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Diagnostic prénatal
des maladies génétiques
Indications, méthodes, aspects juridiques et éthiques
DR Perrine MALZAC, PR Jean-François MATTEI
Département de génétique médicale, hôpital des enfants de la Timone, 13385 Marseille Cedex 5.
utilisée comme « test de dépistage » de la trisomie 21; • Les affections dominantes liées au chromosome X
au cours du 2e ou du 3e trimestre, lorsqu’une anomalie sont rares. Le syndrome de l’X fragile en est l’exemple
de la morphologie fœtale est observée, le caryotype le plus connu.
fœtal est l’un des examens indispensables du bilan • Les maladies autosomiques dominantes sont moins
materno-fœtal. En effet, environ 10 % des malforma- souvent concernées en raison de caractéristiques qui
tions décelées à l’échographie sont associées à une rendent le conseil génétique et a fortiori les indications
anomalie chromosomique ; de diagnostic prénatal difficiles : un phénotype plus
– depuis 1997, un test basé sur le dosage d’au moins modéré (puisque la maladie permet à un sujet atteint de
2 marqueurs : l’αFP (pour αfœto-protéine) ou l’œstriol procréer) ; une variabilité d’expression intrafamiliale
et la βhCG (pour β human chorionic gonadotropin) avec parfois un début tardif à l’âge adulte (comme dans
dans le sang maternel est proposé, selon un protocole la chorée de Huntington) ; de fréquentes néomutations
précis, pour évaluer le risque de trisomie 21. En général, (comme dans l’achondroplasie).
la réalisation d’un caryotype fœtal est proposée • Les maladies à hérédité mitochondriale posent de
chaque fois que le risque estimé avec ces marqueurs difficiles problèmes de diagnostic prénatal, qui sont
sériques est supérieur à 1/250. résolus au cas par cas par des équipes spécialisées.
2. Indications de la biologie moléculaire 3. Techniques d’imagerie médicale
La plupart des indications de la biologie moléculaire Le recours à des techniques d’imagerie médicale est indiqué
prénatale concernent des couples à risque. pour le diagnostic prénatal de syndromes génétiques
Au préalable, plusieurs conditions sont nécessaires. malformatifs, lorsqu’une étude moléculaire est impossible
• Le diagnostic précis de la maladie est connu chez le (gène inconnu, cas index décédé, hétérogénéité génétique).
cas index. Il a été posé sur des critères cliniques, para-
cliniques ou biologiques indiscutables. 4. Diagnostic préimplantatoire
• Le gène impliqué est identifié (c’est-à-dire que sa Le diagnostic préimplantatoire est, à certains égards,
séquence et [ou] les mutations en cause sont caractérisées) considéré comme la forme la plus précoce de diagnostic
ou localisé sur le génome. prénatal. Le principe est de faire un diagnostic génétique
• L’étude de la mutation en cause ou de marqueurs sur les zygotes obtenus après fécondation in vitro (FIV),
liés à l’affection a été faite, dans la famille, avant la à partir d’un globule polaire ou d’un blastomère prélevé
grossesse (ou elle est réalisable en urgence). par micromanipulation quelques heures après la fécon-
• Les couples à risque ont été reconnus en tenant dation. Seuls les embryons indemnes de l’affection sont
compte des données moléculaires, du mode de transmis- transférés in utero. Les indications concernent des
sion de l’affection et du degré de parenté avec le cas index. couples à risque génétique élevé, essentiellement dans le
Différentes situations sont envisageables en fonction du cadre des maladies héréditaires récessives (25 %) ou
mode d’hérédité. dominantes (50 %) qui ont déjà été confrontés à l’affection
• En cas de maladies autosomiques récessives, un dia- (enfant atteint, interruptions médicales de grossesse à la
gnostic prénatal est proposé lorsque les 2 parents sont suite de diagnostics prénatals).
porteurs d’une mutation à l’état hétérozygote. Ces
couples ont 25 % de risque de transmettre l’affection à
chaque grossesse. Méthodes
Il peut s’agir d’un couple ayant déjà un enfant atteint
(par exemple, une maladie métabolique). De plus, dans
un couple, l’un peut être reconnu comme porteur en Imagerie médicale
raison de son lien de parenté avec un sujet atteint et
l’autre du fait de la fréquence élevée de la maladie (par 1. Échographie
exemple, la mucoviscidose dont la fréquence est estimée • L’échographie est l’examen de choix pour la sur-
à 1/2 500 en France). veillance de la morphologie fœtale et le dépistage des
Enfin, un couple d’hétérozygotes a pu être diagnostiqué malformations viscérales. Ses performances sont très
lors d’un programme de dépistage dans une population étroitement liées à la qualité de l’opérateur. En dehors
à risque (par exemple, la drépanocytose dans des d’indications particulières, 3 échographies sont préco-
populations originaires d’Afrique sub-saharienne). nisées au cours de la grossesse :
• Dans les maladies récessives liées à l’X, un diagnostic – l’échographie de la 12e semaine d’aménorrhée (SA)
prénatal est envisagé chaque fois que la mère est donne des informations sur le nombre de fœtus et le
certainement ou probablement conductrice d’après les terme exact de la grossesse. Elle permet de dépister
données de l’arbre généalogique et (ou) de la biologie des malformations majeures telles que l’anencéphalie,
moléculaire et (ou) des études biochimiques (dosage des les anomalies des membres ou de la paroi abdominale.
CPK [créatine phosphokinase] dans la myopathie de C’est au cours de cet examen qu’est réalisée la mesure
Duchenne par exemple). Enfin, l’appréciation du risque de la clarté nucale, espace physiologique situé entre le
doit prendre en compte la possibilité d’une mosaïque revêtement cutané et les tissus mous, au niveau de la
germinale en cas de néomutation. nuque. Un élargissement de la clarté nucale, mesurée
minutieusement, est corrélé à une augmentation du minale. Les risques principaux sont la fausse couche
risque chromosomique et particulièrement de la (0,5 à 1 %) et l’échec de ponction ou ponction blanche
trisomie 21. Le calcul de risque est établi en tenant (environ 1 %). Les infections, les hémorragies ou le
compte de la mesure observée et de l’âge maternel ; décollement placentaire sont devenus des complications
– l’échographie de la 22e semaine d’aménorrhée (écho- exceptionnelles.
graphie morphologique) permet une étude précise de
la morphologie externe et interne du fœtus. Elle 2. Prélèvement de villosités choriales
s’attache à analyser attentivement chacun des organes (choriocentèse, placentocentèse)
à la recherche de malformations, dont beaucoup sont La ponction est effectuée par voie transabdominale sous
visibles à ce stade ; anesthésie locale, dès la 10e semaine d’aménorrhée. Le
– l’échographie de la 32e semaine d’aménorrhée permet risque de fausse couche est de 1 à 2 %. La qualité du
de retrouver les malformations à révélation tardive prélèvement est systématiquement vérifiée à la loupe
(notamment cérébrales et rénales) et d’apprécier la binoculaire afin de séparer le tissu fœtal de la caduque
croissance fœtale. maternelle, et d’éviter ainsi les problèmes de contami-
• L’échographie tridimensionnelle permet de visualiser nation maternelle.
les malformations fœtales, d’en apprécier la gravité et
d’adapter la prise en charge chirurgicale. 3. Ponction de sang fœtal (cordocentèse)
• L’échographie a un double intérêt. Toute anomalie Ce prélèvement est fait dans une veine, à la base du
morphologique (élargissement de la clarté nucale, malfor- cordon, à partir de la 20e semaine d’aménorrhée. Le
mations, retard de croissance intra-utérin, anomalie de la risque de fausse couche ou de mort fœtale in utero est
quantité de liquide amniotique : hydramnios ou oligo- élevé (2 à 5 %). Il est réservé à des indications bien
amnios) constitue un signe d’appel pour pratiquer un précises et rares : signes d’appel échographique tardifs,
caryotype fœtal. Lorsque le caryotype est normal, il maladies hématologiques identifiables sur le sang fœtal,
reste, le plus souvent, très difficile de relier avec certitude vérification d’anomalies chromosomiques en mosaïque
un tableau malformatif à un diagnostic précis. Dans des ou confinées au placenta. Il est surtout utile dans le
situations à risque génétique élevé, lorsqu’une étude cadre des maladies infectieuses.
moléculaire est impossible, l’échographie est parfois le
seul examen réalisable pour le diagnostic prénatal de 4. Prélèvements de tissus fœtaux
syndromes polymalformatifs. L’échographiste doit alors Il est exceptionnellement indiqué de réaliser des
être informé des malformations à rechercher, de façon biopsies de tissus fœtaux : peau (dermatoses), foie
systématique et répétée, en tenant compte d’une pos- (déficits enzymatiques) ou muscle fœtal (myopathies).
sible variabilité d’expression.
2. Autres techniques Analyses biologiques
• L’imagerie par résonance magnétique (IRM) fœtale
est utile notamment pour apprécier la gravité de certaines 1. Techniques de cytogénétique
malformations cérébrales (anomalie de la giration, Les amniocytes obtenus à partir d’un prélèvement
anomalie de structures cérébrales). de liquide amniotique sont cultivés pendant 10 à
• La radiographie du contenu utérin permet le diagnostic 15 jours avant la réalisation du caryotype. Le résultat
de certaines anomalies squelettiques (chondrodysplasies). d’une étude cytogénétique sur liquide amniotique est
obtenu en 2 à 3 semaines. Le résultat est fiable, le taux
Techniques de prélèvements de faux négatifs est évalué à moins de 0,01 %.
Une technique directe sur les mitoses existant in
Ces différentes techniques permettent d’obtenir des vivo est possible à partir des prélèvements de tro-
cellules ou tissus d’origines fœtale ou placentaire. Le phoblastes et permet d’obtenir un résultat rapide
choix de la technique dépend de l’indication, des analyses (en 24 heures) mais moins fiable (discordances fœto-
à pratiquer, du risque fœtal lié au prélèvement et de placentaires).
l’âge gestationnel. Le but est de favoriser les examens Le résultat d’un caryotype réalisé sur sang fœtal est
les plus précoces et les moins invasifs, avec des résultats rendu en 5 à 7 jours.
à la fois fiables et rapides. Les prélèvements sont réalisés • La majorité des anomalies dépistées sont les anomalies
par un obstétricien entraîné, sous contrôle échographique, chromosomiques de nombre : trisomies 21, 13, 18 et les
dans des conditions d’asepsie rigoureuses. Si la femme anomalies gonosomiques (47XXY ou syndrome de
est Rhésus négatif, une injection de gammaglobuline Klinefelter, 45X ou syndrome de Turner, 47XYY,
anti-D est faite à titre préventif. 47XXX). Elles sont parfois présentes en mosaïque. La
découverte d’anomalies gonosomiques, correspondant à
1. Ponction de liquide amniotique (amniocentèse) des phénotypes peu sévères ou mineurs, est une situa-
Le prélèvement est pratiqué entre la 15e et la 20e semaine tion toujours très délicate en regard de la décision à
d’aménorrhée. Il consiste en une ponction à l’aiguille, prendre. Des chromosomes surnuméraires remaniés, de
effectuée sous anesthésie locale, par voie transabdo- pronostic sévère, sont aussi décelables.
• De nombreuses anomalies de structure peuvent être un diagnostic prénatal de contrôle est toujours préconisé.
repérées (translocations robertsoniennes ou réciproques, Le taux de réussite est de l’ordre de 20 % de grossesses
inversions). Le pronostic dépend de plusieurs arguments : obtenues à chaque tentative.
le remaniement est-il apparemment équilibré ? est-il
hérité ou de novo ? s’accompagne-t-il de signes d’appel 3. Techniques biochimiques
échographiques ? Dans le cas particulier des translo- • Les marqueurs sériques permettent une évaluation du
cations robertsoniennes, une disomie monoparentale risque de trisomie 21 basée sur leur dosage dans le sang
associée peut avoir des conséquences phénotypiques, maternel. Ce dosage est proposé à toutes les femmes
comme lorsque les chromosomes 14 ou 15, soumis à enceintes, quel que soit leur âge. La démarche leur est
l’empreinte, sont impliqués. expliquée préalablement, en précisant les avantages, les
• Pour certaines indications, telles que la recherche de limites et le déroulement du test, notamment la possibilité
microremaniements chromosomiques ou l’analyse de d’une amniocentèse secondaire. Elles peuvent ainsi
translocations complexes, il est nécessaire de recourir choisir ou refuser de réaliser cet examen. Les marqueurs
à des techniques de cytogénétique moléculaire (hybridation étudiés sont l’αFP ou l’œstriol et la βhCG. Le prélève-
in situ, HIS) à l’aide de sondes fluorescentes appropriées. ment est réalisé entre la 15e et la 17e semaine d’amé-
norrhée, âge gestationnel qu’il est important de préciser
2. Techniques de biologie moléculaire exactement, à partir des données échographiques. Un
taux significativement abaissé d’αFP ou d’œstriol non
En pratique, l’ADN est extrait d’un prélèvement de villo- conjugué est corrélé avec un risque accru de trisomie 21,
sités choriales, à la 10e ou 11e semaine d’aménorrhée, de même qu’un taux élevé de βhCG. Selon les proto-
permettant un résultat rapide et une éventuelle interruption coles, 2 ou 3 marqueurs sont pris en considération. Le
de grossesse précoce. calcul de risque est fait à l’aide d’un logiciel informatique
En fonction de la maladie étudiée et de caractéristiques qui intègre les valeurs des dosages, l’âge maternel et
génétiques propres à la famille, 2 types d’approches sont l’âge gestationnel. Si le risque est supérieur à 1/250, un
envisageables. caryotype fœtal est proposé à la patiente. Par ailleurs, un
• Le diagnostic moléculaire direct a pour but de recher- taux d’αFP élevé doit faire rechercher une anomalie de
cher, sur l’ADN fœtal, la présence ou l’absence de fermeture du tube neural. Sur l’ensemble des femmes
mutation(s) précise(s) à l’origine de l’affection et permet enceintes testées, 5 % ont un risque supérieur à 1/250.
d’en déduire avec certitude si l’enfant est ou non atteint. Dans cette population à risque, une anomalie chromoso-
La ou les mutations en cause ont été préalablement mique est retrouvée sur le caryotype fœtal dans environ
identifiées chez le cas index ou les porteurs hétérozygotes 2 % des cas (valeur prédictive positive) ; 98 % ont donc
de la famille. Les techniques utilisées sont diverses et un caryotype normal. Le pourcentage de fœtus trisomiques
adaptées à chaque cas. diagnostiqués par le biais de ces dosages varie entre
• Le diagnostic moléculaire indirect peut être utilisé 60 et 80 % selon les protocoles (sensibilité du test). En
lorsque la mutation ou la séquence du gène en cause clair, tous les fœtus trisomiques ne sont pas dépistés par
sont encore inconnues. Il repose sur l’étude de marqueurs les marqueurs sériques (faux négatifs).
polymorphes intra- ou extragéniques. Lorsqu’ils sont • Les dosages enzymatiques ou de métabolites, réalisés
informatifs, il est possible de déterminer quel(s) allèle(s) sur le trophoblaste ou dans le liquide amniotique,
supposé(s) normaux ou mutés a (ont) reçu le fœtus et d’en permettent le diagnostic prénatal de diverses maladies
déduire son statut. Le résultat est rendu avec un certain métaboliques héréditaires par déficit enzymatique.
degré d’incertitude, lié au risque de recombinaison et
fonction de la distance génétique entre les marqueurs
utilisés et le gène d’intérêt. Aspects juridiques et éthiques
Le recours aux méthodes indirectes n’est possible qu’à
certaines conditions : il s’agit d’une forme familiale de Le diagnostic prénatal est un acte médical individuel.
la maladie, le diagnostic a été posé avec certitude chez le Il doit être accessible pour toutes les femmes qui le
cas index, il n’existe pas d’hétérogénéité génétique, une souhaitent. Cependant, il n’est ni obligatoire, ni systéma-
étude familiale préalable a permis d’identifier tique. Sa pratique pose de nombreux problèmes éthiques
l’haplotype à risque, le risque de recombinaison est concernant notamment la conduite à tenir devant une
faible et acceptable. pathologie fœtale diagnostiquée en cours de grossesse,
• La spécificité du diagnostic préimplantatoire réside soit en raison d’antécédents, soit fortuitement, en fonction
dans le fait que l’analyse moléculaire est réalisée à partir d’examens échographiques ou biologiques. Aussi, il est
d’une seule cellule pour chaque embryon. À partir de apparu indispensable qu’un encadrement législatif et
cette cellule obtenue par micromanipulation, l’ADN est réglementaire fixe à la fois les objectifs du diagnostic
amplifié par PCR (polymerase chain reaction). Une prénatal et les garanties d’une pratique de qualité.
mise au point technique est donc indispensable pour La loi du 29 juillet 1994 relative, entre autres, au dia-
déterminer, au cas par cas, la stratégie moléculaire, rapide gnostic prénatal, puis ses décrets d’application ont fixé
et fiable, à appliquer. En raison d’un risque d’erreur lié, des modalités précises d’organisation et des éléments de
par exemple, à une contamination par de l’ADN étranger, contrôle strict.
• Une consultation médicale de conseil génétique doit Les indications de l’amniocentèse classiques se sont
précéder les prélèvements en vue d’établir un diagnostic désormais élargies aux grossesses à risque de trisomie
prénatal. Elle doit évaluer le risque pour l’enfant à 21 supérieur ou égal à 1/250 après dosage des marqueurs
naître d’être atteint d’une maladie d’une particulière gra- sériques maternels, dans des conditions bien définies.
vité, informer la femme enceinte sur les caractéristiques Tout récemment, les premiers agréments ont été
de cette maladie (moyens de diagnostic, possibilités délivrés pour assurer les indications du diagnostic pré-
thérapeutiques) et sur les risques inhérents aux prélève- implantoire. ■
ments. Le médecin délivre alors une attestation signée
certifiant qu’il a correctement informé la patiente, au pra- Points Forts à retenir
ticien effectuant les analyses qui la conservera.
• Afin de garantir la fiabilité des analyses biologiques, • Avant d’entreprendre le diagnostic prénatal
les structures et personnes habilitées à les réaliser sont d’une maladie génétique, les éléments majeurs
nommément reconnues par le ministère de tutelle. à apprécier sont le risque d’atteinte fœtale,
L’agrément est donné pour 5 ans et un rapport d’activité la gravité de l’affection, les possibilités
annuel est demandé. (ou impossibilités) thérapeutiques et diagnostiques,
• Le consentement éclairé de la femme enceinte est ainsi que la demande du couple et plus
recueilli par écrit. Les résultats des examens biologiques particulièrement de la femme enceinte vis-à-vis
doivent être expliqués à la patiente par le médecin de cette affection. En dehors des cas, rares,
prescripteur au cours d’un entretien personnalisé. où le diagnostic prénatal permet une prise
• Il existe une éventuelle indication d’interruption de en charge thérapeutique adaptée, il aboutit
grossesse s’il y a « une forte probabilité que l’enfant à le plus souvent, lorsque le fœtus est atteint,
naître soit atteint d’une affection d’une particulière à une interruption de grossesse toujours très
gravité reconnue comme incurable au moment du douloureuse psychologiquement.
diagnostic ». La décision d’interruption de grossesse • Le diagnostic préimplantatoire, devenu
appartient aux parents dûment informés sur les résultats possible en France, s’il permet d’éviter
des examens. l’interruption de grossesse, soulève d’autres
• La création, la composition et les conditions d’agré- difficultés, notamment en raison du nécessaire
ment des centres pluridisciplinaires de diagnostic recours à la fécondation in vitro. Ainsi,
prénatal sont fixées par décret. Leur mission est de au-delà des solutions techniques à mettre
donner des avis et conseils, en matière de diagnostic, de en œuvre, il reste fondamental de replacer
thérapeutique et de pronostic, lorsqu’une affection est la démarche de diagnostic prénatal dans son
suspectée in utero. Toute indication d’interruption de contexte psychologique, sa dimension éthique
grossesse doit être signée par 2 médecins dont l’un et ses implications sociales.
« doit exercer son activité dans un centre de diagnostic
prénatal multidisciplinaire ».