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PLAN
- PLAN .......................................................................................................................... 1
- REMERCIEMENTS ................................................................................................. 4
- INTRODUCTION ................................................................................................... 5
- PARTIE THÉORIQUE : LE COMMISSARIAT AUX COMPTES : .................. 8
I- La dimension de la mission : ................................................................................... 8
1-Nature et rôle du commissariat aux comptes : ................................................................. 8
2- Evolution historique du commissariat aux comptes : ..................................................... 9
3- Diversité des missions et champ d'application du commissariat aux comptes : ............ 9
4- Caractéristiques générales des missions : .......................................................................10
4-1. Responsabilités : ..................................................................................................10
4-2. Obligation de moyens : .........................................................................................10
4-3. Avis et conseils : ................................................................................................... 11
4-4. Non immixtion dans la gestion : ...........................................................................11
4-5. Caractère permanent de la mission : ....................................................................12
4-6. Travail en équipe et intervention personnelle : ....................................................13
4-7. Respect des règles propres aux professions libérales : ........................................13
5- Particularités d'exercice du commissariat aux comptes : ...............................................13
5-1. Le co-commissariat :
.............................................................................................13
5-2. Commissaire suppléant : .......................................................................................14
II- L'importance de l'éthique dans le commissariat aux comptes : ....................... 14
1- Principe général : .............................................................................................................14
2- Comportement professionnel : ....................................................................................... 14
2-1. Indépendance : .................................................................................................... 14
2-2. Compétence : .......................................................................................................15
2-3. Qualité du travail : ..............................................................................................
15
2-4. Secret professionnel : ...........................................................................................15
2-5. Acceptation et maintien des missions : .................................................................15
3- Publicité : ......................................................................................................................... 16
4- Honoraires : ..................................................................................................................... 16
4-1. Modalités de la rémunération : ........................................................................... 16
4-2. Importance des honoraires : ................................................................................ 16
III- Effort de normalisation dans la pratique du commissariat aux comptes : .... 16
1- Notion de norme : ........................................................................................................... 17
2- Normes de la mission générale : .................................................................................... 17
2-1. Généralités : ....................................................................................................... 17
2-2. Normes de la certification : ................................................................................ 17
2-3. Normes des vérifications spécifiques : ............................................................... 19
2-4. Communication des irrégularités à l'assemblée générale : ................................ 20
IV- Le commissariat aux comptes : Démarche générale, méthodes et techniques :
1- Présentation d'ensemble : .............................................................................................. 21
2- Acceptation de la mission : ............................................................................................. 21
3- Prise de connaissance et orientation de la mission : ..................................................... 23
3.1. Les risques généraux d'audit : ............................................................................ 24
3.1.1. La situation économique et financière : ............................................. 24
3.1.2. Organisation générale de l’entreprise : ............................................. 24
- ANNEXES .............................................................................................................. 78
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
Les documents financiers sur lesquels se basent les dirigeants pour définir les orientations de
leurs sociétés sont-ils pertinents et suffisamment fiables ? Les informations publiées par l'entreprise
et destinées aux tiers avec lesquels elle entretient des relations financières ou commerciales sont-elles
sincères ? C'est dans le but d'alléger le poids de ces interrogations et de ces incertitudes que s'est
développée une pratique progressivement reconnue et même rendue, dans un certain nombre de cas,
obligatoire : L'audit comptable et financier.
L'audit recouvre, dans les faits un concept assez large. Il consiste ; d'une manière générale ; en
un examen mené par un observateur sur la manière dont est exercée une activité par rapport à des
critères spécifiques à cette activité.
L'audit financier ; dont le développement est allé en parallèle avec celui de la comptabilité ;
représente sans aucun doute l'aspect le plus connue des formes d'audit.
La diversité des définitions données à l'audit due à la richesse et à la largeur du concept a donné
lieu à l'intervention dans les différents pays de diverses organisations professionnelles qui veillent à
la détermination de règles professionnelles, à leur constante amélioration et à leur respect par ceux
qui exercent le métier : Les auditeurs, appelés encore dans les pays francophones réviseurs
comptables.
Au Maroc, l'audit peut être entendu comme un examen auquel procède un professionnel
compétent et indépendant en vue d'exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité du
bilan et des comptes de résultat de l'entreprise.
Il semble toutefois que les définitions données au terme sont parfois restrictives en ce sens
qu'elles visent particulièrement l'activité exercée dans un cadre légal prédéfini et obligatoire qui se
confond le plus souvent au Maroc avec le commissariat aux comptes.
D'une part, l'exigence d'une opinion professionnelle et indépendante sur l'information
financière publiée se fait sentir de plus en plus dans les textes législatifs et réglementaires. Et d'autre
part, ces derniers ont tendance à élargir cette obligation légale à des organismes à statut particulier
notamment les coopératives du fait des pressions qui se font sentir et qui visent à côté de
l'élargissement du champ d'application du commissariat aux comptes l'abaissement des seuils
obligeant les sociétés au recours au contrôle légal.
La loi 17-95 sur les sociétés commerciales définit de manière générale dans son article 166 la
mission du commissaire aux comptes : «Le ou les commissaires aux comptes ont pour mission
permanente, à l'exclusion de toute immixtion dans la gestion, de vérifier, les valeurs et les livres, les
documents comptables de la société et de vérifier la conformité de sa comptabilité, aux règles en
vigueur. Ils vérifient également la sincérité et la concordance, avec les états de synthèse, des
informations données dans le rapport de gestion du conseil d'administration ou du directoire et dans
les documents adressés aux actionnaires sur le patrimoine de la société, sa situation financière et ses
résultats. Le ou les commissaires aux comptes s'assurent que l'égalité a été respectée entre les
actionnaires. ».
Mais, l'audit comptable et financier ne se limite pas au seul commissariat aux comptes
obligatoire. En effet, des entreprises peuvent souhaiter l'intervention d'un auditeur externe à la suite
d'un événement particulier ou avant de s'engager dans un projet déterminé. C'est ainsi qu'on peut
distinguer les différentes missions d'audit suivantes :
Un examen limité se penchant sur un aspect particulier des contrôles, ces missions permettent
d'avoir un premier diagnostic de la situation ou d'aider à la prise d'une décision urgente.
Une mission d'examen sur la base de procédures convenues où l'auditeur met en œuvre des
procédures d'audit définies d'un commun accord entre lui, l'entité et tous les tiers concernés pour
communiquer les constatations résultant de ses travaux. Les destinataires du rapport tirent eux-
mêmes les conclusions des travaux de l'auditeur.
Une mission de compilation, dans laquelle le professionnel utilise ses compétences de
comptable, et non celles d'auditeur, en vue de recueillir, classer et faire la synthèse d'informations
financières. Le travail effectué est un travail de synthèse visant la compréhension facile des états de
synthèse.
Ces différentes catégories d'audit, ne divergeant pas notablement dans la manière de leur
réalisation, ne présentent toutefois pas le même degré d'assurance.
Afin de distinguer l'audit réalisé par le commissaire aux comptes ; dans le cadre de sa mission
telle qu'elle est définie par la loi ; de celui réalisé par un auditeur externe, de manière régulière ou
pour répondre à des besoins spécifiques, le premier est appelé audit légal et le second audit
contractuel, ces travaux sont diligentés par une même nature d'intervenants, à savoir des
professionnels indépendants, regroupés le plus souvent en cabinets d'audit, et titulaires du titre de
commissaire aux comptes qui ne peut être porté au Maroc que par des experts-comptables, ces
derniers engagent leurs responsabilités civile, disciplinaire et pénale dans l'exercice de leurs travaux.
Quel que soit le contexte dans lequel est exercé l'audit comptable et financier, celui-ci vise à
atteindre les mêmes objectifs généraux, l'atteinte de ces objectifs passe par l'application de méthodes
spécifiques et l'utilisation de techniques particulières. Les résultats de l'audit se concrétisent par des
rapports dont la forme, pour en faciliter l'utilisation ; a fait l'objet d'efforts importants de
standardisation par les organisations professionnelles. La correcte compréhension de ces rapports
permet de mieux comprendre la finalité, l'utilité et les limites de l'audit comptable et financier.
Nous allons essayer à travers cette présentation de cerner le thème du commissariat aux
comptes qui soulève de plus en plus de nombreuses controverses devant lesquelles nous allons
essayer de prendre position après avoir traité ; de façon qu'il convient toujours de qualifier de non
exhaustive ; les particularités de la mission du commissariat aux comptes, la démarche, les
techniques et les obligations des commissaires aux comptes.
Nous mettrons l'accent successivement sur les particularités du commissariat aux comptes, le
respect des règles d'éthique dans l'exercice de la profession et la présentation des normes
professionnelles qui essayent d'homogénéiser le travail des auditeurs légaux, avant de s'intéresser à
l'essence du travail des commissaires aux comptes en présentant l'ensemble des techniques et outils
utilisés tout en essayant de mettre l'accent sur la portée des rapports qui en découlent de la réalisation
de la mission et les responsabilités qui incombent aux commissaires aux comptes d'observer.
Le développement large et rapide des outils informatiques dans les entreprises nous amènera à
s'intéresser à la conduite de l'audit dans un milieu informatisé.
Notre étude théorique du thème sera couronnée par la présentation d'une mission pratique et
tout à fait particulière du fait qu'elle s'intéresse au commissariat aux comptes dans les établissements
de crédit.
autres tâches contribuant à renforcer sa place dans les entreprises et à permettre une communication
constante avec les administrateurs de la société.
2- Evolution historique du commissariat aux comptes :
Le commissariat aux comptes est une institution bien installée, une figure familière du paysage
mental des juristes d'affaires, notamment de ceux qui s'occupent de sociétés. Familière au point de
nourrir le sentiment qu'elle a toujours été là. Impression justifiée en apparence seulement : la vérité
est qu'au Maroc le contrôle légal moderne a à peine une dizaine d'années ; la renaissance du
commissaire aux comptes ne date que de la loi 15/89 du 8 janvier 1993. Donc en très peu de temps,
un défi audacieux devrait être relevé avec succès. Il fallait briser une tradition de «secret des affaires»
et de méfiance à l'égard du contrôle comptable – la comptabilité elle-même traînant une image
d'instrument du fisc –, contraindre les entreprises à porter attention aux techniques comptables les
plus avancées dans la perspective de la libre concurrence. Il fallait construire un corps de
professionnels apte à remplir la mission et notamment à soutenir les besoins d'un pays en pleine
croissance sur les plans institutionnel et économique, alors surtout que quelques grands réseaux
internationaux prenaient de toute façon une part prépondérante d'un marché devenu mondial.
La situation actuelle du commissariat aux comptes est donc le résultat d'une dizaine d'années
d'efforts continus, rythmés par des étapes législatives dont certaines encore récentes, bien que déjà
complètement assimilés. Nous évoquons ce bref passé parce qu'il nous fait percevoir à quel point
l'institution est animée d'une dynamique intense, ce qui justifie que nous proposons dans ce qui suit
une immersion plus intense dans le sujet en abordant de façon plus détaillée la mission de
commissariat aux comptes.
3- Diversité des missions et champ d'application du commissariat aux comptes :
Le commissariat aux comptes constitue un ensemble de missions qui peuvent s’ordonner en 4
catégories principales :
- Une mission d’audit visant à certifier les comptes au regard des notions de sincérité, de
régularité et d’image fidèle ;
- Des missions spécifiques intervenant dans le cadre de la mission de certification et qui ont
pour objet soit :
. De vérifier la sincérité de certaines informations ;
. De s’assurer du respect de certaines garanties légales particulières ;
- Des missions particulières relatives à la réalisation de certaines opérations ;
- Une mission de communication des opinions aux organismes et personnes désignés par la loi.
La nomination d'un commissaire aux comptes au moins n'est obligatoire que pour les sociétés
de capitaux et les sociétés dont le chiffre d'affaires dépasse 50 millions de Dh quelle que soit leur
forme juridique.
Pour acquérir celle-ci, il doit procéder à des investigations dont il détermine la nature et
l’importance compte tenu des circonstances de l’espèce dans le respect des dispositions légales et
réglementaires ainsi que des normes de l’Ordre des Experts Comptables.
Si le commissaire aux comptes a une obligation de moyens, il peut, dans certains cas, ne pas
avoir une entière liberté de les mettre en œuvre ; il lui incombe alors d’exprimer son opinion en
conséquence.
4-3. Avis et conseils :
L'essentiel de la mission du commissaire aux comptes est de se prononcer sur les qualités
requises par la loi des comptes soumis par les dirigeants sociaux à l'approbation de l'assemblée
générale ; pour autant ; elle ne se limite pas à l'appréciation à posteriori des comptes arrêtés.
Le commissaire aux comptes est longtemps apparu comme le juge des comptes, le censeur qui,
le jour de l'assemblée générale, donne lecture d'un rapport au style très formel et qui, il faut bien le
dire, n'emporte pas l'enthousiasme de la foule. Sa mission centrale reste bien la certification des
comptes mais l'extension de ses attributions, l'exploration en profondeur au cœur de l'entreprise qu'il
est appelé désormais à réaliser, lui permet d'observer quantité de faits de toute nature. Sa relation
avec les dirigeants est quasi-permanente ou du moins elle s'exerce chaque fois que des événements
importants affectent la vie de l'entreprise. C'est pourquoi, tout naturellement, le commissaire aux
comptes est conduit à jouer un rôle plus étendu que celui de strict censeur des comptes. Les
observations qu'il fait sur le fonctionnement de l'entreprise vont se traduire par des avis, des conseils,
des recommandations ayant pour objet d'améliorer l'organisation.
Cet aspect positif et constructif du commissariat aux comptes n'est pas nouveau, mais il est
appelé, semble-t-il, à s'amplifier et à se développer. Pour en tracer les limites, le critère essentiel à
prendre en compte est celui de l'indépendance. Les limites de ses interventions, hors la stricte
certification des comptes, résultent de la prise en compte de ce préalable. Il ne faut pas que le
commissaire aux comptes fasse, pour l'entreprise qu'il contrôle, des prestations incompatibles avec la
liberté d'esprit qu'il doit conserver dans sa mission légale.
4-4. Non immixtion dans la gestion :
De par la nature de sa mission, qui exige compétence et indépendance, l’auditeur ne doit pas
être «juge et partie» et ne peut ni s’immiscer dans la gestion, ni dans le traitement des opérations de
la société.
Il est donc indispensable d'éviter toute confusion entre les fonctions et les responsabilités des
dirigeants et celles du contrôleur légal.
Le principe général posé est que le commissaire aux comptes ne peut pas :
- Accomplir des actes de gestion, ni directement, ni par association ou substitution aux dirigeants ;
- Exprimer des jugements de valeur, critiques ou élogieux, sur la conduite de la gestion prise
dans son ensemble ou dans ses opérations particulières.
Cependant, si tel est le principe de l’interdiction, la loi elle-même prévoit des dérogations ;
ainsi elle demande au commissaire aux comptes d’apprécier les motifs, le contenu et les résultats de
certains actes ; mais c’est toujours en fonction de qualifications et de critères qu’elle précise.
Ainsi, l’interdiction, si elle est impérative dans son principe, est évolutive dans son application
en fonction des textes et de la pratique. Elle ne vise en effet que l’immixtion, c’est à dire
l’intervention volontaire faite à tort ou sans base légale.
4-5. Caractère permanent de la mission :
Le caractère permanent de la mission provient des larges pouvoirs d'investigation dont jouit le
commissaire aux comptes dans l'accomplissement de sa mission.
L'article 167 de la loi 17-95 dispose dans son premier alinéa qu' "A toute époque de l'année, le
ou les commissaires aux comptes opèrent toutes vérifications et tous contrôles qu'ils jugent opportuns
et peuvent se faire communiquer sur place toutes les pièces qu'ils estiment utiles à 1'exercice de leur
mission et notamment tous contrats, livres, documents comptables et registres de procès-verbaux."
Ce pouvoir d'investigation s'étend au réseau de filiales de la société et aux tiers qui ne peuvent
opposer aux commissaires aux comptes le secret professionnel.
Ainsi, le commissaire aux comptes a un pouvoir permanent de contrôle, mais il n’est pas chargé
d’un contrôle permanent. Sur le plan du droit, le caractère permanent de la mission ne peut avoir
d’autres significations.
Ayant reçu ce pouvoir, en vue d’assurer au mieux sa mission, c’est dans le cadre général de son
obligation de moyens, et donc par référence à un professionnel diligent, qu’il incombe au
commissaire aux comptes de déterminer, si quand et comment il doit en user.
En pratique, la brièveté des délais entre l’arrêté des comptes et leur approbation ne permet pas
au commissaire aux comptes, dans la généralité des cas, d’effectuer dans ce court laps de temps tous
les contrôles que requiert une certification raisonnablement fondée. De ce fait, c’est la nature même
des travaux du commissaire aux comptes qui implique des interventions en cours d’exercice. C’est
pourquoi, les normes de l’Ordre des Experts Comptables relatives à la démarche et les techniques
d’audit, demandent au commissaire aux comptes de répartir ses travaux dans le temps et entre son ou
ses confrère(s) dans le cadre d'une mission de co-commissariat.
particulier du commissaire aux comptes, est régie par les articles 404 et 405 de la loi du 17 octobre
1996 instituant des délits spécifiques au commissariat aux comptes.
Les contrôles que requiert l’exercice du commissariat aux comptes exigent, sauf exception, que
le commissaire aux comptes, titulaire du mandat ou cosignataire dans le cas d’une société de
commissaires aux comptes, se fasse assister par des associés, des collaborateurs salariés ou des
experts indépendants.
Cependant, puisque le commissaire aux comptes conserve personnellement une responsabilité
pleine et entière, il ne peut déléguer tous ses pouvoirs, ni transférer l’essentiel des travaux. Cela
implique qu’il conserve la maîtrise de l’exécution de la mission, qu’il en assume les décisions les
plus significatives et qu’il ait personnellement une connaissance suffisante de la situation de la
société.
4-7. Respect des règles propres aux professions libérales :
Membre d’une profession libérale, l’auditeur se doit d’exercer ses fonctions dans le respect des
règles de confraternité, de solidarité et de courtoisie qui la régissent.
Il doit d’abord se comporter vis-à-vis de ses confrères conformément aux règles de la
déontologie professionnelle, en particulier dans les rapports avec un co-commissaire, un commissaire
du même groupe, son prédécesseur ou son successeur dans une même société.
Il doit aussi veiller à respecter les normes de l’Ordre des Experts Comptables dans ses relations
avec les auditeurs internes de l’entreprise et ses conseils extérieurs notamment l’expert comptable.
Si l’auditeur a le devoir d’apprécier certains actes des responsables de la société, il ne peut le
faire que dans la plus grande courtoisie ; il devra s’abstenir de tout jugement personnel sur les
hommes.
5- Particularités d'exercice du commissariat aux comptes :
5-1. Le co-commissariat :
L'institution du co-commissariat aux comptes est une particularité prévue par la législation
marocaine à l'image de celle française.
En effet, les textes prévoient que les sociétés faisant appel public à l'épargne sont tenues de
désigner au moins deux commissaires aux comptes ; il en est de même des sociétés de banque, de
crédit, d'investissement, d'assurance, de capitalisation et d'épargnes.
En sus de l'indépendance qui doit subsister entre les commissaires, la répartition des travaux
semble être une préoccupation essentielle du sujet. En effet, le principe est que la répartition des
travaux doit être décidée librement, mais une répartition très inégalitaire des travaux n'apparaîtrait
pas conforme à l'esprit des textes qui a conduit à imposer, dans certains cas, le double commissariat.
Cette répartition ; matérialisée par un programme de travail global ; est définie lors de l'approche
d'audit et donne généralement lieu à permutation entre les deux cabinets au cours de la durée de vie
du mandat.
Une "revue croisée" des dossiers de travail de chaque cabinet est effectuée par l'autre en vue
d'assurer l'indépendance et la complémentarité de l'équipe. L'opinion qui en résulte des discussions
doit être unique et elle est matérialisée par la rédaction d'un rapport qui ; en cas de divergence entre
les opinions des deux commissaires ; doit relater les deux opinions différentes en présence
conformément à l'article 171 de la loi 17-95.
5-2. Commissaire suppléant :
Les textes prévoient la nomination d'un commissaire suppléant qui jouit d'un mandat parallèle à
celui du titulaire et qui remplace ce dernier en cas de refus, d'empêchement, de démission ou de
décès.
II- L'importance de l'éthique dans le commissariat aux comptes :
1- Principe général :
Le commissaire aux comptes doit s'abstenir ; même en dehors de l'exercice de la profession ; de
toute infraction aux lois, règlements et règles professionnelles et de tous agissements contraires à la
probité, à la délicatesse, à l'indépendance et à l'honneur ou susceptibles de porter atteinte à la dignité
de l'ordre des experts-comptables et de ses membres, tout manquement l'expose à des poursuites
disciplinaires.
2- Comportement professionnel :
L'exercice du commissariat aux comptes suppose le respect d'un certain nombre de règles
déontologiques notamment l'indépendance, la compétence qui garantie une bonne qualité du travail,
le secret professionnel de même que le respect de certaines modalités d'acceptation et de maintien des
missions.
Le commissaire aux comptes doit veiller également à ce que les experts et collaborateurs de son
équipe observent les dites règles déontologiques.
2-1. Indépendance :
La loi, les règlements et la déontologie font une obligation au commissaire aux comptes d'être
et de paraître indépendant ; il doit :
Conserver une attitude d'esprit indépendante lui permettant d'effectuer sa mission avec
intégrité et objectivité.
Etre libre de tout lien qui pourrait être interprété comme une entrave à celles-ci.
C'est dans le but de renforcer cette indépendance que la réglementation prévoit une large
panoplie d'incompatibilités, cependant, au-delà des incompatibilités et interdictions légales qui
constituent des présomptions irréfragables de dépendance, l’indépendance du commissaire aux
comptes s’apprécie à la fois par rapport à un comportement et à un état d’esprit ; la mise en cause de
l’indépendance d’un commissaire aux comptes ne peut, de ce fait, être systématique.
2-2. Compétence :
L'exercice du commissariat aux comptes au Maroc exige l'inscription à l'ordre des experts
comptables qui suppose en elle-même l'acquisition au préalable d'une formation initiale solide
matérialisé par le diplôme national d'expertise comptable ou un diplôme jugé équivalent.
A côté de cette formation initiale, La formation permanente et le perfectionnement
professionnel sont considérés par le commissaire aux comptes comme un devoir, une obligation
essentielle de sa charge, cette formation à laquelle le commissaire aux comptes doit consacrer au
moins 40 heures par an a pour objectifs l'homogénéisation du comportement professionnel,
l'actualisation et l'approfondissement des connaissances de même que l'acquisition et le maintien des
connaissances dans un secteur particulier.
2-3. Qualité du travail :
Le commissaire aux comptes exerce ses fonctions avec conscience professionnelle et avec
diligence permettant à ses travaux d'atteindre un degré de qualité suffisamment compatible avec son
éthique et ses responsabilités.
Dans ce sens, Le commissaire aux comptes ne doit pas accepter un nombre de missions dont il
ne serait pas en mesure d’assurer la responsabilité directe, compte tenu d’une part de leur importance,
et d’autre part de l’organisation et des moyens de son cabinet ; chose qui est contredite dans la
pratique de la profession.
2-4. Secret professionnel :
En contrepartie du droit très large d'investigation, les commissaires aux comptes sont tenus au
secret professionnel qui s'étend aux membres de l'équipe du commissariat aux comptes l'ayant assisté
dans l'accomplissement de sa mission. Il vise tous les faits, actes ou renseignements dont ils ont pu
avoir connaissance en raison de leurs fonctions.
Le secret professionnel est opposable à toute personne même associé, administrateur ou en
rapport d’affaires avec la société.
2-5. Acceptation et maintien des missions :
En raison des responsabilités qui s’attachent à ses travaux et des risques que certaines missions
peuvent lui faire courir, il convient que le commissaire aux comptes procède à une connaissance
préalable et allégée de l'entreprise avant d'accepter une mission qui lui est proposée, il doit veiller
notamment à ce qu'il pourra conserver son indépendance tout au long de la réalisation de ses travaux.
D'une manière générale, l'acceptation du mandat est formalisé le plus souvent par une lettre
adressée à l'entreprise concernée de même qu'à l'ordre régional des experts comptables.
Une fois la mission acceptée, le commissaire aux comptes examine périodiquement la liste de
ses mandats pour déterminer ceux qui comportent des éléments pouvant remettre en cause le
maintien de la mission.
Le commissaire aux comptes peut valablement démissionner pour une raison fondée. Un
préavis doit être respecté.
La démission ne doit pas avoir pour objet de se soustraire à l'exécution d'une obligation, elle
doit avoir des motifs légitimes et ne pas survenir de façon intempestive.
3- Publicité :
Toute forme de démarchage est prohibée de même que toute forme de publicité à titre
individuel. Cependant, les organisations professionnelles peuvent organiser toute publicité collective
qu'elles jugent utile.
4- Honoraires :
4-1. Modalités de la rémunération :
Le budget d'intervention du commissaire aux comptes est estimé au début des travaux en
considération des heures de travail qu'il aura à effectuer pour mener à bien sa mission vue la taille de
l'entreprise contrôlée.
4-2. Importance des honoraires :
La part des honoraires procurés à un cabinet par une ou plusieurs missions de commissariat aux
comptes auprès d'une entreprise ou d'un groupe ne doit pas représenter une fraction telle que son
indépendance pourrait en être affectée, cette part est appréciée sur une base pluriannuelle (3 à 5 ans )
en prenant en considération l'ensemble des honoraires du cabinet résultant de toutes ses activités.
Le commissaire aux comptes ne doit pas réduire ses honoraires dans une intention de
concurrence déloyale.
L'ensemble des exigences de comportement et de déontologie avancées sont prescrits dans des
normes qui orientent la mission du commissariat aux comptes dans tous ses aspects et qui se trouvent
formulés par l'ordre des experts comptables dans un souci d'uniformisation des démarches des
commissaires aux comptes.
III- Effort de normalisation dans la pratique du commissariat aux comptes :
La profession du commissaire aux comptes a fait un travail considérable pour donner au
contrôle légal au Maroc des normes de travail, des méthodes, des techniques qui soient en harmonie
avec la pratique internationale.
Le législateur n'a cessé d'élargir les missions du commissaire aux comptes, soit en lui confiant
des missions spécifiques à l'occasion d'opérations particulières réalisées par les entreprises, soit en
étendant le contrôle légal à des organisations publiques ou privées, qui antérieurement n'y étaient pas
soumises.
L'ensemble de ces travaux confiés au commissaire aux comptes est régi par des normes de
travail qui couvrent l'ensemble des travaux et concernent l'ensemble des étapes de la mission.
1- Notion de norme :
Les normes expriment l'opinion de la profession quant au comportement dans l'exercice de sa
mission d'un professionnel raisonnablement diligent, elles posent clairement un ensemble de règles
professionnelles propres à garantir le bon exercice de la mission et permettent de trouver dans une
doctrine émanant de l'organisation professionnelle seule habilitée à l'éditer les critères d'appréciation
nécessaires.
2- Normes de la mission générale :
2-1. Généralités :
L'opinion émise par le commissaire aux comptes sur les comptes annuels de l'entreprise se base
sur un cadre de référence constitué par un ensemble de normes établies par l'ordre des experts
comptables et qui permettent de cadrer le travail tant dans son déroulement que dans la rédaction du
rapport du commissariat aux comptes.
La pratique distingue entre les normes de la certification et celles concernant les vérifications
spécifiques.
2-2. Normes de la certification :
Les normes de travail relatives à la certification couvrent les principales étapes de la mission
d’audit du commissaire aux comptes et se présentent de la manière suivante :
- Définition de la stratégie de révision et plan de mission
Le commissaire aux comptes doit avoir une connaissance globale de l’entreprise lui permettant
d’orienter sa mission et d’appréhender les domaines et les systèmes significatifs.
Cette approche a pour objectif d’identifier les risques pouvant avoir une incidence significative
sur les comptes et conditionne ainsi la programmation initiale des contrôles et la planification
ultérieure de la mission qui conduisent à :
Déterminer la nature et l’étendue des contrôles, eu égard au seuil de signification,
Organiser l’exécution de la mission afin d’atteindre l’objectif de certification de la façon la
plus rationnelle possible, avec le maximum d’efficacité et en respectant les délais prescrits.
- Evaluation du contrôle interne
A partir des orientations données par le programme général de travail ou plan de mission, le
commissaire aux comptes effectue une étude et une évaluation des systèmes qu’il a jugé significatifs
en vue d’identifier, d’une part les contrôles internes sur lesquels il souhaite s’appuyer, et d’autre part
les risques d’erreurs dans le traitement des données afin d’en déduire un programme de contrôle des
comptes adapté.
- Obtention des éléments probants
Le commissaire aux comptes obtient tout au long de sa mission les éléments probants suffisants
et appropriés pour fonder l’assurance raisonnable lui permettant de délivrer sa certification.
A cet effet, il dispose de diverses techniques de contrôle, notamment les contrôles sur pièces et
de vraisemblance, l’observation physique, la confirmation directe, l’examen analytique.
Il indique dans ses dossiers les raisons des choix qu’il a effectué. Il lui appartient de déterminer
les conditions dans lesquelles il met en œuvre ces techniques ainsi que l’étendue de leur application.
- Délégation et supervision
La certification constitue un engagement personnel du commissaire aux comptes. Cependant,
l’audit est généralement un travail d’équipe et le commissaire peut se faire assister ou représenter par
des collaborateurs ou des experts indépendants. Le commissaire aux comptes ne peut déléguer tous
ses travaux et exerce un contrôle approprié des travaux qu’il a délégué de façon à s’assurer que
l’exécution des programmes de travail a permis d’atteindre les objectifs fixés.
- Tenue des dossiers de travail
Des dossiers de travail sont tenus afin de documenter les contrôles effectués et d’étayer les
conclusions du commissaire aux comptes. Ces dossiers permettent par ailleurs de mieux organiser et
maîtriser la mission et d’apporter les preuves des diligences accomplies.
- Utilisation des travaux des auditeurs internes
Pour déterminer si et dans quelles conditions il peut prendre en considération les travaux
réalisés par les auditeurs internes, le commissaire aux comptes :
- Apprécie la fonction d’audit interne dans l’entreprise ;
- S’assure par des contrôles appropriés de l’adéquation de leurs travaux et de leurs conclusions
avec les objectifs de sa mission ;
- Et conserve une documentation suffisante de leurs travaux.
- Utilisation des travaux de l’expert comptable
Le commissaire aux comptes prend contact avec l’expert comptable pour s’informer des
travaux que ce dernier a effectué. Il apprécie dans quelle mesure ceux-ci peuvent servir les objectifs
de sa mission et en conséquence être pris en considération.
- Coordination des travaux entre co-commissaires aux comptes
Les co-commissaires, étant chacun responsable de la certification des états de synthèse, se
concertent afin de planifier en commun la mission, s’informent mutuellement de leurs travaux et
confrontent leurs conclusions notamment par l’examen réciproque de leurs dossiers de travail.
- Application des normes de travail aux petites entreprises
Les objectifs du commissaire aux comptes sont indépendants des caractéristiques des
entreprises et notamment de leur taille. Les normes ont un caractère général qui permet au
commissaire aux comptes d’atteindre ses objectifs quel que soit le contexte dans lequel il exerce sa
mission. Il applique donc les mêmes normes quelle que soit la taille de l’entreprise.
Par contre, il adapte son approche, sa démarche et le choix de ses techniques pour tenir compte
des particularités de la petite entreprise pour laquelle il doit veiller, d’une part à prendre en compte
les travaux effectués par d’autres intervenants extérieurs, notamment l’expert-comptable, d’autre part
à limiter les contraintes imposées au regard de la capacité organisationnelle de l’entreprise.
2-3. Normes des vérifications spécifiques :
A côté de la mission générale, le commissaire aux comptes doit satisfaire de par la loi à des
obligations de vérifications spécifiques et selon le cas à des obligations d’informations spécifiques,
ces obligations sont strictement délimitées par les dispositions légales.
Les obligations de contrôles et d’informations spécifiques prévues par la loi sont les suivantes :
. Conventions réglementées (Art 58,59, 61 et 97)
. Actions de garantie (Art 47 et 85)
. Egalité entre actionnaires (Art 166 alinéa 2)
. Rapport de gestion (Art 166 alinéa 1)
. Documents adressés aux actionnaires (Art 166 alinéa 1)
. Acquisition d’une filiale, prise de participation et de contrôle (Art 172)
La mise en place de ces vérifications spécifiques est soumise au respect de strictes normes que
nous allons présenter de manière telles qu'elles sont formulées par les textes législatifs et les
organisations professionnelles avant de traiter de leurs implications sur le travail du commissaire aux
comptes dans la partie concernant la démarche et les techniques d'audit.
- Conventions réglementées
Le commissaire aux comptes, en application des articles 58 et 97 de la loi 17-95, présente sur
les conventions réglementées un rapport spécial destiné à informer les actionnaires ou les associés
appelés à les approuver.
Le commissaire aux comptes n’a pas l’obligation de rechercher les conventions ; il examine
celles dont il a eu connaissance, c’est-à-dire dont il a été avisé ou qu’il a découvert à l’occasion de
ses contrôles habituels.
- Actions de garantie
Le commissaire aux comptes, en application de l’article 47 (ou 85), veille à l’observation des
dispositions légales concernant les actions dont les administrateurs ou membres du conseil de
surveillance doivent être propriétaires et mentionne toute violation dans son rapport à l’assemblée
générale annuelle.
- Egalité entre actionnaires : Le commissaire aux comptes, en application de l’article 166, alinéa 2
s’assure du respect de l’égalité entre les actionnaires.
- Rapport de gestion
Le commissaire aux comptes, en application de l’article 166 alinéa 1 vérifie la sincérité et la
concordance avec les états de synthèse des informations données dans le rapport de gestion du
conseil d’administration ou du directoire, sur la situation financière, le patrimoine et le résultat. Il
indique les conclusions de ses vérifications dans son rapport à l’assemblée générale.
- Documents adressés aux actionnaires
Les documents financiers de l'entreprise ne sont mis à la disposition des actionnaires qu'après
que le commissaire aux comptes ait statué sur la régularité et la sincérité de ces documents dans un
rapport mis à la disposition des actionnaires au moins 15 jours avant la tenue de l'assemblée générale
ordinaire.
- Acquisition d’une filiale, prise de participation et de contrôle
Si au cours de l’exercice, la société a acquis une filiale, pris le contrôle d’une autre société ou
pris une participation dans une autre société, le commissaire aux comptes, en application de l’article
172, alinéa 2, en fait mention dans son rapport adressé à l’assemblée générale.
L'application de ces normes de travail tant concernant la démarche générale d'audit que les
vérifications spécifiques donne lieu à la détection par le commissaire aux comptes des irrégularités,
fautes ou fraudes qu'il a l'obligation de communiquer à l'assemblée générale auquel il prend partie
conformément à la réglementation en vigueur notamment l'article 180 de la loi 17-95.
2-4. Communication des irrégularités à l'assemblée générale :
L’obligation faite aux commissaires aux comptes de révéler les irrégularités, inexactitudes et
infractions à l'assemblée générale est tellement importante qu'elle les exempte de leur responsabilité
civile à l'égard des infractions commises par les administrateurs ou les membres du directoire ou du
conseil de surveillance sauf, si, en ayant eu connaissance lors de l’exécution de leur mission, ils ne
les ont pas révélées dans leur rapport à l’assemblée générale.
Les irrégularités, inexactitudes et infractions peuvent être définies comme suit :
Irrégularité :
Il s’agit de toute action ou omission qui viole la loi applicable aux sociétés anonymes, les
principes et usages comptables, les dispositions des statuts, les résolutions de l’assemblée générale ou
les décisions du conseil d’administration.
Inexactitude :
L'inexactitude est la traduction comptable ou juridique d’un fait, non conforme à la réalité tels
que les erreurs de calcul, d’écriture ou inexactitude dans les informations données par le conseil.
Infraction :
L'infraction est définie généralement comme étant la violation d’une loi. Elle est constituée par
la réunion de trois éléments : un élément légal, un élément matériel et un élément moral.
En vertu de l’article 169, le commissaire aux comptes doit révéler aux dirigeants les
irrégularités et inexactitudes rencontrées lors de l’exécution de sa mission. Il doit également les
révéler à l’assemblée lorsqu’elles découlent des faits ayant une incidence significative sur le résultat,
la situation financière et patrimoniale de l’entreprise.
La révélation à l'assemblée générale des faits délictueux constatés prend la forme
d'observation(s) formulée(s) par le commissaire aux comptes dans son rapport.
Il s'avère clairement que l'audit est un métier à part entière et, comme tel, il obéit à des règles
très précises. Celles-ci ont été forgées par les professionnels qui les ont progressivement élaborées,
après avoir été confrontés à la pratique. Elles sont décrites par les diverses normes professionnelles
régissant les auditeurs.
La connaissance de l'éthique du métier et de ces normes de travail est un préalable
indispensable à la réalisation à bien des travaux du commissariat aux comptes et à la conduite d'une
démarche qui représente l'essence du métier du commissaire aux comptes.
IV- Le commissariat aux comptes : Démarche générale, méthodes et techniques :
1- Présentation d'ensemble :
Hormis la diversité des missions qui peuvent être confiées à un auditeur, une méthodologie
commune semble avoir former le consensus et elle a permis en conséquence l'élaboration des normes
de travail. Cependant, tout travail d'audit doit donner lieu à une réflexion et à une approche
préliminaire qui conduiront à définir l'organisation de la mission d'audit, en prévoyant les tâches à
effectuer et leur répartition optimale dans le temps.
La démarche générale définira à partir de la nature des risques, le poids relatif des étapes de la
méthode et la complexité des outils nécessaires à la mise en œuvre des contrôles.
La démarche d'audit est donc une démarche spécifique et itérative, spécifique dans le sens
qu'elle nécessite une connaissance minimale de l'entreprise à auditer et une adaptation des techniques
aux particularités de cette dernière, et itérative dans la mesure où elle sera précisée et complétée au
fur et à mesure que seront obtenues les conclusions des premiers travaux.
Le schéma général d'une mission de commissariat aux comptes peut se schématiser par
l'organigramme de la page suivante.
2- Acceptation de la mission :
L'acceptation de la mission ne représente pas ; à première vue ; en elle-même une étape de la
démarche d'audit puisqu'il s'agit d'une décision prise par le commissaire aux comptes quant au sujet
de l'acceptation ou non de la réalisation d'un travail qui lui est offert. Cependant, les travaux
auxquelles le commissaire aux comptes sera incité à effectuer avant de statuer sur le sujet
conditionnent dans une large mesure les étapes de la démarche et les conditions de déroulement de la
mission.
Prise de connaissance
Intervention intérimaire
Appréciation Préparation
du contrôle interne des travaux finaux
Date de
Inventaire physique clôture de
l'exercice
Examen Date de
disponibilité
des comptes annuels des comptes
annuels
Emission du rapport de
commissariat aux comptes
Minimum obligatoire :
15 jours
Le risque de non détection d'erreurs significatives ne peut donc en aucun cas être écarté et on
ne peut prétendre au mieux qu'à un risque faible de non détection exprimé par le commissaire aux
comptes.
Ce dernier ; en vertu de son obligation de moyen ; ne peut être obligé que de mettre en œuvre
son professionnalisme et sa compétence pour exprimer une opinion sur les comptes avec un niveau
d'assurance plus au moins élevé en considération des preuves et des convictions qu'il a pu se forger à
travers les contrôles qu'il a effectué en collaboration avec son équipe.
L’existence de risques généraux peut conduire le commissaire aux comptes, soit à renforcer
globalement son programme de travail, soit à aborder la mission dans un état d’esprit différent, ce qui
aura un effet au second degré sur l’orientation des travaux de contrôle. En effet, la connaissance de
l'entreprise permettrait au commissaire aux comptes d'orienter sa mission et d'appréhender les
domaines et les systèmes significatifs.
3.2. Identification des domaines et des systèmes significatifs :
L’identification des domaines et des systèmes significatifs nécessite au préalable la
détermination du seuil de signification.
Le seuil de signification est la mesure que peut faire le commissaire aux comptes du montant à
partir duquel une erreur, une inexactitude ou une omission peut affecter la régularité et la sincérité
des états de synthèse ainsi que l’image fidèle du résultat de l’exercice, de la situation financière et du
patrimoine de la société. C’est donc l’appréciation que peut faire le commissaire aux comptes des
besoins des utilisateurs des états de synthèse.
Pour déterminer le seuil de signification, plusieurs éléments de référence peuvent être utilisés ;
les éléments de référence les plus communément admis sont les capitaux propres, le résultat net, le
résultat courant ou encore un ou plusieurs postes ou informations des états de synthèse (chiffre
d’affaires...).
A côté de ces éléments significatifs, le commissaire aux comptes dispose d'un large champ de
manœuvre pour apprécier certaines circonstances particulières qu'il peut prendre en compte lors de la
fixation d’un seuil de signification, notamment :
- l’existence d’exigences contractuelles, légales ou statutaires particulières ;
- la variation importante d’une année sur l’autre des résultats ou de certains postes ; à ce
niveau, le commissaire aux comptes peut avoir recours dès cette phase de la mission à la revue
analytique qui sera traitée dans un stade plus avancé de cette présentation comme technique d'audit ;
Les domaines significatifs peuvent être classés en deux catégories :
- les comptes significatifs, c’est-à-dire ceux qui peuvent par leur valeur et/ou leur nature receler
des erreurs significatives ;
- le respect des obligations légales que le commissaire aux comptes doit vérifier, c’est-à-dire les
vérifications spécifiques auxquelles il doit procéder.
Pour déceler de manière efficiente les comptes représentant des risques significatifs d'erreurs, le
commissaire aux comptes doit vérifier les systèmes comptables qui assurent la saisie et le traitement
des différentes données dont la résultante est l’établissement des états de synthèse. Ces systèmes
peuvent être manuels ou informatisés.
Le commissaire aux comptes doit identifier les systèmes comptables qui traitent des données
ayant une incidence significative sur les états de synthèse.
L’identification des systèmes comptables significatifs lui permet de décider ceux qui doivent
faire l’objet d’une évaluation du contrôle interne ou d’un programme de contrôle spécifique, de
planifier l’exécution des travaux et, si nécessaire, l’intervention de spécialistes lorsque les traitements
sont informatisés.
3.3 Rédaction d'un programme général de travail (ou plan de mission) :
La prise de connaissance de l'entreprise et l'identification de ses cycles principaux donne au
commissaire aux comptes l'ensemble des informations nécessaires pour apprécier le volume de
travail qu'il aura à effectuer, c'est ainsi que la planification de sa mission l'amène à considérer :
- le choix des collaborateurs en fonction de leur expérience et de leur connaissance du secteur
d'activité de l'entreprise ;
- la répartition des travaux dans le temps, dans l'espace et avec le co-commissaire ;
- l'utilisation possible des travaux de l'expert-comptable, des auditeurs internes ;
- la coordination avec les commissaires aux comptes des filiales ou de la maison-mère ;
- l'appel à des spécialistes pour étudier par exemple des applications informatiques ou dans tout
autre domaine : juridique, fiscal, technique ;
- les dates des conseils et des assemblées et les délais d'émission des rapports.
Sur la base des informations collectées, le commissaire aux comptes sera en mesure d'établir le
budget de ses honoraires, en heures et en dirhams. Son estimation des heures nécessaires pour
l’accomplissement de sa mission pourra être modifiée ultérieurement si, à la suite de son examen des
systèmes comptables significatifs, il conclut que les risques d'erreurs sont tels qu'il doit augmenter
l’étendue de ses contrôles.
L'ensemble des informations collectées pourra être regroupé dans un ''programme général de
travail'', véritable plan de mission, dont les principales rubriques peuvent être de manière concise les
suivantes :
- Présentation de l'entreprise ;
- Organisation et politique comptables ;
- Zones de risques ;
l'inventaire physique, le commissaire aux comptes est en mesure de procéder au contrôle des comptes
annuels sur lesquels porte son rapport de certification en définissant avec précision un programme de
travail adapté.
Ce programme de contrôle se déroule quand l'entreprise est en mesure de fournir des états
financiers ou des balances comptables suffisamment proches des comptes définitifs.
Selon la loi, les états de synthèse sont tenus à la disposition du commissaire aux comptes
soixante jours au moins avant l'avis de convocation de l'assemblée générale. Toutefois, le
commissaire aux comptes se fera, remettre, chaque fois que cela sera possible, les projets des états de
synthèse afin de commencer son examen le plus rapidement possible avant la réunion du conseil
d'administration ou du directoire qui arrête les comptes.
D'une façon précise, le contrôle des comptes vise à vérifier d'une part, la présentation des
écritures comptables et des états de synthèse conformément aux prescriptions du code général de
normalisation comptable, et d'autre part, la véracité de la traduction comptable des événements qu'a
connu l'activité de l'entreprise au cours de l'exercice.
Le commissaire aux comptes procède dans sa démarche à un examen des états de synthèse
avant de recourir à un examen de détail des comptes qui fait appel aux diverses techniques d'audit.
5.1. Examen des états de synthèse :
L'examen des états de synthèse vise, d'une part la certification de la régularité et de la sincérité
des états de synthèse, de l'image fidèle qu'ils donnent du résultat de l'exercice, de la situation
financière et du patrimoine de la société, d'autre part la vérification de la sincérité et de la cohérence
avec les états de synthèse des informations d'ordre financier contenues dans les documents qui
doivent être mis à la disposition des actionnaires à l'occasion de l'assemblée générale.
L'examen d'ensemble des états de synthèse a pour objet de vérifier :
- Que le bilan, le compte de produits et charges, l'état des soldes de gestion, le tableau de
financement et l'état des informations complémentaires :
. Sont cohérents, compte tenu de la connaissance générale de l'entreprise, de son secteur
d'activité et du contexte économique,
. Concordent avec les données de la comptabilité,
. Sont présentés selon les principes comptables et la réglementation en vigueur,
. Tiennent compte des événements postérieurs à la date de clôture.
- Que toute l'information nécessaire est présentée de façon à ce que l'utilisateur des comptes
annuels ne puisse être trompé.
Le commissaire aux comptes pourra recourir notamment dans cette étape à la revue analytique
qui sera traité dans ce qui suit.
Le rôle essentiel du commissaire aux comptes étant d’observer la façon dont l’entreprise
procède au recensement des existants, il devra se tenir informé de la date ou des dates retenues par
l’entreprise pour effectuer son inventaire.
Le commissaire aux comptes devra également s'assurer ; en plus de l'existence des
marchandises ; de leur qualité et du respect du principe de séparation des exercices pour des
mouvements de stocks survenus à des dates proches de celle de la clôture de l'exercice. De même, le
commissaire peut se faire assister par des experts lorsque les substances stockées présentent des
caractéristiques techniques dont l'ignorance pourra conduire à des conclusions erronées à propos de
l'existence des irrégularités dans la tenue des stocks et notamment la valorisation de la provision pour
dépréciation des stocks.
Après avoir assisté à l'inventaire physique, l'auditeur rédige une note de conclusion sur la
fiabilité de l'inventaire. Il n'est pas exclu ; enfin ; qu'un inventaire physique, jugée insuffisamment
fiable, doive être renouvelé pour que l'auditeur accepte de certifier les quantités en stock.
5.2.2. la confirmation directe :
La confirmation par des tiers figure parmi les outils obligatoires, efficaces, rapides et
extrêmement probants utilisés par les commissaires aux comptes. Elle consiste à obtenir directement
auprès des tiers en relation avec l'entreprise, la confirmation du solde de leurs comptes qui
fonctionnent en réciprocité avec ceux de l'entreprise. cette technique est également appelée
"circularisation des comptes".
Ele est surtout appliquée aux comptes de clients et fournisseurs, mais elle peut également être
utilisée pour les comptes financiers( banques,emprunts) et pour les engagements hors bilan
(hypothèques, granties données, engagements de retraite...)
La confirmation présente plusieurs procédés de réalisation. En effet, chaque poste de bilan,
susceptible d'être audité par la technique de la confirmation directe, fait appel à une nature de
confirmation spécifique, répondant à un objectif précis. C'est ainsi qu'on peut distinguer les deux
grandes catégories de confirmations suivantes :
- Ouverte ou aveugle : le commissaire aux comptes demande au tiers de lui indiquer le solde du
compte de l'entreprise dans ses livres, ce procédé s'apprête bien à être appliqué pour confirmer le
solde des comptes des créanciers de l'entreprise notamment les fournisseurs, notaires ou les comptes
banques de l'entreprise ;
- Fermée : le réviseur indique le montant du compte du tiers et lui demande de confirmer ce
solde. Cette confirmation doit être accompagnée d'un détail de compte pour être efficace et elle peut
être positive ou négative.
Positive : Le tiers est incité à répondre quelque soit son attitude à l'égard du relevé
adressé par l'entreprise.
Négative : Le tiers n'est appelé à répondre dans ce cas que s'il est en désaccord avec
les écritures de l'entreprise.
L’efficacité de la technique de confirmation directe est subordonnée au respect de certaines
règles pratiques concernant :
- la sélection des comptes à confirmer ;
- la présentation, le contrôle et l’expédition des demandes ;
- l’exploitation des réponses ;
- le traitement des demandes sans réponses.
A- La sélection des comptes à confirmer :
La confirmation peut être exhaustive dans certains cas (banques, contrôle des engagements, par
exemple). Mais, le plus souvent, le commissaire aux comptes fera appel aux techniques de sondages
pour déterminer le nombre de tiers à circulariser et la manière de les choisir.
Les critères de sélection varient en fonction de la nature de la confirmation demandée et visent
dans tous les cas à vérifier l'absence de risques significatifs d'erreurs. C'est ainsi que le commissaire
aux comptes sélectionnera par exemple les fournisseurs ayant les échanges les plus significatifs avec
l'entreprise auditée puisque ces derniers présentent un plus grand risque de non-exhaustivité des
enregistrements de la par de l'entreprise auditée de ses dettes.
Les sélections doivent également être faites selon des critères conduisant à identifier et
expliquer les anomalies possibles. Ainsi, les fournisseurs ayant un solde débiteur important ou les
clients ayant un solde créditeur significatif sont circularisés.
B- la présentation, le contrôle et l’expédition des demandes :
La demande de confirmation est établie par l'entreprise auditée seule habilitée à le faire ; elle
mentionne les faits que la demande est établit suite à la demande du commissaire aux comptes et que
la réponse doit être directement envoyée à l'auditeur. Pour être opérationnelle, une lettre timbrée à
l'adresse de l'auditeur doit être jointe à la demande de confirmation.
C- l’exploitation des réponses et le traitement des demandes sans réponses :
A la réception des réponses, le commissaire aux comptes doit les séparer en réponses
conformes et réponses non conformes. Ce rapprochement est, le plus généralement, effectué par les
équipes comptables de la société auditée. Le rôle de l'auditeur se limitant à contrôler la cohérence des
rapprochements, de vérifier certains montants par sondages et d'expliquer les écarts non justifiés, le
cas échéant.
Comme la circularisation n'atteigne jamais un taux de réponse de 100%, l'auditeur doit recourir
à une méthode alternative pour traiter les non-réponses, celle-ci varie en fonction de la nature du
poste en question et peut consister à un contrôle des documents que ça soient internes à l'entreprise
ou émanant de tiers.
Les ratios utilisés sont construits de manière à pouvoir mettre en évidence les variations
erratiques de certains postes des documents financiers; il ne faut pas les assimiler à des indicateurs
utilisés en gestion financière.
Des variations brutales de données ou des ratios très éloignés des normes sont des indicateurs
d'éventuelles erreurs commises durant l'exercice. Tout écart significatif devra faire l'objet d'une étude
particulière et d'explications appropriées de la part de l'entreprise. Ces explications seront vérifiées en
les recoupant avec les autres informations dont dispose le commissaire aux comptes qui pourra
décider, si elles s'avèrent insuffisantes, de les compléter en recherchant d'autres justifications.
L’examen analytique fournit des éléments probants quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la
validité des données générées par le système comptable. Toutefois, l’auditeur doit apprécier le risque
que l’examen analytique auquel il a procédé ne mette pas en évidence des anomalies significatives.
La recherche des causes des aberrations se fera à la fois à partir des documents comptables et
par des entretiens avec les responsables des opérations traitées.
5.2.7. Informations orales :
Les informations orales ne présentent aucune force probante justifiant l'opinion que le
commissaire aux comptes exprimera à propos des comptes annuels. C'est ainsi que l'auditeur ne fera
recours à cette source de données que dans le but de s'informer sur des particularités de l'entreprise
ou lorsqu'il a eu des hésitations quant à l'interprétation de certains documents.
Cependant, l'information orale peut avoir une place primordiale lors de la prise de connaissance
de l'entreprise en absence de procédures écrites formalisant le travail du personnel de l'entreprise.
L'ensemble des travaux effectués par le commissaire aux comptes vise à statuer sur les comptes
annuels eu regard des notions de régularité, de sincérité et d'image fidèle qu'il convient maintenant
d'évoquer.
6- Les notions de régularité, sincérité et image fidèle :
Le commissariat aux comptes vise à exprimer une opinion sur la qualité des principales
informations financières fournies. Cette qualité s'apprécie par rapport à des critères précis. En matière
d'information financière, les critères minimaux retenus, et auxquels il est fait référence dans les
rapports d'expression d'opinion des commissaires aux comptes, sont la régularité et la sincérité d'où
découle la fidélité de l'image donnée. Ces notions méritent d'être précisées. Elles doivent aussi être
complétées par la notion d'exactitude et celles d'utilité et d'efficacité qui se réfèrent à l'audit
comptable et financier dans son essence.
6.1. La régularité :
La régularité signifie La conformité des comptes aux règles comptables et lois en vigueur par
rapport auxquelles elle s'apprécie.
de travail relatifs au contrôle d'un exercice déterminé et des dossiers permanents, qui centralisent des
informations sur l'entreprise ayant un caractère relativement pérenne.
7.1. Les dossiers permanents :
La tenue des dossiers permanents est destinée à laisser à la disposition du commissaire aux
comptes et à mettre à jour toutes les informations historiques nécessaires à la connaissance de
l'organisation, de la structure et des activités de la société et de leur évolution dans le temps.
Ces dossiers comprennent généralement des informations relatives aux principaux sujets
suivants :
Présentation générale de l'entreprise ;
Informations d'ordre juridique et social ;
Informations relatives à l'environnement ;
Informations comptables et fiscales ;
Contrôle interne : Ces informations concernent la description des systèmes de l'entreprise
(manuel de procédures, diagrammes de circulation), les tests pratiqués par le commissaire aux
comptes et les conclusions qu'il a pu tirer sur l'organisation de l'entreprise.
Le contenu de ce dossier devra être actualisé et complété au moins une fois par an, dans le
cadre d'une mission de longue durée.
7.2. Les dossiers de contrôle annuel :
Les dossiers de contrôle annuel permettent de :
Comprendre quelle a été la démarche de l'auditeur, depuis la prise de connaissance jusqu'à
l'opinion finale émise, en passant par un certain nombre d'étapes intermédiaires : opinion sur la
qualité du contrôle interne, programme de travail, liste des corrections et reclassements
éventuellement demandés sur les premiers comptes présentés et suivi de leur prise en compte dans la
présentation des comptes définitifs ;
Voir de manière détaillée les vérifications menées par l'équipe d'audit lui permettant de
formuler ses conclusions.
Compte tenu de ce double objectif, les dossiers de contrôle annuels se décomposent ; de
manière habituelle ; en deux grandes parties regroupant les données générales de l'entreprise et celles
relatives aux détails des comptes.
La démarche de l'auditeur doit donc se retrouver dans l'organisation de ses papiers de travail
dont la standardisation en terme de présentation et d'organisation des dossiers n'empêche néanmoins
pas des différences dans les modalités d'organisation entre les cabinets.
La démarche du commissariat aux comptes consiste à aller du général au particulier, pour
définir les contrôles nécessaires et les réaliser, puis à remonter du particulier au général pour aboutir
à une opinion globale sur la qualité des états financiers.
Le commissaire aux comptes ne peut s'empêcher tout au long de sa mission de recourir aux
techniques de sondage.
8- La mise en œuvre des techniques de sondage :
En raison de l'impossibilité matérielle de vérifier l'exhaustivité des opérations, le commissaire
aux comptes met en œuvre tous les moyens qui lui permettent d'acquérir une assurance raisonnable,
c'est ainsi que le sondage a une place primordiale dans son travail. Le sondage consiste à appliquer
une procédure de contrôle à une partie limitée d'un ensemble d'éléments. Il est un outil constamment
utilisé dans la démarche du commissaire aux comptes aussi bien dans l'évaluation du contrôle interne
que dans le contrôle des comptes.
Le commissaire aux comptes étant appelé souvent à procéder par sondages (statistiques ou
non), il lui appartient de s’assurer de la cohérence et la représentativité de l’échantillon permettant
d’aboutir à des conclusions probantes ; comme il lui appartient d’apprécier le risque et la marge
d’erreur qui n'affectera pas la qualité des comptes de l'entreprise.
Notre objectif n'étant pas celui d'approfondir les techniques statistiques de sondage, c'est dans
cette perspective que nous nous limitons à avancer que le sondage pour un commissaire aux comptes
passe par les principales étapes suivantes :
- Définition de l'objectif à savoir l'obtention d'une assurance raisonnable ;
- Définition de la population.
- Choix de la technique : Le commissaire aux comptes a à choisir entre le sondage d'estimation
et celui de détection.
- Détermination de la taille de l'échantillon.
- Sélection de l'échantillon.
- Etude de l'échantillon : Elle diffère selon que l'utilisation du sondage intervient lors de la
phase du contrôle interne ou lors du contrôle des comptes.
En effet, pour ce qui est de la phase du contrôle interne, le travail du commissaire aux comptes
ira dans le sens de l'exploitation de la documentation relative aux cycles qu'il a choisi de contrôler en
profondeur alors qu'en ce qui concerne le contrôle des comptes ; le recours sera accentué aux
caractéristiques statistiques et de chiffrage tels que l'analyse par la moyenne, les écarts ou le quotient.
- Evaluation des résultats et conclusion de la technique :
La réalisation des travaux de sondage pourra mener le commissaire aux comptes soit à trouver
le résultat du sondage satisfaisant soit à le trouver non satisfaisant. Dans ce dernier cas, le
commissaire aux comptes devra augmenter la taille de l'échantillon ou émettre une réserve sur le
poste contrôlé.
Il reste à signaler finalement que l'utilisation de la technique de sondage se trouve facilité par le
recours de plus en plus élargi des commissaires aux comptes aux outils informatiques.
Le contrôle effectué sur les comptes se trouve au centre de la mission du commissariat aux
comptes, les dispositions légales obligent toutefois le commissaire aux comptes à effectuer certains
vérifications spécifiques ; déjà annoncées ; qu'il convient de développer.
9- Vérifications spécifiques :
A ce niveau, nous allons essayer de présenter de façon brève et concise les vérifications que
le commissaire aux comptes doit réaliser en plus de la certification des comptes annuels.
9.1. Les conventions réglementées :
La procédure des conventions réglementées répond à une double nécessité :
- Assurer la transparence des opérations sociales effectuées directement ou indirectement
avec les personnes dirigeantes de la société, en informant les associés, et notamment les minoritaires,
de certaines opérations conclues entre la société et les dirigeants ou toute autre personne, dès lors que
les dirigeants y sont même indirectement intéressés ;
- Prévenir les éventuels abus des dirigeants qui, de par leur position dans la société, peuvent
conclure des opérations dans leur intérêt personnel, étant précisé que l’application stricte de la
procédure n’exclut pas la commission de délits.
Le commissaire aux comptes a une mission d’information en vertu de son obligation de
soumettre à l'assemblée générale un rapport sur l’utilité et le bien-fondé des conventions.
Les dispositions légales prévoient plusieurs cas de figure pour les conventions réglementées
qu'il ne convient pas ici de les détailler.
9.2. Actions détenues par les administrateurs ou membres du conseil de surveillance :
Il résulte de l’article 47 (ou 85) de la loi 17-95 que le commissaire aux comptes :
- Doit effectuer, dans le cadre de sa mission générale, un contrôle spécifique des dispositions
relatives aux actions dont les administrateurs ou membres du conseil de surveillance doivent être
propriétaires ;
- Doit signaler dans son rapport général toutes violations des dispositions légales qu’il aurait
constatées au cours de ses contrôles ;
- Engage sa responsabilité en cas d’inobservation des prescriptions relatives aux dites actions
qu’il n’aurait pas signalée.
Lorsque le commissaire aux comptes constate des irrégularités liées aux actions détenues par
les administrateurs ou membres du conseil de surveillance, il en informe le conseil d’administration
ou le conseil du surveillance dans le cadre de l’article 169 afin que celui-ci procède aux
régularisations qui s’imposent et Il en fait mention dans son rapport général.
Le rapport légal est destiné aux actionnaires de la société afin de les éclairer sur les comptes
présentés devant eux pour approbation, il représente également un élément d'information pour les
tiers de l'entreprise.
La forme de ce rapport est régie par des normes clairement définies permettant de préciser des
notions communes à l'ensemble des types de rapports généraux que peut émettre un auditeur que ça
soit légal ou contractuel.
1.2. Structure :
Le rapport général traduit, en peu de mots, l'opinion du commissaire aux comptes. Son contenu
a été défini par référence aux textes légaux, applicables aux sociétés commerciales. C'est ainsi
qu'après une introduction générale standardisée qui mentionne notamment que les comptes sur
lesquels le commissaire aux comptes va porter une opinion sont ceux arrêtés par l'organe compétent,
le texte de rapport est divisé en deux parties dans lesquels le commissaire aux comptes :
1) Déclare :
Soit certifier que les états de synthèse sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle
du résultat de l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la
fin de cet exercice ;
Soit assortir la certification de réserves ;
Soit refuser la certification des comptes.
Dans ces deux derniers cas, ils en précisent les motifs.
2) Fait état de leurs observations sur la sincérité et la concordance avec les états de synthèse, des
informations données dans le rapport de gestion de l'exercice et dans les documents adressés aux
actionnaires sur la situation financière de la société, ainsi que sur son patrimoine et ses résultats.
Il reste à souligner que le contenu du rapport légal dépendra de l'opinion donnée par le
commissaire aux comptes.
1.3. Choix de l'opinion :
La véritable difficulté du commissaire aux comptes réside dans le choix de l'opinion selon
l'importance relative des anomalies relevées ou des limitations qu'il aura connu dans l'exercice de sa
mission.
La décision finale du commissaire aux comptes sera tributaire de la classification qu'il effectue
des constatations relevées. Ces dernières peuvent être qualifiées par :
Irrégularité : Lorsqu'une violation des textes de lois, des réglements ou des statuts est
constatéé ;
Inexactitude : Il s'agit de la traduction comptable, ou la traduction d'un fait, non conforme à
la réalité ;
Infraction : Représente une irrégularité sanctionnée par des peines de police, des peines
professionnelles ou par des peines afflictives ou infamantes.
Lors de l'accomplissement de sa mission, le commissaire aux comptes peut retenir deux types
de constatations :
Désaccords : concernant l'application que fait l'entreprise des principes et usages comptables.
limitations : Que le commissaire aux comptes peut rencontrer dans la réalisation de ses
travaux notamment celles imposées par des événements extérieurs ou celles imposées par les
dirigeants et qui ; dans la pratique marocaine ; représentent un empêchement réel à la mission.
Le commissaire aux comptes peut écarter ces constatations de son rapport légal lorsqu'il
apprécie qu'elles ne sont pas de lien étroit avec la mission. Dans le cas contraire, il peut les formuler
sous l'une des trois types de formulations suivantes :
Réserves ou refus de certification : lorsque le commissaire aux comptes est en désaccord sur
les comptes présentés ou lorsque les limitions qu'a connu dans l'exercice de sa mission sont tellement
significatives qu'il ne peut s'empêcher d'émettre de réserves ou ; dans les cas les plus graves ; de
refuser de certifier.
Mentions : Elles sont émises lorsque la constatation décelée n'est pas de nature à
compromettre le caractère certifiable des comptes arrêtés, elles peuvent prendre la forme
d'observations lorsque le commissaire aux comptes veut attirer l'attention du lecteur sur l'importance
d'un élément en particulier.
Informations : En absence de toute irrégularité, inexactitude ou infraction, le rapport peut
comprendre des informations sur certaines événements particuliers qu'a connu l'entreprise au cours de
la période de contrôle.
Les modèles de rapports que les organisations professionnelles ont élaboré traitent de
l'ensemble des cas possibles. Il ne reste au commissaire aux comptes que vérifier que des événements
postérieurs à la clôture de l'exercice ne sont pas de nature à remettre en cause son opinion.
Afin de faciliter sa mission et d'expliquer tout événement survenu lors de son déroulement, le
commissaire aux comptes entretient des relations étroites avec les dirigeants de l'entreprise à propos
de la rédaction du rapport légal.
2- Communications aux dirigeants :
Le commissaire aux comptes peut, en cours d’année, faire une communication, au moment où
il juge utile, au conseil d’administration, aux dirigeants sociaux et aux responsables.
Cependant, et puisque la loi ordonne qu’il soit convoqué à la réunion du conseil
d’administration qui arrête les comptes de l’exercice écoulé (article 170), il est souhaitable que le
commissaire aux comptes y assiste, ou se fasse représenter, et effectue les communications aux
administrateurs que la loi lui impose au cours de cette réunion, et notamment, les communications sur
les comptes.
Une fois les comptes arrêtés par le conseil d’administration, et ses contrôles terminés, si le
commissaire aux comptes aboutit à la conclusion qu’il doit refuser sa certification ou ne la donner
qu’assortie de réserves importantes, il est souhaitable qu’il en informe le conseil d’administration.
C'est ainsi que la présence du commissaire aux comptes à la réunion du conseil
d’administration qui arrête les comptes n’implique de sa part, en aucun cas, approbation de ces
comptes.
Le commissaire aux comptes ne peut s’abstenir de signaler des irrégularités à l’assemblée dans
son rapport général, au prétexte que les dirigeants ont été dûment avertis. Une telle pratique, loin
d’alléger la responsabilité éventuelle du commissaire aux comptes, ne pourrait que l’aggraver.
Si, à la relation bipartite commissaire aux comptes /assemblée, est substituée une relation
tripartite impliquant les dirigeants sociaux, il n’en résulte pas qu’une quelconque modification puisse
être apportée aux principes qui gouvernent l’exercice de la mission ; le commissaire aux comptes
n’est pris dans aucun lien de subordination vis-à-vis des dirigeants ; son indépendance reste pleine et
entière ; les dispositions de la loi sont, à cet égard, sans ambiguïté aucune.
Si le rapport de certification représente une obligation légale, il ne constitue toutefois qu'un
écrit minimal qui ne reflète pas vraiment la valeur ajoutée apportée par le commissaire aux comptes.
Cette dernière se trouve davantage reflétée dans les rapports longs, présentant des
recommandations et des demandes de corrections sur les comptes à effectuer avant que ceux-ci ne
soient officiellement arrêtés.
3- Autres rapports :
Le commissaire aux comptes est amené à présenter à l'assemblée générale et aux
administrateurs d'autres rapports notamment les suivants :
Rapport spécial sur les conventions réglementées ;
Rapport sur les situations intermédiaires, dans ce cas, le rapport ne constitue pas une
certification.
Attestations et visas particuliers : Faits à la demande de l'autorité publique, d'une entité ou
personne privée, d'un organisme public, d'un organisme de prévention sociale, d'un établissement
bancaire ou d'une autorité publique étrangère.
VI- Responsabilités du commissaire aux comptes :
La prolifération des débats sur l'audit légal et l'ampleur médiatique donnée à certaines affaires
récentes de certains grands cabinets d'audit et les fraudes décelées dans de grandes multinationales
ont conduit à remettre en cause la responsabilité des commissaires aux comptes.
Si la responsabilité des commissaires aux comptes se trouve rarement invoquée, il n'est pas
néanmoins sans intérêt de s'interroger sur la nature et l'étendue de la responsabilité des auditeurs
légaux.
1- Nature des responsabilités du commissaire aux comptes :
En outre de la responsabilité civile qui pourra être parfois invoquée, le commissaire aux
comptes peut encourir une responsabilité pénale et faire l'objet d'une action disciplinaire déclenchée
par les organisations professionnelles auxquelles il adhère.
Cependant, La responsabilité du commissaire aux comptes ne peut être invoquée qu'à la double
condition qu'il ait commis une irrégularité dans l'exercice de sa mission et qu'un lien de causalité a pu
être démontré entre la faute commise et le préjudice subi.
2- Responsabilité civile :
La loi 17-95 édicte dans son article 180 : " Le ou les commissaires aux comptes sont
responsables, tant à l'égard de la société que des tiers, des conséquences dommageables des fautes et
négligences par eux commises dans l'exercice de leurs fonctions.
Ils ne sont pas civilement responsables des infractions commises par les administrateurs ou les
membres du directoire ou du conseil de surveillance sauf, si, en ayant eu connaissance lors de
l'exécution de leur mission, ils ne les ont pas révélées dans leur rapport à l'assemblée générale"
Les commissaires aux comptes ne sont tenus qu'à une obligation de moyens et leur faute doit
être établie par ceux qui veulent engager leur responsabilité.
3- Responsabilité pénale :
La responsabilité pénale du commissaire aux comptes est engagée dans les cas suivants :
Infraction relative aux incompatibilités : cas de l'acceptation ou de la poursuite de ses
fonctions dans le cas d'incompatibilités légales ou de la perception d'une rémunération de la société à
raison d'activités autres que celle du commissariat aux comptes ;
Informations mensongères données ou confirmées soit aux associés, soi aux tiers ;
Violation du secret professionnel sauf vis-à-vis des juridictions pénales, des juridictions
disciplinaires, de la cour des comptes, des organes de direction et de la société consolidante ;
Information mensongère en cas de suppression du droit de souscription ;
Non révélation de faits délictueux dans le cas où il en a réellement eu connaissance. Les cas
les plus fréquents concernent la non révélation de comptes annuels non établis, d'assemblée générale
non tenue ou de bilans falsifiés.
Usage illicite du titre de commissaire aux comptes.
4- La responsabilité disciplinaire :
Toute infraction aux lois, règlements et règles professionnelles, toute négligence grave, tout fait
contraire à la probité ou à l'honneur commis par un commissaire aux comptes, personne physique ou
société, même ne se rattachant pas à l'exercice de sa profession, constituent une faute disciplinaire
passible d'une peine disciplinaire.
Ces peines peuvent aller du simple avertissement jusqu'à la radiation de la liste des experts
comptables en passant par des sanctions moins graves telles que la suspension générale ou limitée de
ses fonctions pour une durée maximale de 5 ans.
5- La révélation des faits délictueux :
En vertu de l’article 169, le commissaire aux comptes doit révéler aux dirigeants les
irrégularités et inexactitudes rencontrées lors de l’exécution de sa mission. Il doit également les
révéler à l’assemblée lorsqu’elles découlent des faits ayant une incidence significative sur le résultat,
la situation financière et patrimoniale de l’entreprise.
Concernant les infractions commises par les dirigeants, le commissaire aux comptes reste
civilement et pénalement responsable, en vertu des articles 180 et 405, si en ayant eu connaissance il
ne les a pas révélées à l’assemblée.
Jusqu'à présent, nous avons traité la démarche du commissariat aux comptes sans s'intéresser
particulièrement à l'informatisation que connaît de plus en plus tant les travaux effectués par le
commissaire aux comptes que les entreprises auditées. En effet, la nature de la démarche dans un
milieu informatisé présente certaines caractéristiques qu'il convient d'évoquer.
VII- Le commissariat aux comptes dans un milieu informatisé :
L'informatique a conduit le commissaire aux comptes à adapter ses techniques de contrôle des
procédures. Il peut aussi utiliser la puissance de l'informatique de l'entreprise pour faciliter ses
travaux de contrôle.
En effet, l'existence, au sein de la société auditée, de données sur supports magnétiques permet
au commissaire aux comptes d'écrire lui-même ses propres programmes qu'il fera tourner sur les
fichiers de l'entreprise pour procéder à un ensemble de vérifications.
Nous allons distinguer à ce niveau deux aspects, l'audit des systèmes informatisés en tant que
tel et les outils informatiques utilisés aujourd'hui par le commissaire aux comptes.
1- L'audit des systèmes informatisés :
La question n'est pas nouvelle, mais ce qu'on doit souligner, c'est l'extension et la généralisation
de cette approche, et donc la nécessité pour les commissaires aux comptes d'investir dans la
constitution d'équipes d'auditeurs informaticiens.
Le fait qu'aujourd'hui la quasi-totalité des traitements comptables soient informatisés, pose le
problème des sécurités informatiques. Or les travaux de révision mettent souvent en évidence des
négligences importantes en matière de contrôle informatique. Quel est l'auditeur qui n'a pas rencontré
dans un système informatisé, et à sa grande surprise, des anomalies prouvant l'absence de contrôles
élémentaires ?
On peut citer, par exemple, des centralisations automatiques qui ne fonctionnent pas
correctement, des calculs faux, ou encore l'impossibilité d'identifier la personne à l'origine d'une
opération. Les contrôles ne sont pas nécessairement au cœur des préoccupations de l'informaticien.
Ses préoccupations premières visent à réaliser un système qui réponde au mieux aux besoins des
utilisateurs, mais aussi qui fonctionne sans trop de problèmes dans le cadre d'enveloppes budgétaires
parfois trop étroites.
De plus, l'informaticien n'a pas nécessairement une vision précise de l'impact des erreurs et
peut mettre en place des contrôles équivalents dans des domaines de sensibilité très différente.
Pour s'en tenir à l'essentiel, les principales étapes d'un audit des systèmes informatisés vont être
les suivantes : l'identification des applications (ou cycles) contribuant aux résultats financiers, la
compréhension de chaque application, l'identification des risques potentiels de l'application et des
contrôles (informatiques et manuels) qui devraient empêcher leur réalisation, l'évaluation de
l'environnement informatique dans lequel l'application est maintenue et exploitée, et le test de
contrôles.
Cette démarche sera une contribution importante à la mise en œuvre d'une approche par les
risques, car elle permettra de valider ou au contraire d'invalider le système de traitement de
production des données comptables.
La démarche de l'audit comptable et financier ne se trouve en aucun cas remise en cause, il
s'agit tout simplement de l'adapter aux particularités que requiert l'informatisation des systèmes de
l'entreprise.
2- Les outils informatiques :
Après avoir traité de l'audit de l'informatique, nous voulons maintenant évoquer l'audit avec
l'informatique.
Pour s'en tenir là aussi à l'essentiel, nous citerons trois applications qui sont désormais utilisées,
à des degrés différents, dans les cabinets de commissaires aux comptes :
- Les outils d'aide à l'échantillonnage statistique, tels la détermination de la taille des
échantillons, ou la sélection des éléments de l'échantillon.
- Les outils d'interrogation des fichiers qui permettent de travailler sur les fichiers
informatiques du client et de réaliser des contrôles plus rapides et plus exhaustifs. Nous évoquerons
quelques exemples d'applications : circulation, stratifications, calculs (dépréciation, amortissements),
vérifications (doublons, erreurs, anomalies, ancienneté...).
L'évolution technique d'outils exploités sur ordinateur central vers des outils exploités sur des
micro-ordinateurs puissants engendre d'une part des gains d'efficacité (suppression des tâches
manuelles) et, d'autre part, des gains de qualité (possibilité d'identifier des anomalies sur des
populations entières).
- Le système expert pour la préparation du plan d'approche et du plan de travail des missions
d'audit.
En conclusion, nous pouvons dire que nous avons vécu au cours des dix dernières années une
révolution informatique qui n'est pas achevée et qui conduit nécessairement à des investissements
importants. Ceci n'est pas sans conséquence sur les regroupements et les restructurations qui
marquent la profession du commissariat aux comptes depuis plusieurs années.
Mais l'efficacité, même renforcée grâce à l'informatique, perdrait une grande part de sa
justification si elle n'avait pas pour but véritable d'apporter un service utile à l'entreprise contrôlée.
Le commissariat aux comptes est une discipline qui appelle à des développements théoriques
très extensifs. Cependant, c'est la pratique de la profession qui nourrit cette dernière de normes
professionnelles et d'idées susceptibles d'assurer la constante amélioration de cette pratique.
Dans ce cadre, nous présentons dans la deuxième partie de ce travail un cas de commissariat
aux comptes effectué dans un établissement de crédit.
1- Le Bilan :
Le bilan est le document diffusé dans le public dans le rapport annuel aux actionnaires. Le
bilan d’une banque, à l’instar de celui de toute entreprise, est un état patrimonial des créances et
dettes de la firme à un moment donné du temps : il comprend un actif qui enregistre les avoirs et un
passif qui enregistre les dettes.
Les classes 1 à 3 du bilan enregistrent des opérations d’actif et de passif puisque certaines
d'entre eux présentent la particularité de pouvoir afficher un solde tant débiteur que créditeur ; la
classe 4 enregistre exclusivement des opérations de l’actif et la classe 5 exclusivement des opérations
du passif.
La présentation adoptée par le P.C.E.C. repose sur un classement des comptes effectué en
opérant des regroupements opérations effectuées en catégories homogènes.
On remarque qu'à l'inverse du plan comptable général, les postes de l'actif et du passif sont
respectivement classés par ordre de liquidité et d'exigibilité décroissantes, cette particularité
s'explique par la faible importance et la moindre exigibilité des éléments situés en bas du bilan.
La comptabilité bancaire consacre en outre une place importante au hors bilan, catégorie qui
se trouve négligée dans le P.C.G., nous proposons d'aborder successivement l'actif, le passif et le
hors-bilan.
1.1. L'actif du bilan :
L'actif d'un bilan de banque enregistre toutes les opérations qui ont donné naissance à un avoir
ou à une créance. Selon le cadre comptable, on peut regrouper les postes de l'actif en quatre classes :
• Les comptes de trésorerie et d'opérations avec les établissements de crédit et assimilés ;
• Les comptes d'opérations avec la clientèle ;
• Les comptes d'opérations sur titres et opérations diverses ;
• Les comptes de valeurs immobilisées.
1.1.1. Les comptes de trésorerie et d'opérations avec les établissements de
crédit et assimilés :
Ces comptes qui appartiennent à la classe 1 enregistrent cinq catégories d'opérations :
• Valeurs en caisse : Ce poste retrace les avoirs d'une banque sous forme de monnaie métallique et
fiduciaire et de monnaie scripturale détenue sue l'institut d'émission, le trésor public et les chèques
postaux y compris les avoirs extérieurs.
• Banques centrales, trésor public, service des chèques postaux : Cette rubrique comprend les dépôts
et prêts d'une banque auprès et d'autres intermédiaires financiers. Il est à signaler que c'est sous cette
rubrique qu'apparaissent les réserves obligatoires qui bien qu'indispensables sont des créances sur
Bank-Al-Maghrib.
• Valeurs reçues en pension : Ce poste recense les prises en pension ou achats de valeurs sur le
marché monétaire, il correspond à toutes les opérations de trésorerie qu'une banque excédentaire
effectue sur le marché monétaire.
• Opérations internes au réseau doté d'un organe central : englobe les opérations effectuées entre les
banques dans le cadre d'un réseau structuré notamment celui composé de la B.C.P. et des B.P.R.
• Opérations en instance, celles effectuées en compensation interbancaire et autres comptes de
provisions pour créances douteuses.
1.1.2. Les comptes d'opérations avec la clientèle :
Dans cette classe sont comptabilisées toutes les opérations avec la clientèle qui donnent
naissance à une créance. On distingue principalement les crédits à la clientèle et les comptes
ordinaires débiteurs de la clientèle. Par clientèle, il faut entendre tous les agents économiques qui ne
sont pas intermédiaires financiers, à savoir les entreprises et les particuliers.
• Les crédits à la clientèle sont ceux qui sont distribués sous forme d'escompte d'un effet commercial
ou sous forme d'un crédit de compte. Hormis la classification basée sur l'échéance des opérations de
crédit, le P.C.E.C. propose une présentation des comptes de crédit par nature des opérations financées
(crédits à la consommation, à l'équipement, hypothécaires, ... ).
• Comptes ordinaires débiteurs de la clientèle : Il s'agit de crédits consentis sous forme de facilités de
caisse ou de découverts.
Il est à noter que cette classe est d'une nature assez hétérogène du fait qu'elle englobe à côté des
opérations citées ci-dessus, des créances compromises de même que certaines créances immobilisées.
1.1.3. Les comptes d'opérations sur titres et opérations diverses :
Cette classe regroupe tout un ensemble d'opérations dont il est difficile de dire si elles relèvent
d'opérations avec la clientèle ou d'opérations de trésorerie ou encore qui ne se rapprochent d'aucune
de ces classes. Cet ensemble peut être regroupé dans les catégories suivantes :
• Les créances que la banque s'est constitué suite à la souscription de bons de trésor ou à l'occasion
d'émission de valeurs mobilières ou la gestion de ces valeurs.
• Les diverses créances acquises sur le personnel à l'occasion d'acomptes sur salaires ou sur l'Etat lors
du paiement des différents impôts et taxes. De même que certaines charges immobilisées dont
l'inscription dans les comptes de charges s'étale sur plusieurs exercices.
• Les comptes de régularisation et divers qui enregistrent des opérations donnant lieu à :
- Des charges payées d'avance et des produits à recevoir ;
- Des soldes subsistant après compensation des comptes de liaison entre le siège et les agences
situées à l'étranger ;
un moment donné un excédent de ses emplois sur ses ressources se porte emprunteuse sur le marché
monétaire. Ces emprunts ont comme support dans la plupart des cas des effets publics ou des effets
représentatifs de crédits antérieurement consentis.
1.2.2. Les comptes d'opérations avec la clientèle :
Dans cette classe sont enregistrées les opérations avec la clientèle qui donnent lieu à la collecte
de ressources sous forme de dépôts à vue et de dépôts d'épargne. au bilan, une distinction est
introduite selon la nature du dépôt sans préoccupation expresse de la nature du déposant, ce qui
explique la subdivision des comptes d'opérations avec la clientèle en trois postes :
• Comptes créditeurs de la clientèle : Ces comptes enregistrent les dépôts à vue et à terme de la
clientèle.
• Les comptes d'épargne à régime spécial : Sont des comptes dont les modalités d'ouverture, de
fonctionnement et de rémunération dépendent des prescriptions réglementaires spéciales. Au Maroc,
Les comptes d'épargne logement représentent les seuls comptes à régime spécial.
• Bons de caisse : Sont des titres émis par les banques et souscrits par la clientèle et sont d'une durée
minimale de 3 mois.
1.2.3. Les comptes d'opérations sur titres et opérations diverses :
Cette classe regroupe les opérations suivantes :
• Les opérations sur valeurs mobilières effectuées par la banque pour le compte de sa clientèle
donnent naissance à un certain nombre de dettes ainsi la souscription de valeurs qui ne sont pas
encore matériellement livrées.
• Les comptes de régularisation parfaitement symétriques dans leur objet à ceux de l'actif, de même
que les provisions et autres opérations constituant un ensemble assez hétérogène.
1.2.4. Les comptes de capitaux permanents :
Cette classe enregistre les ressources les moins exigibles d'une banque, collectées auprès de
tiers non plus dans le but d'effectuer une opération de dépôt mais dans le but de devenir actionnaire.
Elle comprend :
• Provisions pour risques et charges, dettes subordonnées, subventions, fonds publics affectés et
fonds spéciaux de garantie.
• Ecart de réévaluation qui enregistre le montant de la réévaluation de même que celui des provisions
réglementées, de même que le compte amortissements réglementés qui fait apparaître les
amortissements dérogatoires.
• Les comptes de réserve, le capital et le report à nouveau qui peut figurer ; selon son solde ; à l'actif
ou au passif du bilan
1.3. Le hors-bilan :
Le hors bilan est un ensemble de comptes annexés au bilan qui retrace les engagements futurs
ou virtuels d'une banque et qui n'apparaissent pas au bilan qui ne comptabilise que les créances et
dettes constatées. Dans ce cadre, les rubriques suivantes peuvent être distinguées :
• Cautions, avals, autres garanties en faveur des intermédiaires financiers : Cette rubrique enregistre
les engagements pris par une banque de se substituer à une autre intermédiaire financier si celui-ci
fait défaut ou de lui apporter son concours dans le cadre de ligne d'escompte ou de filets de sécurité.
• Cautions, avals, autres garanties reçues des intermédiaires financiers : Ce poste comptabilise des
opérations analogues aux précédentes mais effectuées en faveur de la banque dont le hors bilan est
établi.
• Ouverture de crédits confirmés en faveur de la clientèle : Il s'agit des montants non encore utilisés
de crédits qu'une banque s'est engagée irrévocablement à consentir à sa clientèle.
• Cautions, avals et obligations cautionnées en faveur de la clientèle : Ce sont les engagements par
signature donnés par une banque en faveur de sa clientèle : acceptations, avals, cautions
immobilières, douanières ou fiscales, obligations cautionnées.
• Autres engagements en faveur de la clientèle : Ce sont des engagements divers comme les
opérations sur devises au comptant ou à terme ou encore des engagements relatifs à des opérations de
crédit-bail ou de change ainsi que les opérations effectuées sur les options.
Telles sont les principales opérations recensées par les postes du bilan et du hors bilan, leur
incidence financière sur le résultat de la banque se trouve estimée dans le compte de produits et
charges qu'il convient d'étudier à présent.
2 - Le compte de produits et charges :
Le compte de produits et charges ; également soumis à l'assemblée des actionnaires ; enregistre
les flux de décaissement et d'encaissement se produisant au cours d'une année. Les charges sont
comptabilisées au débit et les produits au crédit, que ces charges ou produits relèvent de l'exploitation
bancaire courante ou qu'ils soient exceptionnels.
2.1. Les charges du C.P.C. :
Les charges figurant au débit du C.P.C. constituent la classe 6 du P.C.E.C., pour la commodité
de l'analyse, ces charges peuvent être classées en deux catégories : Les charges issues de l'activité de
collecte de ressources appelées charges d'exploitation bancaire et les charges issues du
fonctionnement de la banque que l'on conviendra d'appeler charges générales d'exploitation.
2.1.1. Les charges d'exploitation bancaire :
En relation avec l'activité de la banque présentée au bilan, les charges issues de tout ce qui
relève de l'activité d'intermédiaire financier d'une banque se décomposent comme en 5 rubriques :
• Intérêts et charges assimilées sur opérations avec les établissements de crédit : Sous cette rubrique
sont comptabilisées tous les intérêts, agios et commissions versés aux banques centrales, trésor
public, banques, organismes et établissements financiers qui ont soit laissé des soldes créditeurs à
terme soit effectué des prêts à une banque.
• Intérêts et charges assimilées sur opérations avec la clientèle : Cette rubrique comptabilise tous les
intérêts versés aux particuliers et entreprises détenteurs de dépôts d'épargne et bons de caisse.
• Intérêts sur les titres de créance émis : Versés aux détenteurs de tels titres.
• Charges sur immobilisations en crédit-bail : Il s'agit de charges supportées par une banque qui
procède à des opérations de crédit-bail immobilier pour sa clientèle comme les provisions pour
dépréciation de ces immobilisations.
• Autres charges bancaires : Cette rubrique comptabilise un ensemble assez divers de charges dont on
mentionnera les principales : Frais et commissions supportés lors d'opérations d'encaissement ou
d'opérations de change, commissions sur les engagements par signature reçus d'intermédiaires
financiers.
2.1.2. Les charges générales d'exploitation :
Ces charges ne présentent dans le domaine bancaire aucune particularité par rapport aux
entreprises appartenant à des secteurs d'activité jugés de gestion ordinaire.
C'est ainsi que ce poste regroupe les charges de personnel, les impôts et taxes, les frais
d'entretien et de réparations, les primes d'assurance, les frais de transport, de location et de publicité
de même que les dotations aux amortissements et aux provisions de l'exercice.
A côté des charges liées à l'exploitation que ça soient relatives à la gestion bancaire ou relevant
du fonctionnement de la banque ; Se trouvent l'impôt sur les sociétés et les charges non courantes
constituées des pénalités, amendes et moins values sur les cessions d'immobilisations, des titres ou
des participations détenues par la banque.
2.2. Les produits du C.P.C. :
Le crédit du C.P.C. enregistre les produits qui constituent la classe 7 du P.C.E.C.
Corrélativement à la présentation des charges, Il est plus commode de classer les produits en deux
catégories : Les produits d'exploitation bancaire et les produits divers.
2.2.1. Les produits d'exploitation bancaire :
Ce sont ceux qui relèvent directement de l'exploitation de la banque. Ils apparaissent sous cinq
rubriques au crédit du C.P.C. :
• Intérêts et produits assimilés sur opérations avec les établissements de crédit : Cette rubrique a un
contenu tout à fait identique à celle du débit du C.P.C. enregistrant les charges à ceci près qu'il s'agit
ici des intérêts et commissions versés par les intermédiaires financiers auprès desquels la banque
détient des comptes créditeurs à terme ou auxquels la banque a consenti des prêts dans le cadre
d'opérations de trésorerie.
• Intérêts et produits assimilés sur opérations avec la clientèle : Cette rubrique comptabilise les
intérêts et commissions versés par la clientèle qui s'est fait consentir les crédits.
• Produits de portefeuille titres : regroupent les gains réalisés par la banque qui détient un portefeuille
de valeurs mobilières, ces produits consistent en revenus et en plus-values de cession.
• Produis des opérations de crédit-bail : Ce sont les loyers versés par les clients de la banque au titre
des biens donnés en location.
• Produits des opérations diverses : A cette rubrique sont comptabilisés les produits réalisés à
l'occasion d'opérations sur titres de participation et d'opérations de change ou à l'occasion
d'engagements par signature. De même, sont enregistrés les quotes-parts des opérations bancaires
faites en commun.
2.2.2. Les produits divers :
Sous cette dénomination peuvent être regroupés les quatre rubriques suivantes :
• Produits d'exploitation non bancaire : Sont constitués par les revenus des immeubles détenus par la
banque et n'ayant pas fait l'objet d'opérations de crédit-bail ou de location simple et par les revenus
issus de prestations de services ou d'exécution de travaux à façon ne relevant pas de l'activité
d'intermédiaire financier.
• Reprises de provisions pour créances et engagements par signature en souffrance et autres éléments
hors exploitation.
• Récupération sur créances amorties : Cette rubrique regroupe les créances déclarées douteuses ou
irrécouvrables, et que la banque a pu récupérer en totalité ou en partie.
• Produits non courants : Les plus-values réalisées lors de la cession de titres de participation et de
filiales ou d'immobilisations sont inscrites à ce compte ainsi que d'ailleurs les produits sur exercices
antérieurs.
Le C.P.C. ainsi constitué permet une présentation aisée de l'état des soldes de gestion de la
banque conformément aux prescriptions du P.C.E.C.
La connaissance par le commissaire aux comptes du cadre comptable imposé aux banques lui
permet de mettre toutes les diligences nécessaires pour le bon accomplissement de sa mission, il ne
lui reste que de veiller ; avec son équipe ; au respect par les banques des particularités imposées par
les autorités publiques quant à la mise en place d'un contrôle interne efficace au sein de la banque,
chose qui nous amène à s'interroger sur l'étendue de ces dispositions légales et sur ses incidences sur
le déroulement de la mission d'audit légal.
- Les éléments constitutifs de chaque dispositif et les moyens de leur mise en œuvre,
- Les règles qui assurent l’indépendance des dispositifs de contrôle vis-à-vis des unités
opérationnelles,
- Les différents niveaux de responsabilité du contrôle.
Prévoir les moyens humains et matériels nécessaires à la mise en œuvre du contrôle
interne.
Elaborer la structure organisationnelle appropriée pour la mise en place du système de
contrôle interne.
Mettre en place le système de contrôle interne, une fois adopté par l’organe
d'administration. Pour ce faire, Il doit désigner un responsable qui relève directement de son autorité
et qui a pour tâche d’assurer un suivi exhaustif du système de contrôle interne et de veiller à sa
cohérence, cette personne devra remettre périodiquement les résultats de ses travaux à l'organe de
direction.
En sus de son rôle pour la mise en place du contrôle interne, l'organe de direction doit veiller
au suivi de l'applicabilité des procédures en procédant par :
La vérification, en permanence, de la bonne exécution de la mission confiée au
responsable désigné et du bon fonctionnement global du système de contrôle interne,
La prise des mesures nécessaires pour remédier, en temps opportun, à toute carence ou
insuffisance relevée dans les dispositifs de contrôle.
L’organe de direction doit établir, au moins une fois par an, un rapport sur les activités du
contrôle interne qu’il adresse à l’organe d'administration.
Ce rapport décrit les actions de contrôle effectuées et les insuffisances relevées, notamment au
niveau des domaines que couvre le dispositif de gestion des risques prévu par le Plan Comptable des
Etablissements de Crédit, ainsi que les mesures correctrices y afférentes.
Il doit, dans le cas des établissements qui détiennent le contrôle exclusif d’autres entités à
caractère financier, retracer les activités du contrôle interne au niveau de l’ensemble des entités du
groupe.
Les activités ainsi retracées de l'organe d'administration facilitent le travail du commissaire
aux comptes dans le sens où il se trouvera armé d'une documentation riche en informations sur les
procédures existantes, leur degré de fiabilité et de réponse aux besoins et les corrections qui leur ont
été apportées.
Le volume des travaux du commissaire aux comptes se trouve d'autant plus réduit si on
considère les tâches accomplies par l'organe d'administration.
Le dispositif de contrôle du risque de crédit doit permettre de s’assurer que les risques
auxquels peut s’exposer l’établissement de crédit, du fait de la défaillance de la clientèle, sont
correctement évalués et régulièrement suivis.
C'est ainsi qu'avant l'octroi du tout crédit, les organes compétents doivent procéder à
l’évaluation du risque de crédit en prenant en considération, notamment, la nature des activités
exercées par le demandeur, sa situation financière, la surface patrimoniale des principaux actionnaires
ou associés, sa capacité de remboursement et, le cas échéant, les garanties proposées.
Elle prend également en compte toutes autres informations permettant une appréciation plus
complète du risque tels que la compétence des dirigeants et l’environnement économique dans lequel
le demandeur de crédit exerce son activité. Cette évaluation donne lieu à l’attribution, à chaque
client, d’une note par référence à une échelle de notation interne.
Les risques de crédit encourus sur une même contrepartie (client individuel ou groupe de
personnes physiques ou morales liées entre elles et présentant un risque unique pour l’établissement
de crédit) doivent être recensés et centralisés quotidiennement. Ceux encourus par secteur, pays ou
zone géographique doivent l’être au moins une fois par mois.
De même, les risques de crédit encourus sur des clients bénéficiant de concours relativement
importants doivent faire l’objet d’une surveillance particulière, tant sur une base individuelle qu’au
niveau du groupe. A ce niveau le ratio :
Total des fonds propres sur un même bénéficiaire Doit être inférieur à 7%.
Fonds propres nets
Les concours qui, au regard de la réglementation en vigueur, sont considérés comme créances
en souffrance doivent être enregistrés dans les comptes appropriés du Plan Comptable des
Etablissements de Crédit et donner lieu à la constitution des provisions requises.
Les encours des créances en souffrance ainsi que les résultats des démarches, amiables ou
judiciaires, entreprises pour leur recouvrement doivent être régulièrement, et à tout le moins deux
fois par an, portés à la connaissance de l’organe d'administration. Celui-ci doit également être tenu
informé des encours des créances restructurées et de l’évolution de leur remboursement.
2.2. Le risque de marché :
On entend par risques de marché, les risques de pertes qui peuvent résulter des fluctuations
des prix des instruments financiers qui composent le portefeuille de négociation ou des positions
susceptibles d’engendrer un risque de change, notamment les opérations de change à terme et au
comptant.
Le portefeuille de négociation susvisé comprend :
Les titres acquis, dès l’origine, avec l’intention de les revendre à brève échéance en vue de
tirer bénéfice des écarts entre les prix d’achat et de vente, et ce dans le cadre d’une activité de
marché, y compris les titres à livrer ou à recevoir,
Les titres à recevoir et à livrer dans le cadre de transactions sur le marché primaire ou le
marché gris,
Les produits dérivés destinés à maintenir des positions ouvertes isolées pour tirer avantage
de l’évolution des prix ou à couvrir les risques de marché encourus sur les instruments visés aux tirets
précédents.
Le dispositif de contrôle des risques de marché doit permettre de s’assurer que les risques
auxquels peut s’exposer l’établissement de crédit, du fait des fluctuations qui pourraient affecter les
prix des instruments financiers visés ci-dessus, font l’objet d’une évaluation appropriée et d’une
surveillance régulière.
Il s'agit pour la banque de :
Appréhender les positions détenues en chaque instrument et en calculer les résultats,
Mesurer le risque de taux d’intérêt, le risque de change et le risque sur titres de propriété
liés à ces positions,
S’assurer du respect des limites et des procédures internes mises en place pour la maîtrise
de ces risques.
Dans ce cadre, des évaluations régulières des fluctuations des prix des instruments
financiers doivent être effectuées, de même qu'une appréciation des techniques utilisées pour
procéder à de telles évaluations.
2.3. Le risque global de taux d'intérêt :
Le risque global de taux d’intérêt se définit comme l’impact négatif que pourrait avoir une
évolution défavorable des taux d’intérêt sur la situation financière de l’établissement de crédit.
La banque doit être en mesure de mettre en place un dispositif de contrôle permettant de
s’assurer que les risques susceptibles d’affecter négativement les éléments de l’actif, du passif et du
hors bilan de l’établissement de crédit, du fait d’une évolution défavorable des taux d’intérêt, sont
correctement mesurés et font l’objet d’une surveillance régulière et adéquate.
C'est ainsi que l’ensemble des facteurs de risque global de taux d’intérêt ainsi que leur impact
sur les résultats et les fonds propres doivent être identifiés et évalués. En plus, Les paramètres et les
hypothèses retenus pour l’évaluation du risque global de taux d’intérêt doivent être choisis en tenant
compte notamment du niveau d’activité de l’établissement de crédit sur les différents marchés et
doivent faire l’objet de réexamens périodiques pour s’assurer de leur cohérence et de leur validité au
regard de l’évolution de la structure des activités exercées et des conditions du marché.
La mission du commissaire aux comptes se trouve donc facilitée, cela n'empêche néanmoins
que sa compétence et son professionnalisme soient appelés plus que jamais du fait de l'importance
des établissements de crédit dans la structure financière du pays et par conséquent de l'opinion émise
sur les comptes annuels. Chose qui sera explicitée lors de la présentation de la mission qui s'est
déroulée dans une banque et qui visait la certification des comptes arrêtés le 31/12/2001.
III- Présentation de la mission :
Dans le cadre de l'organisation spécifique que caractérise les établissements de crédit, la
mission de certification des comptes ; à laquelle j'ai pris partie ; a été confiée au géant cabinet d'audit
"Price Waterhouse" qui se chargera du contrôle des opérations bancaires les plus importantes pour
confier le reste des travaux de commissariat aux comptes dans chaque région à deux cabinets du
pays, regroupés en équipe pour répondre à l'obligation légale de co-commissariat aux comptes pour
les établissements de crédit.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la mission à laquelle j'ai assisté, il s'agit d'une mission
permanente de co-commissariat aux comptes d'une durée de 3 ans et visant le contrôle des comptes
les moins importants de l'établissement de crédit.
La réforme qu'a connu le P.C.E.C. accentue l'intérêt de la mission à ce moment du fait que les
fraudes et les erreurs délibérées deviennent plus aisées dans de telles circonstances.
Avant de commencer à expliciter les contrôles effectués et les défaillances observées au niveau
de chaque compte vérifié, il nous apparaît judicieux de présenter les principales étapes du
déroulement de la mission et le programme de travail proposé pour sa bonne conduite, tout en
sachant que notre intérêt portera particulièrement sur les comptes de la banque arrêtés le 31/12/2001.
1 - Les principales phases de la mission :
Le déroulement de la mission comporte le respect d'un certain nombre d'étapes qui se
présentent successivement comme suit :
• Réception avis désignation de la part de la direction de la banque.
• Envoi par le commissaire aux comptes d'une lettre d’acceptation du mandat de commissariat
aux comptes pour la période 2001-2003.
La réalisation de ses deux premières étapes ne nécessite pas un renouvellement pour chaque
exercice de la mission. Les étapes ci-après nécessitent par contre un accomplissement pour chaque
exercice pour lequel un rapport de commissariat aux comptes va être dressé.
• Envoi par le commissaire aux comptes d'une lettre mentionnant les volets à auditer avec pour
chaque volet l'état des documents à mettre à la disposition du commissaire aux comptes, les comptes
à examiner recouvrent la trésorerie, les immobilisations, personnel, prêts, frais généraux et les
capitaux propres, à ce niveau le commissaire aux comptes fait connaître à la banque l'étendue de ses
interventions et le programme général de la mission qui se forme par les quatre phases suivantes:
- Valeurs reçues ou données en pension : S'assurer que ces pensions sont traitées conformément aux
prescriptions du P.C.E.C. et que les intérêts y afférents sont correctement calculés et comptabilisés
- Obtenir les états des existants (caisse, caisse devises, effets, ...) provenant des agences de la banque
et s'assurer que les soldes y figurant sont conformes aux soldes comptables. Obtenir confirmation de
B.A.M.
- exploiter les rapports de l'inspection générale sur les missions réalisées au siège ou dans les agences
de la banque.
- conclure sur les comptes de trésorerie actif et passif.
2.2. Immobilisations et amortissements :
Le programme de travail sur les immobilisations et amortissements est long et comporte la
vérification de plusieurs éléments pour que le commissaire aux comptes puisse s'assurer de la
sincérité des écritures comptables, il exige l'accomplissement des opérations suivantes :
• Obtenir ou préparer un tableau récapitulatif présentant les mouvements des valeurs brutes,
amortissements et valeurs nettes, par catégories d'immobilisations (acquisitions, cessions, transferts,
amortissements ou tout ajustement intervenu au cours de l'exercice), il s'agit donc de :
- Vérifier que les soldes correspondent aux soldes de la balance générale et les montants repris
à l'ouverture à ceux de la clôture de l'exercice.
- Examiner le tableau récapitulatif pour s'assurer qu'il n'y a aucune omission
- S'assurer de l'exactitude arithmétique du tableau
- S'assurer de la concordance avec le montant des amortissements passés en charges
• Effectuer les travaux suivants afin de valider les principes et méthodes comptables utilisés :
- Décrire les méthodes comptables en vigueur, en particulier la durée de vie des
immobilisations, les critères d'immobilisation et les méthodes d'amortissement
- S'assurer de la pertinence de ces méthodes comptables (durée de vie des immobilisations,
critères d'immobilisation, ....)
- Vérifier que ces méthodes sont conformes aux principes comptables admis
- S'assurer que les méthodes comptables décrites sont respectées
- Vérifier que la permanence des méthodes est assurée.
• S'assurer que les acquisitions d'immobilisations sont justifiées et réelles en veillant à vérifier les
assertions suivantes : Choix du fournisseur, acquisition autorisée, bon de commande, bon de
livraison, facture conforme, comptabilisation correcte, mention du règlement sur la facture.
• Analyser les variations importantes des immobilisations par rapport au budget
• Obtenir les titres de propriété des bâtiments et constructions et demander, le cas échéant
confirmation directe à la conservation foncière
• Analyser les variations des comptes d'entretien et de réparation, expliquer les variations et
sélectionner des montants significatifs. Les pointer aux pièces justificatives et vérifier que ces
montants n'auraient pas dû être immobilisés.
• Noter le traitement comptable concernant le matériel de transport utilisé par la banque
(immobilisation ; crédit-bail ; location) et demander le cas échéant les contrats justificatifs.
• Demander le registre des immobilisations ou le fichier équivalent permettant le suivi physique des
immobilisations.
• S'assurer qu'un inventaire physique est périodiquement effectué et obtenir un état des
immobilisations à la fin de l'exercice.
• Effectuer un test de cohérence entre le montant des amortissements et le montant inscrit des
immobilisations dans les états de synthèse.
• Conclure sur les comptes d'immobilisations et amortissements.
2.3. Les capitaux propres :
Les opérations formant le programme de travail de vérification des capitaux propres sont les
suivantes :
• Obtenir ou établir un tableau récapitulatif faisant ressortir les mouvements des différentes rubriques
des capitaux propres
• Apprécier l'évolution des soldes et s'assurer que les variations sur l'exercice sont bien expliqués et
qu'aucun mouvement n'a été omis
• Vérifier les mouvements de l'exercice par rapprochement avec les décisions d'assemblée générale et
les statuts de la banque
• Vérifier que les montants distribués sont en accord avec :
- Les statuts et avec les droits attachés aux différentes catégories de parts
- Les procès-verbaux de l'assemblée et des organes de gestion
• Conclure sur les fonds propres.
2.4. Charges de personnel :
Ce poste ; de part sa nature ; présente un risque élevé de fraude et sa vérification suppose la
réalisations des tâches ci-après :
• Obtenir ou établir une description des procédures en matière de gestion du personnel (recrutement,
suivi administratif, préparation et traitement de la paie ...) et relever les faiblesses éventuelles qu'elles
comportent
• Sélectionner 10 dossiers dont 3 cadres et 7 employés et vérifier qu'ils comprennent tous les
documents requis par les procédures internes de la banque (lettre d'engagement, autorisation du
salaire et des primes, bulletins de paie, demandes et courrier administratif ...)
• Obtenir ou préparer une feuille maîtresse des charges de personnel, présentant les chiffres
comparatifs de l'exercice suivant et effectuer le travail suivant :
- Vérifier l'exactitude arithmétique
- Vérifier que les soldes de l'exercice correspondent à ceux de la balance générale et les
comparatifs à ceux de l'année précédente
- revoir la feuille maîtresse pour détecter les omissions éventuelles et les éléments inhabituels
• effectuer des rapprochements entre les chiffres de la comptabilité et ceux des déclarations CNSS et
IGR.
• Réaliser une revue analytique des salaires et valider l'augmentation des salaires suite aux
recrutements ou aux décisions d'augmentation
• Etablir une évolution mensuelle des salaires et obtenir les explications des variations constatés d'un
mois à l'autre
• Déterminer le salaire moyen par employé et le comparer à celui des autres agences.
• Choisir 10 dossiers de prêts au personnel dont 6 crédits immobiliers et 4 autres crédits et vérifier
que ces prêts sont supportés par les éléments requis par les procédures internes de la banque
• S'assurer notamment qu'il existe dans le dossier : La demande de prêt, l'autorisation par le
responsable habileté, la garantie normalement exigée, l'échéancier de remboursement, les
prélèvements sur le salaire mentionnés sur le bulletin de paie
• s'assurer que les prêts sont accordés à des conditions autorisées par le niveau hiérarchique habileté
et que ces conditions sont admises sur le plan fiscal.
2.5. Frais généraux :
Les frais généraux sont constitués par les charges externes à savoir : Loyer, frais de publicité,
entretien et réparations, honoraires, téléphone, électricité,.....
Pour atteindre les objectifs du contrôle de ce compte, l'équipe de commissariat aux comptes
s'est proposé de réaliser les opérations suivantes :
• Décrire ou obtenir la procédure relative au frais généraux : Pouvoirs et plafonds
• Etablir les chiffres comparatifs entre l'exercice en cours et l'exercice précédent
En se basant sur les constatations ci-dessus, et en se référant sur la vérification des états de
synthèse, leur conformité avec la balance générale et sur les visites des lieux qui ont été effectuées,
nous devrons être capables de rédiger un rapport de commissariat aux comptes pour l'exercice arrêté
le 31/12/2001 en précisant que ce rapport est rédigé à titres indicatif et personnel et n'engage en
aucun cas ni la responsabilité de son émetteur ni englobe les conditions de forme nécessaire pour être
de force probante pour les tiers notamment la signature des co-commissaires aux comptes.
4 - Le rapport du commissariat aux comptes :
Pour la rédaction du rapport du commissariat aux comptes, les normes ont prévu des modèles
de rapports à émettre variant dans leur contenu suivant la nature des constatations relevées par
l'équipe du commissariat aux comptes et en considération de l'influence qu'a ces constatations sur les
comptes annuels.
Suivant les remarques que nous avons pu formuler durant notre assistance aux séances de
contrôle des comptes, les constatations peuvent être regroupées en deux catégories à savoir :
Des limitations au travail de l'équipe de commissariat aux comptes imposées par le
personnel de l'établissement et s'articulent autour de leur retard dans la mise à la disposition de
l'équipe les documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission.
Des désaccords à propos de la comptabilisation de certaines charges de la banque qui ne
respectent pas le principe de séparation des exercices ou les critères d'immobilisation en vigueur.
Ces constatations nous semblent sans importance significative pour justifier l'émission de
réserve dans le rapport légal, c'est ainsi que le rapport; qui ne comportera que certaines observations
prendra la forme suivante :
RAPPORT DE
COMMISSARIAT AUX COMPTES
Exercice clos le 31/12/2001
Mesdames et messieurs
Conformément à la mission qui nous a été confiée par votre Assemblée Générale,
nous avons procédé à l’audit des états de synthèse , ci-joints, au 31 décembre 2001, lesquels
comprennent le bilan, le compte de produits et charges, l’état des soldes de gestion, et l’état
des informations complémentaires (ETIC) relatifs à l’exercice clos à cette date.
Ces états de synthèse qui font ressortir un total actif et passif de 6.303.623.000 Dh et
un bénéfice net de 58.309.000 Dh (chiffres arrondis) sont la responsabilité des organes de
gestion de la banque. Notre responsabilité consiste à émettre une opinion sur ces états de
synthèse sur la base de notre audit.
Nous avons effectué notre audit selon les normes de la Profession. Ces normes
requièrent qu’un tel audit soit planifié et exécuté de manière à obtenir une assurance
raisonnable que les états de synthèse ne comportent pas d’anomalies significatives. Un audit
comprend l’examen, sur la base de sondages, des documents justifiant les montants et
informations contenus dans les états de synthèse. Un audit comprend également une
appréciation des principes comptables utilisés, des estimations significatives faites par la
Direction Générale ainsi que de la présentation générale des comptes. Nous estimons que
notre audit fournit un fondement raisonnable de notre opinion.
L’examen auquel nous avons procédé est limité par :
• Délai de remise des documents nécessaires pour le contrôle
• Absence de manuels de procédures de contrôle interne, indisponibilité des rapports d’audit
antérieurs, insuffisance de moyens pour réaliser les tests d’existence, ....
Nonobstant ces limitations, notre démarche a été orientée autour des volets suivants :
• Contrôle de concordance entre la balance générale et l'établissement des états de synthèse.
• Revue de résultat et de la procédure d'inventaire physique des immobilisations.
• Appréciation des réserves énoncées dans les rapports de commissariat aux comptes des
exercices antérieurs quant à leur objet au cours de l'exercice.
• Contrôle limité de certains comptes.
Les travaux entrepris nous ont permis soulever les observations suivants :
• L'organisation administrative de la banque s'est améliorée considérablement. Cependant, il
est observé au sein des départements comptables et financiers un manque en moyens humains
nécessitant des efforts supplémentaires pour la réalisation de l'ensemble des travaux qu'engendre la
croissance continue de la banque.
• Inventaire des immobilisations :
- L'actif de la banque fait ressortir un total des immobilisations de 137.345.000 Dh,
soit un accroissement de 7,27 % par rapport à l'exercice 2000.
- L'inventaire des immobilisations réalisé par le personnel de la banque fait ressortir un
certain nombre de défaillances qu'il convient de réajuster.
Nous n'avons pas effectué de diligences particulières concernant le classement des créances
en souffrance et leur couverture par des provisions suite à des dépréciations. Cependant, on note une
forte progression de 37,38 % des dotations aux provisions en cours de l'année 2001 par rapport à
l'année 2000.
Une fois le rapport de commissariat aux comptes élaboré, il ne nous reste que mentionner
que la pratique du commissariat aux comptes au Maroc rencontre des difficultés considérables du fait
de la résistance des institutions contrôlées à communiquer les informations nécessaires au bon
déroulement de la mission.
Il nous semble enfin qu'en plus de l'indépendance et de la compétence, la pratique du métier
appelle encore plus la sagesse du commissaire aux comptes.
Conclusion
Le commissariat aux comptes représente une réflexion continue et
renouvelée qui doit être constamment modelée en fonction du
développement des exigences des entreprises et des pouvoirs publics.
De nouvelles interrogations ne cessent d'agiter la matière ; les
quelques questions qu'avec beaucoup de prudence nous avons essayé de
présenter nécessitent que des personnalités compétentes puissent leur
donner au moins une substance, sinon une réponse.
Prenons donc acte des axes essentiels de ce développement récent
du commissariat aux comptes. Ils permettent d'identifier la problématique
du futur à propos duquel il faut s'interroger.
Nous retiendrons d'abord les progrès de la mission de base du
contrôleur légal des comptes, la certification. D'abord son
approfondissement : il a fallu attendre 1993 pour voir introduire dans
l'ordre juridique les principes comptables au moins certains d'entre eux.
C'est une consécration bien nécessaire pour le droit comptable. Mais les
juristes ne peuvent s'estimer complètement éclairés et la tâche ne peut
être considérée comme achevée : L'image fidèle, pour ne prendre que cet
exemple, garde ses mystères, et ils aimeraient bien savoir par exemple,
incrimination pénale oblige, ce qu'est un bilan ne donnant pas une image
fidèle ! Ceci pour constater simplement qu'il y a un chantier immense
ouvert aux progrès de la théorie comptable et de son indispensable
traduction juridique.
Ensuite l'extension de la mission : Depuis que la taille économique, et
non plus la forme juridique, constitue le critère de l'intervention du
Références bibliographiques
Danièle BATUDE, " L'audit comptable et financier " Editions Nathan, Paris, 1997.
Les recherches du CREDA publiés sur son site web dont l'adresse est la suivante :
http://www.ccip.fr/creda
ANNEXES