You are on page 1of 9

Thème : Les vices du

consentement
9 ème séance de méthodologie
Droit des contrats
Collège Universitaire Français de
Moscou
Par Matthieu Escande

Faire la fiche d’arrêt des décisions suivantes :


 Cass. 3e civ., 17 janvier 2007
 Cass. 1ère civ., 27 février 2007
 Cass. 1ère civ., 25 juin 2008

Analyser les articles du Code de la consommation

COMMENTER L’ARRET SUIVANT : Cass. 3e civ., 4 juillet 2007

CAS PRATIQUE : Donner toutes les informations utiles et nécessaires pour la


résolution de chaque question

CAS PRATIQUE
1) Paul et Virginie, jeunes mariés, rêvent d’un voyage de noces romantique à L’Île Maurice. L’un de leurs
amis leur dit y posséder une villa, paradisiaque selon ses dires. Il vante au couple la plage de sable fin, les
essences rares qui embaument l’air, le ciel pur, le calme et la sérénité des lieux, et toutes les commodités
dont est prétendument équipée la maison (cuisine américaine, vaste bar, sauna et jacuzzi…etc.). Il les
assure en outre d’un accueil chaleureux que ne manqueront pas de leur réserver les habitants de l’île.
Mais une fois arrivés à destination, ils doivent déchanter : la plage se révèle être une plage de galets, bordée
de palmiers totalement inodores. Elle est de plus particulièrement fréquentée la nuit par des jeunes gens
bruyants, impolis et indisciplinés. Quant à « l’immense » villa, il s’agit en réalité d’une paillote, équipée de
deux modestes lits de camp, sans eau courante ni électricité. Paul et Virginie sont effondrés, leur séjour est
totalement compromis. Ils auraient toutefois été moins affectés si le montant de la location n’avait pas été
aussi élevé (3000 euros pour le séjour hors billet d’avion). De retour en métropole, le couple exige du
propriétaire que la somme versée leur soit restituée. Vous apprécierez les chances de succès de leurs
prétentions.

2) Paul collectionne avec une grande ferveur les éditions originales de certains des plus remarquables
ouvrages de littérature française (du siècle des Lumières à la Révolution). Virginie achète, afin de la lui
offrir, une édition particulièrement rare du Contrat social. Bien que l’ouvrage n’indique pas d’année
d’édition, le vendeur atteste, sans aucune malice, qu’il a été édité en 1794. Mais Virginie est finalement
prise de remords pour avoir dépensé une telle somme (3000 euros) pour un ouvrage dont elle n’est pas
certaine de la valeur. Elle souhaite dès lors remettre en cause la vente. L’une de ses connaissances,
ancienne étudiante en Droit, lui expose qu’elle n’a pas la possibilité d’obtenir la résiliation de la vente dans
ces conditions, et que seule une expertise pourrait lui permettre de se défaire de ce contrat. Selon les
résultats de l’expertise, quid juris ?
a. L’expertise révèle que l’ouvrage est une édition relativement courante de la fin du XIXème
siècle estimée à 150 euros le volume.
b. L’expertise révèle que l’ouvrage est en réalité une édition originale de 1762.

3) Paul, de son côté, cherche lui aussi à combler sa jeune épouse : il projette de lui offrir un bijou. Profane en
la matière, il est de ceux qui considèrent que le prix fait la valeur de la chose. Ainsi, lorsque le vendeur lui
propose une bague en or blanc et zirconium au prix de 1000 euros, il n’est pas question pour lui de
barguigner : fi de l’avarice, Virginie sera ravie de mesurer l’affection qu’il lui porte au coût du cadeau.
Malheureusement, dès qu’il se pose sur l’objet, l’œil expert de la jeune femme lui permet rapidement de
constater que, loin d’être le bijou de platine et de diamants qu’elle pouvait espérer, cette bague est de bien
médiocre facture. La discussion devenant houleuse, Paul se défend en arguant du prix du bijou pour
justifier de sa valeur. Virginie est consternée par la naïveté de son époux. Elle tente de lui expliquer qu’une
bague de cette qualité ne vaut pas un tel prix. Et c’est finalement au tour de Paul d’être consterné ; il prend
la décision de traîner le vendeur en justice (selon ses propres termes) pour obtenir l’annulation de la vente.
Que pensez-vous du résultat de son action ?

Erreur sur la substance de la chose objet de la convention et qu'elle était


excusable puisqu'elle résultait d'une mauvaise
conversion effectuée par la secrétaire notariale, qu'il
ne pouvait être reproché une faute de négligence à
Cass. 1ère civ., 22 février 1978, affaire « Poussin » Mme X... à raison de la confiance accordée au
notaire et que sa qualité de marchand de biens lui
Vu l’article 1110 du Code civil ; conférait plus un avantage fiscal qu'une expérience
professionnelle ;
Attendu que, les époux Saint-Arroman ayant chargé Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté que
Rheims, commissaire-priseur, de la vente d’un tableau tous les actes portaient le prix identique de 457 347
attribué par l’expert Lebel à « L’Ecole des Carrache », la euros et alors qu'il entre dans la compétence d'un
réunion des musées nationaux a exercé son droit de marchand de biens, professionnel de la vente, de
préemption, puis a présentée le tableau comme une œuvre savoir déterminer et contrôler la conversion d'un
originale de Nicolas Poussin ; que les époux Saint- prix négocié en francs, en euros, la cour d'appel a
Arroman ayant demandé la nullité de la vente pour erreur violé le texte susvisé ;
sur la qualité substantielle de la chose vendue, la cour PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de
d’appel, estimant qu’il n’était pas prouvé que le tableau statuer sur les deuxième et troisième moyens ;
litigieux fut une œuvre authentique de Poussin, et qu’ainsi CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
l’erreur alléguée n’était pas établie, a débouté les époux l'arrêt rendu le 28 mars 2006, entre les parties, par
Saint-Arroman de leur demande ; la cour d'appel de Poitiers ;

Qu’en statuant ainsi, sans rechercher si, au moment de la


vente, le consentement des vendeurs n’avait pas été vicié Cass. 1ère civ., 27 février 2007
par leur conviction erronée que le tableau ne pouvait pas Vu l'article 1110 du code civil, ensemble l'article 2
être une œuvre de Nicolas Poussin, la cour d’appel n’a pas du décret n° 81-255 du 3 mars 1981 ;
donné de base légale à sa décision ; par ces motifs, et sans
qu’il y ait lieu de statuer sur le second moyen : Attendu qu'en vertu du second de ces textes, en
Casse et annule en son entier l’arrêt rendu (…) le 2 février matière de vente d'oeuvre ou d'objet d'art, sa
1976 par la Cour d’appel de Paris ; dénomination, lorsqu'elle est uniquement et
immédiatement suivie de la référence à une période
historique, un siècle ou une époque, garantit
Cass. 3e civ., 4 juillet 2007 l'acheteur que cette oeuvre ou cet objet a été
effectivement produit au cours de la période de
Vu l'article 1110 du code civil ; référence ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Poitiers, 28 mars 2006), que Attendu que le 10 novembre 1998, M. et Mme X...
suivant promesse du 7 juillet 2003, Mme X..., marchand de se sont portés acquéreurs, lors d'une vente aux
biens, a vendu un immeuble à la société civile immobilière enchères publiques organisée par M. Z...,
du Res, constituée entre les époux Y..., pour le prix de 457 commissaire priseur, assisté de M. Y..., expert,
347 euros ; que l'acte authentique est intervenu, au même d'une statue de Sesostris III, présentée dans le
prix, le 14 août 2003 ; que Mme X... a demandé catalogue avec les mentions :
l'annulation de la vente pour erreur sur le prix résultant "granodiorite. Egypte. Moyen Empire (XII dynastie
d'une conversion erronée du prix de francs en euros ; 1878-1843 av. J.C.) repolissage partiel (collection
particulière, succession de Mr. H.E.)" ; qu'ayant
Attendu que pour déclarer la vente nulle, l'arrêt retient que découvert, après la vente, que l'authenticité de
l'erreur commise par la venderesse portait sur la substance l'oeuvre était sujette à controverses, ils ont sollicité

2
la désignation d'experts, lesquels ont affirmé que bien que ci ne dispose elle-même d'aucun droit de jouissance
s'agissant d'une statue antique, elle ne remontait en aucun et ne peut valablement conclure de bail à
cas au règne de Sesostris III, mais devait s'inscrire, dans le construction portant sur l'immeuble à construire ;
temps et dans l'espace, comme la seule image qu'en affirmant que le bail à construction était un
commémorative en ronde-bosse, connue à ce jour, du moyen de remplir l'objet social de la société
grand bienfaiteur Sesostris Kha-Koué-Rê, exécutée dans d'attribution, la cour d'appel a violé l'article L. 212-
un atelier royal et consacrée probablement à la fin du 1 du Code de la construction et de l'habitation ;
Moyen Empire, entre les règnes d'Amenemhat III et 2 / que l'erreur sur la rentabilité ou viabilité
Sébékhotep IV environ (1850 et 1720 av. J.C.) ; que les économique d'un contrat constitue une erreur sur la
époux X... ont alors exercé une action en nullité pour substance qui entraîne la nullité du contrat dès lors
erreur sur la substance ; qu'aucun aléa n'a été accepté par les parties et que
Attendu que pour rejeter cette action, l'arrêt énonce que les l'erreur est excusable ; qu'en se bornant à affirmer
acquéreurs n'ont pas rapporté la preuve qu'il existerait un que l'appréciation erronée de la rentabilité
doute tel sur l'authenticité de l'oeuvre que s'ils l'avaient économique de l'opération n'est pas constitutive
connu ils n'auraient pas acquis celle-ci ; d'un vice du consentement, sans rechercher si les
Attendu qu'en statuant ainsi alors qu'il résultait de ses parties avaient accepté un aléa ou si l'erreur
propres constatations que la référence à la période commise était inexcusable, la cour d'appel a privé
historique portée, sans réserve expresse, au catalogue sa décision de base légale au regard de l'article
n'était pas exacte, ce qui suffisait à provoquer l'erreur 1110 du Code civil ;
invoquée, la cour d'appel a violé les textes susvisés ; Mais attendu qu'ayant, par motifs propres et
Et attendu que la cassation à intervenir de l'arrêt du 25 adoptés, relevé, d'une part, que la construction
mars 2002 entraîne par voie de conséquence celle de l'arrêt d'immeubles étant dans l'objet d'une société
du 13 octobre 2003 ; d'attribution, le recours à un bail à construction
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il soit besoin de statuer sur n'était pas contraire à cet objet et était même un
les autres griefs des pourvois : CASSE ET ANNULE, dans moyen de le remplir, et, d'autre part, retenu, à bon
toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 25 mars 2002 (…) droit, que l'appréciation erronée de la rentabilité
économique de l'opération n'était pas constitutive
d'une erreur sur la substance de nature à vicier le
Cass. 3e civ., 31 mars 2005 consentement de la SCI à qui il appartenait
d'apprécier la valeur économique et les obligations
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 24 septembre 2003), qu'elle souscrivait, la cour d'appel a légalement
que, suivant acte reçu par M. X..., notaire, un bail à justifié sa décision de ce chef ;
construction a été passé entre la Société civile d'attribution
les Cottages de Guermantes (la SCA) et la Société civile Mais, sur le deuxième moyen : (…)
immobilière Boissières de Guermantes (la SCI), pour une
durée de vingt-cinq ans, en vue de l'édification par le PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, mais
preneur, sur diverses parcelles de terre, de dix-huit seulement en ce que, d'une part, il confirme le
maisons individuelles à usage d'habitation ; qu'il était jugement entrepris en ce qu'il condamne la SCI
prévu qu'au terme du bail, les constructions deviendraient Boissières de Guermantes à payer à la SCA
la propriété du bailleur, sans indemnité au profit du Cottages de Guermantes la somme de 2 000 euros
preneur ; que la SCI a demandé l'annulation du bail ; pour procédure abusive, et, d'autre part, en ce qu'il
condamne la SCI Boissières de Guermantes à payer
Sur le premier moyen : à la SCA Cottages de Guermantes la somme de 2
000 euros pour procédure abusive, l'arrêt rendu le
Attendu que la SCI fait grief à l'arrêt de rejeter cette 24 septembre 2003, entre les parties, par la cour
demande, alors, selon le moyen : d'appel de Paris (…)
1 / que l'attribution de l'usage des biens sociaux aux
associés étant de l'essence de la société d'attribution, celle-

Erreur-obstacle

Erreur-obstacle que Mme Hays ayant refusé de régulariser la vente


au motif qu'elle avait entendu acquérir une
propriété d'un seul tenant alors que celle-ci
contenait des parcelles appartenant à des tiers et
Cass. 3e civ., 1 février 1995 était traversée par une voie publique, les époux
Bolorinos l'ont assignée en résolution ; que Mme
Sur le moyen unique : Hays a reconventionnellement demandé le
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 30 avril 1992), prononcé de la résolution aux torts des vendeurs et,
que, suivant un acte sous seing privé du 8 avril 1988, les subsidiairement, la nullité de l'acte pour erreur
époux Bolorinos ont vendu une propriété à Mme Hays ; ayant vicié son consentement ; (…)

3
Mais attendu qu'ayant relevé que l'acte sous seing privé 2°/ qu'à supposer que Mme X... ait commis une
portait sur une propriété en bois-landes, fruitiers et une erreur qui aurait vicié son consentement, l'article
bâtisse construite sur d'anciennes ruines et constaté que si 1110 du code civil sanctionne de nullité l'erreur sur
le projet d'acte authentique déterminait les parcelles que la substance caractérisée ; qu'en se limitant à relever
les vendeurs entendaient voir comprises dans la vente, le qu'il existait des inexactitudes qu'à la condition
plan colorié et annoté remis à l'acheteur au moment des qu'elles soient importantes dans la promesse de
pourparlers contenait d'importantes différences, certaines vente puis dans l'acte de vente lui-même, et une
parcelles étant mentionnées, à tort, comme appartenant aux méprise de Mme X... quant à l'étendue des droits
vendeurs, d'autres comme ayant été achetées et une autre qu'elle a cédés, sans vérifier les caractères de cette
comme étant en instance d'achat et donnait l'impression erreur, notamment si elle était excusable, la cour
d'une propriété d'un seul tenant, bordée d'un chemin rural d'appel n'a pas légalement justifié sa décision et
sans parcelles appartenant à des tiers incluses, la cour prive son arrêt de base légale au regard du texte
d'appel, qui en a déduit que la preuve était rapportée de ce susvisé ;
que les parties n'avaient pas accordé leur volonté sur le
même objet, a, sans avoir à procéder à une recherche que Mais attendu qu'ayant constaté que la promesse de
ses constatations rendaient inopérante et sans violer le vente sous seing privé établie par le notaire M. Y...,
principe de la contradiction, légalement justifié sa décision dont les indications avaient été reproduites dans
; l'acte de vente du 12 août 1998, comportait une
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi. erreur importante de contenance du lot n° 11, vendu
pour 60 m² alors que sa superficie réelle était de
213 m² et ne précisait pas que ce lot faisait l'objet
Cass. 3e civ., 21 mai 2008, d'un bail commercial, et relevé que par lettre du 27
février 2002 M. Y... avait indiqué au notaire de la
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 26 octobre société MJR qu'il pensait très sincèrement que sa
2006) que Mme X..., par l'intermédiaire de son notaire M. cliente n'envisageait pas de vendre le lot n° 11, la
Y..., a vendu divers biens immobiliers à la société civile cour d'appel qui a retenu que cette inexactitude et
immobilière MJR (la SCI) ; que soutenant qu'elle n'avait cette omission avaient des conséquences
pas voulu céder le lot n° 11, elle a assigné la SCI en nullité importantes sur la définition des biens vendus et la
de la vente pour erreur sur l'identification du bien vendu ; consistance de la vente et que Mme X... n'avait pas
compris que l'un des lots énumérés dans l'acte de
Sur le premier moyen : vente correspondait aux locaux commerciaux loués
à la société Degivry occupant le lot n° 11, a pu en
Attendu que la SCI fait grief à l'arrêt d'accueillir la déduire, sans être tenue de procéder à une recherche
demande de Mme X... alors, selon le moyen : sur le caractère inexcusable de l'erreur que ses
constatations rendaient inopérante, que l'erreur de
1°/ que l'erreur, telle que définie à l'article 1110 du code Mme X... sur l'objet même de la vente, laquelle
civil, est une fausse représentation de la réalité ; que la faisait obstacle à la rencontre des consentements,
cour d'appel, en retenant que l'erreur de Mme X... sur sa devait entraîner l'annulation de la vente ;
propre prestation découlait des inexactitudes importantes
relatives à la description des lots dans la promesse de vente D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
et l'acte de vente lui-même bien que la simple lecture des
deux actes aurait permis à la venderesse de constater que la Et attendu qu'il y ait lieu de statuer sur le second
description des lots ne correspondait pas à sa volonté, d'où moyen qui ne serait pas de nature à permettre
il résulte qu'elle n'a pu concevoir une fausse représentation l'admission du pourvoi ;
de la réalité aussi patente, a méconnu l'article 1110 du
code civil ; PAR CES MOTIFS :REJETTE le pourvoi.

Dol dol est une cause de nullité de la convention lorsque les


manoeuvres pratiquées par l'une des parties sont telles
qu'il est évident que, sans ces manoeuvres, l'autre partie
Cass. 3e civ., 22 juin 2005 n'aurait pas contracté ; qu'en annulant la promesse de
vente du 26 décembre 2000, quand elle constate que la
Sur le moyen unique : société de Saint-Pray "aurait, à tout le moins, acquis à
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 5 nov. 2003), que un prix inférieur si elle avait connu la situation exacte",
la société Simco a conclu avec la société de Saint-Pray la cour d'appel, qui justifie de l'existence d'un dol
une promesse de vente portant sur immeuble de grande incident là où elle devait justifier de l'existence d'un dol
hauteur ; que la société de Saint-Pray a assigné la principal, a violé l'article 1116 du Code civil ;
venderesse en nullité de la promesse pour réticence Mais attendu qu'ayant constaté que la société Simco
dolosive ; avait dissimulé à la société de Saint-Pray la situation
Attendu que la société Simco fait grief à l'arrêt exacte de l'immeuble au regard des règles des
d'accueillir la demande, alors, selon le moyen, que le immeubles de grande hauteur et le montant réel des

4
charges de sécurité qu'elle se devait de communiquer Attendu que pour condamner M. Clin à payer à Mme
compte tenu de la particularité d'un tel immeuble, la Boucher la somme de 1 915 000 francs représentant la
cour d'appel, qui a souverainement retenu que ces restitution en valeur des photographies vendues lors
éléments étaient déterminants pour l'acquéreur qui des ventes de gré à gré de 1989, après déduction du
devait être mis à même d'apprécier la rentabilité d'une prix de vente de 85 000 francs encaissé par Mme
opération et aurait à tout le moins acquis à un prix Boucher, l'arrêt attaqué, après avoir relevé qu'avant de
inférieur s'il avait connu la situation exacte, en a conclure avec Mme Boucher les ventes de 1989, M.
exactement déduit que les réticences dolosives Clin avait déjà vendu des photographies de Baldus qu'il
imputables à la société Simco entraînaient la nullité de avait achetées aux enchères publiques à des prix sans
la vente ; rapport avec leur prix d'achat, retient qu'il savait donc
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ; qu'en achetant de nouvelles photographies au prix de 1
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi; 000 francs l'unité, il contractait à un prix dérisoire par
rapport à la valeur des clichés sur le marché de l'art,
manquant ainsi à l'obligation de contracter de bonne foi
Cass. 3e civ., 17 janvier 2007 qui pèse sur tout contractant et que, par sa réticence à
lui faire connaître la valeur exacte des photographies,
M. Clin a incité Mme Boucher à conclure une vente
Vu l'article 1116 du code civil ; qu'elle n'aurait pas envisagée dans ces conditions ;
Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'aucune obligation
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 27 octobre 2005), d'information ne pesait sur l'acheteur, la cour d'appel a
que M. X..., marchand de biens, bénéficiaire de violé le texte susvisé ;
promesses de vente que M. Y... lui avait consenties sur PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, dans
sa maison, l'a assigné en réalisation de la vente après toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 5 décembre
avoir levé l'option et lui avoir fait sommation de passer 1997, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles
l'acte ; (…)
Attendu que pour prononcer la nullité des promesses de Cass. 1ère civ., 12 novembre 1987
vente, l'arrêt retient que le fait pour M. X... de ne pas
avoir révélé à M. Y... l'information essentielle sur le Vu l'article 1116 du Code civil ;
prix de l'immeuble qu'il détenait en sa qualité d'agent
immobilier et de marchand de biens, tandis que M. Y..., Attendu que, le 4 mai 1984, M. Balon a vendu à M.
agriculteur devenu manoeuvre, marié à une épouse en Benjamin, chauffeur, un camion d'occasion mis pour la
incapacité totale de travail, ne pouvait lui-même première fois en circulation en 1972, pour le prix de
connaître la valeur de son pavillon, constituait un 135 000 francs ; que, n'étant pas satisfait de ce
manquement au devoir de loyauté qui s'imposait à tout véhicule, l'acquéreur a obtenu, le 29 mai 1984, du juge
contractant et caractérisait une réticence dolosive des référés, la nomination d'un expert ; qu'après dépôt
déterminante du consentement de M. Y..., au sens de du rapport d'expertise, M. Benjamin a, le 15 octobre
l'article 1116 du code civil ; 1984, assigné M. Balon en résolution de la vente et en
Qu'en statuant ainsi, alors que l'acquéreur, même paiement de dommages-intérêts, en invoquant à la fois
professionnel, n'est pas tenu d'une obligation les vices cachés et le dol ;
d'information au profit du vendeur sur la valeur du bien Attendu qu'après avoir déclaré non fondée l'action
acquis, la cour d'appel a violé le texte susvisé ; relative aux vices cachés, l'arrêt attaqué a retenu
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, en toutes l'existence d'un dol en énonçant, par motifs purement et
ses dispositions, l'arrêt rendu le 27 octobre 2005, entre simplement adoptés des premiers juges, que de
les parties, par la cour d'appel de Paris (…) nombreuses factures relatives à d'importantes
réparations effectuées sur le camion n'avaient été
portées à la connaissance de M. Benjamin qu'en cours
Cass. 1ère civ., 3 mai 2000 de procédure et que, d'après le rapport de l'expert, il
faudra encore procéder à d'importantes réparations
Vu l'article 1116 du Code civil ; pour permettre au camion " de travailler à peu près
Attendu qu'en 1986, Mme Boucher a vendu aux normalement " ; que M. Benjamin n'aurait jamais
enchères publiques cinquante photographies de Baldus accepté de payer 135 000 francs pour l'acquisition de
au prix de 1 000 francs chacune ; qu'en 1989, elle a ce véhicule s'il avait eu connaissance des réparations
retrouvé l'acquéreur, M. Clin, et lui a vendu effectuées et de celles encore plus importantes qui
successivement trente-cinq photographies, puis doivent intervenir peu après la vente ; qu'il y a
cinquante autres photographies de Baldus, au même manifestement dol en l'espèce ;
prix qu'elle avait fixé ; que l'information pénale du chef Attendu qu'en se déterminant ainsi, sans rechercher si
d'escroquerie, ouverte sur la plainte avec constitution le défaut de communication des factures de réparation
de partie civile de Mme Boucher, qui avait appris que et d'indication de réparations restant à effectuer avait
M. Baldus était un photographe de très grande été fait intentionnellement pour tromper le contractant
notoriété, a été close par une ordonnance de non-lieu ; et le déterminer à conclure la vente, la cour d'appel,
que Mme Boucher a alors assigné son acheteur en faute d'avoir caractérisé la réticence dolosive, n'a pas
nullité des ventes pour dol ; donné de base légale à sa décision ;

5
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE l'arrêt soit plus de cinq ans après, était irrecevable comme
rendu le 27 août 1985 entre les parties, par la cour prescrite ; que le moyen ne peut être accueilli ;
d'appel de Basse-Terre (…)
Mais sur le second moyen :

Cass., 1 civ., 25 juin 2008 Vu l'article 1382 du code civil ;

Attendu que par actes sous seing privé du 4 juin 1986 Attendu que pour débouter les consorts X... de leur
M. Louis-Frédéric X... et Mme Corinne X... (les demande de dommages-intérêts, la cour d'appel a
consorts X...) ont cédé leurs droits dans la succession retenu que le comportement fautif reproché à Arlette
de Louis-Vital X..., leur grand-père, à Mme Arlette Y... caractérisant le dol visé à l'article 1116 du code
Y..., veuve de celui-ci ; que le 22 septembre 2003 ils civil, sa sanction consiste en la nullité des actes
ont assigné Mme Y... et leurs cohéritiers en nullité des litigieux laquelle est soumise à la prescription de
actes de cession de droits successifs pour dol et, l'article 1304 du code civil et que les consorts X... ne
subsidiairement, en paiement de dommages-intérêts ; justifiaient pas d'une faute distincte ;
que l'arrêt confirmatif attaqué a déclaré leurs demandes
irrecevables ; Attendu qu'en statuant ainsi, alors que le droit de
demander la nullité d'un contrat par application des
Sur le premier moyen, pris en ses deux branches, ci- articles 1116 et 1117 du code civil n'exclut pas
après annexé : l'exercice par la victime des manoeuvres dolosives
d'une action en responsabilité délictuelle, non soumise
Attendu que les consorts X... font grief à l'arrêt d'avoir à la prescription quinquennale, pour obtenir de leur
ainsi statué ; auteur réparation du préjudice qu'elle a subi, la cour
d'appel a violé le texte susvisé ;
Attendu que la prescription extinctive trentenaire de
l'article 2262 du code civil n'étant pas applicable à PAR CES MOTIFS :CASSE ET ANNULE, mais
l'action en nullité pour dol régie par le seul article 1304 seulement en ce qu'il a débouté les consorts X... de leur
du même code, c'est à bon droit que la cour d'appel, qui demande en dommages-intérêts, l'arrêt rendu le 24 mai
a constaté que la prescription avait commencé à courir 2007, entre les parties, par la cour d'appel de Versailles
le 30 juin 1994, date à laquelle les consorts X... avaient ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les
eu connaissance de l'erreur substantielle affectant le parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt
montant de leurs droits, en a déduit que l'action et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour
introduite par une assignation délivrée en mars 2003, d'appel de Versailles, autrement composée ;…

Violence peut être attaquée dans tous les cas où il y a


violence, et que la contrainte économique se
rattache à la violence et non à la lésion, la cour
d'appel a violé les textes susvisés ; (…)
Cass. 1ère civ., 30 mai 2000 PAR CES MOTIFS :CASSE ET ANNULE, dans
toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 18 mars
Attendu que M. Deparis, assuré par les Assurances 1998, entre les parties, par la cour d'appel de Paris ;
mutuelles de France " Groupe azur " (le Groupe Azur) a remet, en conséquence, la cause et les parties dans
été victime d'un incendie survenu le 15 janvier 1991 dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour
le garage qu'il exploitait ; que, le 10 septembre 1991, il a être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel
signé un accord sur la proposition de l'expert pour fixer les d'Amiens.
dommages à la somme de 667 382 francs, dont, en premier
règlement 513 233 francs, et en règlement différé 154 149
francs ;
Cass. 1ère civ., 3 avril 2002
Sur le premier moyen : (Publication sans intérêt) ;
Sur le premier moyen, pris en sa première branche:
Mais sur le deuxième moyen :
Vu l'article 1112 du Code civil ;
Vu les articles 2052 et 2053 du Code civil, ensemble
l'article 12 du nouveau Code de procédure civile ; Attendu que Mme Kannas était collaboratrice puis
Attendu que, pour rejeter la demande d'annulation de l'acte rédactrice salariée de la société Larousse-Bordas
du 10 septembre 1991, l'arrêt attaqué retient que, la depuis 1972 ; que selon une convention à titre
transaction ne pouvant être attaquée pour cause de lésion, onéreux en date du 21 juin 1984, elle a reconnu la
la contrainte économique dont fait état M. Deparis ne propriété de son employeur sur tous les droits
saurait entraîner la nullité de l'accord ; d'exploitation d'un dictionnaire intitulé " Mini
Attendu qu'en se déterminant ainsi, alors que la transaction

6
débutants " à la mise au point duquel elle avait fourni dans cette crainte de perdre son travail, influençant son
le cadre de son contrat de travail une activité consentement, ne l'avait pas laissée discuter les
supplémentaire ; que, devenue " directeur éditorial langue conditions de cession de ses droits d'auteur comme
française " au terme de sa carrière poursuivie dans elle aurait pu le faire si elle n'avait pas été en
l'entreprise, elle en a été licenciée en 1996 ; que, en 1997, rapport de subordination avec son cocontractant, ce
elle a assigné la société Larousse-Bordas en nullité de la lien n'ayant cessé qu'avec son licenciement ultérieur
cession sus-évoquée pour violence ayant alors vicié son ;
consentement, interdiction de poursuite de l'exploitation de
l'ouvrage et recherche par expert des rémunérations dont Attendu, cependant, que seule l'exploitation abusive
elle avait été privée ; d'une situation de dépendance économique, faite
pour tirer profit de la crainte d'un mal menaçant
Attendu que, pour accueillir ces demandes, l'arrêt retient directement les intérêts légitimes de la personne,
qu'en 1984, son statut salarial plaçait Mme Kannas en peut vicier de violence son consentement ; qu'en se
situation de dépendance économique par rapport à la déterminant comme elle l'a fait, sans constater, que
société Editions Larousse, la contraignant d'accepter la lors de la cession, Mme Kannas était elle-même
convention sans pouvoir en réfuter ceux des termes qu'elle menacée par le plan de licenciement et que
estimait contraires tant à ses intérêts personnels qu'aux l'employeur avait exploité auprès d'elle cette
dispositions protectrices des droits d'auteur ; que leur refus circonstance pour la convaincre, la cour d'appel n'a
par elle aurait nécessairement fragilisé sa situation, eu pas donné de base légale à sa décision ;
égard au risque réel et sérieux de licenciement inhérent à Par ces motifs, et sans qu'il soit besoin de statuer
l'époque au contexte social de l'entreprise, une coupure de sur la seconde branche du premier moyen, ni sur le
presse d'août 1984 révélant d'ailleurs la perspective d'une second moyen :
compression de personnel en son sein, même si son
employeur ne lui avait jamais adressé de menaces précises CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
à cet égard ; que de plus l'obligation de loyauté envers l'arrêt rendu le 12 janvier 2000, entre les parties, par
celui-ci ne lui permettait pas, sans risque pour son emploi, la cour d'appel de Paris (…)
de proposer son manuscrit à un éditeur concurrent ; que

Les pratiques commerciales déloyales

Articles insérés dans le Code de la consommation par la loi Chatel du 3 janvier 2008, et modifiés par la loi
du 4 août 2008 sur la modernisation de l’économie

Article L120-1 du Code de la consommation

I.- Les pratiques commerciales déloyales sont interdites. Une pratique commerciale est déloyale lorsqu'elle est
contraire aux exigences de la diligence professionnelle et qu'elle altère, ou est susceptible d'altérer de manière
substantielle, le comportement économique du consommateur normalement informé et raisonnablement attentif
et avisé, à l'égard d'un bien ou d'un service.

Le caractère déloyal d'une pratique commerciale visant une catégorie particulière de consommateurs ou un
groupe de consommateurs vulnérables en raison d'une infirmité mentale ou physique, de leur âge ou de leur
crédulité s'apprécie au regard de la capacité moyenne de discernement de la catégorie ou du groupe.

II.- Constituent, en particulier, des pratiques commerciales déloyales les pratiques commerciales trompeuses
définies aux articles L. 121-1 et L. 121-1-1 et les pratiques commerciales agressives définies aux articles L. 122-
11 et L. 122-11-1.

Article L121-1 du Code de la consommation

I.-Une pratique commerciale est trompeuse si elle est commise dans l'une des circonstances suivantes :

1° Lorsqu'elle crée une confusion avec un autre bien ou service, une marque, un nom commercial, ou un autre
signe distinctif d'un concurrent ;

2° Lorsqu'elle repose sur des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur et
portant sur l'un ou plusieurs des éléments suivants :

a) L'existence, la disponibilité ou la nature du bien ou du service ;

7
b) Les caractéristiques essentielles du bien ou du service, à savoir : ses qualités substantielles, sa composition,
ses accessoires, son origine, sa quantité, son mode et sa date de fabrication, les conditions de son utilisation et
son aptitude à l'usage, ses propriétés et les résultats attendus de son utilisation, ainsi que les résultats et les
principales caractéristiques des tests et contrôles effectués sur le bien ou le service ;
c) Le prix ou le mode de calcul du prix, le caractère promotionnel du prix et les conditions de vente, de paiement
et de livraison du bien ou du service ;
d) Le service après-vente, la nécessité d'un service, d'une pièce détachée, d'un remplacement ou d'une réparation
;
e) La portée des engagements de l'annonceur, la nature, le procédé ou le motif de la vente ou de la prestation de
services ;
f) L'identité, les qualités, les aptitudes et les droits du professionnel ;
g) Le traitement des réclamations et les droits du consommateur ;

3° Lorsque la personne pour le compte de laquelle elle est mise en oeuvre n'est pas clairement identifiable.
II.-Une pratique commerciale est également trompeuse si, compte tenu des limites propres au moyen de
communication utilisé et des circonstances qui l'entourent, elle omet, dissimule ou fournit de façon
inintelligible, ambiguë ou à contretemps une information substantielle ou lorsqu'elle n'indique pas sa véritable
intention commerciale dès lors que celle-ci ne ressort pas déjà du contexte.
Dans toute communication commerciale constituant une invitation à l'achat et destinée au consommateur
mentionnant le prix et les caractéristiques du bien ou du service proposé, sont considérées comme substantielles
les informations suivantes :

1° Les caractéristiques principales du bien ou du service ;

2° L'adresse et l'identité du professionnel ;

3° Le prix toutes taxes comprises et les frais de livraison à la charge du consommateur, ou leur mode de calcul,
s'ils ne peuvent être établis à l'avance;

4° Les modalités de paiement, de livraison, d'exécution et de traitement des réclamations des consommateurs,
dès lors qu'elles sont différentes de celles habituellement pratiquées dans le domaine d'activité professionnelle
concerné ;

5° L'existence d'un droit de rétractation, si ce dernier est prévu par la loi.

III.-Le I est applicable aux pratiques qui visent les professionnels.

Article L122-11 du Code de la consommation

Une pratique commerciale est agressive lorsque du fait de sollicitations répétées et insistantes ou de l'usage
d'une contrainte physique ou morale, et compte tenu des circonstances qui l'entourent :

1° Elle altère ou est de nature à altérer de manière significative la liberté de choix d'un consommateur ;

2° Elle vicie ou est de nature à vicier le consentement d'un consommateur ;

3° Elle entrave l'exercice des droits contractuels d'un consommateur.

II. - Afin de déterminer si une pratique commerciale recourt au harcèlement, à la contrainte, y compris la force
physique, ou à une influence injustifiée, les éléments suivants sont pris en considération :

1° Le moment et l'endroit où la pratique est mise en œuvre, sa nature et sa


persistance ;

2° Le recours à la menace physique ou verbale ;

3° L'exploitation, en connaissance de cause, par le professionnel, de tout malheur ou circonstance particulière


d'une gravité propre à altérer le jugement du consommateur, dans le but d'influencer la décision du
consommateur à l'égard du produit ;

8
4° Tout obstacle non contractuel important ou disproportionné imposé par le professionnel lorsque le
consommateur souhaite faire valoir ses droits contractuels, et notamment celui de mettre fin au contrat ou de
changer de produit ou de fournisseur ;

5° Toute menace d'action alors que cette action n'est pas légalement possible.

You might also like