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MARTRINCHAT Léa
IMMIGRATION : Italie
I CONSTAT
Au début des années 1970, les immigrés proviennent du Maroc (10%), de la Tunisie
(environ 5,3%), les Philippines et l’ex-Yougoslavie (moins de 5%). Les étrangers des pays
industrialisés comme les Etats-Unis, la France et l’Allemagne comptaient encore pour une
part importante.
Au milieu des années 1990, la provenance de la population étrangère a évolué. Les
migrants d’ex-Yougoslavie ont augmenté de 200% avec la guerre de 1992, ceux d’Albanie
de 1500% et ceux de Roumanie de 150%. Les Polonais augmentent faiblement au début
des années 1990, car la principale vague migratoire polonaise date des années 1980 avec
les réfugiés de l’état de guerre de 1981.
On assiste par la suite à une diversification des régions et pays de provenance dans les
années 1990 (Chine, Bangladesh, Egypte, Pologne, Maroc...)
2. Aujourd’hui
Aux années 2000, 30% des étrangers provenaient d’Europe centrale ou orientale (Albanie,
Roumanie, Yougoslavie, Pologne), 24% d’Afrique du Nord (Maroc, Tunisie, Egypte), 17%
d’Asie orientale et méridionale (Philippines, Chine, Sri Lanka, Inde et Bangladesh), 10% de
pays de l’UE.
Il faut attendre la régularisation de 2002 pour voir apparaître au premier plan la Roumanie
(10% du total des 2 millions et demi d’étrangers), suivie du Maroc, de l’Albanie, de
l’Ukraine, de la Chine, des Philippines et de la Pologne.
Aujourd’hui, le paysage migratoire italien se caractérise donc à la fois par le renforcement
d’anciennes chaînes migratoires (Sénégalais, Chinois, Philippins, Sri-Lankais et surtout
Marocains), et l’affirmation de groupes plus récemment arrivés (Roumanie, Pérou, Ukraine,
Moldavie). La plupart des migrants en Italie ne viennent pas des pays les plus
désavantagés économiquement.
Pour les années 1970, les pionniers sont souvent des femmes et les migrations sont
encore marquées par le lien colonial. Avant venaient en Italie les familles pauvres pour
trouver du travail dans l’agriculture par exemple. Désormais ce sont plutôt les travailleurs,
donc un groupe assez jeune qui vient étudier en Italie.
L’Italie joue un rôle primordial dans l’immigration de populations venu d’Afrique, notamment
d’Afrique du Nord répartis essentiellement dans les provinces du Nord de l’Italie. On trouve
aussi des Tunisiens, Égyptiens, mais aussi Libyens et Algériens. Ces étrangers sont
généralement en situation régulière dans les grandes régions urbaines et industrielles. Une
présence également importante dans les régions à dominante agricole ou quand le
commerce informel est développé. Certains de ces étrangers proviennent de pays très
développés tels que les Etats-unis, la France…
Les politiques d’immigration sont marquées par l’impréparation (cadre législatif du droit des
étrangers hérité des décennies fascistes) et les mesures d’urgence humanitaire (du
parcage des réfugiés albanais dans le stade de Bari en 1991 aux centre de permanence
temporaire depuis 1995). Ce n’est qu’en 1986, et surtout en 1990, lorsque Claudio Martelli,
alors ministre de la justice, propose les lois qui aboutissent aux deux premières procédures
de régularisation, que l’Italie prend réellement conscience d’être devenue un pays
d’immigration. Suivent le décret Dini de 1995, et surtout la loi Turco-Napolitano de 1998, la
première loi-cadre qui prend en compte aussi bien l’amont de la question (contrôle des flux,
lutte contre l’immigration clandestine, programmation des flux et mise en place d’une
politique de quotas et de sponsorisation) que l’aval (politiques d’intégration, travail en
commun des instances gouvernementales avec les autorités décentralisées (régions,
préfectures et municipalités), rapports d’experts émanant du troisième secteur
(associations, ONG, organismes religieux, mise en place des médiateurs culturels et de
filières de formation comme les masters interculturels). C’est la première loi qui ne se
concentre pas uniquement sur les questions de répression et de traitement des flux et qui
prend en compte sérieusement les questions d’intégration avec des mesures assez
novatrices comme celle concernant la régularisation des prostituées victimes de la traite.
L’actualité législative est marquée par l’approbation de la loi Bossi-Fini de 2002, qui
remet en question le texte précédent, affaiblit les mesures d’intégration et de protection
juridique des migrants, rend plus difficile l’insertion sur le marché du travail (réduction de la
période de demande d’emploi autorisée, complication administrative pour le renouvellement du
permis de séjour, le regroupement familial, l’accès à la citoyenneté) et durcit surtout la lutte
contre l’immigration clandestine, sous couvert d’une lutte contre le terrorisme et la garantie de
la sécurité territoriale (criminalisation des clandestins récidivistes, multiplication des CPT -
centres de permanence temporaire - reconduites à la frontière). La régularisation de 2002,
montre à la fois la transformation du paysage migratoire en révélant les migrants arrivés
récemment et travaillant sans contrat de travail (Roumanie, Ukraine, Moldavie, Pérou,
Equateur...) et l’incapacité de l’administration à assurer le suivi de ces migrants régularisés qui
l’année suivante peinent à obtenir le renouvellement du permis de séjour et retombent souvent
en situation irrégulière.
Face aux incohérences d’une politique avant tout médiatique, on observe une multiplication de
mouvements de désobéissance civile (manifestations, protestations contre les CPT et
certaines « bavures » dans les eaux territoriales).
2. Le droit de la nationalité
Dispositions
A. Acquisition de la nationalité italienne:
1. Par filiation
2. Par naissance sur le territoire italien ("Jus soli" ou droit du sol) si le père et la mère
sont des inconnus ou des apatrides et si l'enfant est trouvé abandonné
sur le territoire de la République
3. Reconnaissance par un parent italien ou déclaration judiciaire de filiation pendant la
minorité de l'enfant
4. Par adoption
5. Par acquisition volontaire:
a. déclaration :
Un étranger peut acquérir la nationalité italienne en déclarant sa volonté de le faire,
s'il satisfait à certaines conditions (naissance sur le territoire de la République,
résidence sur ce dernier, etc.).
b. mariage :
les Conditions reposent sur :
- résidence légale en Italie depuis au moins six mois;
- ou trois ans de mariage;
- validité du mariage;
- absence de condamnation pénale dans les cas indiqués à l'article 6;
- absence d' obstacles liés à la sécurité nationale
- acquisition: par décret du ministre de l'Intérieur, sur demande de la partie
intéressée
c. naturalisation :
Par décret du Président de la République, la nationalité italienne peut être accordée
à diverses catégories d'étrangers satisfaisant à certaines conditions de résidence
qui dépendent de plusieurs facteurs.
La période ordinaire de résidence légale est de dix ans
Il existe cependant certaines exceptions:
- trois ans pour les descendants d'ex-citoyens et pour des étrangers nés sur le
territoire italien
- quatre ans pour les citoyens d'un Etat membre de l'Union européenne
- cinq ans pour des apatrides et des réfugiés ainsi que pour des étrangers adultes adoptés par
des citoyens italiens ITA
- aucune période de résidence n'est imposée aux étrangers employés par l'Etat
depuis au moins cinq ans, y compris hors du territoire national
Le gouvernement de Romano Prodi, entré en fonction au mois de mai, avait déjà opéré il y a
quinze jours, un revirement libéral dans sa politique d’immigration, en ouvrant les quotas d’entrée
sur son territoire à 517.000 travailleurs étrangers pour 2006, et non 170.000 comme prévu par le
gouvernement de Silvio Berlusconi. Cette décision équivaut à la régularisation de près de 350.000
immigrés clandestins déjà présents en Italie. Le projet de loi adopté devra être voté par les
députés et les sénateurs à partir de la rentrée, et une partie de la droite a promis une guerre
ouverte au Parlement. "Nous tirerons à bout portant sur cette loi qui veut mettre le pays et notre
futur dans les mains des derniers arrivés", a déclaré le sénateur du parti populiste de la Ligue du
Nord, Roberto Calderoli. La politique des quotas en vigueur en Italie avait été durcie sous le
gouvernement de centre droit de Silvio Berlusconi, avec l’adoption de la loi "Bossi-Fini" qui
conditionnait strictement l’obtention d’un permis temporaire de séjour à un contrat de travail
préalable. Le gouvernement de Romano Prodi a déjà annoncé une profonde réforme de ce texte,
avec l’instauration de permis de séjour temporaire permettant de rechercher un travail en Italie.
Pas moins de 350 000 régularisations de travailleurs clandestins ont eu lieu fin juillet
en Italie. Début août, le ministre de l'Intérieur, Giuliano Amato, a présenté un projet
de loi qui prévoit de réduire de dix à cinq ans le délai de résidence pour obtenir la
nationalité italienne. Et les enfants nés sur le sol italien de parents étrangers
légalement installés en Italie depuis cinq années pourront accéder à la citoyenneté à
leur majorité. D'ici à 2008, 1,5 million de personnes pourraient être naturalisées,
selon l'organisation catholique italienne Caritas. Un chiffre dont l'ampleur est
contestée par le ministre de l'Intérieur.
Évolution Pour l'ensemble de la période 1960-2006, on enregistre une moyenne annuelle de 0,4.
C'est en 2004 qu'on enregistre le plus haut niveau (1) et c'est en 1995 qu'on enregistre le plus bas
niveau (0).
Pour mesurer ce changement, nous disposons des résultats pour 47 années de la période 1960-
2006.
1. Le modèle d’intégration
Les premières décennies de l'immigration italienne sont caractérisées par l'absence de toute
législation. Il n'y a, officiellement, aucune reconnaissance de la réalité de ces flux. Certes l'Italie
signe en 1975 la convention internationale sur les droits des travailleurs étrangers, mais il s'agit en
réalité d'une mesure destinée aux italiens à l'étranger et pas encore aux immigrés. Les migrants
en Italie sont « expulsés » par le reste de la population, que se soit dans le travail ou la vie
quotidienne, ils sont victimes de discrimination.
http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2005/amato/article.htm
http://america1900.free.fr/italia.htm
http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/news/hundreds-migrants-risk-if-returned-italian-
island-20090206
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=708
http://www.coe.int/t/f/affaires_juridiques/coop%E9ration_juridique/etrangers_et_citoyens/nationalit
%E9/documents/bulletin/Italie%202004.pdf
http://www.ulb.ac.be/soco/colloquerabat/papiers/articles_definitifs/RS6_Chiavassa_et_Gottardi.pdf