE , suivis de la
RFA à 8 % , du Japon et du RU à 6 , de la France à 5 .
• En 1997 les EU ne détiennent plus que 25,6% du stock d’IDE, le royaume uni 11,7%, le
Japon 8 %, les autres pays développés 45 %, les NPI 10 % .Les pays en voie de
développement bien qu’en progression notable , représentent toujours une proportion
négligeable de l’IDE .
Typologie des pays recevant les IDE : la hiérarchie des pays recevant l’IDE a été profondément
transformée :
• en 1914 , 63% du stock d’IDE était destiné aux PVD ( 37% aux pays développés ) .
• En 60 , 32% aux PVD ; 68% aux PDEM .
• En 1990, 20% aux PVD , 80% aux PDEM .
• En 1997 30% pour les PVD et 70 % aux PDEM.
Typologie en fonction des secteurs : ceci résulte d’une évolution des secteurs dans lesquels est
réalisé l’IDE . Comme l’écrit J.Adda :
• « jusqu’à la seconde guerre mondiale , la majeure partie des IDE était concentrée dans les
secteurs agricoles et miniers , l’IDE était moins animé par une logique de concurrence à
l’échelle mondiale que par une logique de concurrence entre les nations pour l’accès aux
ressources du sol et du sous-sol .La prépondérance des flux d’investissement n’était que le
reflet à la course à la constitution d’empires coloniaux ou de zones d’influence où les nations
les plus puissantes pourraient trouver les ressources nécessaires à leur industrie . »
• Au contraire aujourd’hui la majeure partie de l’IDE se dirige vers le secteur industriel et ,
phénomène nouveau et en forte expansion vers les services .
c ) LES EXPLICATIONS DE LA TRANSNATIONALISATION
les raisons de la transnationalisation : La transnationalisation peut s’expliquer par 3 grands types
de raisons :
• les FMN primaires qui sont essentiellement implantées dans les PVD et qui sont
concentrées dans les secteurs de l’extraction minière du pétrole ou des produits agricoles
s’implantent à l’étranger afin de pouvoir exploiter les ressources naturelles du sol .
• les FMN à stratégie commerciale qui visent à s’implanter sur des marchés porteurs ou de
grande taille ( Inde ou pays riches ) en contournant les barrières protectionnistes mises en
place par de nombreux pays (en voie de développement ( cf. le Brésil dans les années 60 ) ou
développés ) en établissant des filiales relais qui montent une gamme de produits calqués sur
ceux de la maison mère . Ce type d’IDE devrait diminuer avec la réduction des barrières
protectionnistes accélérées par la création de l’OMC . En réalité , il semble que les entreprises
préfèrent s’implanter à l’étranger afin de mieux apprécier les choix des consommateurs . Une
entreprise n’a pas intérêt à céder la licence malgré les redevances que celle-ci lui rapporte qui
sont moins aléatoires qu’un investissement productif sur place , car comme l’écrit J.Adda : «
les exemples abondent d’entreprises , souvent japonaises , ayant acquis des technologies
étrangères par achat de licences dans les années 50 et 60 qui ont pu , 20 ans ou 30 ans plus tard
racheter leur ancien cessionnaire . Il apparaît ainsi que les entreprises ayant des avantages
spécifiques ont le plus souvent à intérêt à les préserver et donc à assurer elles-mêmes leur
exploitation internationale . A la limite , une entreprise a intérêt à internaliser tout actif lui
offrant un avantage compétitif majeur , autrement dit à bloquer sa diffusion sur le marché .
l’internationalisation apparaît ainsi liée à l’internalisation comme réponse aux imperfections
du marché , dans un contexte de concurrence oligopolistique . »
• la transnationalisation répond enfin à une stratégie productive : dans ce cas , la conquête du
marché local d’implantation n’est plus la raison essentielle de l’implantation de la filiale . En
effet , la production de la filiale atelier qui est spécialisée dans la fabrication d’une partie du
produit sera exportée vers le pays qui prendra en charge le montage final . On assiste alors à
une véritable Division Internationale des processus productifs. La firme transnationale va
implanter ses filiales dans les pays en fonction de la capacité de chaque pays à effectuer au
moindre coût la pièce ou le sous-ensemble qui lui a été confié . Ceci conduit à une véritable
internalisation de la production , les relations entre les filiales et la maison-mère donnant lieu à
un véritable commerce intra-firme .pour un bon exemple d’analyse de DIPP(division
international des processus productifs , le cas des Pontiac le mans :
http://perso.orange.fr/revision-bac-es/terminale_es/chap13/dipp.htm
Conclusion : selon R.Reich,ce phénomène porte en lui les germes de la disparition de la nationalité
des firmes , puisque la firme devient une structure mondiale en forme de réseaux dans laquelle
la propriété du capital importe moins que la capacité à mobiliser et à combiner les compétences de
toute nationalité en vue de réaliser les objectifs recherchés par la firme . Dès lors la firme se sert du
pays dont elle est issue en fonction de ses besoins , mais son intérêt n’est pas complémentaire à
celui du pays . Par exemple , par le biais des délocalisations , elle peut accroître sa compétitivité
tout en augmentant le chômage dans son pays d’origine .
Relativisation : Il n’en reste pas moins que les firmes transnationales , en particulier américaines ,
sont largement soutenues par les autorités des pays dont elles sont issues , ce qui relativise l’analyse
de Reich .
Elles sont apparues à la fin des années 50 , en rejetant les hypothèses sur
lesquelles étaient bâties les analyses traditionnelles de Ricardo et d’HOS , en
particulier celles de :
• concurrence pure et parfaite à laquelle elles substituent celle de
concurrence imparfaite de type oligopolistique
• d’immobolité internationale des facteurs de production , à laquelle elles
substituent le développement des IDE
R.Coase peut alors en conclure que quand les coûts de transaction sur les
marchés sont plus élevés que ceux de l’organisation de la firme , celle-ci va
s’internaliser et créer son propre marché .
Dunning développe une analyse qui s’appuye sur les 3 grands types
d’avantage à la transnationalisation :
• l’avantage spécifique de la firme ( O comme Ownorship advantages )
• l’avantage à la localisation à l’étranger ( L )
• l’avantage à l’internalisation ( I )
qui peuvent être caractérisés par le tableau suivant :
p 88 mucchielli
Dunning peut alors en conclure que l’IDE sera choisi comme mode de
pénétration d’un marché étranger quand la firme réunit simultanément les 3
types d’avantages : O , L et I , comme le démontre le tableau suivant :
Muccheili p 89
CONCLUSION :
On assisterait donc aujourd’hui à un développement du phénomène transnational , qui se
caractériserait :
• par un développement des implantations à l’étranger, sous forme d’investissements directs,
• par l’existence de différentes filiales entretenant des relations internes qui font que l’on peut
désormais parler d’un réseau interne propre aux FTN , qui dépasseraient ainsi le cadre des
frontières ,
• par l’apparition d’un techno-globalisme : les entreprises ne géreraient plus leurs innovations
, à partir d’une base nationale , mais implanteraient des laboratoires de recherche dans leurs
filiales implantées à l’étranger , signeraient des accords de recherche en particulier dans
l’industrie électronique , afin de pouvoir partager les efforts de mise au point très coûteux ,
d’établir des standards ou des normes communes au niveau mondial , de partager les risques
d’échec .
• On peut donc en conclure que la mondialisation des économies s’accélère et qu’elle
devient une donnée incontournable . Ainsi , comme le constate F.Chesnais , base 100 en 75 , la
FBCF se situe à 300 en 89 , le PIB à 350 , les échanges mondiaux 375 et l’IDE à 800 , alors
qu’il n’était encore qu’à 200 en 85 . Cette accélération de l’investissement direct a été facilitée
et s’explique par l’intégration financière internationale ( les 3 D : désintermédiation ,
dérégulation , décloisonnement ) .
Les limites : Mais, en réalité, les effets d’entraînement sur les économies en voie de développement
sont relativement réduits, pour 3 raisons essentiellement selon Michalet :
• les entreprises des PVD ne sont généralement pas capables de livrer des produits dont les
qualités correspondent aux attentes des FMN.
• elles ne sont pas compétitives, car elles utilisent généralement des technologies dépassées
et parce qu’elles sont mal gérées.
• elles n’arrivent pas à produire dans les délais qui sont impartis par la firme.
•
Conséquences : Dès lors :la multinationale préfère internaliser sa production en assurant une
décomposition internationale des processus productifs. Comme le conclue Michalet : « l’intérêt
des FMN et la préoccupation industrialisante des pays membres ne coïncident donc pas » On
comprend alors
• pourquoi, en particulier dans les années 60 et 70, les PVD ont été très méfiants à l’égard des
FMN et : « ont opéré une discrimination entre les investissements nationaux et les
investissements étrangers.
• Néanmoins, à partir des années 1980, les PVD ont été obligés de changer d’attitude par
rapport aux FMN. :
- Comme l’indique B Coriat Et D Taddei : « avec la globalisation l’objectif principal des
Etats n’est plus de contrôler les activités des firmes étrangères ; il est de les attirer. »
- En effet, avec l’abandon de la stratégie d’ISI remplacée par la SPE ( voire supra), les
PVD ont essayé d’attirer les FMN qui, selon eux, sont à l’origine du succès des NPI ( cette
opinion est à relativiser, puisque dans un pays comme la Corée du Sud, l’Etat s’est efforcé
de freiner l’implantation des FMN afin de maintenir son indépendance ).
- La concurrence que se livre aujourd’hui les pays pour attirer les multinationales ne
signifie pas que ceux-ci se développeront ; par contre, ils considèrent que sans apport du
capital étranger, ils ne se développeront pas ; c’est donc une condition nécessaire mais non
suffisante.
Conclusion : Comme nous l’avons vu précédemment, la stratégie des FMN n’est pas sans
inconvénient pour les pays riches ; les délocalisations qui sont opérés par les FMN conduisent à des
résultats ambigus :
• Selon certains, elles ne feraient que reprendre, en l’adaptant au nouveau contexte, la logique
ricardienne, chaque pays se spécialisant dans la production pour laquelle il a un avantage
comparatif ; les FMN, en s’implantant dans les PVD, détruisent certes des emplois peu
qualifiés dans les PDEM, mais vont contribuer à leur développement et donc à fournir des
débouchés aux industries de haute technologie des PDEM.
• Pour d’autres au contraire dont Reich, les délocalisations ne font que traduire l’intérêt
égoïste des firmes qui ne recoupe pas l’intérêt des nations dont elles sont issues. De même les
3 D n’ont pas eu les effets vertueux qu’ils devaient engendrer.
Remarque : Il ne faut pas en outre surévaluer l'influence des marchés financiers internationaux sur
les politiques économiques. Certes :
• le keynésianisme à l’échelle nationale semble mis à mal, cédant la place à une nouvelle
orthodoxie ( une pensée unique ? ) privilégiant stabilité monétaire et compétitivité extérieure.
• Néanmoins, le style des politiques économiques demeure imprégné de fortes spécificités
nationales.:
- la nature et l’ampleur des interventions publiques,
- le degré de coopération capital - travail permis par les relations industrielles,
- la qualité de la spécialisation industrielle,
- la politique de formation,
- la mise en place d’infrastructures
- Ces éléments définissent autant de contraintes ou d’opportunités pour la politique
économique et façonnent par la même des stratégies nationales fortement contrastées.
Les limites : Mais l’intérêt de ce type d’accord est limité , comme l’a
montré l’échec de l’AELE ( Association Européenne de Libre Echange)
car la coopération et l’intégration des différents pays sont minimales. On
ne peut alors parler véritablement de régionalisation des échanges .
2- L’UNION DOUANIERE
3 - Le marché commun
4 – L’UNION ECONOMIQUE
CONCLUSION
Comme l’indique G Lafay :
• « à l’échelle mondiale , la poursuite de l’objectif d’un libre-échange intégral est illusoire .
• Au lieu de se rapprocher de l’objectif recherché , cette stratégie s’en éloigne , car elle ne
fait qu’alimenter le protectionnisme .
• Dans un monde où les mutations technologiques remettent en cause la permanence des
avantages comparatifs ( il faut faire une étude en terme d’avantages comparatifs dynamiques )
le commerce international ne peut se développer que s’il apporte des gains évidents en terme
d’emplois et de structures productives .
• Le libre-échange ne peut donc s’appliquer complètement qu’entre pays proches qui jouent
la même règle du jeu .
• C’est pourquoi les préférences régionales doivent être reconnues comme le moyen le plus
efficace d’établir un libre échange acceptable ( ... ) .
• Désormais , chacun des trois pôles s’efforce de se renforcer et de créer un espace
économique avec les pays qui sont dans sa mouvance .
• La dose de libre-échange doit donc varier en fonction de la proximité des économies
nationales : dose complète à l’intérieur du pôle considéré , forte avec les pays voisins dont il a
intérêt à favoriser l’insertion internationale , plus modérée avec le reste du monde . »
•
•Pour aller plus loin : les accords commerciaux régionaux 10-ACR.ppt sur le site de web
campus
B – INTEGRATION ET CROISSANCE : LE CAS DE L’UNION EUROPEENNE
1 – LES ETAPES DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE ( cf cours d’histoire-
géographie et doc 2 et 4 p 338-340)
2 – LA CONSTRUCTION EUROPEENNE , UNE CHANCE POUR L’EUROPE
Conclusion : Ceci permet de relativiser la conception pessimiste développée par Viner au milieu
des années 50 .
b -VERS UNE CONVERGENCE DES PAYS EUROPEENS
les apports : L’intégration européenne a contribué :
• non seulement à multiplier les échanges commerciaux intra-européens ,
• mais elle va aussi répondre au principal défi qui lui était posé : faire converger vers un
même modèle des pays ayant à l’origine des niveaux de développement relativement
importants .
Conclusion :Ainsi , les écarts de niveau de vie entre les pays du Sud ( Grèce , Espagne , Portugal )
et les pays les plus riches ( Allemagne , France , Benelux ) ont tendance à se réduire .
Solutions : 2 courants s’opposent alors pour trouver les fonds finançant les
taux d’investissement :
• selon certains auteurs , une révolution agricole devrait permettre
d’assurer un financement interne . Ils reprennent l’exemple anglais , selon
lequel celle-ci est un préalable au décollage économique .
• d’autres auteurs rétorquent que le pays étant pauvre , il ne peut assurer
un taux d’épargne suffisamment élevé et donc , il doit , au préalable ,
compter sur l’apport de capitaux extérieurs .
•
• B ) LES PROGRES AGRICOLES SOURCE DE FINANCEMENT DE
L’INVESTISSEMENT
Les PVD se caractérisent par le poids très important de la population travaillant dans l’agriculture .
Il est donc bien évident qu’un processus de croissance et de développement ne peut être engagé s’il
laisse de côté la majeure partie de la population . P.Bairoch écrit ainsi : « il est impossible de
concevoir un développement économique rapide sans une industrialisation accélérée , mais celle-ci
n’est possible que grâce à la progression rapide de la demande intérieure dans laquelle la demande
rurale joue un rôle
prépondérant . »
cette conception peut être actualisée en tenant compte des éléments suivants :
• l’accroissement de la production agricole permet de développer les exportations qui
accroissent les entrées de devises nécessaires pour importer les technologies en provenance
des PDEM . On comprend mieux pourquoi les pays qui , suivant le modèle soviétique , ont
sacrifié l’agriculture au bénéfice de l’industrie , en appliquant un schéma de croissance
déséquilibrée
•( l’augmentation des taux d’investissement dans le secteur des biens d’équipement est financée
par la confiscation des recettes issues de l’agriculture ) n’ont pas pu engager un véritable
processus de croissance .
• l’augmentation très rapide de la population ( cf chap croissance démographique et
développement ) rend d’autant plus impérieuse la modernisation de l’agriculture , permettant
de dégager des surplus ( cf révolution verte ) .
Problèmes : Néanmoins , considérant le niveau élevé des investissements nécessaires pour engager
le décollage économique , de nombreux auteurs considèrent que les capacités internes du pays à
dégager un surplus et une épargne ne sont pas suffisantes .
Solutions : Il faut alors faire appel aux capitaux extérieurs , qui peuvent prendre 2 formes :
• une aide , réalisée sous formes de dons ou de prêts réalisés à faible taux d’intérêt .
• un endettement extérieur .
•
C )L’APPEL AU FINANCEMENT EXTERIEUR
Constat : Paradoxalement , « l’aide au développement apportée par les pays industrialisés à ceux
qui ne le sont pas , est une idée relativement neuve . :
• Jusqu’à la seconde guerre mondiale , la doctrine des puissances coloniales est que les
colonies doivent se suffire à elles-mêmes sans subsides de la métropole . »
• Par contre , après 1945 , un accord se fait sur une idée simple : les économies sous-
développées ne disposant que de faibles revenus , la production augmentant avec la capacité de
production il fallait investir et l’aide des PDEM s’avère alors absolument nécessaire comme
l’écrit H.B.Chènery: « l’assistance de l’étranger favorise le développement » .
L’aide publique peut prendre diverses formes :
• On distingue l’aide bilatérale versée directement de pays à pays de
l’aide multilatérale qui passe par les organisations internationales
comme la Banque mondiale ou le FED (fonds européen de
développement)
• L’aide peut être liée ( sujette à être dépensée dans le pays
donateur ) ou libre (cas beaucoup moins fréquent)
• elle peut être spécifique ( destinée à un projet précis ) ou générale
• en nature (ex apport de technologie ou de produits agricoles (en
cas de famine) ou financière .
Constat : L’effort des pays riches est très variable :
L’aide publique au développement a, pour la première fois, dépassé la barre des 100 milliards de
dollars en 2005 (81,7 milliards d'euros), pour s'établir à 106,5 milliards de dollars, selon les chiffres
publiés, mardi 4 avril, par l'Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE).
Ce record est en partie dû à l'allégement de la dette de l'Irak et du Nigeria (19 milliards de dollars) et à l'aide versée aux
victimes du tsunami en Asie du Sud-Est (2,2 milliards de dollars).
Parmi les pays riches, les Etats-Unis se sont montrés les plus généreux, avec 27,5 milliards de dollars distribués, une
hausse de 35,6 % en termes réels. "Abstraction faite de l'allégement de la dette de l'Irak, cette augmentation s'explique
principalement par l'aide à la reconstruction consentie à l'Irak (3,5 milliards de dollars), l'aide à la reconstruction et
aux programmes de lutte contre les drogues accordée à l'Afghanistan (1,5 milliard de dollars) et l'aide à l'Afrique
subsaharienne", détaille l'OCDE.
Le Japon est ainsi le deuxième donateur (13,1 milliards de dollars). Il devance le Royaume-Uni (10,8 milliards de
dollars) et la France (10,1 milliards). Viennent ensuite l'Allemagne (9,9 milliards), les Pays-Bas (5,1 milliards) et l'Italie
(5,05 milliards).
Ce classement de la générosité des pays riches est différent si l'on prend en compte un autre critère, celui du
pourcentage que représentent les dons par rapport au produit intérieur brut (PIB).
Les pays scandinaves sont des modèles en la matière. La Norvège est la plus prodigue, avec un ratio aide/PIB de 0,93
%, devant la Suède (0,92 %), le Luxembourg (0,87 %), les Pays-Bas (0,82 %) et le Danemark (0,81 %). La France est
au neuvième rang (0,47 %), derrière le Royaume-Uni (0,48 %), mais devant la Suisse (0,44 %) et l'Allemagne (0,35 %).
"L'aide publique au développement globale des quinze pays européens a augmenté de 27,9 % en termes réels,
s'établissant à 55,7 milliards de dollars, équivalant à 0,44 % du PIB cumulé", note l'OCDE, qui rappelle que ces pays
se sont engagés, en 2002, à respecter un objectif minimal de 0,33 %.
"L'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Portugal doivent augmenter leur aide s'ils veulent atteindre cet
objectif", observe l'Organisation. L'Italie a un ratio de 0,29 %, ce qui la place devant le Japon (0,28
%) et les Etats-Unis. Avec 0,22 % en 2005, ces derniers n'ont jamais été aussi généreux depuis
1986.
Source : P Delhommais, , p^lus de 100 milliards de dollars pour les pays pauvres in Le Monde, 05-
04-06.
b – LES EFFETS DE L’AIDE
Un espoir : Dans les années 60 , des organisations comme le FED ou la Banque Mondiale
pensaient que l’aide allait quasi automatiquement assurer un décollage économique .
Une déception : Mais , comme l’indique J.J.Giri : « manifestement l’aide n’a engendré en Afrique
, ni décollage , ni développement autoentretenu. Dans certains cas , elle n’a même jamais engendré
aucun développement du tout , et certains pays d’Afrique se retrouvent plus pauvres , dans les
années 80 que dans les années 60 » .
Conséquences : Ceci a conduit certains auteurs à affirmer que l’aide ne sert à rien et peut même
engendrer des effets pervers ( doc 6 p 89 ) :
• Pour S.Brunel , l’aide ne sert pas à accroître la capacité productive du pays ; elle est utilisée
- soit pour construire des ouvrages de prestige sans but économique ( le Transgabonais ) ,
soit à acheter des usines clés en main trop élaborées qui ne peuvent s’adapter aux
conditions du pays .
- la maintenance est alors très difficile à assurer , car la main-d’œuvre est
insuffisamment qualifiée ,la capacité de production est très largement supérieure aux
capacités d’absorption du marché .
- Ainsi la production qui subit la concurrence des produits des pays riches est de
mauvaise qualité , à un prix plus élevé ( déseconomies d’échelles , en raison du faible taux
d’utilisation des capacités de production ) .
- Les usines sont donc à terme condamnées : l’aide ne s’est donc pas traduite par une
création de richesses supplémentaires .
• l’aide n’a pas transformé en profondeur les mentalités , elle a seulement servi à greffer
artificiellement une façade moderne sur une société demeurée traditionnelle ; elle a donc , par
là , contribuer au dualisme , opposant la majeure partie de la population perpétuant ses
méthodes ancestrales à une minorité qui survit grâce à une injection continue de fonds en
provenance des PDEM
• les auteurs libéraux sont les plus critiques : ils considèrent , reprenant les thèses de Ricardo
et de Malthus ( cf chap croissance démographique et développement ) que l’aide maintient les
assistés dans la pauvreté en désincitant au travail et à l’épargne ( les dons de produits
agricoles concurrencent la production nationale et ruinent les petits producteurs ). Comme
l’écrit Bauer : « à la vérité , aider les responsables politiques sur la base de la pauvreté de la
population a plus de chances d’encourager les politiques d’appauvrissement que d’y faire
obstacle » (d’autant plus que les sociétés n’étant pas démocratiques , l’aide est détournée par
des dirigeants corrompus).
• les auteurs marxistes , quant à eux , pensent que l’aide n’est qu’un moyen de maintenir la
domination impérialiste dans le tiers-monde. L’étude des donateurs montre que ceux-ci
orientent et concentrent leur aide sur les pays qu’ils veulent influencer ( la France aide surtout
ses anciennes colonies).
Relativisation : Pourtant , comme l’écrit J.Brasseul: « ces critiques en forme de brillants paradoxes
peuvent bien contenir une part de vérité , mais elles oublient que l’aide a quand même des effets
positifs , et surtout qu’en son absence , de nombreux pays ne pourraient simplement plus
fonctionner » .
Conclusion : Ce n’est donc pas le principe de l’aide qui ne doit pas être remis en cause , mais les
arrière-pensées qui en sont à l’origine de la part des PDEM et la façon dont elle est utilisée par les
PVD :
• Si l’aide sert à financer des projets clairement définis et dont la rentabilité ou l’utilité est
clairement démontrée ( construction d’infrastructures , éducation de la population ) elle
s’avérera favorable .
• D’autant plus que son versement peut être soumis à conditions : le PDEM peut ainsi inciter
le PVD à assurer un passage à un régime démocratique ou à appliquer des réformes
économiques
2°) LE RECOURS A L’ENDETTEMENT EXTERIEUR
a ) LE DEVELOPPEMENT PAR L’ENDETTEMENT
Constat : on peut établir la périodisation suivante :
• Jusqu’au début des années 70 , la principale source de financement extérieur des PVD est
l’aide publique versée par les Etats ou les organisations internationales .
• Mais des déterminants conjoncturels vont amener un tarissement de l’aide publique et un
développement du financement par l’endettement . En effet , les chocs pétroliers de 73 et de 79
vont :
- être à l’origine d’une réduction de la croissance des PDEM , d’une explosion de leurs
déficits commercial et public qui vont conduire leurs dirigeants à réduire leur effort d’aide
aux PVD
- or , dans le même temps , les pays exportateurs de pétrole bénéficient , à la suite du
quadruplement de son prix , d’une forte augmentation de leurs recettes qu’ils ne peuvent
absorber et qu’ils vont donc placer , contre rémunération , dans les banques des PDEM .On
assistera alors au développement des pétrodollars qui succéderont aux eurodollars
résultant de la crise du Système Monétaire International .
Analyse libérale du financement du développement : Ces raisons
conjoncturelles vont bénéficier du renouveau des théories libérales durant les
années 70 - 80 . En effet , pour la théorie économique classique :
l’endettement est un phénomène normal pour les PVD : on peut , en fonction
du stade de développement auquel se situe le pays caractériser son besoin de
financement ( son degré d’endettement ) ou sa capacité de financement :
• première phase : emprunteur jeune :
- les PVD , pour connaître une croissance économique doivent importer des biens
d’équipement alors que leurs capacités d’exportation sont réduites . Leur Balance
Commerciale est donc déficitaire .
- Pour financer ce déficit , ils ne peuvent faire appel à l’épargne
intérieure ( cf Nurske ) , ils doivent s’endetter .
- Un pays se situant au stade de l’emprunteur jeune se caractérise
donc par une Balance Commerciale déficitaire et une Balance des
Capitaux et des Paiements excédentaires .
• deuxième phase : emprunteur évolué :
- grâce à l’endettement et aux importations de biens d’équipement , le pays peut assurer
un décollage économique , lui permettant de développer ses capacités de production , donc
de réduire ses importations et d’accroître ses exportations de biens .
- A ce stade , sa Balance Commerciale devient donc excédentaire , ce
qui lui permet de rembourser ses dettes , sa Balance des capitaux et
des Paiements devient donc déficitaire .
• troisième phase : prêteur jeune :
- le pays développe ses exportations , connaît une croissance
économique forte ,
- sa Balance Commerciale voit donc son excédent augmenter , le pays
peut donc désormais prêter des capitaux , sa Balance des Capitaux et
des Paiements continue à être déficitaire , mais pour des raisons
différentes ( prêts et non plus remboursement d’emprunts ).
• quatrième phase : prêteur évolué :
- le pays est désormais un PDEM : sa Balance Commerciale devient , à
terme , déficitaire .
- Mais grâce aux entrées de devises issues de ses placements à
l’étranger , le pays connaît un excédent de sa Balance des Capitaux et
des Paiements .
Constat : Ce découpage correspond au modèle américain :
- emprunteur jeune au XIX° ,
- emprunteur évolué fin XIX ° début XX° ,
- prêteur jeune de 1918 à 1950 ,
- prêteur évolué jusqu’en 1971 .
- A partir de cette date , les EU connaissent à la fois un déficit de leur Balance
Commerciale et un excédent de leur Balance des capitaux , puisqu’ils font appel aux
capitaux étrangers : la boucle semble bouclée .
Conclusion : La vision libérale montre donc bien que l’endettement est source de développement
économique , et donc , que contrairement à l’adage populaire , l’endettement n’est pas mauvais en
soi pourvu qu’il contribue à créer des richesses : le taux de croissance de l’économie ( qui
détermine sa capacité de remboursement ) doit être supérieure au taux d’intérêt réel ( qui détermine
le prélèvement opéré sur l’économie ) .
Relativisation : Mais cette vision très optimiste montrera ses limites , quand elle sera confrontée à
la réalité . Elle conduira , au début des années 80 , de nombreux PVD à se déclarer en cessation de
paiements .
3°) LA CRISE DE L’ENDETTEMENT .
a ) LES CAUSES CONJONCTURELLES .
Principe de base : Comme nous l’avons vu plus haut , l’endettement est viable tant que les
richesses créées sont supérieures aux montants à rembourser (c’est-à-dire si le taux de croissance
économique est supérieur au taux d’intérêt réel ) .
Conclusion : Cet effet de ciseaux ( de nature conjoncturelle ) a révélé les choix souvent
irrationnels des investissements opérés par les PVD dans une période d’euphorie et acceptés par les
banques prêteuses ( qui sont donc en partie responsables ). Ces erreurs qui étaient sans
conséquence dans les années 70 eurent , dans les années 80 , des conséquences dramatiques .
b ) LES CAUSES STRUCTURELLES .
Constat : Contrairement aux prévisions des théoriciens qui attendaient de l’augmentation des taux
d’investissement et d’endettement une hausse quasi automatique de la croissance , on a pu constater
qu’entre 1973 et 1982 l’élévation des taux d’endettement ne s’est pas traduite par une hausse
comparable ni des taux d’investissement , ni des taux de croissance.
Explications : On peut constater que l’ajustement a été supporté quasiment uniquement par les
pays emprunteurs ( doc 8 p 290 ) . En effet :le F.M.I. ( Fonds Monétaire International ) a considéré
que la responsabilité de la crise s’expliquait par l’échec des stratégies de développement
( particulièrement les stratégies autocentrées )
Répercussions : « les prêts conditionnels du FMI vont alors généralement de pair avec une action
de stabilisation destinée à corriger les déséquilibres macro-économiques » .
• Les pays doivent donc appliquer des politiques visant à assainir l’économie , ils doivent
dévaluer leur monnaie , appliquer des politiques de rigueur désinflationnistes ( en diminuant
la masse monétaire en circulation ) , diminuer les déficits budgétaires par la baisse des
dépenses publiques , les privatisations et l’augmentation de la fiscalité , diminuer les salaires
afin d’améliorer la compétitivité des entreprises . « Le FMI subordonne le versement de ses
crédits à l’application , avec succès , de ces mesures » .
• Ces programmes d’ajustement ont des visées conjoncturelles , mais surtout structurelles : ils
« peuvent apparaître comme une première étape essentielle du remodelage d’une économie ,
vers un état d’ouverture » .
Conclusion : On ne peut contester la nécessité de ces plans d’ajustement , il n’en demeure pas
moins qu’ils traduisent une nette orientation idéologique : le Tiers-mondisme marxisant des années
70 s’est vu remplacer par un ultra-libéralisme conquérant dans les années 80 - 90 . Or :
• on a pu qualifier les années 80 d’années perdues pour le développement : « les programmes
préconisés par le Fonds se sont vus ainsi accuser d’être néfastes à la croissance et au
développement , de toujours recourir à une cure d’austérité , d’accroître la pauvreté » . On a
assisté à une véritable mise sous tutelle des pays à monnaie faible qui « n’ont guère le choix ,
sans le sceau d’approbation de la Banque Mondiale et du FMI , ils ne trouveront ailleurs aucun
financement , ni public , ni privé » .
• On en est ainsi arrivé , au début des années 90 , à la situation paradoxale suivante : on
observe un transfert net des ressources des PVD vers les pays riches : les PVD financent les
pays riches , en particulier les EU : « alors que tout semble indiquer que le capital devrait aller
des pays industrialisés à Balance courante excédentaire vers les pays à haut taux de rendement
de l’investissement , mais à ressources d’épargne domestique faibles , c’est le schéma inverse
qui paraît devoir prévaloir » .
•
• D ) LES FTN : UNE SOLUTION ALTERNATIVE A L’ENDETTEMENT
Les explications : Ceci s’explique par un certain nombre de raisons d’ordre à la fois conjoncturelle
et structurelle :
• les raisons conjoncturelles sont dominées par les retombées de la crise de l’endettement :
- suite aux difficultés des années 80 , les banques privées sont devenues très réticentes à
développer le financement des PVD . Elles ont même cherché à se débarrasser , en les
bradant plus ou moins , des créances dont elles disposaient sur des pays qu’elles
considéraient maintenant comme non solvables .
- Dans le même temps , les PVD qui appliquaient les politiques d’ajustement du FMI
s’efforçaient de privatiser leurs entreprises publiques , en échangeant les actions de celles-
ci contre des titres de la dette .
- Les FTN qui avaient racheté des créances pouvaient donc , à faible coût , prendre le
contrôle d’entreprises dans les PVD .
- L’investissement direct des FTN est donc considéré désormais par les PVD comme une
alternative à l’endettement , ils entrent donc en concurrence afin de les attirer ( «
surenchère aux incitations fiscales, aux aides et à la prise en charge des coûts externes ») .
• les raisons structurelles : « le mouvement de libéralisation a été intensifié par le grand
retournement dans les stratégies de développement , qui s’ébauche dès le début des années 80 ,
et qui tourne le dos au modèle de substitution aux importations appliquées durant les 20
dernières années . La nouvelle orientation prône la croissance tirée par les exportations » :
- A la croyance en un développement autocentré basé sur des théories marxistes ou
structuralistess’est substitué la foi en des théories libérales , qui risquent comme les
précédentes d’engendrer de nouvelles désillusions .
- En effet , « dans l’optique des conceptions ultra-libérales , l’implantation des FTN doit
jouer un rôle d’entraînement automatique sur les structures productives locales .
L’investissement étranger joue le même rôle que la création de pôles de croissance ( ... ) .
- Mais en ce qui concerne les économies en voie de développement , les arguments des
FTN sont nombreux qui visent à montrer les limites , sinon l’impossibilité de l’intégration
locale . Ceux qui sont les plus souvent avancés constituent une trilogie qualité , coût , délai
( ... ) .L’intérêt des FTN et la préoccupation industrialisante des pays ne coïncident donc
pas . »
- On constate , en effet , que , « les choix des multinationales revêtent une très grande
constance , caractérisés par une attitude extrêmement sélective , vis à vis de
l’investissement au Sud ( doc 16 p 295 ) . Vers 1980 , 40 % du total des investissements
directs étaient dirigés vers 10 pays du Sud » . La polarisation des investissements directs
des FTN sur les pays les plus rentables économiquement ( en particulier les NPI ) est donc
très forte ( 10 et 11 p 313).
Conclusion : On ne peut , dès lors , considérer que l’implantation des FTN puisse constituer une
véritable alternative à l’aide ou au crédit , en direction des pays les moins développés . Ceux-ci sont
en effet complètement délaissés ( sauf s’ils disposent de ressources en matières premières : et
intéressent ainsi les FTN dites primaires ) , dès lors , qu’ils apparaissent comme présentant un
risque politique ( continent africain ) ou insuffisamment compétitifs au niveau économique
( « derrière cette concentration sur un nombre limité de pays du Sud , il existe une rationalité
économique » ) .
CONCLUSION :
Constat :A la fin des années 50 , les meilleurs experts de l’ONU prévoyaient :
• un avenir brillant au Congo belge riche en matières premières et était très pessimiste pour la
Corée du Sud .
• « Or , depuis 60 , le revenu par tête du Zaïre , ex Congo belge , a régressé de plus de 2 %
par an , alors que celui de la Corée du Sud a progressé de plus de 7% par an .
Conclusion : Plus personne ne pense aujourd’hui qu’une hausse du taux d’investissement puisse
constituer une condition nécessaire et suffisante à la croissance économique . :
• Il faut , en effet , comme l’écrit G.Grellet admettre que : « au-delà de l’accumulation des
facteurs de production , le problème de la croissance est celui de l’allocation des ressources et
du choix des stratégies de développement » .
• Sinon , comme le constate J.N.Bhagwati , à la place du fameux décollage prévu par Rostow
qui inspira de nombreux plans de développement au cours des années 50-60 , on risque
d’assister à une étape supplémentaire : « portant le nom d’atterrissage brutal » .
•
• II) UN RENOUVEAU DES IDEES LIBERALES : l’OUVERTURE
DEVIENT LA PANACEE.
Remarque :On notera que ces postulats contredisent point par point
l’ancienne orthodoxie , le marché mondial devient source de croissance , et
l’Etat source de mauvaise allocation des ressources . »
A ) LA STRATEGIE DE PROMOTION DES EXPORTATIONS ( doc 17 p 293 )
1° ) UN CONSTAT
Constat : Le paradigme du « trop d’Etat » a remplacé celui du « pas assez d’Etat » , selon
G.GRELLET .En effet , même si , excepté les auteurs ultralibéraux , personne ne conteste la
nécessité d’une intervention de l’Etat , celle-ci doit être mesurée à l’aune de son efficacité :
l’expérience montre que , dans de nombreux PVD , l’intervention de l’Etat a généré des effets
contre-productifs .
Les explications : pour trois raisons essentielles :
• l’Etat a été à l’origine de distorsions qui entravent l’allocation
optimale des facteurs de production :
- Ainsi , les PVD bénéficient d’une main d’oeuvre abondante , ce qui
devrait , conformément à la loi de l’offre et de la demande , engendrait
une réduction des salaires permettant de diminuer le chômage et de
développer la production dans les secteurs exportateurs utilisant
intensément la main d’oeuvre ( ex : le textile ) .
- Mais , certains pays ont voulu mettre en oeuvre des législations
sociales inadaptées à leur stade de développement ( salaire minimum ,
protection sociale ) qui ont augmenté le coût du travail et incité les
entreprises à substituer du capital au travail ( d’où augmentation du
chômage ) .
- Les pays doivent donc , pour diminuer le chômage et améliorer la
compétitivité , supprimer les législations handicapantes , comme l’ont
fait , selon Kuznets les NPI dont la forte croissance s’explique par la
flexibilité du marché du travail .
• la multiplication des mesures , leur incohérence et leurs aspects
contradictoires font que les réglementations administratives sont
souvent mal connues ou détournées de leur objectif :
- ainsi , en Inde les licences d’importation étant délivrées
proportionnellement à la part détenue par l’entreprise dans la
production totale ,chaque entreprise avait intérêt à accroître sa
production même si celle-ci était invendue .
- Les mesures risquent donc de favoriser des rentes de situation qui
nuisent à l’innovation et à la compétitivité .
• dans les pays où l’Etat est omniprésent mais n’a pas la capacité
d’imposer des mesures qu’il instaure :
- les entreprises développent des marchés parallèles qui leur permettent
d’échapper aux prélèvements publics. En contrepartie , elles doivent verser
aux fonctionnaires et au pouvoir des pots de vin leur évitant des sanctions
.
Ceci permet de rompre avec une vision idéaliste ( selon les libéraux ) qui
fait des agents de l’Etat des individus altruistes , cherchant à maximiser le
bien-être général , alors qu’en réalité , ils veulent améliorer leur bien-être
personnel.
CONCLUSION DU II :
Constat : Néanmoins , si on étudie plus précisément les stratégies des NPI qui
sont considérés par la Banque mondiale ou par le FMI comme des modèles de
référence libéraux , on se rend compte qu’elles sont moins libérales qu’elles ne
paraissent au premier abord :
Explications : ainsi quand on compare la protection tarifaire entre 2 groupes
de pays : ceux ayant adopté l’ISI et ceux ayant adopté la SPE , on remarque
• certes que la protection moyenne est supérieure dans l’ISI .
• Mais les écarts de protection sont plus grands dans la SPE : en effet ,
cette stratégie distingue les secteurs qui n’ont pas besoin de protection car
le pays dispose d’un avantage comparatif ou ceux pour lesquels la
protection serait coûteuse : le pays ayant besoin de ces biens mais ne
sachant pas les produire ( ex : biens d’équipement dans une première
phase ) ; des secteurs que le pays cherche à développer sans être
compétitif pour le moment , pour lesquels un protectionnisme éducateur
semble nécessaire .
• On peut dès lors en conclure qu’il semble y avoir une stratégie plus
rationnelle de protectionnisme que celle opérée par les pays adoptant l’ISI
Conséquences : ce protectionnisme sélectif montre donc que
• contrairement aux apparences et aux dires des théoriciens libéraux ,
l’Etat n’est pas absent ,il applique une politique qui , selon M.Fouquin ,
tend à concentrer les efforts sur les secteurs compétitifs et à abandonner
les secteurs , dans lesquels le pays n’a pas d’avantages ;
• car , contrairement aux affirmations de Ricardo , une adaptation passive
aux avantages naturels ne suffit pas : « l’expérience de tous les pays en
développement , y compris de ceux qui ont le mieux réussi , est en faveur
d’un certain volontarisme : dans les phases de démarrage du processus de
développement , l’Etat doit choisir les secteurs prioritaires qui doivent être
créés ou développés ( ... ) .
• Les échecs qui ont été enregistrés proviennent soit de choix erronés ,
soit de l’incapacité des Etats à mobiliser des moyens nécessaires et à
mener des politiques économiques convenables » . On retrouve ici la
responsabilité des Etats mous dans l’échec du développement ; on sait
qu’au contraire , en Corée , un Etat fort et interventionniste a contribué
notablement au développement du pays , en assistant ou en se substituant
aux entrepreneurs quand cela était nécessaire .
Remarque : On peut d’ailleurs s’interroger à la fois sur la généralisation du
modèle de croissance tirée par les exportations mais aussi sur sa validité :
• la stratégie de SPE s’ est révélée efficace quand un nombre réduit de
pays comportant une population restreinte ( les 4 Dragons d’Asie du Sud-
Est ) l’ont appliquée ; mais si cette stratégie devient un modèle copié par
tous les PVD , et en particulier par des pays très peuplés comme la Chine
ou l’Asie , on peut se demander si elle ne se révélera pas intenable :
- en effet si un grand nombre de pays se spécialise dans des produits
banalisés en fin du cycle de vie ,dont la demande progresse faiblement ,
une augmentation de la production risque de se traduire par une baisse
des prix et une détérioration des termes de l’échange ( comme pour les
produits primaires ), donc une diminution des recettes d’exportation qui
ne permettrait pas de financer le développement .
- la concurrence exercée sur ces pays sur les industries des PDEM
utilisant beaucoup de main d’oeuvre peu qualifiée serait destructrice et
appellerait , de la part des autorités , des mesures de protection ruinant
la stratégie de SPE .
• comme l’indique M .Fouquin: « l’idée de la croissance tirée par
l’exportation qui pourrait faire croire qu’un pays qui exporte plus a une
croissance plus forte est , en général , fausse . Car , parvenu à un rythme
très élevé , les économies butent sur des goulets d’étranglement qui les
contraignent à importer de plus en plus . La croissance des importations
finit à être plus forte que celle des exportations . La croissance tirée par les
exportations ne peut être qu’exceptionnelle et de courte durée » . Comme
le constate d’ailleurs G.Grellet : « la corrélation positive entre la part des
exportations dans le produit national et la croissance , si elle existe , n’est
pas sans ambiguïté , dans la mesure où elle ne fait que refléter le fait que
les pays les plus pauvres n’ont rien à exporter . »
•
• CONCLUSION GENERALE :
a1 - Pourquoi un SMI ?
Définition : M.BERNARD écrit : « Un SMI est un ensemble de règles et d’institutions qui régissent
comment , en quoi et à quel prix les monnaies s’échangent entre elles . » Ainsi 3 questions se posent :
• la première est celle de la convertibilité : pour que l’échange international ait lieu , il est
nécessaire que le vendeur bénéficie d’une garantie , c’est-à-dire que la monnaie dans laquelle il
sera payé , représente un pouvoir d’achat ( la variation de ce pouvoir d’achat et donc le risque
encouru par le vendeur sera fonction du régime de change en vigueur : fixe ou flottant ).
• La troisième celle de la formation des taux de change : qui joue un rôle essentiel dans la
compétitivité des produits ; le taux de change est le point de contact entre l’économie nationale et
le reste du monde . Le mode de fixation de ce taux de change va donc exercer une grande influence
.
•
• a2 - Les différents régimes de change
Rappel d’histoire : Le monde a connu depuis le XIX° siècle trois régimes de change : cf cours
d’histoire géo
a3 - Le SMI ; un régime hiérarchisé
M.BERNARD écrit : « que les manifestations de la puissance et de la domination économique s’opposent
souvent » . Il distingue , pour le démontrer 3 critères :
• d’un point de vue commercial : un pays puissant qui dispose d’avantages compétitifs importants
se caractérise par des excédents commerciaux élevés et croissants ( ex : Japon , RFA ). Au contraire
, un pays dominant connaît généralement un déficit de sa Balance Commerciale , car sa puissance
industrielle est contestée . Mais sa puissance hégémonique lui permet de se dispenser de rétablir
l’équilibre de sa Balance Commerciale .( ex : GB fin XIX° , USA depuis 71 )
• d’un point de vue financier : la puissance financière consiste à être le bailleur de fonds du monde
, ( USA dans les années 50 ) , ce qui permet aux pays de vivre de ses rentes et d’exercer ainsi une
domination commerciale . Le déficit de sa Balance Commerciale est compensé par le revenu des
capitaux que ses résidents ont placés dans le reste du monde ( ex : GB à partir des années 1880 ) .
La domination financière s’exerce , au contraire , quand l’excédent de la Balance des capitaux ne
permet plus de compenser le déficit de la Balance Commerciale , et donc que la Balance des
Paiements devient déficitaire ( ex : USA dans les années 80 ) . Le pays pompe donc l’épargne du
monde .
• d’un point de vue monétaire : la puissance consiste pour le pays qui émet la monnaie du monde ,
la devise-clé à gérer son émission pour le bien de tous et non au service d’objectifs purement
nationaux ( ex : les USA durant les années 50 dans le cadre des accords de Bretton Woods qui
émettait des dollars pour financer le reconstruction des pays européens , tout en garantissant la
couverture or du dollar , ce qui maintenait la confiance ). Au contraire , la domination monétaire
s’exerce quand le pays émetteur de la devise clé se sert de la monnaie mondiale pour poursuivre
des objectifs internes , sans se préoccuper des répercussions que sa gestion monétaire a sur le reste
du monde , le pays dominant n’en supporte pas d’ailleurs les conséquences , car sa monnaie étant
la devise de référence , il peut attire l’épargne mondiale à des coûts plus bas que ses partenaires ou
financer son déficit sans pleurs ( sans plan d’adaptation de rigueur )en émettant de la monnaie ( ex
: les USA à partir des années 60 et surtout après 71 )
Conclusion : Ainsi , on peut en conclure que le SMI met en relation des partenaires qui ne sont pas situés
sur un pied d’égalité et donc que les différences de puissance vont venir troubler son fonctionnement , ce
que démontre l’historique du SMI depuis 1945 (cf. cours d’histoire).
Selon les défenseurs en particulier les théoriciens monétaristes le flottement devait permettre d’assurer
un meilleur fonctionnement du SMI :
• dans le cadre du SMI issu de Bretton Woods , la formation des cours de change est déterminée
administrativement par les autorités monétaires ; elles ne reflètent pas toujours le taux de change
d’équilibre du marché qui résulte de la confrontation entre l’offre et la demande de devises . Au
contraire , les changes flexibles qui résulteraient de l’application de la loi de l’offre et de la demande
de devises devrait permettre de déterminer les cours vrais du marché : ceux qui reflétant la santé
économique du pays ( on devrait donc se rapprocher des taux de PPA ) .
• dans le système de changes fixes mais ajustables , qui est celui issu de Bretton Woods , quand le
décalage entre le cours vrai de la monnaie et le cours administré est trop important les autorités
finissent par décider un réajustement monétaire ( dévaluation ou réévaluation ) . Mais durant la
période intermédiaire , durant laquelle il ne se passe rien , les spéculateurs qui anticipent le
réajustement vont se déchaîner , ce qui va entraînait des coûts pour la Banque Centrale , qui doit
défendre sa monnaie . Au contraire , dans un système de change flexible , la situation devrait se
stabiliser et assurer un équilibre durable du marché monétaire . En effet , la tendance normale pour
réaliser un gain étant de vendre lorsque les cours sont élevés ( demande < offre entraîne une
baisse du cours de la devise ) , d’acheter lorsque les cours sont bas ( offre < demande , d’où une
augmentation du cours de la devise ); le taux de change devrait automatiquement revenir à son
point d’équilibre : celui de PPA .
• dès lors les banques centrales n’ont plus à détenir des réserves de change coûteuses et souvent
insuffisantes pour soutenir le cours de leur monnaie .
• les changes flottants permettent donc d’assurer l’autonomie des politiques monétaires , qui n’ont
plus désormais à intervenir pour soutenir les taux de change , dans le cadre de marges préfixées .
Le pays peut alors assigner sa politique monétaire aux objectifs internes , puisqu’il n’a plus à assurer
la stabilisation du taux de change .
•
• b12 - Les raisons expliquant la globalisation financière .
• Tout ceci va être remis en cause à partir des années 60 quand les EU opèrent une gestion égoïste
du dollar , va être aggravé par le développement des firmes multinationales et va recevoir le coup
de grâce quand R.Reagan et M.Thatcher seront élus au début des années 80 et appliqueront une
révolution conservatrice qui sera à l’origine des 3 D :