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Explication de texte : « Heureux qui comme Ulysse… », EXEMPLE

 Bien lire le fascicule pp.6-8

En classe, nous avons fait le travail préliminaire nécessaire pour construire une
explication de texte. Nous avons analysé le poème en détails et avons utilisé la forme
pour mieux comprendre le sens du texte. Une explication de texte ou commentaire
composé consiste à organiser les idées que nous avons dégagées du texte afin de
présenter une lecture fine et rigoureuse à la fois.

INTRODUCTION
Situation :
Joachim Du Bellay écrit Les Regrets en 1558 par rapport à son voyage à Rome où, il
rêvait de voir la grandeur de l'Italie et des souvenirs de l'Antiquité, mais qui s’est révélé
un exil difficile.
Forme :
Dans ce recueil, et plus particulièrement dans le sonnet « Heureux qui comme Ulysse… »
le poète exprime sa déception et sa tristesse d’avoir quitté son pays et sa famille.
Le sujet : Il s’agit ici de montrer ce en quoi consiste le texte, pourquoi le poète l’a
écrit et quelles sont les grandes idées qui s’en dégagent. On utilise ces grandes idées
ou axes de lecture pour organiser l’explication. Ces axes constituent le plan de
l’explication.
Le poème oscille entre l’Italie et la France, entre élégie et nostalgie. Nous verrons donc
comment le sonnet oppose deux lieux Rome et Liré ; puis comment le poète célèbre
paradoxalement la grandeur romaine pour exprimer surtout la nostalgie du pays natal.

 Nous avons donc annoncé le plan :


I. Un sonnet bâti sur une opposition
II. Humanisme et grandeur romaine
III. Nostalgie du pays natal

ANALYSE DU TEXTE
I. Un sonnet bâti sur une opposition : Rome / Liré
1. Oppositions lexicales (vocabulaire)

ROME LIRE
Palais Romains / front audacieux Séjour de mes ayeux
Marbre dur Ardoise fine
La Loire Le Tibre
Le mon Palatin (1 des 7 collines de Rome) Mon petit Liré
L’air marin La douceur angevine

2. Oppositions sonores
Les termes utilisés pour parler de Rome dans les deux tercets sont froids et durs (le front
audacieux, le marbre dur, le Tibre latin, le mont palatin, l’air marin  ALLITERATIONS. en
dentales D et T + R) , alors que les termes qui servent à décrire le village regretté sont
extrêmement simples et chaleureux (me plaît, mes ayeux, l’ardoise fine, mon Loire, mon petit
Liré, la douceur angevine  ALLITERATIONS. en liquides L + M, N).
3. Opposition syntaxique : la comparaison
 Répétitions de la structure comparative renforcent l’opposition: Plus….que

4. Opposition dans la versification


 Rimes féminines = douceur : angevine/fine
 Rimes masculines plus dures et grandioses = latin/Palatin
 Effet de contraste accentué par les rimes embrassées alors que dans les quatrains elles
semblaient former une structure intime pour évoquer le pays natal.

Transition : (il faut que les transitions soient fluides)


La structure du sonnet construite sur l’opposition établit un contraste formel très fort
entre L’Italie et la France. Elle permet au poète humaniste de mettre face à face la
douceur et la simplicité de Liré et la dureté et la grandeur de Rome. Ce contraste rend
l’hommage à l’Italie quelque peu paradoxal, mais il est néanmoins très présent.

II. Humanisme et grandeur romaine


1. Un sonnet au rythme majestueux
 Choix de la forme du sonnet
 Choix de l’alexandrin

2. Rome, la magnifique
 Les palais, noblesse du marbre
 v.10, césure sur audacieux
Hommage paradoxal car sapé par l’impression que la grandeur = prétention et le marbre
= dureté

3. Rome et les humanistes


 Jason, Ulysse
 Noms de lieux romains
 Allusions teintées de familiarité caractéristique des humanistes qui connaissent très
bien les textes antiques mais ne veulent plus les révérer.
L’Odyssée = un beau voyage, Jason = celui-là

Transition :
Il s’agit bien là d’un hommage paradoxal mais logique dans le parcours d’un Du Bellay
qui non seulement compare son petit village à Rome, mais profite du contraste pour
exprimer sa « préférence nationale » et mettre la nostalgie du pays natal au coeur de son
poème.

III. Nostalgie du pays natal


1. Rêve du retour plus que du voyage (1er quatrain)
 retour/voyage
 Heureux qui…

2. Liré, lieu de l’intimité et du bien être


 Deux 1er quatrains = rimes embrassées, effet d’intimité
 Intimité : « le clos »
 Bien être : « fumer la cheminée »
 Termes affectifs + adjectifs possessifs : mon petit village, ma pauvre maison, mon
Loire…

3. Le regret : tonalité élégiaque


 Exclamation, interrogation
 Répétition : « reverrai-je »
 « Hélàs » à la césure
 Anaphore : plus…plus…plus…

CONCLUSION
Du Bellay exprime dans ce sonnet toute sa nostalgie du pays natal. Il oppose à la rime la
terre de ses « ayeux » au « front audacieux » de Rome, et opère ainsi une habile
transition pour passer du regret initial à sa préférence nationale. Son sonnet est emprunt
de (est plein de) références à la culture latine et à la grandeur de Rome et il utilise le
contraste pour célébrer la simplicité de son petit village. Le poème touche le lecteur par
la beauté et la rigueur de sa forme et l’expression profonde d’un thème intemporel : la
sensation de l’exil.

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