Master 2 "Aménagement et Collectivités Territoriales" – Co-construction du PCET rennais

Compte rendu détaillé de la conférence de Mr Gilles Petijean

Jeudi 24 septembre 2009

Gilles Petijean, Délégué régional de l'ADEME Bretagne

Quel potentiel énergétique pour l'avenir en Bretagne ?

Compte rendu détaillé :

La question de l'énergie apparaît aujourd'hui au cœur des préoccupations

environnementales. Le plan Climat énergie représente l'outil le plus pertinent à trois
échelles : l’agglomération, communale et locale. La Bretagne consomme aujourd'hui 7
millions de ktep. On constate une faible proportion du gaz et de l'électricité dans la part de la
consommation du fait la position péninsulaire en bout de réseau de la région. De plus la
consommation en énergie par habitant est plus faible que dans les autres régions du fait de
l'important mitage de l'espace et de l'habitat dispersé, malgré cela on constate une
augmentation de la consommation d'électricité en Bretagne.
La production d'électricité est largement assurée par les centrales thermiques (48%
de la production) ainsi que par l'hydraulique principalement par le barrage de la Rance (31%
de la production) et enfin par l'éolien (21%de la production).

La question est donc de s'interroger sur quel potentiel énergétique pour l'avenir en
Bretagne?
- L'éolien terrestre : reste le moyen le plus avancé et le plus maîtrisé avec une production de
350 MegaW à ce jour. Les estimations montrent que l'on pourrait arriver à une production de
1000 MegaW en 2012-2013. Il faudrait arriver à 2000 MegaW en 2020 soit multiplié la
production actuelle par 6. Cela impliquerait une implantation massive de machine à proximité
des axes de communications. (Une machine produisant en moyenne 1 MegaW).

- L'éolien Offshore : L'éolien offshore est encore très modeste mais il se développe à toute
vitesse. Si la technique est aujourd'hui maîtrisée, le prix reste élevé par rapport à l'éolien
terrestre. Néanmoins la capacité de production est de 10 MegaW par machine contre 1
MegaW pour une machine terrestre. Ce mode de production représente l'avenir de la région
en 2020 voir 2040 du fait de l'importance de l'espace maritime de la Bretagne.

- Le bois (biomasse) : l'utilisation de la biomasse permet de produire de la chaleur et de

l'électricité grâce à la combustion du bois. Les applications les plus intéressantes sont les
réseaux de chaleur en cogénération avec de l'électricité. L'objectif de ce mode de
production d'énergie est de réaliser des cultures massives afin de pouvoir exploiter tout le
bois existant sans abîmer la ressource. Il s'agit de consommer ici uniquement le flux
(production massive) et non le stock (forets). En outre, la production massive de surfaces
sèches permet de pouvoir les brûler afin de pouvoir produire de la chaleur et de l'énergie
(cela pourrait être le cas avec le blé et le tournesol). De plus ce mode de production
d'énergie bénéficie de conditions tarifaires avantageuses par rapport aux autres.
 Master 2 "Aménagement et Collectivités Territoriales" – Co-construction du PCET rennais

- L'énergie solaire : L'énergie solaire thermique (production de chaleur par énergie solaire) et
photovoltaïque (production d'électricité à partir du rayonnement solaire) sont au début de leur
développement. L'implantation de panneaux photovoltaïque reste coûteuse mais tend à se
démocratiser par la situation géographique propice de la région. il faudrait une division du
prix par 4 ou 5 pour rendre le photovoltaïque compétitif. De plus il faudrait réfléchir a
optimiser la surface bâtie (toits) pour l'implantation de panneaux dans les agglomérations de
la région.

- Hydrolien : Une hydrolienne est une turbine sous-marine qui utilise l'énergie cinétique des
courants marins. La turbine de l'hydrolienne permet la transformation de l'énergie
hydraulique en énergie mécanique, qui est alors transformée en énergie électrique par un
alternateur. Ce type de production d'énergie est le moins maîtrisé est encore au stade de la
recherche et développement. La première hydrolienne pilote de Bretagne a été implantée à
Bénodet en avril 2008 par Hydrohélix énergies et financée à hauteur de 40 % par la région,
le conseil général du Finistère, l’Ademe et les communautés de Brest et Quimper. Tout
comme l'éolien offshore il représente l'avenir de la région en termes de production d'énergies
aux horizons 2040.

CONCLUSION: Il n'existe pas de perspectives optimistes sans la mise en place

concomitante de programmes ambitieux d'économie d'énergie : il faut « décarbonner » la
croissance.