!1a poitrine ouverte ou Ia tite fracass
Le Suicide ~
C'est au milion de mes jasmins;|d
mos roses, au miliou des blés jaunis, ¢>.
avoines qui se dorent, des orgos qu
moireat {ines aigcottes sous |
heise, ‘ai lu un faitedivors, indif-
féront 8 Bedtucoug, anaig “Blea Gist | at
tont plein de Beaséés’ pour moi
journaux aunongaient que Mf. Raby!
Parisien (tets connv,” Seume—Tre
coups te Fovolver, Pun & la téte, I’aut
au cnr, :
La vie‘est remplic de ces coups da
qui, dang-le eflence ‘des ‘uu i
tos; abattent ua horamme, et
sunglant, dans: Pétérité, “A poth),
nous y prétons|'attention ung miitute,.--
si nous: détournons un instant la fat,
comme font les soldats des armées vajn-
eves qui égrénent, an long des roi
les inalades et. lea trainards. Seulem
nous, nous ne
mort, i
Une détonation a retenti. Qu’est}
A-t-on tiré aux pigeons ?On bien esttep,
quelqwun camme-nons qui est -toth!
Qu'importe? Et nous marchons, sol
dela grande déroute sociale, éor
{es plug faibles, écraiés par Jes, ply
forty, parmi lea’ blessés ct les mouran|
saus‘qu'ane pitié nous monte au
ot que dans notre corveau un autre |
sir nesallums que celui de sauver
peau, d’abord; et easuite de nous. vi
de ta peau des autres. Tes
J'ai beaucoup eonau M. Raby, et, je’
wuis le dirg, je Val beaucoup aims.
tait d’aillours le plus galant homme,
fat au monde! D'un cosur excellent, a)
commerce sir, déyoud & sos amis, ont
mement, gourageux, il @ toujours)
indme dans les pls effrayantes difil
de dune: existadies aventureuse, da |:
probité chable, Et con’est prp tit
‘tines indette, croyer-mol, pour ca qu’
appella les hommes. do cerclos, de gatdc: |‘
intact; Ingauvre Raby, lo acnapt:
mont de’honneut, Ls sont raves, ea
1a, bien tarcg, ot:ie parle des plus
lants, dew plhe {8tés, dos plus estita
Liestime da imonde? Vous
aillears odlelle va ot & qui elles}
dresse. A. ces bandits de saloy
ces de boudoir, qu'on: aj
des 'vivedrs,: et dont: M.. Paul
1G,Le jeu est une abjminable passion, qui)
| nod sbulement tue loa metlioures “act f
tés do IN ale le Jot Gs male |
lui dans un monde de'sensations facticer |
qui le premaent tout entior of finistent:
par obsourcir en Jui: complitement
véritables notions de la vie, Le
joueur opéit & des lois spéciales,
lun étre & part, une ‘espéce ‘non en
déterminée par les sevants, plas’ 4
vage, pls esclave que la béte et mbin
instinctive qu’elle. Be ong
‘MM. Raby, une premidre fois, se
| & temps) aloxe que le joueur n’avalt p
encore térraséé homme, “Il sany
refaire sa vie et entra dans I'd
Pent-ttes y elit-il1 ci
‘ne-manquaiW ni d'
ot de soa
la:
“ia cote, o6 qui est pourtant, comme'éha-
Jean sait,. Panique preorce pation des ins,
wail:
nl 00. 0 dit qe Mi Raby “déveit boas
Teoup d'argent & ses amie. Rien he 1'é-
itenneralt davantage, ear je t'si-euivly &
a périvds In plas difficile de 00 viey et
‘au gontraite, quelles étaient’ ses
aden 'bebp dgurd’ ot quele’ eee acru-
poles. Maintenant qu'il west plus 1a, i]
‘set tout netorel que quelques gens, qui
:o disent see amis, so parent de
‘Gitas imoginaires dt calomniatrices, ou
inremploient oo trés délieat moyen & ve
{défendre contre des eréanciers. Ne faut-
+ Htphs ao servir do tout, mémo du cada
freien eamarede? :
"Mais fui" plalsiry sdcnhiliew des trie~|
tosses oll m'a jotd cette pert tragique,
{aire conbled M. Raby (fe ux hoantic!
“homme, ot conibien ily avait dans oo
ibrave ef bon cauur de qualités aolides et
ares, Quoique gotte constatation de
guagu'n gut wraimet Feine coi n>
fferente au public qui Sgnorait M.
1, lequel nose méla jamais’ ea vie,—rrong Lientit & Paris ot tout le monde
ni par un mauvais livre, mi pas un man-
vaio tqleau, ni par um mauvsis dis
evurs, of ira pout~étre porter la dou-
eeur d'une copsolation aux personnes
qui plourent Jo pauvre garcon, & qui il.
manqué dans le vie, pour étre heu-
revs et riche, que loubli de Ja dignité
de Yhowme. M. Raby evait un jour, a0
ecrcle, pris on flagrant délit de triche-/
rie, un jeune seigneur, dont on vantait |
partout l'esprit singulier, la galté
Invide et les talents Pacteur. 1
Ce jeune homme ost, parait-il, frais
et bicn portant, avec de Pargent plein
bes pocher, de argent ‘écumé sans doute
‘sur les tapis verts des tripots étranzers,
Comme il aura da sourire de pitié «a
apprenant, quo M. Raby s'est tire ow
eawur un coup de pistolet ! D’ailleurs il
sait que tout s’oublie, ot nous le rever=
Jui sbrrera de nouveau la main. Le
monde a une ecu lustrale gui efface tou-
tes les infauiies et toutes les souillures,
Un'y a qu'une chose qu’elle n’efface pas:
est la probité et cest Vhonneur, les
seules tarvs avjourd’hui qui restent tou-
jours marquées & Pépaule des hommes,
elles qui, soules, les livrent désarmés ef
vaincus, 06 ridicule, au meépris, dla
suvret,
M. Raby a-t-il bien fait de se tuer?
Pourquot redouter le néant’? Pourquoi
graindre ce que nous evons été duji?
Portout ta mort est 1k qui nous guette,
at nvest-ce point pitié de voir chacun la
Fur et implurer lichement une heure de
marsis!. Nest-co point elle qui est la
esc. libertl et la paix définitive! Et
puis, que voulez-vous que deviennent,
‘zuz qui stout point entrova la vénit
veux qui n'ont pas compris que le vrai
Souheur est dage fa sconce at dans. Ia
plitude, et qu'il vaut mieux renoncer &
but que iutter pour jouir? |
Octave Minneau, |
48EL
Karol Cytrowski, L'Abbé Jules D'octave Mirbeau en Tant Qu'exemple de L'influence de Fiodor Dostoïevski Sur Le Roman Français de La 2e Moitié Du XIXe Siècle