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JOURNAL ASIATIQUE. NOVEMBRE-DECEMBRE 1897. DIALOGUE ET TEXTES EN BERBERE DE DJERBA, ‘TRANSCRITS BT TRADUITS Pan M. A. DE C. MOTYLINSKI, PROPESSEUR DE LA CHAIRE PUBLIQUE D'ARABE RT DIRECTEUR DE LA MEDERSA DE CONSTANTINE. Dans la premiére partie de ses savantes Notes de lexicographic berbére, M. René Basset a donné une étude sommaire sur le berbére parlé 4 Djerba, et un vocabulaire du dialecte de cette ile. (Paris, Jm- primerie nationale, in-8°, 1883.) En 1885, j'ai publié dans le Bulletin de correspon- dance africaine (fasc. v-v1), une Chanson berbére de Djerba, texte d'un style un peu spécial et ne ren- fermant qu'un nombre restreint de mots et de formes grammaticales. Dans son Logmdn berbére, M. René Basset a également publié quatre fables en dialecte de Djerba. Les trois textes en berbére de Djerba dont je x 26 378 NOVEMBRE-DECEMBRK 1897. donne la transcription, l'explication et la traduction , ont été recueillis, pendant mon séjour au Mzab, avec mon ami Brahim ben Sliman Chemmakhi. Les deux premiers ne sont pas des traductions : ils ont été rédigés en berbére par Brahim qui, aidé de quelques conseils, a su donner Yun d'eux la forme du dialogue, moins fagonnée et plus vivante que celle du récit. : On reconnaitra facilement dans le troisiéme texte une imitation d'un conte bien connu, dans lequel Djoh’a est remplacé par un certain Iah'med ou Sli- man n Imiladen , personnage de Djerba, oélébre par sa naiveté. Nayant pas les éléments suffisants pour donner sur le dialecte encore peu connu de Djerba un apergu grammatical assez complet, je me suis borné & faire suivre les textes de quelques notes som- maires. Ces documents pourront, je pense, fournir quel- ques données nouvelles 4 ceux qu'intéresse l'étude de 4a langue berbére, qui occupe un domaine si étendu dans nos possessions africaines. La méthode de transcription adoptée est celle du général Hanoteau. Le z et le v emphatiques sont représentés par les signes 2’ et v'. DIALOGUE ET TEXTES EN BERBERE DE DJERBA. 379 I DIALOGUE-ENTRE UN ETRANGER ET UN INSULAIRE DE DJERBA. L'Ermancen. Seg man ta nelk‘oumeth', chekkin*? D’oi celui de quartier, toi? Lilssuuaine. Netch, elh‘oumeth ion* — d Addjim. Moi, le quartier de moi c'est Addjim. E, Matta itouz'ra* dagebik’* g ell’oumeth ennouen? Quoi est vu de beau dansie quartierde vous? 1. Nechchin, owa® r’erner’” rir trabit eg- Nous ne pas chez nous si ce n'est du poisson beau- geth. Chara idhen, oua r'ernekh ch. coup. Chose autre ne pas chez nous. E. Izir’, kennim tellim af idis nilel? Donc, yous vous étes sur le cété de la mer? 1. Amiouk. — Nechchin, netedder® Comme cela. Nous nous vivons habituellement vir siis. Midden ener’ elkoull atet't'fen_ trabit, si ce n'est d'elle. Les gens de nous tous chassent le poisson L'Ernaxcen. De quel quartier étes-vous ? L'Ixsutame. Moi, je suis du quartier d’Addjim. E. Que voit-on de beau dans votre quartier ? I. Nous n'avons que du poisson en quantité, mais nous n'avons pas autre chose. E. Vous étes donc au bord de 1a mer? I, En effet. Nous ne vivons que par elle. Tous nos gens a6.

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