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« Anticiper, c’est prévoir pour agir »

Sommaire
15 mars 2009

1- Perspective
Tensions transatlantiques croissantes à la veille du G20 : exemple d'une tentative de
déstabilisation du système bancaire de l'UE et de l'Euro par Wall Street et la City
On assiste également depuis un mois environ à une tentative délibérée de la part de Washington de fracturer
l'UE et d'affaiblir la zone Euro en relayant sans discontinuer de fausses informations sur le « risque venu
d'Europe de l'Est » tout en tentant de stigmatiser une zone Euro « frileuse » face aux mesures « volontaristes »
américaine ou britannique... (page 2)
2- Telescope
Le G20 de Londres à la croisée des chemins : vers une crise gérée de 3 à 5 ans ou bien
vers une crise incontrôlée de plus d'une décennie
Les alternatives offertes aux dirigeants du G20 qui se réuniront à Londres le 2 Avril prochain sont au nombre de
deux : reconstruire un nouveau système monétaire international qui permette un nouveau jeu global intégrant
équitablement tous les principaux acteurs mondiaux et réduire la crise à une durée de trois à cinq ans; ou bien
tenter de faire durer le système actuel et plonger le monde dès la fin 2009 dans une crise tragique de plus d'une
décennie... (page 9)

Fiche synthétique - Situation économique des Etats-Unis en Mars 2010


Afin d'aider ses lecteurs à mieux comprendre la réalité de la situation dans laquelle évolue aujourd'hui les Etats-
Unis, et donc pour leur permettre de mieux apprécier les conséquences globales de la crise qui affecte le pilier
de l'ordre mondial actuel, LEAP/E2020 a décidé de présenter sous forme de fiche synthétique une anticipation
succincte de la situation économique des Etats-Unis d'ici un an, en Mars 2010, appuyée sur plus de cinquante
sources. Ce document est conçu comme un outil d'aide à la décision… (page 17)
3- Focus
Recommandations stratégiques et opérationnelles post Sommet du G20
Pour notre équipe, les évolutions vont s'accélérer pour le meilleur ou pour le pire après la réunion du G20 le 2
avril prochain. Dans ce GEAB N°33, nous présentons les recommandations stratégiques et opérationnelles à
destination des épargnants et acteurs économiques adaptées au cas où le G20 s'avère incapable d'éviter
l'engrenage qui conduit vers une crise profonde de plus d'une décennie… (page 21)

4- Le GlobalEurometre
Résultats & Analyses
Les sondés sont par ailleurs quasi-unanimes (93%) à considérer que le prochain sommet du G20 devrait
questionner le rôle central du Dollar US… (page 23)

1
Lettre confidentielle ‘GlobalEurope Anticipation Bulletin’ N°33 – 15 mars 2009
© Copyright Europe 2020 / LEAP – 2009
ISSN 1951-6177 - Tous droits réservés -
« Anticiper, c’est prévoir pour agir »

1- Perspective

Tensions transatlantiques croissantes à la


veille du G20 : Exemple d'une tentative de
déstabilisation du système bancaire de l'UE
et de l'Euro par Wall Street et la City

Pour LEAP/E2020, les alternatives offertes aux dirigeants du G20 qui se réuniront à Londres le 2 Avril
prochain sont au nombre de deux : reconstruire un nouveau système monétaire international qui
permette un nouveau jeu global intégrant équitablement tous les principaux acteurs mondiaux et
réduire la crise à une durée de trois à cinq ans ; ou bien tenter de faire durer le système actuel et
plonger le monde dès la fin 2009 dans une crise tragique de plus d'une décennie.

Dans ce GEAB N°33, nous décrivons ainsi les deux grandes lignes d'avenir qui resteront ouvertes
jusqu'à l'été 2009. Au-delà de cette période, notre équipe considère en effet que l'option « crise
courte » sera obsolète et que le monde s'engagera sur le chemin de la phase de dislocation
géopolitique mondiale de la crise1, et de la crise profonde de plus d'une décennie.

D'ailleurs, face à l'urgence, LEAP/E2020 publiera le 24 Mars prochain à l'échelle mondiale une lettre
ouverte aux dirigeants du G20, modeste contribution de notre équipe pour tenter d'éviter une crise
longue et tragique.

La situation s'avère d'autant plus inquiétante que des tensions croissantes se font jour à la veille du
sommet du 2 Avril, qui voient émerger les menaces à peine voilées de certains dirigeants et des
opérations de manipulation des opinions publiques par d'autres leaders du G20. Nous revenons plus
en détail sur ces éléments dans le GEAB N°33.

Des tensions croissantes se font d'ailleurs jour à la veille de ce sommet à la responsabilité historique,
preuve que plus ou moins consciemment les dirigeants du G20 sentent que l'enjeu majeur de leur
prochaine réunion va déterminer le cours des évènements pour les années à venir. Les menaces
désormais publiques du Premier Ministre chinois sur la valeur des Bons du Trésor US (et donc du
Dollar US)2 marquent clairement une escalade dans le jeu de poker-menteur auxquels se livrent les
dirigeants chinois et américains. Avec une telle déclaration, Pékin sait qu'elle ne peut que faire monter
les primes de risque sur une cessation de paiement US alors même qu'elles ont déjà atteint des
niveaux historiques au cours des récentes semaines (soit une hausse de 700% en un an et de 60%
depuis la fin 2008)3.

1
Voir GEAB N°32
2
Sources : International Herald Tribune, 13/03/2008 ; Financial Times, 13/03/2009
3
Source : MarketWatch, 10/03/2009
2
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« Anticiper, c’est prévoir pour agir »

On assiste également depuis un mois environ à une tentative délibérée de la part de Washington4 de
fracturer l'UE et d'affaiblir la zone Euro en relayant sans discontinuer de fausses informations sur le
« risque venu d'Europe de l'Est » et en tentant de stigmatiser une zone Euro « frileuse » face aux
mesures « volontaristes » américaines ou britanniques. L'équipe de LEAP/E2020, qui dès Décembre
2007 dans le GEAB N°20 avait mis en garde contre le risque immobilier en Europe centrale et
orientale (alors qu'aucun des « experts » qui en parlent tellement aujourd'hui n'en faisait la moindre
mention), a d'ailleurs décidé de revenir plus amplement sur ce sujet dans la suite de ce communiqué
public.

On constate également une « mise en condition » de l'opinion publique américaine et internationale


digne des meilleurs moments du « virtualisme » de l'équipe de G. W. Bush (comme quoi il n'aura pas
fallu deux mois à Barack Obama pour recourir à ces artifices pour tenter de masquer l'aggravation de
la situation aux Etats-Unis). En effet, depuis une semaine, sommet du G20 oblige, une série de
« miracles » se produit quotidiennement à Wall Street, « miracles » qui éclipsent les nouvelles
factuelles désastreuses qui s'accumulent dans le même temps. Nous n'en citerons que trois ici, mais
elles sont vraiment représentatives de la manipulation en cours :

. General Motors, que ses propres experts-comptables donnaient en faillite il y a une dizaine de jours 5,
déclare avant-hier qu'elle a « miraculeusement » trouvé au fond de sa trésorerie les deux milliards
USD nécessaires pour passer le mois de Mars6.

. Citigroup et Bank of America, dont les cours s'effondraient il y a 10 jours 7 et qui étaient programmés
pour une prochaine nationalisation, annoncent coup sur coup avoir fait le meilleur début d'année
depuis 2007 (!)8 pour la première, et un bénéfice pour les deux premiers mois de 2009 pour la
seconde9. Ces nouvelles largement relayées par la presse financière, sans aucun questionnement sur
de telles « résurrections spontanées », permettent d'alimenter un rebond boursier bienvenu pour les
autorités US dont les plans de sauvetage ne convainquent pas vraiment, et d'améliorer de manière
fort opportune l'image du Président Barack Obama dans son rôle de « combattant suprême contre la
crise mondiale » à quelques jours du sommet du G20.

Il ne reste plus qu'à annoncer que la consommation des voitures américaines vient « magiquement »
d'être diminuée par deux permettant d'éviter la faillite de l'industrie automobile US et le tableau sera
parfait pour un G20 destiné non pas à trouver un moyen d'éviter une crise longue et profonde, mais à
tenter vainement de prolonger de quelques mois un système international à bout de souffle.

4
Et de Londres, même si l'incapacité du gouvernement de Gordon Brown à s'émanciper de la position commune européenne
pour le G20 illustre la marginalisation désormais complète du Royaume-Uni au sein du processus décisionnel européen. Avec
une Banque d'Angleterre qui vient d'ériger la dernière barrière avant la banqueroute du pays, à savoir le rachat par elle-même
des bons du trésor (gilts) émis par le gouvernement de Sa Gracieuse Majesté, il est vrai que la marge de manœuvre de la
Grande-Bretagne est dorénavant inexistante.
5
Source : National Public Radio, 05/03/2009
6
Et personne dans les grands médias financiers ne semble plus se poser la question : « et après Mars? » ; et ne parlons même
pas d'une enquête sur ce « miracle » comptable.
7
Source : MarketWatch, 12/03/2009
8
Si l'amélioration portait sur une période de cinq ou dix ans, encore pourrait-elle signifier quelque chose. Mais une amélioration
par rapport à l'année où la crise s'est déclenchée et alors que la banque est sous perfusion de fonds publics américains (encore
accrus ces dernières semaines), c'est vraiment prendre les gens pour des idiots. Mais, il est vrai que c'est une caractéristique de
Wall Street. D'ailleurs, comme le fait remarquer Chris Laird le 11 Mars dernier sur le site Kitco, ces « miracles bancaires » vont
se transformer à nouveau en cauchemars dès le début Avril.
9
Même remarque que pour sa consoeur Citigroup. Et depuis quand une mesure bimestrielle du profit d'une banque a-t-elle la
moindre valeur ? Attendons de voir la fin du trimestre … si Bank of America est toujours là ou n'a pas été entièrement
nationalisée.
3
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« Anticiper, c’est prévoir pour agir »

Graphique synthétique de l'évolution du sentiment d'inquiétude collective aux Etats-Unis


(en bleu : sentiment d'un risque de crise grave ; en vert : sentiment de pouvoir d'achat ; en rose : inquiétude sur
l'emploi) - Source : Chart of Doom, 02/2009

Dans ce GEAB N°33, l'équipe de LEAP/E2020 a d'ailleurs décidé de se livrer à un exercice utile pour
tous ceux (y compris aux Etats-Unis d’où proviennent plus de 20% des lecteurs de LEAP/E2020)
qu'exaspèrent l'illusion entretenue par les principaux médias occidentaux sur l'état du pilier américain
de notre système actuel : anticiper l'état socio-économique des Etats-Unis d'ici un an, au Printemps
2010. Les tendances lourdes nous paraissent en effet être déjà suffisamment affirmées pour qu'une
telle anticipation ait du sens. Un exercice du même ordre sera bien entendu effectué pour l'Union
européenne, la Russie et la Chine dans les prochains numéros de GEAB.

Mais, revenons maintenant sur la tentative délibérée de fragiliser l'UE et la zone Euro, conçue et
relayée par de puissants opérateurs américains et britanniques (et leurs clients en Europe
continentale)10. L'idée est brillante : reprendre un thème déjà bien connu des opinions publiques,
assurant ainsi une adhésion facile au nouveau contenu ; y intégrer une ou deux analogies frappantes
pour assurer une large reprise dans les médias et sur l'Internet ; puis utiliser le concours de quelques
hommes et organisations liges influentes toujours disponibles pour un mensonge supplémentaire.
Avec un tel cocktail, il est même possible de faire croire pour un temps que la guerre en Irak est un
succès, que la crise des subprime n'affectera pas la sphère financière, que la crise financière
n'affectera pas l'économie réelle, que la crise n'est pas vraiment grave, et que si elle est grave, tout
est en fait sous contrôle !

10
Selon LEAP/E2020, l'opération en question, relayée en toute honnêteté par un grand nombre d'opérateurs, poursuivait deux
objectifs : tenter de détourner l'attention de l'effondrement accéléré des systèmes financiers américain et britannique, et
affaiblir la zone Euro à la veille du sommet du G20 et à un moment où les Bons du Trésor US et le Dollar entrent dans une zone
de suspicion accrue. Nous y revenons d'ailleurs dans ce GEAB N°33.
4
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« Anticiper, c’est prévoir pour agir »

Alors, en ce qui nous concerne ici, le thème déjà bien connu, c'est la « séparation entre la « Vieille
Europe » et la « Nouvelle Europe », entre une Europe riche et égoïste et une Europe pauvre et pleine
d'espoir. De Rumsfeld pour l'Irak au Royaume-Uni pour l'élargissement, c'est une antienne qui a nous
a été répétée sans discontinuer pendant dix ans par tous les médias anglo-saxons et affidés, et dont
certains médias britanniques en particulier se sont faits une spécialité11.

Les analogies sont ici au nombre de deux : l'Europe de l'Est, c'est « la crise des subprime de l'UE »
(sous-entendu, chacun a forcément une crise de subprime chez soi12) ; et une crise en Europe de l'Est
aura le même effet terrible que la Crise asiatique de 1997 (sûrement parce que tout cela se passe à
l'Est13).

C'est bien à l'Ouest les banques tombent!

11
Nulle surprise donc que Marketwatch reprenne dans un article sur le sujet les accusations à leur propos de la Banque Centrale
tchèque. Source : Marketwatch, 09/03/2009.
12
Ce qui est pourtant faux : aucun autre pays, à part les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ne connaît une telle convergence de
facteurs catastrophiques.
13
Alors que les pays d'Europe centrale et orientale touchés (Hongrie, pays baltes, Bulgarie, Roumanie) sont totalement
marginaux dans l'économie mondiale, les pays d’Asie du Sud-Est étaient des acteurs-clés de la globalisation des années 1990.
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« Anticiper, c’est prévoir pour agir »

Et les relais disponibles sont nombreux. Tout d'abord, on trouve une agence de notation, en
l'occurrence Moodys14 qui, comme ses congénères, est d'une part au service intégral de Wall Street,
et d'autre part incapable de voir un éléphant dans un couloir (ils ont juste raté les subprimes, les CDS,
Bear Stearn, Lehman Brothers, AIG, …). Mais, mystérieusement, la presse financière continue à
relayer leurs opinions, appliquant sûrement un principe plein d'humanité consistant à penser qu'un
jour par simple hasard statistique ils finiront pas évaluer quelque chose correctement. Dans le cas qui
nous intéresse, l'écho fut unanime : Moodys avait identifié bien à l'avance une énorme « bombe »
cachée dans l'arrière-cour de la zone Euro (car c'est bien de l'Euro qu'il s'agit ici) … qui ne manquerait
pas de dévaster le système financier européen.

Ensuite, pour crédibiliser la chose, on utilise quelques médias viscéralement anti-Euro (comme le
Telegraph par exemple, qui par ailleurs produit pourtant de très bonnes analyses sur la crise, mais
que la chute de la Livre et de l'économie britannique a tendance à aveugler ces temps-ci en ce qui
concerne la zone Euro) et on diffuse une information qu'on supprime ensuite (car elle est inexacte)
pour lui donner le sel de l'interdit, du secret 15 qui dévoilerait un « tsunami financier » mondial en
préparation du fait notamment des engagements des banques de la Vieille Europe dans le secteur
financier de la Nouvelle Europe16. On remue tout cela chaque jour via les principaux médias financiers
américains et britanniques, sachant que les autres suivront par habitude. Et avec l'UE c'est tellement
facile puisqu'il lui faut toujours un long moment pour comprendre et encore plus de temps pour
réagir, avec l'inévitable dissension qui permet de faire rebondir la manipulation. Cette fois-ci, c'est le
Premier Ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, qui joue le rôle du « pauvre petit nouvel Européen
martyr ». Pour mémoire, les Hongrois tentent en vain de se débarrasser de lui depuis qu'il a
involontairement avoué il y a 2 ans avoir menti à son peuple pour se faire réélire, en confirmant dans
la foulée qu'il avait endetté son pays au-delà de toute limite raisonnable. Et c'est lui qui annonce des
chiffres délirants pour un plan de sauvetage du système financier de l'Europe de l'Est, mettant à
nouveau en position de « méchants » ou d' « inconscients » les vieux Européens. Le refus de ces
derniers est mis en exergue par l'ensemble de la presse américaine et britannique, concluant bien
entendu à l'inévitable échec de la solidarité européenne, … minorant (ou oubliant même parfois) le
fait que ce sont les Polonais ou les Tchèques qui ont été les plus virulents contre les exigences
aberrantes du Premier Ministre hongrois17. La tentative d'affaiblir la zone Euro et l'UE par l'Est peut
donc se poursuivre. Il faut attendre les déclarations répétées des dirigeants de la zone Euro, l'annonce
d'un plan de soutien financier substantiel (au regard des risques réels) et les communiqués musclés
des dirigeants politiques et des banquiers centraux de la région pour que cette manipulation
commence à perdre un peu de sa vigueur. Mais elle n'a toujours pas disparu, car le parallèle est
maintenu dans les médias mentionnés entre crise des subprime et crise de l'immobilier en Europe de
l'Est ; comme si la Hongrie équivalait à la Californie, ou la Lettonie à la Floride.

Car là est bien le nœud du problème : la taille a de l'importance en matière économique et financière
et ce n'est pas la queue qui fait bouger le chien, comme certains voudraient visiblement le faire croire.

Si, dès Décembre 2007, à un moment où nos actuels « experts en crise d'Europe de l'Est » n'avaient
pas la moindre idée du problème, LEAP/E2020 avait souligné le risque immobilier important pesant sur
ces pays européens (Lettonie, Hongrie, Roumanie, ...) et bien entendu leurs créditeurs (Autriche,
Suisse en particulier), il était tout aussi évident pour notre équipe que c'était un problème très limité
aux pays concernés.

14
Source : Reuters, 17/02/2009
15
Et qui fait que même les sites avisés sont incertains sur l'attitude à avoir vis-à-vis de cette « information », entretenant donc
la crédibilité de l' »information »., comme par exemple c'est le cas de Gary North, le 19/02/2009, sur le site LewRockwell.com.
16
Source : Telegraph, 15/02/2009
17
Source: EasyBourse, 01/03/2009
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Il y a bien des problèmes à venir pour ces opérateurs et ces pays, mais ils ne sont pas plus grave que
la moyenne des problèmes du système financier mondial ; et sans aucune mesure avec les problèmes
des places financières de New-York, Londres ou de Suisse. Rappelons-nous que la banque la plus
citée comme « détonateur » de cette « bombe est-européenne », à savoir la banque autrichienne
Raiffeisen, a réalisé un profit en hausse de 17% en 2008, une performance au-delà des espoirs les
plus fous de la plupart des banques américaines ou britanniques comme le fait remarquer fort
justement William Gamble, l'un des rares analystes à s'être intéressé à la réalité de la situation18.

PIB de l'Union Européenne, de la zone Euro et des Etats-Membres - Source : Eurostat, 2008

Pour ceux qui connaissent mal la géographie de l'UE, le titre « la Hongrie en banqueroute » ou « la
Lettonie en banqueroute » peut paraître tout-à-fait comparable à « la Californie en banqueroute ».
Pour ceux qui perdent leur travail à cause de ces faillites, c'est en effet un problème identique. Mais
en terme d'impact plus large, il n'y a aucun rapport entre les deux. Ainsi, la Californie, durement
frappée par la crise des subprimes, est l'état le plus peuplé et le plus riche des Etats-Unis alors que la
Lettonie est un pays pauvre avec une population égale à moins de 1% de celle de l'UE (contre 12%
de la population US pour la Californie19). Le PIB de la Hongrie représente à peine 1,1% du PIB de la
zone Euro (pour la Lettonie ce chiffre est de 0,2%)20, soit une proportion comparable à celle de
l'Oklahoma (1% du PIB des Etats-Unis21), certainement pas à celle de la Floride. On est donc loin
d'une Europe de l'Est porteuse d'une crise des subprime à l'européenne. L'ensemble des nouveaux
Etats membres de l'UE pèse moins de 10% du PIB de l'UE (et parmi ceux-là, les plus riches ou les plus
gros comme la Tchéquie ou la Pologne ne sont quasiment pas affectés).

18
Source : SeekingAlpha, 26/02/2009
19
Source : Statistiques 2007, US Census Bureau.
20
Source : Statistiques 2008, Eurostat. Et les pays baltes sont « couvés » par les pays scandinaves, en particulier par la Suède
qui prend grand soin à éviter une spirale incontrôlable dans la région. Source : International Herald Tribune, 12/03/2009
21
Source : Statistiques 2008, Bureau of Economic Analysis, US Department of Commerce.
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La somme en jeu, pour le système financier européen, se situe dans le pire des cas autour de 100
Milliards EUR (130 milliards USD)22, soit une somme très modique à l'échelle du système financier de
l'UE23. D'ailleurs, l'UE a pris la tête d'un consortium injectant déjà près de 25 Milliards EUR (soit 20%
du scénario le plus grave) pour stabiliser la situation24, dont la récente baisse du Franc suisse diminue
encore la gravité.

Et, last but not least, en Europe de l'Est, l'immobilier récent gardera une valeur importante (même si
plus faible qu'en 2007/2008) car, après 50 ans de communisme, il y a une pénurie d'immeubles
modernes. Alors qu'aux Etats-Unis, les maisons construites pendant le boum immobilier de ces
dernières années sont des constructions en surnombre, d'une qualité très variable et qui sont déjà en
train de se dégrader dans les états les plus touchés. Il y a là une vraie destruction de richesse pour les
propriétaires, l'économie, les créditeurs et les banques.

La complexité de cette crise impose d'être très vigilant pour identifier les tendances et les facteurs qui
sont réellement porteurs de graves dangers et ne pas se laisser abuser par les rumeurs ou les fausses
informations.

Nous espérons donc que cette explication détaillée permettra non seulement de tordre le coup au
mensonge orchestré autour de la soi-disant « bombe financière » d'Europe de l'Est25 ; et qu'elle
servira d'exemple pour permettre à chacun de « briser les apparences » et d'aller chercher « derrière
le miroir » des médias financiers dominants les éléments factuels qui seuls permettent de se faire une
idée précise.

Si le sommet du G20 de Londres ne parvient pas à éviter l'entrée dans la phase de dislocation
géopolitique mondiale, ces opérations de manipulation et de déstabilisation vont se multiplier, chaque
bloc cherchant à discréditer son adversaire, comme dans tout jeu à somme nulle 26 : ce qu'il perd, je le
gagne.

22
Source : Baltic Course, 05/03/2009
23
Et ridicule au regard des centaines de milliards que n'arrêtent pas d'injecter dans leurs banques de manière répétée les
gouvernements américain et britannique.
24
Source : Banque Européenne d'Investissement, 27/02/2009
25
Et nous ne nous attardons pas ici sur l'amalgame fait avec l'Ukraine (amalgame auquel Nouriel Roubini, pourtant
généralement plus avisé, a également prêté son concours – source : Forbes, 26/02/2009) qui non seulement n'appartient pas à
l'UE, mais qui est en fait un pion de Washington et Londres depuis la « révolution orange ». L'actuel effondrement de l'Ukraine,
s'il peut poser problème à l'UE comme tout facteur d'instabilité à ses frontières, illustre surtout l' « effondrement du Mur
Dollar » au détriment des positions américaines car c'est la Russie qui va y retrouver son influence. Au moment où, à Wall
Street et à la City, les grandes banques s'effondrent ou sont nationalisées, on a vraiment assisté avec cette manipulation à
cacher la forêt américano-britannique par l'arbre est-européen. Certains s'y sont certainement laissé prendre en toute
honnêteté d'ailleurs car l'histoire était si crédible : « si non e vero, e bello » comme disent les Italiens.
26
Ce que deviendra le monde à partir de la fin 2009 si un nouveau jeu n'est pas lancé d'ici l'été prochain.
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2- Télescope

Le G20 de Londres à la croisée des chemins :


vers une crise gérée de 3 à 5 ans ou bien vers
une crise incontrôlée de plus d'une décennie
Dans le GEAB N°32, notre équipe a anticipé l'entrée de la crise dans sa cinquième phase, dite de
dislocation géopolitique globale, en précisant que cette évolution dangereuse dépendait en grande
partie des décisions qui seraient prises ou non lors du sommet du G20 qui se réunira à Londres le 2
Avril 2009, et du fait que ces mesures commenceront ou non à être mises en œuvre d'ici l'été 2009.
En fait, le choix qui s'offre aux dirigeants mondiaux n'est pas entre résoudre la crise ou ne pas la
résoudre ; il est entre gérer la crise de manière à limiter sa durée et son impact négatif ou bien laisser
la planète être submergée par la crise et ses conséquences 27. Dans le premier cas, il est possible
d'espérer une sortie de crise d'ici trois à cinq ans (probablement un peu plus pour les Etats-Unis et le
Royaume-Uni). Dans le second cas, il faut craindre une longue période d'instabilité globale de toute
nature (politique, économique, sociale, stratégique) d'au moins une décennie (certainement beaucoup
plus pour les Etats-Unis et le Royaume-Uni).

Evolution de la production industrielle mondiale (en rouge) et des exportations en valeur (en bleu) -
Source : The Economist, 02/2009

Dans ce GEAB N°33, notre équipe souhaite présenter une vision plus détaillée des deux grandes
alternatives qui s'offrent d'ici l'été 2009. Cela peut sembler paradoxal étant donnée les complexités
respectives de la crise et du monde contemporain, mais, selon LEAP/E2020, le nœud du problème est
en fait d'une simplicité enfantine : il y a un peu plus de soixante ans, le jeu mondial était composé
d'une superpuissance globale en phase terminale, le Royaume-Uni, et d'une superpuissance en phase
d'ascension mondiale accélérée, les Etats-Unis. Ces deux joueurs décidèrent de s'associer pour
maximiser leurs gains (cas américain) et minimiser leurs pertes (cas britannique). Le reste du monde
était soit sous contrôle colonial, soit trop appauvri par la Seconde Guerre Mondiale pour peser
réellement sur les évènements.

27
A ce propos, et contrairement à ce que de nombreux médias ont titré ces dernières semaines en se référant au GEAB N°32,
nous rappelons que nous n'annonçons pas des guerres civiles pour la fin 2009, mais que la phase de dislocation géopolitique
mondiale (qui comprendra certainement des situations de type « guerre civile ») commencera fin 2009. C'est plutôt en 2010 et
dans les années suivantes que les aspects les plus violents de cette phase se révèleront.
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Seule l'URSS de Staline pouvait exercer une influence, mais très limitée par sa faiblesse économique
et son mode de fonctionnement archaïque. Très vite, faute de pouvoir lutter à armes égales, elle
refusa de jouer avec les autres puissances, et construisit son propre jeu, dans un environnement
fermé, le « bloc communiste »28. Le reste du monde s'organisa peu à peu autour du joueur américain,
dans l'ombre duquel se dilua progressivement le joueur britannique : la monnaie et l'économie du
joueur dominant devinrent les références pour toute la planète. En 1989, le joueur soviétique
commença à imploser et à partir du début des années 1990, le jeu mondial n'eut plus qu'un seul
joueur important : les Etats-Unis.

Pourtant, cette évolution de premier plan en cachait deux autres moins évidentes à discerner : d'une
part, le jeu redevenait unique pour toute la planète après 50 ans pendant lesquels une partie du
monde avait été retranchée du jeu global (donc le jeu s'élargissait, diluant automatiquement des
facteurs-clés comme le poids relatif de la population, de l'économie, de l'influence, … du joueur
dominant) ; et d'autre part, une accélération technologique concomitante (satellite, internet,
transports, ...) renforçait le poids de certains joueurs au sein de qu'on se mit à appeler la
« globalisation ».

Ce dernier phénomène contribua à relativiser fortement le poids du joueur dominant dans l'ensemble
du jeu. Pourtant, selon LEAP/E2020, le rôle privilégié du joueur dominant et de ses attributs
(monnaie, économie, …) n'avait rien à voir avec une « destinée manifeste », une supériorité culturelle
ou une fin quelconque de l'Histoire, mais au contraire tout à voir avec les conditions d'origine du
système mondial tel qu'il se constitua en 1945 : à savoir, des Etats-Unis qui étaient quasiment le jeu à
eux tout seul, puisqu'ils pesaient plus de 50% de l'industrie mondiale et qu'ils détenaient 90% des
réserves d'or de la planète, à un moment où l'or fondait tout le système monétaire international. Ils
étaient à la fois le banquier du monde et son usine : ils étaient le jeu, et leur monnaie, le Dollar, son
instrument privilégié. Ils étaient LE Joueur !

On peut ainsi considérer que le problème qui se posait au monde en 1945 pour reconstruire un
système international stable après la destruction du précédent par l'enchaînement des deux guerres
mondiales était, de manière résumée, très simple : comment élaborer un jeu qui plaise au Joueur ?
Comment s'assurer que LE Joueur ait vraiment envie de jouer (commercer, financer, approvisionner,
produire, …) avec les autres joueurs ? C'est la réponse à cette question qui a fondé tout le système
dont nous avons hérité depuis 1945.

Or, le 2 Avril 2009 à Londres, les dirigeants du G20 doivent avoir conscience qu'ils ne font plus du tout
face à une question comme celle-ci. Pour les raisons brièvement exposées précédemment, il n'y a plus
un joueur dominant et des joueurs secondaires, voire négligeables (c'était vraiment le cas en 1945). Il
y a désormais plusieurs joueurs importants. Pour que le jeu fonctionne (commercer, financer,
approvisionner, produire, …), la planète a besoin que plusieurs joueurs-clés veuillent bien jouer. Et
pour cela, il faut que le jeu, ses finalités, ses règles et ses instruments leur conviennent. Sinon, ils
seront plusieurs à refuser de jouer ; et aujourd'hui, une telle situation marquerait une crise profonde
et durable de tout le système politique, économique, financier et commercial de la planète.

C'est cette aspiration des nouveaux joueurs importants qu'on retrouve dans l'exigence de la Chine, du
Brésil ou de la Russie à avoir plus de poids au Fonds Monétaire International avant d'y apporter de
nouveaux capitaux ; ou dans celle de l'UE (et de la zone Euro en particulier) de voir réformer
radicalement les règles de contrôle du système financier mondial avant d'envisager tout nouveau
stimulus économique comme le demande Washington.

28
Il était suffisamment puissant pour construire son propre jeu, mais pas assez pour espérer jouer à armes égales dans le jeu
imposé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
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« Anticiper, c’est prévoir pour agir »

Et si le G20 a émergé comme acteur central ces derniers mois, au détriment de Washington seul, du
duo américano-britannique ou du G7, c'est tout simplement parce que cette évolution s'impose
chaque jour un peu plus comme une contrainte incontournable pour tenter d'enrayer la crise actuelle.

Evolution de l'indice de peur – Australie - Source : Westpac / Melbourne Institute, 02/2009

Et comme dans toute création du monde, « au début était quelque chose de bien spécifique », dans le
monde moderne de l'économie et des échanges mondiaux, comme en 1944 à Bretton Woods, « au
début était la devise internationale de référence ». La différence c'est qu'à Bretton Woods, le débat
eut bien lieu, qui fut logiquement29 tranché en faveur du Dollar. Alors qu'au G20, pour l'instant, tout le
monde parle de tout, sauf de ça.

Pourtant, c'est bien la clé du problème. La nature de la devise internationale de référence définit le
jeu : si c'est la monnaie d'un seul, alors, il y a LE Joueur et les autres sont secondaires. Si c'est un
panier de devise, alors il y a LES Joueurs (ceux dont la monnaie compose le panier de devise) et il y a
les autres. Et de cette règle (plusieurs joueurs importants) et de cet instrument (une devise référence
commune), tout le reste découle : la stabilité du marché des devises, le prix des matières premières y
compris du pétrole, la régulation des places financières, … et la stabilité mondiale car chacun des
joueurs importants a désormais un intérêt direct à jouer le jeu ; un jeu dans lequel il peut anticiper
ses actions et leurs conséquences, une condition sine qua non pour un jeu durable.

Sinon, si malgré l'évidence, le G20 s'avère incapable de changer le jeu, par refus du Joueur actuel
et/ou par manque d'audace ou de confiance des nouveaux joueurs importants, alors devant la
persistance des déséquilibres actuels, à savoir l'aggravation de l'instabilité du marché des devises, des
évolutions imprévisibles des prix des matières premières, de la dangerosité croissante des places
financières, de l'approfondissement des crises sociales, … chaque joueur important commencera à
faire ce que l'URSS de Staline avait fait en 1949.

29
Au vu des conditions de création du jeu.
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Faute de pouvoir jouer à armes égales, faute de pouvoir anticiper ses actions et leurs conséquences,
chaque grand joueur refusera de jouer au « grand jeu truqué » et créera son « petit jeu » à lui, son
bloc, sa zone d'influence30. Et il laissera les chocs frontaux, politiques, économiques ou militaires,
décider des relations avec les autres blocs. Ces chocs seront perçus comme finalement plus prévisibles
par chaque grand joueur qu'un jeu truqué au profit d'un seul des joueurs importants. L'Histoire
moderne nous a bien entendu enseigné que cette alternative se terminera tragiquement. Mais, cette
même Histoire a hélas tendance à ne pas offrir plusieurs chances : selon LEAP/E2020, il nous reste
donc moins de six mois pour ne pas rater celle qui s'offre encore à nous, c'est-à-dire entamer le
processus de redéfinition du jeu, de reconstruction d'un nouveau système international commençant
par la définition d'une nouvelle devise internationale de référence à la place du Dollar31.

Nous indiquons ci-dessous les principales étapes qui jalonneraient chacune des deux voies d'avenir:

1. Vers une crise gérée de 3 à 5 ans


(en italique nous indiquons les conséquences sur la crise induites par le processus de reconstruction
du système monétaire international)

Le calendrier de mise en œuvre de la nouvelle devise internationale de référence pourrait s'établir


comme suit :

Avril-Juillet 2009 : Proposition par le FMI et les grandes banques centrales mondiales d'une
nouvelle devise internationale de référence, incluant son calendrier de lancement et son mode de
gestion.
Stabilisation du marché des devises / Retour de la confiance des opinions publiques / Accélération
connexe du processus de régulation financière mondiale / Continuation de la hausse généralisée du
chômage

Août-Décembre 2009 : Mise place d'un Institut Monétaire Mondial, issu du FMI et du groupe des
banques centrales dont les devises composent le panier de monnaie ; et lancement via Internet d'un
concours mondial pour choisir son nom32 ; définition des parités entre chaque monnaie mondiale et la
nouvelle monnaie référence.
Mise en place du cadre réglementaire financier mondial / Possibilité renforcée d'un cadre commun de
stimulation économique mondiale / Evolution vers une stabilisation des prix des matières premières /
Plan d'apurement des grandes places financières mondiales : Wall Street, City, Suisse, Singapour,
Hong-Kong et paradis fiscaux / Continuation de la hausse du chômage / Fin de la chute du commerce
mondial

Janvier/Mars 2010 : Remplacement du système actuel des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) du FMI
et mise en œuvre de l'augmentation de capital prévue pour le FMI (les 500 Milliards USD actuellement
en discussion) dans la nouvelle devise.
Lancement des plans de sauvetage des économies les plus fragilisées par la crise / Stabilisation des
prix de l'énergie / Fin du plan d'apurement des grandes places financières mondiales / Stabilisation du
chômage mondial / Instabilité sociale aux Etats-Unis (chômage à plus de 15%) / Risque contenu
grâce à l'opinion publique de coup d'état militaire face aux coupes budgétaires / Royaume-Uni aidé
par le FMI et de l'UE / Emeutes sociales en Chine et en Russie

30
Les Etats-Unis suivront évidemment cette tendance aussi.
31
Contrairement à l'Euro qui est une monnaie physique, une telle devise de référence internationale n'aurait d'autre existence
qu’électronique, d'une part, en tant qu'unité de compte, d'autre part, pour les échanges entre Etats et très grandes entités
économiques. Elle n'a aucune vocation à remplacer telle ou telle devise nationale.
32
LEAP/E2020 préconise le « Global » pour des raisons de simplicité.
12
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Avril 2010/Avril 2013 : Passage à la nouvelle devise mondiale de référence de tous les grands
marchés mondiaux de l'énergie et des matières premières / Passage de l'ensemble des comptes
internationaux (y compris des grandes banques et des groupes multinationaux) à une comptabilité
dans la nouvelle devise de référence mondiale (non exclusive bien entendu de comptabilités dans
d'autres devises).
Reprise du commerce mondial / PNB en hausse en Asie, Europe, Russie et états producteurs de
matière première et d'énergie / Stabilisation du PNB US (à moins 20% par rapport à 2008) / Baisse
de 30% du niveau de vie moyen américain / Réussite de la réforme de santé américaine : 100% de la
population couverte / Nouvelle série d'accords multilatéraux à l'OMC intégrant les clauses de
généralisation de la protection sociale à tous les pays concernés / Réforme réussie de la gouvernance
de l'ONU / Création de l'Union asiatique rassemblant Chine, Japon, Corée et Asean et mise en œuvre
de la zone de libre-échange du Pacifique (APEC)

L'influence d'une reconstruction du système international autour d'une monnaie globale de référence
serait ainsi immense et multiforme. Tout d'abord ce processus briserait net la tendance qui s'affirme
actuellement au « chacun pour soi », et qui est porteuse des pires risques de conflits pour l'avenir.
L'ensemble des dirigeants politiques, des grands acteurs économiques et des bureaucraties de la
planète serait entraîné dans une série ininterrompue de conférences, réunions et autres processus
communs. L'inverse donc d'un système qui se disloque.

Ensuite, la mise en œuvre de cette nouvelle devise imposerait automatiquement de « purger » les
« trous noirs » du système financier : les bilans des grandes banques comme les profits des mafias
seraient face à un coup de projecteur planétaire sans équivalent. Les « actifs-fantômes » en Dollars
US, décrits dans plusieurs GEAB, seraient condamnés à une conversion dans la nouvelle devise de
référence, les réduisant fortement certes, mais leur donnant une valeur reconnue globalement33. Les
déséquilibres financiers gigantesques des Etats-Unis se verraient automatiquement forcés à la baisse
puisque le remplacement du Dollar comme devise de référence internationale imposerait aux Etats-
Unis de supporter réellement (et non pas via la planche à billet) le poids de leurs importations de
pétrole, de produits manufacturés chinois et de leurs dépenses militaires. Ce qui, selon LEAP/E2020,
serait la meilleure chose qui puisse arriver à l'immense majorité des citoyens américains car cela irait
de paire avec un rééquilibrage des dépenses publiques et privées vers des activités productives
individuelles et collectives. Ce ne sont en effet pas les 300 millions d'Américains qui bénéficient du
système Dollar actuel, mais uniquement la petite clique qui a entraîné tout le pays dans la catastrophe
des subprimes et de la crise bancaire et qui achète à peu de frais des régimes corrompus sur toute la
planète. Tout d'un coup, le prix d'un dictateur deviendrait beaucoup plus élevé que lorsqu'on imprime
soi-même les billets pour le payer. Evidemment, cela peut en contrarier certains.

Enfin, la fin de l'instabilité du marché des devises et la possibilité de planifier sereinement les
opérations commerciales internationales à moyen et long terme constituerait un apport considérable
pour redynamiser le commerce mondial en plein effondrement actuellement. L'ensemble de ces
facteurs permettrait directement de mettre fin à la hausse vertigineuse du chômage en cours dans
toutes les grandes zones du monde.

Last but not least, avec un tel objectif, les dirigeants de la planète imposeraient leur rythme aux
évènements tout en offrant à l'opinion publique mondiale un objectif ambitieux et stimulant : en
stratégie, prendre le contrôle du temps et stimuler ses troupes, c'est la seule clé du succès !

33
Et il vaut mieux une valeur moindre que pas de valeur du tout, ce qui adviendra si c'est l'autre voie qui est choisie, avec
l'effondrement du Dollar et des Bons du Trésor US à la clé.
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Utopique ? Pas vraiment, la zone Euro a donné à petite échelle un exemple réussi d'une telle
évolution. Et aujourd'hui, à cause de la crise, la plupart des pays européens s'empressent d'adopter
l'Euro. Pourtant, il y a dix ans, les critiques sur l' « utopisme » du projet étaient nombreuses, et
quasiment unanimes à Wall Street et à la City. Curieux, n'est-ce pas, comme on retrouve toujours les
mêmes.

L'Histoire a amplement prouvé que si l'on ne tente pas de construire des alternatives constructives, ce
sont les forces de désintégration et de conflits qui l'emportent. Tenter de perpétuer un système, c'est
se condamner à être emporté par son effondrement !

2. Vers une crise incontrôlée de plus d'une décennie

Hélas, le calendrier de cet avenir possible est plus simple à élaborer. En voici les grandes lignes selon
LEAP/E2020. Les dates sont à ce stade indicatives car bien entendu nous ne prétendons pas pouvoir
anticiper la date d'évènements plusieurs années à l'avance. C'est l'enchaînement et le rythme qui nous
paraissent ici importants à prendre en compte.

Avril-Juillet 2009 : Incapacité du G20 à lancer une alternative au système monétaire international
actuel / Conflits entre nouveaux plans de relance et nouvelle régulation / Adoption de demi-mesures
de compromis qui ne font qu'aggraver la perte de confiance de l'opinion publique mondiale / Faillites
de grandes entreprises US (dont General Motors et Chrysler) / Nationalisations de banques
américaines et effets de dominos en Europe et en Asie / Incapacité du gouvernement britannique à
financer sa dette autrement que par la Banque d'Angleterre / Chute de la Livre et intervention du FMI
et de l'UE pour éviter la faillite du pays

Août-Octobre 2009 : Conflit direct USA/UE/Asie pour attirer une épargne mondiale insuffisante pour
financer les déficits publics croissants / Incapacité doublée d'un manque croissant de volonté de la
Chine, du Japon et des pétro-monarchies du Golfe à acheter la montagne de Bons du trésor US créée
par le déficit exponentiel US / Rachat des Bons du Trésor US par la Fed / Effondrement du Dollar /
Banqueroute de tout le système financier US y compris du gouvernement / Accélération de la montée
du chômage partout dans le monde (15% atteint aux Etats-Unis à la fin de l'été)

Novembre 2009/Mars 2010 : Impossibilité de réunir une nouvelle réunion du G20 faute d'accord
sur un agenda commun / Chômage à plus de 20% aux Etats-Unis / Emeutes quotidiennes de
travailleurs migrants en Chine / Arrivée des Socialistes au pouvoir au Japon / Mise en œuvre d'un
Fonds de Solidarité européen pour aider les régions les plus touchés par le chômage / Manifestations
et grèves quotidiennes dans les grandes villes européennes / Effondrement des recettes fiscales aux
Etats-Unis, plusieurs Etats comme le Texas et la Californie refusant de faire remonter les recettes
fiscales vers le niveau fédéral / Multiplication d'attentats anti-fédéraux aux Etats-Unis perpétrés par les
milices d'extrême-droite / Début du retrait des troupes américaines de plus de la moitié de leurs bases
à l'étranger pour cause de restrictions budgétaires / Disruption du tissu économique mondial (chaînes
de production de nombreux produits interrompues par les faillites de maillons essentiels)

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Les neuf nations d'Amérique du Nord : Fragmentation possible des Etats-Unis dans le cadre d'une
crise globale incontrôlée - Source Joel Garreau, 1981

Avril 2010/ Avril 2014 : Multiplication des pénuries de nourriture, médicaments, pièces détachées,
énergie, … dans de nombreuses régions du monde / Chute de 30% du PIB US et de 50% du niveau
de vie par rapport à 2008 / Multiplication des tueries collectives aux Etats-Unis sur fond de chômage,
de privations et de délabrement de tout l'encadrement publique (santé, forces de l'ordre, éducation,
…) / Erosion croissante de la frontière sud du pays sous l'effet des cartels de la drogue et des
revendications latinos / Risque croissant d'un conflit sécessionniste et tentation militariste
omniprésente à Washington / Les dernières troupes américaines quittent l'Europe : l'OTAN devient
l'Alliance Euro-Américaine intégrant la Russie / Guerre civile généralisée en Colombie / Création de
l'Union Sud américaine à l'initiative du Brésil, du Venezuela, du Pérou et de l'Argentine / Etat
d'urgence en Russie pour maintenir l'intégrité territoriale notamment au Sud et à l'Est / Scission de
l'Ukraine / Exode massif de réfugiés économiques d'Afrique vers l'Europe / Réduction de 20% du
niveau de vie moyen dans l'UE / Coups d'états islamistes du Pakistan, au Maroc,… y compris dans les
pétromonarchies / Israël en pleine crise économique attaque les installations nucléaires iraniennes /
Faute d'investissement et du fait des crises régionales, effondrement de la capacité de production
mondiale de pétrole (voir graphique ci-dessous) / Majorité d'extrême-droite aux élections européennes
de 2014 sur le slogan « L'Europe aux Européens » / La Chine, le Japon, la Corée du sud et l'Asean
annoncent la création de l'Union asiatique / Taiwan accepte son intégration à la République Populaire
de Chine / L'Union asiatique passe un accord préférentiel avec les Etats de la côte ouest des Etats-
Unis

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2014 - … : Arrivée au pouvoir chez les Joueurs importants du jeu planétaire de dirigeants décidés à
jouer un jeu nouveau : « que le plus fort gagne » / Pour le 100° anniversaire du début de la Première
Guerre Mondiale, le monde ressemble à l'Europe de 1914.

Evolution comparée de la production de pétrole et de la croissance économique mondiale - Source :


Crude Oil Alerts, 02/2009

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Fiche synthétique - Situation économique des


Etats-Unis en Mars 2010

Afin d'aider no lecteurs à mieux comprendre la réalité de la situation dans laquelle évoluent
aujourd'hui les Etats-Unis, et donc pour leur permettre de mieux apprécier les conséquences globales
de la crise qui affecte le pilier de l'ordre mondial actuel, LEAP/E2020 a décidé de présenter sous forme
de fiche synthétique une anticipation succincte de la situation économique des Etats-Unis d'ici un an,
en Mars 2010, appuyée sur plus de cinquante sources34. Ce document est conçu comme un outil
d'aide à la décision. Comme on pourra le constater, l'analyse de LEAP/E2020 est très éloignée des
scénarios décrits par l'administration Obama ou par le président de la Réserve fédérale US.

L'élaboration de cette fiche a été réalisée notamment en intégrant les données les plus récentes
concernant les valeurs mentionnées et en appliquant à ces valeurs les évolutions reflétant les
tendances qui paraissent dominantes à LEAP/E2020 pour les douze mois à venir. Nombre de liens
permettent d'approfondir plus avant le contexte de chaque anticipation. L'environnement général est
bien entendu celui d'un G20 s'étant avéré incapable d'éviter une crise longue et incontrôlée.

Représentation graphique du coût par foyer américain des plans de sauvetage récents
Source : EvilSpeculator, 03/2009

34
Et à propos de sources, nous recommandons tout particulièrement cette mise en image remarquable et très pédagogique de
la crise du crédit réalisée par Jonathan Jarvis (02/2009).
17
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Taux de chômage officiel/réel35 : 15% / 20%

Evolution des recettes fiscales fédérales sur un an36 : - 25%

Déficit public fédéral sur un an : 2.500 Milliards USD37

Nombre d'Etats fédérés en situation de déficits aggravés (plus de 20% du budget)38 : 30

Evolution de la collecte des impôts au niveau local et des Etats (USA) - Source :
GlobalEconomicAnalysis, 02/2009

35
Sources : ShadowStats, 12/03/2009 ; CNBC, 06/03/2009 ; GlobalEconomicAnalysis, 06/03/2009 ; CNNMoney, 11/03/2009
36
Outre les sources ci-après, LEAP/E2020 tient à souligner que les perspectives de croissance (+3,2% en 2010 et +4% ensuite)
retenues par l'administration Obama pour sa programmation budgétaire sont totalement irréalistes. Non seulement l'économie
américaine va continuer à décroître fortement en 2010 et 2011 mais cela va entraîner une importante chute des rentrées
fiscales ; et donc entraîner une aggravation significative du déficit public prévu de 1.700 Milliards USD pour l'année fiscale
actuelle. Sources : FinancialSense, 18/02/2009 ; EasyBourse, 26/02/2009.
37
Sources : New-York Times, 26/02/2009 ; Itulip, 23/02/2009
38
Sources : Sources : New-York Times, 28/02/2009 ; Los Angeles Times, 28/02/2009 ; New-York Times, 21/02/2009 ; CBPP,
13/03/2009 ; USAToday, 15/02/2009 ; CNBC, 13/03/2009 ; FoxOrlando, 13/03/2009
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Evolution du PIB sur un an39 : - 10%

Evolution de la Production industrielle sur un an40 : - 20%

Balance commerciale (moyenne mensuelle)41 : - 50 Milliards USD

Hausse des prix à la consommation sur un an : +20%

Evolution des ventes de détail sur un an42 : - 15%

Evolution du Dow Jones sur un an43 : - 25%

Nombre de retraités face à un déficit de leur fond de pension44 : 20 Millions

Baisse de la valeur des actifs des ménages américains45 : - 20%

Taux de criminalité (décès par homicide/100000 habitants)46 : 10

Taux d'Américains en-dessous du seuil de pauvreté47 : 50 millions

Evolution des ventes de maisons neuves (bleu) et anciennes (orange) en pourcentage du nombre de
ménages (USA) - Source : Chris Puplava, 02/2009

39
Sources : Tiscali, 09/03/2009 ; ITulip, 08/03/2009 ; New-York Times, 08/03/2009 ; JPMorgan/DocStoc, 23/02/2009 ;
CalculatedRisk, 18/02/2009
40
Sources : MarketWatch, 06/03/2009
41
Sources : CNNMoney, 13/03/2009
42
Sources : Reuters, 10/03/2009 ; Reuters, 09/03/2009 ; USAToday, 06/03/2009 ; Financial Times, 02/03/2009 ; USAToday,
12/03/2009
43
Sources : USAToday, 08/03/2009 ; DoctorHousingBubble, 06/03/2009 ; MarketWatch, 04/03/2009; DailyFinance, 26/02/2009
44
Sources : CNBC, 25/02/2009 ; USAToday, 15/02/2009 ; USAToday, 11/03/2009 ; MoneyMorning, 26/02/2009
45
Sources : Bloomberg, 05/03/2009 ; Reuters, 06/03/2009 ; FoxNews, 12/03/2009
46
Sources : Le Monde, 09/03/2009 ; Federal Business Opportunities, 23/02/2009 ; International Herald Tribune, 26/02/2009
47
Sources : USAToday, 09/03/2009 ; KNXRadio, 02/2009 ; Bailoutpeople, 14/03/2009 ; CNN, 27/02/2009 ; NAEHCY, 12/2008;
USAToday, 20/02/2009 ; International Herald Tribune, 20/02/2009 ; USAToday, 10/03/2009 ; Yahoo/Reuters, 13/03/2009
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Evolution des prix de l'immobilier résidentiel48 : - 20%

Evolution des prix de l'immobilier commercial49 : -30%

Nombre de faillite d'entreprises sur un an50 : + 150%

Nombre de faillites de banques sur un an51 : +500%

Evolution des réserves des fonds de pension aux etats-Unis


Source : ITulip, 02/2009

48
Sources : New-York Times, 06/03/2009 ; ABC, 22/02/2009 ; Washington Post, 02/03/2009
49
Sources : USAToday, 05/03/2009 ; Bloomberg, 26/02/2009 ; USAToday, 22/02/2009 ; DeadMalls, 2009 ; SignonSanDiego,
19/02/2009
50
Sources : Bloomberg, 07/03/2009 ; Telegraph, 26/02/2009 ; Independent, 26/02/2009 ; CNBC, 11/03/2009
51
Sources : CNBC, 25/02/2009 ; CNNMoney, 20/02/2009 ; MarketWatch, 06/03/2009
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3- Focus

Recommandations stratégiques et
opérationnelles post Sommet du G20

Pour notre équipe, les évolutions vont s'accélérer pour le meilleur ou pour le pire après la réunion du
G20 le 2 avril prochain. Dans ce GEAB N°33, nous présentons les recommandations stratégiques et
opérationnelles à destination des épargnants et acteurs économiques adaptées au cas où le G20
s'avèrerait incapable d'éviter l'engrenage qui conduit vers une crise profonde de plus d'une décennie.
Dans le GEAB N°34, si le G20 a été capable de prendre les décisions qui permettent de prendre le
chemin d'une crise « courte » de 3 à 5 ans, nous développerons les recommandations qui s'imposent.
Le 24 Mars prochain nous présenterons publiquement nos recommandations pour les dirigeants du
G20.

1. Bons du Trésor : quitte ou double


Sortez des bons du Trésor US au plus vite ! Déjà, seuls les T-Bonds à deux ans gardent encore une
faible attractivité. Tous les autres voient leur valeur baisser et leurs taux s'envoler. Le retournement
du marché interviendra brutalement d'ici la fin de l'été 2009 et transformera ce marché en piège fatal,
car il n'y aura plus d'acheteurs en-dehors de la Réserve fédérale des Etats-Unis qui paiera en Dollars
US dévalués par rapport aux autres grandes devises. Les Gilts britanniques sont déjà dans cette
situation. A éviter donc à tout prix, sauf si vous voulez faire a collection de billets en Livre sterling. Au-
delà de 3 mois, n'investissez que dans des obligations d'états qui sont solvables (forte épargne
nationale, réserves de change importantes, système de protection sociale solide) : ce seront les seuls
à pouvoir rembourser demain dans une monnaie disposant d'un réel pouvoir d'achat.

2. Devises : le moment crucial approche


Sortez du Yen et du Franc Suisse : Tokyo et Berne sont condamnés à lancer des dévaluations
compétitives pour sauver leurs exportations. Et la Suisse va de toute façon voir UBS et peut-être
d'autres grandes banques helvétiques emportées par l'effondrement du marché mondial des actifs
libellés en Dollar. Nous ne mentionnons même pas la Livre sterling qui est désormais en attente du
jour de sa chute finale par rapport aux autres grandes monnaies, puisque la Banque d'Angleterre s'est
lancée dans la politique de la « planche à billet » pour financer les déficits et autres sauvetages
bancaires du Royaume-Uni. Dès que la FED reconnaîtra qu'elle déjà fait la même chose aux Etats-Unis
(c'est une affaire de semaines désormais), le Dollar US suivra le même chemin.

3. Bourses : le Père Noël n'existe pas


Continuez à éviter totalement les bourses sauf si vous aimez le risque et la roulette russe en
particulier. L'effondrement de la production industrielle mondiale, couplée avec la récession
généralisée, assure que les profits des entreprises (y compris les plus performantes) seront au mieux
très faibles dans les deux ans à venir (au minimum). Pour les autres, la grande majorité, c'est
l'escalade des pertes qui est au rendez-vous de 2009 et 2010.

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4. Impôts : Attention à la marche


Evaluez bien vos possibilités de défiscalisation de votre épargne car le grand retour de l'impôt est pour
la deuxième moitié de 2009. Les Etats ne pourront pas financer leurs déficits croissants par l'emprûnt.
S'ils le peuvent, c'est-à-dire si leur population est suffisamment épargnante, ils vont donc se précipiter
sur l'épargne des ménages pour financer les déficits publics. Donc l'Europe (hors Royaume-Uni) et
l'Asie vont initier de fortes hausses d'impôts, portant notamment sur les classes moyennes et les hauts
revenus, dès le quatrième trimestre 2009. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les hausses d'impôts se
heurteront à deux obstacles : la faiblesse de l'épargne des ménages et une posture idéologique
contraire. Mais, cela ne fera pas le bonheur des citoyens américains et britanniques car le recours
forcé à l'emprûnt dans un contexte de dévaluation de la monnaie nationale et de hausse des taux
d'intérêts de ces emprûnts aboutirera à une baisse de niveau de vie de 30% à 50% dans les deux
pays : une autre manière, plus brutale et hélas très durable, de faire payer les classes moyennes.

5. Pour les entreprises : Le risque pays devient déterminant


Préparez-vous à une instabilité des taux de change d'une ampleur inégalée dans l'histoire récente. Les
marchés les plus risqués (devises imprévisibles, forte baisse du pouvoir d'achat, ...) sont en fait à
éviter pour les prochains mois car la solvabilité de vos clients/fournisseurs ne sera plus assurée. Le
risque-pays sur les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Chine devient très important.

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4- Le GlobalEurometre 52

GlobalEurometre de Mars 2009 - RESULTATS

GlobalEurometre 03-2009 Oui Non Ne sait


pas
1. Pensez-vous que l’UE sera capable d’élaborer et d’adopter une
réforme de ses institutions avant les prochaines élections 0% 98% 2%
européennes (en juin 2009) ?
2. Pensez-vous qu’un secrétariat politique et économique permanent
90% 9% 1%
de la zone Euro devrait être instauré ?
3. Pensez-vous que des Sommets de l’Euro devraient être instaurés
94% 4% 2%
chaque trimestre, préalablement à chaque Sommet européen ?
4. Trouvez-vous que le gouvernement de votre pays reflète les
8% 91% 1%
attentes de votre peuple en matière de construction européenne ?
5. Le gouvernement de votre pays reflète-t-il vos propres attentes en
2% 96% 2%
matière de construction européenne ?
6. Pensez-vous que les pays de la zone Euro doivent bâtir leur propre
réponse à la crise globale, indépendamment des autres états 63% 34% 3%
membres de l'Union européenne ?
7. Trouvez-vous que le gouvernement de votre pays répond de
2% 91% 7%
manière adéquate à la crise ?
8. Pensez-vous que la Banque Centrale européenne doit continuer à
14% 77% 9%
diminuer son taux d’intérêt principal ?
9. Craignez-vous de perdre votre emploi dans les prochains mois à
15% 84% 1%
cause de la crise globale ?
10. Craignez-vous de perdre de l’argent dans les prochains mois à
53% 35% 12%
cause de la crise globale ?
11. Pensez-vous que le dollar va continuer à baisser par rapport à
78% 14% 8%
toutes les grandes devises ?
12. Pensez-vous que la crise globale sera terminée en 2012 ? 21% 54% 25%
13. Pensez-vous que le plan de relance de Barack Obama a déjà
62% 29% 9%
échoué à restaurer la confiance ?
14. Pensez-vous que le rôle central du Dollar US devrait être mis en
93% 4% 3%
question lors du prochain sommet du G20 ?
15. Pensez-vous que les dirigeants du G20 seront en capables de
trouver une solution à la crise lors de leur prochain sommet à 4% 81% 15%
Londres en avril 2009?

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Chaque mois, l’équipe de GEAB consulte pour vous 200 leaders d’opinion européens
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GlobalEuromètre de Mars 2009 - ANALYSE

Gouvernance UE : Crédibilité désormais inexistante de la relance institutionnelle de l'UE


avant les élections européennes de Juin 2009 / Légère baisse des très fortes majorités
en faveur de la création d'un secrétariat permanent de la zone Euro et de la tenue d'un
Sommet de l'Euroland avant chaque sommet de l'UE / Le décalage entre attentes des
peuples et actions des leaders reste au sommet / Erosion continue de la majorité pour
une réponse spécifique de l'Eurozone à la crise globale / Quasi-unanimité pour douter
de l'efficacité de l'action de son gouvernement contre la crise / Forte majorité en
accroissement pour estimer que la BCE doit arrêter de baisser son taux d'intérêt /
Remontée de la crainte de perte d'emploi du fait de la crise / Quasi-stabilité de la
majorité inquiète de perdre de l'argent à cause de la crise systémique globale
La perte de crédibilité de la relance institutionnelle de l'UE de l'été 2008 est désormais totale puisque l'opinion
négative des sondés atteint désormais 98% en ce qui concerne la relance des institutions européennes d'ici
Juin 2009. Le pari des dirigeants européens de parvenir à cette relance avant les prochaines élections au
Parlement européen est donc un échec complet qui va donc affaiblir les partis piliers du système
communautaire (socialistes et chrétiens-démocrates) en Juin 2009.
Les sondés en faveur de la création d'un secrétariat permanent de l'Eurozone faiblissent tout en restant à un
niveau très élevé (90 ce mois-ci contre 96% le mois dernier). Pour ce qui est de la tenue de sommets de
l'Euroland, tous les trimestres, juste avant les sommets de l'UE, on assiste à la même tendance : 94%
d'opinions favorables contre 98% en Février. Le blocage institutionnel en la matière risque de polariser
fortement l'opinion publique européenne contre les dirigeants de l'UE si cette tendance persiste et que la crise
s'aggrave.
On constate la poursuite de l'affaiblissement de la majorité de sondés qui estime que la zone Euro doit mettre
en œuvre sa propre réponse à la crise globale, indépendamment du reste de l'UE. Ils sont désormais 63% à
penser ainsi contre 68% en Février, 74% en Janvier et 94% en Décembre.
Le mécontentement des citoyens par rapport aux élites communautaires reste de son côté à des niveaux
stratosphériques (86% et 93%) avec un nouveau recul en ce qui concerne l'action des gouvernements par
rapport aux attentes de leurs peuples. Ils sont désormais 91% (contre 85% le mois dernier) à considérer
inefficace l'action de leurs gouvernements nationaux contre la crise.
Une majorité toujours plus forte (77% contre 61% il y a un mois) estime que la BCE doit arrêter sa politique de
baisse des taux d'intérêts. Cela exprime une opposition complète au discours dominant des banquiers, des
politiques et des médias financiers, et aux décisions de la BCE.
La crainte de perdre son emploi à cause de la crise globale remonte tout en restant faible (15% contre 6% le
mois dernier). La peur de perdre de l'argent à cause de la crise se stabilise en Mars en restant majoritaire
(53% contre 56% le mois précédent).
Relations UE/Reste du monde : Très forte majorité s'attendant à un effondrement du
Dollar US dans les prochains mois / Majorité pour penser que la crise globale ne sera
pas terminée d'ici 2012 / Forte majorité estimant que le plan de relance d'Obama a déjà
échoué à restaurer la confiance / Quasi-unanimité pour considérer que le rôle central du
Dollar US doit être remis en question au prochain sommet du G20 / Stabilité de la très
forte majorité qui estime que le prochain sommet du G20 n'apportera aucune solution à
la crise
Avec 78% des sondés s'attendant à un effondrement du Dollar US dans les mois à venir, on constate un refus
radical des Européens de croire à la nature durable de la hausse de la devise US au cours des derniers mois.
D'ailleurs, ils sont plus de la moitié (54%) à estimer que la crise ne sera pas terminée d'ici 2012; ce qui laisse
en effet beaucoup de temps pour assister à des retournements brutaux de tendance.
En toute cohérence, ils sont ainsi largement majoritaires (62% contre 29%) à penser que le plan de stimulation
économique d'Obama a déjà échoué à restaurer la confiance, qui est pourtant l'une des conditions-clés de
toute sortie de crise prochaine.
Les sondés sont par ailleurs quasi-unanimes (93%) à considérer que le prochain sommet du G20 devrait
questionner le rôle central du Dollar US. Mais les Européens ne semblent toujours pas se faire beaucoup
d'illusion au sujet de ce sommet puisqu'ils estiment à 81% (contre 85% il y a un mois) que le prochain sommet
du G20 à Londres n'apportera aucune solution à la crise.

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