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Grégory, Diana et Olivia

groupe 02

Anthropologie

Travail pratique

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Table des matières

Costa Rica, terre de merveilles 3

Paléoanthropologie 6

Génétique des populations 9

Sujet 1 : Costa Rica : terre de merveilles

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Si le Costa Rica est reconnu pour sa diversité animale et sa forêt tropicale, il reste
que sa richesse archéologique est souvent laissée dans l’obscurité. Mais du 4
novembre 2008 au 19 avril 2009, la ville de Montréal profite d’une occasion fortuite
en accueillant, au musée d’archéologie et d’Histoire de Pointe-à-Callière, quelques
230 artefacts précolombiens provenant du Museo nacional de Costa Rica à San José.
Cette exposition unique du musée Pointe-à-Callière brosse donc un portrait
archéologique du Costa Rica. L’archéologie est une science qui s’intéresse à la
culture des populations disparues. Elle cherche donc à faire revivre la mémoire des
populations disparues qui ne disposaient pas de l’écriture en étudiant leurs vestiges
matériels abandonnés sur des sites qu’elles fréquentaient.1Costa Rica, terre de
merveilles, présente 230 artefacts qui retracent 2000 ans de civilisations
précolombiennes, allant de 500 av J.C à l’arrivée des Espagnols au Costa Rica en
1519 de notre ère. Les objets ont été recueillis par des fermiers et non par des
archéologues ; la datation des artefacts est donc approximative. Cependant, cet
ensemble de 230 objets de qualité permet de retracer l’évolution de la civilisation
précolombienne au Costa Rica.

Si le Costa Rica est surnommé côte riche, c’est grâce à sa biodiversité, sa


géographie, et ses cultures variées. Attardons-nous d’abord sur l’aspect culturel. La
civilisation précolombienne du Costa Rica se compose de 5 grandes populations :
les olmèques, les mayas, les toltèques, les aztèques et les incas. Chaque population
a enrichi la culture du Costa Rica, ce qui fait de celui-ci une terre riche en cultures.
Les olmèques ont importé le jade de la Mésoamérique alors que les populations
venues du Sud de l’Amérique ont importé l’or. Ce carrefour de différentes cultures
entraîne une complexification et une diversification de la vie. Entre autres,
l’augmentation de la population engendre l’apparition de chefferies vers 500 av J.C.
Cette valeur adaptative permet de gérer une population en croissance. En effet, de
l’an 500 à l’an 1000, de grands centres cérémoniels voient le jour. Ces centres sont
source d’échange et de transmission de la culture. Analysons ce phénomène à
partir d’un artefact précis : le metate. Dans les débuts de la civilisation au Costa
Rica, cet outil prend la forme d’une simple plaque en pierre sur laquelle les femmes
épluchaient entre autres des fruits. Mais avec le temps, l’augmentation de la

1 Mignault C. Forget J-M. : <<L’espèce humaine : un regard évolutif sur nos origines>>, in
L’espèce humaine : un regard évolutif sur nos origines, 2008, p.24.

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population complexifie la culture du Costa Rica. C’est pourquoi vers l’an 1000, le
metate prend la forme d’un animal sculpté minutieusement. Cette sophistication du
metate est donc le témoin d’une évolution culturelle. Cette évolution culturelle est
également matérialisée à travers l’évolution de l’utilisation de matériaux. En 2000
ans, les artefacts passent de couleurs monochromatiques à polychromatiques. Au
fil des années, chaque génération a donc transmis des valeurs à la génération
future. La complexification de la culture au Costa Rica élève les populations au plus
haut stade de l’hominisation qu’est l’avènement des grandes civilisations. Vers l’an
1000 av J.C apparaissent les premières inégalités sociales qui aboutissent à une
hiérarchisation de la société. D’autre part, la création de centres religieux vers 1000
AP J.C et les premières guerres des années 1300 sont l’objet d’une grande avancée
de la civilisation.

Nous avons abordé jusqu’à présent la richesse du Costa Rica en prenant appui sur
la complexité évolutive de sa culture. Attardons-nous maintenant sur les artefacts
en tant que représentations des traditions des populations.

Les artefacts de l’exposition en question témoignent des modes de vie et du milieu


physique des populations. La faune est fortement représentée dans les nombreux
objets de l’exposition. Au Costa Rica, la faune incarne des valeurs culturelles. Par
exemple, la grenouille est l’image de la fertilité. Par ailleurs, d’autres artefacts
englobent les valeurs morales des populations. Si la femme est souvent représentée
à travers les diverses sculptures, c’est qu’elle occupe une place importante au sein
des familles précolombiennes. D’autres objets illustrent des rites. Parmi eux, on
retrouve un shaman en pierre fumant un cigare. Cet artefact dépeint le rituel qui
sert à chasser le mal.

Les divers artefacts trouvés au Costa Rica ne sont pas uniformes; ils varient en
fonction du milieu physique. Dans la région du Guanacaste au nord-ouest du Costa
Rica, on retrouve principalement des objets de jade et de céramique polychrome,
alors que la région centrale du pays abrite essentiellement des objets de pierre.
Cette disparité est le reflet de la variabilité culturelle des populations au Costa Rica;
les diverses populations ne se sont pas réparties de façon égalitaire sur tout le
territoire. La diversité des grandes régions du pays est bien marquée. Alors que la
côte est du Costa Rica est essentiellement composée de plaines, avec un climat

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oscillant entre la saison sèche et la saison des pluies, l’ouest du pays est accidenté
par les irruptions volcaniques. Le centre du pays est essentiellement formé d’une
chaîne de montagnes.

Les artefacts présentés au musée Pointe-à-Callière sont marqués par un grand


esthétisme et un savoir-faire artisanal qui font de ces pièces de véritables chefs-
d’œuvre. Il est assez stupéfiant d’observer un vase polychrome ayant la forme d’un
oiseau préservé pendant plus de 2000 ans! Les artefacts de haute qualité
témoignent donc de l’importance qu’accordent les sociétés précolombiennes du
Costa Rica à l’artisanat. Mais à quoi bon accorder tant d’importance à cette culture?
Enfin, de nombreuses civilisations précolombiennes, en dehors du Costa Rica, ont
également préservé leurs vestiges matériels. Ce qui rend l’exposition du musée
Pointe-à-Callière unique, c’est le fait que les objets présentés dans l’exposition sont
propres à la culture Costa ricaine et n’ont pas d’équivalent dans les autres sociétés
de l’Amérique précolombienne. Les artefacts qui justifient cette culture unique sont
les sphères de pierre trouvés dans la zone Sud du pays, surnommée Diquis. Ces
sphères de pierre, parfaitement rondes, restent encore un mystère. Certains
anthropologues énoncent l’hypothèse qu’elles sont des représentations que les
populations précolombiennes se faisaient de la lune. Mais le mystère est toujours
présent.

L’exposition Costa Rica, terre de merveilles, brosse donc un portrait de l’évolution


de la société précolombienne au Costa Rica. Société qui a connu des
bouleversements culturels au fil des siècles. Société qui s’est développée
inégalement selon le milieu physique. Société qui s’est distinguée des autres
sociétés précolombiennes par sa richesse en artefacts de qualité. Artefacts qui
témoignent de rituels propres au Costa Rica. L’arrivée des Espagnols en 1519 a
provoqué un changement majeur; les nouvelles maladies ont, par la loi de la
sélection naturelle, éradiqué de nombreuses populations autochtones. Costa Rica,
terre de merveilles, est une exposition à voir à tout prix. C’est une expérience qui
véhicule un message important : notre civilisation québécoise n’est pas la seule au
monde; tâchons de rester informés des civilisations qui nous entourent.

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Sujet 2 : Paléoanthropologie

La paléoanthropologie est une science qui étudie le passé évolutif des humains et ce par des restes osseux
fossilisés d’homininés. Les paléoanthropologues analysent donc ces fossiles « afin de tracer le parcours
évolutif de cette espèce (l’espèce humaine) et d’étudier la diversité biologique au cours de la préhistoire.
»2 C’est la multitude des différentes étapes qui ont permis l’aboutissement de l’homme moderne : l’Homo
sapiens. L’hominisation (processus de transformation) est le champ d’intérêt principal de la
paléoanthropologie car elle s’intéresse aux étapes anatomiques et donc culturelles. Le sujet de l’article ci-
joint est la dispersion du genre Homo au sud d’Ibérie et au Maghreb. On y présente des nouvelles données
à propos des fossiles. Dans cet article, tiré de la revue Anthropologie, le modèle de dispersion du genre
Homo à partir de l’Afrique est abordé. Pour ce faire, les auteurs tels que Josep Gibert, Lluis Gibert et El
Hamouti ont tenu compte des nouvelles découvertes en ce qui concerne l’industrie lithique du type
oldouvaien (Afrique de l’Est) qui on été trouvées en 2005.

Pour en arriver à une conclusion, les chercheurs ont du s’attarder à quelques étapes de la recherche. La
première étape était de s’attarder à la dispersion du genre Homo. Lluis Gibert et son équipe ont tenu
compte de la découverte des premiers vestiges d’action anthropique dans la région d’Ocre. Ils se sont
intéressés de quelle manière et pourquoi le genre Homo est sorti de l’Afrique pour enfin coloniser
l’Europe. L’hypothèse sur laquelle ils se sont basés était celle du passage du détroit de Gibraltar par nos
ancêtres du Pléistocène inférieur. Pour confirmer cette hypothèse, ils devaient vérifier l’ancienneté de la
présence humaine dans la péninsule Ibérique et que l’occupation humaine du Maghreb sois aussi ancienne
que celle du Corridor-du Levant. En ce qui concerne la première vérification, les chercheurs ont du

2 Mignault C., Forget J-M. : « L’espèce humaine: un regard évolutif sur nos origines », in L’espèce humaine : un
regard évolutif sur nos origines, 2008, p.27

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déterminer les âges des gisements dans la région d’Ocre, Cartagena, Sierra d’Atapuerca, Europe. Le
résultat a été (dans la région d’Ocre) d’entre 1.3 et 1.5 million d’années à cause de la localisation de
l’événement Olduvai. Cela a permis donc de calculer le taux de sédimentation ainsi que l’âge minimum.
De plus, dans la Région de Cartagena, les chercheurs ont retrouvé des restes Homo qui dataient de
minimum de 1.3 million d’années. Ces restes là, étaient associés avec ceux de Theropithecus oswaldi et
ce à cause de leur composition faunique. Dans la Région de la Sierra d’Atapuerca à été découverte
l’industrie lithique ou 9 pièces on été fabriquées en silex et en matière calcaire. Dans l’Europe, les
chercheurs datent ces gisements autour d’un million d’annexes. Ceux-ci sont les plus anciens
peuplements humains dans le reste de l’Europe. Toutes ces découvertes ont donc permis d’affirmer que
tous les gisement du Pléistocène inférieur de l’Europe contiennent des preuves de l’existence humaine
(activité et reste humains) et celle-ci son situées dans l’arc circumméditerranéen. Pour la vérification de la
deuxième prémisse (l’ancienneté de l’occupation humaine du Maghreb), les chercheurs ont localisé un
seul gisement ou l’on pouvait constater des traces d’activités. Ils ont pu conclure que ce gisement venait
du pléistocène inférieur. Celui-ci a été trouvé à Ain-Beni-Mathar et cela est important car c’est situé à
Ain Hanech et plus proche du détroit de Gibraltar.

Selon Turner et Palmqvist, le genre Homo suit le Megantereon whitei et sans la présence de cet animal,
nos ancêtres n’auraient pas été en mesure de sortir de l’Afrique. On peut comprendre cela, car il y a
présence de l’Homo (ou vestige de son activité). On en retrouve surtout à Dmanisi, à Venta Micena et
autres. Il faut comprendre aussi qu’il y a d’autres fossiles comme par exemple Teropithecus,
Hippopotamus etc. Le genre Homo a besoin de protéines animales et il peut les obtenir non seulement par
la charogne. Les animaux proches de l’eau comme les œufs, les crustacés, les mollusques etc. sont des
protéines animales. Nous pouvons ainsi comprendre que l’Homo n’était pas seulement avec le
Megantereon whitei. L’expansion du genre Homo est donc caractérisée par la fabrication d’outils et à
cause de l’expansion de la savane. Des nouvelles données anatomiques à propos des hominidés (d`Ocre)
sont venues se mettre en place. Les chercheurs ont observé et comparé des restes osseux pour en arriver à
une conclusion soit les caractéristiques principales afin de classer ces fossiles parmi le genre Homo
comme la similitude de la morphologie diaphysaire, l’absence d’insertions musculaire sur l’extrémité
proximale, la réduction du canal médullaire et d’autres. L’indexe de torsion est un paramètre important
afin de juger de l’humérus humain. Plusieurs autres paramètres tels que le canal médullaire et le trou
nourricier sont importants à observer. En faisant plusieurs recherches, les chercheurs ont permis de
comprendre que le genre Homo sort de l’Afrique à cause de la crise climatique il y a 2,5 million d’années
et ce qui a fait en sorte d’agrandir la savane (expansion). Après la colonisation du Maghreb, le genre
Homo a traversé le Detroit de Gibraltar et celui-ci rentre en Europe par le sud de la péninsule Ibérique.
Selon des découvertes faites en Italie, l’homo traverse l’étroit tunisien.

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Pour finir, les chercheurs tels que Josep Gibet, Lluis Gibet et El Hamouti, ont accompli une immense
tâche sur la dispersion du genre Homo au sud d’Ibérie et au Maghreb. Nous pouvons maintenant
comprendre que cette dispersion à été caractérisée par l’industrie lithique et à cause de l’expansion de la
savane.

Cela nous permet de comprendre l’aspect évolutif de la chose. La perspective évolutive, nous devons la
comprendre comme un continuum évolutif donc il y a un mode de transformations qui continue. Avec les
fossiles présents, nous pouvons vérifier l’âge et le type d’alimentation ou même les comportements de
l’Homo. Comme dans l’article, les chercheurs ont pu comprendre que l’alimentation pouvait être
différente et que l’Homo ne se nourrissait pas que de charogne. Ils avaient trouvé des fossiles Homo près
des eaux ou il se nourrissait de mollusques et de crustacés. L’homo a été soumis a des lois naturelles
telles que des lois physique, chimique et biologique ce qui a entrainer la diversification de la vie.

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Sujet 3 : Génétique des populations

L’anthropologie est une science qui navigue sur plusieurs axes: celui du passé et du
présent, celui de la culture et de la biologie et celui de la diversité et de l’unité.
Cette malléabilité de perspectives et d’intérêts lui permet de toucher à plusieurs
domaines : la génétique des populations en fait partie. Cette science s’intéresse
avant tout aux mécanismes évolutifs expliquant la variabilité biologique de
populations possédant chacune un pool génique, c’est-à-dire à l’ensemble des
caractéristiques génétiques d’une population spécifique. Elle cherche également à
comprendre comment les comportements sociaux ont influencé leur évolution
biologique. Appliquée adéquatement, elle permet de retracer l’histoire des
populations et de détecter si certains gènes ont été soumis à la sélection dans
l’ensemble de l’espèce ou bien seulement dans des groupes plus spécifiques. C’est
précisément dans ce sens que s’enligne l’étude réalisée par Alain Bideau, Henri
Plauchu et Albert Jacquard sur la concentration géographique d’une maladie
héréditaire rare, la maladie de Rendu-Osler. L’aspect pluridisciplinaire de
l’anthropologie y est bien présent, puisqu’elle conjugue à la fois démographie et
biologie pour observer et étudier les caractères différentiels des variations
humaines. En reconstituant les familles et en intégrant les diverses données
statistiques à une explication historique globale, l’étude tente de prouver
l’existence d’un foyer démographique de la maladie.

L’aspect biologique et l’aspect historique de la recherche anthropologique sont ici


plus que jamais complémentaires : le généticien a impérativement besoin du
démographe historien pour « définir les populations étudiées, préciser les filiations
des individus [et] mesurer enfin certains paramètres caractéristiques de la capacité
de chacun à survivre et à procréer. » Le second a, pour sa part, besoin du premier
pour dégager les mécanismes spécifiques et préciser certains processus. Une fois le

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lien de réciprocité établit, il est plus facile de comprendre le contexte théorique qui
justifie la pertinence de la recherche. Afin de lier les informations obtenues par
l’observation d’individus, à des informations concernant leurs gènes, le généticien a
besoin de généalogies, que ce soit par la travail d’ethnologues ou par l’étude de
documents civils. Or, avant cela, la majorité de ces reconstitutions n’avaient été
menées que sur des isolats, des petits groupes sans rapport avec la complexité du
phénomène humain. Heureusement, les études réalisées dans le service de
génétique du Centre hospitalier universitaire de Lyon permettent un changement
d’échelle vers des populations beaucoup plus grandes. L’analyse de la mutation
dominante autosomique qui crée la maladie de Rendu-Osler est donc possible. Ce
mal se présente comme une malformation vasculaire évolutive qui, a défaut d’être
mortelle – beaucoup de malades vivent jusqu’à un âge très avancé – présente une
nette morbidité. Cependant, la bonne vitalité générale des familles atteintes assure
donc la continuité de ce gène dont on suppose le taux de mutation très faible.
L’expression du gène est très variable non seulement d’une famille à l’autre, mais
aussi au sein d’une même famille. Or, une étude rétrospective menée en 1962 dans
les services hospitaliers lyonnais avait mis en évidence une prévalence anormale
d’une mutation autosomique qui crée la maladie de Rendu-Osler au sein de 10
familles groupées dans une zone circulaire de 25 kilomètres. Une autre phase de
l’étude incluait des visites de familles à domicile et une lettre circulaire adressée
aux médecins des régions concernées. Ces démarches ont permis d’établir que 21
familles regroupant 163 sujets atteints de la maladie avaient leurs origines
regroupées dans sept communes voisines sur une surface de 180 km 2. L’étude des
relations existant entre ces communes a révélé que 60 à 80 % des époux sont
originaires de la même commune et que le pourcentage des mariages consanguins
est généralement assez élevé.

À la lumière de ces faits, les chercheurs ont donc entrepris de prouver l’existence
d’un foyer géographique en reconstituant les généalogies des familles où vivent
actuellement le plus de sujets atteints. Cela nécessitait le laborieux dépouillement
de tous les actes paroissiaux d’état civil et de tous les recensements nominatifs
disponibles. La difficulté majeure de cette tâche repose dans le fait que la
population étudiée n’est pas complètement fermée : l’étude généalogique doit donc
être étendue en amont des lieux d’arrivée et en aval des lieux de départ de toutes

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les familles qui sortent de l’unité territoriale définie. Une fois cette banque de
données établie, l’enquête démographique peut débuter. Les visites aux familles se
révèlent parfois très fructueuses, car un sujet interrogé qui a entre 65 et 80 ans, a
une bonne mémoire et a connu ses parents, ses grands-parents, ses petits-enfants
et même parfois des arrière-petits-enfants peut parfois renseigner sur cinq ou six
générations. Malgré l’obstacle de l’importante homonymie, les enquêtes se
concrétisent généralement avec succès et permettent aux chercheurs d’obtenir des
résultats tangibles.

En effet, l’enquête familiale a permis de rassembler des détails évolutifs sur un


certain nombre de membres atteints et déjà décédés, informations qui ont pu être
combinées avec les renseignements fournis par l’interrogatoire des sujets atteints
et encore vivants. La maladie de Rendu-Osler peut débuter très tôt (avant 10 ans)
ou encore très tard (après 40 ans) et il existe une très grande variabilité
d’expression. On a pu remarquer que, sur un couple qui a eu 6 enfants, les 5
premiers sont morts à la naissance, ce qui peut supposer le problème de la forme
létale homozygote si les parents font tous deux partie de familles atteintes. Sur
l’étude approfondie de 2820 individus, 320 souffrent de la maladie de Rendu-Osler,
170 sont encore en vie et quelque 510 descendants sont susceptibles de la
développer un jour, mais sont encore trop jeunes. Parmi toutes ces familles se
trouvent également 36 couples stériles dont 23 ont un des membres atteint de
Rendu-Osler. La pénétrance semble complète : à 43 reprises, la maladie est
observée chez un grand-parent et un ou des enfants, et 41 fois le père ou la mère
intermédiaire était atteint avec certitude. La stabilité familiale était une
caractéristique de la population jusqu’au siècle dernier, avant que certains
cultivateurs ne se mettent à devenir, pendant les trois mois d’automne, des
« peigneurs de chanvre ». Ainsi, ils entreprenaient un travail itinérant, surtout en
Alsace, Lorraine et Champagne. Ces absences de chefs de famille sont consignées
dans les registres d’état civil à l’occasion de la naissance d’un enfant. La mobilité
saisonnière d’un nombre relativement important d’hommes pourrait expliquer la
diffusion de la mutation au nord de la concentration géographique décelée. De plus,
bien que le foyer géographique soit frappé par l’exode rural, celui-ci ralenti et
géographiquement restreint. Or, cet éclatement centrifuge a son centre dans le
même quadrilatère : Saint-Claude au nord, la vallée de la Valserine à l’est, la vallée

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de la Sémine au sud et à l’ouest et le plateau des Bouchoux au nord-ouest. Au final,


des facteurs tels que « la densité de quelques patronymes propres à chaque village,
l’importance de la consanguinité, le caractère fermé des échanges matrimoniaux, la
mobilité relative des familles autour d’un même épicentre » permettent d’établir
avec certitude qu’il s’agit du foyer géographique recherché.

En conclusion, cette enquête démontre clairement comment le lien entre la


démographie historique et la génétique des populations peut être utile
concrètement dans les recherches anthropologiques. En convergeant dans leurs
méthodes et dans leurs résultats, l’historien et le généticien ont pu, dans ce cas-ci
établir la concentration d’une maladie héréditaire rare, le Rendu-Osler. Si cette
affectation est relativement rare, le faible taux de mortalité qui y est associé assure
sa pérennité et rend pertinente son étude. Ce sujet s’inscrit aussi directement dans
la perspective évolutive étudiée dans le cadre du cours, puisque l’humain est lui
aussi soumis à des lois biologiques et des pressions environnementales qui
provoquent chez lui des transformations, comme le montre la théorie de la sélection
naturelle de Darwin.

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