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D.E.A.

 Modèles & Instruments en Médecine & Biologie
1998

Mémoire de recherche

ABOU­RABII IYAD

Analyse de la dynamique d'apparition dans la salive 
d'une molécule absorbée par voie orale

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Responsable de stage : Pr. BACONNIER Pierre*
 Pr. MARTIEL Jean­louis*
en collaboration avec : Pr. BESSARD Germain**
 Mme. VINCENT Françoise**

* Laboratoire  TIMC/IMAG. Equipes TIMB et PRETA, Facuté de Mèdecine,Université 
Joseph Fourier, BP 53X, 38041 Grenoble cedex 9
**Laboratoire de Pharmacologie et Toxicologie, CHU de Grenoble B.P: 217, 38043 
Grenoble Cedex 09. 

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RÉSUMÉ
Ce travail a pour objet de proposer un modèle permettant de décrire et d'analyser l'évolution précoce du 
contenu en alcool de la salive. Nous avons développé un modèle à 3 compartiments (bouche, tube digestif et 
sang) prenant en compte les transferts entre compartiments et l'élimination métabolique (considérée comme 
un processus de premier ordre). Notre travail a été fait en deux étapes. Dans la première, nous avons réalisé 
des dosages successifs d'éthanol dans la salive sur trois volontaires sains (4 épreuves chacun : avec ou sans 
déglutition, et à chaque fois, avec ou sans rinçage de la bouche), dans les trois heures suivant une seule prise, 
d'une dose de 0,5 g/kg, par deux méthodes immunochimiques (REA et QED). Les résultats obtenus  par 
chacune de ces deux méthodes sont similaires. Dans la deuxième étape, l'expérimentation a été faite sur 5 
sujets sains volontaires (une épreuve avec déglutition et rinçage), et en utilisant la méthode QED uniquement. 
Nous avons estimé, à partir des données expérimentales, les paramètres pour les sujets des deux séries. Les 
résultats montrent que le modèle est acceptable et que les paramètres varient peu d'un sujet à l'autre. 

Mots clés : Éthanol, Dosage, Salive, Modélisation.

ABSTRACT
This   paper   intends   to   propose   a   model   in   order   to   describe   and   analyze   the   early   evolution   of   alcohol 
concentration in the saliva. We have developed a three compartment model (mouth, digestive tract and blood), 
including transfers between the compartments, and metabolic elimination considering that the metabolism of 
alcohol follows a kinetic of first order. We had made our study in two stages, First, three healthy volunteers 
drank   a   moderate   dose   of   alcohol   (0,5   g/kg),   four   tests   were   made   for   every   subject   (with   or   without 
swallowing, and in each case with or without washing the mouth after alcohol administration). Then we 
measured ethanol concentration in the saliva by QED, as well as by the REA method. Both methods provided 
similar results.  In the second stage, one test was made for five healthy volunteers (with swallowing and 
washing), and only the QED method was used for measuring the ethanol concentration in the saliva. Next, 
using experimental data, we estimated the validity of this model, and the parameters for every subject. the 
results shows that this model is satisfactory, also there was a little variation between the parameters of every 
subject.

Key words : Ethanol, Determination, Saliva, Modelisation.

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1.INTRODUCTION

Actuellement,   les  milieux  biologiques  classiques  utilisés  pour  le  dosage  des  substances  actives,  drogues, 
médicaments, et toxiques en toxicologie, sont le plasma et l'urine. La salive constitue un liquide alternatif 
intéressant pour la recherche de ces substances qui s'y retrouvent après une introduction dans l'organisme, 
quelle   que   soit   la   voie   d'administration   [1].   Les   premières   études   portant   sur   l'excrétion   salivaire   des 
substances médicamenteuses ou toxiques, et les méthodes de dosages ont été publiées il y a plus de 20 ans 
[2,3].
En effet, la salive présente de nombreux intérêts, dont le premier est que son recueil est aisé, car il s'agit d'une 
méthode non invasive, donc sans aucun danger pour le sujet qui s'y prête, et qui peut aisément être réalisée 
par un personnel non médicalisé. Elle présente en outre l’avantage de pouvoir être répétée de façon fréquente 
et rapprochée sans aucun problème, ce qui n'est pas le cas pour le dosage dans le sang.
D'autre part, la concentration salivaire d'un médicament est bien corrélée à l'effet pharmacologique de ce 
médicament, car elle présente uniquement la fraction libre de la drogue dans le plasma (tableau I), alors le 
prélèvement salivaire a l'avantage sur le prélèvement d'urine, qui permet de détecter une consommation de 
drogue, mais ne permet pas de déterminer si le sujet était sous l'effet de cette drogue au moment du contrôle, 
de plus, le prélèvement salivaire se fait sans atteinte de l'intimité ce qui permet de multiplier les prélèvements 
sans gène pour le patient.

Tableau I : Comparaison entre la fraction (libre/totale) dans le plasma, et la fraction (salive/plasma) de  
plusieurs drogues [2].
Drogue Libre/totale Salive/plasma
Aminopyrine 0.85 0.80
Antipyrine >0.90 0.83 ­ 1.0
Digoxin 0.77 0.78
Phenacetin 0.60 ­ 0.70 0.60
Phenytoin 0.10 ­ 0.14 0.09 ­ 0.11
Primidone 0.78 ­0.97 0.97 ­ 1.08

Dans cette optique, nous avons décidé de développer un modèle pharmacocinétique permettant d'expliquer la 
sécrétion salivaire des médicaments et toxiques.
pour cela, et pour des raisons pratiques, nous avons décidé de faire l'expérimentation avec l'éthanol, car sa 
pharmacodynamique est convenable (son lien avec les protéines sanguines est faible) [4], et nous pouvons le 
donner aux sujets sans aucuns problèmes d'administration.
Si de nombreux travaux ont été réalisés au sujet des corrélations existantes entre concentrations salivaire et 
sanguine d’alcool éthylique [5], il n’existe, à notre connaissance que peu d’études s’intéressant à la phase 
précoce qui suit immédiatement l’ingestion d’un produit alcoolisé.
D’autre part, il apparaît qu’au niveau de la cavité buccale, la présence d’alcool consécutive à une ingestion 
orale correspond à une fraction sécrétée en provenance du sang qui vascularise les muqueuses buccales et 
glandes salivaires mais aussi à une fraction de «contamination» due au passage du liquide alcoolisé dans la 
bouche, l'importance relative de ces deux phénomènes a été peu explorée.
Nous avons donc décidé de mesurer l’évolution du contenu en éthanol de la salive, en multipliant les mesures 
plus   particulièrement   à   la   phase   initiale   suivant   l’ingestion   d’alcool,   c’est­à­dire   dans   les   20   premières 
minutes.

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Nous avons d’autre part essayé d’expliquer l’évolution des concentrations salivaires en termes d’échanges 
entre les différents secteurs de dilution de l’organisme.
Pour   réaliser   cette   explication,   nous   avons   construit   un   modèle   susceptible   de   prédire   les   relations 
dynamiques existant entre taux sanguin et salivaire de l'alcool.

1.1Physiologie de la sécrétion salivaire


La salive est produite par les glandes parotides, sublinguales, sous­maxillaires, ainsi que par de nombreuses 
petites  glandes disséminées dans la muqueuse de  la bouche et de  la langue. Les trois  paires de glandes 
principales sont constituées d'un système ramifié de canaux excréteurs aux extrémités desquels sont appendus 
des culs­de­sac  sécréteurs ou acini (figure 1). La salive premaire est sécrétée au niveau de ces acini, puis elle 
est secondairement modifiée dans les canaux excréteurs [6]. 
La salive définitive mixte (c'est­à­dire le mélange issu de toutes les glandes salivaires) est considéré comme 
un ultrafiltrat du plasma.
En réalité, bien que le réseau vasculaire soit très riche au niveau des acini, la sécrétion salivaire primaire n'est 
pas un ultrafiltrat. Par exemple, le taux de l'urée y est beaucoup plus faible que dans le sang, alors que cette 
molécule franchit librement les membranes [7]. Il est probable en outre que les canaux excréteurs, soient 
également le siège d'une sécrétion qui pourrait bien être essentielle pour le passage des drogues dans la salive 
de rat [8]. Les canaux excréteurs sont le siège d'une réabsorption active de sodium et d'échanges intenses de 
potassium. 
La   salive   mixte   est   composée   à   99%   d'eau.   Elle   contient   également   des   sels   minéraux,   des   mucines 
(lipoprotéines ayant un rôle de lubrification), de la ptyaline (ou amylase salivaire) et une faible quantité des 
glycoprotéines. En particulier, la concentration des protéines de haut poids moléculaire retrouvé dans le sang 
(albumine, lipoprotéines, alpha 1­glycoprotiéne acide) y est très faible.
Le débit salivaire total est d’environ 1 à 1,5 litres par 24 heures, dont les deux tiers proviennent de la parotide, 
l'excrétion de la salive dans la cavité buccale est continue, mais subit des variation importantes : très réduite 
en période interdigestive, elle s'accroît de 4 à 8 fois lors de l’alimentation et ne retourne à son niveau basal 
que plusieurs heures après la fin de celle­ci, la nuit, elle est très ralentie.
L'osmolarité salivaire, toujours inférieure à celle du plasma, s'élève avec l’accroissement du débit salivaire, ce 
qui s’accompagne généralement d'une augmentation du pH, qui, acide au repos(6,8), tend alors à rejoindre le 
pH plasmatique(7,4).
La sécrétion salivaire est essentiellement sous contrôle nerveux. La seule influence hormonale notable serait 
celle   de   l'hormone   antidiurétique   (ADH)   qui   provoque   une   sécheresse   de   la   bouche   et   déclenche   le 
mécanisme de la soif. Les centres nerveux sont bulbaires : noyaux salivaires supérieur et inférieur. Les trois 
principales paires de glandes sont innervées par des fibres sympathiques (ganglion cervical supérieur) et 
parasympathiques (provenant des nerfs facial et glossopharyngien). La mise en jeu est réflexe, essentiellement 
déclenchée par des stimulations buccales mécaniques (mastication) ou chimique (acidité...), ainci que par des 
stimulations oesophagiennes, gastriques ou intestinales (ce qui explique l'hypersalivation postprandiale).
La stimulation parasympathique provoque une sécrétion abondante et  aqueuse. La stimulation sympathique 
au contraire, provoque la sécrétion d'une salive peu abondante et visqueuse. La salivation physiologique est la 
résultante des effets de ces deux types de stimuli. 
Il existe des modificateurs chimiques de la sécrétion salivaire. Certains sont sialagogues, c'est­à­dire stimulent 
cette   sécrétion   :   ce   sont   par   exemple   les   agonistes   parasympathique   cholinergiques   à   action   surtout 
muscarinique (acétylcholine, muscarine, pilocarpine, ésérine), mais également la nicotine qui est agoniste 
puis   antagoniste,   en   fonction   du   temps   et   de   la   concentration.   Les   agonistes   sympathiques   (adrénaline, 
noradrinaline, mais également  éphédrine  et substances  amphétaminiques...)  provoquent  la sécrétion d'une 
salive   peu   abondante   et   visqueuse.   D'autre   paralysent   la   sécrétion   salivaire,   comme   les   antagonistes 
muscariniques   (atropine,   scopolamine,   antispasmodiques   atropiniques,   antisécrétoires,   bronchdilatateurs, 
certains antiparkinsoniens, antidépresseurs, etc...).

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1.2Pharmacocinétique dans la salive
La salive est un milieu utilisable pour le suivi thérapeutique, des nombreuses études pharmacocinétique et 
pharmacodynamique de certains de médicaments y compris l’éthanol ont été publiées [9,10].
Même   si   la   salive   n'est   pas   un   simple   ultrafiltrat   plasmatique,   la   relation   entre   la   concentration   en 
médicaments et toxique dans la salive et le plasma peut se déduire de leurs propriétés physio­chimique : PKa, 
liposolubilité, de leur liaison aux protéines plasmatiques, ainsi que des facteurs physiologiques tels que le pH, 
flux salivaire et les physiopathologies de la cavité orale [11].
Deux facteurs physique sont très importants lors du passage à travers une membrane : le poids moléculaire et 
le coefficient de partage de la substance auxquels le coefficient de perméabilité peut être relié.
Les molécules de petite taille passent à travers les pores de la membrane mais à partir de 100 Dalton elles 
doivent traverser la double couche lipidique [12]. Plus la substances est lipophile et plus le passage dans la 
salive est rapide, à savoir qu'il existe des transporteurs actifs pour certaines substances comme le lithium.
Les membranes lipidiques biologiques ne sont pas perméable à des molécules ionisées chargées. Ainsi pour 
les substances de grande taille soumises à une diffusion passive, le transfert va dépendre essentiellement de 
leur gradient de concentration en forme non ionisée de part et d'autre de la membrane donc du pKa de la 
molécule et du pH sanguine et salivaire.

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figure 1 : Schéma fonctionnel de la sécrétion de la salive primaire au sien d'un acinus salivaire
.
D'après la théorie de partition si le pKa d'une drogue basique est supérieur à 6 et celui d'une drogue acide 
inférieure à 8 des différences considérables vont apparaître entre les concentrations salivaires et plasmatiques 
(S supérieure à P) à cause de la prédominance des formes dissociées.
Le taux S/P peut être approché par des équations basées sur celles d'Henderson­Hasselbach [13] :

           pour les acides faibles (A)

           pour les bases faibles (B)

P   étant   la   concentration   plasmatique,   S   la   concentration   salivaire,   pHs   le   pH   salivaire,   et   pHp   le   pH 


plasmatique, FP  la fraction libre de substance dans le plasma, FS la fraction libre de substance dans la salive.

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Le degré de liaison  aux protéines est un facteur important  permettant de connaître la disponibilité  de la 
molécule pour la diffusion. La concentration salivaire représente usuellement la fraction libre des molécules 
puisque seule cette fraction est susceptible de traverser la membrane. La plupart du temps le pourcentage de 
liaison d'une drogue aux protéines salivaire est inconnu mais il a été montré que cette liaison est très faible par 
rapport à la liaison aux protéines plasmatiques, FS peut donc être considéré égal à un pour le calcul des taux 
S/P théoriques [14].
Quand  la  dose  administrée  est   faible,  la  fraction  libre  et le  taux  S/P  sont  constants  et indépendants  des 
constantes de dissociations, d'absorption et d'élimination, mais si l'on augmente la dose, FP  varie et le taux 
S/P va dépendre de ces constantes. Quand la drogue et les protéines sont en concentration égales, les taux S/P 
changent rapidement à cause d'une grande fluctuation des concentrations salivaires.
Des taux S/P théoriques ont pu être calculés à partir des équation A et B en supposant que le pH salivaire 
égale à 6,8 [15], mais du fait de la grande variation du flux salivaire et du pH, les taux sont souvent très 
diffèrent de ceux rencontré lors des expérimentations.

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2.MODÈLE ET ÉQUATIONS

2.1Modèle initial
Nous   avons   démarré   avec   un   modèle   qui   se   compose   de   trois   compartiments   avec   deux   entrées 
impulsionuelles: la principale (Q1) qui représente la quantité d'éthanol arrivant dans le tube digestif, et la 
deuxième (Q2) qui représente la quantité restant dans la bouche assimilée à l'effet de contamination buccale, 
toutes deux au temps t=0.

Dose
absorbŽe

Q2 Q1

Secteur kbg Tube digestif


salivaire

ksb kgs

Sang

km k0S
vmax

MŽtabolisme ƒlimination

 
figure 2 : Schéma des échanges de l'alcool entre les différents compartiments (modèle initial maximal).

L'alcool absorbé dans le tube digestif, passant ainsi dans le sang, suit l'une de ces voies:
­élimination par les voies naturelles d'élimination (urine, larmes, air expiré....).

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­élimination métabolique : par l'enzyme ADH (alcool déshydrogenase), et le système MEOS (microsomal 
ethanol oxiding system), cette élimination se fait communément de façon non linéaire , ce qui est exprimé par 
la célèbre équation de Michaelis­Menton. 
­Enfin, une partie de l'alcool et sécrété par les glandes salivaire dans la bouche.
Le schéma de ce modèle est présenté dans la figure (2). Il peut être présenté par le système différentiel suivant 
:

Ou G(t), S(t), et B(t), sont les concentrations de l'éthanol au temps t dans le tube digestif, le sang, et la bouche 
respectivement,   est le coefficient de passage du tube digestif vers le sang,    est le coefficient de passage de la 
bouche vers le tube digestif,    le coefficient d'échange entre sang et bouche,    est le coefficient d'élimination 
de l'éthanol à partir du sang,   est le taux maximum d'élimination, et   est la concentration sanguine de l'alcool 

avec   laquelle   le   système   enzymatique   métabolise   l'alcool   à   50%   de   sa   capacité   maximale   d'élimination 
métabolique. 
Ce système différentiel n'a pas une solution analytique, c'est pourquoi nous avons utilisé une autre méthode 
que la méthode classique de Newton, la méthode choisi était la méthode de Downhill Simplex.

2.1.1La Méthode de (Dowmhill Simplex)

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figure 3 : La méthode de Downhill Simplex.
 
C'est une méthode qui est  proposé par Nelder et Mead  [16]. Simplex est  une figure  géométrique  qui se 
compose   dans   un   espace   de   dimension   n   (ce   qui   est   l'espace   de   paramètres   bien   évidement),   de   (n+1) 
soumets. La figure (3) représente cette figure dans un espace de trois dimensions, avec les étapes réalisées par 
cette méthode pour la minimisation de la fonction d'erreur (la différence entre la sortie théorique du modèle et 
les données expérimentales obtenues).
D'abord, on va déplacer le point où la fonction d'erreur est la plus grande (le point de maximum) de l'autre 
coté de la surface qui contient le point où cette fonction est plus petite (le point de minimum), cette opération 
s'appelle réflexion. 
Puis, on va s'assurer que le point d'optimum ne se trouve pas plus loin de ce coté, en faisant ce qu'on appelle 
l'expansion avec un coefficient de x2, sinon, on revient au coté d'origine, en faisant la contraction avec un 
coefficient de x1/2, où le point de maximum va s'approcher du point de minimum.
Dans la dernière étape, tout les points de cette figure vont s'approcher du point de minimum, en faisant la 
multiple contraction, ainsi, on va tomber sur la pointe d'optimum. On remarque que dans cette méthode et 
contrairement à la méthode de Newton, la convergence est assurée [16].
Les valeurs des paramètres obtenus avec ce modèle étaient instables, nous pensons que c'est parce que le 
nombre   des   paramètres   à   identifier   est   important   (7),   alors   que   nous   n'avons   qu'un   seul   accès   (le 
compartiment salivaire), ce qui n'est pas suffisant pour bien identifier les paramètre, nous avons alors eu deux 
choix:
­soit d'essayer de trouver un autre accès au modèle (par exemple : série de mesures pour la concentration 
sanguine d'alcool). 
­soit de simplifier le modèle et diminuer le nombre de paramètre.
11
Le deuxième choix était plus réalisable, c'est pourquoi nous avons développé la version minimale du modèle.

2.2 Modéle final


Le modèle final retenu dans le but d’envisager une modélisation minimum du phénomène est présenté dans la 
figure (4). 
Il s’agit d’un schéma simple qui n’individualise pas les particularités anatomiques, mais qui regroupe des 
phénomènes  différents   tels  qu’élimination et biotransformation dans  la mesure  où ils  interviennent  de  la 
même   manière   dans   notre   expérimentation   [17].   Trois   compartiments   seulement   sont   envisagés;   le   tube 
digestif, le sang, et le compartiment salivaire. 
Ce modèle possède aussi deux entrées impulsionuelles (Q1,Q2), mais ici nous avons négligé les échanges 
entre secteur salivaire et tube digestif, cela est justifié, car le débit salivaire par jour est 1,5 à 2 litre, et la 
concentration moyenne en alcool de la salive pendant l'expérimentation est de 0,5 g/l. Comme la manipulation 
ne dure que trois heures, la quantité d'alcool potentiellement apportée par la salive reste inférieure à 0,1g, ce 
que nous avons négligé par rapport à la dose absorbée (entre 30 et 45 g suivant les sujets).
Il est communément admis que l'élimination de l'éthanol suit une cinétique d'ordre 0 (non linéaire), mais il 
existe   des   études   qui   ont   montré   que   l'élimination   de   l'éthanol   se   fait   de   façon   quasi   linéaire   pour   une 
concentration   plasmatique   relativement   faible   [18].   Afin   de   simplifier   notre   modèle   nous   avons   fait 
l'hypothèse que l'absorption et l'élimination de l'éthanol suivait une cinétique d'ordre un (linéaire) .
La concentration salivaire de l'éthanol est bien corrélée à sa concentration sanguine [3], cela nous a permis de 
représenter les échanges salive­sang par un seul paramètre  .
Lorsqu'on exprime toutes les lois d'échange et d'élimination de l'ethanol dans notre modèle on aboutit au 
système différentiel suivant: 
 

Avec   un   nouveau   coefficient     qui   est   le   coefficient   d'élimination   d'alcool   à   partir   du   sang   (par   voie 
métabolique et par les voie naturelle d'élimination).

12
Dose
absorbŽe

Q2 Q1

Sect eur Tube digest if


salivaire

k sb k gs

Sang

k el

ƒliminat ion
M Žt abolisme

           
figure 4 : Schéma des échanges de l'alcool entre les différents compartiments (modèle final minimal).

Ce système possède une solution analytique :

 
 
  

 
13
 
 
  

 
 Comme nous avons déjà fait les programmes, nous avons continué à utiliser la méthode de Dowhill Simplex 
pour l’optimisation, malgré le fait que la méthode de Newton est faisable avec le modèle minimal.

14
3.EXPÉRIMENTATION
Notre études s'est faite en deux phase :

3.1Phase préliminaire

3.1.1Population
 L’étude préliminaire a été réalisée chez 3 sujets volontaires sains (2 femmes et un homme), d'un âge moyen 
de (48±1 ans), et qui pour les besoins de la cause ont absorbé, à jeun, une boisson alcoolisée standardisée 
correspondant à  une prise de 0,5 g d’éthanol par kg de poids corporel, la boisson choisie était du whisky à 
40%, dilué au demi dans du jus d'orange, le volume absorbé à été calculé en fonction du poids de chaque 
sujet, en tenant compte de la densité de l'éthanol et de sa concentration dans la boisson (30 g/100ml). 

3.1.2Matériels et méthodes
L’alcool éthylique a été dosé dans la salive par deux méthodes différentes  :
­ la première est la méthode utilisée en routine, par le laboratoire de Pharmacologie du CHU de Grenoble 
pour doser les alcoolémies demandées en urgence par les services cliniques. Il s’agit de la méthode REA 
commercialisée par les laboratoires ABBOTT qui est effectuée sur un automate ADX. 
Le dosage Ethanol REA est une technologie basée sur l'atténuation de l'intensité de fluorescence (REA). La 
concentration   exacte   de   l'éthanol   est   déterminée   par   les   réactions   enzymatiques   combinées   de   l'alcool­
déshydrogénase et de la diaphorase qui produisent un chromophore. Le schéma réactionnel est donné par les 
étapes suivantes, figure (5) :
Alcool
Dehydrogenase

Ethanol + NAD Acetaldehyde + NADH + H

Diaphorase

NADH + MT NAD +MT- Formazan


NAD= Nicotinamide Adénine Dinucléotide
MT   = Bleu de monotétrazolium
Figure 5 : la séquence des réaction chimique pour la méthode REA.

La relation existant entre la concentration en éthanol et l'intensité de fluorescence mesurée est établie par une 
courbe de calibration. Les calibrateurs d'éthanol caractérisé par des concentrations connues sont analysés et 
l'intensité de fluorescence atténuée est mesurée. Lorsqu'un échantillon inconnu est dosé, sa concentration est 
calculée au moyen de la courbe de calibration mémorisée.
­ la deuxième méthode correspond au dispositif QED (Quantitative Ethanol Detector) mis à notre disposition 
par la société STC technologie.
Elle utilise l'alcool­déshydrogénase, pour catalyser l'oxydation de l'ethanol en acétaldéhyde, avec la réduction 
simultanée du Nicotinamide Adénine Dinucléotide (NAD) [19]. 
Le NADH résultant est oxidisé à la présence d'un agent oxydant (sel de diaphorase et detétrazolium) qui est 
incorporé   dans   la   phase   solide,   cette   oxydation   provoque   la   formation   d'un   produit   terminal   coloré.   La 

15
longueur de la barre colorée est directement proportionnelle à la concentration de l'ethanol dans l'échantillon, 
le schéma des réaction chimique est présenté dans la figure (6).

Alcool
Dehydrogenase

Ethanol + NAD Acetaldehyde + NADH + H

Diaphorase

NADH + Electron Sink (ES) NAD + Reduced (ES)

Diaphorase

NADH + Tetrazolium salt NAD + Formazan Dye


Figure 6 : la séquence des réaction chimique pour la méthode QED

Le kit QED est un système unitaire permettant de mesurer quantitativement la concentration en alcool dans la 
salive, il se compose d'un collecteur (type coton tige) et du QED test ; le dispositif de recueil est appliqué sur 
les muqueuses de la langue, des joues, et des gencives, pendant 30­60 secondes, puis, le coton tige bien 
imbibé  et saturé par la salive, est placé dans l’orifice d'entrée du test, en appliquant une pression modérée. La 
lecture du résultat se fait  au bout de deux minutes exactement figure (7).

                             
figure 7 : Le kit QED.

Les principales caractéristiques et paramètres de validation de ces deux méthodes sont présentés sur le 
tableau II.

Tableau II : Dosage d'alcool :  Critères de validation du dosage d'alcool dans la salive pour les méthodes  
REA, QED.
  Méthode REA sur ADX Abbott [20]       Dispositif QED
Zone de linéarité 0 → 3 g/l 0 → 1,45 g/l
Répétabilité CV< 2,6% CV<3,7%
Reproductibilité CV< 3,6% CV<3,3%

Chaque sujet a réalisé quatre épreuves avec la même boisson alcoolisée : 
­ première épreuve : prise orale avec déglutition, sans rinçage de la bouche après l’ingestion.
­ deuxième épreuve : prise orale avec déglutition mais avec rinçage.
­ troisième épreuve : prise orale mais sans déglutition donc avec rejet et sans  rinçage.

16
­ quatrième épreuve : prise orale, sans déglutition mais avec rinçage.
La prise orale a été réalisée en 1 minute (de H à H+1), et compte tenu du volume de liquide à ingérer, répartie 
en 4 doses prises toutes les 15 secondes.
Dans les séries avec rinçage, les quantités de liquide de rinçage ont également été standardisées (20 ml d’eau) 
; 3 rinçages successifs ont eu lieu en 1 minute ; le liquide de rinçage a été recueilli pour le dosage de l'alcool.
Les prélèvements ont été réalisés à H+2,5', H+5', H+7,5', H+10', H+15', H+20', H+25', H+30', H+40', H+50', 
H+60', H+90', H+120', H+150', H+180'.
Pour la méthode REA, les prélèvements ont été effectués par écoulement, en laissant la salive s’écouler dans 
un tube, par dessus la lèvre inférieure ; pour le système QED nous avons utilisé le coton tige, ce prélèvement 
est systématiquement décalé d’une minute par rapport au précèdent.

3.1.3Résultats
La   figure   (8),   représente   l’évolution   des   concentrations   d’éthanol   (mesurées   par   la   méthode   REA),   en 
fonction du temps chez les trois sujets de la première étape de l’étude. 
La courbe pointillés représente l’évolution des concentrations obtenues à la suite d’une prise sans déglutition 
et correspond donc à l’effet que nous qualifions de contamination de la cavité buccale, par opposition à la 
filtration d’origine sanguine. On voit que dans ce cas, la concentration, très élevée dans la suite immédiate de 
la prise décroît très rapidement pour devenir indétectable au bout de 15 minutes.
La courbe continue représente l’évolution des concentrations à la suite de la même prise, mais cette fois avec 
déglutition. On remarque dans ce cas, après la phase de décroissance rapide initiale, liée au même phénomène 
que précédemment, une seconde phase marquée par l'apparition d’un pic salivaire suivi d’une décroissance 
lente. Cette phase correspond aux échanges sang­ salive. La concentration salivaire est détectable jusqu’à plus 
de 3 heures.

17
Absorption
Rinage
3 3
Sujet (1) Sujet (2)
2,5 2,5

2 2

concentration
1,5 (g/l) concentration
1,5 (g/l)

1 1

0,5 0,5

0 0
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
Temps(min) Temps(min)

3
Sujet (3)
2,5

concentration
1,5 (g/l)

0,5

0
0 50 100 150 200
Temps(min)

figure 8 : Évolution des concentrations d'alcool en fonction du temps (méthode REA) chez les trois sujets de  
la phase préliminaire.
 
La figure (9), illustre l’évolution des concentrations selon qu’un rinçage est  effectué ou n’est pas effectué.
On voit que le rinçage diminue la concentration à la phase initiale mais n’a aucune influence sur les 
concentrations au delà de la 15 ème minute; de plus, la quantité d'alcool retrouvée dans les liquides de rinçage 
est relativement faible.

18
Absorption
abp+lav
3
Sujet (1)
2,5

concentration
1,5 (g/l)

0,5

0
0 50 100 150 200
Temps(min)

3
Sujet (2)
2,5

concentration
1,5 (g/l)

0,5

0
0 50 100 150 200
Temps(min)

3
Sujet (3)
2,5

concentration
1,5 (g/l)

0,5

0
0 50 100 150 200
Temps(min)

figure 9 : Effet du rinçage (méthode REA) chez les trois sujets de la phase préliminaire.

19
3.2Phase finale

3.2.1Population
 L'expérimentation a été réalisée chez 5 sujets volontaires sains (2 femmes et 3 hommes), d'un âge moyen de 
(26 ans), qui ont absorbé, à jeun, une boisson alcoolisée standardisée correspondant à   une prise de 0,5 g 
d’éthanol par kg de poids corporel (50% de Rhum et 50% jus d'orange).

1,5 1,5
Sujet (4) Sujet (5)

1 1

Concentration (g/l) concentration (g/l)

0,5 0,5

0 0
0 50 100 150 0 50 100 150
Temps (min) Temps (min)
 

1,5
Sujet (6) 1,4 Sujet (7)

1,2
1
1
Concentration (g/l) concentration (g/l)
0,8
0,5
0,6

0,4

0 0,2
0 50 100 150 0 50 100 150
Temps (min) Temps(min)

1,5

Sujet (8)

concentration (g/l)

0,5

0
0 50 100 150
Temps (min)

 Figure (10) : L’évolution des concentrations d’éthanol (mesurées par la méthode QED), en  
fonction du temps, chez les 5 sujets de l'étude finale.

20
3.2.2Matériel et méthodes
Contrairement à la premier phase, l’alcool éthylique a été dosé dans la salive en utilisant uniquement la 
méthode QED. 
Chaque sujet a réalisé une seule épreuve avec la boisson alcoolisée : prise orale avec déglutition, et avec 
rinçage de la bouche après l’ingestion.
Les prélèvements ont été réalisés en temps aléatoires, en essayant de multiplier les point dans les premier 
trente minute, et de faire plus de 15 prélèvement.

3.2.3Résultats
La figure (10) représente l’évolution des concentration d’éthanol (mesurées par la méthode QED), en fonction 
du temps, chez les cinq sujets de l'étape finale de l'étude.
Malgré l'apparition d'un "bruit" lié à la qualité de la mèthode QED, on retrouve les 3 phases décrites plus haut 
chez les sujet (6, 7, et 8), pour les autres sujets, nous n'avons pu détecter la première phase descendante, car 
les mesures correspondantes ont été fausses ou perdues.
Dans la suite de l'expérience nous n'avons pas eu ce problème (le temps entre les mesure étant plus grand). De 
tout façon, ca n'a eu aucun effet sur l'identifications des paramètres.

21
4.IDENTIFICATION DE PARAMÈTRES
Nous   avons   calculé   les   paramètres   d'échanges   pour   chaque   sujet   à   partir   des   données   expérimentales 
obtenues, en minimisant la distance entre la sortie du modèle et les données expérimentales dans l'espace des 
paramètres   (la   méthode   de   Downhill   simplex).   La   minimisation   de   cette   distances   a   été   opérée   par 
l'application de la procédure BCPOL [21], et les programmes ont été développé en langage fortran90 (annexes 
1, 2, 3).

4.1Phase préliminaire
Les paramètres des échanges identifiés à partir des données expérimentales obtenues pour les trois sujets, sont 
présentés dans le tableau III. 

Tableau III: Paramètres pharmacocinétique des échanges d'alcool entre les trois compartiments (phase  
préliminaire).
sexe  ( )  ( )  ( )
Sujet (1) f 0,286 0,0007 0,288 0,991
Sujet (2) m 0,299 0,0005 0,297 0,899
Sujet (3) f 0,262 0,0002 0,284 0,996

Les résultats obtenus montrent que notre modèle est valable, que l'identification des paramètres d'échange 
entre   les   trois   compartiments   à   partir   des   données   expérimentales   est   possible,   et   que   les   valeurs   sont 
comparable.
Les résultats de l'étude préliminaire, et l'identification des paramètres, ont fait l'objet d'une publication dans la 
revue scientifique Toxicorama [22].  

4.2Phase finale
Les résultats de l'identification des paramètres du modèles pour les données de la deuxième série de sujets, 
sont présentés dans le tableau IV.

Tableau IV: Paramètres pharmacocinétique des échanges d'alcool entre les trois  compartiments (phase  
finale).
sexe  ( )   ( )   ( )  
Sujet (4) f 0,050 0,0072 0,149 0,995
Sujet (5) m 0,279 0,0005 0,299 0,997
Sujet (6) m 0,051 0,0005 0,298 0,996
Sujet (7) f 0,149 0,0081 0,347 0,994
Sujet (8) m 0,241 0,0005 0,297 1

On remarque que      est  très semblable d'un sujet  à l'autre, à l'exception du sujet(4) dont  la valeur faible 


s'explique   par   son   origine   ethnique   (asiatique)   caractérisée   par   une   plus   faible   capacité   d'élimination 
métabolique de l'éthanol. 
  est très lié au sexe dans la deuxième série d’expériences ce dont nous n'avons pas d'explication, pas plus qu'il 
n'existe d'explication simple de la grande variabilité de  . 
Dans tous les cas la fraction de l'éthanol restant dans la bouche ( ) était inférieure à 0,006%.

22
5.DISCUSSION

5.1Modèlisation
Un modèle minimal à trois compartiments (Bouche, Tube digestif, et Sang), est capable de bien décrire la 
dynamique de l'éthanol dans l'organisme, après une administration buccale.
Nous avons développé un modèle minimal, car nous avons un seul accès au modèle (le secteur salivaire), et 
les résultats de l'identification des paramètres nous a montré qu'un seul accès, ou une seule série de mesure 
n'est pas suffisant pour calculer un nombre important des paramètres (7 si on considère que  le métabolisme 
de l'éthanol est non linéaire), ce qui nous a obligé de simplifier notre modèle,  en faisant une modélisation 
minimale du phénomène.
Dans  le modèle  minimal,  nous  avons  négligé  le  transfert  du  secteur  salivaire  vers  l'estomac  (la  quantité 
d'éthanol potentiellement apporté pendant la période de l'expérience étant négligé par rapport à la quantité 
administrée). 
Nous avons aussi considéré que le métabolisme de l'éthanol se fait de façon linéaire (choix justifiable par la 
publication de Widmark [18]), ainsi le nombre des paramètre à identifier est réduit à 4. 

5.2Expérimentation et validation de la méthode QED


Nous avons démarré l'expérimentation avec un protocole à quatre épreuve pour chaque sujet (avec ou sans 
déglutition, et à chaque fois, avec ou sans rinçage de la bouche).
Les   résultats   obtenus   nous   ont   montré   que   le   rinçage   de   la   bouche   n'élimine   pas   complètement   la 
contamination, alors nous  pensons qu'il y a   une quantité de l'éthanol  qui est stockée dans  la muqueuse 
buccale, et qui est libérée ultérieurement dans la salive, alors une modélisation maximale de cet phénomène 
doit obligatoirement inclure le compartiment de la muqueuse buccale. 
La méthode classique de mesure REA est une méthode qui nécessite un volume considérable de la salive, ce 
qui à été difficile à réaliser dans nos expériences (20 mesure  consécutive pendant trois heure), c'est pourquoi 
il  était  important   de  trouver  une  autre  méthode  de mesure  plus  pratique,  le  technique  choisi   était  le kit 
individuel QED. 
La figure (11) présente la comparaison des résultats de mesure obtenus avec les deux techniques utilisées sur 
les sujets de l'étude préliminaire. 
Le   fait   que   les   valeurs   obtenues   par   QED   sont   le   plus   souvent   inférieures   à   celles   obtenues   par   REA 
correspond au fait :
­ que le prélèvement QED a toujours eu lieu après le prélèvement REA,
­ et que la concentration est en général décroissante dans le temps.
Bien que les temps de mesure soient très légèrement différents pour les 2 techniques utilisées pour mesurer la 
concentration en alcool de la salive (écart fixé d'une minute), puisque le recueil ne pouvait être simultané, on 
constate cependant une corrélation très satisfaisante des résultats obtenus par chacune de ces méthodes, alors 
nous avons pu utiliser uniquement la méthode QED dans l'étude finale.
La suite de notre expérimentation à été faite avec un protocole plus simple avec une épreuve pour chaque 
sujet (déglutition et rinçage), car les résultats de l'étude préliminaire nous ont bien démontré que cela est 
suffisant.   Nous   avons   choisi   une  épreuve  avec   rinçage   dans   le   but   diminuer   la   concentration   initiale   de 
l'éthanol buccal, parce que la gamme de sensibilité de la méthode QED utilisé dans la phase finale de l'étude, 
est limitée à 1,5 g/l. 

5.3Validation du modèle et de la méthode d’identification


La validation quantitative de notre modèle montre qu'il a un comportement qui est semblable à la réalité, sans 
oublier le fait que ce modèle est un modèle minimal qui à été construit avec le nombre le plus petit de 
compartiments.

23
La   figure   (12)   montre   l'évolution   de   la   concentration   salivaire,   reconstituée   grâce   au   modèle, 
comparativement
aux valeurs expérimentales mesurées pour l'un des sujets de l'étude.

0,8

0,6

Alcool (g/l)-QED
0,4

0,2

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Alcool (g/l)-REA


figure (11) : Dosage d'alcool dans la salive exprimé en (g/l) par méthode REA versus méthode QED, le  
segment de droite représente la droite d'identité (y=x). Seules les mesures d'une valeur inférieure à 1 g/l ont  
été représentées (gamme de sensibilité QED).

24
2 DonnŽes expŽrimentales
ModŽlisation

1,5

Concentration salivaire
1 (g/litre)

0,5

0
0 50 100 150 200

Temps (minutes)
       
figure 12 : Comparaison entre la sortie théorique du modèle et les données  expérimentales (pour l'un des  
sujets de l'étude) .
.
Les résultats de l'identification des paramètres, et la bonne corrélation entre eux, nous permettent de 
considérer que le choix de la méthode d'identification dont la convergence est assurée, était un choix 
justifiable.
Il faut enfin mentionner que le nombre de sujets n'a pas été suffisant pour estimer les valeurs prédictives des 
paramètres, à l’exception de  , dont les valeurs sont stables, ce qui nous permet de considérer qu'une valeur 
inférieure pour ce paramètre reflette un déficit du système d’élimination de l’èthanol, soit pour des raisons 
pathologiques, ou bien ethniques (sujet 4), De toute façon , la détermination des valeurs prédictives des 
paramètres nécessite un travail ultérieur. 

25
6.CONCLUSION
En conclusion, cette étude montre plusieurs éléments intéressants :
1­ après prise orale d’alcool il existe une période où la concentration salivaire de l'alcool est élevée, non 
corrélée à l’imprégnation de l’organisme mais reliée à un effet «contamination» du à l’ingestion. 
2­ un modèle à trois compartiments (salive, tube digestif et sang) permet d'espérer une approche prédictive 
précise des concentration salivaires à la suite d'une imprégnation alcoolique
3­ des résultats de la modélisation, il découle que pour 2 mesures rapprochées, il devrait être possible de 
préciser la phase dans laquelle on se trouve : décroissance rapide initiale des 15 premières minutes, croissance 
consécutive ou décroissance terminale, ce qui permettent de faire une estimation rapide de l'heure de 
l'ingestion.
Ce travail doit être complété, et il est envisagé de l'étendre à d’autres substances en utilisant les résultats de la 
modélisation.

26
7.Annexes

7.1Annexe 1 : main.f90
module pppp
implicit none

integer,parameter::nd=14,np=4,nc=3,nt=20
real::qtot
real,dimension(nd)::time,bouche
real,dimension(nd)::bb,td,sg
end module pppp
!--------------------
program kkkk
use pppp
implicit none

interface
subroutine fcn(n,x,value)
integer,intent(in)::n
real,dimension(:),intent(in)::x
real,intent(out)::value
end subroutine fcn

subroutine calculs(flag,par)
integer,intent(in)::flag
real,dimension(:),intent(in)::par
end subroutine calculs
end interface

integer::i,j,k,maxfcn,ibest,it
real::value,tol,erreur,erreur0,bidon
real,dimension(np)::x0,x,xub,xlb,xres,xbase
real,dimension(nt*np)::get

open(unit=1,status='old',file='data_CAT')
read(1,*)i,qtot
do i=1,nd
read(1,*)time(i),bouche(i)
write(6,*)time(i),bouche(i)
end do
close(1)

!--------------------
call rnun(np*nt,get)
tol=0.00001
xlb=0.0
xub=0.3

!xub(np-1)=40
xub(np)=qtot

value=0
erreur=1.0e+20

27
!==========
do it=1,nt
!========

maxfcn=15000
do i=1,np
x0(i)=xlb(i)+(xub(i)-xlb(i))*get((it-1)*np+i)
end do

call bcpol(fcn,np,x0,0,xlb,xub,tol,maxfcn,x,value)

if (erreur>value) then
erreur=value
ibest=it
xres=x
end if

write(6,*)value,erreur,it,maxfcn,value/erreur
!==============
end do
!==========

x=xres
open(unit=100,status='unknown',file='best')
write(100,*)erreur
do i=1,np
write(100,*)i,x(i)
end do
write(6,*)x(np-1)*0.1/(x(np)*0.5+x(np-1)*0.1),x(np)*0.5/(x(np)*0.5+x(np-1)*0.1)
call calculs(1,x)
close(100)

open(unit=1,status='unknown',file='res')
do i=1,nd
write(6,10)time(i),bouche(i),bb(i),(bouche(i)-10*bb(i))/bouche(i)
write(1,10)time(i),bouche(i),bb(i),td(i),sg(i),bb(i)*10,td(i)*2,sg(i)/60
end do
close(1)

10 format(100(e13.4))
end program kkkk
!----------------

subroutine fcn(n,x,value)
use pppp
implicit none

interface
subroutine calculs(flag,par)
integer,intent(in)::flag
real,dimension(:),intent(in)::par
end subroutine calculs
end interface

integer,intent(in)::n

28
real,dimension(np),intent(in)::x
real,intent(out)::value

integer::i
real,dimension(nd)::x1
call calculs(0,x)

value=0
do i=1,nd
if (time(i)<=25) then
value=value+100*(bouche(i)-bb(i)*10)**2
else
value=value+10000*(bouche(i)-bb(i)*10)**2
end if

end do

end subroutine fcn

7.2Annexe 2 : int.f90
subroutine calculs(flag,par)
use pppp
implicit none

interface
subroutine pmat(n,np,w,x,m,ms)
integer,intent(in)::n,np
character(LEN=30),intent(in)::w
real,dimension(:),intent(in)::x
real,dimension(:,:),intent(in)::m
character(LEN=15),dimension(:,:),intent(in)::ms
end subroutine pmat
subroutine pmat2(n,w,m)
integer,intent(in)::n
character(LEN=30),intent(in)::w
real,dimension(:,:),intent(in)::m
end subroutine pmat2
end interface

integer,intent(in)::flag
real,dimension(:),intent(in)::par
integer::i,j,k
real::ht,ht2,t,tnext
real,dimension(nc)::q1,q2
real,dimension(nc,nc)::mat,mg,md,mgi
character(LEN=30)::titre
character(LEN=15),dimension(nc,nc)::matsym

!======================
do i=1,nc
do j=1,nc
matsym(i,j)=' '
end do
end do
29
!======================

bb=0
td=0
sg=0

ht=0.005
ht2=0.5*ht

mat=0

! par 1 : bouche sang


! par 2 tube digestif vers sang
! par 3 metabolisme
! par 4 bouche tube digestif

!mat(1,1)=-par(1)-par(4)

mat(1,1)=-par(1)
mat(1,3)=par(1)

mat(2,2)=-par(2)

!mat(2,1)=par(4)

mat(3,1)=par(1)
mat(3,2)=par(2)
mat(3,3)=-par(1)-par(3)

!==============
matsym(1,1)='-k(B-S)-k(out)'
matsym(1,3)='k(S-B)'

matsym(2,1)='k(B-TD)'
matsym(2,2)='-k(TD-S)'

matsym(3,1)='k(B-S)'
matsym(3,2)='k(TD-S)'
matsym(3,3)='-k(S-B)-k(M)'

!================

if (flag/=0) then
titre='Mat directe'
call pmat(nc,np,titre,par,mat,matsym)
end if

!titre='Mat directe'
!call pmat2(nc,titre,mat)

mg=-ht2*mat
md=ht2*mat
mgi=0

do i=1,nc
mg(i,i)=1+mg(i,i)
md(i,i)=1+md(i,i)

30
end do

!titre='Mat Mg'
!call pmat2(nc,titre,mg)
!titre='Mat Md'
!call pmat2(nc,titre,md)

call linrg(nc,mg,nc,mgi,nc)

!titre='Mat Mgi'
!call pmat2(nc,titre,mgi)

mat=0
mat=matmul(mgi,mg)

!titre='TEST'
!call pmat2(nc,titre,mat)

mat=0
mat=matmul(mgi,md)

t=0
q1=0
q2=0

q1(1)=qtot-par(np)
q1(2)=par(np)

do i=1,nd
tnext=time(i)

do while (t<=tnext)
t=t+ht
q2=matmul(mat,q1)
q1=q2
end do

bb(i)=q1(1)
td(i)=q1(2)
sg(i)=q1(3)

end do

end subroutine calculs


!------------------------------------
subroutine pmat(n,np,w,x,m,ms)
implicit none
integer,intent(in)::n,np
character(LEN=30),intent(in)::w
real,dimension(:),intent(in)::x
real,dimension(:,:),intent(in)::m
character(LEN=15),dimension(:,:),intent(in)::ms
integer::i,j

write(100,*)'Modele'
write(100,*)'Condition initiale',x(np)

31
write(100,*)w
do i=1,n
write(100,*)(m(i,j),j=1,n)
end do
write(100,*)' '
do i=1,n
write(100,20)'|',(ms(i,j),'|',j=1,n)
write(100,*)'--------------------------------------------------'

end do

20 format(10(a,15a))

end subroutine pmat


!==========================
subroutine pmat2(n,w,m)
implicit none
integer,intent(in)::n
character(LEN=30),intent(in)::w
real,dimension(:,:),intent(in)::m
integer::i,j

write(6,*)w
do i=1,n
write(6,*)(m(i,j),j=1,n)
end do

20 format(10(a,15a))
end subroutine pmat2

7.3Annexe 3 : mkm

all : go
name2 = $(HOME)/DEA97/
name1= /usr/local/vni/lib/lib.axposf
BASIC1= $(name1)/libimsl.a
BASIC5= $(name1)/libimslblas.a

go : $(name2)main.o $(name2)int.o ${BASIC1} ${BASIC5}


f90 -o go $(name2)main.o $(name2)int.o ${BASIC1} ${BASIC5}

$(name2)int.o : $(name2)int.f90
f90 $(name2)int.f90 -c

$(name2)main.o : $(name2)main.f90
f90 -c $(name2)main.f90

32
RÉFÉRENCES
[1] Haeckel R. 1990. Saliva an alternative specimen in clinical chemistry. J. Int.Fed. Clin. Chem., 2: 208­217.

[2] Horning M.G., Brown L., Nowlin J., Lertratanangkoon K., Kellaway P., E.Zion T. 1977. Use of Saliva in 
Therapeutic Drug Monitoring. Clin. Chem., 23/2 : 157­164. 

[3] Höld K.M., de Boer D., Zuidema J., Maes R.A.A. 1995. Evaluation of the Salivette as sampling device for 
monitoring B­adrenoceptor blocking drugs in saliva. J. Chromatogr., B 663 : 103­110.

[4] Holford N.H.G. 1987. Clinical Pharmacokinetics of Ethanol. Clinical Pharmacokinetics., 13 : 273­292.

[5]  Jones A.W. 1993. Pharmacokinetics of Ethanol in Saliva : Comparison with Blood and Breath Alcohol 
Profils, Subjective Feeling of Intoxication, and Diminished Performance. Clin. Chem., 39/9 : 1837­1844.

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1326. (Springer­Verlag Berlin Heidelberg, 1996).

[7] Mignon. M., Bonfils S. La digestion dans la cavité orale. In : Meyer P. Physiologie humaine, 2éme édition. 
(Flammarion Médecine­Science, 1983).

[8] Katijani. A., Kaiho. M., Okada. Y., Ishiyama I. 1989. Immunohistochemical study on the excretion of a 
drug (methamophetamine) by salivary glands. Jap. J. Exp. Med., 59 : 197­202. 

[9] KWilkinson P. 1980. Pharmacokinetics of Ethanol : A Review. Alcoholism: Clinical and Experimental 
Research., 4 :  6­20.

[10] Knott C. 1989. Excretion of drugs into saliva. In Human saliva : Clinical Chemistry and Microbiology., 
2, J.O Tenovuo , 177­201. CRC Press. Boca Raton. Florida.

[11] Wood J. H., Flora K.P., Narasinhhachari N., Baker C.A. 1982. Methods finding. Exp. Clin. Pharmacol., 4 
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[12] Wagner J.G. 1971. Biopharmaceutics and Relevant Pharmacokinetics. First edition. PP 26­31. 45­50, 
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[16] Nelder J.A., Mead. R. 1965. Computer Journal., 7 : 308­313.

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Distribution for Ethanol in Male and Female Subjects. J. Anal. Toxicol., 20 : 287­290.

33
[18] Widmark EMP. 1933. Verteilung und unwandltung des athyl alkohols in organimus des hundes. Biochem 
Z., 267 : 128­134.

[19] Bergmeyer H.U. Methodes of Enzymatic Analysis. Academic press, New York., p.285. 1965.

[20] Shaffar M., Stroupe S.D. 1983. A general method for routine clinical chemistry on the Abbott Tdx 
analyser. Clin. Chem., 29(6) : 1251.
[21] I.M.S.L. Intenational Mathematical and Statistical Library. Version 2. Visual Numerics, Inc. (9990 
Richmond, Suit 4000, Houston, TX, 77042, USA). 1991.

[22] Abou Rabii. I., Vincent. F., Baconnier.P., Bessard. G. Modèlisation des Echanges d'Alcool entre Salive et 
Sang. 1998. Toxicorama., X : 32­37.

34
 1. INTRODUCTION                                                                                                                    
         4
  

1.1 PHYSIOLOGIE DE LA SÉCRÉTION SALIVAIRE 5
1.2 PHARMACOCINÉTIQUE DANS LA SALIVE 6

 2. MODÈLE ET ÉQUATIONS                                                                                        
                    9
  

2.1 MODÈLE INITIAL 9
2.1.1 LA MÉTHODE DE (DOWMHILL SIMPLEX) 10
2.2  MODÉLE FINAL  12

 3. EXPÉRIMENTATION                                                                                                    
               15
   

3.1 PHASE PRÉLIMINAIRE 15
3.1.1 POPULATION  15
3.1.2 MATÉRIELS ET MÉTHODES  15
3.1.3 RÉSULTATS   17
3.2 PHASE FINALE 20
3.2.1 POPULATION 20
3.2.2 MATÉRIEL ET MÉTHODES 21
3.2.3 RÉSULTATS  21

 4. IDENTIFICATION DE PARAMÈTRES                                                                      
                22
   

4.1 PHASE PRÉLIMINAIRE 22
4.2 PHASE FINALE 22

 5. DISCUSSION                                                                                                                 
                 23
   

5.1 MODÈLISATION  23
5.2 EXPÉRIMENTATION ET VALIDATION DE LA MÉTHODE QED 23
5.3 VALIDATION DU MODÈLE ET DE LA MÉTHODE D’IDENTIFICATION 23

 6. CONCLUSION                                                                                                                         
       26
   

 7. ANNEXES                                                                                                                                    
      
 27

7.1 ANNEXE 1 : MAIN.F90 27
7.2 ANNEXE  2 : INT.F90 29

35
7.3 ANNEXE 3 : MKM 32

36

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