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L’homo economicus est un agent rationnel : il n’entreprend que des actions qui lui procurent une
utilité supérieure à ce qu’elles lui coûtent. Nous supposerons que les concepts d’utilité et de coût
sont mesurés dans les mêmes unités. On peut alors définir :
v = u - c Utilité nette = utilité brute - coût
Règle de décision 1 : L’agent économique rationnel entreprend toute action telle que v > 0 et il
n’entreprend pas celles pour lesquelles 0 > v. Ce principe de base s’applique dans des conditions
complexes que nous allons traiter successivement. C’est aussi la règle de base de l’économie
normative.
Remarque : Cette règle élémentaire est souvent négligée par les politiques et les ingénieurs. Ils
décident sur la base de u > 0 alors qu’il faudrait n’entreprendre que les opérations pour lesquelles
v > 0.
Souvent un même résultat brut peut être obtenu à partir de plusieurs techniques de production
incompatibles. Si elles donnent la même utilité, l’agent rationnel a intérêt à choisir la technique
dont le coût est le plus faible. Symétriquement, si à partir d’un même coût on peut obtenir
différents résultats incompatibles, l’agent rationnel a intérêt à choisir l’emploi conduisant à l’utilité la
plus forte. Règle de décision 2 : Quand il doit choisir dans un ensemble de décisions
incompatibles, l’agent rationnel prend la décision qui rend maximum son utilité nette : v(d) à
Le principe de la règle 1 suppose que l’opération à entreprendre ou non est bien définie. Dans de
nombreux cas, ça nécessite un fractionnement en unités pour arriver à un résultat quantitatif.
Exemple : Par exemple « produire des salades » n’est pas suffisamment défini : il faut préciser
combien de salades. Pour répondre à la question, on applique en fait le principe marginaliste,
c’est-à-dire qu’on utilise la règle de décision 1 pour chacune des unités (salades) à produire. Tant
qu’une salade a une utilité plus grande que son coût, il faut la produire (et la consommer) et ne pas
la produire dans le cas contraire.
On appelle utilité marginale et coût marginal l’utilité et le coût de chaque unité additionnelle.
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Exemple : Par exemple, l’utilité de la consommation de trois salades peut s’écrire
n 0 1 2 3 4 5 6 7
? 10 9 8 7 6 5 4
? 2 3 4 5 6 7 8
? 8 6 4 2 0 -2 -4
U(n) 0 10 19 27 34 40 45 49
C(n) 0 2 5 9 14 20 27 35
V(n) =
U(n) -0 8 14 18 20 20 18 14
C(n)
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L’agent choisira de produire 5 unités car et il obtient ainsi l’utilité nette maximale v(5)
= u(5) - c(5) = 40 - 20 = 20. Deux représentations graphiques de l’utilité nette, de l’utilité brute et
des coûts :
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Exemple : Exercice : faire la même chose 1) pour le coût et 2) pour l’utilité.
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Remarque : a) Le même résultat s’obtient en raisonnant sur la règle 2 où la décision d est le
nombre de salades n. Produire 3 salades est un choix incompatible avec produire 5 salades : on
choisit d=5 puisque v(5) ? v(d) quelle que soit d. b) Solutions « en coin » : La règle n°3 peut être
mise en défaut si le décideur doit respecter certaines contraintes, par exemple : « ne pas produire
plus de 4 unités ». De même, si la contrainte de non négativité conduit à 0 = n .
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Section 3. Multiplicité des emplois et des ressources
Exemple : Supposons par exemple que pour faire 1 kg de salades ou 1 kg de tomates il faille 1
heure de travail, que l’utilité marginale du kg de salade ou de tomate soit celle de l’exemple
précédent et que l’ermite ait décidé de travailler 10 heures par jour.
kg
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
tomates
kg
10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0
salades
ut.
marginale ? 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
tomates
ut.
marginale 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
salades
ut.
totale 0 10 19 27 34 40 45 49 52 54 55
tomates
ut.
totale 55 54 52 49 45 40 34 27 19 10 0
salades
ut
55 64 71 76 79 80 79 76 71 64 55
totale
L’allocation optimale du temps disponible est obtenue par égalisation des utilités
marginales de chaque produit. Quand par exemple on fait 3 kg de tomates et 7 kg de salades,
l’utilité marginale des tomates est 8, donc plus grande que celle des salades qui est 4. En
travaillant une heure de moins sur les salades on fait baisser l’utilité des salades (de 49 à 45) mais
on peut utiliser cette heure à faire plus de tomates et augmenter l’utilité des tomates (de 27 à 34).
Le gain d’utilité des salades est supérieur à la perte d’utilité des tomates.
Remarque : Le problème est identique à celui de l’exemple 1 si on interprète l’utilité marginale des
salades comme le coût marginal des tomates et vice versa.
L’idée est la même quand il s’agit d’affecter à une activité plusieurs inputs substituables (par
exemple travail et outils).
Règle de décision 4 : L’allocation qui maximise l’utilité nette totale est atteinte quand il y a égalité
de l’ensemble des utilités marginales et des coûts marginaux.
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Une décision provoque la mobilisation conjointe de plusieurs facteurs de production et la
réalisation conjointe de plusieurs produits. La prise de décision est complexe parce qu’il est très
difficile d’évaluer un vecteur :
Comme le résultat n’est pas certain, pour savoir s’il est profitable de produire, on essaie de se
ramener à un nombre réel. Le plus simple est de raisonner en « espérance mathématique » (~
moyenne) c’est-à-dire de supposer que les états de la nature sont probabilisables.
n 0 1 2 3
U(n) 0 4 5,5 6
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? 4 1,5 0,5
Donc si on est sûr qu’il va pleuvoir, on ne travaille pas car u c ( ) 1 < et au contraire on veut
travailler si on est sûr d’avoir du soleil puisque u c ( ) 3 > .
Exemple : Si aléa, on essaie d’évaluer les probabilités des Etats de la Nature. Si Proba (soleil) = _
et puisque on va travailler.
Remarque : Le fait que l’utilité marginale soit décroissante a une conséquence importante : le
décideur a une aversion pour le risque. Cela signifie qu’il préfère toujours l’équivalent certain d’une
loterie à la loterie elle-même. Dit autrement, il ne participe à une loterie que moyennant une prime.
Aversion pour le risque : u(En) > Eu(n) u(En) - Eu(n) est, selon le cas, la prime souhaitée pour
participer à la loterie ou ce qu’est prêt à payer le décideur pour se débarrasser du risque. On verra
l’importance de la notion de partage du risque dans les clauses contractuelles.
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Une prise de décision n’est généralement pas totalement isolée. Elle fait partie d’une chaîne de
décisions élémentaires dont l’ordre est endogène (à déterminer) ou exogène (déjà déterminé).
Quand le calendrier est fixé, le processus d’analyse doit se dérouler en sens inverse de l’ordre
chronologique.
* : ici, planter signifie un engagement à faire aussi les opérations d’arrosage, nettoyage, récolte...
Si « planter des tomates » coûte et «planter des salades » coûte , faire des salades
plutôt que des tomates sous prétexte que serait absurde. Il est donc clair qu’il faut
imaginer ce qui se passera en pour pouvoir prendre une décision en Donc il faut commencer
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Supposons que et que
et je choisis tomate si salades sinon. On voit que la décision aujourd’hui (en ) intègre la
décision que je prévois dans l’avenir. Règle de décision 6 : Dans un processus séquentiel fini, on
commence par résoudre les problèmes de la dernière étape, puis on remonte pas à pas jusqu’à la
première étape.
Remarque : Dans la littérature sur « Law and Economics » l’analyse des procédures judiciaires
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utilise beaucoup ce principe (jeux séquentiels avec asymétries d’information).
Lorsque le calendrier des opérations n’est pas fixé, il faut appliquer la règle 6 pour chaque
permutation possible des décisions élémentaires et adopter l’ordre qui maximise l’utilité nette. La
séquentialité est surtout importante quand l’information change dans le temps.
Le problème est identique au précédent sauf qu’à la date T, c’est la « Nature qui prend une
intérêt à cuisiner des tomates s’il a fait beau ?, des salades s’il a plu etc...). Puis en prendre
une décision en espérance mathématique. Si les dates sont très éloignées dans le temps, il faut
raisonner en valeurs actualisées pour tenir compte de la préférence pour le présent des agents,
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