La lettre du génie SOMMAIRE

◆ Éditorial du général

ÉDITORIAL Le mot du général Françoise

Sommaire
L’actualité en bref

DU GÉNÉRAL JEAN-LOUP CHINOUILH Le génie combat

Le génie construit
Le génie secourt

commandant l’École supérieure Le génie instruit

Histoire

et d’application du génie - Angers Expériences

A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait

En ce début 2006, je souhaite une très bonne année à nos lecteurs et

un plein épanouissement professionnel à ceux qui servent sous la
bannière du génie.

Comme il fallait s'y attendre, le nouveau Service d'infrastructure de la

défense trouve progressivement ses marques. Dans ces pages, son
chef, le général de division Addé, nous fait part de ses réflexions que
je trouve rassurantes pour l'avenir.

De leur côté, comme le montrent plusieurs articles, nos régiments

continuent à être engagés partout dans le monde pour des missions
propres au génie ou communes à l'ensemble de nos forces. Certes, et
je les comprends, nos sapeurs préfèrent œuvrer en OPEX dans leur
métier de démineur ou d'enginiste, mais leurs interventions
spécifiques sont surtout recherchées en début ou fin d'opération, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Il n'empêche que je préconise l'emport par nos unités « Proterre » de quelques équipements génie pour
garder la main et laisser sur le terrain des traces tangibles de leur passage.

L'École, quant à elle, travaille sur la participation de notre arme aux actions de combat en zone urbaine
et, en liaison avec le Service technique des bâtiments, fortifications et travaux, sur des dispositifs de
protection passive destinés à nos forces, face aux agressions par armes lourdes et attentats-suicides. En
la matière, nos lecteurs peuvent nous aider : les idées ou enseignements tirés d'expériences antérieures
sont les bienvenus et seront examinés avec la plus grande attention par notre division « études-
prospective ».

J’annonce enfin que les revues « Vauban » et « la Lettre du Génie » vont bientôt fusionner pour vous
informer sous la même couverture des activités de tous les sapeurs, qu’ils soient d’active, de réserve ou
retraités. Chacun y retrouvera l’esprit commun qui nous anime.

–1–
 SOMMAIRE
La lettre du génie

Éditorial du général
◆ Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
LE MOT
Le génie combat
Le génie construit DU GÉNÉRAL CA (2S) FRANÇOISE
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
président de la FNAS
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait

C’est fait depuis la mi-septembre 2005, la Direction centrale du Génie n’existe

plus. Cette disparition est un événement considérable pour nous sapeurs qui,
pour les plus anciens, avons, pour beaucoup, servi alternativement dans
l’arme et le service. Place maintenant à la Direction centrale du Service
d’Infrastructure de la Défense, son premier directeur est un sapeur : le général
de division Alain Adde, et après ? Autre modification importante ce service est
placé sous l’autorité du Secrétaire Général pour l’Administration (SGA) et ne
dépend donc plus ni du chef d’état-major des armées ni d’un chef d’état-major
d’armée.

Il est pour l’instant difficile de mesurer les conséquences de cette

transformation, mais le service du génie continuera d’exister à travers les
officiers, sous-officiers et personnels civils servant dans cette nouvelle
structure, et nous serons présents à leur côté.

Concernant notre Fédération cette fin d’année a été marquée :

• par la commémoration, le 2 octobre, du 90e anniversaire des combats des Eparges, cérémonie
rehaussée par la participation de la musique régionale de la région terre NE et la présence d’une
section en armes du 2RG, un grand merci au général commandant la région ;
• par notre Sainte Barbe, le 27 novembre. Nous avons encore été nombreux à nous retrouver, à l’Arc-
de-Triomphe et au Val-de-Grâce, pour fêter notre patronne, merci au général commandant la BSPP
pour le soutien qu’il nous apporte en mettant à notre disposition la musique de la brigade.

Autre événement marquant, la Fédération nationale des anciens sapeurs pompiers de Paris nous a
rejoints, c’est fait.

Les travaux concernant l’adaptation de nos statuts au nouveau contexte de la défense se poursuivent,
ils ont pris un peu de retard mais cette grande Fédération nationale du Génie devrait voir définitivement
le jour au premier semestre 2006.

Bonne et heureuse année 2006 à tous, que cette année vous apporte joie et santé, j’ai une pensée
particulière pour ceux et celles qui souffrent et pour ceux et celles qui, au service de la France,
passeront les fêtes de fin d’année loin de leur famille.

Par Sainte Barbe vive la Sape !!!

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 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général

•1 • •Éditorial
• • • • du• général
• • • • Chinouilh
Le mot du général Françoise
• • • • • • • • • • • ◆ Sommaire
L’actualité en bref

•2 • •Le• mot
• • du
• •général • • • Françoise
Le génie combat
• • • CA(2S) • • • • • • • • • Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit

•3 • •Sommaire
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Histoire
Expériences
A savoir

•5 • •L’actualité
• • • • •en• bref
• • • • • • • • • • • • • • Coup d’œil sur…
Portrait

•9 • •Le• génie
• • •combat
• • • • • • • • • • • • • • • •
Le 17e RGP hier, aujourd’hui, demain…

Le 1er RG… … au Kosovo

… en Afghanistan
… en Afghanistan : survol des activités du DET génie

•12• •Le• génie

• • •construit
• • • • • • • • • • • • • • • •
Un nouveau bâtisseur est né : le SID

Entretien avec le général de division Addé, directeur central du

service d’infrastructure de la Défense

•16• •Le• génie

• • •secourt
• • • • • • • • • • • • • • • •
La médaille au bout du collier

•19• •Le• génie

• • •instruit
• • • • • • • • • • • • • • • •
Rentrée anticipée pour les formateurs

Kaboul, le 29 juin 2005

•20• •Histoire
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
La Lettre du génie est une publication de
Quand Vauban commanda en chef : à Camaret, Vauban sauve le l’École supérieure et d’application du génie
royaume 106, rue Éblé - BP 34125
49041 ANGERS CEDEX 01

Inscription des drapeaux et décorations Directeur de la publication :

général Jean-Loup Chinouilh

Rédacteur en chef :
•23• •Expériences
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • CBA Jean-François Plantec

Le camp militaire du Valdahon en avant première Rédacteurs en chef adjoints :

lieutenant Anne-Lise Llouquet
adjudant Gauthier Perron

•29• •Coup
• • d’œil
• • •sur…
Conception :
• • • • • • • • • • • • • • • PIR ESAG

Les rencontres internationales du génie de l’air Impression :

PIAT Saint-Maixent

Commission paritaire : en cours

•33• •Portrait
ISSN : 1006 B 05886
• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Dépôt légal à parution
Colonel Charles Goulier

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 VI
EN
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D
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ÎT
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 >> LES MILITAIRES DU GÉNIE SUR LE PIED DE GUERRE POUR ACCUEILLIR LE PUBLIC
Les 25 et 26 juin derniers, la caserne des militaires de Valdahon a organisé ses portes ouvertes. Une opération publique
au succès récurrent.
Quand les plus grands ont pu s’initier au baptême de P4 ou d’engins blindés de l’avant, les
DROIT RÉSERVÉ plus petits ont pu faire leur baptême de plongée, parcours commando, paint ball, tir de
vision nocturne…
Une tradition pour les militaires du 13e régiment du génie, habitués à faire de leurs portes
ouvertes une fête populaire et familiale. Organisées en septembre 2003, les premières portes
ouvertes du régiment sur le camp militaire de Valdahon avaient drainé de nombreux visiteurs.
Depuis, les sapeurs du « 13 » n’avaient plus eu le temps de rouvrir leurs stands de tir et autres
engins au grand public. Il faut dire que l’an passé à la même époque plus de
600 militaires étaient projetés au Kosovo et en Guyane pour un mandat de quatre mois. Cette
année, les « sapeurs de Leclerc » ne sont pourtant pas « au repos » à la maison. Malgré un mois
de juin très chargé en activités : exercice
brigade FATEXTEL dans les Vosges, 63e
anniversaire de la bataille de Bir
Hakeim, manœuvres diverses, exercice
DESTRIER, passations de commandement de plusieurs compagnies,
préparation de mise en condition opérationnelle en vue des
projections en Afghanistan, Côte d’Ivoire et Guyane à l’automne
prochain, le personnel du régiment a organisé cette manifestation
afin de renforcer le lien avec la population.
Pendant ce week-end, ce sont les 1 000 hommes et femmes du
régiment qui ont été mobilisés pour accueillir le grand public. Et ce
fut une véritable réussite ! Plus de 10 000 visiteurs sont venus au
rendez-vous du « 13 ».
Le 13e RG DROIT RÉSERVÉ

DOUCHANBE <<
Depuis fin mars, un détachement d’une quarantaine de personnels de la 2e compagnie opérationnelle du génie de l’air, aux ordres
du lieutenant Gueganno s’est déployé sur le DETAIR de Douchanbe. Ce détachement est renforcé par une dizaine de personnels de
la compagnie de commandement et de logistique.
Sa mission consiste à créer un dépôt de munitions dans le cadre de la montée en puissance du DETAIR (en vue des élections en
Afghanistan en septembre), et de terminer la réfection de la piste de l’aéroport international débutée l’an dernier par la 1re COGA.
Les « tracasseries » administratives inhérentes à ce type de projet lors d’opérations extérieures n’ont pas permis de commencer les
travaux dans les délais prévus.
Toutefois, afin que les sapeurs ne restent pas désœuvrés, nous avons reçu pour mission de participer à l’appui au stationnement du
DETAIR en construisant une trentaine de dalles en béton. De plus, depuis le début du mois de
mai, nous participons en collaboration avec la Compagnie Régionale d’Infrastructure (CRI) à la
construction de hangars en charpente métallique. Nous avons également participé à la
réhabilitation d’un orphelinat dans le cadre des actions civilo-militaires. Les sapeurs de l’air ont pris
à cœur ces nouvelles missions et si l’on écoute les spécialistes de la CRI, ils s’en sortent très bien.
Depuis la mi-mai, le détachement a débuté sa mission principale : terminer la réfection de la piste.
Le projet étudié conjointement par la direction générale de l’aviation civile et le service technique
des bases aériennes prévoit la réfection de la piste, des bandes anti-souffle ainsi que l’aire de
retournement par la mise en œuvre d’un tapis d’enrobé de type béton bitumineux aéronautique
(BBA) sur une épaisseur moyenne de 5 cm après reprofilage et déflashage des endroits les plus DROIT RÉSERVÉ
endommagés et le traitement des fissures les plus importantes.
Malgré les problèmes de fiabilité du poste d’enrobage indien nécessitant des arrêts de production fréquents, la piste a pu être livrée
le 22 juillet.
Dans le même temps, l’accord officiel des autorités tadjiks ayant été donné pour la création du dépôt de munitions, un groupe de
six personnes effectue les travaux de terrassement et la mise en œuvre des bastion-walls afin de réaliser les alvéoles permettant
d’assurer le stockage des différentes bombes et obus équipant les avions d’arme.
Le mois d’août a été consacré à l’élargissement de la bretelle 4 puis à la pose d’enrobé sur la bretelle 1 et 4. Les topographes ont
mis à profit ce mois pour réaliser les études nécessaires à l’élaboration des projets prévus pour l’année 2006. L’inauguration officielle
de la piste a eu lieu mi-septembre. Le génie de l’air

–5–
 SOMMAIRE
La lettre du génie

Éditorial du général
Le mot du général Françoise >> REMISE DE MÉDAILLE AU 19
Sommaire
◆ L’actualité en bref Le 3 mai 2005 aux Invalides, le chef d’État-Major des armées, le général d’armée
Le génie combat
Bentegeat, a remis la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile d’argent au
Le génie construit
sergent Dubuis, chef de groupe au sein de
la 3e compagnie de combat du génie. DROIT RÉSERVÉ
Le génie secourt
Accompagnant une citation, cette médaille,
Le génie instruit
nouvellement créée, a été décernée au ser-
Histoire
gent Dubuis suite à l’opération de désen-
Expériences
gluement d’un VAB du 35e régiment d’in-
A savoir fanterie en Afghanistan en août 2004.
Coup d’œil sur… Premier sergent de l’armée de terre à se
Portrait voir décerner cette décoration, le sergent
Dubuis ne sera sans doute pas la dernière
à la recevoir au 19e régiment du génie et à
la 3e compagnie de combat.
Le 19e RG

LE 5E RÉGIMENT DU GÉNIE EN GUYANE <<

Une compagnie PROTERRE commandée par le capitaine Vallaud (intégrée au détachement du Maroni
– 9e RIMa) et une section génie de la 10e compagnie de travaux voies ferrées (rattachée au REI) ont été
projetées en Guyane de janvier à juin 2005.

Première étape : le stage PREMIFOR (préparation aux missions en forêt). Les instructeurs ont
commencé l’instruction par un programme comprenant : école de nœuds, montage de bivouac, cours
de topographie en jungle, dangers de la forêt et franchissement de coupure humide.

S’adapter à la jungle. La piste groupe a été le premier challenge. Les sapeurs du 5 ont enchaîné les
obstacles, mêlant force, endurance, équilibre et bien sûr cohésion. Pendant 1 h 30, pour le groupe le
DROIT RÉSERVÉ
plus rapide, il faut courir, ramper dans la boue et passer des obstacles sous l’eau. Le montage du
bivouac doit s’effectuer avant la nuit, priorité numéro 1 en jungle. Il ne faut pas perdre de temps afin
d’être en tenue sèche avant 18 heures pour limiter le risque de maladies liées aux moustiques.

Travailler avec les Surinamiens. Dans le cadre des échanges bilatéraux

avec notre voisin surinamien, la section de l’adjudant-chef Meriaux a
participé à une mission de reconnaissance du Maroni à partir du poste
de Nasson avec une section venant de Paramaribo, capitale du
Surinam. L’objectif de cette mission était d’afficher sur le fleuve la
collaboration de nos deux pays et leur volonté commune de lutter
contre l’immigration clandestine et les différents trafics qui sévissent
dans la région.

DROIT RÉSERVÉ Opération Anaconda. Le sergent-chef Negoce et le groupe du sergent

Laperche ont assuré une mission de reconnaissance de sites
d’orpailleurs au niveau d’une crique nommée Yaya à environ 2 heures de pirogues au sud du poste de Nasson.
Durant leur reconnaissance, ils ont pu évaluer très facilement l’importance de l’orpaillage sur zone : volume de
fûts de carburant, effectif sur place, importance des moyens de transport logistique (quads, pirogue, zone de posé
hélico). C’est donc à partir de ces observations et des renseignements recueillis par les missions de reconnaissance
depuis le poste de Nasson que bon nombre de sites ont été découverts attendant d’être détruits lors d’opérations
de grande envergure, les opérations Anaconda conduites par la gendarmerie. Ces missions au cœur de la jungle
sont indispensables pour contrôler l’expansion de ces trafics et exploitations sauvages qui génèrent insécurité,
immigration clandestine et dégradation de la nature.
Le 5e RG

>> L’ADIEU AUX ARMES DU GÉNÉRAL DE BRIGADE AÉRIENNE DOMINIQUE FAUROT

Le 27 juillet 2005, une importante cérémonie s'est déroulée DROIT RÉSERVÉ
au quartier du Général Cros, fief des sapeurs du 25e régiment
du génie de l'air (RGA). Le général de brigade aérienne
Dominique Faurot adjoint militaire au directeur central de
l'infrastructure de l'air et commandant les formations du
génie de l'air a dit adieu aux armes, après 33 ans de service.
La cérémonie était placée sous la présidence du général de
brigade aérienne Bruno Gougeon directeur central, sous les
accents de la musique de la RTSE.

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 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général
BAPTÊME EXPLOSIF << Le mot du général Françoise
Sommaire
Le 14 mai dernier, un soleil rayonnant accueillait la section du lieutenant Jean-Pierre, ◆ L’actualité en bref
composée de jeunes du 13e et du 2e régiment du génie, qui s’apprêtaient à faire leur Le génie combat
première séance d’explosif sur le polygone T32 de Suippes. Le génie construit
Ce sont près de 80 kg d’explosif que les sapeurs du génie
Le génie secourt
ont mis en œuvre. Nous avons commencé individuellement
Le génie instruit
par une chaîne simple et avons poursuivi en groupe tout au
Histoire
long de la journée. Ou
Expériences
plutôt en équipe, à l’inté- DROIT RÉSERVÉ

rieur de laquelle chaque A savoir

individu avait un rôle bien Coup d’œil sur…
défini. C’est à cet instant Portrait
que nous avons compris
l’importance de chaque
DROIT RÉSERVÉ membre pour le bon fonc-
tionnement et la rapidité
d’un groupe de combat en pleine action.
Il est indispensable maintenant de mieux nous
connaître pour mieux progresser.

>> TOURNOI INTERGÉNIE : ET DE TROIS

Personne ne les voyait à ce niveau-là de la compétition, ni eux d’ailleurs, et
pourtant ils l’ont fait. C’est bien l’équipe mixte DCG/STBFT qui a remporté
la troisième édition du tournoi de football intergénie. Attendue avec tou-
jours autant d’impatience, cette activité de cohésion, ouverte à l’en-
semble des organismes du service du génie, s’est imposée désormais
comme un rendez-vous annuel incontournable. Cette année 12 équipes
se sont affrontées, le temps d’un week-end (14 et 15 mai), sur un terrain
de l’INSEP à Vincennes (93). Tradition oblige, c’est le tenant du titre,
l’établissement du génie de Paris, qui a eu en charge l’organisation de
cette manifestation.
Cette troisième édition n’aura pas été épargnée par la pluie,
invitée surprise de dernière minute. Conséquence directe : plon-
geons, bains de boue et autres divertissements étaient au programme.
La finale a opposé l’équipe DCG/STBFT, tombeur des favoris Lille et Paris, à l’établissement du génie
de Châlons-en-Champagne, finaliste de la compétition pour la deuxième année consécutive.
L’an prochain le tournoi 2006 se déroulera donc de nouveau en région parisienne. Grande nou-
veauté, il sera bien évidemment ouvert à nos collègues marins et aviateurs, qui ont depuis, intégré le
service d’infrastructure de la défense (S.I.D.).
Encore un grand merci à l’établissement du génie de Paris d’avoir organisé, non sans connaître des
difficultés, le tournoi 2005 et rendez-vous l’année prochaine au même endroit (ou presque).
DROIT RÉSERVÉ
La direction centrale du génie

INDOCHINE <<
8 juin, journée consacrée à la mémoire des militaires morts pour la France en Extrême-Orient
de 1945 à 1955.
Par décret n° 2005-547 du 26 mai 2005, le président de la République, sur le rapport du
Premier ministre, du ministre de la Défense et du ministre délégué aux Anciens combattants,
décrète :
ARTICLE PREMIER : il est institué une journée nationale d’hommage aux « morts pour la
France » en Indochine. Cette journée est fixée au 8 juin.
ARTICLE 2 : chaque année à cette date, une cérémonie est
organisée à Paris. Une cérémonie analogue a lieu
dans chaque département (et dans les territoires
d’Outre-Mer), dont l’organisation est laissée à
l’initiative du représentant de l’État.
Nous honorerons ainsi les 90 000 morts pour la France de
cette campagne au cours de laquelle le génie a perdu 41
officiers, 145 sous-officiers et 677 hommes de troupe, sans
oublier les 1 500 sapeurs de tous grades qui ont été blessés.

Insigne général
du corps expéditionnaire
d’Extrême-Orient Insigne du génie en Extrême-Orient

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 SOMMAIRE
La lettre du génie

Éditorial du général
Le mot du général Françoise >> PASSATION DE COMMANDEMENT DROIT RÉSERVÉ

Sommaire
◆ L’actualité en bref Le 1er septembre 2005, sous la présidence du général de
Le génie combat
brigade aérienne Allard a eu lieu la passation de
Le génie construit
commandement entre le colonel Pierre-Yves Henry chef
de corps descendant (actuellement chef de la division
Le génie secourt
« études et prospective » à l’ESAG) et le colonel Christian
Le génie instruit
Bailly chef de corps montant. Cette cérémonie a été
Histoire
clôturée par un défilé des troupes à pied et motorisées.
Expériences
Lors de cette cérémonie l’adjudant-chef Delplanque s’est
A savoir vu concéder la médaille militaire, le caporal-chef Genet
Coup d’œil sur… à été décoré de la médaille d’or de la Défense nationale
Portrait et le sergent-chef Noizet de la médaille d’argent de la
Défense nationale.
Le génie de l’air

LES MILITAIRES DU 13E RG ENFOURCHENT

LEUR VÉLO POUR SE RENDRE À AUTRANS <<

En juillet 2003, le 13e RG était délocalisé d’Épernay à Valdahon. À cette occasion une équipe de
cyclistes avait rallié ces deux villes pour marquer l’événement. Pour célébrer ces deux années de
présence en Franche-Comté, 11 cyclistes du régiment et du CSA ont effectué un raid entre Valdahon
DROIT RÉSERVÉ
et Autrans. En effet le régiment possède dans ce village de l’Isère un poste de montagne.
Le 4 juin 2005 sous un ciel pluvieux l’équipe s’est mise en route pour rejoindre Septmoncel dans le
Jura à travers le Haut Doubs. Le lendemain, après la descente vers l’Ain et la montée du Revard au-dessus d’Aix-les-Bains, les sapeurs
du 13e se sont reposés au Bourget-du-Lac. Le troisième jour fut le plus difficile avec
la traversée de la Chartreuse et les ascensions du col du Granier, du col du Cucheron,
du col de Porte de la cote de Saint-Nizier-du-Moucherotte et enfin du col de Pernin-
Jaune soit 50 kilomètres de montée pour une étape de 115 kilomètres. Enfin pour
conclure ce périple, tous les participants ont gravi l’Alpe-d’Huez et ses 21 virages.
Au final, 450 kilomètres ont été parcourus avec un dénivelé total de plus de
6 000 mètres.
L’équipe remercie le 19e RG qui a prêté le chalet de Septmoncel, le 68e RA qui nous
a hébergés et nourris, l’AGPM pour son aide et la participation de son représentant,
M. Sprich et enfin le personnel de soutien (alimentation, photos et transport) ainsi que
les sapeurs d’Autrans qui par leurs attentions nous ont permis de garder le moral et
de réussir cette entreprise.
DROIT RÉSERVÉ
Le 13e RG

>> REMERCIEMENTS DROIT RÉSERVÉ

Le dimanche 26 juin 2005 avaient lieu les portes ouvertes de la

brigade des sapeurs pompiers de Paris à Villeneuve-Saint-Georges.
Lors de cette manifestation, il a été procédé au changement
d’appellation du groupement formation-instruction. Dans le cadre
de la cohésion de l’Arme, les CCH Drapeau et Grelet faisaient
partie des nombreux invités à cette journée. Le président des EVAT
et son adjoint, de l’ESAG, maison-mère du génie, remercient
vivement le chef de corps du groupement formation-instruction
ainsi que leurs homologues de la BSPP pour l’accueil qui leur a été
réservé.
Caporal-chef DRAPEAU - ESAG

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La rédaction n’ayant pu se résoudre à faire un choix qui aurait été difficile, ce sont deux régiments qui
sont mis à l’honneur dans ce 35e numéro : le 17e RGP et le 1er REG.
Vous vous en rendrez compte, l’article du capitaine Pezous emprunte un ton tout à fait personnel qui
au-delà des nombreuses opérations présentées, rend sa lecture agréable.
Quant à ceux du 1er REG, ils montrent eux aussi la variété des missions de l’arme que les sapeurs du
génie remplissent aux quatre coins du monde.

LE 17 RGP
Cne PEZOUS - OSA
E

HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN…

En 1990, encore loin d’être majeur,
une question, bien légitime, me tra-
cassait : « Mais qui serai-je dans
15 ans ?… ». J’étais alors loin de
connaître les hommes qui, aux quatre
coins du monde, exerçaient un métier
fait d’exigence, de dévouement, de
précision, de courage… et de bonne
humeur : ils étaient sapeurs parachu-
tistes !…
Arborant aujourd’hui ce béret rouge à
Montauban, afin de mieux présenter
le 17e régiment du génie parachutiste,
je souhaite revenir sur les missions
qu’a remplies notre unité au cours des
années 1990-1991. Non par nostalgie
ou aigreur, je suis bien trop jeune et
optimiste pour cela, mais simplement
pour le plaisir de souligner quelques
glorieuses pages de notre histoire
contemporaine.
Fort de ces souvenirs, je détaillerai les
facettes du 17 d’aujourd’hui, en met-
tant en exergue nos missions spéci-
fiques.
Enfin je tournerai la page du jour
pour tenter d’entrevoir de quoi
demain pourrait être fait : de quels
moyens la génération montante peut-
elle espérer être dotée ? Que sera lieutenant de Saint-Germain, participe
devenu le combat en localité ? La lutte aux forces des éléments français
anti-terroriste ne sera-t-elle pas l’objet d’Afrique occidentale. Sa section d’or-
de toutes les attentions du génie para- ganisation du terrain réalise, quatre
chutiste ? mois durant, des réseaux d’évacuation
des eaux et des pistes au profit des
70 ans après la création du Liban, pro- populations locales.
clamée sur les marches de la rési-
dence des Pins, des éléments de la 1re Mais déjà, les esprits sont tournés vers
compagnie participent à la prépara- le Moyen-Orient, et le 17 sera marqué
tion du 14 juillet 1990 de l’ambassade à jamais par l’année 1991.
de France.
En novembre 1990, 85 sapeurs para-
Pour certains, il s’agit d’un retour sur chutistes (tous grades confondus) sont
des terres connues (le sol libanais a été projetés en Arabie Saoudite, au sein de
foulé à maintes reprises jusqu’en la division Daguet et reçoivent, pour
1984, puis en 1988) en vue de remplir les uns, des missions de soutien (traite-
une mission maîtrisée en ces terres, ment des eaux…) et, pour les autres,
théâtre de tant d’affrontement : dépol- des missions de spécialistes NEDEX.
lution et déminage de la rési-
dence des Pins et de ses
abords, durcissement d’infra-
structure et organisation du
terrain, en vue de protéger la
résidence et de permettre à
l’ambassadeur de recevoir ses
invités dans les meilleures
conditions.
Sensiblement au même moment,
à Bouar (République Centre
Afrique), la section du sous- PHOTO 17E RGP

–9–
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise PHOTO 17E RGP
Sommaire
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait
À la fin du mois de février 1991, « la
guerre des 100 heures » a pris fin. Les
sapeurs parachutistes de la 3e compa-
gnie reçoivent l’ordre de déminer un
secteur de Koweit City : 20 km de
front de mer (où défenses passives et
champs de mines protègent les abords
PHOTO 17E RGP
de la ville et l’aéroport) et, plus au
sud, 5 km2 de protections piégées et
infestées de sous-munitions larguées
par l’aviation alliée.
La division Daguet sera mise à l’hon-
neur sur les Champs-Élysées ce 14
Juillet 1991, mais les parachutistes
montalbanais s’activent encore au
Moyen-Orient et en Afrique : l’opéra-
tion Merrain a pris le relais au Koweït
pour différentes missions à caractère
humanitaire tandis que les sapeurs
paras de Daguet se sont vu confier une
mission de désarmement (GODORIA)
à Djibouti.
Voici donc quelques-unes des belles
pages de notre histoire contempo-
raine, mais voyons alors quelles autres
missions nous sont confiées et permet-
tent, à l’heure actuelle, tous les 16
mois, de projeter 500 à 600 personnes
(dont au moins la moitié dans leur
cœur de métier).
La lettre du génie
Régiment du génie à part entière, le développement ultérieur de l’action
17 est en mesure de remplir toutes les d’une force engagée dans une opéra-
missions d’appui direct ou général tion extérieure.
bien connues du lecteur ; je m’attarde-
rai donc sur les missions et moyens Intervenant dès la saisie de la plate-
propres au seul régiment du génie à forme, le génie parachutiste met en
vocation aéroportée. œuvre ses moyens pour rétablir et
aménager le ou les terrains de poser
Souvent dévolue aux sections appui d’aéronef, permettant ainsi l’achemi-
des compagnies de combat, la mission nement des renforts et la manœuvre
de franchissement vertical trouve logistique, assurée par moyens
toute sa pertinence dans des opéra- aériens, civils ou militaires.
tions en milieu montagneux, en ter-
rain accidenté, mais également en Dans ce type de missions, intervient
zone urbaine. donc en premier lieu l’équipe du
groupement commando parachutiste
Au même titre que le 2e REG, le 17e du régiment, larguée à quelques kilo-
RGP est doté du filet de franchissement mètres de la zone. Elle est en charge
vertical (voir la Lettre du Génie n° 31). des reconnaissances précédant l’ac-
tion du détachement.
Ce type de filet peut être
chargé, pour les déplace- PHOTO 17E RGP
ments, sur un véhicule aéro-
largable de type A3F. Il est
mis en œuvre par une section
en 3 heures et permet le fran-
chissement d’une coupure
verticale de 40 mètres par
une compagnie de 130
hommes en 3 heures.
Étudions maintenant une
entité qui englobe à elle seule
bon nombre de nos missions
spécifiques. Le Détachement
d’aérodrome du génie est
constitué d’un détachement
de liaison et de commande-
ment, d’une section de ser-
vice aérien (en charge du sou-
tien et de la sécurité) et d’une
section d’équipement de
zone de poser.
Sa mission consiste en la
création d’une tête de pont
aéroterrestre nécessaire au
– 10 –

Les EOD effectuent à leur tour
leurs reconnaissances spéci-
fiques et lancent, si besoin est,
un chantier de dépollution
(déminage, si nécessaire).
L’équipe de reconnaissance de
terrain sommaire peut alors
intervenir. D’un volume de six
personnes qualifiées, elle est en
mesure, en une journée, d’ho- PHOTO 17 RGP
E
mologuer (ou de faire réaliser
les travaux nécessaires à l’ho-
mologation) une piste de poser d’as-
saut et/ou, éventuellement, une piste
de largage à très faible hauteur.
Dans l’hypothèse où des travaux sont
nécessaires, qu’il s’agisse de travaux
d’entretien de la piste, d’aménage-
ment du terrain ou de réfection d’ac-
cès à la zone aéroportuaire, les engins
de la section d’équipement de zone
de poser, aux tailles réduites leur per-
mettant d’être aérotransportés (voire
aérolargués), sont employés afin de
valider la zone de poser.
Ce type de mission implique une
coordination interarmes importante,
notamment en matière de sûreté rap-
prochée.
Nous avons succinctement balayé
l’étendue de nos savoir-faire spéci-
fiques actuels. Mais toute unité qui se
contente d’entretenir des acquis est
condamnée à un éternel retard.
Aussi, diverses prospectives ont été
lancées dans les domaines qui suivent.
Il ne fait pas de doute qu’à très court
terme, le génie se doit d’apporter des
solutions à l’infanterie dans le combat
en localité. Les études menées de front
avec le CENZUB, l’ESAG et les régi-
ments d’infanterie parachutiste nous
permettent de rédiger un système
d’aide à une instruction de qualité au
combat en localité, mais également de
travailler sur les équipements du
sapeur et de parfaire la coordination
interarmes bien spécifique dans un
milieu aussi exigeant.
Le combat en localité, largement
médiatisé ces dernières années, est un
des moyens de lutter contre le terro-
risme. Ce domaine vaste et encore fai-
La lettre du génie SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait
blement exploité par les unités fran-
çaises conventionnelles comporte plu-
sieurs aspects déclinés ci-dessous.
Une lutte efficace passe certainement
en premier lieu, par un effort indis-
pensable sur la sauvegarde de la
troupe. Il incombe, en particulier aux
sections d’aide au déploiement d’être
en mesure d’assurer un durcissement
rapide des sites de stationnement
(même provisoire) ; les moyens sont,
par exemple, un outil de pose méca-
nique de concertina (des véhicules
comme les quad, peuvent en être
dotés facilement) ou encore des pro-
tections textiles (balistiques et anti-
blast) légères et simples d’emploi.
En outre, nous, sapeurs, nous faisons PHOTO 17E RGP
forts d’exceller dans les missions de
fouille qui pourraient, à l’avenir, n’être
confiées qu’à notre arme ; de la sec- En revenant sur la génération descen-
tion de combat aux EOD, l’arme du dante, en narrant les missions
génie est dimensionnée pour fournir actuelles et en extrapolant sur le futur,
une réponse aux différents degrés de il s’agissait de montrer comment notre
fouille. Ceci inclut également la prise quotidien a été méticuleusement pré-
en compte du danger NRBC qui paré par nos anciens, auteurs de belles
conduira à une coordination indispen- pages de gloire et combien, à notre
sable entre nos spécialistes et les spé- tour, nous avons à cœur de nous mon-
cialistes NRBC du 2e régiment de dra- trer à leur hauteur en préparant un
gons. Nous pourrions alors prendre avenir radieux aux sapeurs parachu-
pour modèle le National Search tistes en particulier et à l’arme du
Center anglais qui fait preuve d’une génie en général.
réelle compétence en
la matière. PHOTO 17E RGP
Dans cette description
non exhaustive du 17e
régiment du génie
parachutiste, ni la fra-
ternité qui unit notre
communauté humaine,
ni le souci d’excellence
qui anime chacune de
nos activités n’ont été
mentionnés.
– 11 –
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
La 2e compagnie de combat du 1er
régiment étranger de génie a été
déployée en partie au Kosovo en tant
qu’unité PROTERRE au sein du
bataillon français (BATFRA) de la
brigade multinationale nord-est au
Kosovo.
Déjà engagée sur le territoire entre
septembre 2003 et janvier 2004 au
sein du bataillon des appuis, la com-
pagnie retrouvait ce pays avec joie
mais avec une certaine appréhension.
Joie d’arriver sous la neige qui ravit
toujours les Rouges de la compagnie
montagne du 1er REG. Appréhension
liée à la peur du déjà vu et du danger
de la routine que peuvent engendrer
ces missions PROTERRE.
Arrivée au complet sur le territoire le
1er février, sa mission principale est
d’assurer la garde du site de Plana où
sont stationnés le détachement de
l’aviation légère de l’armée de terre, le
groupe médico-chirurgical et le déta-
chement de soutien aéro-technique.
Cette mission comprend le personnel
du poste de sécurité et de filtrage qui
a en charge les entrées et sorties des
PHOTO 1ER REG
(1) Quick Reaction Force : élément en mesure de réagir immédiatement et renforcer le dispositif.
(2) Détecteurs de métaux habituellement utilisés pour le déminage.
La lettre du génie
Ltn LEROUX
Officier communication
véhicules KFOR ainsi que tous les per-
sonnels civils de recrutement local et
les Kosovars bénéficiant de l’aide
médicale gratuite. À cela
s’ajoute l’élément d’intervention
prêt à réagir sur toute tentative
d’intrusion intérieure et en cas
de « happy shooting » car la
détention d’armes à feux est
interdite sur le territoire. Un
groupe d’astreinte est également
armé pour remplacer l’élément
d’intervention si ce dernier
quitte le site et pour armer diffé-
rents postes de combat en cas
d’activation du plan de défense PHOTO 1 REGER
du site. Une des deux sections
est de service. L’autre section
peut donc poursuivre l’entraînement.
La compagnie a aussi reçu la mission de
défense du site de FOX ONE,
relais transmissions situé à la
frontière avec la Macédoine
(aujourd’hui démantelé - ndlr).
Les six groupes de la compagnie
ont ainsi monté la garde de
cette emprise pendant les six
premières semaines du mandat.
À ces missions de garde de site
viennent s’ajouter les missions
communes de l’armée de terre
sur lesquelles la compagnie
– 12 –
LE 1 REG… ER
…AU KOSOVO
avait axé sa préparation opération-
nelle. Elles prennent tout leur sens
dans les missions de défense des
enclaves habitées par les Kosovars
d’origine serbe (KOS) pour éviter que
se réitèrent les incidents de mars 2004
au cours desquels certains villages
KOS avaient été incendiés et pillés.
Dans ce cadre, la compagnie consti-
tue une réserve pour le bataillon fran-
çais en mesure d’intervenir en renfort
de toutes les unités qui défendent ces
zones sensibles. Plusieurs opérations
de validation des plans de défense ont
ainsi été conduites. Récemment un
nouveau cadre d’action a vu le jour
avec l’appui aux opérations du Kosovo
Police Service qui prend de plus en
plus la main suite au retrait progressif
des policiers de l’ONU. La compagnie
a donc par exemple appuyé une opé-
ration de fouilles dans le centre ville
de Vucitrn/Vushtri le 1er avril. La com-
pagnie a renforcé les checkpoints
autour de la zone fouillée, patrouillé
avec une équipe de chiens d’interven-
tion et constitué un élément de QRF
(1). Toutes les personnes présentes
dans le quadrilatère ainsi que les
magasins ont été fouillés par le KPS,
les équipes de sondage avec des
DHPM (2) et une équipe de chiens de
recherche d’armement. Au bilan, deux
pistolets ont été trouvés et quatre per-
sonnes appréhendées.

Ces opérations sont un élément clé
qui a permis de sortir la compagnie et
briser la routine qui aurait pu arriver si
la compagnie s’était contentée de
monter la garde. L’aspect opérationnel
de ces actions constitue un autre fac-
teur positif pour le moral des Rouges.
Déjà bien occupée avec ces missions,
la compagnie a également profité de
ses compétences dans son premier
métier, le génie, pour appuyer les mis-
sions du BATFRA.
LA PROTERRE GÉNIE
Même si la compagnie est engagée en
unité PROTERRE, les besoins en appui
génie sur le territoire sont réels et res-
sentis par le BATFRA. De plus, la
relève de la Section Équipement
Montagne (SEM) du régiment frère, le
2e REG, a conduit au fait que la seule
unité avec des compétences génie au
Kosovo était la PROTERRE n° 2 du
BATFRA. Il ne manquait plus que les
véhicules et engins pour que la com-
pagnie puisse entreprendre un appui
efficace. Chose faite avec la percep-
tion auprès du bataillon de comman-
dement et de soutien d’une partie des
engins de la SEM à savoir un MPG, un
VAB-lame (utile pour mener des
actions d’ouverture d’itinéraires en cas
de barricades), un tracto-chargeur
Caterpillar et deux camions bennes.
La lettre du génie
PHOTO 1ER REG
Cet appui a ainsi pu se concrétiser de
trois façons différentes : participation
aux instructions et construction de
ponts Mabey Johnson, appui aux opé-
rations de fouilles et travaux génie.
PHOTO 1ER REG
PONT MABEY JOHNSON
Le Pont Mabey Johnson est un ouvrage
quasiment similaire au pont Bailey
dans sa phase de construction qui res-
semble à un grand « MÉCANO ». Un
groupe est tout d’abord parti une
semaine au sein de la compagnie de
sapeurs suisses qui appartiennent à la
brigade multinationale sud-ouest. Ce
stage d’une semaine se basait sur la
sécurité pendant le montage et l’ap-
prentissage des techniques élémen-
taires pour que les légionnaires soient
en mesure de participer à la construc-
tion d’un tel pont sous les ordres d’un
– 13 –
SOMMAIRE
Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
ingénieur suisse. Ce fut
une instruction éprou-
vante car comme le
veut la tradition, les conditions météo
furent catastrophiques. Mais cela n’a
pas entamé le moral du groupe qui n’a
eu de cesse au contact de camarades
suisses, danois, espagnols, italiens et
américains de montrer que les légion-
naires étaient premiers partout. Et
comme toute formation n’a de valeur
qu’une fois appliquée sur le terrain, ce
même groupe est parti un mois plus
tard pour la construction d’un pont
dans la zone de la brigade multinatio-
nale sud-ouest pour permettre, à côté,
la réfection d’un pont d’infrastructure
affaibli. Une nouvelle fois, les légion-
naires ont porté haut les couleurs de la
légion en se distinguant par leur
ardeur au travail et la bonne humeur
permanente malgré la fatigue et les
pâtes servies à chaque repas par le
soutien italien. La compagnie s’est
ainsi enrichie d’un groupe de « gentle-
men engineers » qui a pu au contact
de sapeurs des autres armées de la
KFOR faire connaître la valeur du
légionnaire bâtisseur.
APPUI FOUILLE
Plus directement liée à son engage-
ment au sein du BATFRA, la compa-
gnie a régulièrement appuyé les com-
pagnies d’infanterie dans leurs
opérations de fouille pour trouver de
l’armement ou tout objet illicite. Une
dizaine d’opérations de ce type ont
ainsi vu la participation d’une section
voire d’un groupe armé jusqu’aux
dents de DHPM et lots de sondage.
Leur appui est particulièrement appré-
ciable aux abords des maisons, dans
les dépendances et dans tous les
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
PHOTO 1ER REG
espaces ouverts tels que les champs,
les haies et les lisières. Ce que l’œil ne
voit pas toujours, le détecteur ou les
sondes l’indiquent. Généralement pla-
cées sous le commandement direct du
capitaine dirigeant la fouille, les sec-
tions ont travaillé en appui immédiat
des groupes de fouille, en autonomie,
quand l’ampleur de la zone imposait
un déploiement maximal et le plus
souvent en coopération avec les
équipes cynotechniques de recherche
d’armement. L’expérience acquise au
gré des opérations a permis d’optimi-
ser l’emploi des équipes génie et la
coordination indispensable pour défi-
nir précisément le rôle de chacun en
particulier dans l’ordre d’entrée dans
une habitation. Même si les résultats
ne furent pas toujours à la hauteur des
espérances, la coopération avec les
unités d’infanterie fut très profitable et
cette présence de troupes importantes
a rappelé aux populations locales que
la pression était constante pour main-
tenir la sécurité au Kosovo.
TRAVAUX MERKOVNICA,
DEVIC ET SVINJARE
Le dernier aspect de cet appui
concerne les travaux purement génie
effectués par les Rouges. La percep-
tion des engins et les besoins considé-
rables sur le théâtre sont les deux fac-
teurs principaux de l’emploi de l’unité
PROTERRE en élément génie. La com-
pagnie est ainsi l’ultime recours de la
brigade dans ce domaine. Trois chan-
tiers primordiaux méritent d’être évo-
qués en dehors des réalisations
mineures comme la protection de la
soute à munitions par des bastions
walls pour la compagnie de réserve
opérationnelle sur le pont d’Austerlitz.
La lettre du génie
PHOTO 1ER REG
Le premier chantier reçu fut celui du
curage du lit de la rivière de Smerkov-
nica. En effet à chaque pluie, la rivière
débordait au centre du village causant
des ravages dans les habitations. Le
général commandant la brigade donna
l’ordre que cela cesse, la légion l’exé-
cuta. Les enginistes de la compagnie se
sont ainsi relayés en fonction du service
pour curer le lit et l’élargir afin de cana-
liser correctement les écoulements. Ce
travail fut réalisé directement dans le
cours d’eau ce qui le rendit délicat à
cause de la boue qui se formait avec les
va-et-vient du MPG transformant cer-
taines parties de la rivière en marécage !
Mais l’ingéniosité du chef de chantier a
permis d’en venir à bout et désormais la
rivière s’écoule normalement.
À peine ce chantier terminé, s’ouvrait
une nouvelle piste pour diversifier nos
missions et demeurer fidèles à notre
devise « Toujours servir avec honneur et
fidélité ». Dans la zone du bataillon
danois, le monastère orthodoxe de
Devic a subi de plein fouet les événe-
ments de mars 2004 pendant lesquels il
fut en grande partie brûlé. Les cinq
sœurs qui y vivent toujours sont âgées
et certains travaux les dépassent. Un
appel au secours et les Rouges débar-
quent bien décidés dans le peu de
temps imparti à faire le maximum pour
rendre les conditions de vie des sœurs
plus acceptables. Un bout de piste a
donc été refait, un fossé et un passage
busé créés pour éviter les écoulements
dans la zone de vie du monastère, un
poulailler construit et quelques stères
de bois coupés pour le chauffage des
sœurs. La section du lieutenant Combe
a ainsi passé quatre jours sur place et est
repartie avec la satisfaction du travail
accompli, des réalisations concrètes et
quelques verres de Slibovica servis en
remerciement par les sœurs.
– 14 –
Dans le même esprit, le plus important
chantier va rythmer la fin du séjour
puisqu’il s’agit de la réfection d’une
piste et de la construction d’une étable
au profit des KOS revenus dans le vil-
lage de Svinjare après les événements
de mars 2004. La « petite piste » est
longue d’environ mille mètres et
entièrement dévastée par le ravine-
ment de l’eau de pluie. Or cette route
est quasiment la seule qui rejoint les
habitations KOS de cette enclave vers
laquelle le BATFRA s’efforce de faire
revenir les anciens habitants KOS. Ce
serait donc un message fort pour les
convaincre de retourner dans leur
ancien village. L’autre partie du projet
est la construction d’une étable au
profit d’une personne déjà revenue et
qui au gré de l’aide apportée par le
bataillon pourrait également conduire
au retour. En effet avec une vache et
un cochon, ce KOS peut vivre un an.
Il s’agit donc d’un projet vital !
Joie de venir sur un théâtre où l’on
peut utiliser les raquettes pour les
patrouilles, joie d’être engagé dans
des missions à caractère opérationnel,
véritable joie de rendre service en res-
tant simple et efficace. Tous ces élé-
ments sur lesquels se greffent les sen-
sibilisations mines au profit des forces
du bataillon, expertise pour la pose de
pots éclairants pour la défense des
sites, formation au contrôle de foules
et poursuite de l’entraînement ont
rendu ce séjour d’une richesse
incroyable. La peur du déjà vu a été
aisément vaincue par la multitude et
la variété des missions confiées à la
compagnie.
Les légionnaires de la 2 rentreront fiers
du travail accompli et fiers d’avoir pu
œuvrer concrètement au retour de
l’espoir au Kosovo.

… LE DANGER MINES
EN AFGHANISTAN
L’Afghanistan est un des pays les
plus minés au monde. Depuis les
trois dernières décennies, les diffé-
rents conflits successifs ont marqué à
jamais le terrain et ses habitants.
Ainsi depuis de nombreuses années,
le peuple afghan vit au contact per-
manent d’armes et de munitions de
tous types.
En 1988, il y avait entre 5 et 7 millions
de mines en Afghanistan. Au « danger
mines » s’ajoute la menace liée à la
présence de nombreuses zones pol-
luées par des UXOs (UneXplosed
Ordonances), munitions tirées non
explosées, (mortiers, obus, roquettes,
sous-munitions). Ces munitions, peu-
vent avoir été tirées mais sans exploser
ou bien être éparpillées et choquées
autour d’anciens dépôts qui ont été
bombardés. Toutes ces munitions sont
très dangereuses car leurs dispositifs
de sécurité peuvent avoir été effacés
et c’est un défaut de fonctionnement
ou d’utilisation qui les a empêché
d’exploser.
Sur 647 500 km2 de territoire afghan,
seulement 730 km2 ont été déminés
ou dépollués. Aujourd’hui encore,
plus de 90 % des habitations du pays
sont construites à moins de 5 km
d’une zone reconnue polluée. Ces
zones, sont généralement d’anciennes
lignes de confrontation, positions de
combat, lignes de frontière, zones
stratégiques (pistes, routes, points
d’eau…).
La lettre du génie
Ltn LEROUX
Officier communication
Toute cette pollution a de nombreuses
implications pour le bataillon français
PAMIR X au sein de la FIAS (Force
Internationale d’assistance et de sécu-
rité en Afghanistan), principalement
dans 2 domaines : la population et les
forces :
• pour la population, même si elle a
appris à vivre au contact de cette
pollution, les accidents sont encore
très fréquents et avec de graves
conséquences ;
• pour les forces, cela représente une
menace bien réelle et diffuse, avec
pour conséquence pour les
patrouilles de ne pas pouvoir sortir
des axes reconnus.
Mais le danger de cette pollution est
également indirect, car les forces hos-
tiles à l’ISAF utilisent, ces munitions
disséminées un peu partout dans le
pays afin de fabriquer des bombes ou
des pièges (Road Side Bomb, tirs de
roquettes, poses de mines…) placés
n’importe où, avec pour objectif d’ins-
taurer un climat d’insécurité pour
empêcher l’installation d’une paix
durable en Afghanistan.
Aussi, les légionnaires de la 3e compa-
gnie et les NEDEX du 1er régiment
étranger de génie, intégrés au bataillon
français du détachement PAMIR X
sont des appuis incontournables sur le
terrain. En effet, lorsqu’un sous-grou-
pement part pour plusieurs jours, un
élément génie lui est détaché pour
parer à tout accident
ou découverte de
munitions. Les NEDEX
renforcés de groupes
de combat, effectuent
régulièrement des
vérifications de non-
pollution, pour l’ins-
tallation des bivouacs
des unités, sur les che-
mins de ronde des
MANPADS (point de
surveillance de l’aéro-
PHOTO 1 REG
ER
port de Kaboul), mais
– 15 –
SOMMAIRE
Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
également au profit des nations alliées
(les Allemands pour leurs drones…).
Les sapeurs légionnaires de la « 3 »
procèdent au ramassage et à la des-
truction de toutes les munitions rele-
vées sur le terrain mais aussi de celles
stockées dans les dépôts. Après un peu
plus d’un mois passé sur le théâtre, les
résultats sont édifiants : 12 tonnes de
munitions relevées et 24 tonnes de
munitions détruites (munitions rele-
vées + stock existant dans les dépôts).
Des actions de contre-terrorisme sont
conduites par le bataillon (fouille de
maisons, découvertes de caches…)
et les NEDEX prennent 1 fois par
semaine une alerte de 24 heures, sur
la zone de responsabilité de la bri-
gade, pour intervenir sur tout engin ou
explosif improvisé découvert. Lors de
cette alerte, un groupe de combat leur
est jumelé en permanence. L’aména-
gement du camp sur l’aéroport de
Kaboul occupe le groupe organisation
du terrain de la section génie, mais
des missions de renforcement ou
d’aménagement de postes d’observa-
tion, de checkpoints… sont monnaie
courante.
Sur le théâtre afghan, il apparaît clai-
rement que le génie est un appui
incontournable pour la FIAS. En effet
les légionnaires du 1er REG participent
activement à la mission en opérant
directement sur le terrain de manière à
rendre le pays plus sûr. Ils appuient le
bataillon pour toutes les actions qui
sont conduites tellement le danger
mines est présent. Les groupes de
combat, se relaient quotidiennement
pour assurer la QRF (Quick Reaction
Force), module en alerte, pour réaliser
des évacuations de blessés dans une
zone minée tant au profit des forces
qu’au profit de la population et ceci
en VAB ou en hélicoptère.
 SOMMAIRE
La lettre du génie

Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
… EN AFGHANISTAN :
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit SURVOL DES ACTIVITÉS
Le génie secourt
Ltn LEROUX
Le génie instruit
Histoire
Expériences
Officier communication DU DET GÉNIE
A savoir
Coup d’œil sur… PHOTO 1ER REG
Témoignage

Arrivé depuis un mois en terre

afghane, le détachement génie de
Pamir X, armé par la 3e compagnie du
1er régiment étranger de génie, a très
rapidement été mis à contribution.

À commencer par l’alerte de Quick

Reaction Force (QRF). Alerte montée
quotidiennement par un groupe de
combat de la section. La mission
majeure de cet élément d’intervention
est d’intervenir sur toute la zone de
responsabilité française sur un acci-
dent mine. Il peut intervenir en VAB
3
ou en hélicoptère. Pour être toujours
plus performant, et ainsi que les gestes
deviennent des réflexes, le groupe

PHOTO 1ER REG 1

d’alerte effectue quotidiennement un

exercice d’évacuation de blessé en
zone minée. La première séance d’ins-
truction a été menée par l’équipe
EOD-NEDEX du détachement (photo
n° 1).

PHOTO 1ER REG 2 PHOTO 1ER REG 4

– 16 –
 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
◆ Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage

Beaucoup de destructions de muni-

tions sont à réaliser mais la météo
nous a contraints à réduire cette acti-
vité (problème de visibilité). La
matière de ces destructions provient
des récupérations d’UXOs ou bien
des stocks présents dans les dépôts
de KEYRABAD et PD 15 (photos n° 5
et 6).

Des chantiers de dépollution, de

déminage ou bien de vérification de
non-pollution sont réalisés avec les
EOD-NEDEX pour les emplacements
de bivouacs, zones de poser d’hélico-
ptères, points d’envol de drones…
(photo n° 4).

Le groupe organisation du terrain est à

pied d’œuvre. Les engins participent
activement à l’aménagement de KaIA
(Kabul International Airport) et à
l’amélioration de la traficabilité des
PHOTO 1ER REG 5
routes intérieures et extérieures du
camp.

Les récupérations de munitions sont sées en bordure de route. Et les divers Un MPG a été détaché à la MNEG
aussi notre quotidien, elles sont soit services de renseignement de l’ISAF (MultiNational Engineers Group) lors
collectées rassemblées en un lieu négocient aussi des récupérations de du crash aérien en vue d’ouvrir des
reconnu ou bien directement dépo- munitions (photos n° 2 et 3). accès jusqu'à l’appareil (photo n° 6).

PHOTO 1ER REG 6 PHOTO 1ER REG 7

– 17 –
Un sujet au cœur de l’actualité : les trois directions centrales ont fusionné et sont devenues le SID
(Service d’Infrastructure de la Défense) dans un seul et même but : « Toujours servir ».
UN NOUVEAU BÂTISSEUR EST NÉ
LE SID
12 septembre 2005, le regroupement
des trois services constructeurs de la
défense est officiel. Le conseil des
ministres vient d’approuver par
décret la création d’un service bâtis-
seur unique : le service d’infrastruc-
ture de la défense (SID). Une semaine
plus tard, le nom de son directeur est
communiqué : le général de division
Addé, ancien directeur régional du
génie en région terre sud-est.
« À vous tous qui rejoignez le service
d’infrastructure de la défense et en
êtes désormais toute la richesse, je
veux aujourd’hui dire tout l’honneur
que je ressens en étant placé à votre
tête. » C’est en ces mots que le géné-
ral de division Addé a souhaité, par un
premier ordre du jour, s’adresser à
l’ensemble des acteurs qui composent
désormais le SID ; un discours fédéra-
teur, ambitieux et rassurant pour une
réforme annoncée de longue date.
UNE FUSION
NÉCESSAIRE
S’il est vrai que la décision officielle
de fusionner les trois directions cen-
trales (direction centrale du génie,
direction centrale des travaux immobi-
liers et maritimes, direction centrale
de l’infrastructure de l’air) est interve-
Ltn FEULLOY
Officier communication - SID
nue récemment, des tentatives de rap- DROIT RÉSERVÉ
prochement avaient eu lieu dès 1958.
Le projet d’interarmisation des ser-
vices d’infrastructure n’est donc pas
un fait nouveau. Voici les étapes de
l’aboutissement de près de 50 ans de
réflexions :
• 1958 - décision Guillaumat : regrou-
pement de tous les services
constructeurs existants au
sein de trois services (service
des travaux maritimes, ser-
vice des bases aériennes, ser-
vice du génie) ;
• 1963 - rattachement des trois ser-
vices à leurs chefs d’état-
major respectifs ;
• 1972 - projet DIAM (direction de
l’infrastructure et de l’archi-
DROIT RÉSERVÉ
tecture militaire) : le
ministre Michel Debré fait
étudier le fusionnement des • 1996 - rapport Camoin : proposi-
trois services en un service tion de fusion sous autorité
unique. Cette direction, rat- du CEMA, à l’instar de la
tachée directement au direction centrale du service
ministre de la Défense, ne de santé des armées et de la
verra pas le jour ; direction centrale du service
des essences des armées ;
• 1994 - rapport du CGA Cazalas :
création du comité de coor- • 2003 - le regroupement des services
dination des services d’in- est décidé pour 2005. Cette
frastructure (CCSI) et du décision est le fruit d’une
comité de coordination de réflexion nouvelle guidée par
la fonction infrastructure la LOLF et la stratégie minis-
(CCFI) ; térielle de réforme (SMR).
– 18 –

PHOTO DCG
La machine de l’interarmisation s’est
donc clairement mise en marche à
l’été 2003, et contrairement aux pro-
positions du rapport Camoin de 1996,
c’est le secrétaire général pour l’ad-
ministration (SGA) qui aura autorité
sur ce service unique. En effet, à la
différence du service des essences ou
du service de santé, le SID n’est pas
rattaché à l’état-major des armées,
mais directement au SGA. Le SID
trouve ses fondements dans le décret
n° 2005-1151 du 12 septembre 2005,
modifiant les attributions et l’organi-
sation du SGA et créant en son sein le
SID.
PHOTO DCG
PHOTO DCG
La lettre du génie
Cette fusion des services d’infrastruc-
ture a été mise en œuvre conformé-
ment à la stratégie ministérielle de
réforme. Compte tenu de la conjonc-
ture actuelle, la fonction infrastructure
ne pouvait pas échapper à cette
logique de rationalisation des moyens
et de recentrage des métiers. Une
meilleure maîtrise des dépenses, des
responsabilités mieux réparties, une
harmonisation des procédures sont
autant d’objectifs à atteindre qui ont
nécessité cette réforme. Ce regroupe-
ment vise également à faciliter l’iden-
tification de la chaîne infrastructure au
sein du ministère et à améliorer la
qualité de la filière des métiers liés à la
PHOTO DCG
– 19 –
SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
◆ Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait
fonction immobilière.
UNE RÉPONSE ADAPTÉE
AUX BESOINS
DES TROIS ARMÉES
On pourrait résumer l’activité du SID
à sa mission principale, à savoir assu-
rer le soutien de l’infrastructure et du
domaine immobilier de la défense.
Mais que se cache-t-il derrière cette
définition et surtout qu’est-ce que cela
signifie pour le néophyte ?
Le SID dispose d’une couverture géo-
graphique complète (voir carte de
France) répondant aux implantations
des formations de la défense. Il est non
seulement présent en métropole, mais
également dans les DOM-TOM et à
l’étranger avec 7 directions de travaux
(Antilles, Sénégal, Djibouti, La Réu-
nion, Guyane, Nouvelle-Calédonie et
Polynésie) et 3 services locaux
constructeurs (Côte d’Ivoire, Gabon,
Tchad). Mais le SID, c’est avant tout
4 500 hommes et femmes (diplômés
des grandes écoles d’ingénieurs et de
l’ESAG, techniciens, corps administra-
tif, des ministères de la Défense et de
 SOMMAIRE
La lettre du génie

Éditorial du général
Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
◆ Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait

l’Équipement…) qui
conseillent le comman-
dement et l’accompa-
gnent tout au long de
ses projets.
DROIT RÉSERVÉ

Il a su s’enrichir des
compétences et des spécificités que
l’on pouvait trouver au sein de cha-
cune des trois armées ; lui conférant
un statut de bâtisseur pluridiscipli-
naire.
Le SID réalise ainsi tous types de bâti-
ments (hébergement, alimentation,
hôpitaux, ateliers techniques,…), mais
aussi des infrastructures plus spéci-
fiques comme les ouvrages maritimes
(quais et bassins recevant les bâti-
ments de la marine nationale, formes
de radoub, digues de protection des
ports,…) ou liés à l’activité nucléaire
(installations de soutien des bâtiments
à propulsion nucléaire), les pistes
aéronautiques ou encore les infra-
structures « durcies » avec entre autres
les abris hommes et munitions. La
dépollution des immeubles, les procé-
dures d’aliénation ou d’acquisition
d’emprises, la gestion des voiries et
des réseaux électriques, de chauffage,
d’eau et d’assainissement, la préven-
tion des risques liés à l’amiante et à la
légionellose font égale-
ment partie de son acti- DROIT RÉSERVÉ
vité quotidienne.
Les travaux sont le plus
souvent réalisés par des
entreprises civiles
sélectionnées par le
biais d’appels d’offres.
Le SID développe à ce
titre un savoir-faire et
une veille réglemen-
taire permanente en
matière d’achat public.
Dans les arsenaux de la DROIT RÉSERVÉ SID) délivre quant à elle,
Marine et les bases avec l’École nationale
aéronavales, le service des travaux maritimes, la
intervient par le biais formation statutaire et
de moyens en régie la formation continue
(personnels spéciali- nécessaires aux agents
sés), pour ce qui qui serviront dans le
concerne les interven- SID.
tions en maintenance.
Le SID se doit également
Pour mener à bien sa de répondre en matière
mission, le SID s’ap- d’infrastructure aux
puie également sur des besoins des forces proje-
partenaires incontour- tées sur les théâtres
nables. Il fait appel, au d’opérations extérieures.
même titre que la direction centrale
de l’infrastructure de l’air avant lui, au Que ce soit au Kosovo, en Afghanistan
ministère de l’Équipement pour le ou en Côte d’Ivoire, quel que soit le
soutien des bases aériennes compor- lieu, des hommes du SID sont présents
tant une plate-forme aéronautique. pour construire, aménager, réparer et
Ainsi, il peut compter sur le réseau entretenir les infrastructures néces-
technique des bases aériennes (le ser- saires aux troupes.
vice technique de l’aviation civile et
les trois services spéciaux des bases Les travaux sont confiés soit à une
aériennes) et 35 directions départe- main d’œuvre militaire, soit aux entre-
mentales de l’équipe- prises locales ; le SID contribue alors à
ment (DDE). la relance économique du pays et
joue souvent un rôle de formateur
Les services spéciaux auprès de ces ouvriers généralement
des bases aériennes peu qualifiés.
(SSBA) et les DDE dis-
posent d’implantations Chaque année, plus d’un milliard
sur les bases soutenues, d’euros seront investis dans le secteur
dénommées « services du BTP pour mettre en œuvre les
locaux d’infrastructure » grands projets de la défense. Le SID
(SLI). En matière d’ensei- est d’ailleurs gestionnaire des crédits
gnement, l’École supé- d’infrastructure et assiste le SGA et les
rieure et d’application états-majors dans ses domaines de
du génie (hors chaîne compétence.

– 20 –
 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général
DROIT RÉSERVÉ Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
◆ Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait

Parmi les principales réalisations en DROIT RÉSERVÉ

cours ou à venir figurent toutes les

infrastructures opérationnelles desti-
nées à l’accueil des systèmes d’arme
de la défense (Tigre, Rafale, NH90,
Leclerc, VBCI, sous-marin Barra-
cuda,…), la maintenance des installa-
tions portuaires des arsenaux de la
marine nationale, la construction de
l’hôpital Sainte-Anne, le centre d’en-
traînement en zone urbaine (CEN-
ZUB), le centre de stockage intermé-
diaire de munitions anciennes
(CSIMA), le pôle stratégique de Paris,
la réhabilitation de la tour F à la Cité
de l’air,…

Le SID est un concentré d’experts issus

de tous les métiers afférant à l’infra-
structure (architectes, ingénieurs, des-
sinateurs, ouvriers, spécialistes en tous
genres,…). Tous se mobilisent autour
d’un objectif commun : RÉUSSIR.

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ

– 21 –
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
Le génie combat
◆ Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur… Directeur central du service d’infrastructure
Témoignage
Mon général, le SID est officiellement
créé. Quelles sont les raisons qui ont
conduit à ce regroupement ?
La raison essentielle qui a conduit à ce
regroupement émane de la stratégie
ministérielle de réforme et donc de la
modernisation de l’État. Le ministère
de la Défense comptait auparavant
trois services constructeurs chargés du
soutien des forces de leur état-major
d’emploi respectif. Pour essayer de
rationaliser cette fonction infrastruc-
ture, une solution consistait donc à
regrouper les trois services existants
en une entité unique de façon à exer-
cer notre métier de manière à peu près
identique pour chacune des armées et
des différents clients. L’objectif recher-
ché est de dégager autant que possible
des synergies entre les différents ser-
vices et, à terme, des gains de produc-
tivité comme dans tout organisme qui
se réforme.
Que va concrètement changer cette
fusion pour les formations soutenues
et les attributaires ?
Pour le moment, absolument rien. Il a
bien été précisé que la réforme tou-
chait essentiellement les directions
centrales et que les réseaux resteraient
dans un premier temps ce qu’ils sont.
Les formations soutenues étant sur le
terrain, elles ne devraient voir aucune
différence. Elles auront le même cor-
respondant qui sera toujours dans les
mêmes couleurs et avec les mêmes
habitudes. Pour les attributaires, la
situation est similaire. En revanche, ce
qui va évoluer, ce sont les circuits de
décision au niveau du financement et
donc toute la problématique de la
mise en place des crédits en matière
d’infrastructure. Il s’agit là d’une ques-
tion en devenir.
La lettre du génie
AVEC LE GÉNÉRAL
DE DIVISION
de la Défense
Le SID est aujour-
d'hui un organisme
interarmées, avec
notamment une
direction tripartite
(terre, air et mer).
Que ce soit en
interne ou auprès
des attributaires,
comment est vécu
ce changement ?
En interne comme
en externe, ce chan-
gement est vécu
avec beaucoup d’in-
terrogations qui,
pour nombre d’entre-elles, demeurent
sans réponse dans l’immédiat. Ceci dit,
certaines de ces interrogations se déve-
loppent sans fondement réel. Nous
allons continuer à faire notre métier de
bâtisseur au profit de nos clients et je ne
vois pas comment il pourrait en être
autrement. Le principe de ce regroupe-
ment est bien d’être plus productif dans
un sens. Nous devrions donc être mieux
armés pour répondre effectivement aux
besoins de tous nos attributaires et
d’être en mesure de satisfaire plus faci-
lement leurs demandes. Nous serons
plus efficaces à 4 500, que seul chacun
dans notre coin. Mais, comme dans tout
changement, nous ne pouvons pas évi-
ter les craintes de chacun. Mon rôle
consiste alors essentiellement à calmer
les esprits et à montrer aux gens que là
où ils voient quelque chose de dange-
reux, c’est peut-être au contraire
quelque chose de bénéfique qui pour-
rait se produire.
Pourquoi le rattachement au secréta-
riat général pour l’administration
(SGA) et non pas à l'état-major des
armées (EMA), comme il l'avait été
envisagé en 1996 ?
– 22 –
ENTRETIEN
ADDÉ
C’est notamment la
LOLF (Loi Orga-
nique de la Loi de
Finances) qui a
déterminé le posi-
tionnement du ser-
vice d’infrastruc-
ture de la défense.
La mise en place de
la LOLF est conco-
mitante au fusion-
nement des ser-
vices. Il suffit de
regarder où se
situent le pro-
gramme de soutien
des armées et le
programme ressources immobilières
pour comprendre pourquoi nous
sommes rattachés au SGA, et non pas
à l’EMA. Ce sont des crédits qui seront
gérés sous la coupe du SGA. Il s’agit
du programme 212, action 4. La LOLF
s’inscrit dans une démarche qui
consiste à recentrer les budgets avec
pour but de créer des chaînes com-
plètes et cohérentes. L’administration
évolue : maintenant, on demande
d’avoir des performances dans l’em-
ploi de nos budgets et il est donc
logique que nous soyons à ce titre
sous l’autorité du SGA, qui est respon-
sable du programme.
Le SID est gestionnaire des crédits
d'infrastructure. Quelles en sont les
conséquences directes ?
Nous étions auparavant, pour chacun
des services, gestionnaire d’une par-
tie des crédits que l’on employait.
Désormais, nous sommes gestionnaire
de la totalité des crédits. Malgré tout,
j’ai encore des interrogations, puisque
nous risquons de travailler pour
d’autres organismes qui ne nous lais-
seront pas gérer leurs crédits. Mais les

conséquences directes sont minimes.
Elles vont surtout aboutir à une charge
de travail conséquente en interne. En
revanche, ce que nous pouvons espé-
rer, c’est un meilleur suivi de ces cré-
dits et une plus grande réactivité au
niveau de la mise en place des
moyens financiers sur le terrain. C’est
ce que j’attends avant tout de ce chan-
gement. Par le passé, nous étions obli-
gés de demander aux gestionnaires de
mettre en place l’argent. Désormais, le
circuit est plus court et ceci ne pourra
qu’avantager le terrain.
Comment envisagez-vous le rôle et
vos relations futures avec l'ESAG ?
Le génie ne voit pas l’une de ses com-
posantes s’éloigner. La composante
infrastructure existe toujours mais elle
va simplement agir dans un cadre dif-
férent. Le principe des carrières duales
est conservé comme il a été confirmé
par le général chef d’état-major lors de
la convention annuelle du génie. En
l’occurrence, cela signifie que les per-
sonnes qui le désirent pourront passer
en seconde partie de carrière dans le
SID, avoir une spécialité TOI (tech-
nique des opérations d’infrastructure),
et revenir en état-major ou en régi-
ment. De facto, la composante conti-
nuera donc à exister, puisque l'on sera
toujours quelque part sapeur. Pour
autant, le contexte évolue puisque
nous sommes dans un système interar-
mées. Quant aux relations avec
l’ESAG, je ne vois pas pourquoi elles
évolueraient fortement dans l’immé-
diat. Elles vont perdurer dans la
mesure où c’est la seule école qui
nous permet d’avoir une formation
permanente et une formation de base
La lettre du génie
pour un certain nombre de nos mili-
taires. Elle reste donc essentielle.
Néanmoins, le SID compte également
dans son dispositif une autre école :
l’École nationale des travaux mari-
times qui s’appuie sur l’École natio-
nale des travaux publics de l’État.
Ainsi, quelles seront les évolutions
dans le futur avec l’ESAG ? Tout cela
fait l’objet d’une réflexion profonde. Il
faudra que nous arrivions à trouver un
compromis. Je suis sûr que l’on s’atta-
chera toujours les services de
l’ESAG et ils seront précisés sous la
forme d’une convention. La seule
chose qui risque d’évoluer assez rapi-
dement, c’est le pilotage du domaine
des TOI. Il est légitime de se demander
si ce pilotage revient effectivement au
CoFAT, et donc à l’ESAG, ou s’il doit
revenir au SID qui est, d’après les
textes, en mesure de déterminer ce qui
a trait à la filière des métiers infra-
structure et à la formation. Les textes
ne sont pas encore finalisés, puisqu’ils
ne sont pas encore publiés ; mais c’est
ce qui nous permettra de voir com-
ment nous orienterons nos relations
dans le futur avec l’ESAG.
Quels sont les grands projets à venir
du SID ?
Une vaste réflexion dans un premier
temps. J’ai beaucoup de questions qui,
à l’heure actuelle, ne trouvent pas
de réponses encore entièrement arrê-
tées. Notre premier objectif, c’est de
réussir. Réussir comment ? En ayant
justement cette réflexion dans de
nombreux domaines ; à commencer
par le cœur de notre métier : la
conduite d’opérations. Cela englobe
toutes les procédures depuis l’expres-
– 23 –
SOMMAIRE
Éditorial du général
Sommaire
In memoriam
Le mot du général Françoise
L’actualité en bref
Le génie combat
◆ Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
sion du besoin jusqu’à la livraison de
l’ouvrage. Chacun des services a des
habitudes, des méthodes de travail et
des outils différents les uns et des
autres. Le premier examen consiste
donc à recenser l’ensemble de ces
outils. Nous ne retiendrons que le
meilleur de ce qui existe chez chacun
d’entre-nous pour créer une sorte de
boîte à outils commune marquée SID.
Dès que nous aurons élaboré cette
boîte à outils, nous la proposerons aux
états-majors, aux attributaires et aux
différents services qui nous font
confiance. Nous pourrons ainsi établir
avec eux de nouvelles relations pour
mener au mieux toutes les opérations
d’infrastructure qui nous seront
confiées, et ce sur les bases de procé-
dures harmonisées. Dès lors, nous
pourrons décliner tous nos axes de
réflexion, que ce soit les outils infor-
matiques, l’information, les ressources
humaines ou encore les filières de
métiers… Tout ceci constitue un vaste
chantier qui touchera certainement la
totalité du service d’infrastructure et
qui nous promet encore beaucoup de
bonheur.
Propos recueillis par le lieutenant FEUILLOY
La rubrique du dernier numéro était consacrée à la brigade cynophile de la sécurité civile.
Le numéro 35 met de nouveau à l’honneur cette spécialité, mais cette fois chez les pompiers et à
travers un championnat de niveau international.
Pour le numéro 36, c’est promis on arrête avec les chiens !

LA MÉDAILLE
PHOTO RÉMI DUSSERT, ROYAL CANIN

AU BOUT DU COLLIER

Les 11e championnats du monde de niveau international,

chiens de sauvetage se sont déroulés
pour la première fois en France du
27 juin au 2 juillet dernier. Ils étaient
organisés dans l’Hérault (34) par le
SDIS, Service Départemental d’In-
cendie et de Secours (34), sous la
tutelle de son directeur, le colonel
Charles Cassar. Dix sapeurs-pom-
piers, dont deux de la BSPP répartis
en trois équipes, ont défendu les cou-
leurs tricolores.
RENCONTRE AVEC CES
DUOS À LA COMPLICITÉ
EXCEPTIONNELLE,
HOMMES ET CHIENS
et leur participation a
fait l’objet de sélec-
tions nationales.
Chaque équipe est
composée d’un à huit
couples maître/chien.
Tous doivent concourir dans les QU’EST-CE QUE L’IRO ?
épreuves d’obéissance et de dextérité
puis dans leur épreuve de spécialité, Les championnats sont placés sous
questage ou décombres. La notation l’égide de l’IRO (1), International
finale permet d’effectuer un classe- Rettungshunde Organisation (organi-
ment individuel et par équipe. Les sation internationale des chiens de
journées sont particulièrement char-
gées : les épreuves commencent à 6
recherche et de sauvetage).
heures du matin et s’achèvent le plus Créée en 1993, cette association inter-
souvent vers 22 heures, avec une nationale d’équipes cynotechniques
pause aux heures les plus chaudes de de sauvetage est basée en Autriche et
la journée. regroupe 25 pays membres.

Plus de quinze nations, représentant
près de deux cents concurrents, parti-
cipent à l’événement. La compétition
réunit les meilleures équipes cyno-
techniques de sauvetage du monde.
Les chiens engagés sont tous titulaires
d’un test de chien de sauvetage de
L’équipe de France est représentée par
dix sapeurs-pompiers, dont Olivier
Jondeau et Carmelo Tambuzzo de la
BSPP. La direction technique de la
compétition est assurée par le colonel
Dominique Grandjean, vétérinaire en
chef de la BSPP, et membre de l’IRO.
Elle bénéficie d’un agrément de
l’ONU et est intervenue dans le cadre
de catastrophes majeures : tremble-
ments de terre en Turquie et en
Algérie, tsunami en Asie du Sud-Est,
etc. Elle est à l’origine d’un système de
qualification reconnu des équipes

(1) Découvrir l’IRO : www.iro-dogs.org

(1) Toutes les informations sur la compétition : http://www.sardog-wc2005.com/

– 24 –

PHOTO RÉMI DUSSERT, ROYAL CANIN
PHOTO RÉMI DUSSERT, ROYAL CANIN
cynotechniques : recherche en décom-
bres, en questage, en pistage, sauve-
tage en avalanche et en milieu aqua-
tique.
Parmi ses principales missions figure
la coopération sans frontières entre les
organisations nationales dans le
domaine de la formation et du déve-
loppement des groupes cynotech-
niques. Les championnats du monde
annuels constituent une concrétisation
amicale et ludique de cet échange de
connaissances. Si l’esprit de ces ren-
contres est sportif, chaque épreuve est
aussi l’occasion de comparer et d’affû-
ter les méthodes de travail entre
équipes de sauvetage pour accroître
l’efficacité opérationnelle. En effet, la
formation est essentielle pour des
équipes qui doivent intervenir dans
des délais très courts, le temps d’em-
(2) Le GNR de la Cynotechnie, annexé à l’arrêté du 18 janvier 2000, est téléchargeable sur www.secourisme.info
La lettre du génie
barquer le matériel dans un avion.
L’IRO est ainsi capable de mettre en
place un détachement multinational
projetable dans le monde entier. Cela
implique un entraînement quotidien
pour les hommes et les chiens et
des mises en situation régu-
lières lors de séances de
formation.
En France, la
DDSC (Direction
de la Défense et
de la Sécurité
Civiles) préco-
nise également
dans le Guide
National de Référence de la
Cynotechnie (2) l’emploi d’un
détachement cynotechnique de
recherche en cas de catastrophe
majeure, qui peut comprendre
jusqu’à douze équipes cynotech-
niques accompagnées d’un vétérinaire
et d’un conseiller technique.
DES CONFÉRENCES
AVANT LA COMPÉTITION
Deux policiers new-yorkais, Dan
Donadio et Joe Caputo, immergent les
participants dans le travail opération-
nel des maîtres chiens lors de l’effon-
drement des tours du World Trade
Center le 11 septembre 2001. Loin du
contexte purement sportif, leur inter-
vention souligne l’importance du tra-
vail accompli par les chiens de sauve-
tage lors de catastrophes majeures.
Ensuite, le colonel Grandjean met en
évidence l’intérêt du championnat
dans l’analyse du comportement des
– 25 –
SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
PHOTO RÉMI DUSSERT, ROYAL CANIN
Le génie construit
◆ Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait
chiens et la gestion du stress. Les
épreuves constituent un excellent
test de résistance : le maître, concen-
tré, communique une tension à l’ani-
mal, qui doit réagir de manière
appropriée. Les conditions clima-
tiques (35° C tous les jours)
accentuent les diffi-
cultés et permettent
d’étudier le compor-
tement des animaux
en milieu hostile (voir
aussi l’étude sur le
comportement des
chiens en altitude et
l’analyse des dettes
d’oxygène, ADH mai
2004). Pour preuve, quinze chiens
seront soignés pendant la durée des
épreuves. En conclusion, les études
révèlent qu’hormis ses qualités phy-
siques intrinsèques, l’amélioration des
performances d’un chien repose
essentiellement sur la nourriture et
l’entraînement physique. Les recher-
ches actuelles portent notamment sur
la génétique canine et sur la géno-
mique de l’olfaction, afin de pouvoir
sélectionner à l’avance les spécimens
les plus doués.
LE DÉROULEMENT
DES ÉPREUVES
RECHERCHES EN DÉCOMBRES
(SITE DE GIGNAC)
Organisée dans un « chaos de pierres
et de ferrailles », dans l’un des rares
sites agréés en France, l’épreuve de
recherches en décombres simule une
catastrophe : effondrement d’im-
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
◆ Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Portrait
PHOTO RÉMI DUSSERT, ROYAL CANIN
meuble, glissement de terrain, etc. Les
victimes sont enfouies sous les gravats
et la poussière, les éléments de
construction gênant la progression des
secours et des chiens de recherche.
Dans cette épreuve, le chien doit agir
seul, dirigé par son maître présent au
bord du site. L’objectif est de marquer
cinq victimes en 40 minutes. Parmi
cinquante-deux compétiteurs, l’équipe
de France s’est distinguée dans cette
épreuve avec sept Français classés
dans les quinze premiers, l’adjudant
Olivier Jondeau termine 13e.
OBÉISSANCE ET DEXTÉRITÉ
(STADE DE LA GRANDE-MOTTE)
Dans ces épreuves, les chiens doivent
obéir à la voix et au geste, quelles que
soient les circonstances. Il s’agit de
vérifier l’obéissance aux ordres, la
franchise et l’agilité.
Pour l’épreuve d’obéissance, maître et
chien doivent suivre un circuit déter-
miné : le chien doit traverser un
groupe de personnes sans être per-
turbé, ne pas réagir à différents bruits,
puis attendre immobile loin de son
maître pendant qu’un autre couple
passe l’épreuve.
La lettre du génie
Ce qu’ils en ont dit
« Les résultats de l’équipe de France sont très satisfaisants et témoignent de l’excellent travail des
maîtres-chiens (…). Ce championnat est surtout un prétexte pour permettre aux maîtres-chiens de
confronter leur expérience autour de ce qui est devenu un élément fondamental du secours opéra-
tionnel. » (colonel Grandjean)
« Le chien de sauvetage ne cesse de s’améliorer. Pour les recherches, grâce à son odorat exceptionnel,
il surpasse nos techniques d’identification sonore ou d’infra-rouge. » (colonel Cassar)
« Des stages de perfectionnement sont programmés à Limoges et Avignon avec les sapeurs-pompiers
professionnels de l’équipe de France présents à la Grande-Motte. Ils constituent des échanges officiels
de travail qui nous permettront de capitaliser sur ces championnats. » (adjudant Jondeau)
L’épreuve de dextérité a pour but de de recherche de personnes disparues,
vérifier les qualités techniques des d’enfants égarés ou de promeneurs
chiens. Différents agrès (échelles, bas- perdus lors de randonnées. Le capo-
cule, saut, etc.) permettent à l’animal de ral-chef Carmelo Tambuzzo termine
montrer sa confiance et son calme. Le 26e sur 47 participants.
chien doit enfin se laisser porter par une
tierce personne, afin de s’assurer qu’il Laurent AUDOIN
peut être transporté lors d’un séisme. REMERCIEMENTS : colonel Charles Cassar,
directeur du Service départemental d’incendie
et de secours de l’Hérault (34), la société Royal
RECHERCHE EN QUESTAGE Canin et tous les participants des épreuves.
(DUNES DU GRAND TRAVERS)
PHOTO RÉMI DUSSERT, ROYAL CANIN
Les chiens balaient de part et d’autre
d’une ligne médiane sur un terrain
broussailleux. L’odeur est de plus en
plus volatile. C’est une épreuve diffi-
cile pour le chien qui ne dispose pas
d’odeur de référence. Cette épreuve
permet de mettre en avant les qualités
PHOTO RÉMI DUSSERT, ROYAL CANIN
Les 10 participants de l’équipe de France (dans l’ordre du tirage au sort)
MAÎTRE CHIEN
Gérald Caldés SDIS 84 Xèrès
Olivier Asselin SDIS 13 Job
Marc Courtois SDIS 91 Team
Daniel Buriller SDIS 71 Sisko
Olivier Jondeau (BSPP) ADJ au Vec de la BSPP Rix
Christian Capillier SDIS 91 Typhon
Ludovic Blégean SDIS 87 Ranger
Mourad Ghroum SDIS 33 Peter
Patrick Villardry (Sdis 06) SDIS 06 Philou
Carmello Tambuzzo(BSPP) CCH au Vec à la BSPP Ruby
Félicitations à C. Capillier, M. Ghroum et P. Villardry qui ont terminé 3e du
championnat par équipes.
– 26 –
L’instruction se mène partout et dans des conditions variées. Par exemple, à l’ESAG, Maison-Mère
bien entendu, via la formation des formateurs, mais aussi en Afghanistan au sein d’un DIO.
R
La cellule Formation à l’EXercice de l’Autorité
Cette année encore, la rentrée scolaire
s’est déroulée dès la mi-août pour les
nouveaux arrivants affectés à la DGF.
Pour ces cadres militaires et civils qui
seront très prochainement et directe-
ment impliqués dans la formation des
stagiaires, l’École organise du 16 au
23 août un module spécifique de for-
mation des formateurs. Placé sous la
houlette de la cellule FEXA, ce sémi-
naire de rentrée est l’occasion pour
chacun de réfléchir sur les méthodes et
pratiques propres à la formation
d’adultes. Cette expérience, inédite
pour certains, est également propice à
DROIT RÉSERVÉ
E
T
des échanges nom-
breux et complémen-
taires mêlant théorie et
expériences. Initiation
pour certains, simples
rappels pour les autres,
ce stage permet enfin à
tous, outre de commen-
cer à s’intégrer au sein
de la direction, de
remettre le pied à
l’étrier avant le début
des « stages longs »
dont l’arrivée est prévue
le 31 août. DROIT RÉSERVÉ
« Le bilan des cours FEXA dispensés aux for-
mateurs mutés au PAM 2005 est sans aucun
doute positif : c’est un stage enrichissant
puisqu’il permet à chacun, en fonction de
son parcours professionnel, soit de rafraîchir
certaines connaissances, soit d’en acquérir
pour ceux n’ayant jamais eu l’occasion de
bénéficier de tels cours. Il est utile de faire
des rappels sur les techniques permettant
d’améliorer le système de formation avant
que les cours ne débutent car la préparation
peut devenir routinière au point que le
formateur ne remet plus en question ni sa
façon d’être ni le contenu de ses cours. Un
bémol : certains jours, la densité des cours
est telle qu’il est difficile de tout assimiler
correctement. »
Sous-lieutenant BAUMEL
– 27 –
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
In memoriam Cne SAGON
Sommaire
L’actualité en bref
Chef DIO Génie - EPIDOTE 12
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
◆ Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
A lire
DROIT RÉSERVÉ
La présence sur le territoire afghan
d’officiers français appartenant à
l’arme du génie intégrés dans les opé-
rations EPIDOTE précédentes a permis
de faire une première évaluation des
besoins de l’armée afghane dans la
formation de ses unités du génie et
plus précisément d’être capable de
répondre au souci majeur que repré-
sentent les mines et les munitions
éparpillées sur l’ensemble du pays.
L’EMAT a par conséquent pris la déci-
sion de mettre en place, au sein de
l’opération EPIDOTE 12 commandée
par le lieutenant-colonel Sevin (8e RA),
le premier détachement d’instruction
opérationnelle génie (DIO GEN).
Ayant pour mission d’organiser la for-
mation d’une compagnie génie
afghane dans le domaine du déminage
et de la dépollution, le DIO GEN s’est
fixé l’objectif d’amener les officiers et
sous-officiers au niveau « minex 2 » et
les soldats au niveau « minex 1 ».
Le 19e régiment du génie d’Afrique
stationné à Besançon, appartenant à la
7e brigade blindée en charge de l’opé-
ration PAMIR 11 (juin à septembre
2005), s’est donc vu confier cette mis-
sion et a détaché pour la mener à bien
une équipe de quatre hommes.
La lettre du génie
Le capitaine Sagon (minex EM), le ser- permis de mettre en avant le travail
gent-chef Angama (minex 3), le sergent- d’instruction réalisé par l’équipe
chef Lambert (minex 2) et le sergent bisontine. La satisfaction affichée par
Trou (minex 2) ont débarqué à Kaboul le général Bismullah-Khan Cema de
le 26 avril dernier afin de préparer puis l’armée afghane positionne favorable-
de conduire cette instruction.
DROIT RÉSERVÉ
Après un mois de préparation (prise de
contacts avec les autorités militaires
américaines en charge de l’instruction
de l’Armée nationale afghane (ANA),
avec les autorités militaires afghanes,
avec les responsables des ONG pré-
sentent à Kaboul - constitution des
aides pédagogiques adaptées - récoltes
des différents matériels nécessaires à
l’instruction), la formation a pu débu-
ter le samedi 28 mai dernier.
Répartie en deux cours menés
conjointement, la formation se com-
pose de deux stages de 4 semaines au
profit des officiers et sous-officiers de ment la volonté du pays de poursuivre
la compagnie génie et de 4 stages de cette mission ô combien enrichissante
deux semaines au profit des MdR. Au et valorisante pour le génie français
total, une trentaine de cadres seront qui voit ici l’occasion de mettre en
formés niveau « minex 2 » et 80 sol- pratique ses techniques de déminage,
dats auront reçu la formation niveau reconnues comme étant les meilleures
« minex 1 ». au monde.
L’instruction sera finalisée fin juillet Il ne reste qu’à espérer que le pro-
par l’engagement opérationnel de la chain DIO génie soit présent sur
compagnie sur un chantier réel. Cette Kaboul dès le mois d’août, scellant
opération conduite par l’armée ainsi les héritiers de Vauban au sein de
afghane représentera la première l’opération EPIDOTE.
contribution de l’ANA au déminage
du pays qui compte pour être l’un des
plus pollué du globe.
DROIT RÉSERVÉ
Si l’objectif du DIO GEN n° 1
semble acquis, le défi de l’opé-
ration EPIDOTE 12 est de pou-
voir pérenniser cette mission en
inscrivant l’instruction génie
dans un cursus de formation
général, ce qui requiert la colla-
boration des autorités des
armées américaine et afghane.
Une présentation dynamique
démontrant les savoir-faire
acquis par les sapeurs afghans a
– 28 –
 Q
U A
V
M. Alain FOUGERAY - ESAG
Nombreux sont les historiens qui ont
souligné que Vauban n’avait jamais
commandé en chef, et d’aucuns ont
affirmé que c’est à ce manque de
commandement qu’il dut d’attendre
longtemps la dignité de maréchal de
France. Pourtant, pendant un temps
très court certes, Vauban a réelle-
ment effectué un tel commandement
et avec un tel savoir-faire qu’il a très
probablement sauvé le royaume de
France.
Le cardinal de Richelieu, gouverneur
de la Bretagne, l’appelait « mon
Brest ». Avec une rade difficilement
accessible par un étroit goulet, la ville
était devenue un port magnifique,
avec un important arsenal, une base
navale pour les escadres du Roi-Soleil.
La position de Brest, si le port était
tenu par une puissance étrangère, per-
mettrait à celle-ci, non seulement de
s’assurer une prédominance quasi
totale sur l’Atlantique, mais encore
d’être une formidable tête de pont
pour mener dans le royaume de
France une campagne terrestre d’en-
vergure en ouvrant, face aux habituels
champs de bataille du Nord et de l’Est,
un second front que le roi de France
aurait peine à défendre.
Dans les dernières années du XVIIe
siècle, Guillaume III, roi d'Angleterre
et stathouder de Hollande, s’était
révélé le principal adversaire de la
France, et menait contre elle une
guerre sans merci. L'un des moyens
les plus efficaces pour vaincre Louis
XIV lui semblait être la conquête de la
Bretagne par une attaque victorieuse
contre Brest, et, de là, une invasion du
territoire français.
Dès 1685, les services secrets de Louis
XIV, remarquablement organisés, lui
apprirent les projets du souverain
anglais. Déjà, à Dunkerque, Dieppe,
Saint-Malo, Belle-Île et même jusqu'à
l'embouchure de la Gironde, des
escadres avaient bombardé les ports
français et des incursions hardies
avaient jeté quelques frayeurs dans les
populations littorales.
Louis XIV, inquiet, avait pris conseil
auprès de Vauban à qui la France devait
les plus puissantes fortifications bâties
sur les frontières de terre et de mer.
Les plans de l’adversaire s'appuyaient
principalement sur les manœuvres
conjointes des marines anglaise et hol-
landaise. Après une longue inspection
du littoral qui devait l’amener de
Dunkerque à Bayonne, Vauban élabora
un plan de défense
dont la partie centrale DROIT RÉSERVÉ
allait être l'armement
de la région de Brest.
Il passa de longues
semaines à inspecter
avec minutie le littoral
breton où il fit armer
les batteries côtières
déjà existantes. Enfin,
Vauban fixa son choix
sur Camaret dont il
pensait que ce petit
port était en quelque
sorte la clé de voûte de
– 29 –
N
D
la défense avancée de Brest. Il y
séjourna à plusieurs reprises et devint
le commensal et l'ami des habitants.
Du sommet du Roc-A-Ma-Dour, près
de la chapelle du Roc, Vauban,
accompagné de son adjoint l’ingé-
nieur Traverse, et des principaux
patrons de barques de Camaret, com-
prit, en considérant le site et l’anse de
Camaret, que le centre de la défense
de Brest se trouvait là. Si, du fait de
violents courants alternatifs et d’une
faible largeur de 1 800 pas n’excédant
pas la portée des canons du temps, le
goulet de Brest était quasi infranchis-
sable aux voiliers du XVIIe siècle, en
revanche, l'anse de Camaret et la
gorge de Quélern formaient un isthme
facile à franchir, large seulement de
quelques centaines de pas et par
lequel un assaillant vainqueur pouvait
faire passer troupes et bateaux légers,
jusque dans la rade de Brest, entre
Roscanvel et l’île Longue, afin de
prendre l'arsenal à revers…
Chapelle de Roc-A-Ma-Dour.
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
In memoriam
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
◆ Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
A lire
DROIT RÉSERVÉ
Camaret - tour Vauban.
Vauban décida que le « Roc-au-
Milieu-des-Eaux » de Camaret devrait
sans retard devenir le pivot de la
défense de Brest. Il esquissa sur le
papier la première épure de la Tour de
Côte dont il venait d'imaginer la sil-
houette si originale, unique exemple
de cette architecture.
C’est une batterie à un rez-de-chaus-
sée entouré d'un mur épais, percé de
onze ouvertures qui battent un angle
de 180°, d'ouest en est en passant par
le nord. La tour elle-même a deux
étages percés chacun de quatre ouver-
tures garnies de huit pièces moyennes,
le rez-de-chaussée étant armé de
pièces de 48. Un pont-levis et de nom-
breuses ouvertures pour des mous-
quets complétaient enfin la défense.
Vauban multiplie les études, les plans,
les cartes, les aquarelles, examine les
comptes des entrepreneurs, rédige
(1) Toudouze (G.-G.), Camaret et Vauban.
La lettre du génie
moult courriers adressés à tous ceux dresse la tour elle-même, composée
dont le concours est indispensable à la d'un gros bloc de maçonnerie poly-
réalisation de l’œuvre entreprise, dans gonal, avec un sous-sol, trois étages
un élan de fièvre, sous la pression du percés de meurtrières pour la mous-
danger qui pointait à l'horizon et queterie, et un grenier sous toit d'ar-
contre lequel il fallait en toute hâte doises. » (1) C'est l'aspect sous lequel
organiser la résistance. Il envoie des se présente aujourd'hui encore, hor-
rapports au ministre et au roi, en par- mis les lourdes pièces d'artillerie, la
ticulier des plaintes contre les bureaux tour de Côte de Camaret.
de Versailles dont les incompréhen-
sions et les lenteurs risquaient d'entra- Aux premiers jours de 1689, sitôt
ver la besogne menée avec une telle les esquisses terminées, les tra-
furie de travail. Par exemple, Vauban vaux ont commencé et se
reproche à l'administration centrale poursuivront avec une
de ne pas lui donner assez vite les extrême rapidité proba-
aides indispensables à la construction blement due à l’ur-
et à l'armement des batteries de gence imposée
côtes, et disait : « celle qui devrait par les circons-
être ma Tour Dorée, languit comme tances. Les
les autres ». premiers
travaux
Persuadé de l’urgence d’établir une
défense aussi forte que possible,
Vauban rassemble autour de lui toutes
les bonnes volontés, tous les courages,
et dynamise les soldats, les ouvriers,
la population tout entière par une
énergie et une conviction farouche
qu’il sait faire partager à tous.
Coude à coude avec les mili-
taires, les habitants de Camaret
participent à la préparation
d’une défense dont aujour-
d’hui encore témoigne la
tour de Côte, toujours
fière dans la robe
rouge de ce curieux
crépi. « L'ouvrage, -
unique dans toute
l’œuvre immense
de Vauban, - est à la
fois très simple et
très puissant. Au-
dessus d'un rem-
part surhaussé, en
dessous duquel une
douve se remplit
aux marées, une
batterie semi-circu-
laire regarde de ses
onze embrasures
tout l'horizon marin
de la pointe du Gouin,
à la grève du Trez-
Rouz et était armée par
onze pièces de 48. En
arrière et au-dessus se
– 30 –

consistent à recouvrir de sable le
sillon reliant le Styvel à
l’îlot du Roc, couvert
et découvert
suivant
l e s
marées.
Ce passage
auparavant
malaisé devient de
la sorte une digue que
la mer ne peut plus fran-
chir, sur laquelle une noria de
soldats et d’ouvriers se presse pour
continuer les travaux. Derrière la cha-
pelle du Roc-A-Ma-Dour, une douve
est dessinée et creusée. Enfin s'élèvent
la batterie et le corps de bâtiment.
La lettre du génie
On sait que Vauban
avait comme prin-
cipe de lier, dans
toute la mesure du
possible, l’ouvrage de
défense de guerre à
l’œuvre de paix à venir, il
décida donc de faire édifier
la tour avec les matériaux
locaux de telle manière que
les populations puissent en
tirer quelque avantage. C’est
ainsi qu’il prescrivit de
construire le gros œuvre en
tirant les blocs de granit du port,
entraînant par là-même le creuse-
ment de celui-ci, à la grande satis-
faction d’une population de
pêcheurs qui ainsi pouvait dispo-
ser d’un port toujours en eau. Pour
habiller l'édifice et réaliser l'esca-
lier intérieur, les pierres de granit
furent tirées de l'île Melon.
Dans le courant de l’année 1691,
la tour s’élevait à peu près à moitié
de sa hauteur. Les espions anglais,
comprenant alors l'importance de
ces travaux de défense, rendirent
compte et bientôt une flotte de
seize bâtiments anglo-hollandais
se présenta soudainement en vue
de la rade dans l’intention de
bombarder l'édifice en construc-
tion. Cinq frégates françaises, aux
ordres du sieur de Relingue, croi-
sant par hasard au large de
Camaret, engagèrent un âpre com-
bat naval, causant des pertes à la flot-
tille de pêche camarétoise. Mais les
cinq bâtiments français mirent en fuite
les seize navires ennemis et le sieur de
Relingue reçut de Louis XIV une lettre
de félicitations.
Vauban résidait la plupart du temps à
Camaret, adopté par les Camarétois.
La tour était sur le point d’être ache-
vée lorsque des renseignements précis
parvinrent à Louis XIV l’informant que
Guillaume III, s'estimant enfin prêt,
avait donné l'ordre de lancer l'attaque
contre la France. Les espions du roi de
France faisaient parvenir des rensei-
gnements de plus en plus précis : une
importante flotte devait coûte que
coûte s’emparer de Brest et jeter à
terre une armée essentiellement com-
posée de troupes d'élite anglaises et
– 31 –
SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
In memoriam
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
◆ Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
A lire
hollandaises. Par la suite, et avec le
matériel considérable dont elle était
dotée, elle avait pour mission de péné-
trer rapidement en Bretagne pendant
que d'autres troupes alliées engage-
raient une attaque dans le Nord, avec
pour objectif d'ouvrir la route de Paris
et de Versailles. Le projet était certes
risqué, mais la coalition anglo-hollan-
daise pensait pouvoir obtenir sans
peine en sa faveur un soulèvement
complet des Bretons. D’ailleurs, par
politique et par finance, Guillaume III
se croyait sûr d'obtenir des appuis
dans la péninsule armoricaine.
Les informations étaient si précises
que les conseillers du Roi-Soleil,
anxieux, se mirent à envisager le pire.
À la cour de Versailles, les opinions les
plus contradictoires se firent jour
parmi les courtisans, et les chefs mili-
taires et maritimes les plus compétents
n’étaient pas en reste d’avis opposés.
Il devenait indispensable de prévoir
une action double, à la fois terrestre et
maritime. On avait l’exemple des
mésententes survenues entre les
défenseurs du royaume lors de précé-
dentes tentatives de débarquement -
en particulier à Dieppe, à Saint-Malo
et à Belle-Île. Il convenait de ne pas
laisser se renouveler ces dissensions
entre les chefs. De plus, on ne pouvait
se cacher qu’il faudrait mobiliser les
milices et les garde-côtes, unités hété-
roclites recrutées dans les populations
locales et très peu entraînées à la
manœuvre et surtout peu ou pas habi-
tuées au feu des combats.
Le temps presse et chaque jour le péril
se fait davantage sentir. Louis XIV
appelle Vauban, alors lieutenant géné-
ral, et lui ordonne de prendre le com-
mandement suprême de toutes les
forces françaises, terre et mer, dans la
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
In memoriam
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
◆ Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
A lire
province de Bretagne. Un si vaste
commandement nécessite un titre
assurant à Vauban l’autorité suprême
dont le roi vient de l’investir. Ce der-
nier le nomme alors également lieute-
nant général de la Marine, lui donnant
ainsi l’autorité absolue de l’armée et
de la Marine.
VAUBAN REÇOIT UNE
CONSIGNE UNIQUE :
SAUVER LA FRANCE
DU PÉRIL
QUI LA MENACE
Vauban accepte l'écrasante tâche, à
cette seule condition qu’il ne serait
« lieutenant général de la Marine que
pour l'honneur », signifiant ainsi qu’il
tentera de sauver le royaume, mais
qu’il le fera sans solde. Cette attitude
de Vauban impressionna toute la cour
de France et Saint-Simon d’écrire plus
tard à ce propos : « Monsieur de
Vauban était porté dans tous les cœurs
français. »
Vauban prend immédiatement la
route de la Bretagne et, très rapide-
ment, il inspecte la côte bretonne
depuis l'embouchure de la rivière de
Morlaix jusqu'à celle de la rivière de
Quimper. Sur son ordre toutes les
grèves pouvant prêter à débarquement
sont défendues par des levées de terre
avec épaulements, immédiatement
occupées par les garde-côtes des
paroisses riveraines. Armes et muni-
tions leur sont largement distribuées.
Ensuite, il reprend l’inspection de tous
( 2
L’anse de Camaret vue depuis le sillon.
les points de la côte du vestibule du
goulet de Brest qu’il avait auparavant
visités afin d’en renforcer les moyens
de défense. La plupart du temps il fait
doubler le nombre des canons et mor-
tiers déjà installés. Il termine son ins-
pection par Camaret, point qui lui
semble le plus propice à une tentative
ennemie. Il fait élever, de la pointe du
Gouin à la pointe de Tremet, un large
demi-cercle de tranchées afin de com-
mander la totalité de l'anse, au milieu
de laquelle s’achève en hâte la
construction de son édifice favori, la
massive et puissante tour de Côte.
Le 1er mai 1694, le roi, parfaitement
renseigné, écrit à M. de Vauban :
« J’ai eu des avis de plusieurs endroits
différents et qui se recoupent tous
qui m'assurent que le dessein du
Pce [prince] d'Orange est d'essayer
avec les flottes d’Angleterre et de
Hollande jointes, de brûler les vais-
seaux qui resteront à Brest et de ten-
ter avec un corps de 6 à 7000
hommes de se rendre maître de
ladite place ce que je ne crois pas
bien praticable avec un aussi petit
nombre de troupes que celui là.
L'importance de Brest fait, néan-
moins que je ne veux pas me repro-
cher de n'avoir pas contribué, de
tout ce qui peut dépendre de moi,
pour essayer d'empêcher les enne-
mis de réussir dans cette entreprise.
« Quoi qu'il y ait dans cette place
1 500 hommes de la Marine, je ne
laisse pas d’y faire marcher 6
bataillons de ceux que j'ai destinés
pour la garde des côtes, un régiment
de cavalerie et un de dragons. je
) C l a u d
C h o i
-
– 32 –
DROIT RÉSERVÉ
vous ai choisi pour commander ces
troupes et dans la place. C'est pour-
quoi je désire qu'après que vous
aurez achevé la visite des Cotes que
vous avez entreprise, au lieu de vous
rendre auprès de moi, vous alliez
audit Brest pour que vous ayez le
temps de bien examiner la place et
les lieux où les ennemis pourraient
mettre pied à terre et d'où ils pour-
raient la bombarder afin que vous
preniez toutes les précautions que
vous croirez nécessaires pour les
empescher de réussir dans leur des-
sein.
« J'ai choisi le Sieur de Servon, maré-
chal de Camp, pour commander la
cavalerie, tant qu'elle ne sera pas
jointe et les Sieurs de La Vaisse et de
Moncault, que je ferai Brigadiers,
avec l'infanterie pour exécuter vos
ordres. je me remets à vous de pla-
cer les troupes où vous le jugerez à
propos, soit pour empescher la des-
cente, soit en cas que les ennemis
fissent le siège de la place.
« L'emploi que je vous donne est un
des plus considérables par rapport
au bien de mon service et de
mon Royaume. C'est pourquoi je
ne doute point que vous ne
voyez avec plaisir que je vous y
destine et ne m’y donniez les
marques de votre zèle et de
votre capacité, comme vous l'avez
fait en toute rencontre. J'ai choisi
le Maréchal de Choiseul (2) pour
commander les trouppes de Bre-
tagne et de Normandie et vous
serez seul chargé de ce qui
regarde les Cotes des environs de
Brest. » (3)
e d e
s e u l

Sur cette minute, se trouve en marge
l'annotation manuscrite suivante :
« 6 bataillons sous Brest : MM. de
Vauban, La Vaisse (4), Moncault (5)
« 1 Rgt de cavalerie - 1 Régiment de
Dragons : Servon (6)
« St Malo 1 Régiment d'infanterie :
Polastron
« 5 bataillons en Normandie MM. du
Reffuge - Duperré.
« M. Choiseul en Normandie - 6
Compagnies de mousquetaires et 13
Compagnies de Gardes-françaises à
Paris. » (7)
Fin mai 1694, les nouvelles d'Angle-
terre apprennent que les cinq ports bri-
tanniques équipaient des dizaines de
très gros navires sur lesquels s’embar-
quaient de très nombreux régiments.
Vauban, qui n'a cessé de mener de
front en Bretagne et hors de la pro-
vince ses occupations habituelles,
conscient de l’imminence de l’expédi-
tion anglo-hollandaise, revient prendre
son quartier général à Brest. Lors
d’une dernière inspection, il ordonne
l'alerte générale. Tous les points de
défense de la côte du Finistère sont
garnis d’une veille permanente.
Du Conquet, Vauban écrit le 26 mai
au roi :
« J'ai reçu aujourd'hui, Sire, 19 lettre et
les ordres qu'il a plu à V. M. de
m'adresser par M. Dupré, touchant
l'assemblée de la Noblesse de Basse
Bretagne à Morlaix et les avis que V.
M. a reçus du dessein des ennemis
sur Brest. Aussitôt, j'ai expédié les
ordres necessaires pour les faire avan-
cer de là à Landerneau et à Quimper
pour les avoir plus à portée les uns du
Conquet, les autres, de Camaret.
( 4
La lettre du génie SOMMAIRE
Éditorial du général
« J'ai fait aussi avertir les milices Le mot du général Françoise
In memoriam
(gardes cote) de se tenir prêtes pour Sommaire
border la cote au premier signal, et L’actualité en bref
toutes les batteries du Goulet sont Le génie combat
Le génie construit
fournies de leurs besoins, à peu de
Le génie secourt
choses près, ... V.M. sait que la plus Le génie instruit
grande partie n'est pas achevée et ◆ Histoire
qu'il y en a même beaucoup qui ne Expériences
A savoir
sont même pas commencées parce Coup d’œil sur…
qu'on n’y a pas travaillé cette année Témoignage
et fort peu les précédentes. A lire
« Je n'ai pas encore de nouvelles des
troupes qui doivent se rendre à Brest Vauban envoie de Brest, le 6 juin, à M.
et de tous les officiers généraux, il de Barbezieux le courrier suivant :
n’y a que M. de Moncault d'arrivé.
« Par un batiment anglais chargé de
V.M. peut s'assurer de mon applica-
147 de nos prisonniers qui a été
tion tout entière. Je vois beaucoup
obligé de relâcher à Cherbourg,
de bonne volonté dans tout ce qu'il
j'apprends par M. de Gabaret confir-
y a de gens ici et j'espère, moyen-
mation de ses dernières nouvelles
nant Dieu, que V M. aura lieu d'être
que la flotte des ennemis était partie
satisfait. » (8)
le 9 (mai) de Plymouth, nombreuse
« P.S. Le courrier m'a trouvé à la visite de 92 vaisseaux de guerre et de
des retranchements du Conquet qui 50 brulots, des galiotes à bombes et
ne sont ni achevés ni en bon état. » 5 quetches comme celles qui' ont
brûlé devant S' Malo plusieurs
Et à Barbezieux, le 27 mai : bateaux plats a rames et plus de
80 chaloupes canonnières outre
« Comme je suis obligé de suppléer 8 chaloupes d'une manière extraor-
par des milices au défaut de troupes, dinaire, couvertes de planches en
je vous serais obligé de leur donner dos d'ane en guide de taude à
quelque subsistance. Ce sont tous l'épreuve du mousquet et, en
pauvres gens qui ne
vivent que par le tra- DROIT RÉSERVÉ
vail de leurs mains,
au jour la journée.
Sitot qu'ils en sont
privés, ils ne peuvent
subsister, si on ne les
assiste eux et leurs
familles. La Province
pourra remplacer la
dépense que cela
pourrait faire au Roi
et qui sera la moindre
qu'il me sera pos-
sible. » (9) Camaret - tour Vauban.
) P i e r r e d e V i l l e t t e d e L a
V a i s
s e
( 1 6
3 5
-
1 7
1 2
) .
B r i g a d i e r
e n
1 6
– 33 –
 SOMMAIRE
Éditorial du général
Le mot du général Françoise
In memoriam
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
◆ Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
A lire
dedans, parquetées comme celles
de St Malo et remplies de toutes
sortes de feux d'artifices. Ils ont
en plus plusieurs bateaux de cuivre
de 2 pieds d'épaisseur, fourrés de
liège en dedans, des chevaux
défrise, 2 Regiments de cavalerie
et, en tout 5000 hommes indépen-
damment de ceux des vaisseaux. Le
bruit est qu'ils doivent débarquer à
Plymouth et à Torbay. » (10)
Le 17 juin 1694, de proche en proche,
depuis Saint-Jean-du-Doigt et tout le
long de la côte du Léon, les clochers,
les uns après les autres, sonnent le toc-
sin ; en même temps, les hauts bûchers
préparés de proche en proche sont
allumés et les fumées préviennent
ainsi très rapidement la mobilisation
générale.
Le canal de la Manche s’est subite-
ment couvert d'une forêt de voiles
gonflées par une brise de nord-est.
Une flotte immense cingle vers le
royaume de France… M. Desmadry,
intendant en Flandre, a laissé un cour-
rier détaillant les forces maritimes
composant l’armée anglo-hollandaise :
« … On me mande que le général
Talmash et les autres officiers géné-
raux s'étaient embarqués à Porse-
mout avec les troupes qui y étaient
campées et que l'on a fait monter à
10 000 hommes et que l'on ne doute
point que ces troupes ne soient des-
tinées pour la Catalogne.
« 7 vaisseaux de 11, rang de 96 à
100 canons et 780 à 814 marins
« 9 vaisseaux de 21 rang de 86 à
95 canons et 540 à 600 marins
( 1
S H
1 2 5 6
9 1
La lettre du génie
« 44 vaisseaux de 31 rang de 44,
60, 70 et 80 canons et 360 à
490 hommes
« 43 vaisseaux de 41 rang de 43 à
60 canons et 220 à 335 hommes
« 29 vaisseaux à 51 rang de 26 à
40 canons et 120 à 180 hommes
« 24 vaisseaux de 61 rang de 12 à
28 canons et 30 à 100 hommes
« 13 yachts de 4 à 14 canons et 30 à
60 hommes
« 30 brûlots de 1 à 30, un autre de
14, les autres de 8 canons
« 10 ketchs de 10 en moyenne de
canons et 40 à 50 hommes
« 5 galiotes à bombes de 10 à 12
canons et 30 à 35 hommes
« 3 brigantins de 8 canons et 30
hommes.
« De plus, la flotte hollandaise consis-
tait en 156 vaisseaux 6500 canons
et 39 947 marins plus 61 yachts,
brulots et kytse armés de 529 canons
et 2 308 hommes, faisant en
tout 217 voiles, 7 029 canons et
41 455 marins. »
Dans cette lettre il ne donne malheu-
reusement pas l’état des troupes de
terre embarquées (11).
Le même jour, le bataillon de milices
de La Roche-Bourbon arrive à
Châteaulin, mais il n’a ni tentes ni
équipages. Le lieutenant-colonel et
cent hommes marcheront toute la nuit
et prendront part à la bataille du 18.
Le 4e bataillon du régiment suisse de
Salis arrive à Brest démuni de tentes ; il
repart le soir même et se trouvera à
Bertheaume le 19. Le 2e bataillon du
même régiment atteint Brest le 20. Le
26, le bataillon de milices Durasfort-
Boissière le suit mais il n'a que deux
cent soixante fusils ou mousquets. Le
régiment de Vauge s’est arrêté à Saint-
Malo ; quant aux milices d'Orléanais,
on ne sait quand elles arriveront.
La milice garde-côte présente quant à
elle un effectif important mais de peu
de valeur, parce que mal encadrée.
0 )
D A
, f°
.
– 34 –
L'arrière ban de la noblesse est encore
inférieur en nombre et en force mili-
taire.
« Car les milices du pays sont faibles,
les meilleurs étant embarqués sur la
flotte et que ce sont paysans sans
discipline desquelles il n’y a pas
beaucoup à esperer. » (12)
À leur propos, Vauban écrit à M. de
Pontchartrain :
« Quant à l'arrière plan : Les bans des
Évêchés dont il vous a plu de me
donner le commandement sont tout
a fait les uns comme les autres.
« Ce sont autant de régiments de
Noblesse, composés de compa-
gnies, les unes fortes, les autres
faibles, les uns à pied, par impuis-
sance d'être mieux et les autres à
cheval, sur roussins, cavales che-
vaux de charettes et bidets, ce qui,
joint au défaut de subordination fait
le plus mauvais composé et, à mon
avis, les plus méchantes troupes du
monde, car il n’y a pas d'escadron
qui se puisse former en moins d'une
heure de temps, ni qui puisse mar-
cher 200 pas sans se rompre. Il faut
aussi peu compter les mener en
ordre à l'ennemi que de les y main-
tenir. Quant aux hommes il y a des
gens de qualité et de courage qui
ont de la bonne volonté.
« Quelques uns d'eux ont du bien
mais en petite quantité. La plupart
sont pauvres et mal montés.
Procureurs, notaires ou avocats qui
ont de petits fiefs, et plusieurs pro-
fessions encore au dessous de
celles là qui ne déroge pas en ce
pays ci. Il y a encore parmi cela
quantité de pauvres gentilhommes
qui n'ont rien du tout qui se pré-
sentent à pied aux revues et
demandent le lendemain congé,
comme gens qui n'ont pas de quoi
vivre en dehors de chez eux. Voilà,
Sire, de quoi sont composés les
arrières bans de Bretagne…
« Les Capitaineries de garde côte sont
composés d'un certain nombre de
paroisses voisines de la cote qui ont
1
 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général
chacune leur Capitaine, un lieute- sont ce qui les rend presque inutiles, Le mot du général Françoise
In memoriam
nant, un enseigne. Les Capitaines n'ayant point de service d'ailleurs ni Sommaire
généraux garde côte, sont tous des rien qui les rendent recomman- L’actualité en bref
gens de qualité du pays, demeurant dables au dessus des autres… En un Le génie combat
Le génie construit
sur les lieux, de 8 à 25 mille livres mot cette milice est sur un très mau-
Le génie secourt
de rente. Il y a beaucoup de vais pied, peu obeissante et très Le génie instruit
Capitaineries de paroisses qui sont ignorante dans toutes les fonctions ◆ Histoire
gentilshommes mais encore Plus qui militaires, y ayant très peu de gens Expériences
A savoir
sont paysans. Tous les subalternes le qui ayent servi. » (13) Coup d’œil sur…
Témoignage
A lire
Suite au prochain numéro

DROIT RÉSERVÉ

Camaret - tour Vauban.

( 1 3 ) L e t t r e

– 35 –
 SOMMAIRE
La lettre du génie

Éditorial du général
Le mot du général Françoise
In memoriam
Sommaire
INSCRIPTION DES DRAPEAUX
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
ET DÉCORATIONS
Le génie instruit
◆ Histoire
Expériences
A savoir
• La Légion d’honneur (avec diffé-
Coup d’œil sur…
Témoignage rents grades), la médaille militaire,
A lire la croix de guerre des TOE
(Territoire des Opérations Exté-
rieures), la croix du combattant
Ce troisième et dernier volet volontaire (agrafe Indochine), la
fait suite aux articles 1 et 4 croix du Combattant, la médaille
des Lettres du génie n° 30 des évadés ; la médaille coloniale
et n° 33. Il rappelle la cam- (agrafe Extrême-Orient) et la
pagne d’Indochine qui va se médaille du commémorative de la
terminer réellement en 1957 guerre d’Indochine.
avec le départ définitif des
troupes françaises d’Extrême- Ils pourront recevoir aussi après le
Orient. conflit les deux décorations ci-après :
l’ordre national du Mérite et la
Un corps expéditionnaire médaille du titre de reconnaissance de
français a été créé dès 1945 la Nation (agrafe Indochine).
sous les ordres du général
Leclerc et envoyé en Extrême-
Orient pour le rétablissement général Roger Playe
de la souveraineté française mort pour la France en Indochine en 1964,
commandant le génie en Extrême-Orient de 1952 à 1954. G é
dans l’union indochinoise.

Des unités du génie vont être • 31e RG. Indochine 1945-1954 pour
employées pour cette reconquête qui l’action du 31e bataillon de marche
va se transformer en guerre par suite du génie ;
de l’emprise communiste sur ce terri-
• 71e RG. Indochine 1945-1954 pour
toire. Cette longue campagne va durer
l’action du 741e bataillon du génie
jusqu’en 1954 et les sapeurs seront
dont le fanion portait les
toujours dans les premiers rangs lors
noms : Cochinchine,
de très nombreuses opérations. Il n’y
Annam, Tonkin et
avait pas de régiment du génie en
Cambodge ;
Indochine, seulement des bataillons et
des compagnies autonomes ; il n’y • 72e RG Indochine
avait donc pas de drapeau régimen- 1945-1954 pour
taire. Un drapeau pour le génie l’action du 72e
d’Extrême-Orient fut créé en 1952 et bataillon colonial
remis à la garde des bataillons par du génie.
période de 6 mois.
Des citations collec-
Le premier fut le 71e bataillon colonial tives seront obtenues
du génie en janvier 1952 et le dernier par beaucoup de nos
le 31e bataillon de marche du génie. formations et la fourra-
gère aux couleurs de la
L’inscription « INDOCHINE » sera croix de guerre TOE
attribuée à ce drapeau pour l’action sera attribuée au 71e
de toutes les unités du génie en BCG.
Extrême-Orient de 1945 à 1954.
Pour cette période de guerre en
Les régiments qui avaient soutenu ces Extrême-Orient de 1945 à 1954 les
unités ou qui ont repris leur filiation combattants d’Indochine recevront les
ont reçu les inscriptions suivantes : décorations individuelles suivantes :

– 36 –
 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général

DÉCORATIONS FRANÇAISES Le mot du général Françoise

In memoriam
EN EXTRÊME-ORIENT Sommaire
L’actualité en bref
PENDANT LA CAMPAGNE D’INDOCHINE Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
◆ Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
Légion d’honneur Médaille militaire A lire

Créée en 1802 Créée en 1852

Croix de guerre Croix du combattant Croix

des T.O.E. volontaire du combattant
(agrafe Indochine)

Créée en 1921 Créée en 1953 Créée en 1930

Médaille Médaille coloniale(*) Médaille

des évadés (agrafe commémorative(**)
Extrême-Orient) de la campagne
d’Indochine

Créée en 1926 Créée en 1893 Créée en 1954

Décorations créées après le conflit d’Indochine

pouvant être décernées aux anciens combattants de cette campagne

Ordre national Médaille de la reconnaissance

du Mérite de la Nation
(agrafe Indochine)

Créée en 1963 Créée en 1993

( * ) L a
m é d
a i l l e

– 37 –
Le 13e RG a participé de façon originale au développement du lien armée-nation tout en contribuant
à alimenter le patrimoine cinématographique de l’histoire militaire.
Ça tourne !

LE CAMP MILITAIRE DU VALDAHON

EN AVANT PREMIÈRE DROIT RÉSERVÉ

Le camp militaire du Valdahon va à recréer un village détruit

nouveau être sous le feu des projec-
teurs. Cela fait déjà deux ans que
Gabriel Le Bomin, auteur de courts
métrages et de documentaires, est
venu en repérage sur le camp pour
réaliser son premier long métrage.
Trois sites ont été choisis pour y
DROIT RÉSERVÉ
et un camp de base et
des tranchées. Le réali-
sateur est déjà venu sur
place, avec son équipe
de décorateurs afin de
régler quelques détails.
Durant l’été, la sec-
tion du lieutenant
Le colonel Ravier en compagnie de la productrice, A. Ledermann.
Chaquet, a contri-
bué à la construc-
tion de quelques décors, telles les
tranchées, très semblables à celles
de la Marne.
Aujourd’hui, le grand jour est
arrivé !
« Les fragments d’Antonin », ainsi
s’intitule son film abordant la guerre
1914-1918. C’est courant sep-
tembre, durant deux semaines
consécutives, qu’acteurs et figurants
se sont retrouvés pour tourner les
dernières scènes à l’intérieur du
camp militaire de Valdahon qui
avait déjà servi de cadre pour les
scènes de batailles du film « La
neige et le feu » qui se déroule
durant la Seconde Guerre mondiale.
Le scénario retrace l’histoire d’un
jeune soldat qui a survécu à la
boucherie de la Grande Guerre. Il
n’a subi aucune blessure physique
apparente. Cependant, il est profondé-
ment traumatisé par les épreuves qu’il
vient de traverser. Il va alors se retrou-
ver face au professeur Labrousse, psy-
chiatre et pionnier dans le traitement
des chocs psychologiques. Ce dernier
s’intéresse à son cas. Il va tenter de lui
redonner goût à la vie et de le libérer
de ces épisodes tragiques.
Plusieurs acteurs sont à l’affiche :
Grégory Derangère, dans le rôle
d’Antonin, Annouk Grinberg, Nils
Arestup, Aurélien Recoing…
À cette occasion, plusieurs Franc-
Comtois ont décroché un rôle de
figurant, parmi eux certains person-
nels civils et militaires, du 13e régi-
ment du génie : le maréchal-des-logis-
chef Fumery, le sergent Roy, les
caporaux-chefs Arbaut et de Morais,
M. Cluzeau (réserviste au « 13 »),
M. Barcon, M. Bassignot…

– 38 –
 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général
DROIT RÉSERVÉ Le mot du général Françoise
In memoriam
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
◆ Histoire
Expériences
A savoir
Coup d’œil sur…
Témoignage
A lire

DROIT RÉSERVÉ

DROIT RÉSERVÉ Le caporal-chef de Morais.

Le sergent Roy.

Silence, on tourne ! DROIT RÉSERVÉ

– 39 –
Q

Vous connaissiez
les versions française,
khmère
et anglaise.
Vous pourrez bientôt
découvrir deux
nouvelles versions.

Cette version cartonnée-rigide de

collection a été éditée au printemps
2005 à 1000 exemplaires numérotés
dont 300 signés de la main de
l’auteur.
Lors de la Convention du génie les
« personnalités » du génie ont reçu
cet album en cadeau.
Nous rappelons que chaque
régiment s’est vu ou se verra
remettre un de ces exemplaires.

Que les régiments n’ayant pas reçu leur exemplaire

le fassent savoir au bureau communication de l’ESAG.

– 40 –
 LES
Initiées ces dernières années par plu-
sieurs échanges bilatéraux, notam-
ment avec la Hongrie, la Chine,
l’Allemagne et les États-Unis, les rela-
tions internationales du génie de l’air
français viennent de prendre un nou-
vel essor avec la totale réussite des
premières rencontres internationales
organisées à Reims et Vouziers les
31 mai et 1er juin dernier.
Préparées et dirigées par la sous-direc-
tion du génie de l’air et de l’infrastruc-
ture en opération (SDGA-IO), ces
deux journées avaient pour objectif de
créer un réseau interallié entre nations
concernées par la mise en place de
bases aériennes projetées. Il s’agissait
donc de partager nos connaissances
mutuelles ainsi que les leçons apprises
lors des dernières opérations exté-
rieures. De plus, la présence de diffé-
rents interlocuteurs de l’armée de terre
et de l’armée de l’air permettait de
faire connaître au sein de nos forces
les capacités du génie de l’air et des
compagnies régionales d’infrastruc-
ture (CRI). Enfin, la participation active
DROIT RÉSERVÉ
Accueil des participants sur la base aérienne de Reims.
RENCONTRES INTERNATIONALES
DU GÉNIE DE L’AIR
DROIT RÉSERVÉ
Mot de bienvenue
du général de brigade aérienne Faurot
commandant les formations du génie de l’air.
d’entreprises françaises devait pro-
mouvoir les produits les plus récents
et appréhender les besoins
des différentes nations.
Les objectifs ont été atteints
au-delà des attentes. Ainsi,
ce sont onze nations qui
ont répondu présent :
Bulgarie, Royaume-Uni,
Suède, Allemagne, Portu-
gal, République tchèque,
Italie, Suisse, Norvège. La
dimension transatlantique
n’était pas oubliée via la
présence de deux officiers
canadiens et de l’attaché
– 41 –
militaire près l‘ambassade des États-
Unis à Paris. Plusieurs officiers de liai-
son ont aussi répondu à l’invitation.
Du côté des entreprises, près d’une
vingtaine liées aux secteurs du bâti-
ment, des travaux publics, de l’aéro-
nautique… se sont inscrites. Ainsi, ce
sont près d’une centaine de partici-
pants qui se sont présentés le mardi 31
mai à la base aérienne 112 de Reims.
La première journée a pris la forme
d’un colloque en salle au cours
duquel se sont succédé différents
intervenants. L’armée française était à
l’honneur au cours de la matinée :
explications des structures, des mis-
sions et des acteurs (SDGA-IO,
25e RGA, CRI de l’armée de l’air),
description des matériels et des
doctrines, état actuel des études et
évolutions à venir. Au cours de l’après-
midi, ce sont nos invités qui présen-
taient leurs formations (Allemagne,
Canada, Royaume-Uni) et leurs expé-
riences les plus récentes, notamment
en Irak.
L’hospitalité française ne pouvait faillir
à sa réputation : une soirée de prestige
dans une cave champenoise précédait
une deuxième journée qui s’annonçait
plus concrète et plus dynamique.
En effet, trois types de démonstrations
étaient organisés le 1er juin sur l’em-
prise de Vouziers-Sechault :
• une section du 25e RGA aux ordres
du lieutenant Lavigne a montré
toute l’étendue des savoir-faire en
termes de réparation rapide de
pistes. Depuis les procédures clas-
 SOMMAIRE
La lettre du génie

Éditorial du général
Le mot du général Françoise
Sommaire
L’actualité en bref
Le génie combat
Le génie construit
Le génie secourt
Le génie instruit
Histoire
Expériences
A savoir
◆ Coup d’œil sur…
Portrait

siques jusqu’aux
innovations les plus
récentes, il s’agissait
de démontrer que
DROIT RÉSERVÉ
l’aptitude à la pro-
jection devenait une Les participants militaires du séminaire.
priorité : les tapis
RAPIDMAT et les bétons compactés
répondant à ces nouveaux besoins,
ils ont été au centre du scénario de
présentation ;
• la construction d’une astro-arche
de type BACHMAN, la présentation
d’une machine à eau et de groupes
électrogènes permettaient ensuite
de présenter les savoir-faire de l’ar-
mée de l’air en termes d’infrastruc-
ture horizontale et de construction
d’une base aérienne. C’était la mis-
sion de la CRI NORD aux ordres du
commandant Cornet ;

DROIT RÉSERVÉ

Démonstration
de réparation rapide
de piste par le 25e RGA.

DROIT RÉSERVÉ

– 42 –
 La lettre du génie SOMMAIRE

Éditorial du général
• les entreprises clôturaient cette DROIT RÉSERVÉ Le mot du général Françoise
journée en présentant leurs diffé- Sommaire
rents produits : traficabilité des sols, L’actualité en bref

engins de travaux publics, de Le génie combat

Le génie construit
levage et de manutention, matériel
Le génie secourt
de balisage, traitement des eaux,
Le génie instruit
bâtiments provisoires et modulaires Histoire
pour les hommes comme pour les Expériences
matériels, c’est une panoplie com- A savoir
plète des outils proposés aux ◆ Coup d’œil sur…
armées qui a été exposée sur plus Portrait
Des participants particulièrement attentifs aux démonstrations.
de 2000 m2. Les dispositifs statiques
et dynamiques ont suscité un grand
DROIT RÉSERVÉ
intérêt et des échanges fructueux.

Au terme de ces deux journées denses

et riches en enseignement, la satisfac-
tion des participants était sensible.
Ainsi, pour le colonel Leblanc, direc-
teur du génie de l’air auprès de la
1re division aérienne du Canada, « le
programme que vous avez présenté a
été exceptionnel. Le colloque a fourni
une bonne vue d’ensemble de nos
activités au sein du génie de l’air. »

Gageons que ces rencontres ne seront

pas uniques mais qu’elles seront
reprises et améliorées dans les années
à venir. Car, à l’image des deux sec-
tions britannique et française tra-
vaillant de concert à Bunia en 2003,
les missions d’infrastructure opéra- Les compagnies régionales DROIT RÉSERVÉ

tionnelle de l’armée de l’air s’inscri- d’infrastructure de l’armée de l’air

sont à l’œuvre.
vent dorénavant dans une coopération
internationale réussie.

DROIT RÉSERVÉ

Un nouveau procédé de réparation rapide de piste : le tapis RAPIDMAT.

– 43 –
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D ’ A D H É S I O N
Association reconnue d’intérêt général. Association « Musée du Génie »
Réduction d’impôt égale à 60 % du montant des versements effectués.
(Envoi d’un reçu fiscal à partir de 20 euros)

Contact
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Lieutenant-colonel Voyer et commandant Garnier de Labareyre
106, rue Éblé – BP 34125 ANGERS Cedex 01
Tél. : 02 41 24 85 05 ou 02 41 24 82 40 – Fax : 02 41 24 83 39

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❒ membre actif : 10 euros minimum (20 euros avec reçu fiscal) ❒ membre à vie : 300 euros
❒ membre bienfaiteur : 50 euros (avec reçu fiscal) (avec reçu fiscal)
❒ collectivité militaire ou de réserve, association : 25 euros
❒ société civile : 150 euros (avec reçu fiscal)

NOM : .................................................. Prénom : .............................................

Année de naissance : ................... Profession ou grade : ..............................

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(collective, non personnalisée, cette adhésion ne remplace pas les adhésions individuelles des membres de l’organisme)

1 euro par cadre d’active officier et sous-officier; gratuit pour les EVAT
(ex. : régiment comptant 40 officiers, 150 sous-officiers et 700 EVAT : cotisation de 190 euros pour l’ensemble)

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FS2 conducteur de travaux
DTS EA2-FS
DT voie EMSST CT1 EEA
CT1-VE
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Enseignement Militaire Supérieur 2

BT voie CSEM Annales

Politique/économie
Les cartes Certificat technique
BT voie EMSST
Défense CFCU (prérequis)
Résultats des concours Cas concrets EA2-FS
et examens
Divers
Concours et examens
Méthodologies relevant du CoFAT
Testez-vous EMIA/EMCTA
OAEA/OAES

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LE COLONEL DU GÉNIE
PUBLICATIONS
Parmi de très nombreuses publications :
École d'application de l'artillerie et du génie.
Cours de topographie. Instruction spéciale sur le
lever de fortification à la planchette, présentée
par le capitaine du génie Goulier. Metz, impr. de
Nouvian, 1848, in-4°, 42 et 16 p., fig.
École d'application de l'artillerie et du génie.
Cours de topographie. Instruction pratique sur le
lever de reconnaissance, 7e édition revue et
modifiée par L. Jardinet. (Fontainebleau), litho-
graphie de l'École d'application de l'artillerie et
du génie, 1893. in-8°, fig.
Études théoriques et pratiques sur les levers topo-
métriques et en particulier sur la tachéométrie.
Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892, in-8°, XXII-
542 p., fig. et portrait (publié par D. Bertrand. -
extrait du Mémorial de l'officier du génie, n° 28).
Mémoire sur le télomètre à prismes, appareil
donnant la distance au but pour le tir des
bouches à feu et les reconnaissances, suivi de
l'instruction pratique sur l'emploi de l'appareil.
Paris, Dumaine, 1869, in-8°, 71 p., fig. et
planche (extrait du n° 18 du Mémorial de l'offi-
cier du génie).
Niveaux à collimateur ; mires de nivellement ;
boussole nivelante en métal, organisée en vue du
service du génie ; lunette anallatique. Paris,
Gauthier-Villars, 1875, in-8°, 4 parties en 1 vol.
in-8°. (extrait du Mémorial de l'officier du génie.
n° 24).
« Étude sur la tachéométrie », Mémorial de l’offi-
cier du génie, n° 28.
BIBLIOGRAPHIE
FULCRAND, Le colonel Goulier. Mont-pellier,
imprimerie Boehm, 1898, in-8°, 32 pages. (CR,
Revue du génie militaire, 1898, II, page 376).
« Travaux des topographes du corps du génie en
France au dix-neuvième siècle », Revue du génie
militaire, août 1903-janvier 1904.
E.C., « Lettres, rapports, notes et extraits des
papiers du colonel Goulier » Revue du génie
militaire, 1912, pages 5-38, 146-167.
LA NOË (général de), « Le colonel Goulier »,
Revue du génie militaire, 1892.
GOULIER, CRÉATEUR D’INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES
BIOGRAPHIE Charles, Moyse GOULIER
Né à Richelieu (Indre-et-Loire) le 31 janvier 1818.
Décédé à Paris le 14 mars 1891.
ÉTATS DE SERVICE
Remarqué à l'école par sa très vive intelligence, il poursuit ses études grâce aux sacrifices de ses
parents artisans peu fortunés.
1836 Admis à l’École polytechnique.
1838 (1er octobre) Sous-lieutenant élève à l’École d’application du génie de Metz.
1840 Sort de l’école major de promotion.
1841 Lieutenant en 1er au 3e régiment du génie (compagnie de mineurs à
Montrouge).
1843 Capitaine. Détaché aux travaux de fortifications de Paris (enceinte de
Montrouge), poste dans lequel il montre de remarquables aptitudes pour la
topographie.
1844 à 1875 Professeur de géodésie et de topographie à l’École du génie de Metz, où il
reste pendant trente et un ans, hormis une interruption pendant la guerre
de 1870-1871.
Se basant sur les données de l'expérience pour déterminer les méthodes à
suivre, aussi bien dans les levers de précisions à grande échelle que dans
les levers expédiés à petite échelle, il améliore d'abord les instruments ima-
ginés par ses devanciers, puis crée de nouveaux instruments avec une
fécondité et une ingéniosité remarquables. Ses instructions écrites sont des
modèles d'analyse scientifique sur la recherche des erreurs dues aux ins-
truments et sur l'élimination de ces erreurs.
Ses qualités de professeur sont unanimement reconnues mais ce sont ses
recherches qui vont lui donner une notoriété mondiale.
1862 Chef de bataillon.
1870 Lieutenant-colonel. Il participe à la campagne de 1870-1871. Lors du blo-
cus de Metz, il a en charge les ballons d’observation et, à la capitulation,
les Prussiens exigent qu’il leur remette ses instruments. Déguisé, il
s’échappe et rejoint l’armée du Nord.
1870 Chef d’état-major du génie de l’armée du Nord. Après la retraite, il est chef
d'état-major du génie de l'armée de Cherbourg.
1871 À la paix, il reprend sa place de professeur à l'école de Fontainebleau.
1875 (20 avril) Colonel. Mais cette promotion pose un problème hiérarchique. Il est alors
nommé directeur du génie à Marseille.
1876 Affecté au dépôt des fortifications jusqu'en 1879, date de sa limite d'âge.
Il est en même temps membre du Comité des poudres et salpêtres.
1879 Exceptionnellement pour lui est créé un poste de conservateur du dépôt
central des instruments de précision du service du génie qu'il va tenir pen-
dant douze ans, période très féconde en écrits et en instruments nouveaux.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
Chevalier de la Légion d’honneur le 30 septembre 1857 ; officier le 6 mars 1867.
« Le dépôt central des instruments de précision, créé par décision ministérielle du 15 juillet 1878,
est destiné à fournir aux places du génie, à titre de prêt permanent, les instruments nécessaires au
service courant et, à titre de prêt temporaire, les instruments que nécessiterait un travail accidentel.
Cet établissement est placé sous la haute direction du dépôt des fortifications ; un ancien officier
supérieur du génie en est le conservateur. » (état du corps du génie, 1880). Goulier y a pour adjoint
Boyenval, adjoint du génie de 1re classe.
La collection complète de la Revue du génie militaire est consultable
au Centre de documentation et de recherches de l’ESAG, ainsi qu’au Mémorial de l’officier du génie.
Parfois détruire Souvent construire

Toujours servir