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Il y a deux ans, un institut de santé publique (l'INSERM) établit une "étude" appelée "Troubles
des conduites chez les enfants de trois ans" visant à faire croire que des signes de
« délinquance » peuvent être repérés et traités chez les enfants dès l'âge de 3 ans.
En 2006 N.Sarkozy déclare à l'assemblée nationale que "Les mineurs de 45 n'ont rien à voir avec
les géants noirs des banlieues d'aujourd'hui", lance la construction de prisons pour mineur-e-s et
laisse entendre dans le même temps qu'une partie de la population, jugée comme
fondamentalement mauvaise, ne mérite rien d'autre que d'être passé au karsher.
Début 2007, L'INSERM mène une enquête en Champagne-Ardennes chez 4000 élèves sur le
lien entre les gènes et consommation de stupéfiants avec un prélèvement ADN à la clé.
En mars 2007, Sarkozy affirme que l'on peut naître selon lui «pédophile» ou « suicidaire ».
Toujours dans le même temps, ce dernier nomme pour la première fois un généticien comme
conseiller (Arnold Munich).
Ces différents éléments convergent vers l'idée que nos comportements seraient pré-
déterminés, codés par nos gènes, et ancrés en nous de manière définitive. Notre histoire,
notre situation sociale ou les discriminations auxquelles nous sommes confronté-e-s n'y
seraient pour rien ou si peu....
Ce texte a pour but de montrer en quoi une telle pensée est dangereuse et d' appeler à une
résistance active envers toutes ses différentes manifestations.
L'importance que l'on accorde aux gènes est-elle une question scientifique
ou politique ?
Le degré d'importance que l'on accorde aux gènes ou à l'environnement n'est souvent pas tant
une question scientifique que politique. Elle implique avant tout une vision du type de société
dans laquelle on entend vivre. Poser l'importance du contexte environnemental, c'est concevoir
qu' il n'y a ni Bien ni Mal dans l'absolu et donc qu'on ne naît ni bon, ni mauvais, que chaque
individu est ancré dans une histoire en devenir, que l'on peut à tout moment débattre
collectivement des types de sociétés dans lesquelles nous vivons et les faire évoluées en
fonction de ce qui peut être épanouissant pour chacun-e.
Au contraire, dans l'histoire des idées, un déterminisme biologique réductionniste (ici
déterminisme génétique) a généralement permis de justifier un ordre établi. Il a plus d'intérêt en
tant que moyen de
cautionner un état de fait et les stéréotypes qui l'accompagnent, qu'en tant que moyen de
modifier le monde.
La fatalité du chromosome qui se substitue à la condition humaine et à son contexte, quoi de plus
pratique en réalité pour une société qui ne sait plus comment traiter ses propres prolèmes: ses
inégalités,
son absence de perspectives en dehors de la consommation et du petit écran, son exploitation
des trois-quarts de la population mondiale pour la prospérité d'une minorité d'occidentaux, ses
ghettos et son rejet des étrangers... Nous voilà d'un coup de baguette magique déchargés de
dérangeantes remises en question.
Dès aujourd'hui des discriminations génétiques se profilent par le biais des compagnies
d'assurances ou des entreprises. En effet si on découvre qu' une personne a "un terrain
génétique favorable à la maladie B32I, avec "une espérance de vie entre 1 ans et 20 ans " alors
que feront les assureurs, les patrons, les propriétaires ? " « Désolé, mais on ne peut pas prendre
le risque de vous assurer, de vous employer ou de vous louez...vous comprenez bien, 20 ans si
c'était sûr, ce serait encore envisageable, mais un an, non on ne peut pas...
Pourquoi les industriels rêvent de développer une société « génétique » au plus vite....
La recherche en génétique est une "nouvelle" technologie, c'est à dire, un nouveau marché. Les
industriels sont donc évidement hautement intéressés et imaginent de nouveaux "produits" qu'ils-
elles rêvent de commercialiser. Il s'agit de bricolages génétiques vendus à prix d'or pour les
classes dominantes et leurs enfants comme le prône l'idéologie transhumaniste, véhiculée par
des chefs d'entreprises et groupes néo-fascistes qui prônent la création d'une élite de
surhommes.
Enfin
Fichage ADN
« Les citoyens seraient mieux protégés si leurs données ADN étaient recueillies dès leur
naissance. »
(Christian Estrosi, remplaçant N.Sarkozy à une réunion européenne des ministres de l'Intérieur
en 2007.)
Depuis mars 2003, la police réalise un prélèvement ADN des personnes présumées ou jugées
coupables de presque toute action illégale, sans limite d’âge. Tag sur un panneau publicitaire, vol
à l’étalage, fauchage d’un plant de maïs OGM, collage d’affiche, outrage au drapeau français...
Les seuls délits écartés du fichage adn sont ceux des riches et puissants : la corruption, les abus
de biens sociaux.
Le 15 novembre 2007 le conseil constitutionnel fait retiré l'article concernant les statistiques
ethniques de la loi Mariani sur le fichage ADN des
candidat-e-s au regroupement familial. Ainsi, outre quelques changements, la loi est validée. Les
candidat-e-s peuvent "volontairement" donner leur ADN pour les tests de parentalité, les autorité
peuvent refuser volontairement d'accepter le regroupement pour les personnes qui ne se plient
pas au fichage, et les portes de France seront bien gardées.
Une start-up américaine (DNA print genomics), sollicitées par les polices du monde entier,
travaille à établir de véritable portraits robots à partir de l'ADN.
Pour beaucoup plus d'information: http://refusadn.free.fr/ et un film "Pistés par nos gènes" de
Phillipe Borrel & Gilbert Charles (2007, 52 min,
production pour ARTE)
La biométrie :
C'est l'identification par les traits ou éléments du corps : empreintes digitales, mouvements, ADN,
iris, formes du visage ou de la main. La biométrie à actuellement de nombreux débouchés dans
les systèmes de contrôles : bornes dans les cantines des lycées, vidéo-caméras, passeports,
entrées immeubles...L'idée de cette technologie est qu'il n'y ai plus de falsification possible,
puisque c'est notre corps qui nous identifie, il n'y a plus aucun doute à avoir: la machine nous
accepte, ou nous refuse.
Pour beaucoup plus d'informations: http://1984.over-blog.com/ et un film "Le temps des
biomaîtres" de Laurent Guyot (2006, 52 min, production pour ARTE).
Résister...
Il existe différents modes d'actions possible, à des échelles différentes et il appartient à chacun-e
d'entre nous de trouver ceux qui nous conviennent, mais une chose est sûre:
Même si les processus de validation de ces études, de ces lois ou de ces machines sont faits
pour faire en sorte que le "commun des mortel-lle-s" se sente dépassé, il existe des personnes et
des institutions précises sur qui il est possible de faire pression afin de faire entendre notre avis
(par exemple en Champagne Ardennes le rectorat et la direction de l'établissement ont donner
leur accord). Il est sûr également qu'en tant que parents d'élèves (mais pas seulement)
concernant l'école (mais pas seulement) il est possible de faire retirer ce genre de projets.