You are on page 1of 506
publications de finstitut frangais du pétrole école nationale supérieure du pétrole et des moteurs J.-L. LIGIER lubrification des paliers moteurs EDITIONS TECHNIP CHEZ LE MEME EDITEUR + Physico-chimie des lubrifiants. Analyse et essai J. Denis, J.-C. HIPEAUX, J. BRIANT + Propriétés rhéologiques des lubrifiants. J, Brianr, J. Dents, G. Parc + Abaque viscosité-température. Indice de viscosit- ASTM D 2270-86, Huiles pour moteurs-SAE J 300 Mar 93, J. GRorr + Les lubrifiants industriels. + Les lubrifiants moteurs : pertes par frottement et usure, + Les uiles pour moteurs et le graissage des moteurs. A. ScwtiiNe + Carburants et moteur Technologies. Energie, Evironment 1.-€. Guiner + Mécanique des moteurs altematif, B. Swov0Ds + La combustion dans les moteurs d’ automobile ‘Progesde a modisation ee approche expérimentale Sous I ston de PH. PINCHON + La combustion dans les moteurs automobile Recherche et veloppemensrécots + La combustion dans les moteurs d’ automobile. Sunulatio, Validation. Les moteurs de synthe Sous diction de A. DOUALD © 1997. Editions Technip. Paris ‘Toute reproduction, méme partielle, de cot ouvrage par quelque procédé que ce soit est rigoureusement interdite par les lois en vigueur. ISBN 2-7108-0713-0 ISSN 0-768-147-X Table des matiéres Préface Ml Avant-propos Chapitre 1 Introduction Chapitre 2 Propriétés des lubrifiants 21 Généralités ... ricraniieve 5 2.1.1 Lubrifiants liquides (huiles) 5 2.1.2 Lubrifiants solides 6 2.1.3 Les graisses .... 7 22 Les additifs .... 7 2.3 La viscosité .... 8 2.3.1 Définition css 9 2.3.2 — Unit6s de VISCOSIEG .........::ssesssesseesseesersesses 11 2.3.3 Mesure de la viscosité ......... soe 12 2.3.4 Variation de la viscosité avec la température .. 16 2.3.5 Indice de viscosité - 2.3.6 Variation de la viscosité avec la pression ...... 19 2.3.7 Viscosité de mélange ..... 24 2.4 Comportement ccc 22 2.4.1 Effet du gradient de vitesse . 23 2.4.2 Variation au cours du temps 2.4.3 \iscoélasticité ... J. L. LIGIER 25 Autres caractéristiques 0... 2.5.1 Conductivité thermique . 2.5.2 Chaleur spécifique ..... . 2.5.3 Compressibilité et dilatation thermique ........... 2.5.4 _ Indice de réfraction 2.5.5 Tension de surface 2.5.6 _ Effets de bulles d'air . 2.5.7 Point éclair, point de feu, point d’auto-inflammation ... 2.5.8 Pression de vaporisation saerasaseneane 2.5.9 Conséquences du fr0id ....ucssssesnsteeenuee 2.5.10 Commentaires. 2.5.11 Annexe ......... Bibliographie oo... . TABLE DES MATIERES 2.4.4 Glissement a la paroi 2.4.5 Ecoulement turbulent .... Chapitre 3 Analyse dimensionnelle 3.4 3.2 Introduction... 51 Principe... son 8.2.1 DEFINIBION es ssseene 3.2.2 Formulation de Rayleigh. 3.2.3 Théoreme II de Vaschy-Buckingham ... 3.2.4 SimilitUdES.....eaeese os 3.2.5 Produits sans dimension en mécanique des fluides . 3.2.6 _Nombres adimensionnels Chapitre 4 Les différents régimes 41 4.2 vl de fonctionnement du palier Introduction .... Courbe de Stribeck 4.2.1 Définition 4.2.2 Lubrification limite... 4.2.3 Lubrification mixte 59 60. 60 61 66 J. L. LIGIER TABLE DES MATIERES 4.2.4 — Lubrification hydrodynamique............--:.:+00 4.2.5 — Lubrification hydrostatique.........cso:sccsssseee 4.3 Modification de la courbe de Stribeck .. 4.3.1 Généralités ........ . 4.3.2 Importance de la température de fusion easeecnsneeconersenaeensensecavense TQ Bibliographie .... Chapitre 5 Equations de films minces Bl introdisctiOn: ssssarionmnaasssnanismrsnnsionoeamean 5.2 Formulation classique 5.2.1 Equation des fms minoes visqueux généralisée 84 5.2.2 Equation de la température... sociniuteceee 8B 5.2.3 Equations de Reynolds 1 5.3 Formulation physique .. 5.3.1 Débit suivant une direction donnée .... 5.3.2 Conservation de la matiére 5.3.3 Signification physique... 5.4 Conditions aux limites....... PRR greele sacicneumnsninrsconnmanenennicesseniney 98 Chapitre 6 Applications des lois de fluide visqueux 6.1 Introduction 6.2 Coin convergent de forme e exponentielle . . 6.3 Coin convergent formé par un patin (ou blochet) 6.4 Ecoulement dans une conduite circulaire ... 6.5 Ecoulement de fluide entre deux disques ..... 6.5.1 Disques immobiles .. 6.5.2 Disques en écrasement .... ase 6.5.3 Disques en écrasement. Fluide non isovisqueux .... 6.6 Ecoulement dans un palier avec un logement membrane 6.7 Temps de remplissage d’un interstice a partir d'une gorge sous pression . Bibliographie J. L. LIGIER vil TABLE DES MATIERES Chapitre 7 Limite de fonctionnement des paliers 7.1 Introduction i 117 7.2 Fonctionnement instantané 118 7.2.1 Définition du palier ...... 118 7.2.2 Fonctionnement du palier 1118 7.3 Fonctionnement dans le temps ........-.- 124 7.4 Imperfections ..... 125 Bibliographie 128 Chapitre 8 Résolution analytique de I’équation de Reynolds pour les paliers circulaires GA Inbroduotiony cssssssissassavemssenieniscancemassnnseinerasarnsceunsmieasent 129 82 Application de l'équation de Reynolds au cas du palier evnees 180 8.2.1 Epaisseur du film d’huile ...... 132 8.2.2 Simplifications de I'équation de Reynolds 8.2.3 Conditions aux limites pour les paliers .... 134 8.3 Palier infiniment court evenveaseen 136 8.3.1 aller a charge constante en intensité et direction. Arbre en rotation ........ one .- 136 8.3.2 _ Palier infiniment court en écrasement .. 143 8.4 Palier infiniment long ... 8.4.1 Palier 27, arbre tournant, charge constante en intensité et direction ..... . 8.4.2 Palier 7, arbre tournant, charge constante en intensité et direction ............ sesvereeee 149 8.4.3 Pali type ‘Reynolds’, arbre tournant, charge constante en intensité et direction ..... ne a 181 8.4.4 Palier infiniment long en écrasement eee sirscreasane 182 8.5 _ Palier de longueur finie 8.6 Comparaisons 8.7 Intégrales Bibliographie vit J. L. LIGIER TABLE DES MATIERES Chapitre 9 Résolution numérique de l’équation de Reynolds 9.1 Introduction . 2. 163 9.1.1 Effet d'nertie dans les écoulements laminates .. 165 9.1.2 Ecoulement turbulent .. 166 9.1.3 Etude de stabiiité ..... 167 9.1.4 Palier non isotherme 169 9.1.5 Fluide non newtonien . 170 9.1.6 Paroi déformable. Calcul élastohydrodynamique 170 9.1.7 Prise en compte des aspérités de SUMFaCE occ ae 17D. 9.1.8 Conditions aux limites ...... 173 9.1.9 Flexion dlarbre, de logement ou désalignement . 176 9.1.10 Remarques .... 177 9.2 Préambule sur les conditions de vitesse et chargement non constant 9.3 Problémes types en lubrification 0... 9.4 Méthode des différences finies 9.4.1 Généralités . 9.4.2 _ Discrétisation numérique 9.4.8 Procédé de résolution . 9.5 Méthode des éléments finis 9.5.1 Généralités .... 9.5.2 Constitution des matrices élémentaires et facteurs élémentaires ..... @.6 Méthode de Booker ou méthode de mobilité 9.6.1 Concept physique .... om TIF we 197 9.6.2 Méthode de Booker ... 9.7 Méthode d’Eberhard et Lang . 198 9.8 _ Résolution numérique en instationnaire .. 199 Bibliographie sess 208 Chapitre 10 Températures et frictions 10.1 Introduction asctsencesevenssesasoonevese GOP 10.2 Transferts thermiques e en contact statique .......... ese 208 JL. LIGIER ix TABLE DES MATIERES 10.3 Transferts thermiques en contact dynamique 210 10.3.4 Introduction .....ccscsnatesetsnnees 2 210 10.3.2 Génération de chaleur ...... v0 210 10.3.3 Partage des flux de chaleur . une PF 10.3.4 Températures ccc » 216 10.4 Températures éclair en systeme multicouche 10.4.1 Généralités 10.4.2 Formules . Bibliographic... Chapitre 11 Etat de surface 11.1 Introduction ............... “i ii crmmone 220 11.2 Etat de surface réel 11.3 Moyens de mesure 11.4 Analyse ... a 11.5 Caractérisation .... 11.5.1 Historique .. 11.5.2 Anciens critéres . 11.5.3. Critéres complémentaires .. 11.5.4 Aspects tridimensionnels 11.5.5 Modélisation... 11.6 Influence de l'état de surface .... 11.7 Préconisations pour les surfaces antagonistes au coussinet 11.7.1 Introduction 11.7.2. Premier ordre 11.7.3 Deuxiéme ordre .. 11.7.4 Troisiéme et quatriéme ordres .. Bibliographie 0.0 Chapitre 12 Contacts 12.1 Introduction .... 12.2 Contacts statiques 12.2.1 Rappel +. 261 » 262 262 x J.L-UGIER 12.3 TABLE DES MATIERES 12.2.2 Contact arbre-logement 12.2.3 Contact avec un indenteur 12.2.4 Contact macrogéomeétrique ....... 12.2.5 Contact rugueux .... Contacts glissants .... 12.3.1. Introduction 2... 12.3.2. Mécanismes de base Bibliographie ... ss essucesuensueasesarennsenanensssonseasennrenneenneeen Chapitre 13 La filtration 13.1 13.2 13.3 13.4 Bibliographie ............ Introduction ........ 13.1.1. Historique 13.1.2. Définition sans 13.1.3. Différents types de filtres autres que le fitre a hulle... Nécessité du filtre a huile ......... 18.2.1 Contamination de hulle .. 13.2.2 Dégradation de I'huile . Paliers et particules . 13.3.1. Généralités . 13.3.2 Préconisations Filtre so . 13.4.1. Schéma de filtration ... 13.4.2. Performance d'un filtre Chapitre 14 Situation réelle d’un palier de moteur 14.1 14.2 Introduction ..... sues 813 14.1.1 Généralités .... .. 313 14.1.2 Sensibilisation 314 14.1.3 approche “Ingénieur” ou l'approche pratique . 316 Aspects généraux du coussinet .. 816 14.2.1. Particularités . 316 14.2.2 Aspects de fonctionnement .... 14.2.3 Paramétres de fonctionnement J. LL LIGIER xt 14.3 14.4 Bibliographie TABLE DES MATIERES Dessin d’un coussinet 14.3.1. Matériau ... 14.3.2 Jeu * ” soveen asnsaceneeses: 14.3.3. Principe de montage d'un coussinet 14.3.4. Positionnement du coussinet dans le logement 14.3.5 Recommandations concernant le logement Contréle des piéces . 14.4.1 Contrdles dimensionnels et structurels ..... 14.4.2 Contrdle de fonctionnement Chapitre 15 Définition des bagues et coussinets 16.1 15.2 15.3 15.4 15.5 xil de l’attelage mobile Introduction .......cse0 Bague de pied de bielle . 15.2.1 Généralités .... 15.2.2. Calcul des efforts 15.2.3 Cas des moteurs a 4 temps 15.2.4 Cas des moteurs a 2 temps. Coussinet de bielle ........ 15.3.1. Généralités oe 15.3.2 Conditions de fonctionnement 15.3.3 Dispositifs de lubrification ....... 15.3.4. Calculs ..... see 15.3.5 Dessin du coussinet de bielle Coussinets de ligne d’arbre .. 15.4.1 Généralités ..... 15.4.2 Calcul des efforts .. . 15.4.3 Calcul de pallets ...cctnsecees 15.4.4 Dispositifs de lubrification .. 15.4.5 Dessin du coussinet ...... Flasque de butée 15.5.1 Généralités . J. L. LIGIER TABLE DES MATIERES 15.5.2 Particularités de fonctionnement .. 15.5.3 Matériau de flasques de butée Bibliographie Chapitre 16 Matériaux de coussinets 16.1 Historique ........ 16.2 Propriétés des matériaux .. 16.2.1 Rappels - 162.2 Caractérstiques des matériaux ... 16.2.3. Structures des matériaux de coussinets 16.2.4 Compositions métallurgiques ...... 16.2.5 Evolutions récentes des matériaux de coussinets 16.2.6 Directions futures Bibliographie Chapitre 17 Avaries 17.1. Introduction .... 17.2 La fatigue ... 17.2.1 Généralités . 17.22 Fatigue dans le revtement 17.2.3. Fatigue dans le substrat ............ 17.2.4. Fatigue du lien .. s 17.2.5. Fatigue dans le support 17.3 Lacorrosion . 17.3.1 Introduction .. 17.3.2 Corrosion des revétements électrolytiques a base de plomb 17.3.3 Corrosion des matériaux cuproplomb .. 17.3.4 Corrosion des alliages d’aluminium-étain . 17.4 La cavitation 17.4.1. Phénoménes ..... 17.4.2. Aspects des dommages de cavitation du coussinet 17.4.3 Principales causes de cavitation ........ 17.4.4. Atténuation du phénoméne ...... J. L.UGIER X 100 °F 210 °F 40°C 100°C Figure 2.3 Courbe viscosité/température 2.3.6 Variation de la viscosité avec la pression Lorsque la pression s’accroit dans un fluide, la mobilité des molécules de ce fluide diminue, et la viscosité augmente en conséquence. Ce phénoméne peut étre impor- tant, car dans certains mécanismes la pression peut atteindre localement des valeurs de l'ordre de 10° MPa (cas des roulements et engrenages). Cet effet dit “piezovisqueux” est plus élevé pour les hulles naphténiques que pour les huiles paraffiniques. De méme que les fluides de faible viscosité sont moins sen- sibles a la pression que les fluides de forte viscosité. Une des premiéres relations proposées a été celle de Barus en 1893 [10]: B= me” Cette relation est toujours utilisée aujourd'hui du fait de l'aisance de manipulation mathématique de celle-ci. Cependant elle n'est valable que pour des plages de pres- sions étroites (<100 MPa) et a température moyennement élevée (<150°C). Llutilisa- tion abusive de cette loi peut conduire & des erreurs de l'ordre de 30 % [10]. J.L.LIGIER 19 Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS: Pour des huiles de type naphténique, cette [oi est peu satisfaisante. On lui pré- férera la relation de Wooster [11]: = HO et g= (0,6 + 0,965 log,.4,)1 = 10°? MPar avec Pen MPa et y, en cP. Nota En général, ¢ est compris entre 4+ 10~ et 4: 10-° MPa". Pour les autres types d’huile, on pourra recourir: * soit & la formulation de Chu et Cameron [12] dont l'expression est : = u(1+C,P)" avec C, en GPa” et P en GPa 150°C < T< 210°C ‘s 100°C s Ts 150°C C, = 1,2 70°C 1. JL. LIGIER 25 Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Nota Les huiles “moteur” n'ont en général pas un comportement rhéoépaississant. Cependant, certaines huiles polymériques peuvent avoir ce type de comportement. Lois d’écoulement généralisé Les lois puissance élémentaires sont bien souvent insuffisantes pour prédire le comportement d'un fluide pour des plages étendues de cisaillement. On est alors amené A employer des lois plus complexes, comme par exemple celle décrite par la figure 2.5, De tels comportements peuvent étre modélisés par les relations de Reiner- Philipoff [18] (1964) : ou Hamersma [16] (1983): 7= #7 + 7, [1-exp-ar] . hm) avec asq lie La courbe de la figure 2.5 traduit pour les faibles valeurs de 7 un comportement newtonien caractérisé par 1, puis pour les valeurs élevées, tend vers un autre com- portement newtonien caractérisé par asymptote p._ (voir travaux [16 et 18). Tres sou- vent, 1, est supérieur a w_. On attribue cette évolution de comportement a une modi- fication de la structure du fluide en fonction de la vitesse de cisaillement. y Figure 2.5 Comportement d'un fluide rhéofiuidifiant ayant deux limites de cisaillement (modéle de Powell-Eyring) 26 J. LLIGIER Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS B. Matériaux a contrainte critique La modélisation du comportement de ce type de matériaux est construite de fagon semblable aux modéles, traitant de la plasticité dans les matériaux solides déformables. Ceci se traduit par le fait qu’il faut atteindre une contrainte de cisaille- ment minimale avant que le matériau s’écoule. La relation qui décrit I'écoulement peut étre de différents types. Toutefois, pour les graisses, certaines boues, les peintures & 'huile, les margarines, le modéle de Bingham est suffisant. Soit: Me pour r>7, et =O pour r<7, y Ces relations de Bingham caractérisent en fait un fluide qui posséde un seuil d'écoulement et qui, au-del& de ce seuil, a un comportement newtonien Pour un comportement plus général, Herschel et Bulkley ont proposé la relation suivante atky sit>7, y=O sitrm, F=0 siren avec 7p: le cisaillement élastique limite, 4: Ia viscosité dynamique, a: la caractéristique du lubrifiant. J. L. LIGIER a7 Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Liinterprétation physique que l'on esquisse généralement est la suivante: on suppose que le fluide a une structure tridimensionnelle rigide au repos qui lui permet de résister A des contraintes de cisaillement tant que celles-ci n’atteignent pas un cer- tain seuil critique d’écoulement. Signalons aussi les travaux de Ferreira dans le domaine de la rhéologie des graisses [20] ot I'on trouvera une synthase bibliographique sur ce sujet. De méme, une revue des problemes concernant ce type de comportement viscoplastique a été faite par Bird [21] 2.4.2 Variation au cours du temps Pour de nombreux corps, la contrainte de cisaillement n'est pas une fonction biunivoque de }. Comme pour les matériaux solides, les caractéristiques rhéoiogiques des lubrifiants dépendent de leur histoire antérieure. Ainsi leur viscosité peut varier en fonction du temps pendant lequel ils sont cisaillés. Lorsqu'll y a désorganisation de la structure du fluide sous 'action d'un cisaille- ment aprés un repos prolongé qui avait permis une organisation de celle-ci, on ob- serve une diminution de la viscosité. Le fluide est alors dit thixotrope. Dans le cas ol la structure s'organise sous le cisaillement, et donc que la viscosité s'accroit, le fluide est dit antithixotrope (parfois appelé rhéopexe) (voir fig. 2.7). Fluide thixotrope Fluide antithixotrope Figure 2.7 Thixotropie et antithixotropie 28 J. L. LIGIER Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS A. Caractére thixotrope Ce phénoméne est trés courant dans la vie de tous les jours. Des corps comme la margarine ne s'étaleraient pas bien si ils n’étaient pas thixotropes. Une autre appli- cation est la peinture. On recherche une viscosité faible de celle-ci lorsqu’elle est écra- sée par le pinceau pour s’étaler, puis une viscosité forte aprés le passage de celui-ci pour qu’elle ne coule pas. Des matériaux comme le miel, la mayonnaise, la créme a raser, sont aussi thixotropes. De méme les émulsions et les suspensions présentent fréquemment ce caractére. Cette particularité est rencontrée le plus souvent dans les industries alimentaires. Peu de travaux existent sur le sujet comparativement & ceux relatifs aux problémes de viscosité. Dans le cas des lubrifiants utilisés pour les organes moteurs, on observe princi- palement des effets de thixotropie réversible et irréversible. Llinversibilité est due a 'élongation inélastique, voire a la rupture en plusieurs sous chaines de polymeres que l'on incorpore a I’huile ou a la graisse. A noter que les composés obtenus par suite de la rupture sont beaucoup plus stables vis-a-vis du travail mécanique. Ceux-ci sont aussi appelés “faux corps”. L’étude de fa thixotropie irréversible est un sujet tres ouvert car mal connu. Parmi les quelques relations obtenues, il faut savoir que les polyméres utilisés dans les huiles moteurs ont des masses moléculaires ne dépassant pas 20 000 afin de ne pas favoriser des effets de thixotropie irréversibles dus a la rup- ture des chaines polymériques. Il est difficile de caractériser expérimentalement les fiuides thixotropes ou anti- thixotropes. Toutefois, pour avoir des informations sur ce phénoméne, on peut : ~ soit utiliser un broyeur mécanique ; lors de ces essais, on observe que le phé- nomane se stabilise avant 20 min de broyage et les chutes de viscosité varient de 0,5 a 15%; — soit tenter de caractériser le comportement a |'équilibre, c’est-a-dire observer le comportement du fluide lors du retour a I’équilibre qui fait suite & une aug- mentation linéaire du cisaillement (voir les travaux de Green [22]) qui aurait atteint une valeur limite. B. Caractére antithixotrope Pour certains matériaux, une faible contrainte de cisaillement peut accroftre la viscosité par restructuration du fluide. Par contre, au-dela d’une certaine contrainte, la majorité des matériaux antithixotropes se désorganisent et montrent & nouveau une viscosité décroissante. Les matériaux de ce type ne sont pas courants. Citons pour mémoire : une solu- tion aqueuse de gypse, une suspension de bentonite, d’oléate d'ammonium, le blanc d'ceuf. J. L. LIGIER 29 Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS: heheh Influence du gradient de vitesse. tte Influence du temps de repos. Bingham ‘Thixotropie sur différents fluides, 7 --; Phéoapaississant 30 JL. LIGIER Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Remarque Bien souvent, on ne se soucie pas de ces variations au cours du temps car la majorité des systémes fonctionnent en régime permanent. Cependant, bien que tres rarement abordé, ce phénoméne joue un réle dans la lubrification dynamique de paliers a charge variable. Cet effet est toutefois moindre que les effets viscodlas- tiques. 2.4.3 Viscoélasticité Lélaboration de ce type de comportement est ancienne et date de Maxwell (1868). Lidée qui sous-tend la viscoélasticité est de prendre en compte le temps qui s’écoule entre l'instant ou la pression est appliquée sur le fluide et I'instant ou il com- mence a s’écouler. Ce qui peut aussi se traduire par le fait de prendre en compte énergie élastique que le systéme peut emmagasiner. Ul est possible d'observer cet effet dans la vie de tous les jours. Par exemple, la soupe que vous mettrez en rotation avec une cuillére, continuera de tourner apres retrait de cette derniére, s'immobilisera puis tournera en sens inverse pendant un court instant relaxant ainsi 'énergie élastique emmagasinée lors de la mise en rotation. Le modéle de Maxwell consiste donc & superposer les 6coulements “élastique” et visqueux, soit: s 1,4 tye by G avec G: le module de cisaillement ou module de Coulomb. y= Soit aussi en représentation analogique, un ressort monté en série avec un amortisseur visqueux. L'identification du module de cisaillement se fait par I'analyse de la réponse de I'huile sous des solicitations a différentes fréquences. En analyse har- monique, on obtient : 7[1+ Bie) = iop,y En vertu de la définition du module de cisaillement, I'expression du module de cisaillement complexe G..,. prend alors la forme : T= Goon avec: o-oalel Le comportement est newtonien a basses fréquences et purement élastique & hautes fréquences. J. L. LIGIER 31 Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Le modéle de Maxwell est le plus utilisé du fait de son ancienneté et de sa sim- plicité pour les fluides viscoélastiques linéaires. Les fluides de type Voigt (couplage en paralléle d'un ressort et d'un amortisseur visqueux) sont aussi utilisés. L'approche la plus fine reste celle qui consiste a employer ces modéles comme les éléments consti- tutifs d'un modéle plus compliqué. Biot a en effet démontré que tout corps viscoélas- tique peut étre parfaitement modélisé par l'association de ce type de modéles élé- mentaires. Les problémes qui découlent de ce comportement sont classiques (trans- formée de Laplace, de Carson, analyse harmonique...) Dans le cadre de la lubrification des paliers, la représentation des effets viscoélastiques est particuliérement intéressante pour représenter les effets survenant en lubrification élastohydrodynamique comme "lustre le travail de recherche de Johnson [9]. En viscoélasticité, on classe parfois les huiles en fonction du temps de relaxation (4,/G). Ce temps varie de 10°? 10°”’s pour les huiles minérales pures ; 10-* a 10°°s pour les huiles multigrades ; 10°" 4 10's pour les graisses. A noter que dans le cas d'une téte de bielle ou d'un pied de bielle d'un moteur thermique tournant a 6 000 tr/min, la durée de certaines phases d’écrasement de V'huile durant le cycle moteur est de l'ordre du temps de relaxation d'une hulle mutt grade. Conséquences physiques de la viscoélasticité Une des conséquences quelque peu surprenante est I'effet Weissenberg, c'est- a-dire l'apparition de contraintes normales dans un fluide viscoélastique soumis uni- quement & une contrainte de cisaillement. Soit un cylindre en rotation et un arbre cylin- drique disposé au centre du systéme (fig. 2.9). Lélévation au centre du récipient pour le fluide (2) est due a la génération de contraintes normales au cisaillement. De méme, a la sortie d'une conduite, un fluide viscoélastique voit sa vitesse diminuer et sa section s'accroitre (cas du silicone). A l'in- térieur de la conduite, la pression n'est plus uniforme dans une section droite. Elle devient plus importante au voisinage des parois. 2.4.4 Glissement a la paroi A. Cas des huiles Pétroff, |'un des premiers, avait remis en cause I'hypothése de non glissement ‘aux parois. Cependant, Porter et Johnson [23] ont verifié que cette hypothése était valide pour des gradients de vitesse de l'ordre de 10°s"' & 10”s"'. Or dans les nou- velles conditions qui intéressent plus particuliérement les situations de lubrification 32 J. LLIGIER Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS . jt— Ae oe i rotation | i | i (1) Fluide i visqueux i | | (2) Fluide $ viscoélastique i Récipient fixe Figure 2.9. Effet Weissenberg extréme, cette hypothése peut ne pas s'avérer exacte (gradient de vitesse de l'ordre de 10° s"'; cas d'un palier ayant une vitesse de 50 m/s et possédant un film mini de 0,5 wm). B. Autres fluides Dans le cas de fluide non newtonien, des cas de glissement a la paroi ont déja pu étre observés. Citons celui d'une suspension de pulpe de papier qui, lorsqu’elle s’écoule dans une conduite, présente un anneau clair au voisinage de la paroi. Cette zone annulaire pariétale a une viscosité apparente plus faible et donne lieu a un phé- noméne de glissement le long de la paroi. Pour résoudre ce probléme, Olroyd [24] a introduit une vitesse de glissement en paroi fonction du cisaillement et de la distance normale a la parol. Cette approche est intéressante pour la formulation mais elle ne semble pas correspondre a ce que |’on peut subodorer pour les huiles. 2.4.5 Ecoulement turbulent La majorité des calculs d’hydrodynamique qui sont traités dans cet ouvrage sont basés sur I’hypothése que les écoulements considérés sont de type laminaire. Afin de permettre la vérification de cette hypothese, il est utile de rappeler pour quelles condi- tions se produit un écoulement turbulent a l'intérieur d'un tube ou d'une structure. J. L. LIGIER 33 Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS A. Nombre de Reynolds La nature de |'écoulement est principalement identifiee par le nombre de Reynolds qui a pour expression : VD, Ez Re = avec p : la masse volumique du fluide, V : la vitesse moyenne dans la section du conducteur, D,,: le diamétre hydraulique, 1 : la viscosité dynamique du fluide. Ce nombre permet, en vertu des principes de similitude (voir chapitre 3), d’étu- dier les écoulements dits semblables. Bien que les valeurs du nombre de Reynolds délimitant les deux principaux types d'écoulement ne soient pas exactes, on considére que pour: Re < 2.000, |'écoulement est laminaire bien que l'on sache que pour 200 < Re < 2 000, des tourbillons peuvent se créer et se détacher périodique- ment autour d'un obstacle dans un écoulement ; Re > 2 500, I'écoulement sera dit turbulent. Ce cas est extrémement rare dans les problémes de lubrification qui nous intéressent. La détermination du point de transition entre un écoulement laminaire et un écoulement turbulent n'est pas chose aisée, de méme que la définition des conditions d'écoulement faisant apparaitre les premiers tourbillons dits de Karman dans le silla- ge d'un obstacle dans un écoulement. Linterprétation de la turbulence n’est pas encore parfaitement maitrisée et fait l'objet de nombreuses recherches. Une modélisation par la théorie du chaos semble d'ailleurs prendre corps. A ce titre, on pourra consulter des ouvrages de vulgarisation tels que “L'ordre du chaos” [25] ou “La théorie du chaos" [26]. B. Effet de la rugosité Dans les conduites (de diamétre trés supérieur & la hauteur des aspérités), leffet de la rugosité des surfaces de conduite n’intervient pas sur le régime laminaire. En effet, grace a la prépondérance des effets de viscosité sur les forces d’inertie, I'écou- lement autour des aspérités d'une surface rugueuse se produit d’une fagon continue. Ainsi, pour des aspérités de hauteur modérée, la rugosité, en régime laminaire, n'a aucun effet sur les pertes de charges. Par contre, en régime turbulent, les rugosités de la surface de conduite accroissent le phénomene de turbulence. II en résulte un accroissement des échanges de chaleur [17]. 34 J. L LIGIER Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Ceci est visualisé par la figure 2.10 ol: A, est le coefficient de perte de charge par frottement et par unité de longueur, A est la hauteur moyenne des aspérités (extrait de (27). Nota La rugosité est supposée homogene c’est-d-cire quelle est constituée par des aspérités identiques uniformément distribuées. O= 0, «00838 3 T % OM = 4/0, = 0,00098 Régime Ill; 08 8 07 log (1004,) on 05 04 03 o2 log Re ) “26 28 30 32 34 36 38 4042 44 46 48 50 52 54 56 58 60 Figure 2.10 Variation des coefficients de perte de charge A, en fonction de Re pour des conduites @ rugosité homogane [27] C. Diamétre hydraulique On se trouve souvent géné pour définir un diamétre hydraulique lorsque la sec- tion de passage n'est pas cylindrique. Afin de contourner en partie cette difficulté, une notion de diamétre hydraulique equivalent a été définie. Cependant, la définition de cette équivalence n’est valide que — pour des géométries de section de passage voisines ne présentant pas trop de points singuliers ; — pour les régimes turbulents. J. L. LIGIER 35 Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Lidée de base consiste a prendre comme référence un tube de section circu- laire et de définir pour une autre géomeétrie, un tube Equivalent caractérisé par un dia- métre équivalent appelé diamétre hydraulique. Le diamétre hydraulique équivalent D,, est défini par: avec S_: la section de passage ouverte au fluide, Lim? 'e périmetre mouillé 2.5 AUTRES CARACTERISTIQUES ‘Au cours de calculs, les applications numériques peuvent devenir dificiles car les constantes qui caractérisent le lubrifant sont parfois diffciles a trouver. Ce paragraphe a pour objectif de mentionner les principales valeurs utiles au mécanicien. L'intérét des formulations rappelées dans ce paragraphe est de donner l'ordre de grandeur des variations de certaines caractéristiques physiques du lubrifiant vis-a-vis de la tempé- rature, la pression... 2.5.1 Conductivité thermique A. Fluide simple La conductivité décroit en fonction de l'accroissement des températures mais croft en fonction de la pression. La conductivité varie de 0,12 a 0,15 W/m K pour les huiles minérales et les huiles grasses a pression atmosphérique et température ambiante. * Pour les huiles moteurs on pourra utiliser une loi de variation du type: 0,13 - 2-10°°T +10° avec A: en Wim K, T : en degré kelvin (K), po: la masse volumique & 0°C en kg/m®. Toutefois dans les plages de températures de I'huile concernant le motoriste, la variation de la conductivité est de l'ordre de 10 %. 36 J-LLIGIER Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Pour I'eau, les variations de conductivité 4 pression atmosphérique sont: A=0,55W/mKa 0°C A = 0,68 W/m K a 100°C * Lorsque la pression intervient sur la conductivité, cela ne survient qu’a des niveaux de pressions élevées supérieures 4 300 MPa. Une des relations que l'on peut utiliser est du type (Cameron [29] Gohar [28)) : As o[t+8-1082 P avec P,: la pression de référence, A, | la conductivité de référence. B. Fluides mélangés Dans le cas du mélange de deux fluides, la conductivité du mélange sera éva- luée par la relation de Nel: Yonange = IMyAy + MyAy — [Ag— A] [1 — Vm, ] m, ou le corps référencé 2 est celui de plus grande conductivité et m, représente la frac- tion massique du /*”* constituant. 2.5.2 Chaleur spécifique A. Fluide simple Cette valeur est utile pour quantifier le réle caloporteur de I’huile La relation que l'on adoptera est celle proposée par Cameron [29] C, = (23,4 + 1,34-10 TWP, avec C,: en Jig K, T : la température en degré kelvin (K), p, : la masse volumique en kg/m? a la température de référence a 0°C. Nota C,eaua 0°C=4218U/kgK C, hulle SAE504 0 °C = 1796 J/kg K @ 100°C = 4 216 kg K & 100°C = 2219 Jikg K. J. L. LIGIER 37 Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS B. Fluides mélangés Dans le cas d'un mélange avec de I'eau, on adoptera la formule suivante: C,=[mC,, +m,C,,][1 + 0,2m,m,] Um, est la fraction massique du /*” fluide. Dans le cas d'un mélange non aqueux, |'expression prend la forme plus compli- owen: C,=|mC,, +m,C,,][1 +A +B] avec A= [0,0014(L,, -L,,)°* - 0,08] mym,, B=5-10°[L,, -L,,] sin [2am,]. Le corps référencé 2 est celui de plus grande capacité calorifique. L,, est la chaleur latente de vaporisation du fluide i. 2.5.3 Compressibilité et dilatation thermique A. Fluide simple * La masse volumique des huiles peut varier de 0,830 kg/m? a 1000 kg/m®. A titre d'exemple : — une huile minérale paraffinique a + une masse volumique p a 20°C de 868 kg/m’, + un ester de néopolyols & une valeur p de 998 kg/m’, — une huile (SAE 40) a une valeur de p & 20°C = 888 kg/m’. * La compressibilité, suite & une analyse thermodynamique, a été définie comme suit [12] avec p* : la densité. Lorsque l'on considére la compressibilité en fonction de la viscosité, on obtient selon Ghu et Cameron [12]: 7 ' x [J ~1og,,44}10° ou jest la viscosité dynamique en centipoise. Lune des idées qui sous-tend la formulation précédente est que la viscosité joue aussi un role dans la compressibilité du fait que les polymeres contenus dans I'huile ont leur forme modifiée par la pression, soit donc la viscosité. 38 JL LIGIER Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS * Pour |'expansion thermique, la relation s’écrira simplement : P= py [1 - a(t t)} avec {0 -2 10g 4} 10° (lorsque pz. < 3 000 oP) - 09,1) 10% forsque 4 > 3 000 oF) et 1. 2n c. en général, ia densité des huiles moteurs 4 20 °C est de |’ordre de 0,89. * Prise en compte de |'effet de pression sur la densité Bien que cet effet soit faible, on obtient pour les huiles minérales [22] 1+0,6P 14+1,7P P* = po” ( : la densité a 20°C, la pression en GPa. B. Fluide mélangé La densité du mélange sera bien approchée par la relation suivante sauf pour certains mélanges polaires : = M, 1 $m SP Prawrae avec m;: la fraction massique des liquides référencés i, py: la densité du liquide référencé i 2.5.4 Indice de réfraction La connaissance de indice de réfraction est particuliérement intéressante lorsque l'on emploie des méthodes optiques interférométriques. La relation s'écrit: 1 oe eo? avec p” : la densité du fluide, 1: l'indice de réfraction, © : une constante. Pour une huile SAE 30, ¢ = 0,33. J. L. LIGIER 39 Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS: 2.5.5 Tension de surface A. Rappels physiques Ce phénoméne physique est de plus en plus évoqué dans les problmes de lubrification limite. De nombreuses publications ('utiisent pour justifier des écarts ‘expérimentaux par rapport & la théorie classique de lubrification. Ltexistence d'une tension de surface @ la surface d’un liquide ne s’observe que si ce dernier est en présence d'un gaz (respectivement d’un liquide non miscible). On lui donne le nom de tension superficielle (respectivement de tension interfaciale). Cette tension superficielle varie entre 15-10-° N/m et 2 000-10"* N/m pour les hydrocartoures et pour les métaux fondus. Elle apparait par suite de la différence din- teraction intermoléculaire des phases en contact, sous la forme d'une résultante de force par unité d’aires de la "couche" superticielle qui est dirigée vers l'intérieur de l'une des phases. En particulier, sur l'interface liquide vapeur, cette force est dirigée vers l'intérieur du liquide. Pour transférer les molécules de I'intérieur de la phase dans la couche superfi- cielle, on doit effectuer un travail qui augmente l'énergie superficielle, c'est-a-dire qu'il y a.un excédent d’énergie pour les particules de la couche superficielle au détriment de la masse restante. Cette couche capillaire est d'une épaisseur de quelques dia- metres moléculaires. La surface libre manifeste alors des propriétés semblables a celles d'une pellicule élastique, ou membrane, tendue sur le liquide. B. Formulation Compte tenu de I'expansion isotherme de la couche superficielle (AS) et de la différence d’énergie libre AE (entre celle de la surface libre E, et celle dans le volume E,), on définit la tension de surface o par AE/AS qui représente la variation d’énergie par unité de surface qu'il a été nécessaire de fournir a la couche capillaire. Les unités de cette force par unité de longueur sont en général exprimées en N/m. Lorsque l'on incorpore a un liquide des corps tensioactifs s'adsorbant a la sur- face, on baisse alors la tension superficielle. La force par unité de longueur « repré- sente donc effort qui agit sur lunité de longueur d'un élément d'une ligne quelconque tracée sur la surface. Cet effort est dirigé orthogonalement a la ligne et tangentiellement a la surface Pour une surface de courbure déterminée par les rayons de courbures R1 et R2, la pression P, sous la surface incurvée du liquide est : P, =P, +o(5+ a) formule de Laplace avec P, : la pression a l'extérieur du liquide. 40 J. L. LIGIER Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Nota Dans le cas d'une bulle de savon, il faut tenir compte des trois milieux (Savon, air intérieur, air extérieur). Soit donc deux pellicules. L’écart de pression entre le milieu intérieur et extérieur la bulle lorsque celle-ci est en équilibre, prend alors I’expression ; =ap= 42 P,P, =aP= 4 Quelques chiffres pour fixer les idées: Eau en présence d'air & 0°C-a= 75,5-10°° Nim. Eau en présence d'air 80°C-o 62,3-10°° N/m. Eau en présence de vapeur A 20°C- a= 73-10°° Nim. Eau en présence de benzéne a 20°C-0 33-10-° N/m. Mercure en présence d’air & 175°C-0 547-10°° Nim. Platine fondu en présence d'air a 2.000°C- 7 1820-10 Nim. Hélium liquide et sa vapeur & -270°C-o 0,24-10°° N/m. Huile minérale en présence d'aira = 20°C-7 = 3035-10 N/m. Huile grasse en présence d’air a 20°C -0 “10° N/m. Glycérines en présence d'air a 20°C-0 -10°° Nim. Silicones en présence d’air & 20°C-a= 22.825-10 N/m Hydrocarbure fluoré en présence d’air 4 20°C - o = 17-40" N/m. C. Mouillage. Capillarité Les phénoménes de mouillage interviennent a la surface de séparation des trois phases, solide, liquide, gaz. La ligne suivant laquelle le ménisque coupe le solide est appelée périmétre de mouillage. On caractérise ce phénomeéne par l'angle de raccor- dement 0 entre la surface mouillée du solide et le ménisque, a leur point d'intersection. Comme I'illustre la figure 2.11 on distingue deux types de raccordement en fonction du mouillage de la surface. Langle de raccordement 6 est défini par cos @ Nota Dans les tubes capillaires de rayon R, le niveau du périmetre, constitué par I'in- tersection du ménisque avec la surface du capillaire, est plus haut, pour un liquide 2acos 6 Ri ‘mouillant, que dans un large vase, de la quantité h = (formule de Jurin) J. L LIGIER at Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS avec 1h: la variation de hauteur du périmétre dans le tube, R: le rayon intérieur du tube, p : la masse volumique du fluide, g : la gravité. @ ® Solide Solide © Liquide Mouillage d'une surface hydrophile Non mouillage d'une surface hydrophobe (G2 > 9) (métaux purs, graphite) (a7, > 3) Figure 2.11 D. Adsorption LLadsorption représente la rétention superficielle d'une substance par un liquide ou un solide alors que l'absorption représente la pénétration de la substance au sein du liquide ou du solide. II est 4 noter que les forces d’adsorption sont de méme nature que les forces d’interactions intermoléculaires (tension de surface). L'adsorption s'accom- pagne toutefois d'une diminution de |’énergie libre de la couche superficielle de |'adsor- bant. La tension superficielle de |'adsorbat doit 6tre inférieure a celle de I'adsorbant. Les ouvrages les plus explicites dans ce domaine sont celui de Rocard (‘Utilisation de la théorie cinétique des gaz”) [30], celui de Israetachvili [31] qui présente une approche compléte de toutes les forces dérivant d'un potentiel intermoléculaire et celui de Briant [32] qui donne un panorama général des phénoménes d'adsorption. 42 J.L.UGIER Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS 2.5.6 Effets de bulles d’air Bien souvent dans un moteur en fonctionnement, I'huile n'est pas un liquide par- faitement homogéne. Mis a part les particules solides polluant |'huile (voir chapitre 13, La fitration), qui sont partiellement collectées par les filtres, des bulles d’air sont pré- sentes dans I'huile, Quels sont leurs effets sur la lubrification ? Tout d’abord, signalons que I'huile peut contenir jusqu’a 8 % d’air dissous sans grand changement dans les propriétés mécaniques. Cette dissolution obéit a la loi de Henry qui traduit l'équilibre de diffusion entre le liquide et l'atmosphére et s'exprime par: v=, y= Ky P avec K,,: le coefficient de Henry relatif a I'élément considéré, P : la pression en bar du gaz, V,,: la concentration a saturation de |'élément /. La loi de Henry associée a la loi de Fick permet de définir la pression, qui regne a lintérieur d'une bulle dans un liquide et, de prédire I'évolution de celle-ci en fonction des phénoménes de diffusion [34]. Lorsque I'on tient compte des effets de la présence de bulles dair dans fe lubri- fiant liquide, les propriétés mécaniques modifiées sont : A. La viscosité Les premiéres approches sont toutes basées sur le travail d’Einstein [14] et pren- nent des formes différentes suivant les auteurs. Cameron [29] signale dans son ou- vrage différentes formulations. Toutefois, celle qui semble la plus fiable, bien que d’ex- pression compliquée, est celle de Peeken [34]. En effet, |’auteur prend en compte la taille des bulles, le gradient de cisaillement et la tension de surface dans l'expression de la viscosité. Ces paramétres définissent le paramétre de stabilité j= D/c. La viscosité s'écrit: Hsu = Hn [1 + 20, - 2(a + 1)07] avec O, : le volume des bulles/volume entier, & an 17500[-444(22}] + 0-[osol 2) ]- avec 7 : la contrainte de cisaillement de I'huile, D: le diamétre de bulle, a: la tension de surface. J. L. LIGIER 43 Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS: B. Lacompressibilité Les différentes approches qui traitent de ce sujet utilisent des développements thermodynamiques afin de prendre en considération la compression de la bulle tout en incluant la capacité du fluide a dissoudre l'air contenu dans la bulle. A titre d’infor- mation, on trouve une approche détaillée dans le travail de Peeken [34] ou, plus faci- lement, dans les abaques de Affouard rapportés par Lefevre [35]. Le diagramme d’Affouard donne: —les courbes de compressibilité pour de I'huile minérale contenant jusqu’a 20% d'air; ~ la courbe E représentant la dilatation d'une enveloppe métallique considérée seule sous |'effet de la pression; —les courbes F1, F2, F3 relatives aux dilatations respectives des flexibles BP (basse pression), MP (moyenne pression), HP (haute pression) 20 20% dar F2, F3 4 10 | | 10) = s ic 5%, fea (+ a T z T 2% 7 = th 2 mn 3 | % 1% | \ e4 8 IOS % f 05 t ! Till 0.2% T 1 1 02 tt i i oaL_| | | | 2 3 10 20. 80 100 200 1000 Pression (bar) Figure 2.12 Diagramme di Affouard [rapporté par 35] 44 J.L.LIGIER Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS C. La cavitation Nous n’aborderons pas en détail ce sujet trés vaste. Signalons seulement que lorsque I'huile est trés neuve, et donc sans particule solide, ce sont les microbulles d’air qui peuvent servir de germes pour démarrer une vaporisation de la phase liquide. Celle-ci se traduit physiquement par la génération de bulles autour des germes. Ces bulles cessent d’exister par implosion lorsque les paramatres d'état prennent brus- quement des valeurs caractéristiques de la phase liquide. Par contre lorsque Ie fluide est trés “aéré", la compressibilté de celui-ci rend le phénoméne de cavitation difficile- ment productible car se sont les bulles qui se “détendent”. En résumé, il n'est pas possible, a l'heure actuelle, d’évaluer parfaitement par un critére quelconque effet des bulles d’air sur apparition du phénoméne de cavitation. Conclusion Mis part le phénomeéne de cavitation, Peeken [34] et d'autres ont démontré qu'une huile avec bulles (taux volumique inférieur & 10 %) affectait la capacité de charge d'un palier. A faible excentricité, cela produit une perte importante de capacité de charge tandis qu'a fort taux d'excentricité € > 0,9), c'est-a-dire un palier fonctionnant sous forte charge, il n'y a pas de différence de comportement entre une huile legere- ment aérée et une hulle homogéne. 2.5.7 Point éclair, point de feu, point d’auto-inflammation Ces aspects sont importants pour le mécanicien car ils le renseignent sur les réactions du lubrifiant en fonction des hautes températures. A. Point éclair Ce point renseigne sur I'inflammabilité, a savoir la capacité du lubrifiant a libérer des vapeurs inflammables. II correspond donc a la température a laquelle il faut por- ter un lubrifiant pour que ces vapeurs s’enflamment au contact d'une flamme ou d'une étincelle. Notons toutefois, que cela renseigne davantage sur la concentration des vapeurs gazeuses, a savoir la volatilité du fluide. Cependant, il convient de remarquer que lorsque le lubrifiant contient d'autres substances, le point éclair peut évoluer: — une présence de 0,2 % d’eau en masse retarde, lors d'une montée en tempé- rature, l'apparition du point éclair ; J. LL UGIER 45 Chapitre 2 « PROPRIETES DES LUBRIFIANTS ~ par contre, des traces de carburants non brilés dans I’huile abaissent sa tem- pérature éclair. Une des conséquences pratiques pour le mécanicien est que lorsqu’'un méca- nisme fonctionne dans un lubrifiant liquide a une température supérieure a celie du point éclair de celui-ci, il s'ensuit une consommation excessive du lubrifiant, Nota Ces valeurs de point éclair sont en général fournies par les fournisseurs d'huile. La diversité des huiles ne permet pas de donner des valeurs fines de celui-ci. Une plage de définition grossiére est de 200 °C + 50 °C. Chaque pays a encore sa propre norme de mesure de cette température, que ce soit pour les essais en vase clos ou pour les essais en vase ouvert. B. Point de feu Lorsque l'on a dépassé le point éclair et que l'on continue a chauffer le lubrifiant, ‘on peut atteindre ce que l'on appelle le point de feu. Celui-ci est obtenu lorsque la combustion des vapeurs persiste pendant au moins 5 secondes. Ce point est done toujours plus haut que les précédents et nous avons les mémes remarques a faire qu’au paragraphe précédent. C. Point d’auto-inflammation Pour une température suffisamment élevée, le lubrifiant est susceptible, en pré- sence d’air, de s’enflammer en I'absence de flamme ou étincelle. Cette valeur pour les huiles moteurs courantes se situe autour de 350°C + 50°C. Nota Pour une méme gamme de produits du pétrole, cette température varie & l'in- verse du poids moléculaire. Voir aussi la norme ASTM D 2155. 2.5.8 Pression de vaporisation La pression de vaporisation est une donnée parfois nécessaire & connaitre lorsque I'on traite d’applications hydrauliques dans des engins spatiaux. Cette information peut par exemple permettre — de connaitre le taux d’hydrocarbures contenus dans les vapeurs d'un réservoir d'huile fermé, done les dangers d’explosion ; ~ d'appréhender la perte de lubrifiants. 46 J. L LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 2 * PROPRIETES DES LUBRIFIANTS Facteurs de conversion pour la viscosité cinématique (v) Unité de mesure convertie Unité de mesure donnée Centistokes | Stokes m? m pieds* pieds* (mms) _| _(em*/s) s t s A Centistokes. 2 2 3 10° 2 ‘eom'/s) 1 10 10 3,60:10° | 1,07-10°° | 3,85-10 ‘Stokes (cm’/s) 10° 1 1o* | 360-10" | 1,07-10° | 3,85 = 10° 10° 1 3,60:10° | 1,07-10" | 3,85-10* m a 2,78-10 2.78 | 2,78-10~ i 2,98-10° | 1,07-10" = 936-10 | 9,36-10? | 935-107 | 3,36-107 1 3,60-10° = 2,60-10' | 2,60-10" | 2,60-10% | 9,35-10% | 2,78-10-* 1 BIBLIOGRAPHIE [1] A. Schilling, Les huiles pour moteur et le graissage des moteurs. Editions Technip, 1962. [2] R. Cazaud, Le frottement et I'usure des métaux. Les antifrictions. Dunod, 1955. [3] J. L. Ligier, Matériaux pour paliers lisses. Techniques de l'ingénieur. B 5330. [4] J. Richard et F. Roux, Lubrifiants. Techniques de l'ingénieur, B 590. [5] J. L. E. Groff, ABC du graissage. Editions Technip, 1961. [6)_E. Richard Booser, Handbook of lubrication. CRC Press, 1983. [7] R. Feynman, Electromagnétisme 2. Interéditions, 1979. [8] L. Houpert, New results of traction force, calculations in EHD contacts. Transaction of ASME, J. of lubrication technology 107, 1985. [9] K. L. Johnson, Non newtonian effects in elastohydrodynamic lubrication Proceedings of the 19th Leeds-Lyon Symposium, 1992. [10] P. Vergne, Propriétés et comportement rhéologique des lubrifiants fluides pour machines tournantes. Recueil de conférences EDF/GDF, Cap d'Agde, 1995. [11] R. C. Wooster, Some problems of fluids for hydraulic power transmission. Proc. institute mechanical engineering, 165, 269, 1951 J. L LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 3 * ANALYSE DIMENSIONNELLE Principaux groupes adimensionnels Nombre de Definition Utiite pour Bingham Ecoulement des plastigues O/m, (Plastic) 0 Bingham Brinkman maT Ecoulement visqueux ‘Atorisation, Capiare wo “ écoulement biphasés Cavitation (P-Pyior/2) Cavitation Dean (a) fe) Conduites courbes ND ‘Temps de relaxation | Debor 1 pies deren: Fhéotogie = Mis Durée dFobservation aie we Energie perdue par trottement | Frottement dans 2 énergie cinétiaue tes conduites cceleaieh _D__E, | Contrainte de rottement ala parci | Frottement dans ae ae Contrainte inrtele tes conduites Gin poi, | ome erm artis 0 | Eonsorent aire ae Transfert convectt de chaleur 7 | transfert thermique Force de résistance Newt Flor ee Frottement = we Force dinerie Poiseuile DE /Lur Frottement en écoulement laminaire Prandtt! Gipirniciare: || DER Caer Ce mE | orate Difusivté thermique Force dinero Reynolds pO/p a Similtude dynamique Force visqueuse Pugosité oD Conduite ragueuse me = | BE wn Taylor Rr p/n | —_h épaisseur d'écoulement | Stabilité des écoulement do covette rotatit J. L.UGIER ST a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 4 * LES DIFFERENTS REGIMES DE FONCTIONNEMENT DU PALIER A titre indicatif, le coefficient de friction entre deux pieces en acier est de l'ordre de 0,1 lorsque le film adsorbé est (quasi statistiquement) non rompu, et de 0,3 8 0,5 lorsque le film adsorbé est rompu et qu'il y a une forte non miscibilite des matériaux, pour d'autres couples de matériaux, ou d'autres conditions (absence de films d’oxy- des...), le coefficient peut atteindre des valeurs de l'ordre de 1. B. Aspects mécaniques Les conditions mécaniques entrainant ce type de régime sont — une vitesse de déplacement relatif faible ; — une viscosité du fluide peu élevée ; — une charge importante. Ladjectif “important” derriére le terme charge doit étre pris avec précaution car, selon les concepteurs de paliers, la charge est considérée comme étant faible comparativement a celle supportée par un palier en régime hydrodynamique [2]. Par contre, bien souvent, les tribologues anglais et américains, considérent que la charge est importante [3] lorsqu'll s'agit de cas de fonctionnement de palier ot surviennent des contacts a trés haute pression tels que ceux existant dans les roulements a billes ou ceux existant en régime de lubrification mixte. Toutefois, quel que soit le cas considéré pour un palier de moteur avec coussi- net, une vitesse modérée associée a une charge importante, conduira a un 6chauffe- ment trop important pour étre supporté par le matériau antifriction (température de palier supérieure a la température de fusion du matériau antifriction). En abordant ce mode de lubrification sous I'angle “constat”, il apparalt que ce mode est aussi caractérisé par le fait que la friction et l'usure qui surviennent entre les deux surfaces en mouvement relatif sont déterminées par les propriétés géométriques et mécaniques des surfaces, et par les propriétés du lubrifiant aux voisinages des sur- faces (adsorption, piézoviscosité....). Les definitions caractérisant ce régime ne permettent pas de définir, sur la courbe de Stribeck, le point exact ou commence ce régime. On peut toutefois trouver une ébauche de définition dans les travaux de Schipper [4]. C. Aspects physico-chimiques Comme on peut le pressentir, le type de fim adsorbé revét une importance considérable dans le cas de lubrification limite. Une des particularités de la lubrification limite est le fait que les mesures de frot- tement donnent des coefficients de friction qui sont faibles par rapport a I'intuition physique qui consiste a supposer que les corps en contact peuvent se “souder”. 2 J.LUGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 4 + LES DIFFERENTS REGIMES DE FONCTIONNEMENT DU PALIER 4.2.3 Lubrification mixte Comme pour le régime précédent, nous ne considérons que les cas relatifs aux paliers de moteurs a combustion interne. Ainsi nous n’aborderons pas le cas des contacts concentrés lubrifiés qui sont entre autre domaine des engrenages. On pour- ra trouver dans les travaux de Dowson [13], Gohar [14], des synthéses tres completes. A. Définition du régime En lubrification mixte, le mouvement relatif des surfaces antagonistes n'est pas encore suffisant pour générer une pression hydrodynamique qui assurera complete- ment la portance de la charge qui tend a les mettre en contact. Comme précédemment, il est difficile d’établir une limite entre le régime mixte et le régime hydrodynamique. En effet, doit-on considérer le régime comme initialisé lorsque l'épaisseur de film est telle que les plus hautes des aspérités des deux sur- faces peuvent se rencontrer? En fait, le sujet n'a pas encore fait l'objet d’un accord unanime des spécialistes. On distingue quatre approches — l'une, la plus courante, consiste a considérer que ce régime commence (a par- tir du régime hydrodynamique) lorsque le paramétre A, est inférieur a 3, A, étant le rapport entre I'épaisseur minimum de film et la valeur de 'écart type des rugosités cumulées de chaque surface. Le facteur 3 sous-entend que la probabilité de contact est quasi nulle (trés inférieure a 0,12 % car la distribu- tion des hauteurs d’aspérités est tronquée par rapport a une distribution gaus- sienne) [15]; une approche plus simple consiste @ considérer que ce régime survient lorsque le coefficient de friction est minimum [16] ; — une autre approche consiste a considérer que ce régime survient lorsque la moyenne la plus forte de cing hauteurs d'aspérités successives de chaque surface est supérieure a I'épaisseur de film [17]: ~ et finalement, une approche qui tente de mieux représenter la réalité en modi- fiant le calcul du coefficient A, par rapport aux phénomeénes observés lors de contact glissant ou roulant [18}. Llapproche qui nous semble toutefois la plus réaliste est la premiére, pour trois raisons : ~ lors de la premiére mise en route du systéme, il y a rodage des surfaces sans réelle usure ou dégradation. Les plus fortes hauteurs d'aspérités sont trés rapi- dement supprimées ; — le point de friction minimum n’est pas sans usure. |i est d’ailleurs fréquemment constaté que pour un palier fonctionnant au voisinage du point de friction mini- 66 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 4 * LES DIFFERENTS REGIMES DE FONCTIONNEMENT DU PALIER Figure 4.8 Modification du champ de pression par la présence d'aspérités C. Lubrification des aspérités La stabilité de ce régime de lubrification est fonction des phénoménes qui sur- viennent au niveau des aspérités. Les principaux phénomeénes sont : © L’élasticité des surfaces, qui est traitée par la lubrification élastohydrodynamique des contacts concentrés. Cet aspect intéresse plus particuliérement les spécialistes de roulements ou le contact s'effectue avec des actions de roulement et de glisse- ment combinées. ¢ La présence de films de polyméres. Ceux-ci sont générés lorsque les contacts entre aspérités donnent des températures supérieures a la température d’oxydation du lubrifiant. En effet, lorsque le lubrifiant subit une oxydation due a un échauffement, il peut résulter la polymérisation d'une chaine moléculaire de haut poids. Bien que ce composant forme un film protecteur, il n’est plus soluble dans I’huile et forme des rési- dus beaucoup plus difficiles a cisailler. * L'adsorption du lubrifiant en surface des aspérités 70 J. L.LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 4 * LES DIFFERENTS REGIMES DE FONCTIONNEMENT DU PALIER Les avantages sont : = une usure quasi nulle des paliers ; — pas de phénoméne de stick slip; — un trés bas coefficient de friction (le coefficient peut en effet étre nul lorsque les surfaces en vis-a-vis sont quasiment immobiles ; = une stabilité ou raideur de palier importante (fonction de la pression extérieure fournie) ; — une atténuation des défauts de surface dans les paliers hydrostatiques a lubri- fication liquide car ’effet de portance n’est pas di a la qualité et a la précision des surfaces en mouvement. Ces paliers ne sont toutefois pas autant utilisés qu’ils pourraient I’étre, peut-4tre en raison d'un manque de systémes étudiés suivant ce principe de fonctionnement 27]. B. Principes Les systémes hydrostatiques sont de conception simple. Le principe de fonc- tionnement d’une butée hydrostatique est présenté sur la figure 4.10. Les systémes plus élaborés peuvent posséder des alvéoles de compensation qui permettent, dans le cas de chargement non parfaitement centré, de ne pas avoir de couple de basculement donnant une épaisseur de film d’huile non constante (voir fig. 4.11). Figure 4.10 Butée hydrostatique 74 J.L-LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 4 * LES DIFFERENTS REGIMES DE FONCTIONNEMENT DU PALIER Les termes AT,,,, et AT... représentent les écarts de température entre la tem- pérature du fiuide dans ce palier et la température de la source froide considérée en conduction et convection. La figure 4.13 illustre les concepts précédents. > Régime mixte Régime fide Température ol fusion (processus divergent) pons tines Evacuation de chaleur Production de chaleur Température de fusion (régime stable) ‘Température SE EEEETEEEEIn aE Figure 4.13 Points d’équilibres dans un diagramme de Stribeck modifié Pour la convection, la température de la source froide est prise égale a la tem- pérature de I’huile a la rampe augmentée d'un terme constant fonction du type de moteur. Pour la conduction, I'approche est plus délicate car elle nécessite la prise en compte de multiples facteurs. En résumé, dans de nombreuses situations, on peut supposer que AT = AT rg = AT,» C8 qui signifie que la chaleur évacuée sera représentée sur un tracé du type de celui de la figure 4.13 par une droite, (pour un débit d’huile constant). 78 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 4 + LES DIFFERENTS REGIMES DE FONCTIONNEMENT DU PALIER [22] H. Christensen, Stochastic models for hydrodynamic lubrication of rough surface. Proc. institute mechanical engineering, part 1, 184, 1013, 1969-70, [23] H. Christensen, A theory of mixed lubrication. Proc. institute mechanical enginee- ting, Vol. 186, (41/72), 1972 [24] N. Patir et H. S. Chen, An average flow model for determining effects of three dimensionna! roughness on partial hydrodynamic lubrication. Transaction of ASME, J. of lubrication technology, 6, 1978. [25] G. Bayada et M. Chambat, New models in the theory of the hydrodynamic lubri- cation of rough surfaces. Transaction of ASME, J. of lubrication technology, Vol. 110, 402-407, july 1988. [26] J. Fréne et al., Lubrification hydrodynamique. Eyrolles, 1990. [27] A. Cameron, Basic lubrication theory. Ellis Horwood, 3° édition, 1983. [28] R. Gojon. Cours ENSPM. IFP. 1987. [29] J. Gosse, Guide technique de thermique. Dunod, Paris, 1981. [30] J. L. Ligier, Matériaux pour paliers lisses. Techniques de !'ingénieur, B 5.330. 82 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 5 « EQUATIONS DE FILMS MINCES De la méme maniére on trouve pour le débit suivant Ox: 00 V,, et V,, sont définis par =h Va Vy z=0) V=V,, 5.3.2 Conservation de la matiére Soit une colonne de hauteur h (6paisseur de film) dirigée suivant Oz. A travers chacune de ses faces de normale perpendiculaire a Oz transitent des flux de matiére. De méme, la masse comprise dans cette colonne varie entre les instants t et t + dt. Nota Les quantités q,, 4, sont des densités de flux intégrées suivant Oz. Az |__ hit +a £9, + dy) de > y . Figure 5.3. Débits dans une colonne élémentaire de fluide Bilan des quantités de matiére qui rentrent et qui sortent : pd, 8a, Fe MY + Sy Bilan de la variation de masse de la colonne ph > ak dj a oY 4 J.L-LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 5 * EQUATIONS DE FILMS MINCES 5.4 CONDITIONS AUX LIMITES Une équation aux dérivées partielles ne permet pas de résoudre un probleme donné si on ne lui impose pas des conditions aux limites. Cependant, du fait des différents cas qui se présentent, nous n'aborderons pas le sujet dans ce chapitre sachant que lors de la résolution des équations de Reynolds au cas des paliers circulaires (chapitres 8 et 9), ces conditions seront précisées. BIBLIOGRAPHIE [1] J. F. Booker, Basic equations for fluid films with variable properties. J. of tribology, Vol. 111, july 1989. [2] J. Fréne et al., Lubrification hydrodynamique. Eyrolles, 1990. [3] A. Cameron, The principles of lubrication. Longmans, 1966 [4] N. Tipei, Theory of lubrication. Stanford university press, 1962. [5] D. Dowson, A generalized Reynolds equation for film fluid lubrication. Int. J. of Mechanical Sciences, Pergamon press, Vol. 4, 1962 [6]. K. Dien et H. G. Elrod, A generalised steady state Reynolds equation for non newtonian fluids with application to journal bearings. Transaction of ASME, J. of lubrication technology, Vol. 105, 1983 [7] B. A. Gecim, Non newtonian effects of multigrade oils on journal bearings pertor- mance. Tribology transactions, Vol. 33, 1990. [8] R. S. Paranjpe, Analysis of non-newtonian effects in dynamically loaded finite jour- nal bearings including mass conserving cavitation. Transaction of ASME, dec. 1991. [9] E. Guyon, J. P. Hulin et L. Petit, Hydrodynamique physique. Savoirs. Actuels. Interéditions, 1991 98 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 6 * APPLICATIONS DES LOIS DE FLUIDE VISQUEUX En utilisant I'expression de P trouvée précédemment et en effectuant I'intégra- tion, nous obtenons : Sh eW Hw ap =| ¢ SeW yy yw Fip=le—b— + Mey) a”, Cette force de friction est composée de deux termes représentant des efforts différents. Le premier terme représente les cisaillements créés dans le fluide par la pré- sence d'une pression hydrodynamique. Le second terme représente le cisaillement du fluide le long de la surface générée par une vitesse moyenne dans un jeu moyen. La difference entre la Force, et la Force, traduit uniquement la prise en compte d'une composante horizontale de la pression hydrodynamique sur la face courbée 6.3 COIN CONVERGENT FORME PAR UN PATIN (ou blochet) Soit un écoulement entre deux plans non paralléles de largeur infinie suivant Oz. Le plan inférieur se déplace & une vitesse uniforme V,,, le plan supérieur, de longueur b, est immobile. Soit la représentation suivante : Figure 6.2. Coin convergent forme par un patin inciing L’équation de Reynolds se réduit pour un fluide isovisqueux a: SG [),s0P gh oe (r | CHV 102 J. LUGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 6 * APPLICATIONS DES LOIS DE FLUIDE VISQUEUX La vitesse moyenne dans la section vaut : 1 Ro, =, |? 2arv dr (oo SRA Im Aprés intégration cette expression devient: 1 Pir Voy = Bare RA) ax | dP 1 = Sa Reni oe dP a[o. 2, ARR it : — "| Re RE soit aussi =F a REA E) info RI La conduite circulaire contient une tige qui se déplace a la vitesse V, Soit un cylindre en déplacement & une vitesse uniforme V, de rayon R, a l'intérieur de la conduite de rayon R,. Les conditions limites sont: Via =0 Bt V/.a, = Vr On obtient alors pour I'intégration de I’équation différentielle régissant la vitesse du fluide suivant R l'expression : oP 1 R- Re ¥, aoe [ea pty Ae aye tin v= Raa | ; (nr nA Hr i9R,) "Ry "Ry La vitesse moyenne dans la section vaut : 1 Ro Vi = — tb nee = adn 2a or Soit aprés intégration : v,, 2A | pepe Rot Ri] wR “T dvgu) * nh | ROR a, ( | Ry Ro) La conduite circulaire est vide mais de section elliptique Soit un tube de section elliptique (voir fig. 6.4). La non existence de symétrie de rota- tion impose de considérer le probleme par le biais des équations aux dérivées partielles décrivant le comportement local du fiuide, c’est-a-dire les équations de Navier-Stokes. 106 J. LUGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 6 * APPLICATIONS DES LOIS DE FLUIDE VISQUEUX Soit v, (z) =v, 3 (1-(Z}) vec v, = vitesse debitante), (2) = Vag (t= (F a L’équation de conservation de la matiére impose la vitesse d’étre du type vf, zy avila) pour un débit Qv imposé. La prise en compte des effets d'inertie peut se faire par l'utilisation de l'équation fondamentale de la dynamique, qui s’écrit (pour les fluides non visqueux): vP Pour un écoulement stationnaire et compte tenu des hypothéses d’invariance et de symétrie du probleme I'équation fondamentale de la dynamique se réduit &: Lintégration de cette Equation, lorsque |’on introduit |'expression de la vitesse, conduit a la relation : Pt,z)-P,=- 2 (SP © 2\8ah avec P, = P= Ry 2). Le calcul de la pression moyenne suivant z fournit !'expression de P(r) suivant: ee, pn ne By) -B, al Piz) Pade =a 0 | r | C. Effet couplé de l’inertie et de la viscosité On peut traiter complétement fe probleme mais celui-ci ne posséde pas de solu- tion analytique. Une autre solution consiste 4 combiner les deux effets. Cette tech- nique est explicitée dans un article de Le et Comolet [4]. Nous supposerons que la chute de pression est obtenue en faisant la somme des deux chutes de pressions élémentaires (a conduite circulaire est vide et la conduite cir- culaire contient un cylindre en son centre, voir paragr. 6.4). Dans le calcul des effets d’inertie, nous avons considéré une vitesse v qui n'est autre que la vitesse moyenne lorsque celle-ci posséde une variation suivant z due aux effets de viscosité : P(N) = Py = PU paco + PlO nace ~ 110 J. L-LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 6 * APPLICATIONS DES LOIS DE FLUIDE VISQUEUX On suppose aussi que: ~ la portance du film d’huile s’effectue dans une zone de courbure constante de la membrane ; — la bande est étroite et qu'elle ne se déforme pas suivant la largeur représentée par la variable y. De telles hypothéses impliquent que la pression est constante le long de x (variable d'espace circonférentielle) afin de respecter les conditions d’équilibre de la membrane acier, Ceci se traduit par 32 Pls 9 dy = mln b avec b: la largeur de la bande. Afin d'obtenir aisément une solution on suppose, comme dans le cas des paliers infiniments courts, que la pression dans le film d’huile varie axialement suivant la loi : oor -E equation de Reynolds peut s’écrire, compte tenu des hypothéses précédentes relatives au palier infiniment court : a oP. ah = [ht si) = 6poR ay ( ay) ee ox En tenant compte de |’expression de P(y), la relation ci-dessus devient : Pyh® ah = 3poR — er Aprés intégration la variation d’épaisseur h(x) suit la loi: hy) = 2P,x Spuokb* A+ \ avec A: la constante d'intégration. Remarque Lorsque /’on désire étre plus fin dans analyse, on considére que le rayon de courbure p peut varier [5], soit: 1_1 ah por ax 114 J. L UIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 7 * LIMITE DE FONCTIONNEMENT DES PALIERS Dans les paragraphes suivants, il ne sera mentionné que les grandes lignes des phénoménes qui surviennent sachant que: — objectif est une sensibilsation ; ~ la plupart des aspects influant sur le fonctionnement sont repris en détails dans des chapitres qui leur sont spécifiquement dédiés. 7.2 FONCTIONNEMENT INSTANTANE 7.2.1 Définition du palier Lorsqu’un ingénieur doit définir un palier, il n’existe pas une solution unique. Comme pour de nombreux systémes, il doit faire le choix le plus judicieux entre diffé- rents paramétres sur la base des besoins particuliers de ‘application traitée. Les dif- férents facteurs a prendre en compte peuvent étre contradictoires. La premiare étape est de définir les facteurs suivants : — les facteurs géométriques ; — les facteurs de fonctionnement (mécanique, cinématique) ; ~ les facteurs propres au palier ; — les facteurs liés au lubrifiant et a l'environnement. Ges facteurs peuvent étre formulés par exemple sous la forme suivante (voir tableaux 7.1 et 7.2). 7.2.2 Fonctionnement du palier ll existe plusieurs types de diagrammes pour représenter la zone de fonctionne- ment possible d’un palier de bielle ou de ligne d’arbre par rapport aux risques d’ava- ries qui ne sont encore que rarement quantifiés par le calcul. Seuls les types de dia- grammes les plus souvent rencontrés seront présentés. De plus, étant donné quill s'agit de représenter les allures “types” de fonctionnement, les figures ne posséderont pas d’échelles. Diagramme PV Un des tracés les plus employés est celui du diagramme pression diamétrale vis- a-vis de la vitesse linéaire de déplacement relatit. Son intér&t réside dans le fait que la représentation est faite en fonction de deux paramétres les plus importants pour un palier et que différents phénoménes physiques limitant le fonctionnement du palier peuvent étre indiqués sur ce type de diagramme. 118 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 7 * LIMITE DE FONCTIONNEMENT DES PALIERS Des contacts entre les aspérités des surfaces antagonistes peuvent alors survenir. Leffort entre |'arbre et le coussinet est supporté en partie par les aspérités des deux surfaces antagonistes et la pression hydrodynamique. La chaleur générée par le contact n'est pas suffisante pour conduire au grippage. Cependant, la présence de contacts entre aspérités provoque 'usure. Ce régime de fonctionnement n'est pas & recommander pour un palier ot I'on désire un fone- tionnement de longue durée [1]. Limite b Les causes qui produisent cette limite sont trés proches de celles de la limite a. Toutefois, la charge supportée par les aspérités est beaucoup plus faible et la vitesse est nettement plus élevée. On constate alors que le produit PV, plus élevé que dans la limite a, la faible épaisseur de film mini, sont les principales causes en limitation. En effet un aléa de lubrification ou un passage d'impuretés, dues a une mauvaise fitra- tion, peut produire une destruction du palier par usure et échauffement. Limite ¢ C'est principalement le risque de grippage qui est la cause de cette limitation. Cette avarie peut étre provoquée par le non équilibre thermique entre la chaleur éva- cuée et la chaleur excédentaire importante, du fait de fortes valeurs du PV, générée par un aléa de lubrification [5]. Limite d C'est aussi le grippage qui est en cause avec a différence toutefois que la tem- pérature de fonctionnement du palier provoque I'écoulement par fluage du revétement du coussinet [3]. Limite e La cause, de nouveau thermique, est différente de la précédente. La forte tem- pérature de I'huile, provoque une oxydation de celle-ci qui peut, outre les modifica- tions de caractéristiques de I'huile, entrainer la corrosion du revétement du coussinet (2 et 4]. Limite f Des problémes d'instabilité de fonctionnement, c'est-a-dire de fouettement de V'arbre, limitent le fonctionnement du palier a vitesse élevée et faible charge [4]. Pour annihiler ce phénomene on utilise des paliers multilobes, (palier citron...) avec un rap- port de jeu de palier adéquat. 122 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 7 LIMITE DE FONCTIONNEMENT DES PALIERS Figure 7.4 Imperfections de paliers affectant le fonctionnement La correspondance calcul-expérience ne permet que partiellement de justifier l'emploi de ces hypothéses sur certains paliers trés chargés. De nombreux travaux de recherche tentent de développer des modéles et des moyens de calculs utilisant des hypotheses plus réalistes. Le seul calcul d’une déformée de logement de coussinet couplée aux efforts hydrodynamiques conduit a l'utilisation de gros calculateurs et a l'utilisation de programmes trés élaborés. Ces derniers ne servent qu’a définir une piéce tres mo- deste, un coussinet, comparativement a des études trés similares que l'on peut réa- liser sur des structures d'avions ou de bateaux pour prendre en compte des cou- plages fiuide-structure. 126 J. L-LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 8 * RESOLUTION ANALYTIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS — des paliers partiels (avec 60°, 90°, 100°, 120° de surface active) ; — des paliers complets. Tous ces paliers peuvent avoir des rapports, longueur sur diamétre, tres diffé- rents, Suivant la valeur de ce ratio le palier peut étre considéré comme étant infiniment long, infiniment court, ou de longueur finie. Les types de chargements les plus frequents sont: ~ la charge constante en direction et en intensité ; — la charge constante en intensité mais tournante avec l'arbre (exemple : arbre d'équilibrage...) ; ~ la charge variable en intensité et en direction (palier de téte de bielle). Tous ces différents cas traités dans leur généralité, n'ont pas de solution analy- tique. Nous ne considérons dans ce chapitre que les cas suivants: ~ le palier infiniment court subissant une force constante en intensité et direction ; ~ le palier infiniment court subissant une charge d’écrasement ; — le palier infiniment long subissant une force constante en intensité et direction ; — le palier infiniment long subissant une charge d'écrasement ; — l'esquisse de calcul analytique d'un palier de longueur finie; @tant entendu que les autres cas possibles ou les hypothéses simplificatrices ne sont pas aussi importantes sont solutionnés par des méthodes numériques présentées au chapitre 9. Nota En toute rigueur, on devrait parler de palier infiniment large, cependant, il est habituel de nommer longueur la dimension orientée suivant I’axe, et longueur déve- loppée la dimension circonférentielle du palier. 8.2 APPLICATION DE L'EQUATION DE REYNOLDS AU CAS DU PALIER 8.2.1 Epaisseur du film d’huile Au chapitre 5, il est montré que |’équation de Reynolds en coordonnées carté- siennes prend l'expression suivante : a [ph aP\_ an a ap Be (Ge Be] = OP Mi Mad Be + OM ae (WY + Ve) + 12 e+ TEMP 1) avec (/= 1 et 3) et V, qui représente la vitesse de la paroi j suivant la direction x. 130 JL LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 8 * RESOLUTION ANALYTIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS En ce qui concerne le palier infiniment court, il semble que ce soit Michell en 1929 qui ait formulé cette hypothése [1]. Ce concept a été représenté par Ocvirk en 1955. Nota Dans le cas de palier fonctionnant a trés forte excentricité, les differences en terme d'épaisseur minimale de film, augmentent entre un palier infiniment long et un patier infiniment court. Palier de longueur finie Dans |e cas ol le rapport longueur sur diamétre est compris entre 1/2 et 4 il est souhaitable de considérer I'équation (8.6) pour traiter les problémes de lubrification. Les deux cas précédents peuvent toutefois servir 4 encadrer la solution. 8.2.3 Conditions aux limites pour les paliers Lorsque l'on résout I'équation de Reynolds, on doit définir les conditions limites en termes de pression pour imposer des valeurs a cette variable lorsqu’elle atteint les limites du domaine d’intégration. Outre les conditions latérales suivant x, qui sont simples (pression du film égale a la pression ambiante), les conditions a appliquer sui- vant x, sont plus délicates 11 existe en fait trois principaux types de conditions aux limites lorsque l'on cherche une solution analytique. II faut noter que les problmes de cavitation men- tionnés précédemment ne peuvent étre abordés dans des résolutions de ce type. Les trois conditions type sont schématisées sur la figure 8.2. Pour les conditions ci- dessous l'angle 6 est compté positivement a partir de la droite des centres en direc- tion du convergent * La condition de Sommerfeld, définie lors de I'étude du palier infiniment long, est cohérente avec le modéle infiniment long mais peu adaptée au palier infiniment court (exemple: les paliers d’étambot, qui soutiennent les arbres d’hélice et qui sont plon- gés dans l'eau de mer, sont de type infiniment long). Cette condition se traduit par: P(9=0,x,)=P, et P(0=2z,x,)=P, avec P,: la pression d'alimentation. * La condition de Giimbel ou condition de palier = est beaucoup plus adaptée car elle est plus proche de la réalité. Elle s'exprime p: P(0=0,x,)=0 P(0=7,x,)=0 P(8,x,)=0 pour m<@<2a Cette condition, bien que présentant une discontinuité d’écoulement lorsque @ = 7, al'avantage d’6tre trés facilement utilisable. 134 J. LLIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 8 * RESOLUTION ANALYTIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS Dans cette expression, le terme B est égal zéro pour un palier 2 du fait des conditions aux limites. Pour un palier 2a, B peut correspondre a la pression diali- mentation si celle-ci est positionnée a @ = 0 sur toute la longueur du palier. On obtient alors le tracé de la pression en fonction de @ (fig. 8.4). 2 Figure 8.4 Champs de pression dans un palier de type 2a L’expression ou le tracé de P en fonction de @ (avec B = 0) met en évidence que celle-ci est symétrique par rapport & @= 7. Pour un palier de type 77, la pression pos- séde une valeur positive entre 0 et = et une valeur négative entre 2 et 27. Un palier de type 27 (ou complet) constitue un palier ou I'on doit réinjecter de I'huile dans les faces de celui-ci entre a et 27. Dans le cas ol! B est non nul, le tracé de P(é) est translaté de la valeur B. On peut toutefois remarquer que la pression dans le palier pourra étre négative si la pres- sion d’alimentation n'est pas supérieure ou égale a la pression maximale dans le film. C'est pourquoi, généralement, le palier infiniment court est de type 2 (condition de Giimbel) pour lequel le calcul de portance donne des valeurs proches de la réalité. Le champ de pression d'un palier infiniment court de type 7, en rotation est défini par: - Spo esin@ ce 4] (1 + e008 6° P(0,x,)=0 pour msOs2n P(0,x,) = pour O<@<7 138 J. L.LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 8 * RESOLUTION ANALYTIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS E. Frottement Le cisaillement le long de l'arbre, si l'on admet une variation linéaire de la vitesse dans 'épaisseur du film, aura pour expression La force de cisaillement, qui s’applique sur un secteur éémentaire d’arbre R dé, a pour expression : df= 7AId0 soitencore op = Hw’ __d C, (1 +ecos 6) Cependant, dans la zone divergente du palier, le film n’occupe plus tout 'es- pace. Pour tenir compte de ceci, on introduit une largeur variable /.(@) obtenue en €crivant la conservation du débit du fluide aprés |’épaisseur mini dans la zone diver- gente. Cette nouvelle variable doit verifier : h(0 =m) =h(0)L(6) Soit pour m < @< 2m (-2 L(6) =| —————_ O=1 met effort total de cisaillement prend pour valeur: 2 [pe 20 r= [| a! eee oe, "Wo +ecos 8) J, (1 +e 008 0) soit toutes intégrations faites (voir paragr. 8.7): Rw 7(2+e) ee, (1 +e)(1-e)” La définition d'un coefficient de friction dans le palier est arbitraire. En effet, lors- qu'un palier n’est pas chargé, le frottement n'est pas nul car le fluide, bien que ne fournissant aucune pression hydrodynamique, est cisaillé. Ceci implique que si I'on calcule un coefficient de frottement comme le rapport entre la force de frottement et la charge supportée, celui-ci est infin dans le cas d'un palier non chargé, il est en fait plus physique d’effectuer le rapport du couple de frottement FR par le couple résistant d’un palier centré avec un jeu radial C,, (c'est-a-dire le couple de frottement défini par Pétroff pour un écoulement de Couette). Soit alors : FoR 2te Fog 2 + 8)\1-e 142 J.L-LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 8 * RESOLUTION ANALYTIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS Bien que les méthodes numériques soient aujourd'hui trés développées, les so- lutions “semi-analytiques” continuent de présenter de l'intérét pour la rapidité de leur obtention, comme en témoigne une publication rcente de Capone et al. {9}. Dans le cas oll la charge est supportée uniquement par I'écrasement du flim d’huile dans le palier, R. Gojon [10] a montré que l'on pouvait obtenir des résultats tres proches de ceux obtenus numériquement en résolvant ’quation de Reynolds par une méthode de différences finies. La démarche utilisée pour ce faire est la suivante: on suppose que la vitesse d’écrasement peut étre écrite comme étant la combinaison linéaire des vitesses d’écrasement de palier = infiniment long et infiniment court. Soit pour le palier infiniment ng: de iG; a Rie mult =m, Soit pour le palier infiniment court ow (G8 at 2A VR! NT Les termes M, étant obtenus a partir des expressions littérales de W dans les cas 8.3.2.B. et 8.4.4.B., la combinaison linéaire de ces deux vitesses d’écrasement nous donne: Ww 4R? (Saas enal at” 2Rin | Soit encore, compte tenu de la eosin du nombre de Sommerfeld (Sp a oR Y Ot ‘soit aussi 1 s,-——_1 __ ce 2h aM, + Mya, (7) Nota 1 faut toutefois souligner que: ~ les pressions dans le sens axial sont: + paraboliques pour le palier court ; + uniformes pour le palier long ; — les pressions circontérentielles n’évoluent pas de la méme facon. Malgré ces remarques, un choix jucicieux des variables a, et a, permet d’obte- nir des résultats réalistes. 154 J. LLIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 8 » RESOLUTION ANALYTIQUE DE EQUATION DE REYNOLDS Nota L’ensemble dee ces tracés a été obtenu par la résolution, en aifférences finis de palier de type Reynolds, de I’équation de Reynolds appliquée a un palier indéformable Jubrifié par un fluide isovisqueux. 8.7 INTEGRALES Lintégration des expressions du type f(sin @, cos 8)/(1 + € cos @)” pouvant s'ef- fectuer avec le changement de variable dit de Sommerfeld et mentionnées dans ce chapitre, sont rappelées ici. Sans utliser ce changement de variable, 'intégration est possible mais il faut par- fois couper le segment d'intégration car la fonction a intégrer peut étre discontinue. Historiquement, Fourier (avant Sommerfeld) a résolu ces intégrations en utilisant un développement en série de Fourier. Le changement de Sommerfeld consiste, pour les expressions du type préci- tées, a poser: 1+ecos@= soit aussi: £ + CO: *) sin cosg= tS ot sing = ¥ ecos cos soit encore: £+0cos 0 (1 -e%)sin 6 cos w= et sin y= ———_—__ T+ecos@ T+€c0s 0 Par différenciation, on obtient: _ (=e)? dy \i-e 80 = aoe yp Sob auss! d= FE oeg OP Pour les conditions aux limites @=0 setraduitpar =O et O=— par w=m dé 1+e00s 6 Suivant les valeurs des conditions aux limites il est intéressant d’intégrer cette expression suivant deux méthodes. L'une de ces méthodes consiste a utiliser le chan- * Soit l'intégrale /, définie par /, = 158 JL. UGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 8 * RESOLUTION ANALYTIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS ° Sott | =| cos # dé 7 J) (1+ ecos af n= [(RES4) (5 or ged) te (1-e7)'? 1-e 1-ecos & | (1-8 cosy) x “aoe £+cos dw ara ew + sin y) + Cte 1, (8=0, 7) Soit aussi: > + Cte BIBLIOGRAPHIE [1] 0. Pinkus, The Reynolds centennial. A brief history of the theory of hydrodynamic lubrication. Transaction of ASME, Vol. 109, january 1987. [2] A. Cameron, Basic lubrication theory. Ellis Horwood Ltd, 1981. [3] J. Fréne, Paliers hydrodynamiques. Techniques de l'ingénieur, B 671-1. [4] J. Fréne et al., Lubrification hydrodynamique. Eyrolles, 1990. [5] 0. Pinkus et B. Sternlicht, Theory of hydrodynamic lubrication. Mc Graw Hil, 1961. [6] L. E. Barret, P. E. Allaire et E. J. Gunter, A finite length bearing correction factor for short bearing theory. ASME, J. of lubrification technology, Vol. 102, 1980. I7]_P. Warner, Static and dynamic properties of partial journal bearings. ASME, J. of basic engineering, Vol. 85, 1963. 18] _N. Tipei, Theory of lubrication. Stanford university press, 1962. [9] G. Capone, V. D'agostino et D. Guida, A finite fength plain journal bearing theory. ASME, J. of tribology, Vol. 116, july 1994 [10] R. Gojon, Cours ENSPM. IFP. 1987. 162 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 9 » RESOLUTION NUMERIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS 9.1.2 Ecoulement turbulent En écoulement turbulent, il n’existe pas de relations simples entre les contraintes de cisaillement dans le fluide et les gradients de vitesse. Parmi les techniques les plus utilisées pour résoudre ce type de probléme, citons celle développée et utiiisée par Constantinescu, Ng et Pan [6], qui consiste a introduire dans l'expression de la viscosité un facteur fonction du nombre de Reynolds. Dans le cas d'un palier tournant a vitesse constante et supportant une charge constante, 'équation classique de Reynolds prend la forme: 2 (AE P|, 2 (FP AP) _ gan ax \ng, ox!” az \ug, az] Ox avec g, , g,: les nombres adimensionnels fonction du nombre de Reynolds Re, défini par vo, Re =p—= # avec V : la vitesse périphérique de l'artrre (coussinet supposé fixe), Cy! le jeu radial, x. : la variable orientée selon la circonférence, Z_: la variable orlentée selon les génératrices de arbre. A titre d’exemple g, = 12 + 0,0136 Re®®, g, = 12 + 0,0043 Re®™. Nota Le régime turbulent peut s’étabsir lorsque le nombre de Reynolds Re est compris: entre 1 000 et 2 000. Toutefois, du fait que les effets d’inertie interviennent dans I’éta- blissement de ce régime, on trouve dans la littérature des définitions du régime tur- bulent qui peuvent étre différentes de la définition précédente. De plus, nous avons passé sous silence une phase intermédiaire entre I'écoulement laminaire et I’écoule- ment turbulent. Cette phase est communément définie par le terme de ‘régimes de tourbillons de Taylor’. Ceux-ci traduisent une instabilité de I'écoulement. Cette insta- bilité est due au fait que les effets de pression, viscosité et inertie ne s'équilibrent plus. L’établissement de ces tourbillons dans le cas de cylindres coaxiaux est repéré par le nombre de Taylor Ta, soit Ta = Re \C,/R. Une condition approchée de initialisation des tourbillons est Ta 2 41,2. On trouve dans louvrage de Feynman [6] une présentation simple de ces phé- noménes pour des cylindres coaxiaux. Dans le cas de cylindres chargés latéralement, c’est-a-dire excentrés, les conditions d’établissement des Tourbillons de Taylor font encore l'objet d'études. En ce qui concerne les phénoménes turbulents, /'ouvrage de Fréne et al, [7] donne un apercu clair de ce type de probléme. Les auteurs proposent 166 J. UIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 9 * RESOLUTION NUMERIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS 9.1.5 Fluide non newtonien Ce sujet est de plus en plus important étant donné que les vitesses de rotation et les charges appliquées sur les paliers se sont fortement accrues durant les décen- nies 70 et 80 et que de ce fait I'huile a été plus sollicitée en pression et cisaillement. Le comportement réel de I’huile dans certaines applications de moteur s’éloigne du comportement newtonien qu’on lui attribue pour le calcul. Cependant, les aspects non newtoniens de I’huile sont multiples (voir chapitre 3) et sont autant de dévelop- pements de théories de lubrification Parmi les comportements d'huile les plus pénalisants pour le palier, il convient de mentionner le cisaillement limite du lubrifiant. Les paliers les plus chargés, en terme de vitesse et en terme d’effort, fonctionnent avec des taux de cisaillement de I"huile de 'ordre de 10’s"'. Cette valeur est trés éloignée des taux, de l'ordre de 10°s"" par- fois 10°s”', pour lesquels le lubrifiant est le plus souvent étudié en laboratoire. Parmi les approches qui permettent de simplifier la résolution de cette lubrifica- tion non newtonienne, l'approche de Malik [11] peut étre employée pour donner les ordres de grandeur des effets de différents comportements rhéologiques de lubri- fiants. La technique développée par Malik consiste a tenir compte de la valeur moyen- ne de la viscosité dans I'épaisseur du film. Une approche trés didactique couplant les effets non newtoniens et les effets thermiques dans la lubrification des paliers a été proposée par Derdouri [12]. 9.1.6 Paroi déformable. Calcul élastohydrodynamique Dans I’établissement de |'équation de Reynolds, on suppose que les parois sont indéformables. Or il s'avére que pour les moteurs actuels, la recherche continuelle d'allégement des organes mobiles, d'augmentation de performance a imposé aux paliers de moteurs (logement, vilebrequin) d’étre de plus en plus légers et compacts tout en étant sollcités par des charges de plus en plus élevées. Ainsi ces éléments de paliers ne peuvent plus, pour certains moteurs, étre considérés comme indéfor- mables. Parmi les exemples les plus édifiants, citons celui des moteurs de F1 ol les bielles en titane ont des déformations considérables. Pour un palier de bielle de 45 mm fonetionnant avec un jeu diamétral de 45 ym, il n'est pas anormal d’obtenir des ovalisations de logement de plus de 150 um (jeu compris). La résolution de ce type de probléme est récente. Parmi les pionniers, Fantino semble étre le premier & avoir résolu le probleme élastohycrodynamique d'une bielle de moteur en 1981 [13]. Depuis, profitant de l'avénement des méthodes numériques de type élément fini, la résolution des problémes élastohydrodynamiques a franchi de nouvelles étapes comme l'attestent les travaux de Mc Ivor [14] et Bonneau [15]. 170 J. L. LIGIER a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. a You have either reached 2 page thts unevalale fer vowing or reached your ievina tit for his book. Chapitre 9 » RESOLUTION NUMERIQUE DE L'EQUATION DE REYNOLDS Cavitation Tout d’abord, le terme cavitation doit étre peru sous un sens large et non uni- quement sous l'aspect de implosion de bulles de vapeur au sein d'un liquide. I! tra- duit présentement le fait que le film d’huile a la sortie de la zone convergente du palier n'est pas plein et quill existe des zones de film en filets ou séparées, en doigts d’huile, en bulle... Ce concept de cavitation n'a été réellement utilisé dans le cas du palier que depuis que les chercheurs se sont apercus que les conditions aux limites sur des fron- tigres fixes faussaient le calcul du palier, c’est-a-dire les conditions utilisées dans les résolutions analytiques, a savoir (voir chapitre 8) : ~ les conditions de Sommerfeld ou palier 277; ~ les conditions de Giimbel ou palier 7; ~ les conditions de Reynolds ou Swift-Stieber qui, bien que la frontiére soit libre, ne prennent pas en compte l'aspect cavitant dans un calcul analytique. Or la véritable prise en compte du phénomane est un probléme de condition aux limites a frontiére libre, c’est-2-dire que l'on ne connait pas a prior la position et I'éten- due de la ou des zones cavitantes. Aujourd’hui les trois méthodes les plus employées pour résoudre ce probleme de frontiéres libres sont basées sur les travaux de Murty utilisant des résultats de Oh [26], de Jacobson-Fioberg [27] ou de Elrod-Adams [28]. Ces trois approches relevent des techniques cites “d'inéquations variationnelles” [29)). Lalgorithme de Murty est trés simple a programmer. L'idée est de partir de la for- mulation de type complémentaire, discrétisée suivant une méthode de type différence finie, élément fini ou bien volume fini, puis de minimiser la fonctionnelle obtenue en tenant compte de la contrainte p 2 0. Les points de discrétisation spatiale du domaine interstitiel arbre-coussinet seront nommés par le vocable “noeud”. La présentation de cet algorithme selon Maspeyrot [30] peut étre décrite par les différentes étapes sui- vantes qui sont a insérer dans un programme de calcul de film d’hulle: * Estimation de la zone initiale de cavitation. La pression est imposée égale & zéro pour tous les nceuds situés a l'intérieur de cette zone. * L’équation ci-dessous doit étre vérifiée par tous les naeuds de zone cavitante, [1 2 soit: a . a be ax" ox! al" ay Les naguds qui ne vérifient pas cette inéquation doivent étre alors considérés comme noeud de la zone non cavitante. Dans la zone de film non cavitante, tous les noeuds pour lesquels P < 0 devien- nent des nozuds de la zone cavitante et sont imposés a zéro (P = 0). ah ah, ah ou [ve Ms pH] . v,8P, expression de W/(P) s'écrt aussi: 3 OP* wer=3 J, 05[ Sel" 5) sl" De par le principe de la méthode des résidus pondérés, cette quantité W(P*) doit tre nulle quelle que soit la fonction de test appartenant & L?(Q), done quel que soient aP*; cette condition peut s’écrire: 2 (wa Jo LS) +3 3p Cette équation est en fait une condition d'orthogonalité entre les fonctions , et le terme entre crochets. Afin d'abaisser les conditions de dérivabilité imposées sur P*, soit donc sur les fonctions de forme 4), on effectue soit une intégration par partie dans le cas monodi- mensionnel, soit une utilisation du théoréme de Green dans le cas bidimensionnel. On dit alors que le probleme est présenté sous sa formulation intégrale faible, & l'opposé de la formulation précédente dite formulation intégrale normale ou formulation forte. Le terme “faible” provient du fait que l'abaissement du degré de dérivation de P im- pose des conditions de régularité plus faibles de la pression, Toutefois, pour un domaine © assez régulier et des conditions de régularité de h, on montre que P est de type C?(0). application du théoréme de Green a I'expression (9.3) conduit a we = -[° FO 5p 9 2 5") + Gun (2 (ap) 60 + P| 6, wv 2) a0 } ou] d= 0/Vy, ir? 2 «we Ey) a + [a(n oP" + n° SE — Gyn) aP* a avec n’: la normale extérieure au contour I’. Dans cette expression l'approximation de la variation de pression doit appartenir & H'(Q). Comme pour la formulation forte la quantité W devra étre nulle quelle que soit A ce stade on introduit la discrétisation du domaine 0 en sous domaines finis 1. Cette opération constitue lorigine du terme élément fini. Ces éléments ne servent plus definir les coefficients P d'une solution unique sur le domaine £2, mais ils forment les supports des solutions élémentaires, qui vont constituer par réunion la solution finale approchée. 190 J. L. LIGIER

You might also like