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• Informations pratiques
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Ce ne sont que des notes de cours, gratuites. Elles ne doivent en aucun cas
être vendues, revendues, bref monnayées d’une quelconque façon.
Ce ne sont que des notes de cours, perfectibles. La critique est donc toujours
ne
la bienvenue, si tant est qu’elle soit constructive.
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Forme
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C’est pour des raisons de compatibilité, et d’affichage uniforme, que le fichier
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est en PDF.
Par conséquent, et c’est ballot, d’une part, les niveaux de texte (partie, sous-
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Annotations
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Un (x) signifie qu’un morceau manque à l’appel. Un –x–, --x– ou –x-- signifie
que le morceau qui manque à l’appel est plus gros, probablement un cours
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en moins.
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Un (≈⋲) signifie que le morceau est à prendre avec des pincettes car
éventuellement avarié. C’est pareil lorsque le texte est écrit en rouge.
• Entrée en matière
Le Droit international est un droit multiculturel. Ce faisant, il emprunte aux droits
continentaux et anglo-saxons. Il est en outre plus… léger, moins dense en réglementation
que d’autres droits. La difficulté étant d’appliquer ce peu de normes. C’est d’autant plus vrai
en responsabilité internationale, droit jurisprudentiel par nature.
Il n’est pas une science fondamentale car il n’a pas pour objet de rechercher ce qui
est vrai. Au passage, cela distingue le juriste du philosophe. Nietzche suppose du
philosophe qu’il soit un esprit libre, quand Aristote considère le juriste comme un animal
politique. Le juriste est l’Homme de son temps.
ne
exprime qu’il faut commencer par remettre en question la valeur même des valeurs. Il mène
ainsi une archéologie des morales. Le Juriste, bah, il est l’Homme des idées de son temps.
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Dixit César, ou Thucydide, un traité était basé sur la notion d’otage. Si c’était valable il y a
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quelques temps, aujourd'hui, que nenni. Le Juriste est réputé reconnaître ce qui est juste en
son temps.
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Les anglo-saxons considèrent qu’un jugement pratique puisse être subjectif. Il
peut découler d’une certaine méthode, fruit de l’observation de la société. le 22 janvier 2009,
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dans l’affaire ABYEI, sur le Sud Soudan, la CPA (Cour permanente d’arbitrage) a eu à traiter
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s’attendaient à ce que les juristes viennent ou emportent avec eux un modèle de règles
d.
procédurales.
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Le Droit n’a rien non plus d’une science appliquée, quand bien même on a en
France cette conception. Le Juge… est la bouche de la Loi. Il n’est pas une science
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fondamentale car il n’a pas pour objet de rechercher ce qui est vrai. Au passage, cela
distingue le juriste du philosophe (enfin le philosophe n’a pas non plus pour objectif de
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rechercher le vrai selon moi mais bon). Bis repetita placent, Nietzche suppose du philosophe
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qu’il soit un esprit libre, quand Aristote considère le juriste comme un animal politique. Le
juriste est l’Homme de son temps.
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Le Droit est encore l’art du contingent. Il est la résolution de conflits concrets. Les
relations humaines étant imparfaites, les intérêts étant souvent, voire tout le temps,
contradictoires.
Le Droit est encore une finalité qui aide la justice. Dixit le Digeste, la
jurisprudence est, au regard des choses divines et humaines, la science du Juste et de
l’Injuste. Pour être bon juriste, il faut connaître les choses divines et humaines, mais encore
reconnaître le Juste de l’Injuste.
Le Droit n’est en outre pas une démonstration. Les preuves analytiques visent que
ce qui peut arriver, les preuves dialectiques concernent elles Droit et Morale et rien ne
Le droit regroupe des décisions humaines. Parce qu’on tranche des problèmes
humains, et parce qu’en fonction d’un jugement humain, donc nécessairement imparfait.
D’où cette question, celle de reconnaître qui a le pouvoir, l’Homme politique, ou le juriste ?
Pendant plusieurs siècles sous l’Empire Romain, il en a résulté une lutte incessante. Le Droit
était alors le pouvoir des pontifes.
La prudence était chez les anciens une vertu complémentaire à la vertu de justice,
consistant à se comporter de la manière qui convient pour parvenir à déterminer ce qui est
juste. Ceci dit avec pour connotation que l’on distingue habilité et prudence.
Saint Thomas d’Aquin, Toto pour les intimes, auteur de la Somme Théologique,
ème
au XIII siècle, a réactualisé Aristote et sa pensée, la pensée de la prudence, l’art de bien
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juger, et de juger bien. Bon petit handicap, il était un ecclésiastique. Il a dû faire surgir de
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terre une pensée compatible. « La Prudence est sagesse en l’ordre des choses humaines (…)
elle l’art des choses humaines qui sont imparfaites ». Pour lui, 8 parties composent le bon
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juriste. ➀ La Mémoire, mais la mémoire de l’expérience. ➁ Ensuite, l’intelligence, dans le sens
d’une maîtrise des intelligibles. ➂ Il faut encore être docile, on ne peut tout savoir, et il faut
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donc accepter à se laisser instruire, c’est d’ailleurs sur ce prélat que repose le procès. ➃ La
sagacité est une autre composante. Spontanément ou presque, on doit pouvoir déterminer
la meilleure solution. Il faut également la raison. ➄ Si l’intelligence n’aboutit pas, la raison
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rend le relai. ➅ La prévoyance est une autre composante. Il faut pouvoir anticiper les
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l’habitude qu’elle s’acquiert. Finalement, la prudence résulte d’une intuition, mais d’une
d.
Introduction générale
La responsabilité internationale est au centre du Droit international. Il doit son
caractère obligatoire à la responsabilité internationale. La responsabilité internationale est
cependant difficile à circonscrire. Pour deux raisons principales mais fondamentales. Elle est
plus étendue qu’en Droit interne, car dans ce dernier, il n’y a pas de régime unitaire de la
responsabilité. Il y a des régimes de responsabilité bien cernés (responsabilité civile,
responsabilité administrative, responsabilité pénale, responsabilité contractuelle,
extracontractuelle). En Droit international, le régime de responsabilité est le même qu’il y ait
viol d’une coutume ou d’un traité, peu importe que sa fonction soit civile ou pénale, même
si les incertitudes existent… la responsabilité internationale a encore fait l’objet d’une
évolution de sa définition, voire même une redéfinition, ce depuis le XXème. D’où une
certaine instabilité consécutive à cette évolution.
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La première part du XVIIème et s’arrête au début du XIXème. C’est une période de
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gestation. L’État connaît un certain âge d’or. Les conceptions de la responsabilité
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internationale sont alors exclusivement civilistes. Il faut réparer le préjudice, restaurer un
équilibre. Cette conception a été consacrée dans des textes du XXème, genre la 4ème
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Convention de La Haye de 1907, qui prévoit à son Art. 3 que la partie responsable est tenue
de réparer par une indemnité. Le 16 décembre 1920, la CPJI (Cour permanente de justice
internationale) voit ses statuts indiquer des cas de compétence. Avec la CPJI, et l’affaire
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CHORZOW du 13 septembre 1928, il est pour principe de Droit international, voire une
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conception générale du Droit que toute violation d’un engagement du Droit international
comporte l’obligation de réparer.
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il faut attendre 1945 et la Charte des Nations Unies pour que la codification prenne un certain
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corps. La Commission du Droit international est alors créée. En 1953, elle commence à
codifier. Le problème, à cette époque, et ce jusque quasiment 2001, c’est que l’on a rompu
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la responsabilité internationale ne pouvait plus rester cloîtrée dans une fonction civiliste. Le
problème a été d’autant plus délicat qu’entre 1945 et la fin des années 1990, le Juge
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international ne suscitait surtout qu’une méfiance, de part et d’autres des blocs de la guerre
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froide. Néanmoins, l’affaire du Droit de Corfou, l’affaire des otages en Iran, et l’affaire
du Nicaragua sont à noter. Peu saisi, le Juge international s’est polarisé sur des questions
abstraites. Pendant un demi-siècle, au lieu de codifier des aspects pratiques de la matière, on
a médité.
La troisième étape, qui part des années 1990, voit l’explosion du contentieux
international. On multiplie les juridictions internationales et on les saisit considérablement.
Avec James Crawford, on est moins abstrait, plus technique, si bien qu’en 2001 a été achevée
une certaine codification.
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Les grandes crises internationales donnent souvent lieu à des contentieux en
responsabilité. Les États voient dans la responsabilité internationale un moyen privilégié
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de réguler des rapports conflictuels. Derrière cette fausse banalité se cache un phénomène
plus original, et qui n’a pas toujours existé dans la société internationale.
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Au XVIIIème – XIXème, l’équilibre des forces jouait le rôle de régulateur. Il faut attendre 2
guerres mondiales, 1945, pour accéder à un nouveau système, celui de la Paix par le Droit.
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Juge, le juriste, qui va être chargé d’arbitrer des cas fondamentalement politiques.
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Un peu plus tard, le 12 novembre 2004, le Japon porte une réclamation contre la
Chine en vertu du fait qu’un sous-marin nucléaire chinois a fait intrusion dans les eaux
territoriales japonaises. Il y a donc viol de sa souveraineté territoriale. Le Japon demande
donc quelques explications, mais encore des excuses, et des mesures préventives pour éviter
que reproduise ce genre de comportements. La Chine annonce qu’elle ouvre une enquête.
Ce peut être le moyen de réparer un préjudice, comme les excuses ou la non-reproduction
d’actes.
Le Congrès Américain a lui préféré n’exprimer que ses regrets aux populations
autochtones décimées.
En juillet 2008 a été conclu, par exemple le 10 juillet 2008, un accord entre le
Ministère de la Défense britannique et 9 victimes irakiennes détenues par des soldats anglais
dans des conditions un peu en dehors du Droit international, obtenant 3 millions d’euros de
dommages et intérêts, plus une reconnaissance, plus des excuses... le 15 juillet, l’Indonésie
accepte les conclusions d’un rapport démontrant qu’en 1999, au Timor oriental, des crimes
contre l’Humanité avaient perpétrés par l’Indonésie.
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2 · Les litiges aboutissant à la saisine d’une juridiction aM
Ici, depuis 1945, et surtout 1990, on assiste à une explosion du nombre de
juridictions internationales, en parallèle du nombre d’affaires portées devant elles. La plupart
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membres respectent les Droits de l'Homme. En 2008, la CEDH a rendu son 10000ème arrêt.
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Youhou.
CIRDI (Centre relatif aux différends liés aux investissements), créé en 1965, connaît de
réclamations dites mixtes, mixtes car portées par des investisseurs étrangers et des États
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internationale. Il connaît environ une centaine d’affaires par an. L’ORD (Organe de
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règlement des différends) est depuis 1994 le Juge de l’OMC (Organisation mondiale du
Commerce). Il juge les contentieux entre les membres de l’OMC. La Chine va ainsi agir
contre l’Union Européenne et les Usa dans le domaine douanier. Les juges des intégrations
régionales, telles la CJCE, connaissent du recours en manquement, sous-catégorie du
contentieux de la responsabilité. Le nombre d’affaires y est innombrable. Le MERCOSUR,
l’ALENA sont encore des organisations régionales qui connaissent de différends en
responsabilité.
Enfin, les juridictions classiques peuvent elles connaître de tout type de différend,
majoritairement du contentieux en responsabilité. Le Plus important étant la CIJ (Cour
Internationale de Justice). Pour information, l’autre de ses principaux contentieux vise le
territoire.
En 2006, lorsque le Liban subit une pollution de ses côtes liées à des
bombardements israéliens, il a cherché un Juge compétent pour engager la responsabilité
israélienne, sans succès.
A l’heure actuelle, plusieurs États reconnaissent avoir porté atteinte aux intérêts
d’investisseurs étrangers car le droit communautaire les en obligeait. Bon, reste à voir ce qui
va se passer avec le Traité de Lisbonne qui confie à l’Union Européenne le contrôle exclusif
des règles dans ce domaine.
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Uni et France à cause du centre de Sangatte, enfin surtout les dommages causés par les
clandestins. France et Royaume-Uni sont condamnés pour mauvaise gestion des flux
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migratoires.
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L’arrêt du 22 septembre 2006, rendue par la Cour interaméricaine des Droits de
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l'Homme, dans l’affaire GOIBORU C/ PARAGUAY, à propos d’une opération Condor, un
pacte remontant aux années 1970 avait été conclu par des dictatures de l’Amérique latine
pour se débarrasser d’opposants politiques. Au titre de la réparation, la police devait être
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Avec l’affaire BEHRANY, se posait le problème de savoir qui était responsable des
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actes commis au Kosovo, dans le cadre de l’Administration de ce territoire par les Nations
Unies.
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Des organes arbitraux sont à retenir. L’affaire du RAINBOW WARRIOR dans les
années 1980 qui s’amusent à faire sauter un bateau, entraînant la mort d’un journaliste.
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En 2002, avec la fin du conflit armé entre Erythrée et Ethiopie, un accord de paix
engendre la création d’une commission de réclamation, chargée de fixer les réparations de
dommages causés au Droit.
La CIJ voit sa jurisprudence souvent reprise par les autres juges internationaux.
Sa jurisprudence est retenue comme les principes faisant autorité dans le Droit international,
quand bien même il n’y a pas de hiérarchie spécifique.
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permettant à un État d’accepter ad hoc la compétence de la Cour. Le point commun, c’est
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que les magistrats Français, dans ces deux affaires, avaient souhaité poursuivre dans un cas
des personnalités Congolaises pour des crimes, et des personnalités Djiboutiennes dans
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l’autre, au mépris des immunités de ces personnalités. Bon alors les relations en prennent un
coup dans le pare-brise. C’est pourquoi la France accepte d’être condamnée, histoire de
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mettre un frein à l’activisme judiciaire de ses propres juges.
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Le 18 avril 2007, le Rwanda s’est dit, tien, la France accepte par deux fois la
compétence de la CIJ, pourquoi ne pas contester les mandats d’arrêt internationaux émis par
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des juges Français contre des hauts responsables Rwandais. La France, ici, ne s’est pas laissée
faire.
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L’affaire GÉORGIE c/ RUSSIE, depuis 2008, fait également l’objet d’un contentieux
devant la CIJ. L’affaire ALLEMAGNE c/ ITALIE aussi (v. infra).
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Dans un ordre juridique relativement peu fourni c’est surprenant qu’il y ait autant
de recours. C’est parce qu’en principe, le Juge interne se déclare facilement incompétent. La
Théorie des actes de Gouvernement permet en France d’éjecter le Juge national. De même
que les dommages de guerre.
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En France, en 1946, et surtout 1958, l’Art. 55 C exprime que les traités l’emportent
sur les lois. L’État se doit de respecter les engagements internationaux ratifiés. Avec cette
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première série de jurisprudences, on tire les conséquences de la supériorité des traités quant
au contentieux de la légalité. Pour autant, on avait oblitéré la responsabilité. Sur ce point,
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deux évolutions sont à distinguer. La première, c’est l’effet du Droit communautaire. A partir
des années 1990, le Droit communautaire sort de son chapeau le contentieux de 2ème
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génération, qui voit les États être obligés d’organiser des voies de recours interne pour
garantir le respect du Droit communautaire par les autorités nationales. Deux arrêts le
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communautaire de réparer les dommages causés aux particuliers par les violations du Droit
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l'Homme).
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Ces principes ont été ensuite étendus au Droit international. L’arrêt GARDEDIEU du
8 février 2007 voit le Conseil d'État se reconnaître compétent pour réparer l’ensemble des
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Certains États, dans les années 1980 – 1990, ont eu tendance à revendiquer très
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fortement une compétence universelle. C’est le cas en particulier des Etats-Unis, à travers un
texte, l’alien tort claims act, adopté en 1789, appliqué en 1980 pour la première fois dans une
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affaire FILARTIGA : le Juge interne est l’un des juges compétents pour les crimes
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internationaux. La Belgique avec notamment sa Loi de 1989 ou encore l’Espagne avec une
décision constitutionnelle de 2005 dans une affaire MENCHU ont constaté la même chose.
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Bon depuis lors, ils sont revenus en arrière. En 2003 pour la Belgique, en 2009 ou 2010 pour
l’Espagne. On conditionne l’usage de la compétence universelle qu’avec l’accord du
pouvoir exécutif. La raison invoquée est diplomatique. La compétence universelle est un
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risque potentiel planant sur les relations internationales. Outre cette raison, les législations
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heurtent les immunités des États. En Droit international général, un État et ses
représentants ne peuvent pas être jugés par le tribunal d’un autre État. En 2001, la
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CEDH, dans l’affaire AL-ADSANI, a confirmé que l’immunité des États l’emportait sur la
répression des crimes internationaux. En France, le 16 décembre 2003, la Cour de
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cassation, dans une affaire BUCHERON c/ RFA, considère que l’État Allemand, pour des faits
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de déportation durant la Deuxième Guerre Mondiale, peut invoquer son immunité dans la
mesure ou des actes de déportation sont des actes d’exercice de la puissance publique,
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même s’ils sont criminels. Dès lors, ils sont couverts par l’immunité de juridiction. Une
décision du 9 novembre 2004 voit la Cour d'appel du 2ème circuit voit la SNCF être
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poursuivie devant un Juge Américain pour avoir mis à disposition des nazis des trains. La
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SNCF agissait sous les ordres de l’État Français, ce qui est couvert par une immunité.
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Certains juges internes ont considéré que la nature des crimes commis constituait à
elle seule une exception aux immunités de l’État. Dans toute une série de décision et
notamment celle du 11 mars 2004 pour une affaire FERRINI, la Cour constitutionnelle
italienne a établit que l'immunité s’effaçait en cas de crimes internationaux. Cette
jurisprudence, progressiste, reste isolée pour l’instant. La CIJ est saisie dans l’affaire
Allemagne contre Italie précitée. L’Allemagne demande condamnation de l’Italie pour
violation des règles en matière d’immunité de l’État.
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Sur un plan social, la responsabilité internationale est intimement liée à la
philosophie politique occidentale. Celle-ci établit un lien entre liberté et responsabilité.
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C’est un apport d’une philosophie à la fois… individualiste et… laïque. Cela implique tout
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d’abord que chacun soit comptable de ses actes. Par conséquent, cela multiplie les
hypothèses de responsabilité. Cela implique encore que dans tout dommage causé dans nos
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sociétés contemporaines, on ne peut plus se cacher derrière Dieu, la nature ou le hasard
pour le justifier. Les actes humains expliquent un dommage, donc une responsabilité.
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fait du prince. L’arrêt fondateur en droit administratif, c’est l’arrêt Blanco de 1873. L’État,
l’Administration, peut être responsable. En Droit international, aujourd'hui on se pose la
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Le 9 septembre 2008, dans une affaire FIANN, la CJCE a énoncé explicitement qu’il
n’y avait pas de responsabilité sans faute de la Communauté européenne. D’autres
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hypothèses voient la volonté d’étendre la responsabilité à des dommages qui sont en réalité
à la nature, au hasard, voire même Dieu. L’affaire PERUCHE est un cas. Dans le Droit
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2 · La responsabilité internationale joue un rôle encore plus important dans l’ordre juridique international
C’est le cas parce que la responsabilité internationale vient pallier à la défaillance de
techniques absentes en Droit international, quand bien même on les retrouve en Droit
interne. On n’a pas affaire au même milieu social, ce qui conduit à… hypertrophier la
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responsabilité internationale. Deux éléments interviennent.
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En Droit international, pas de contentieux de la légalité. Pourquoi ? Pas de
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législateur, donc pas de… verticalité normative. En revanche, on a un tas de normes à la
même valeur. Tout est placé sur un même plan. L’Art. 30 de la Convention sur le Droit des
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traités de 1969 invoque le cas d’incompatibilité entre deux traités. Dans cette situation,
annule-t-on l’un des deux traités ? Non puisque tous deux ont la même valeur. On résout le
conflit de manière… simpliste ? L’État choisit, mais engage sa responsabilité pour le non
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respect du traité. La CIJ, en 1966, dans l’affaire du Sud Ouest Africain, a rappelé qu’il
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Oui.
On retrouve 4 mutations.
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Désormais, à partir de 1945, les États, les organisations internationales, et les individus sont
des sujets du Droit international. Tous peuvent être partie aux rapports de responsabilité. Un
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individu peut être victime du fait illicite d’un État ou d’une organisation internationale. La
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réciproque étant possible. Doit-on fragmenter le régime de la responsabilité internationale
en fonction de ses destinataires ?
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On entend par ceci qu’à partir de 1945 le Droit international ne se limite plus à
organiser les relations entre des entités également souveraines. On voit émerger
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au-dessus des États, de leurs souverainetés, des valeurs communes de nature impérative.
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En 1970, la CIJ rend un arrêt BARCELONA TRACTION. Elle considère qu’il existe
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des obligations internationales, au respect desquelles tous les États ont un intérêt juridique.
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Elle est apparue importante à compter des années 1990. On entend par cette
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fragmentation son éparpillement… en plusieurs branches… et en plusieurs institutions, qui
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ont chacune leurs logiques propres et qui, par conséquent, vont avoir tendance à
développer leur propre régime juridique de responsabilité.
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Actuellement, on retient deux niveaux. La multiplication des branches du Droit
international est un premier, auxquelles correspondent des juridictions particulières. En
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matière commerciale, les accords OMC ont leur propre Juge, l’organe de règlement des
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différends de l’OMC. En matière des Droits de l'Homme, les conventions relatives ont un
Juge spécialisé. Le Droit de la Mer a sa convention de 1982, qui instaure le Tribunal
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international du Droit de la Mer. Bon et bien chacune de ces juridictions est spécialisée dans
son contentieux. Cette spécialisation a pour conséquence une spécialisation du régime de
d.
responsabilité.
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Un second niveau vise le rapport entre universel et régional. Vont apparaître des
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responsabilité internationale.
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Dans une affaire visant l’ALENA, UPS c/ CANADA, du 24 mai 2007, la question était
de savoir si une entreprise publique d’État pouvait voir des actes répréhensibles engager
l’État. En Droit international coutumier, oui, mais la Cour d’arbitrage considère que la
formulation des accords de l’ALENA exclue cette attribution.
Le 13 juillet 2009, la CIJ, dans l’affaire Costa Rica c/ Nicaragua, invoque que
la lex specialis écarte le Droit coutumier lorsqu’elle régit « de manière complète une
question ». Ok mais à partir de quand ? Bref, on n’en sait pas tellement plus.
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Codifier la responsabilité internationale ne pouvait à partir de 1945 se résumer à
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une simple description de l’existant. Cette codification exigeait de prendre parti. Les enjeux
politico-juridiques sont fondamentaux.
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Sur un plan doctrinal, selon les options à retenir sur la définition de la
responsabilité internationale, on va avoir tendance à s’éloigner ou se rapprocher des
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différentes écoles de pensée en Droit international. Les auteurs qui considèrent que le Droit
m
international est par nature étatique vont avoir tendance à défendre la conception
classique de la responsabilité internationale. Pour les partisans des Droits de l'Homme, la
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Sur un plan idéologique, il faut se rappeler que le Monde de l’après 1945 est
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Ce débat a trainé jusque les années 1990, période à laquelle on s’est demandé de
savoir si l’on devait codifié les contre-mesures. Pour les États occidentaux, ah oui. Pour les
PED, ah bah non, parce que ce sont les armes des puissants. Si le Bénin viole son obligation
contre les Usa, les Usa pourront se faire plaisir. La réciproque apparaît difficile.
A · La conception classique
C’est la conception civiliste de la responsabilité. La responsabilité internationale
est uniquement l'obligation de réparer le préjudice subi. Cela engendre trois
conséquences.
ne
engagement de la responsabilité. Sans dommage, rien à réparer, donc point de
responsabilité. Les auteurs classiques en déduisent que l’acte illicite suppose la
hi
réalisation d’un dommage. (cf. GUGGENHEIM). Si on viole le Droit international, mais que
ac
l’on ne cause pas de dommage, on considère que cela n’a aucune importance. aM
La relation entre le responsable et la victime est intersubjective. Tous les autres
États, tiers, n’ont aucun intérêt, droit de regard sur l’engagement de la responsabilité.
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Cette conception classique a été retenue… défendue par de grands auteurs, genre
ANZILOTTI, De VICHER, COMBACAU. La France, avec l’Argentine défendent encore
d.
B · La conception normativiste
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GUGGENHEIM, Guggy pour ses amis, reconnaît l'obligation de réparer. Mais pour
lui, ce n’est qu’une condition préalable au recours à la contrainte. Bon et là pour Guggy,
la victime a l'obligation d’essayer d’obtenir réparation. Si elle n’y parvient pas, elle
peut alors prendre des mesures de contrainte. Ici, l’obligation de réparation pèse sur la
victime. Elle se transforme en condition procédurale.
C · La conception moderne
Elle doit beaucoup aux réflexions de Roberto. Oui Roberto AGO. Il a beaucoup
écrit pendant l’entre-deux guerres sur la responsabilité internationale. En 1939 notamment, il
se lâche. Il a profondément influencé la Commission du Droit international, en concurrence
avec deux autres écoles de pensée. La première étant la pensée juridique allemande, qui a
beaucoup palabré sur la constitutionnalisation de l’ordre juridique international. La seconde
étant la pensée… soviétique.
ne
prendrait forme. ➁ Autre conséquence, ce serait l’extension du contenu de la
responsabilité. Excuses publiques, dommages et intérêts punitifs… ➂ Troisième
hi
conséquence, c’est l’élargissement du cercle des parties intéressées. Si la responsabilité
ac
devient pénale, alors l’ensemble de la société a intérêt à devenir partie. ➃ Quatrième
extension, c’est l’épuration du fait générateur de la responsabilité. Le dommage ne doit
aM
plus être une condition d’engagement de la responsabilité. ➄ si l’on se base sur un
registre pénal, ne faudrait-il pas durcir le fait générateur, introduire la notion d’intention ?
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Codiquoi ?
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sur demande de la SDN (Société des Nations), le comité d’experts pour la codification du
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Droit international avait retenu plusieurs thèmes de codification. Parmi ceux-ci figuraient en
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Après 1925, on envoie un questionnaire aux États, par lequel on leur demande de
répondre à des propositions. En septembre 1927, l'Assemblée de la SDN, compte tenu des
réponses apportées, estime que le sujet est assez mûr pour une codification. Elle convoque
donc une conférence de codification. Cette conférence se tient en mars - avril 1930. Et elle
échoue. Non pas en raison d’un désaccord sur les règles de responsabilité, mais à cause
d’une opposition idéologique à l’application de ces règles au domaine du traitement des
étrangers. Les États latino-américains espèrent alors la fin de la diplomatie du dollar. Il
faut attendre 1945 et une guerre mondiale avec aux alentours de 65 millions de victimes pour
que la codification redémarre. Sous les auspices de l’ONU, son Assemblée générale qui, en
1945, reçoit avec l’Art. 13 de la Charte des Nations Unies la compétence d’encourager le
développement progressif du Droit international et sa codification. On développe d’abord
avant de codifier… Finalement, en 1947, un organe subsidiaire est pondu, c’est la
Commission du Droit international, composée de 34 experts indépendants, possédant
une compétence reconnue en matière de dommages et intérêts. Ces experts sont choisis
pour représenter « les grandes formes de civilisation et les principaux systèmes juridiques du
ne
rédiger une convention sur la base de ce projet. Elle peut en prendre note, bref s’en taper.
Elle peut encore créer un comité pour approfondir certains aspects.
hi
La codification internationale implique trois remarques.
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Elle n’a rien à avoir avec la codification en Droit interne. En Droit interne, la
codification est… simplement… le rassemblement dans un Code d’un certain nombre
d’instruments écrits mais dispersés. En Droit international, c’est plus le fait de mettre par
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écrit des règles non écrites. Euh, ça veut dire qu’on ne codifie que le Droit coutumier.
On ne va pas s’amuser à codifier un Traité. Le codificateur a encore une large possibilité de
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manœuvre. C’est lui le codificateur qui devra interpréter la pratique, l’opinio juris des États,
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pour en déduire ce que dit le Droit coutumier actuel. Bref il oriente la codification. C’est
d’autant plus vrai que la Commission du Droit international a une double mission,
d.
codifier ok, mais aussi développer progressivement le Droit. Cela vise les cas où le Droit
international n’est pas encore assez développé sur le sujet ou la question. Petite nuance, en
rib
➋ Il cède sa place à Roberto. Roberto AGO, Italien. Lui rend 8 rapports entre 1969 et
1980. Tous ses rapports sont consacrés à la première partie du projet, les conditions
d’engagement de la responsabilité. Le contenu, les conséquences, tout ça, bof. En 1979, il
s’en va, car il est élu à la CIJ.
➌ Wilhelm RIPHAGEN, hollandais, rend lui… 7 rapports, entre 1980 et 1986. Ses
ne
rapports se fixent sur le contenu de la responsabilité internationale. En 1986, il dégage.
hi
➍ Un autre italien arrive, G. ARANGIO-RUIZ, remet lui 8 rapports entre 1988 et 1996,
sur le contenu de la responsabilité internationale. En 1996, il démissionne, assez
ac
théâtralement, il estime que le Commission du Droit international a tort sur un aspect du
projet.
aM
➎ James CRAWFORD, australien, résident du Royaume-Uni, est universitaire et
/L
praticien du Droit international. Il squatte de nombreux arbitrages. Il rend entre 1998 et 2001
4 rapports. Ces rapports vont permettre d’arriver en fin à un projet adopté en seconde
m
lecture.
co
En fin de compte, GARCIA-AMADOR aura pas servi à grand chose. Paix à son âme.
d.
Il n’a eu que peu d’effet car la Commission du Droit international a exprimé son désaveu sur
sa méthode de codification. Même chose pour Wilhelm. Intéressant mais trop complexe,
rib
voire hardcore. Moralité, 13 rapports qui partent à la poubelle. Roberto marque un plus les
esprits. Il est à l’initiative de la redéfinition de la responsabilité internationale. Il la fait
.sc
ne
On ne pouvait pas se limiter à la responsabilité aux dommages causés par les
hi
étrangers. Dans le même temps, on ne pouvait pas codifier tout le Droit de la responsabilité.
La solution proposée par Roberto a été de cantonner la codification aux seules règles
ac
secondaires, par opposition aux règles primaires.
aM
Ok, mais c’est quoi une règle primaire ? Et une règle secondaire ? Chez HART, la
règle primaire, c’est tous les droits et toutes les obligations applicables dans n’importe
/L
la règle qui donne compétence, des pouvoirs, à une institution pour reconnaître
l’existence de ces droits et obligations, et aussi la règle d’adjudication bref le passage par le
co
Droit international ne codifie pas les obligations primaires mais codifie simplement les
w
règles qui s’appliquent lorsque l'obligation primaire est violée. Les débats apparaissent
moins passionnés.
w
Ainsi, tout fait illicite constitue au moins un préjudice moral. Toute violation
du Droit emporte au moins avec elle un préjudice juridique. Le dommage, finalement, ce
n’est pas une condition autonome de l’engagement de la responsabilité internationale. A
tout le moins, un préjudice juridique accompagne forcément la violation du Droit. Dès lors,
le seul fait générateur, c’est le fait illicite, incluant le dommage juridique. Ce
ne
effet, on engagerait alors la responsabilité mais pour quoi faire s’il n’y a pas de dommage
matériel à réparer ? Curieusement, cette question ne s’est pas posée, jusqu’au 24 juillet
hi
2008 avec une affaire BIWATER C/ TANZANIE. Le CIRDI rend un arbitrage à ce sujet.
ac
Dans cette affaire, la Tanzanie considérait que la réclamation n’était pas recevable car, en
l’espèce, il n’y avait pas de dommage. Ainsi, nul besoin de se torturer l’esprit. Le Tribunal du
aM
CIRDI introduit alors la distinction suivante. Le dommage n’est pas une question de cause
affection (≈). C’est le motif de la réclamation. Le dommage relève de la cause ou du
/L
possible de prononcer un… remède déclaratoire, bref de constater simplement que le Droit a
co
été violé.
d.
rib
On trouve dans cette définition une coloration pénale indéniable. Les termes
« coupable », « infliger » ne peuvent pas être neutres. On s’éloigne déjà de la conception
classique. Ensuite, il y a clairement une volonté d’élargir la définition classique. Le fait qu’on
1
Obscure allusion au fait que ce soit « un très beau sujet de fin d’année ». (!) A la 22ème page, c’est quand même osé, mais bon.
ne
Une première difficulté est apparue. La criminalisation ou pénalisation de la
hi
responsabilité a fortement déplu aux États. Or, ce sont eux qui attendent à la sortie la
ac
Commission du Droit international lors de l’AGNU. Cette vive résistance va pousser le
codificateur à s’échiner à justifier cette pénalisation, pour la rendre tout au moins acceptable,
aM
au détriment de la réflexion sur des aspects quotidiens de la responsabilité. On va ainsi très
peu parler du contentieux de la réparation.
/L
Une autre difficulté, c’est qu’en 1980, Roberto s’en va à la CIJ, laissant le plaisir à
m
ses successeurs le soin de mettre en musique ses aspirations initiales. A charge pour eux de
concrétiser les avancées de 1973, 1976 sur le contenu de la responsabilité. Wilhelm a essayé
co
dans les années 1980 de traduire cette pénalisation en conséquence concrète. Il opère de
d.
manière alambiquée, si bien qu’on le remercie sans que cela aboutisse à quoi ce soit.
ARANGIO-RUIZ va plus marquer les esprits. Là où Roberto envisage une conception
rib
l’État, non pas pour des raisons doctrinales, mais parce qu’il considère que c’est finalement
un bon moyen de moraliser la vie internationale, les relations entre États. ARANGIO-RUIZ
w
Une proposition est ainsi faite en 1995, c’est d’accoler le Droit des Nations
Unies au Droit de la responsabilité internationale. En cas de crime international, et bah
c’est au Conseil de Sécurité des Nations Unies à réagir. Lui qui était compétent au maintien
de la paix mais qui n’est pas forcément… fiable. D’où un filtre. Il faut d’abord passer par la
CIJ qui devra statuer sur l’existence ou non d’un crime international. Bonjour les délais.
James, lui, a volonté de parvenir à un texte digérable pour les États. Le projet
de 2001 retient finalement une version… édulcorée de la pénalisation. Tout ça pour
ça ?
ne
conséquences du fait illicite. Trois conséquences, la cessation de la violation, les garanties
de non répétition, et la réparation. La deuxième détaille les règles relatives aux modalités de
hi
réparation du préjudice. La troisième subdivision distingue conséquences en cas de
ac
violation grave d’obligations découlant de normes impératives du Droit international
général. C’est… le « crime décaféiné ».
aM
La troisième partie s’attache à la mise en œuvre de la responsabilité. Deux
subdivisions à retenir, invocation de la responsabilité en premier lieu, les contre-mesures
/L
La dernière partie regroupe les dispositions générales. C’est une liste de clauses
sans préjudice.
d.
rib
.sc
b · Des commentaires ?
w
Cette codification est a minima pour le prof, et pas que sur le fond, car aussi sur
w
Des questions centrales pour les praticiens comme le lien de causalité, l’évaluation
du préjudice (…) ne sont abordés que par des standards on ne peut plus ramasse-miettes.
Aurait-on touché le fond de la codification ? Le droit de la codification de la responsabilité
internationale est une branche factuelle. D’où le rôle important de la jurisprudence. C’est
elle qui va développer tout ça. Dans le Droit français de la responsabilité, on retrouve l’Art.
ne
1382 et la jurisprudence et on a pas cherché à codifié cette dernière. Finalement, ce sont les
commentaires des articles qui ont importance. A chaque fois qu’un projet d’article est
hi
adopté, est en même temps adopté une brochette de commentaires. Dans ces
commentaires, on trouve l’exposé de la pratique, de la jurisprudence et de la doctrine.
ac
Cerise sur le gâteau
aM
On trouve tout un tas de clauses sans préjudice, qui traduisent une codification
/L
Tout ça, c’est sans préjudice. L’Art. 57 est un autre exemple de clause sans préjudice. Est visé
co
ici tout ce qui a un lien avec la responsabilité des organisations internationales. Dans
beaucoup de cas de figure, il apparaît tendu de distinguer États et organisations
d.
internationales. L’Art. 58 décrit la responsabilité individuelle. Hop là, clause sans préjudice.
L’Art. 59. accole aussi à la Charte des Nations Unies une clause sans préjudice. A l’examen du
rib
contenu des première, deuxième et troisième parties du projet, on retrouve des clauses sans
préjudice. L’Art. 56 qui concerne la deuxième partie établit que les règles de Droit
.sc
sujet des crimes, le projet est sans préjudice de toute conséquence supplémentaire que peut
w
entrainer en Droit international une violation du jus cogens. L’Art. 54, sur les contre-mesures,
voit la Commission apposer là encore une clause sans préjudice. L’Art. 33 §2 évoque lui que
w
sont sans préjudice des droits que la responsabilité internationale peut faire naître au profit
d’une autre entité ou d’un État.
ne
tout ça.
hi
En 2004, l’AGNU adopte une nouvelle Résolution, dans laquelle elle reporte à
ac
nouveau son choix, à 2007, en demandant toutefois au SGNU (Secrétaire Général des
Nations Unies) de réaliser une compilation des décisions de justice internationale ayant
aM
invoqué les articles de la Commission du Droit international. En 2007, compte tenu dudit
rapport, l’AGNU reporte encore une fois, à 2010, sans rien demander de plus. En effet, les
seuls États qui souhaiteraient une conférence internationale, au premier chef desquels le
/L
Royaume-Uni, sont ceux qui veulent retirer du projet de la commission de l’alléger encore
m
plus, histoire d’éviter toute gêne dans les relations diplomatiques. En outre, depuis 2001,
la jurisprudence a donné sa bénédiction au projet de la commission, y compris de la part
co
de la part de juridictions supposées très conservatrices, y compris sur les aspects les plus
d.
progressistes du projet d’articles. Un exemple, c’est l’état de nécessité. Il a fait l’objet d’âpres
débats. Aujourd'hui, la jurisprudence du CIRDI se réfère très souvent au projet de la
rib
peuples à disposer d’eux-mêmes entraîne d’une part l'obligation de réparer, mais encore
l'obligation pour tous les autres États de ne pas aider, de ne pas assister Israël, et encore
w
moins reconnaître le mur, enjoignant les États à collaborer dans cette optique.
w
w
Ce projet sera à son tour découpé en deux autres projets. Le premier s’intéresse
aux dommages transfrontières résultant d’activités dangereuses, aboutissant à un projet final
d’articles en 2001. Le second s’attachait aux principes sur la répartition des pertes en cas de
dommage transfrontières résultant d’activités dangereuses. Lui a été adopté en 2006.
Le deuxième projet concerne bien plus la responsabilité. Qui paye quoi en cas de
dommage transfrontière. Là, le projet patauge. Dans ses dispositions les plus intéressantes,
on préfère le conditionnel, et on ne vise que la responsabilité interne aux États. L’Art. 4 §1 du
projet dispose ainsi que chaque État devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour
veiller à ce qu’une indemnisation prompte et adéquate soit accordée aux victimes de
ne
dommages transfrontaliers causés par des activités dangereuses se déroulant sur son
territoire ou placées sous sa juridiction ou son contrôle. L’État n’apparaît pas responsable
hi
mais on lui demande d’introduire dans sa législation un régime de responsabilité permettant
ac
d’indemniser les personnes privées. Finalement, l’État n’est jamais responsable, c’est
systématiquement l’exploitant qui se fera gronder. Cela recoupe le principe du Pollueur-
aM
payeur. Aujourd'hui, une seule convention organise une responsabilité sans faute de l’État
sur un plan international. C’est la Convention de 1972 sur la responsabilité en matière de
lancement d’objets spatiaux.
/L
m
train de méditer sur les nappes d’eau, et elle s’est déjà intéressée au pétrole, ou gaz, sous un
d.
3 · La protection diplomatique
C’est lorsque l’État endosse la réclamation de l’un de ses ressortissants qui est en
litige avec un État étranger. Le litige entre un individu et un État, interne, est transformé
en un litige interétatique, international.
Ils ont encore avancé qu’elle était contraire au nouvel ordre économique
international, à la revendication formulée dans les années 1970 d’une plus grande égalité
économique entre les États. Les États du Tiers-Monde invoquaient en effet leur droit à
ne
nationaliser des entreprises étrangères. Il est hors de question que cela regarde le droit de la
Nation de l’entreprise.
hi
ac
Sur un plan technique, la protection diplomatique suppose l’épuisement des
voies de recours interne. Cet épuisement est-il une condition procédurale, ou plus une
aM
condition de fond. En effet, certains auteurs considéraient que l’État ne violait pas son
obligation internationale lorsque les voies de recours n’avaient pas encore été empruntées.
/L
Lorsqu’une société subit un fait illicite, un dommage, ses actionnaires ont-il intérêt à agir ou
rib
seule la société en tant que personne morale aurait cet intérêt à agir ?
.sc
{HS : Le Honduras s’excite contre le Brésil. L’ancien chef de l’État a réussi à revenir
ne
au pays en se cachant dans l’Ambassade du Brésil. Le recours est responsabilité, pour viol du
Droit international, tout en se réservant le droit de réclamer quelque indemnité le cas
hi
échéant. Du coup l’ancien chef d’État s’est fait jeté}.
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
.sc
w
w
w
ne
hi
ac
aM
/L
ne
constituent pas nécessairement une réclamation au sens juridique. Condamner tel ou tel
comportement, ce n’est pas en faire réclamation juridique. C’est au mieux une
hi
condamnation politique. A partir de là, reste à identifier ce qui permet d’accéder à la notion
de réclamation en responsabilité internationale.
ac
La Commission du Droit international, dans ses articles de 2001, a introduit l’Art. 42,
aM
visant l’invocation internationale. Dans cet article, elle considère qu’il faut entendre des
mesures d’un caractère relativement formel. Un État n’invoque pas la responsabilité
/L
simplement parce qu’il le critique d’avoir violé le Droit international. Il faut que l’État
soumette une réclamation spécifique, c'est-à-dire qu’il demande quelque chose de la
m
cause pour son ressortissant, l’introduction d’une réclamation joue un rôle particulier pour
déterminer le dies ad quem, le jour auquel l’individu que l’on protège doit avoir la
w
la réclamation.
w
Dans une affaire EUROTUNNEL, ayant donné lieu à une sentence arbitrale en 2007,
le tribunal arbitral avait été saisi en 2005. La France avait plaidé que l’accusation d’atteinte au
Droit de la concurrence n’avait jamais été portée avant la saisine du tribunal à la
connaissance des autorités françaises. EUROTUNNEL a rétorqué que peu importe puisque
désormais, un litige existe. Le tribunal arbitral a suivi une jurisprudence poussiéreuse du 4
avril 1939, l’affaire de la compagnie d’électricité de Sofia et de Bulgarie, si bien que même
dans le cas où le différend apparaît après la saisine, il faut ressaisir le tribunal. Dans l’affaire
EUROTUNNEL, le fait qu’il y ait des échanges de courriers préalablement à la saisine du
tribunal arbitral démontrait l’existence d’un litige.
On n’exige pas que les prétentions aient été acceptées ou refusées formellement, le
Juge va rechercher l’existence d’un litige. Il faut qu’il se soit manifesté, quelle que soit la
forme de cette manifestation.
ne
international à cet égard n’impose pas une limite de temps déterminée. Ce délai se
caractérise au cas par cas.
hi
Le fait que l’écoulement du temps empêche désormais la réunion des éléments de
ac
preuve peut entrer en compte. La notification de la réclamation a pour effet de geler
l’écoulement du temps. C’est ce qu’a décidé un tribunal arbitral en 1903 dans une affaire
aM
TAGLIAFERRO. Dans cette affaire, la saisine du tribunal avait lieu… 31 ans après les faits. Mais
dès la survenance du dommage, l’État demandeur avait notifié sa réclamation auprès de
/L
l’État défendeur sans avoir saisi de Juge. Le Tribunal a considéré que la réclamation ne
pouvait pas être considérée comme irrecevable.
m
cadre de l’ALEMA, le délai est de 3 ans, mais à compter de la naissance du préjudice. S’il
est difficile de constater temporellement le préjudice bah il sera d’autant plus difficile
rib
Au début des années 1980, l’Algérie a exercé une médiation entre les USA et
l’IRAN. Cette médiation a permis la conclusion des Accords d’Alger mettant fin au
contentieux ces deux pays dû à la Révolution de 1979, instaurant un Tribunal irano-
américain de règlement des réclamations. Avec l’affaire du RAINBOW WARRIOR de
1986, la France est attaquée par la Nouvelle-Zélande. On retient la médiation du SGNU,
ne
dont le rapport a été prévu comme devant être obligatoire pour les parties. Un deuxième
rapport en 1990 le confirme. La Commission internationale d’établissement des faits,
hi
instituée par l’Art. 90 du premier protocole de 1977, additionnel aux conventions de Genève
de 1969. De nombreuses commissions d’enquête ont encore été instituées par le Conseil de
ac
Sécurité des Nations Unies. Une a ainsi été instituée en 1948 vu les problèmes au cachemire,
une autre entre 92 et 93 au sujet des crimes commis en Ex-YOUGOSLAVIE et au RWANDA.
aM
Enfin, les cas de figure où ont été… instrumentalisées les procédures consultatives à des fins
contentieuses a vu certains États ne pas pouvoir saisir la CIJ pour un litige, demander à
/L
l’AGNU de porter le litige en question devant la CIJ sous forme d’avis consultatif. Il y a
plusieurs exemples, en 1975, l’affaire du SAHARA OCCIDENTAL, en 2004 l’affaire du mu
m
La CIJ est allée plus loin en 1996 en suggérant d’accoler à la future convention sur
d.
convention de vienne de 1969 sur le Droit des traités, qui prévoit un mécanisme de
conciliation, et inspiré sur la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer de 1982, qui
w
lui prévoit que les réserves sont interdites à l’égard des dispositions procédurales de la
w
Convention. Pour RIPHAGEN, les parties ne pourraient plus émettre des réserves à l’égard de
ce projet de mesure de conciliation. En 1987, RIPHAGEN affine son projet. Il propose une
w
alternative. L’État victime a le choix entre saisir la CIJ par requête, donc unilatéralement. Il
peut encore saisir une commission de conciliation. Dans les deux cas de figure, on ne peut
invoquer de réserve. Tollé. La Commission du Droit international considère que cela ne
correspond pas du tout à l’état actuel de la pratique, tout en lui collant l’étiquette utopique.
140 États n’acceptent pas la CIJ, le projet invoqué par RIPHAGEN n’aurait pas vu plus d’États
accepter la CIJ. Finalement, RIPHAGEN est taxé de vouloir couler le tout. La discussion
ressurgit en 1993, avec ARANGIO-RUIZ, qui lui propose un cocktail trois parfums. On peut
saisir la commission de conciliation. On peut ensuite saisir unilatéralement un tribunal
arbitral. En cas d’échec, on peut saisir unilatéralement la CIJ. Lui aussi se fait sabrer par la
Commission du Droit international qui considère tout ça comme utopique. Mais la
Commission retient en 1996 ce projet, en l’atténuant quand même. L’Art. 54 du projet de
1996 dispose qu’il faille tenter de résoudre le différend par la négociation. L’Art. 55
évoque lui que tout État tiers peut proposer ses bonnes grâces, sa médiation. Les Art. 56
et 57 relèvent qu’au-delà de 3 mois suivant la première négociation, le différend subsiste,
qu’il n’a toujours pas été soumis à un vote de règlement obligatoire, et bah l’État victime
peut unilatéralement demander la création d’une commission de conciliation, qui
n’aura toutefois qu’un pouvoir de recommandation. Les Art. 58 et 60 inscrivent qu’en cas
ne
internationales ne sont aujourd'hui compétentes que dans le domaine de la
responsabilité. Les juridictions en matières de Droits de l'Homme, l’ORD pour l’OMC, le
hi
CIRDI pour l’investissement… Et la CIJ n’y est pas sourde. La CIJ reconnaît qu’elle peut en
ac
principe connaître de tout contentieux international, mais en pratique, la majeure partie
de ce qui lui est soumis est de l’ordre de la responsabilité internationale. En 2006, lors de son
aM
discours devant l’AGNU, la présidente de la Cour, ah… Rosalie… on a vécu tellement de
moments intenses avec elle, bref Rosie a souligné l’importance croissante des questions de
réparation devant la Cour, précisant au passage que les États sollicitaient un éventail de
/L
prend du temps. Cela entraîne des coûts pour les intéressés, ce pourquoi Rosalie
implorait l’AGNU de lui octroyer des moyens supplémentaires.
co
victime se retrouve alors dans deux types de situation. Plusieurs juridictions sont
compétentes ou aucune juridiction n’est compétente.
w
➊ La première situation, c’est le cas où une juridiction devant laquelle est portée la
w
ne
TAFD – le Tribunal arbitral pour le fonds européen au développement, où le Droit interne
de l’État qui a causé le préjudice s’applique.
hi
➍ La quatrième situation, c’est le cas où aucune juridiction n’est de manière
ac
évidente compétente, mais il existe tout de même des juridictions compétentes dans des
aM
domaines voisins. Alors il va falloir adapter la demande de manière à la faire rentrer dans la
base de compétence. Dans l’affaire des plateformes pétrolières, les Usa recourent à la force
contre l’Iran, en 1987 et 1988, égratignant 2 plateformes pétrolières iraniennes. L’Iran ne
/L
trouve pour base qu’un vieux traité d’amitié et de commerce de 1955, lequel, pour les
litiges relatifs à ce traité, donnait compétence à la CIJ. L’Iran établit donc que l’amitié a pris
m
cher avec l’attaque américaine, et que le fait de détruire les plateformes pétrolières, c’est
co
➊ La première possibilité, c’est lorsque les deux États ont souscrit une déclaration
facultative de juridiction obligatoire faisant acceptation de la compétence. L’Art. 36 §2
du statut de la Cour repose sur un principe de réciprocité, en vertu duquel toute limitation
apportée par un État à son acceptation de la compétence est invocable à son profit par
l’autre État.
Dans l’affaire des emprunts norvégiens de 1957, la Norvège fait une déclaration
exprimant que la CIJ soit compétente sauf pour les différends qu’elle considère comme
relevant de la souveraineté nationale.
Sans ces deux possibilités, il faut trouver un accord avec l’État défendeur,
après coup, pour accepter la compétence du litige. Deux possibilités se présentent alors.
Le compromis, un accord portant un litige devant une juridiction, ou la technique du
forum prorogatum en vertu de laquelle on considère que c’est le comportement de l’État
défendeur qui prouve qu’il a accepté la compétence de la juridiction. Cette technique
repose à l’Art. 38 §5 du règlement de la CIJ qui explique que lorsqu’il n’y a pas de base de
compétence, la Cour n’enregistre pas la requête, du moins tant que l’État défendeur n’a pas
fait savoir à la Cour qu’il acceptait sa compétence.
ne
En Droit international, il n’y a pas de compétence obligatoire du Juge. Le Juge
n’est compétent qu’à l’égard des normes acceptées. Le Juge international va devoir
hi
rigoureusement vérifier que l’objet de la réclamation est bien couvert dans le domaine
ac
de la base de compétence. Jusqu’aux années 1990, les États n’avaient pas encore perçu
qu’il pouvaient adapter voire dénaturer leur réclamation pour trouver à tout prix un Juge
aM
compétent. Le Juge, au stade de la compétence, ne vérifiait pas réellement l’adéquation
entre la réclamation et la base de compétence. C’était une question qu’on laissait au fond de
l’affaire.
/L
m
maintenant de… platform test. C’est au stade de la compétence que le Juge international va
vérifier non pas le bien-fondé de la réclamation mais son caractère bien-fondé… prima facie.
d.
rib
avérée.
w
Dans l’affaire SERBIE C/ OTAN, la CIJ, en 2004, estime outre son incompétence
que la Serbie ne prétend pas qu’il y aurait eu intention génocidaire, donc en admettant qu’il
y ait eu recours à la force par l’OTAN, on ne pourrait pas conclure au génocide puisqu’il n’y
a pas eu intention génocidaire.
ne
La conséquence, c’est que la mise en œuvre de la responsabilité va dépendre
hi
de son invocabilité. Invocabilité, donc soumission à des conditions de recevabilité,
conditions de recevabilité tranchées avant l’examen du fond.
ac
aM
S’agissant de l’invocabilité, il faut distinguer deux types de dommage, soumis
à des régimes distincts. On part ici du dommage. On va dissocier les dommages
médiats des dommages immédiats. Buk. Les dommages immédiats sont ceux qui sont
/L
causés à l’État en tant que tel. Les dommages médiats sont eux les dommages causés à l’État
m
en la personne de ses ressortissants. Les ressortissants ne sont pas des organes de l’État. Pour
autant, s’ils subissent des préjudices, l’État pourra exercer la protection diplomatique,
co
l’État protège le Droit international en la personne de son ressortissant. Pour identifier les
rib
dommages immédiats, il faut identifier quels sont les organes de l’État. Protection
diplomatique et protection fonctionnelle ne recouvrent pas la même notion. La protection
.sc
fonctionnelle, c’est lorsqu’une organisation internationale émet une réclamation parce que
l’un de ses agents subit un préjudice. Dans ce cas de figure, on est dans une hypothèse de
w
ne
La Commission du Droit international a retenu que cette condition formelle de
hi
responsabilité concernait le Droit du contentieux, bien plus que le Droit de la responsabilité.
ac
Saisir la CIJ, donc respecter les règles applicables devant cette juridiction. Ce qui vaut
devant la CIJ ne vaut pas forcément devant la CJCE, la CEDH etc. Si jamais on ne saisit
aM
aucune juridiction, que, par exemple, on passe par la case négociation, alors, il serait des
plus curieux d’imposer une obligation formelle de notification.
/L
m
L’intérêt juridique, c’est l’intérêt dont peut se prévaloir celui qui est titulaire du Droit
subjectif dont la protection est revendiquée. Raisonner en terme d’intérêt juridique, c’est
.sc
La question que tout le monde attend, ou pas, et bien c’est celle de savoir à qui le
droit est dû.
Dans la conception classique, bah y avait pas de problème. Celui qui avait intérêt
à agir, c’était la victime du dommage, et uniquement elle. Désormais, on a
multilatéralisé le rapport de responsabilités. En 1973, la CIJ avait défini longuement la notion
de responsabilité. Il va falloir définir qui a droit à quoi2. Le projet de la Commission du Droit
2
Un jeu MB !
Il apparaît curieux que l’on puisse considérer qu’il existe des États non lésés qui ont
tout de même un intérêt à engager la responsabilité. Ça a conduit la doctrine a proposé
d’autres distinctions. Pierre-Marie DUPUY propose de distinguer en fonction du type
d’intérêt juridique, qu’on distingue entre les États atteints à un intérêt subjectif, et les États
atteints à un intérêt objectif. La proposition est intéressante, sauf qu’un intérêt à agir est
nécessairement… subjectif. Brigitte STERN s’est basée sur le principe de préjudice juridique,
en opposition au préjudice matériel… sauf que celui qui subit un préjudice matériel subit
ne
aussi un préjudice juridique. Bref c’est le mimi… c’est le rara… c’est la mémerde.
hi
Outre cette première critique, le projet de la Commission en matière de
recevabilité, en matière d’intérêt à agir, fonctionne différemment de la première partie du
ac
projet. Buk ? Dans la première partie du projet, on relève des faits illicites ordinaires, les
violations graves découlant des obligations de jus cogens. On aurait pu s’attendre à ce que
aM
soit faite la distinction entre État lésé et autre État non lésé mais ayant droit
d’invoquer. Il y eu été logique d’invoquer qu’en cas de violation simple, il n’y a que des
/L
États lésés, quand, en cas de violation grave, que les règles fondamentales du Droit
international sont atteintes, le cercle serait élargi aux États qui ont subi un dommage.
m
Bon bah c’est pas ce que fait la Commission du Droit international dans la partie sur la mise
co
parties sont à l’origine d’un équilibre global. Il existe une réciprocité globale des
w
obligations. Cette réciprocité est telle que si un État viole une obligation, c’est l’ensemble
w
qui perd alors sa raison d’être. Toutes les parties à l'obligation ont alors intérêt à agir. Les
traités de désarmement sont un exemple d’obligations interdépendantes. Si l’un des
signataires ne s’exécute pas, l’ensemble des obligations est faussé. ➂ Le troisième type de
rapport vise les obligations intégrales. L’obligation est alors due en soi, indépendamment
de toute réciprocité. Les obligations en matière de Droits de l'Homme sont un bon
exemple.
ne
violation de l’obligation. Ce peut être encore tous les États parties à l'obligation si la
violation de l'obligation est de nature à modifier la situation de tous les autres États auxquels
hi
l'obligation est due quant à l’exécution ultérieure de cette obligation. On recoupe les
obligations interdépendantes.
ac
aM
L’Art. 48 §1 vise les États autres que lésés mais habilités. Ici, plusieurs
hypothèses encore. La première est due à un groupe d’États, dont le demandeur est partie,
et si l'obligation est établie, aux fins de la protection d’un intérêt collectif du groupe. On
/L
retrouve ici les obligations intégrales. Ces obligations intégrales sont ici erga omnes partes.
Les obligations de la CESDH sont un bon exemple. La seconde hypothèse vise le cas où la
m
Communauté internationale est touchée dans son ensemble. Tous les États sont habilités,
co
La notion d’obligation erga omnes est assez ambiguë, car on ne les vise pas, mais
w
on vise les droits omnium, les droits de tous. Buk !! Certaines obligations erga omnes
n’entraînent pas forcément de droits omnium. En vertu du Droit de la Mer, tous les États
w
côtiers ont l’obligation d’accorder un droit de passage inoffensif. C’est une obligation erga
omnes. Si un navire… panaméen, traversant la zone maritime française, est arrêté par les
autorités françaises, ok on viole le droit de la mer, mais cela ne créé d’intérêt à agir en vers
tous. Si on recourt à la force, l’obligation erga omnes est là applicable à l’égard de tous,
susceptible d’un droit omnium.
ne
atteint spécialement par la violation. (Art. 42 b). Ici, l’État de nationalité de la personne,
donc, la Géorgie, ou la victime elle-même, si elle bénéficie d’un recours direct devant la
hi
juridiction internationale. On a un État lésé, vu l’Art. 48 b, il s’agit d’une obligation erga
ac
omnes, donc tous les États sont habilités à invoquer le viol de cette obligation, mais comme il
ne s’agit pas d’une violation grave d’une norme de jus cogens, la seule chose que pourront
aM
faire ces États, c’est d’appeler au respect de l'obligation de réparer dû à l’État lésé. On peut
préférer invoquer un traité bilatéral, dans l'hypothèse où il y ait un traité… russo-géorgien
interdisant la torture. Ce traité pourrait être intéressant car il donnerait compétence par
/L
exemple à la CIJ. Dans ce cas de figure, l’État lésé reste la Géorgie, mais ici, pas d’États
m
habilités, puisqu’il n’y en a pas d’autres visés par le traité bilatéral. En revanche, on peut
invoquer un traité régional, auquel, Russie, Géorgie et d’autres États sont parties. L’État lésé
co
reste la Géorgie. Les États habilités à invoquer la responsabilité sont tous les autres États, mais
seulement ceux parties à ce traité régional. Dernière hypothèse, au regard de la CESDH, celle-
d.
ci prévoit un régime particulier en matière d’intérêt à agir. Cela rappelle que les Art. 42 et 48
rib
ne soient d’application qu’à défaut de norme préexistante. La CESDH, à son Art. 33, prévoit
une action populaire dans le cadre des recours interétatiques. Tout État, lésé ou non, habilité
.sc
Certaines évolutions se sont faites toutefois ressentir. Depuis 1945, l’individu est
devenu sujet du Droit international. Désormais, les individus disposent de certains droits
internationaux. Parfois même, ils disposent de voies de recours internationales. CEDH, CIRDI
etc.
ne
Aujourd'hui, la protection diplomatique a un rôle résiduel. Elle n’est utile que
dans les situations où l’individu n’a pas droit de recours international, ou un droit
hi
international à défendre.
ac
En outre, ces voies de recours internationales incorporent certains éléments du
aM
régime classique de la protection diplomatique. Un exemple flagrant, c’est qu’on ne puisse
pas saisir la CEDH qu’après s’être fait plaisir sur les voies de recours internes. La CEDH a
interprété la condition d’épuisement des voie de recours internes de manière on ne peut
/L
plus libérale.
m
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies va faire geler les avoirs des personnes et
organisations considérées comme présumées terroristes. Certains présumés terroristes ont
rib
considéré que certaines de ces sanctions violaient leurs droits fondamentaux, genre droits de
propriété. Ils s’en sont plaints devant la CEDH. Plusieurs arrêts ont été rendus. Un arrêt du
.sc
12 juillet 2006 visant l’affaire AYADI contre Conseil de l’Union Européenne, T253/02, a
vu le Juge communautaire considérer que ces personnes pouvaient demander au Conseil de
w
Sécurité des Nations Unies d’être retirés de ces listes noires, en passant par leurs autorités
w
1 · La conception classique
Un arrêt à retenir, c’est l’arrêt MAVROMMATIS du 30 août 1924. Encore lui. Il
ne
exprime qu’exercer la protection diplomatique, c’est pour l’État faire valoir son Droit
propre, le Droit qu’il a de faire respecter en la personne de ses ressortissants le Droit
hi
international. La protection diplomatique est une fiction. Cette fiction permet de
transformer un dommage causé à l’individu, un différend entre un individu et un État, en un
ac
dommage causé à l’État, donc un différend entre deux États.
aM
A l’époque, l’individu n’est pas sujet du Droit international, et dès lors, pour
protéger l’individu, réparer le dommage, il fallait articuler la réclamation par rapport à un
/L
sujet du Droit international, qui serait alors en mesure de présenter la réclamation devant le
Juge international.
m
co
peut s’avérer positif pour l’individu. La Cour de cassation française, dans un arrêt du 14 juin
1977, traite d’un dommage subi par une entreprise française, dommage consécutif à une
.sc
décision des autorités yougoslaves. Les autorités françaises ont alors négocié avec la
Yougoslavie un accord transactionnel qui a limité la réclamation qui était due. L’entreprise
w
française a alors attaqué l’État yougoslave devant le Juge français, en requérant une
w
indemnisation bonux. L’État yougoslave a alors soutenu que le recours était irrecevable car
w
un accord politique sur l’indemnisation due avait déjà été pris. La Cour de cassation
répond que l’accord protège le Droit de l’État français, et par conséquent l’entreprise
conserve son droit en réparation.
2 · La conception moderne
ne
L’idée, c’est de rompre avec la précédente. Alors oui, mais non. L’Art. 1er du projet
de la Commission du Droit international de 2006 est formulé de la manière suivante.
hi
ac
La protection diplomatique consiste en l’invocation par un État de la
responsabilité d’un autre État pour un préjudice causé par un fait illicite dudit État à
aM
une personne physique ou morale ayant la nationalité du premier État.
On ne prend pas position sur le titulaire du Droit protégé. On sait seulement deux
/L
choses. La protection diplomatique est une réclamation entre deux États. Ensuite, c’est que
m
le litige porte sur un dommage causé à l’individu. Reste à définir les liens. La Commission
du Droit international a fait valoir plusieurs arguments. La jurisprudence MAVROMMATIS
co
est une fiction qui a ses limites. En réalité, ce n’est pas réellement le Droit de l’État
d.
qu’on protège. Lorsqu’on calcule le montant de la réparation, tous les juges internationaux
vont regarder le dommage subi par l’individu. Certaines règles du régime de la protection
rib
diplomatique supposent en outre que ce soit l’individu qu’on protège. L’une des règles qui
prévaut notamment, c’est la règle de la continuité de la réclamation. Pour exercer la
.sc
protection diplomatique, il faut que l’individu ait la nationalité de cet État, depuis le
moment du dommage, jusqu’au moment de l’introduction de la réclamation
w
interétatique. L’autre argument c’est que l’individu, depuis 1945, a désormais des droits
w
de la protection diplomatique ? La CIJ, dans un arrêt du 24 mai 2007, sur l’affaire DIALLO,
opposant Guinée et Congo, a constaté dans un premier temps que l’Art. 1er du projet de la
Commission du Droit international de 2006 reflète le Droit international coutumier. Et la
Cour s’en justifie. Elle souligne que, désormais, le champ d’application de la protection
diplomatique couvre également les Droits de l'Homme internationalement garantis. La
Commission du Droit international a posé pour limite que l’Art. 1er est formulé de manière à
laisser ouverte la question de savoir si la protection diplomatique protège le Droit de
l’État ou le Droit de l’individu.
ne
D’autres auteurs ont relevé que la protection diplomatique serait désormais une protection
erga omnes, en vertu de laquelle tout État la devrait à tout individu. On tâte de l’utopie,
hi
pour deux raisons. La première, c’est que la CIJ, dans ces deux affaires, quoi qu’en dise la
ac
doctrine, continue de conditionner la protection diplomatique à la nationalité des
individus et que, par ailleurs, dans l’affaire de 2007, la Cour n’a pas considéré l’action en
aM
protection diplomatique comme une action en représentation, rappelant les
jurisprudences classiques sur la protection diplomatique. La seconde, rompre avec la
protection diplomatique engendrerait de nombreuses difficultés.
/L
m
Un arrêt de la CJCE du 20 octobre 2005, sur une affaire PAYS-BAS C/ TEN KET,
posait pour question celle de savoir si l’État était tenu d’exercer au profit d’un de ses citoyens
le droit de recours en annulation ou en carence. Il n’y a pas d’obligation de la part de l’État.
La Cour va plus loin. Si le Droit interne de l’État peut prévoir une telle obligation, il ne peut le
faire qu’à la condition qu’il se réserve une marge d’appréciation dans l’exercice du
recours, à défaut de quoi la CJCE serait submergée de réclamations.
c · Position actuelle
Certains États s’obligent à exercer la protection diplomatique dans l’ordre interne.
Cette pratique reste toutefois très minoritaire. Elle est en outre on ne peut plus circonscrite.
On a 3 types d’États. L’État s’engage dans sa Constitution à protéger ses citoyens.
Albanie, Bulgarie et Chine sont des exemples. En pratique, c’est loin d’être obligatoire.
ne
a · La condition de nationalité à l’égard des personnes physiques
hi
ac
Trois questions se posent. Bon alors déjà, comment définir la nationalité de la
personne physique ?
aM
C’est relativement complexe car la doctrine a tendance à présenter le régime
applicable d'une manière erronée. La jurisprudence systématiquement invoquée est celle de
/L
avait obtenu la naturalisation du Lichtenstein. Il demande cette nationalité car les faits
litigieux remontent à la Deuxième Guerre Mondiale et en tant que ressortissant allemand, on
co
lui appliquerait la législation guatémaltèque sur les Etats ennemis. La saisine des biens
d.
Guatemala a saisi ses biens de manière arbitraire. Ici, le raisonnement de la CIJ va consister à
distinguer deux questions. Premièrement, l’attribution de la nationalité et
.sc
être, n'est pas forcément opposable au plan international. « Compte tenu des liens de
w
posait une condition d'effectivité de la nationalité. En réalité, cette solution de la CIJ est
restée isolée jusqu'à aujourd'hui, et les tribunaux ont, depuis le début du XXIème siècle,
retenu une solution tout à fait différente. Cet arrêt ne fait donc pas jurisprudence, et la
Commission du Droit international a d’ailleurs finalement codifié la jurisprudence arbitrale
en laissant sur le bas côté l’arrêt NOTTENBOHM.
Dans tous les cas de figure, des règles spécifiques bloquent l’invocation de la
nationalité. C’est le cas pour la situation où l’octroi de la nationalité est contraire au Droit
international, par exemple lorsque les législations internes prévoient que l’épouse acquiert
automatiquement la nationalité de son époux. Ce genre de disposition où la nationalité
s’attribue différemment selon le genre est contraire à la Convention de 1971 sur l’égalité des
Droits des Femmes.
ne
La règle est faite pour éviter qu'un individu ne change de nationalité que dans le
hi
but de trouver un Etat qui accepte d'exercer la protection diplomatique. Il n’y a finalement
ac
débat que quant au point de savoir quand doit être précisément le point de départ de la
règle? Son point d'arrivée?
aM
Dies a quo: La jurisprudence retient comme date le moment du dommage (et
non du fait illicite...), ce qui n’est pas forcément facile puisqu’il faut identifier la date de la
/L
survenance. Le dommage ne coïncide pas nécessairement avec le fait illicite. Il peut arriver en
m
décision du tribunal (retenu dans CIRDI, 2003: LOEWEN c/ Etats-Unis: date de décision du
rib
tribunal arbitral).
.sc
encadré cette possibilité en prévoyant trois conditions pour que l'Etat puisse exercer sa
w
protection: le réfugié ou l'apatride doit être résident de l'Etat: mais la résidence doit être
légale et habituelle. Il faut que la résidence soit continue. Enfin et c’est la principale
condition), la protection diplomatique est exclue quand elle est exercée contre l'Etat de
nationalité du réfugié (sinon, avalanche de réclamations...). Cela limite considérablement
cette ouverture de la CDI...
Elle y ajoute pour exception le cas où la personne morale est contrôlée par des
intérêts étrangers, et s’il n’y a pas d’activité importante sur le territoire où la personne
morale a été constituée, Alors, on appliquera la condition du règlement social effectif.
L’avantage de cette solution c’est qu’il n’y ait plus de problème de plurinationalité.
L’inconvénient, c’est qu’elle ne corresponde pas à la pratique des États qui ont chacun leurs
propres définitions de la nationalité.
On fait pareil que pour les personnes physiques. La règle ne s’applique pas lorsque
la personne morale a cessé d’exister du fait du préjudice.
ne
Pour les actionnaires, deux types de problème se posent.
hi
Est-ce que l’actionnaire a des droits propres, du genre des droits indépendants des
droits de la société, droits qui, par conséquent, pourraient être défendus par l’État de
ac
nationalité de l’actionnaire ? La jurisprudence admet que l’actionnaire a des droits propres.
Elle admet par exemple son droit au dividende ou son droit de participer aux assemblées
aM
générales de la société. Lorsque ces droits-là sont violés, l’État de nationalité de
l’actionnaire peut exercer la protection diplomatique. Bref, pas de difficulté particulière.
/L
substitution, l’idée étant que l’actionnaire pourrait se substituer à l’entreprise lorsque celle-ci
w
ne serait pas à même de défendre ses droits. La Commission du Droit international, en 2006,
a codifié à ce titre deux exceptions, dans les Art. 11A et 11B du projet de 2006. La première
exception – l’Art. 11A – est celle où l’entreprise a disparu pour un motif sans rapport avec le
préjudice. L’entreprise subit un préjudice et cesse d’exister juridiquement. Plus
personne ne peut la protéger. Alors, par substitution, l’État de nationalité de l’actionnaire
intervient. L’Art. 11B vise quant à lui l’État de nationalité de l’entreprise et l’État auteur du
préjudice. La Commission du Droit international considère que l’État de nationalité des
actionnaires pourrait exercer la protection diplomatique si, et seulement si, l’État
d’accueil de l’entreprise avait conditionné le fait de mener des activités économiques
sur son territoire à la création d’une société de Droit local.
c · Les navires
Première remarque, un navire, c’est un… engin… soumis en Droit international à la
compétence personnelle d’un État. Le navire dispose donc d’une nationalité matérialisée
par son pavillon. Piiiirate.
ne
D’où la question de savoir qui peut exercer la protection diplomatique lorsque les
personnes sur le navire subissent un dommage ? Il y a conflit de nationalité. Ce peut être
hi
l’État de nationalité de la personne, ce peut être encore l’État du pavillon. Jurisprudence
ac
et doctrine restent divisés. aM
La pratique américaine entend admettre la protection diplomatique de l’État du
pavillon pour les personnes présentes sur le navire. Cette pratique, ancienne, reste isolée,
propre aux Usa. En jurisprudence, un arrêt du tribunal international du Droit de la Mer
/L
de 1999, sur l’affaire SAÏGA, voit la juridiction considérer que tout ce qui se trouve dessus,
m
et toute personne impliquée dans son activité, ou ayant des intérêts liés à cette activité, sont
considérés comme une entité liée à l’État du pavillon. Dans cette affaire, le Tribunal de
co
Droit de la Mer ne semble pas s’être fondé sur le régime de la protection diplomatique, plus
réellement sur une procédure particulière, celle de l’Art. 292 de la Convention sur le Droit
d.
de la Mer, relative à la prompte main levée. Buk ? Lorsqu’un navire est saisi, il existe une
rib
mesure d’urgence sous conditions particulières pour lever cette saisie. En 2006, la
Commission du Droit international a finalement retenu la pratique américaine, mais en
.sc
la limitant. La première, rationae personae, ça ne vaut que pour les navires, et sur les
navires, ça ne vaut que pour les membres d’équipage, pas les passagers. La deuxième,
w
rationae materiae, l’équipage n’est protégé que si le préjudice subi est lié à un
préjudice causé au navire. Mais pour l’instant, on attend pour en savoir la portée.
w
w
Mais. Cela n’exclue pas que, dans certains cas, l’épuisement des voies de
recours internes soit une condition d’existence du fait illicite, lorsque le fait illicite
invoqué est un déni de justice. Dans un tel cas, l’épuisement des voies de recours est une
condition de fond du fait illicite.
ne
admissible du fait du non épuisement des voies de recours internes. Le CIRDI répond en deux
temps. Dans le régime du CIRDI, point de condition procédurale d’épuisement des
hi
voies de recours internes, la requête est donc recevable. Outre ce fait, puisqu’est invoqué
le déni de justice, l’engagement de la responsabilité supposait l’épuisement préalable des
ac
voies de recours internes.
aM
b · La portée de la règle
/L
Le principe
co
d.
Le principe, c’est toujours d’épuiser les voies de recours internes. Bis repetita…
rib
L'obligation est plus subtile qu’il n’y paraît. En effet, il y a un jeu de la preuve tout
à fait particulier. Le demandeur doit prouver qu’il a épuisé les recours. Le défendeur, lui,
.sc
doit prouver qu’il existait des recours. Dans l’affaire DIALLO, les avocats congolais
n’établissent pas qu’il y avait des voies de recours à épuiser au Congo. La Cour répond que
w
le Congo n’a pas prouvé qu’il y avait des voies de recours à épuiser et donc, la demande est
w
recevable.
w
Quand on dit épuisement des voies de recours, c’est tout, administratif, judiciaire,
ordinaire, extraordinaire, de première, de dernière instance. Les recours gracieux n’en font
pas partie.
Les exceptions
Au nombre de 5.
La première, c’est qu’il n’y ait pas de recours véritablement ouvert. Buk. Il est
notoire que lorsque des juges ne soient pas indépendants bah pas besoin de s’échiner. De
ne
même lorsqu’il n’y a aucune chance de gagner un procès.
hi
La deuxième, c’est lorsque la justice connaît un retard abusif du fait du
ac
comportement de l’État défendeur. aM
La troisième, c’est lorsque l’individu est manifestement empêché d’exercer ses
voies de recours. S’amuser à interdire à l’individu l’accès au terri national, c’est du coup
plus compliqué pour agir devant le Juge national. L’indigence peut éventuellement être
/L
soulevée.
m
La cinquième, c’est s’il n’y a pas de lien pertinent entre l’individu et l’État
rib
ne
hi
ac
aM
/L
Puisqu’il s’agit d’une catégorie juridique, cela suppose que le fait générateur de la
responsabilité soit défini par le Droit international. Le Cas échéant, cette catégorie
juridique va évoluer dans sa définition dans le temps.
Ensuite, pour qu’il y ait fait générateur de responsabilité, il faut qu’un fait
survienne, donc que, dans le domaine de la responsabilité, le régime de la preuve soit tout
à fait déterminant.
ne
Paragraphe 1er Les innovations introduites par la Commission du Droit international
hi
dans la définition du fait générateur de la responsabilité
ac
aM
La Commission du Droit international a épuré le fait générateur, en délestant cette
catégorie juridique de deux éléments, le dommage, et la faute.
/L
m
A · L’exclusion du dommage
co
d.
l'obligation de réparer. Cette exclusion du dommage connaît des limites, et pas que pour
une raison. 4, essentiellement.
.sc
B · L’exclusion de la faute
La faute engage la responsabilité. Ce terme de faute pose problème, puisqu’il
semble impliquer deux éléments, d’une part une intention fautive, d’autre part l’idée de
culpabilité. Au début du XXème, la doctrine positiviste, ANZILOTTI en tête, a entendu
écarter la notion de faute, en considérant que l’engagement de la responsabilité de l’État au
plan international est de nature objectif. On n’a pas besoin d’une faute, il suffit de
constater la non-conformité objective à une obligation. En 1919, puis 1945, les rédacteurs
des statuts de CPJI, puis de la CIJ, l’ont consacré. L’Art. 36 du statut vise la violation d’un
engagement international.
ne
devrait pas être nuancée dans certains cas. Ne faut-il donc pas parfois un
élément d’intentionnalité caractéristique d’une responsabilité pénale ? Cette
hi
difficulté se retrouve à deux niveaux dans le projet de 2001.
ac
Dans certaines dispositions, la Commission du Droit international a introduit
aM
un élément d’intentionnalité. Les Art. 16 à 19 du projet. ils visent une
hypothèse particulière de l’engagement de la responsabilité, celle dans
laquelle un État va être responsable à raison d’actes commis par un autre État.
/L
autre État, tout au moins en donner des directives. ➂ Enfin, un État peut
d.
État ne sera responsable du fait illicite qu’à la condition qu’il ait agi en
connaissance des circonstances du fait illicite. Il y a déjà un élément
.sc
intentionnel.
w
Lorsqu’on a affaire à un crime de l’État, doit-on s’aligner sur les droits internes
w
qui prévoient qu’il n’y a pas d’infraction pénale sans un élément matériel et
un élément moral ? La Commission du Droit international a répondu
w
ne
Le deuxième élément, c’est l’élément objectif. Il va falloir démontrer
que le comportement de l’État constitue la violation d’une obligation de cet État.
hi
Troisième élément, il ne faut pas qu’existe une circonstance excluant l’illicéité,
ac
bref une circonstance exonératoire.
aM
Pour ces trois éléments, le Droit applicable est international et lui seul et la Cour le
rappelle dans l’affaire ELSI de 1989. Un acte licite en Droit interne peut être illicite au
/L
lorsqu’elles rédigent une déclaration, un acte interne, doivent toujours avoir en tête
l’utilisation contentieuse potentielle qu’on pourra faire de leur déclaration.
3
Sur le fond, bah on veut savoir si la déclaration d’indépendance est conforme au Droit international. Soit elle est
illicite, mais alors ceux qui ont reconnu sont dans l’embarras, soit elle ne l’est pas et alors la Serbie pourra arguer
qu’elle aura exercé tous les recours pour empêcher ça et que finalement, c’est pas de sa faute.
ne
Quatrième difficulté, les juges internationaux sont nombreux, mais on y
recourt toujours moins qu’aux juges internes. Les juges internationaux n’ont
hi
donc pas forcément eu les occasions de préciser, de manière exhaustive, le
ac
régime de la preuve. A la fin des années 2000, on a vu la CIJ préciser le régime
de la preuve applicable devant elle.
aM
Le Droit international est interétatique. Cela pose pour problème que
/L
En outre, si les États sont des entités souveraines qui, en cette qualité, sont
rib
3 questions se posent.
1 · La charge de la preuve
A qui appartient-il de prouver l’existence d’un fait litigieux ? Si celui qui doit
prouver ne prouve pas, le fait en question sera réputé ne pas exister.
D’où un principe.
La troisième, c’est le fait notoire, bref les faits connus de tous. Dans un tel cas,
pas besoin de le prouver. On retrouve cette règle dans tous les statuts des juridictions
pénales internationales. L’Art. 69 du statut de la CPI est un bon exemple.
ne
hi
Ce sont les documents susceptibles de pouvoir être produits à titre de preuve et
ac
susceptibles de pouvoir justifier en Droit la décision du Juge. On applique le système de la
preuve libre. Cela sous-entend deux choses :
aM
Tout moyen de preuve peut être utilisé.
/L
Le Juge n’est lié par aucune prescription. Le seul critère déterminant et bah
m
Les parties se plaignent très souvent de ne pas y voir très clair. Qu’est-ce qui est le
plus probant, le plus fiable, on sait pas trop. Ainsi, en 2007, dans l’arrêt sur le Génocide, la
.sc
CIJ a fixé sa méthodologie, établissant quelques règles de base. La Cour a notamment donné
5 indications. ➀ Elle traitera avec prudence les éléments de preuve spécialement établis aux
w
fins de l’affaire, bref elle s’en tape. ➁ Elle traitera avec prudence également les documents
provenant d’une source unique, bref… ➂ Elle… préfèrera des informations fournies à
w
l’époque des événements par des personnes ayant eu de ceux-ci une connaissance directe. ➃
w
la Cour portera une attention toute particulière (x) ➄ Elle portera une attention toute
particulière aux éléments de preuve dont l’exactitude n’a pas été contestée par des sources
impartiales ainsi qu’aux éléments de preuve obtenus à la suite d’auditions menées par des
organes impartiaux rompus à l’exercice de l’interrogatoire. (x)
B · Les règles applicables aux documents impliquant la sécurité nationale des États
Les États souhaitent parfois que de tels documents ne soient pas portés sur la place
publique. Evidemment, ce souci légitime constitue en même temps un frein à
l’établissement de la vérité, éventuellement assez défavorable pour le demandeur.
Est-ce que l’État est le seul Juge de ce qui doit être conservé secret pour protéger
ne
sa sécurité ?
hi
Là, deux options.
ac
Oui, et alors il y a risque d’abus. Ou alors… non et donc le Juge international
aM
peut en décider, ce qui pose un petit problème démocratique. Le Juge international n’est pas
un Juge de l’État. Bonjour l’ingérence.
/L
Est-ce que l’État a le droit de ne pas produire ces documents lorsque le Juge
m
notamment son Art. 21, prévoient qu’aucune disposition de ces accords ne doivent être
interprétées comme imposant l'obligation de fournir des renseignements dont la divulgation
w
serait à son avis contraire aux intérêts essentiels de sa sécurité. L’Art. 296 §1 du Traité
instituant la Communauté Européenne rappelle cet Art, à ceci près que la jurisprudence
w
convention de 1982 sur le Droit de la Mer aussi. Ah… Montego Bay. Les deux premières
clauses réservent à l’État un pouvoir d’appréciation discrétionnaire. Dans l’affaire Nicaragua
ou l’affaire des plateformes pétrolières, on a ainsi considéré que le Juge international avait un
pouvoir de contrôle de la qualification de menace ou pas à la sécurité nationale. Le Juge
international est-il pour autant lié à la qualification de l’État ? La jurisprudence récente,
notamment l’affaire DJIBOUTI c/ FRANCE, a vu le CIRDI considéré que le Juge international
exerce au moins un contrôle de la bonne foi.
S’il n’y a pas de disposition conventionnelle, comme cela s’est posé dans l’affaire
du Détroit de Corfou, on demande au Royaume-Uni de communiquer les documents XCU
contenant les ordres militaires donnés à la Marine britannique mise en cause dans cette
affaire. Le Royaume-Uni oppose le secret naval. La Cour en conclue qu’elle ne contrôle pas
l’affirmation du Royaume-Uni, et qu’il ne lui est donc par conséquent pas possible de
connaître la portée réelle de ces ordres, si bien qu’elle ne peut pas en déduire que l’Albanie,
État demandeur, aurait raison dans la présentation de ces documents puisqu’on ne peut pas
les contrôler.
ne
Le problème s’est reposé en 2007 dans l’affaire du Génocide. De façon plus
hi
complexe. La BiH avait demandé la communication par la Serbie des documents du Conseil
ac
suprême de la Défense serbe. D’après la Bosnie, cela montrait clairement l’intention
génocidaire de l’État serbe. La Serbie a déposé ces documents mais en prenant soin au
aM
préalable de noircir les passages classés… secret militaire. Super. Sans ces documents, et
bah la BiH ne peut pas prouver l’intention génocidaire. La BiH a donc formellement à la Cour
qu’elle demande à la Serbie de se calmer sur le marqueur noir, de déposer donc les
/L
documents non noircis. Mais au fait, comment la BiH savait ce que contenait ces
m
documents ? Ces documents, dans leur intégralité, avaient été déposés auprès du TPI-Y.
Ce tribunal, créé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, a le pouvoir d’enjoindre
co
les États à produire ces documents, à peine de sanctions. C’est en tout cas le pouvoir
d.
qu’il s’est reconnu dans l’affaire BLASKIC du 29 octobre 1997. La Serbie avait déposé ces
documents en y demandant d’appliquer le régime des documents confidentiels du
rib
Tribunal. Hin hin. Devant le TPI-Y, violer cette confidentialité, on encourt à son tour des
sanctions pénales. C’est pourquoi la BiH mendiait. La CIJ n’a pas fait droit à la demande
.sc
de la BiH. Elle s’en justifie en deux points. Premier point, la Cour soulève que la BiH a déjà
à sa disposition tout un tas de documents, une quinzaine de CD, alors finalement, un de
w
plus ou de moins… quantité… qualité tout ça. La Cour relève en outre qu’elle est libre de
w
qui est caché au marqueur noir ?… La Serbie avait avancé qu’elle entendait être de bonne
volonté mais qu’elle n’avait pas le droit de la faire parce que le TPI-Y les a classés
confidentiels. Bien joué.
Tout cela prouve notamment que la preuve juridique obéit à des règles propres,
des procédures particulières. Cela prouve également que le Juge international est conscient
des limites de son pouvoir. Dans l’affaire du Génocide, il aurait pu enjoindre la Serbie de
produire ces documents, à quoi cela aurait-il pu servir si elle ne pouvait pas la contraindre à
les produire ?
Ensuite, comment attribuer ? D’un côté, on a les actes attribuables à l’État ou les
ne
autorités de l’État, et de l’autre, on a des actes attribuables à des individus, à des
personnes privées, bref pas imputables à l’État. En pratique, nombreuses sont les
hi
situations intermédiaires. Une autorité de l’État, c’est quoi ? Et un particulier, c’est quoi par
opposition aux autorités étatiques ? Les entreprises privées de sécurité, allez au hasard, en
ac
Irak, sont-ils des individus ou des démembrements de l’autorité de l’État. Et les fonds
souverains ? Bref Le paramétrage du régime de l’attribution suppose de prendre position sur
aM
le périmètre du pouvoir étatique. Ça commence où, et ça s’arrête où ? C’est le Droit
international qui va délimiter ce qu’est l’État.
/L
m
Un premier considère que l’État est une donnée factuelle pour le Droit international, qui ne
pourrait qu’en enregistrer l’existence. Un second envisage l’État comme phénomène
w
Ce débat a des applications pratiques. Dire que l’État n’est qu’un fait où le Droit
international n’a aucune prise, c’est supposer que seul le Droit interne peut définir quels
sont les actes de l’État. Cette première conception est source d’abus. En 2006, un
investisseur étranger, BRIDAS, obtient d’un Juge arbitral la condamnation du Turkménistan à
une lourde indemnisation. Le Turkménistan adopte en 2006 une Loi qui contient un article
unique. L’État du Turkménistan vise seulement le Conseil des Ministres. Cela a permis au
Turkménistan de plaider devant le Juge américain également saisi par BRIDAS qu’on ne
pouvait pas saisir les avoirs de sa Banque centrale qui se situaient aux Usa, car la Banque
centrale n’est pas une émanation de l’État du Turkménistan. Le Juge américain ne s’est pas
laissé mettre sans rien faire, et a rejeté l’argument.
En droit communautaire, dans le domaine des aides d’État, pour contourner les
interdictions, certains États ont créé des organismes indépendants, dotés de leurs propres
personnalités internes, subventionnés par l’État.
L’État peut viser des objectifs différents en Droit interne et en Droit international.
Dans le contentieux de la CESDH, la CEDH considère de manière constante qu’une
collectivité locale ne peut se prévaloir de la CESDH contre un État membre, alors même
qu’en Droit interne, ces entités sont autonomes. Du point de vue du Droit International, une
collectivité locale reste un démembrement de l’État. Le régime de l’attribution pourra en
outre varier avec le temps. On pourra l’étendre ou le restreindre en fonction des besoins de
la Communauté internationale. Le régime d’attribution pourra également évoluer en
fonction des domaines dans lesquels on entend engager la responsabilité, voire dans
certaines circonstances en fonction des enjeux du litige. On va ainsi voir certains juges
internationaux paramétrer l’attribution en fonction de certains besoins.
ne
l’OTAN avait l'obligation de fournir des informations au TPI-Y pour des événements déroulés
en BiH. Petit détail, l’OTAN n’est pas membre de la Charte des Nations Unies. Elle n’est donc
hi
pas liée par les décisions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Alors le statut du Tribunal
adopté par une résolution du Conseil… Dans cette affaire, l’OTAN n’avait pas pour
ac
obligation de coopérer avec le Tribunal. Le TPI-Y a toutefois considéré que l’OTAN ne
aM
disposait pas d’une personnalité autonome de ses États membres, qui doivent coopérer
avec le TPI-Y.
/L
membres avancent qu’ils ont agi sur mandat des Nations Unies. La CEDH dit tatata, elle
co
hypertrophie la personnalité de l’ONU pour attribuer en bloc tous les actes visés à l’ONU,
histoire de se déclarer incompétente.
d.
février 2007 dans l’affaire du Génocide. La jurisprudence en matière d’IDE. Une autre affaire
UPS C/ CANADA, dans le cadre d’une sentence ALENA du 24 mai 2007, voit le Juge arbitral
w
considérer que, sous ce cadre, les actes des entreprises d’État ne sont pas attribuables à
w
l’État, dans la mesure où l’ALENA impose des obligations aux États à l’égard de ses
w
entreprises.
La première, c’est celle de l’acte d’un particulier qui n’entretient aucun lien
avec l’État.
Par exemple, une entreprise, privée, qui met sur le marché un produit se révélant
toxique, cause des dommages à des ressortissants étrangers. Clairement, l’État n’est pas ici
Ici, l'hypothèse est couverte par l’Art. 4 du projet de la CDI de 2001. Alors c’est
quoi, et bien ce sont les organes officiellement rattachés à son appareil étatique.
L’Art. 4 précise qu’un organe comprend toute personne ou entité qui a ce statut d’après le
Droit interne de l’État. Ce qui est déterminant, c’est le statut en Droit interne. La Commission
du Droit international a eu en outre la prudence d’user le terme « comprend ». Cela sous-
entend qu’on puisse avoir d’autres organes de l’État que ceux qui ont ce statut d’après le
Droit interne de l’État. En outre, les organes visés sont ceux de jure, par opposition à ceux de
facto, bref ceux qui ont avec l’État un rapport statutaire. Enfin, lorsque la Commission du
Droit international invoque que cela vaut quelles que soient les fonctions de l’État. Un arrêt
du 30 septembre 2003 KÖBLER C224 /01 expose qu’une juridiction est un organe de
l’État dont les actes engagent sa responsabilité. Tout organe de l’État, c’est peu importe
du statut en Droit interne. Fédéral, collectif tout ça, bref tout organe public. Joue ainsi le
ne
principe d’unité de l’État. Enfin, cette règle d’attribution couvre tout acte de ses organes. Et
pas seulement les actes de puissance publique.
hi
ac
La troisième hypothèse est le cas visé à l’Art. 11 du projet de la Commission
du Droit international. Est attribuable à l’État tout comportement que l’État reconnaît
aM
et adopte comme étant sien.
L’affaire des otages US à Téhéran donnant lieu à l’arrêt de la CIJ de 1981 voit
/L
une manifestation américaine est menée par des étudiants iraniens. A cette occasion, les
m
de la détention, la Cour constate que, premièrement, l’invasion et la prise d’otage sont des
faits issus de personnes privées. La Cour relève qu’il ne peut donc y avoir d’attribution à
.sc
l’État iranien. Cela étant, le fait que les forces de police iraniennes, organes de l’État iranien,
soient restées totalement passives face à ces actes, est suspect. Cette omission est attribuable
w
à l’État iranien. C’est fondamental, car ce ne sont pas les mêmes obligations qui sont en jeu.
L’action des étudiants porte atteinte aux droits fondamentaux de la personne humaine. C’est
w
iranien, si elle vole le Droit international, ne vole pas les Droits de l'Homme, ni l’inviolabilité
des espaces diplomatiques, mais colle une petite tarte à l'obligation de l’État hôte de la
mission diplomatique de la protéger. La Cour en conclue que l’Iran est responsable sur le
second fait.
La prise d’otage se poursuit. La Cour constate qu’une fois les premiers jours passés,
des officiels iraniens vont soutenir l’action des étudiants. On les félicite. On leur assure du
soutien. La Cour en déduit que les étudiants iraniens se sont transformés juridiquement en
organe de l’État iranien. On touche non plus l’omission mais l’action.
Ah bon. Pour le premier, visé par l’Art. 4 précité, l’attribution se fait rationae
personae. Elle se fait en considération du statut de l’organe. En conséquence de quoi, tout
acte de l’organe est attribuable à l’État. Pour l’organe de facto, l’attribution se fait rationae
materiae, c'est-à-dire en fonction des circonstances dans lesquelles l’acte litigieux a été
commis. Il faudra ici que l’acte ait été commis dans un cadre de puissance publique.
ne
une innovation introduite par la CIJ dans l’affaire du génocide de février 2007.
hi
1 · L'hypothèse de la dépendance
ac
Il y a des situations dans lesquelles une entité, qui n’est pas organe de jure de
aM
l’État, peut être assimilée à un organe de jure.
L’avantage qu’y voit la Cour, c’est qu’en parvenant à prouver cette assimilation, la
/L
conséquence est que tout acte de cet organe sera attribuable à l’État.
m
Ici, deux solutions s’ouvraient pour la Cour. La solution classique était de dire qu’il
co
s’agissait d’organes de facto. Ce faisant, il aurait fallu que la Cour prouve que chacun des
actes commis par ces groupes paramilitaires aient été commis sur instigation de l’État. (De
d.
facto = rationae materiae ; de jure = rationae personae). La Cour a préféré inventé la notion
rib
d’organe assimilé à un organe de jure, si bien que tout acte éventuellement commis par ces
groupes l’est nécessairement au nom de l’État. La Cour appose toutefois un seuil de
.sc
dépendance assez élevé. Il faut « que cet organe se trouve sous la totale dépendance de
l’État ». La Cour souligne ici qu’il s’agit d’un degré particulièrement élevé de contrôle qui
w
Il faut que la personne qui a commis l’acte soit habilitée par le Droit interne de
l’État à exercer des prérogatives de puissance publique. Il faut en outre que l’acte litigieux ait
été en l’espèce commis dans l’exercice de ses prérogatives. Il est en effet fréquent en
pratique que des entités de Droit privé exercent une double fonction. L’une, purement
commerciale, l’autre, de puissance publique. Avant 1997, la SNCF avait ces deux fonctions.
Pour qu’il y ait attribution, il faut que l’acte litigieux soit rattaché à une prérogative de
puissance publique.
Dans l’affaire du génocide, la CIJ s’est essayée en février 2007 à une véritable
reconstruction de la règle de l’Art. 8. La Cour a ainsi considéré que dans
l'hypothèse de cet article, les auteurs de l’acte illicite ne deviennent pas des
organes de facto de l’État. Dans cette hypothèse, l’État est responsable, à
raison du comportement de ceux de ses propres organes qui ont donné les
instructions, ou qui ont exercé le contrôle, ayant entraîné la commission
d’actes contraires au Droit international. Finalement, l’Art. 8 et beh c’est
ne
l’Art. 4. L’État est responsable car ses organes de jure ont poussé à la
commission d’un fait illicite. Cela pose problème parce ce que cela revient à
hi
modifier la teneur de la responsabilité. L’État n’est plus responsable de l’acte
ac
commis, ne serait responsable que de l’ordre d’avoir commis cet acte. Dans
l’affaire du génocide, ordonner la commission d’un génocide et exécuter soi-
aM
même des actes de génocides ne conduit pas au même point. En outre, au
stade de la réparation, il y a un principe en matière de lien de causalité
suppose que le fait libre d’un tiers ou de la victime rompt la chaîne de
/L
causalité.
m
relève qu’elle n’a pas besoin en l’espèce de donner des coups de sac à main à
sa jurisprudence NICARAGUA. En 2007, dans l’affaire du génocide, la Cour va
se lâcher sur le TPI-Y. Elle censure la jurisprudence TADIC et réaffirme le critère
du contrôle effectif. Une sentence du 27 août 2009 rendue par le CIRDI dans
une affaire BAYINDIR C/ PAKISTAN voit le Tribunal considérer que, dans le
domaine économique, on peut se satisfaire d’un contrôle moins élevé que le
contrôle effectif.
ne
Paragraphe 1er Les conditions requises
hi
A · Un comportement non conforme à une obligation
ac
aM
L’Art. 12 révèle que le fait de l’État ne soit pas conforme à ce qui est requis de lui,
quelle que soit l’origine ou la nature de l'obligation. Ainsi, le régime de la responsabilité est
un régime unitaire. Ce, que ce soit une obligation coutumière ou conventionnelle, qu’elle
/L
➀ Il faut ainsi déterminer s’il existe une obligation internationale. Ce n’est pas
forcément facile à déterminer. Pour les obligations coutumières, il faut d’abord déterminer
rib
l’existence de la coutume. Pour les obligations verbales, si on admet des accords oraux, reste
à savoir comment les prouver. Par ailleurs, il y a des dispositions conventionnelles qui ne
.sc
d’aboutir à un résultat précis, par les moyens de son choix. C’est ce qu’a décidé la CIJ dans
l’affaire AVENA du 19 janvier 2009.
➂ Il faut établir la réalité des faits. Bref, qu’est-ce qu’il s’est passé sur un plan
factuel.
L’Art. 18 de la Convention de Vienne sur le Droit des traités oblige les États
signataires d’un Traité à ne pas porter atteinte à l’objet et au but du traité, entre le
moment de sa signature et le moment de la ratification.
ne
2 · l’Identification du moment où le fait est commis
hi
ac
Ici, double difficulté. Première difficulté, purement factuelle, la violation d’une
obligation peut être quelque chose de tendu à circonscrire. Par exemple, invoquer qu’une
aM
subvention est contraire au Droit international implique de savoir quelle est cette
subvention. Deuxième difficulté, c’est la distinction entre plusieurs types de fait, dont le
rapport au temps n’est pas le même.
/L
m
Trois types de faits illicites pour la Commission du Droit international. Les faits
instantanés, les faits continus et les faits composites. Cette distinction est déterminante au
co
responsabilité que pour la période durant laquelle l'obligation était en vigueur à l’égard du
fait continu.
w
w
Dans l’affaire PEY CASADO, donnant lieu à une sentence arbitrale rendue par le
CIRDI le 8 mai 2008, un investisseur étranger est exproprié en 1975 par l’État chilien.
L’investisseur invoque un traité entré en vigueur en 1994. Le requérant argue que
l’expropriation de 1975 a été opérée par décret. Ce décret était en Droit chilien nul et non
avenu. Or, ce décret n’a malgré tout pas été abrogé. Par conséquent, le fait illicite est
continu. Le Tribunal rejette cet argument, en considérant que l’acte illicite en l’espèce n’est
ne
Finalement, la gradation dans la violation a une vertu davantage déclaratoire
qu’une vertu opérationnelle.
hi
ac
aM
Section 3 L’absence de circonstances excluant l’illicéité
/L
m
co
Deuxième étape, c’est de savoir si le comportement est illicite. Troisième étape, dans un tel
w
ne
recours à la force, ce n’est pas une circonstance excluant l’illicéité, mais une exception à
l’interdiction du recours à la force. L’Art. 51 CNU rappelle l’existence du Droit naturel de
hi
légitime défense. En revanche, à l’égard de toutes les autres obligations internationales, c’est
ac
une circonstance excluant l’illicéité. S’il y a agression armée, un droit permet de recourir à la
légitime défense. Si, dans l’usage de ce droit, on zigouille des personnes, portant atteinte au
aM
Droit à la vie, alors, la légitime défense sert de cause exonératoire par rapport aux autres
obligations internationales.
/L
➌ Les contre-mesures sont elles des ripostes pacifiques à des violations du Droit
m
international.
co
la vie de personnes humaines est en jeu, on n’oblige pas à respecter l'obligation. ➏ Enfin,
l’état de nécessité, qui, comme la détresse permet un choix, mais un choix appliqué à
.sc
A · Les contre-mesures
w
Deux grands types de difficulté existent de nos jours. La première, elle est
politique. La Commission du Droit international, dans les années 1990, s’est demandée s’il
était bien vu législativement de codifier le mécanisme des représailles dès lors que celles-ci
introduisent une inégalité entre États, puisque finalement, c’est une arme de puissant. La
seconde difficulté, c’est le fait que le Droit de prendre des contre-mesures peut envenimer
les différends entre États en autorisant chacun à se faire justice lui-même. Il y a donc
risque d’abus.
Une deuxième série de difficultés, plus récente, est apparue. Elle repose sur
l’émergence d’autres sujets du Droit international que les États. Deux affaires le
démontrent.
ne
qu’il ne s’agissait finalement que d’une contre-mesure. La relation est ici triangulaire.
D’un côté, il y a l’État américain responsable du viol des règles de l’ALENA. D’un autre côté, il
hi
y a le Mexique. Enfin, et ben il y a l’investisseur américain qui se prétend tiers par rapport
aux Usa, invoquant qu’il n’est pas à la base de la violation des règles commerciales.
ac
aM
La première solution à envisager, c’était d’assimiler État et ressortissant. Car dans le
cas contraire, on ne pourrait finalement pas prendre de contre-mesure. Le Mexique pourrait
alors exonérer sa responsabilité. La deuxième solution, c’est donc de dissocier juridiquement
/L
ressortissant et État.
m
conservateur, le Tribunal considère que l’investisseur n’a pas de Droit propre. Par
conséquent, lorsqu’il invoque les règles protectrices du Droit des investissements, il ne fait
d.
qu’invoquer les droits qui sont ceux de son État de nationalité. Alors le petit problème, c’est
que dans le cas où l’investisseur obtiendrait réparation, ce ne serait pas l’État mais
rib
L’autre sentence sur laquelle il faut tergiverser, c’est celle du 15 janvier 2008 CPI
w
considère ici que l’investisseur dispose de droits propres sur un plan international, que, par
conséquent, le Mexique ne peut invoquer les contre-mesures contre l’investisseur. Le
w
problème ici, c’est le lien de nationalité entre l’investisseur américain et les Usa. L’investisseur
ne peut pas être réellement un tiers vis-à-vis des Usa.
B · L’État de nécessité
1 · La consécration de l’état de nécessité comme circonstance excluant l’illicéité
Merci Roberto. C’est lui qui l’a fait valider, dans son 6ème rapport, rendu en 1978.
Jusqu’à cette date, l’état de nécessité avait mauvaise presse. Au XIXème, comme au XXème, les
États avaient fréquemment invoqué la nécessité ou l’état de nécessité pour commettre les
pires violations du Droit international. Les États sortant de leur chapeau l’intérêt vital de la
nation pour se faire plaisir. En 1914, l’Allemagne justifie ainsi l’occupation de la Belgique et
du Luxembourg par un tel argument. Ça lui était nécessaire. Du coup, en 1930, sous la SDN,
on n’a pas inclus l’état de nécessité comme une circonstance exonératoire. En 1969, dans la
Convention de Vienne sur le Droit des traités, l’état de nécessité n’est pas non plus incorporé
➊ Le premier, c’est que dans la pratique des États, on a souvent invoqué l’état de
nécessité, ce qu’il faut donc réglementer. ➋ Le deuxième argument, c’est qu’il faille
introduire une certaine souplesse dans la définition des conditions d’engagement de la
responsabilité. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’États, dépositaires et protecteurs de l’Intérêt
général, si bien que l’état de nécessité peut s’avérer dans certains cas légitime pour
empêcher l’engagement de la responsabilité. ➌ Enfin, force majeure et détresse ne
recouvrent pas un nombre suffisant de situations, car la force majeure ne concerne que
les événements irrésistibles, quand la détresse, elle, ne concerne que les hypothèses où des
vies humaines sont en jeu. Pour Roro, il existe d’autres situations dramatiques qui
n’engagent pas pour autant des vies humaines.
ne
l’encadrer strictement. Au vu de l’Art. 27, on retrouve ainsi 7 limites. ➀ L’État doit être dans
hi
la situation de devoir protéger un intérêt dit essentiel. ➁ On protège cet intérêt essentiel
contre un péril grave… et imminent. ➂ La violation du Droit international doit être le
ac
seul moyen permettant de protéger cet intérêt essentiel. On en dégage le critère
aM
d’exclusivité du moyen et le critère de la nécessité. Le tout enrobé de proportionnalité.
➃ L’État n’est pas seul Juge du caractère essentiel de l’intérêt à protéger, ou de la nécessité
de le protéger. On sous-entend un contrôle juridictionnel. ➄ Il ne faut pas que l’action
/L
interdise l’invocation de l’état de nécessité suppose que cela joue de manière expresse ou
implicite.
.sc
Un exemple d’obligation primaire, c’est le Droit des conflits armés qui interdit dans
w
certains cas d’invoquer la nécessité militaire pour justifier certains comportements. Un autre
w
exemple, c’est l’Art. 15 CESDH. Celui-ci prévoit que les États puissent déroger à la
w
Convention lorsqu’il y a un… danger public menaçant la vie de la Nation. A priori, les
notions de l’Art. 15 et l’état de nécessité sont différentes. Enfin, on peut considérer qu’insérer
une telle clause particulière a permis aux rédacteurs de refuser tout autre motif
d’exonération.
Tout cela n’a pas laissé la doctrine de marbre. Pour la doctrine, l’Art. 25 revêt un
caractère subjectif. C’est quoi un intérêt essentiel ? Et un… péril grave et imminent ? Là-
dessous, il y a potentiellement des risques d’interprétation, donc d’abus. Ensuite, comment
les juges internationaux vont être à même de comparer les intérêts opposés sans entrer dans
un débat sur les valeurs ? Un État pourrait invoquer qu’il n’entend pas respecter telle
obligation internationale en matière de libre échange car cela aurait des conséquences sur
l’environnement. Comment donc hiérarchiser tout ça, si bien qu’on retombe dans le
subjectif. Ensuite, comment mesurer la contribution fautive de l’État ? L’Argentine, dans les
années 2000, a fait face à une grave crise monétaire l’obligeant à dévaluer lourdement sa
monnaie, portant préjudice à une brochette d’investisseurs étrangers. Dans quelle mesure
l’État argentin est responsable de cette crise monétaire ? Enfin, en l’absence de Juge
automatiquement compétent en Droit international, comment s’assurer que les États
n’abusent pas de la notion d’état de nécessité.
ne
du Droit international est resté dubitative pendant longtemps sur le point de savoir si les
circonstances excluaient l’illicéité ou la responsabilité. Dans le cadre de la force majeure où il
hi
y a contrainte physique, il n’y a pas d’illicéité. Dans le cadre de l’état de nécessité, ce n’est
ac
pas pareil, il n’y a pas la même contrainte, il y a un choix délibéré de ne pas respecter le
Droit international. Alors on doit considérer qu’il n’y a pas eu respect de l'obligation. En
aM
1997, la CIJ, dans l’affaire GABSHIKOVO NAGYMAROS, la Cour considère que dans un
cas d’état de nécessité, cela ne veut pas pour autant refléter que le comportement de
l’État soit conforme à son obligation.
/L
m
Une première conséquence, c’est au sujet de l’indemnisation (xx). Une autre, c’est
sur le contentieux. La nature de l’état de nécessité conditionne l’ordre d’examen et
co
l’articulation des moyens de défense du défendeur. Dans l’affaire CMS CONTRE ARGENTINE,
d.
Le CIRDI rend une sentence le 12 mai 2005. Ici, l’Argentine soulève deux moyens de défense.
Premièrement, l’Art. 11 du Traité bilatéral d’investissement américano-argentin prévoyant
rib
que les États parties ne sont pas liées par les obligations du Traité en cas d’atteinte aux
intérêts essentiels de leur sécurité. Deuxièmement, l’état de nécessité du Droit coutumier.
.sc
Pour le Tribunal arbitral, après examen successif de ces deux arguments, cette sentence fait
l’objet d’un recours en annulation devant un Comité du CIRDI, qui rend sa décision le 25
w
septembre 2007, où il constate que le Tribunal a commis une erreur de Droit, à deux titres.
w
Le Tribunal n’aurait pas dû s’amuser à assimiler les deux moyens de défense, dans la mesure
où il s’agit de deux mécanismes de nature différente. L’Art. 11 est une règle primaire qui
w
Premier « regret », c’est de savoir s’il était tellement utile de codifier l’état de
nécessité dès lors que les conditions pour son application sont un peu draconiennes. Autre
regret, vu la jurisprudence, c’est que les juridictions internationales, à propos de situations
identiques, genre la crise en argentine, retiennent des solutions… différentes. Le spectre de la
subjectivité persiste. Enfin, dernier regret, c’est celui d’une jurisprudence qui n’a pas
fondamentalement apporté de l’eau au moulin, retenant une interprétation plutôt large de
la notion d’intérêt essentiel.
ne
traités dans les années 1970 entre Hongrie et Tchécoslovaquie, prévoyant la construction de
barrages, d’écluses, sur le Danube, sur la partie frontalière entre eux deux. L’investissement
hi
serait conjoint. Dans les années 1980, la Hongrie suspend ces traités, sur le motif qu’entre
ac
temps, le Droit de l’environnement a évolué, si bien que la construction de ce barrage aurait
été contraire au Droit de l’environnement.
aM
La Cour rappelle que l’état de nécessité ne constitue pas une cause de
suspension des traités. On ne saurait l’invoquer que dans le cadre du Droit de la
/L
l’état de nécessité revient pour l’État à reconnaître qu’il n’a pas respecté une obligation.
co
La Cour relève également que l’état de nécessité ne peut être admis qu’à titre
exceptionnel. A ce titre, les conditions posées dans le projet de la Commission du Droit
d.
international – l’Art. 33 à l’époque – permettent de limiter les abus car les conditions sont
rib
strictement définies, qu’elles doivent cumulativement être réunies, et que l’État concerné
n’est pas seul Juge de la réunion de ces conditions.
.sc
La Cour considère aussi que l’Art. 33 du projet de 1996 reflète le Droit coutumier
w
international.
w
constituer un intérêt essentiel. On peut donc invoquer l’état de nécessité pour protéger
l’environnement au niveau international.
ne
c · Les apports des affaires argentines devant le CIRDI
hi
ac
« Les », car suite à la crise monétaire de l’Argentine, un tas d’une quarantaine de
recours est présenté devant le CIRDI, avec pour particularité qu’à chaque fois soit constitué
aM
un tribunal arbitral, avec donc potentiellement des arbitres différents dans chaque affaire,
alors que dans toutes ces affaires, c’est toujours le même problème qui se pose.
/L
Pour l’instant, 7 sentences ont été rendues sans qu’il y ait uniformité des solutions.
Dans celle du 12 mai 2005 CMS CONTRE ARGENTINE, le Tribunal arbitral retient qu’il n’y a
d.
pas d’état de nécessité excluant l’illicéité du comportement argentin. Enfin, s’il n’y pas la
responsabilité au titre de l’état de nécessité, le Tribunal accepte tout de même de faire jouer
rib
argentine est d’une gravité telle que cela justifie qu’il faille retenir l’argument de nécessité.
C’est la première fois qu’un Juge international retient l’état de nécessité. Dans l’affaire
w
ENRON donnant lieu à la sentence du 22 mai 2007, le Tribunal suit la jurisprudence CMS, en
w
ne
récemment, il n’y avait pas de pratique ou jurisprudence sur la responsabilité solidaire ou la
responsabilité conjointe. En 2007, l’affaire EUROTUNNEL C/ FRANCE ET ROYAUME-UNI
hi
voit l’argument de la responsabilité conjointe et solidaire être invoqué d’une manière
paradoxale, qui s’explique par la stratégie contentieuse des plaignants. EUROTUNNEL
ac
attaquait conjointement France et Royaume-Uni en raison des dommages subis par
EUROTUNNEL du fait de la créancier du centre de Sangatte, établi à seulement 1 km du site
aM
du Tunnel sous la Manche, afin d’accueillir les immigrés clandestins espérant passer outre
Manche. EUROTUNNEL est un contrat quadripartite conclu entre les concessionnaires,
/L
d’EUROTUNNEL, supposant qu’en cas de faute identifié, la faute est solidaire, Royaume-Uni
et France passent à la caisse. Dans sa sentence du 30 janvier 2007, le Tribunal commence par
d.
relever qu’il n’existe pas en Droit international général une telle responsabilité, mais le Droit
coutumier ne l’exclue pas non plus.
rib
pas nécessaire en l’espèce dans la mesure d’une part où il n’existe aucun risque
w
d’insolvabilité des défendeurs. Un État, a priori, ça paye toujours. D’autre part, le contrat
de concession offre une compétence automatique au Tribunal arbitral. ➂ Le fait que le
w
Contrat de concession soit conclu d’une part par les deux concessionnaires et d’autre part
les États concédants, ne sous-entend pas une relation… bilatérale entre les concessionnaires
et les concédants. Alors oui, dans la jurisprudence communautaire, on considère que
l’accord de Cotonou le suppose. Mais pour le Tribunal, d’autres accords internationaux sont
formulés de la même manière sans que soit prévu pour autant un mécanisme de
responsabilité solidaire. Le Traité de 1960 de garantie lors de la création de Chypre est un
exemple. ➃ Il y a des cas de figure où la responsabilité est conjointe. Deux principaux. Le
premier, c’est lorsque le respect d’une obligation suppose une coopération étroite des
deux États, et le deuxième, c’est lorsque les deux États ne peuvent agir que par l’entre
mise du CIG – Comité intergouvernemental – qui a été institué par le contrat de
concession quadripartite. ➄ conclusion, il faut pour le Tribunal raisonner au cas par cas.
SUPER. Il va falloir prendre les obligations les unes après les autres, enchaîner les rails
d’aspirine, histoire de savoir quel type de responsabilité s’applique. Bon et de toute manière
la France a fini par payer. Merci à toi contribuable.
ne
hi
ac
aM
/L
à la responsabilité internationale
d.
rib
.sc
w
w
w
ne
hi
Paragraphe 1er L'obligation de réparer
ac
aM
C’est la substitution à l'obligation primaire qui n’a pas été respectée. L’autre
fondement, c’est l’existence d’un dommage, l’existence d’un désavantage pour la victime
qu’il convient de compenser. Autrement dit, la réparation vise à rééquilibrer la réparation
/L
L’objectif de la réparation, la CPJI l’a illustré par l’idée que la réparation doive
co
« autant que possible effacer toutes les conséquences de l’acte illicite et rétablir l’état
qui aurait vraisemblablement existé si ledit acte {illicite} n’avait pas été commis ». On
d.
peut en déduire que sont exclus les dommages et intérêts punitifs. La réparation ne doit faire
rib
Il peut exister ici des régimes spéciaux de réparation. Un premier exemple, c’est
que, de plus en plus souvent aujourd'hui, les traités bilatéraux d’investissement
comportent des règles plus ou moins précises sur la manière de réparer les dommages
causés par un fait illicite. Un autre exemple, c’est que, de plus en plus dans le domaine des
Droits de l'Homme, les juridictions aient tendance à développer une conception particulière
de la réparation qui au-delà de l’indemnisation, couvre également l’octroi d’un Droit de
recours, ainsi que l’imposition de mesures autres que pécuniaires. La Cour interaméricaine
des Droits de l'Homme considère ainsi qu’en cas de grave violation d’un Droit de l’Homme,
on peut imposer à l’État responsable d’adopter des mesures éducatives, d’ériger des
monuments à la mémoire des victimes, bref tout un tas de mesures inventées pour
compenser l’indemnisation. En 2005 ont été érigés les principes directeurs dans une
résolution 2005/35 de l’AGNU, qui s’attache à faire la liste des mesures faisant le contenu des
violations des Droits fondamentaux de la personne humaine.
ne
équivalent. Elle est subsidiaire à la restitution. Elle couvre tout dommage susceptible
d’évaluation financière, y compris le manque à gagner. On entend couvrir du
hi
damnum emergens, le dommage avéré, et le lucrum cessans, Le profit attendu.
ac
La troisième forme, c’est la satisfaction. Elle intervient ici soit parce que la
aM
restitution ou l’indemnisation ne sont pas suffisantes, soit parce qu’elles ne sont pas
opportunes. Cela passe par la reconnaissance de la violation, l’expression de regrets, des
excuses formelles, ou encore, et ce n’est pas exhaustif, le constat par un tribunal de
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prendre une forme humiliante. La satisfaction est bien une mesure de réparation.
co
C’est sans doute une mesure qui ne répare pas forcément les mêmes dommages que la
restitution ou l’indemnisation.
d.
rib
territoire. Dans sa demande, la BiH avait demandé à la Cour qu’elle ponde une
indemnisation. Et bah dans son arrêt de février 2007, la Cour l’a écarté, au motif qu’il n’était
w
pas possible d’établir un lien de causalité entre les dommages subis par les victimes
bosniaques et le manquement attribué à la Serbie.
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La Serbie ne se fait pas fesser pour génocide mais pour violation de l'obligation de
prévenir le génocide. Une réparation par satisfaction, en revanche, ici c’est possible.
ne
1 · Le lien de causalité
hi
Ne sont réparables que les dommages qui sont reliés par une chaine causale, une
ac
chaine de cause à conséquence au fait illicite.
aM
➀ Première difficulté, la chaine causale peut contenir plusieurs maillons, et on
parlera alors de causalité transitive.
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chaine de causalité. Premier type d’événement, c’est le fait du tiers, et alors, dans la chaine
co
causale intervient une décision librement prise par un tiers. Autre événement, c’est la
cause parallèle, et alors, un même dommage peut résulter concomitamment de deux
d.
avion pour bombarder une cible. L’avion survole la zone à bombarder et survient un orage.
L’orage brouille en partie les instruments de bord de l’avion. La bombe tombe au mauvais
endroit, déchire quelques civils. On procède alors à une ventilation de la réparation, on
.sc
Alors, les juridictions internationales vont mesurer les parts respectives de responsabilité du
w
responsable et de la victime.
La Commission critique tous ces critères pour en dégager finalement que, compte
ne
tenu de l’ambiguïté qui entoure la mise en œuvre de chacun d’entre eux, il faut préférer une
approche qui mixe plusieurs de ces critères. La Commission va mettre ainsi en avant le
hi
critère de la proximité. La commission précise que pour mettre en œuvre ce critère, il faut
déterminer si le dommage pouvait… raisonnablement… être anticipé, prévu par l’auteur du
ac
fait illicite. La Commission précise que l’événement de prévisibilité apporte une certaine
aM
discipline dans la détermination de la proximité. La Cour insiste sur le fait que ces différents
critères interviennent dans un domaine ou, en réalité, un jugement est nécessaire, et pour
lequel chaque juridiction internationale possède une certaine mesure de discrétion.
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2 · L’évaluation du quantum
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domaine de la réparation par équivalent. Cela suppose de mesurer par l’argent des
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nature, et d’autant plus qu’on est dans le cadre d’une évaluation fictive, subjective.
w
par rapport à la valeur marchande du bien. Si c’est une entreprise, on se référera soit à la
valeur de l’actif, soit à la valeur comptable nette. Bon, mais on n’a pas forcément de
w
marché de référence pour mesurer la valeur du bien. Si une entreprise a des actions qui ne
sont pas cotées en bourse, c’est un problème. Et quand il y a des marchés de référence, reste
à savoir lequel est le plus pertinent. Et pour couronner le tout, certaines jurisprudences se
basent sur d’autres références, genre la valeur déclarée au fisc comme base d’imposition.
D’autres préfèrent la valeur assurée. D’autres encore, la valeur de remplacement.
Finalement, les juges passent tout ça au mixeur pour en déduire une valeur effective.
ne
valoir que c’était évident, mais encore que ça relevait du Droit primaire et pas du Droit
secondaire, parce que l'obligation de cessation n’est rien d’autre que l'obligation de
hi
respecter l'obligation. L’arrêt du 13 juillet 2009 visant l’affaire du différend relatif aux
ac
droits de navigation, opposant Costa Rica et Nicaragua, voit la Cour établir que la
cessation n’est pas un remède du Droit de la responsabilité. La Cour précise qu’elle ne
aM
prononce une obligation de cessation seulement si c’est opportun, et pas du fait d’une
automaticité de l’engagement de la responsabilité.
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non-répétition. Elle ne l’a fait qu’en août 2001, que, parce que le 27 juin 2001, la Cour,
co
dans l’affaire LAGRAND, a imposé aux Usa comme conséquence de l’engagement de leur
responsabilité une obligation de garantir la non-répétition du fait illicite. Avec l’affaire
d.
autonome. C’est sans doute ce qui explique dans l’affaire du 13 juillet 2009 que la Cour
ait entamé un pas en arrière par rapport à l’affaire LAGRAND, en indiquant que, désormais,
.sc
Section 2 Mais que se passe-t-il en cas de violation grave d’une norme découlant d’une norme
impérative ?!
Roberto avait introduit la distinction entre crime et délit car il pensait qu’ils
avaient des conséquences différentes. Aujourd'hui, il n’y a aucune pénalisation de la
responsabilité, la Commission du Droit international exclue la notion de dommages et
intérêts punitifs, il ne s’agit que de réparer le préjudice. La pratique internationale n’a pas
montré de pénalisation de la responsabilité. Le meilleur exemple est celui de l’Irak en
1991. L’Irak agresse le Koweït, ce qui entraîne une petite riposte du Conseil de Sécurité des
Nations Unies. C’est chose faite le 3 avril 1991 avec la résolution 687, mesure
exceptionnelle créant une commission chargée d’examiner la responsabilité de l’Irak. Enfin
en réalité, c’est bien plus une intervention de nature pénale. La Communauté internationale
Section 2 · Mais que se passe-t-il en cas de violation grave d’une norme découlant d’une norme impérative ?! 80
2009 - 2010 Droit international public approfondi
juge un État et ce quand bien même le régime instauré par la résolution 687 n’envisage
qu’une responsabilité civile. C’est une responsabilité particulière à double titre.
Du coup, la Cour va imposer sept péchés capitaux mesures. Des enquêtes sur les
violations commises, l’identification et jugement des responsables, recherche et construction
de sépultures pour le reste des personnes disparues, émettre un acte public de
reconnaissance de la responsabilité, qui passage notamment par la dénomination de places
publiques « places des disparus » ; publier la sentence de la Cour ; accorder un traitement
physique et psychologique aux familles des victimes, ériger un monument pour les victimes
ne
disparues dans l’année de la décision de la cour ; dispenser une éducation en matière de
Droits de l'Homme et notamment de délit de torture ou de disparition forcée des personnes
hi
pour les forces de police.
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Bref, on ratisse large.
aM
La Commission du Droit international a codifié, au titre du Droit de la
responsabilité, des mesures ou obligations imposées par le Conseil de Sécurité des Nations
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Unies dans le domaine du maintien de la paix. En avril 2004, la CIJ reprend à son compte
ces obligations avec l’affaire du mur israélien.
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sorte une barrière juridique qu’on érige pour contenir la violation du Droit international.
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81 Section 2 · Mais que se passe-t-il en cas de violation grave d’une norme découlant d’une norme impérative ?!
Droit international public approfondi 2009 - 2010
palestinien occupé, il n’est qu’un… occupant, en vertu de quoi il ne peut se prévaloir de ses
immunités souveraines.
Bon et qu’entendre par licite ? Double difficulté ici, histoire de savoir si ça inclue les
contre-mesures. Une contre-mesure, c’est une mesure intrinsèquement illicite qui n’engage
pas la responsabilité.
ne
Et pour le Droit international, peut-on faire usage de la force armée en cas de
génocide ? Peut-on exercer une compétence universelle en vertu du Droit international ?
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L’AGNU a consacré la responsabilité de protéger sous couvert de progrès. La
responsabilité de protéger est une responsabilité subsidiaire.
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C'est d'abord à l'Etat lui-même de protéger ses ressortissants. S'il manque à sa
responsabilité, c'est la communauté internationale qui doit intervenir.
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Section 2 · Mais que se passe-t-il en cas de violation grave d’une norme découlant d’une norme impérative ?! 82
2009 - 2010 Droit international public approfondi
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83 Section 2 · Mais que se passe-t-il en cas de violation grave d’une norme découlant d’une norme impérative ?!
Droit international public approfondi 2009 - 2010
Comment assurer l’exécution des obligations pesant sur l’État responsable ?
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies est habilité par l’Art. 94 CNU à prendre
les mesures nécessaires pour assurer l’exécution des arrêts de la CIJ. Bon, il n’a jamais été
invoqué, essentiellement parce que les arrêts sont… spontanément respectés.
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violation des accords de l’OMC à prendre des mesures de sanction contre l’État
responsable. L’autorisation est donnée par l’ORD sauf consensus contre cette organisation,
hi
ce qui supposerait que l’État victime qui demande à être autorisé à voter contre la décision.
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La CJCE, en cas de non-exécution d’un arrêt en manquement est autorisée à
prononcer des astreintes ou une amende forfaitaire, la Cour ayant considéré dans
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l’affaire 304/02 que le « ou » est égal à… « et ».
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étranger car l’Etat opposera son immunité de juridiction, si bien qu’en réalité, ce recours est
fermé.
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considère que la décision de justice en DI est d’effet direct en droit interne. Ce qui ne devrait
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pas poser de problème s’il s’agit d’une réparation par indemnisation où alors beh effet
direct.
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C’est tout naturellement strictement encadré par les juges internationaux et par la
CDI.
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Paragraphe 2e Limites quant à leur régime
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Parce que ce ne sont que des instruments, elles sont limitées par nature à
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l’inexécution temporaire des obligations.
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Elles doivent être en outre réversibles. Elles doivent autant que faire se peut
permettre la reprise de l’exécution de l'obligation qui n’est pas respectée. Le gel des avoirs
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irakiens à l’étranger consécutivement à l’invasion du Koweït par l’Irak est un bon exemple.
Un gel de fonds bancaires est réversible par nature. En revanche, serait beaucoup moins
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Paragraphe 4e Extinction
La fin des contre-mesures intervient dès que l’État responsable s’est acquitté de ses
obligations, que le fait illicite a cessé, ou que le différent a été porté devant une instance
internationale habilitée à rendre des décisions obligatoires pour les parties.
Mais aussi les obligations de caractère humain qui excluent les représailles.
Enfin, ces contre-mesures ne peuvent pas toucher les agents des locaux, des
archives et des documents diplomatiques ou consulaires. En cas de conflit ou litige
international, quelle que soit la gravité, il faut à tout prix maintenir des canaux de
communication entre les États puisque c’est le seul moyen de parvenir à un règlement
finalement pacifique du différend.
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