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DE L’ALGÉRIE
TELL — KABYLIE — SAHARA
PAR
LE GÉNÉRAL DAUMAS
Conseiller d’État, Directeur des affaires de l’Algérie
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
RUE PIERRE-SARRAZIN, N° 14
1853
Livre numérisé en mode texte par :
Alain Spenatto.
1, rue du Puy Griou. 15000 AURILLAC.
http://www.algerie-ancienne.com
Général E. DAUMAS
LE TELL
LE TELL
I.
La Métidja.
L’ami du jardinage
En tirait des produits abondants ;
Il voyageait dans les marchés,
Et vendait deux fois par jour.
La Métidja se repeuplera-t-elle ?
Reviendrons-nous à nos usages ?
Habiterons nous, comme par le passé,
Nos fermes bien cultivées ?
N’est-il pas temps de pardonner
Aux musulmans amaigris ?
Depuis midi.
Bonsoir.
Que ton soir soit heureux !
A toute heure.
Sois le bienvenu
Sois sur les compliments
Comment va ton temps ?
Comment es-tu ?
Comment es-tu fait ?
Les enfants vont bien?
Pour un mariage :
Que Dieu vous accorde des temps heureux et prolonge votre
existence !
Dieu fasse qu’elle remplisse ta tente !
Enfin pour la naissance d’un enfant mâle :
Que l’enfant vous soit heureux !
Comme je l’ai dit en commençant, les règles
de la politesse, de l’étiquette sont invariablement
fixées ; le code des relations sociales est connu de
tous, du dernier paysan, comme du plus illustre d’en-
tre les Djouad : il en résulte cette véritable dignité de
manières que personne ne refuse aux Arabes ; il en
résulte aussi un niveau général d’urbanité que per-
sonne ne dépasse guère, au-dessous duquel il est peu
de gens qui se tiennent.
Tandis que chez nous il y a des gens bien ou mal
élevés, de bon au de mauvais ton, les Arabes, sous
ce rapport, se ressemblent tous ; chacun d’eux tient
son rang et conserve ce respect de lui-même qui est
recommandé par ce proverbe :
Ne jouez pas avec les chiens, ils se diraient vos cousins.
Cette dignité de manières n’est pas seulement
extérieure ; elle provient d’une autre source encore
que des préceptes dont ils sont imbus.
Quand vous voyez un Arabe de la plus basse
classe, de la plus infinie position se présenter avec
56 LE TELL.
La chasse en Afrique.
L’hospitalité.
On lui répond :
L’HOSPITALITÉ. 85
« Marhaba-bik !
« Sois le bienvenu ! »
A son arrivée, les chiens, on les fait taire ; on
s’empresse autour de lui ; s’il est à cheval, on lui tient
l’étrier pour l’aider à descendre et lui faire honneur ;
la tente est ouverte, il y entre ; on la sépare en deux
avec une espèce de rideau (el hayale); il est chez lui
d’un côté ; de l’autre la famille est chez elle.
Sans savoir ni son nom, ni sa qualité, ni d’où
il vient, ni où il va, et sans le lui demander, on lui
donne des dattes et du lait en attendant le taâm du
soir.
Est-ce un chef, un homme important, le maure
de la tente choisit les convives qui lui feront compa-
gnie.
Le lendemain, au départ, sa monture, dont il n’a
pas dû s’inquiéter, est amenée ; on le remet en route
et les souhaits l’accompagnent.
Les douars sont généralement formés de soixan-
te-dix à cent tentes (khréïma ), élevées symétrique-
ment autour d’un espace vide appelé Merah, et de
sept ou huit autres, bâties un peu en dehors, par
les plus riches ; celles-là sont les guïatin et dyaf,
les tentes des hôtes. Jour et nuit des serviteurs y
veillent, spécialement affectés au service des étran-
gers, qui sont défrayés ; et, comme eux, leurs che-
vaux, leurs domestiques et leurs bêtes de somme, par
86 LE TELL.
Le koheul.
L’aumône
La prière, el salat ;
L’aumône, el zekkat ;
Le jeûne, el siam ;
Le pèlerinage, el hadj ;
La profession de foi, el chehada.
Le Chambi à Paris(1).
O regrets sur ses minarets, sur les chants qui s’y chantaient,
Sur ses tholbas(1), sur ses écoles, et sur ceux qui lisaient le
Koran(2) !
O regrets sur ses zaouïas(3), dont on a fermé les portes,
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et s’administrer comme ils l’entendaient pour ton tes les affaires où
le beylik n’était pas en jeu.
(1). Tholbas, pluriel de taleb qui veut dire lettré, qui sait lire
et écrire et peut instruire les enfants.
(2). Koran. Le Koran est la révélation donnée par Dieu au
prophète Mohammed : c’est la loi politique, civile et religieuse.
(3). Zaouïas. Les zaouïas sont des établissements qui renfer-
ment la plupart du temps les tombeaux de leurs fondateurs. On y
lit le Koran. La jeunesse s’y instruit dans les dogmes de la religion
et les tholhas s’y réunissent, soit pour compléter leur science, soit
pour la propager chez les autres. Avec les dons qui sont faits par les
140 LE TELL.
Et sur ses marabouts, tous devenus errants !
O regrets sur ses kadis(1) et sur ses savants muphtis(2),
Honneur de la cité, qui faisaient prospérer la religion !
Ils sont partis, pensifs dans leurs pensées,
Ils se sont dispersés dans les tribus. Oh ! les malheureux !
I.
La Société kabyle.
Institutions kabyles.
Les Zouaouas.
I.
Le Sahara algérien.
Généralités du désert.
Chevaux du Sahara
le livre de Sidi-Abd-Allah :
« Par la vérité de Sidi-Abd-Allah, nous jurons qu’il n’y aura
plus entre nous ni razzia, ni vols, ni meurtres, ni ousiga (repré-
sailles), que nous sommes frères, et que nos fusils ne tireront plus
qu’ensemble. »
Des moutons.
Des dattes.
Du blé.
Des fruits.
Du beurre.
Du benjoin.
Des bougies.
Des vêtements de laine.
De l’argent.
Et même des chameaux.
Les Touareug.
Gloire à Dieu !
FIN
TABLE.
AVANT PROPOS..................................................................1
LE TELL.
I. Des races qui peuplent l’Algérie........................................3
II. La Métidja, chant des Arabes sur la fertilité et la
dévastation de cette plaine, en octobre 1839..............25
III. De la civilité puérile et honnête chez les Arabes...........36
IV. La chasse en Afrique......................................................59
V. L’hospitalité....................................................................80
VI. Le koheul......................................................................89
VII. L’aumône......................................................................95
VIII. El oudou (Les ablutions)............................................98
IX. Le jeûne, le ramadan (el siam et ramadan)..................102
X. La Chambi à Paris........................................................106
CHANT DES ARABES SUE LA PRISE D’ALGER.......129
LA KABYLIE.
I. La Kabylie......................................................................147
II. La société kabyle..........................................................165
III. Institutions kabyles.......................................................191
IV. Les Zouaouas...............................................................225
LE SAHARA.
I. Le Sahara algérien..........................................................237
II. Généralités du désert.....................................................251
III. Chevaux du Sahara......................................................268
IV. Guerre entre les tribus du désert..................................287
V. Une tribu de marabouts.................................................316
VI. Organisation d’une caravane.......................................328
VII. Les mahara ou chameaux coureurs............................352
VIII. Les Touareug............................................................360
ELOGE DU SAHARA, PAR L’ÉMIR ABD-EL-KADER..386
FIN DE LA TABLE.
Imprimerie de Ch. Lahure (ancienne maison Crapelet)
rue de Vaugirard, 9, près de l’Odéon.