You are on page 1of 27

<7//@ Ecm Fff°cmL1Zle@ C@Z727ff°d@ff§@

,,

', , '- ~
:r:.::::?"~~-
~ ·. ·
\"."!---z:>;..,_
:·~r,<~:-_ -~ ":
:(:'<" ,: ,,,,.

.<
;-• . , .--.
~%:.;;.::::~(
r- >~'Y~
0 ;~~~ -

DECADAIRE
10 ~~'-.,\~ , , . · , ,

- Je souffre de deux maux: le régime actuel et la constipation


, . · ·._·' .

civilisalion française
tk tradition catholiq,ll
et tk

0 La « stratégie Frankenstein » de Bill


Clinton Les hommes de gauche du
gouvernement de « droite » 0 Le rêve arabo-
.français de Farid Smahi O L'Inde chrétienne
de Nicolas Bonnal O Et, bien entendu, les
élucubrations d'ADG
Iettres de chez nous
Maximes Le colonel Rémy avait
commencé à ouvrir les
Je vous remercie de yeux sur la vérité histo-
l'envoi de votre Libre rique. Quant à Raymond
Journal. J'aime bien les Triboulet, apparemment,
carnets de Pierre il reste intoxiqué ... pour
Monnier. ne pas dire
Quant à Monsieur indécrottable !
Triboulet (voir votre j. G. (LES ROSIERS)
"courrier" du numéro 8),
on peut lui répondre par
deux maximes de Michel Païenne
d'Ornano : Du A la lecture de
Gaullisme - « il est per- "Semper fidelis" de votre
mis d'avoir été gaulliste, décadaire numéro 7, lement subjugué l'assis- n'est-il pas de penser et
jusqu'au moment où il dont j'adresse à son tance par son intelligen- surtout d'agir (!) selon la
est idiot de l'être resté ». auteur mes salutations ce et son charisme. voie tracée par le
Et de Pétain - « il fut païennes, je me fais, ici, Quid du courant Christ ... ce que font
injustement traîné dans l'avocate de Bernard catholique auquel on se beaucoup d'incroyants ...
la boue, lui qui, juste- Antony- rencontré réfère ? (l'inquisition est dont je suis !
ment, s'y était glorieuse- dans un dîner-débat à dépassée), l'essentiel Delenda Carpentras !
ment battu ». Aubenas et qui a littéra- pour le "pratiquant" S.H. (SAINT-SAUVEUR)

UNIVERSITÉ D'ÉTÉ LÉGITIMISTE


Une dizaine de conférenciers, universitaires et écrivains se rendront cet été, du
9 au 15 août, au château de l'Auberdière en Anjou pour la deuxième Université
d'Eté Légitimiste. Parmi les conférenciers : Guy Augé, Jean Barbey, Serge de
Beketch, Daniel Hamiche, Claude Polin, Alain Néry et Claude Rouss~au.
L'UEL 93 a édité son insigne : « Sacré-Cœur et Fleur de Lys, rouge ...
e_t or .sur fond ..- ~

de drapeau blanc » ainsi qu'4ne série de 10 autocollants représ~ntant Jes .chefs


de la \Tendée militaire et le Prince Louis de Bourbon:'"' , ·• -~;··,; .
Frais d'inscription pour cet été : 1 200 F (tout compris:). L'il)signe UEL : 35 F. Les
0

autocollants : 35 F (chèques à l'odre de UEL). Poùi tous renseignements :


Jean-Marie Blackman, 4 square Desnouettes, 75015 Paris.
Cbditoria(
SE SERVIR DE LA FRANCE
ET NE PAS LA SERVIR

~ri
J
}
a France vaut un million de milliards de francs. Ce patrimoine
national comprend les prés et les forêts, les rivières, les lacs, les
villages, les villes, les cathédrales et les musées, les routes et les
voies ferrées, les usines et les fermes, les universités et les écoles,
les hôpitaux, les prisons, les casernes, tout ce qui a été semé,
planté, inventé, construit, mis en valeur par les hommes de notre pays.
En venant au monde, chaque enfant français se trouve donc riche de deux
milliards de centimes.
Par sa seule naissance? Non. Par les efforts, le travail, le sacrifice de ses
ancêtres qui ont donné à la France leur intelligence, leur force, leur
amour et parfois leur vie.
Les enfants d'étrangers nés en France n'ont aucun droit naturel à cet
héritage que leurs géniteurs n'ont pas contribué à enrichir. Ils ne peuvent
y prétendre qu'en contrepartie d'un acte au moins symbolique par lequel
ils s'offrent à la France avec la même générosité que la France s'offre à
eux.
Cet acte symbolique aurait pu être le serment d'allégeance que l'on
envisagea un moment de demander aux postulants à la naturalisation,
mais qui fut écarté sous la pression des lobbies cosmopolites.
Le service sous les drapeaux restait donc l'unique signe tangible de la
volonté de devenir Français.
Le Conseil constitutionnel vient de l'effacer en décidant, contrairement au
nouveau code de la nationalité, que les jeunes Algériens, ayant opté pour
la citoyenneté française, pourraient accomplir leurs obligations milita~es
en Algérie.
C'est donner le droit à ces jeunes gens, et à eux seuls, de se servir de la
France sans la servir.
C'est, je le répète, imposer aux Français des concitoyens qui ne seront
jamais leurs compatriotes.
Il est troublant que ce soit le, Conseil coftstitutionnel, institution née de la
Révolution et prêsidée aujourd'hui par Robert Badinter, qui ait permis ce
nouveau pas vers la destruction de notre nation.
SdeB

LE LIBRE JOURNAL ne h,e /,,,,,,,,c~• ~,.n,r.ü.n:s·~• page ;J N° 10 DU 25 JUILLET 1993 ~


GALANTERIES
~ Confidence de
~ Lucette Michaux-
Chevry, ministre
des Droits de l'homme du
gouvernement Balla.dur au
Qµotidien de Paris : ",~on
Que(ques nouve~
prédécesseur Bernard
Kouchner, bien que frès ,.
médiatique, est un homme
de qualité" ..
CLINTON : LA STRATEGIE FRANKENSTEIN
Réponse de l'intéressé
dans TribuneJuive :"Je ne 7~ a quinzaine qui Le contrôle de cette fausse gion orthodoxe, au lieu de
pense rien de Lucette 1J l vient de s'écouler, diarchie revenant naturelle- se faire au nom du com-
Michaux-Chevry. Rien de r-- avec le sommet de ment à Whashington. En munisme".
bon." Tokyo et la réunion de somme, Bill Clinton réédite Selon un sondage de
1 Homme de qualité, certes, Genève, illustre de façon la fatale expérience du l'Institut autrichien Paul
mais aussi galant comp~l':: lumineuse la double straté- docteur Frankenstein qui, Lazarsfeld, les Hongrois se
gnon ... gie américaine. Il s'agit recollant des débris épars déclarent à 80 % mécon-
pour Bill Clinton et son de cadavres humains, tents des tentatives de libé-
administration de conduire fabriqua une créature ralisation de l'économie.
ASSASSINAT en parallèle une offensive monstrueuse qu 'il préten- Ce chiffre atteint 77 % en
MAÇONNIQUE de charme à l'égard de la dait commander mais qui, Pologne. Les Roumains, les
Victime, par Russie, et une politique de échappant à son pouvoir, Bulgares accusent , eux
erreur, d'une menace et d'agression finit par le tuer. aussi, le passage de l'éco-
fusillade entre envers la Communauté C'est à quoi fait penser nomie planifiée à l'écono~
narco-trafiquants. C'est Européenne, empêtrée le jeu bizarre de l'adminis- mie de marché d 'être la
l'explication généralement dans les contradictions tration américaine qui cause essentielle de la
donnée à la mort du d'une unité artificielle qui consiste à contraindre,· par baisse catastrophique de
Cardinal Ocampo, abattu paralyse toute initiative . persuasion, par chantage leur niveau de vie.
de quatorze balles au Invité d' honneur du et au besoin par force, les En d'autres termes, tout
Mexique le 24 Mai der- sommet de Tokyo, Boris pays de l'Est à réintégrer la est fait par Whashington,
nier. Eltsine n'est pas reparti les sphère d'influence de la tant sur le plan de la com-
Or, le cardinal a été tué à mains vides. Mais ce bilan Russie considérée comme munication (nouveau mot
bout portant, ce qui écarte est moins une victoire dû héritière légitime de pour "propagande") que
l'hypothèse d'une bavure. chef d'Etat russe qu'un cal- l'URSS . sur celui de la coopération
Principal suspect : la cul du président améri- Récemment, Josef économique (nouveau mot
, redoutable maçonnerie cain ; moins une affaire de Antall, Premier ministre pour "chantage à la fami-
mexicaine qui aurait fait "gros sous" qu'une ma- hongrois, confiait d'ailleurs ne") ou même celui de la
assassiner le prélat én nœuvre géopolitiqu~ . à Alain Juppé : "Il y a un Paix ' (vt-é'u:it , mot: pour_
représailles à la béatifica- Les Etats-Unis trouvent an, il a suffi d'une nuiF de "asservissement'') pour que
tion de vingt-cinq mart:Jrs bien plus d'avantages négociation pour faire les. anciens . pàys commu- •·
Christeros, qui avait soule- directs et immédiats à accepter au maréclj'al 1!istes è:'.omprènnent qu_e- ·
vé un énorme scandale concentrer sur la Russie soviétique Gômmandant leur· salut réside dans la
politique au Mexique. toute l'aide financière l'armée rouge en Hongriê reconstitùtion, au besoin ·
L'attentat a eu lieu le jour qu'ils peuvent débloquer Je ·départ total de ses sous l'égide de partis com-
;même de la fête liturgique plutôt qu'à saupoudrer hommes de mon pays.( ... ) munistes rénovés, de ce
de ces nouveaux bienµeu- d'aumône, les anciens par- Tout cela est bien trop qui fut naguère le Pacte de
reux. tenaires devenus antago- récent pour considérer la Varsovie ou le "bloc sovié-
nistes de l'ancien "bloc" page comme définitive- tique".
soviétique. ment tournée." C'est ce qui explique,
INJUSTICE Face à ce qu'ils consi- De la même façon, entre autres, l'offensive
Clown d'or de la dèrent de façon quasi offi- Lech Walesa affirme : "Si médiatique contre les
_. cielle comme "l'épouvan- vous ne nous avez pas nationalismes et la multi-
semaine à Jean-
Luc Mano, scribe tail européen", les accueillis dans les cinq ans, plication des émissions de
à Globe Hebdo, qui Américains travaillent à ce sont les Russes qui nous télévision montrant que
s'indigne : contre Tapie reconstituer la fameuse reprendront." "l'effondrement du com-
"l'acharnement", pouf hégémonie soviéto-améri- Pronostic que confirme munisme" présente un
Touvier "des égar~". On caine en fabriquant, de Geza Jenski, ministre des danger terrib le pour les
reconnaît dans cette analy- manière tout à fait artifi- Affaires étrangères de démocraties occidentales
se la patte du journaliste cielle, un semblant de Hongrie, qui précise que menacées par l'immigra-
indépendant et lucide. monopole partagé entre la cela se fera "au nom du tion, la mafia russe, la
CEI et les USA. panslavisme et de la reli- délinquance, la contreban-

N0 10 DU 25 JUILLET 1993 ~
fes du marigot
de, la pollution, l'absence mais nous ne voulons pas que grâce à la faiblesse
de contrôle du nucléaire, non plus devenir les vic- européenne, et la France,
la fuite des cerveaux, la times d'un libéralisme en ratifiant Maastricht, s'est
fronde de l'Armée Rouge, commercial unilatéral et interdit toute préférence
la résurrection de l'Eglise naïf", il avoue tranquille- nationale, tandis qu'aucune sente confra-
orthodoxe, etc. ment que l'Europe préfére- mesure de simple et légiti- t tMartin
En un mot, la survie du ra sacrifier les intérêts fran- me préférence communau-
monde entier dépend de la çais que déplaire à taire n'est mise en place .
reconstitution du bipôle Whashington. L'exemple de l'audiovisuel
Whashington-Moscou qui Voilà deux semaines, à est criant : Sir Leon Britain,
passe par le rétablissement Tokyo, la pression améri- négociateur européen pour
de l'harmonie dans le bloc cano-ja ponaise fut telle l'audiovisuel, a beau s'en
de l'Est. que la conclusion de défendre, un projet prépa-
En somme, aujourd'hui l'U ruguay Round paraît ré par Bruxelles pour
comme hier, il faut que inévitable . Tokyo expose "les condi-
"l'ordre règne à Varsovie". Mais le problème agri- tions loyales et prévisibles
Le deuxième volet de cole n'est pas le seul : en d'accès effectif au marché
l'offensive américaine con- ce qui concerne l'acier, ou pour les pays non euro-
tre la Communauté euro- l'audiovisuel, les USA ré- péens". Or dans certains
péenne est d'ordre plus gentent le commerce mon- pays européens, les pro-
strictement économique. Il dial, au mépris le plus total ductions américaines occu-
se déploie au sein du du "partenariat" européen. pent déjà 80 à 90 % de la
GATT. Et s'appuie sur une C'est que Clinton y voit case fiction des pro - tairement ces
tactique consistant à briser un enjeu de politique grammes télévisuels. En ntmaghre•
toute velléité de solidarité purement intérieure. Il le France, on n'en est encore Africains sont
européenne en isolant sait : c'est sur la reprise de qu'à 50 % maximum. sur le }filÎnt'de les rattra-
l'une des composantes . En la croissance et rien d'autre Mais dans les salles, le per. C'est une statistique
l'occurrence la France. qu'il sera jugé par ses élec- taux de films américains a révéléerpar Charles
La manœuvre date du teurs et la reprise passe par plus que doublé en dix P e statistiql!e · ·
préaccord de Blair House, un forcing à l'exportation ans. (31 % en 1979 à 65 % ent les petits
en novembre 1992, entre la et un freinage maximum en 90). iie . .
CE et les Etats-Unis, dans des importations. L'audiovisuel étant le que
le cadre de l 'Uruguay Au grand dam de la troisième poste d 'excé- ce n'est
Round. (Cycle des négocia- France qui a vu ses aciers dents américains vers la pas a . é nquance étran-
tions au sein .du GATT plats USINOR taxés à CEE, il est exclu que cette gè la statistique.
pour accroître la libéralisa- 100 %, sanction infligée tendance s'inverse.
tion des échanges). par un organisme juridic- Ce qui n 'empêche pas
Cet accord prévoit une tionnel américain, l'ITC Alain Carrignon de répéter
limitation des exportations (International Trade Com- obstinément sa creuse pro-
subventionnées des pro- mission). fession de foi européenne :
duits agricoles. Il est catas- Autre instrument redou- "L'enjeu des négociations
trophique pour la France table, la fameuse section du GATT est stratégique :
dont les intérêts se heur- 301. c'est le droit à l'existence
tent à ceux de ses parte- Forgée contre la d'une culture et d'une s britanniques
naires. Donc, quand Claes, concurrence illégale, cette identité européenne." dans les territoires de
ministre des Affaires étran- arme est aujourd'hui utili- Comme si l'on pouvait l'Empire pour le "revitali-
gères de Belgique, qui pré- sée à des fins ouvertement sérieusement soutenir qu'il ser". Ces enfants ont sou-
side la CE pour le ·second offensives. Elle va ainsi existe, des Iles Feroë aux bligés de tra-
semestre, affirme que permettre (avec "Green Cyclades et de Gibraltar au ~*
es condi-
"l'exigence de renégocia- 301 ") d'imposer les stan- Cap Nord, une identité cul- de_I:e~clava:
tions (de Blair House) ne dards écologiques améri- turelle européenne assez
doit pas être un préalable cains - les plus stricts au forte pour résister aux Co e campagne
à la conclusion des négo- monde - aux produits assauts d'Hollywood. se dév~loppe pour ériger
ciations du GATT. (. .. ), la importés aux USA. une statue au politicien
Communauté n'est pas une Evidemment, ce protec- britannique.
forteresse protectionniste, tionnisme agressif ne paie MARIE D'.ARMAGNAC

page 5 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 6


RENIEMENT
~ Bill Clinton;-Ie
.....IJr président des
Etats-Unis, qui
avait dénoncé pendant sa
campagµe électorale, "
l'ap~J?id imposé au.:x
fÂutres nouve(fes
sidaïquês, vient de sigµer
un amendement interdi-
sant l'accès du territoire
US au:x séropositifs. Une paire de Voisard - , après la radio- ment et le commerce
télévision où tous les mili- international".
claques aux tants de gauche mis en Pendant la campagne
BOYCOTT électeurs place aux postes-clefs électorale, Brice Lalande
était opposé, dans le pre-
~ Plusieurs associa- depuis 1981 par le pou-
_c; tions catholiques voir socialiste ont été mier arrondissement de
., ;\' traditionalistè~ La rumeur court que le maintenus dans leurs fonc- Paris, à Laurent Dominati,
attirent l'attention de leurs Premier ministre envisage tions, après le ministère fils de l'ancien ministre de
adhérents sur le fait que de confier le poste straté- de la Culture où Jacques VGE, Jacques Dominati.
les "Trois Suisses", une gique de directeur du Toubon se contente Il fut littéralement écra-
des plus importantes socié- Trésor à Thierry Aulagnon, d'assurer béatement, avec bouillé par le suffrage uni-
tés d •· te par corr~,pon- ancien conseiller tech- le même personnel, l'inté- versel.
dance en. France, s'associe nique au cabinet de Pierre rim de Jack Lang, ce sont Trois mois plus tard ,
à l'infernale campagµe de Bérégovoy puis directeur donc les Finances qui cet ancien militant d 'extrê-
matraquage publicitaire en de cabinet du ministre deviennent le champ me gauche est repêché
faveur du préservatif. socialiste du Budget, d 'expérience de la cohabi- par le bon plaisir du
Michel Sapin. tation consensuelle. Premier ministre et investi
Après le ministère de Dans le même ordre d'une sinécure.
ECONOMIE l'Intérieur, où Charles d'idée, Edouard Balladur Les électeurs et les
Ministre de la Pasqua appelle chaque vient de confier à Brice quelques élus qui com-
_. jour de nouveaux collabo- Lalande, ancien ministre mencent à se demander si
Santé, Philippe
i; Ci Douste-m~ a rateurs issus du sérail de l'Environnement ce gouvernement "de droi-
anrton.cê à grand b;uit une socialiste, voire commu- d'Edith Cresson (Premier te" ne se moque pas d 'eux
mesure urgente et indis- niste - comme l'ancien ministre socialiste en ont ainsi la réponse.
pensable : la mise en vente gauchiste Castro, le socia- 1991) une "mission de Aussi . claire qu'une
de préservatifs à un franc liste Barrault, le rocardien réflexion sur l'environne- paire de claques .
dès la rentrée.
En se giirdant bien de pré-
ciser qrt'à ce prix, il ne
pourra s'agir que de pro-
duits fabriqués en Asie, de
qualité très médiocre et
présentant, par consét/
quent, encore moins de
garanties que leurs concur-
rents plus chers.

INTERIM
Secrétaire perpé-
tuel de
l'Académie fran-
çaisep~aurice Druon
raconte que c'est sur .son
intervention pressante que
Decourtray-Evêque a fina-
lement présenté sa candi-
dature Quai Conti. Motif :
Jean Marie Lustiger,
d'abord pressenti avait
renoncé pour ne pas
déplaire à son clergé.

N° 10 DU 25 JUILLET 199 3 ~
U n scandale
. ce qui conduira inévitable- du Roi Soleil pour modi-
qu1va ment à s'interroger sur les
conditions dans lesquelles
fier la Constitution se
soient, selon leurs propres
exploser · l'administration socialiste termes "bie n amusés" .
a pu consentir à la compa- Plusieurs n'ont pas
Eurodisney gnie Eurodisney des avan- caché , devant les micros
tages qu'aucune société des radios et télévisions,
Chaque jour qui passe française n'aurait jamais le plaisir que leur a procu-
confirme les prédictions pu obtenir : aides finan- ré ce séjour dans la
les plus pessimistes sur cières, fourniture gratuite demeure royale.
l'avenir d'Eurodisney . d'infrastructures et de ser- Il faut dire que tout
L'exercice 92-93 qui sera vices et, surtout, une avait été mis en place
clos le 30 septembre, incroyable série de déro- pour le confort et la sécu-
devrait faire apparaître gations à la législation du rité des constituants . La
une perte sèche égale au travail. ville é tait en état de siège
double des estimations Au cas où les difficul- (stationnement et circula-
des experts : deux mil- tés d'Eurodisney abouti- tion restreints), les jardins
liards de francs. raient à un dépôt de bilan étaient fermés au public,
Le tiers du chiffre qui ruinerait une région, trois cents policiers étaient
d'affaires, l'équivalent des naguère prospère, l'admi- mobilisés, trente pompiers
"fonds propres" de la nistration socialiste se ver- sur pied de guerre, deux
société et des frais finan- rait confrontée à un nou- équipes de démineurs
ciers qui courent sur un veau scandale plus énor- arpentaient les lieux, une
endettement de vingt mil- me sans doute que l'affai- poste spéciale avait été
liards. re du Carrefour du déve- installée dans la salle
Cette catastrophe finan- loppement ou d'URBA. Empire de l'aile aux
cière s'explique, semble-t- Princes , d'où les élus ont
il, par une double erreur pu envoyer plus de cent
des promoteurs du projet : Comme mille cartes "Premier Jour"
d'une part, ils ont fondé à leurs électeurs , un buf-
beaucoup trop d'espoir
"toujours fet somptueux avait été
su r l'afflux des visiteurs le congrès ouvert dans l'orangerie,
étrangers al o rs que les des bureaux aménagés
Français constituent désor- s'amuse, mais le dans la galerie des
mais plus de la moitié des batailles, pour lesquels le
clients - ce qui a pour prix reste un Mobilier national avait
effet de réduire les béné- expédié ses plus belles
fices escomptés sur les
secret d'Etat pièces (le bon goût ne
"souvenirs à la française". présidant pas toujours à la
D'autre part, les reventes Interrogé par Le Libre chose puisque le bureau
d'actifs immobiliers et tou- Journal mardi dernier, le de Philippe Seguin était
ristiques qui devaient per- Secrétariat général du meublé en . .. Empire).
mettre un désendettement Gouvernement ne se réfu- L'hémicycle, trop petit,
se révèlent un échec total gie pas dans l'ambiguïté : s'était vu ajouter deux tri-
dans un marché immobi- "Le coût d'organisation du bunes ; soixante-dix télé-
lier littéralement sinistré. Congrès de Versailles est copieurs avaient été loués
Or, la maladie semble une information confiden- et un standard de six
incurable : Eurodisney, où tielle. cents postes avait été mis
les files d 'attente aux Nous n 'avons pas à à la disposition du person-
attractions s'allongent déja vous la communiquer. nel politique auquel, en
indéfiniment, ne peut pas Cela ne vous regarde pas." outre, une belle mallette a
accueillir beaucoup plus Apparemment la cour- été offerte avec l' inévi-
de visiteurs qu'aujourd'hui toisie balladurienne et les table "pin's" -souvenir.
et les frais de fonctionne- principes de la transparen- La conclusion revenant
ment ne peuvent plus être ce démocratique n'ont pas à un ancien ministre
réduits sans atteindre encore franchi les murs de socialiste : "Ce congrès n'a
l'image même du produit. l'administration. servi à rien, mais on s'est
Comme toujours en L'essentiel , au fond, bien amusés.
pareil cas , on commence c'est que les 896 députés Ça fait toujours une
donc à se poser la ques - et sénateurs réunis, lundi journée au bon air. "
tion des responsabilités, 19 juillet, dans le château suite page 8

pag e 7 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 6


fAutres nouve(fes
suite de la page 7 évoqué, dans ce même de la musique igno-
entretien, une de ses raient qu'Albenitz était
Ah, à propos : de ex-épouses, "fille du russe. Ils pensaient
source officieuse, compositeur Isaac que l'auteur des
l'organisation de cette Albenitz" : « Cette "Chants d'Espagne", né
partie de campagne est femme dont j'ai divor- à Camprodon de Cata-
revenue à peu près à cé était une juive hon- luna, était au contraire
dix mille francs par teuse. Son père était espagnolissime jusqu'à
participant. Soit un un homme de génie , incarner "la plus par-
milliard ancien . un Russe ... sa mère faite illustration des
Pour ce prix là, il était une Espagnole théories de Pedrell
n'y avait vraiment apparentée de très selon lesqu elles la
aucune raison de s'en près à la famille de musique d 'une nation
priver. Franco. doit être fondée sur les
Dès que ses filles traditions,;pppulai.[t=_s,,.
sont nées, elles ont été Les vo'fff dqnê'
Les bizarres bardées de croix et de détrompés . A moins
grigris. que Jacques Martin
confidence Quand j'ai connu n'ait raconté n'importe
de Jacques ma femme, je lui ai
offert dans une bijou-
quoi.
Ce n'est pas à
Martin terie à Tahiti, une étoi- exclure, si l'on en croit
le de David .. la mise au point
Jacques Martin, le Elle n'osait pas la publiée quinze jours
célèbre animateur de porter ... Ma femme a après les confidences
télévision est un origi- fait du rapt à la nais- de l ' aimable pitre
nal : dans ce pays où sance de mes filles en télévisuel : " La rédac-
chacun prétend avoir les faisant baptiser tion de T.j présente
caché ou protégé des avant que je le sache. ses excuses à la famille
israélites pendant Or, si je l ' avais su, Cyganer Albenitz pour
l'occupation, il racon- j'aurais refusé ... Si mes les inexactitudes qui se
te, lui, avoir passé ces filles avaient été juives sont glissées dans
heures sombres, réfu- au sens de la halacha, notre numéro 1242
gié dans une famille je les aurais élevées concernant les origines
juive, pour échapper à scrupuleusement dans d'Isaac Manuel Fran-
une "enfance quasi cette religion. » cisco Albenitz.
carcérale" (né en 1933, Confidences Les documents que
Martin fut élève des stupéfiantes : Albenitz, nous avons consultés
dominicains d'Oullins) en effet, est mort en ne laissent aucun
Il est vrai que c'est 1909 à cinquante ans. doute sur les origines
pour Tribune Juive Sa fille avait alors une basques et catalanes
que le présentateur a vingtaine d'années. du compositeur espa-
tricoté cette biogra- Elle aurait donc été gnol. T.] laisse à
phie paradoxale. quasi centenaire Jacques Martin l'entiè-
Laquelle n'aurait quand Jacques Martin re responsabilité de
pas mérité qu'on s'y l'épousa le 10 Août ses propos concernant
arrétâ si le même 1984 ... sa vie conjugale avec
Martin, en veine de D'autre part, les son ex-épouse. »
confidences, n'avait meilleurs spécialistes Olé!

page 8 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 6


'
t c est
.

blablement
b'o nne,
ETRANGES
que je COUTUMES
, dans

~
es rubriques qui
ntternëau, vous
ion: "croquer
t-elle ? L'avez- - Croquons
vos fréquents
ropophages
, . ±r
le marmot
- 9astronomie
canaque
- 'frugalité
.rson bédouine
lep
s l'oppor- -9randeur
d'envoyer une pension alimen-
à quelqu'un qui boit. consécutive
n effet, au premier abord , on d}allafi.
ourrait penser que cette expres- ·s le sujet vit
ise ses racines dans le canni- ons aliment
Quo i de plus délicieux
et rôti, si ce n'est
the enragée dont du Cantal était le plus a
iës së sont r alés en leur on pouvait se content 'és
int qu'on des Limagnes) et de légumes
lève massive de lesquels l'igname, le taro, la
écialement dressés douce. On enveloppait le tout,
e lents bovidés. de lait de coco (faut-il voir là l'origine
des prêtres-ouvriers ?) s des
/ ~ r les Can ques, pourceque j'en feuilles de bananier qu'o posait
\!l1 sais, ne prisent pas spécialement dans u grand trou où avaient été
l'enfançon comme plat de résistance, préala ent mis à chauffer à blanc
.lui préférant l'Auvergnat, que Dieu et des gal . Puis on enterrait le tout et
·Cbaumeil me pardonnent. Leur plat on laissait cuire pendant une heure
national - ou plus exactement tribal - ou deux, c s à l'épouillage
tre que le bougnat, qu'ils mutuel et à là c ection de masques
ort hient bounia et qui remon- rituels à l'aide des poils de barbe, du
te à.la p us.h~ute antiquité (c'est-à- missionnaire défuncté.
dire à D,émosthène qui donna son repa
nom au "Câillou" et à Zarafouchtra 19 e nos jours, et bien que les curés vingt
qui procèdent tous les mission- c:V calédo.niens soient tout prêts à se tus.
. avernes). sacrifier pour la cause du FLNKS, on
utilise plus volontiers ia viande de Cela mepar
~fre bounia est le mets le plus pouaca (porc), boulouk (bœuû, nani se mi!me et c'est ainsi,
étouffe-chrétien qui se pouvait (chèvre) ou même poé (tortue) et avec Cheikh Zayed, q
evoir. Il consistait en un poissons divers (bouillabès) . une fois, Allah sera g
diepot de viandes (le mariste L'Auvergnat qui engendre trop de

N° 10 DU 25 JUILLET 93
fÂnastrophes, CBi(fevesées <.\{) Coquecïgrues

par Ximenez de Cisneros


Les aventuriers de la gauche perdue
CHARLIE-HEBDO, PLUS BETE QUE MECHANT...
La déroute de la gauche aux législatives a/ait l'effet d'un grand coup de pied dans la fourmilière de
l'intelligentsia ''Parisienne". Depuis lors, nos peti-ts hyménop-tères familiers s'agi,tent en tous sens:
« La gauche a-t-elle encore un avenir ? Si oui, lequel ? Et sinon, qu'est-ce qu'on va devenir ? »

t
Val tragique à
double page bien tassée où,
après avoir dit tout et le
te croit. .. Elle croit en un
dieu, en un roi, en un chef
t
La gauche
Charlie contraire , il arrive ... nulle de droit divin, en la tradi- au p_ouvoir,
part. En développant ses tion, en des principes sacrés c'est la droite
Dernière contribution à ce "idées de gauche", l'Ancien qui n'ont pas à être démon-
passionnant débat : celle en étale au passage toutes les trés "· La gauche, elle, ,n'est Que faire donc contre
de. .. Charlie-Hebdo. Mais contradictions et les absurdi- pas si bête : « Elle est ratio- cette "réaction", aussi stupide
cette fois-ci, compte tenu de tés. Résultat : un discours qui naliste. Elle ignore toute que constante et universelle ?
la gravité du sujet, nos rigolos s'autodétruit au fur et à mesu- "vérité" qui ne soit pas véri- Cavanna sait : « Il faut "chan-
professionnels ne plaisantent re qu 'il se déroule. A donc, fiée par sa raison "· Tenez, ger l'homme !" "· C'était
plus . « Pour aller à gauche, sous le titre nuancé « La par exemple, « Quand des d'ailleurs ce que « proclamait
c'est par où ? ", s'interrogent- gauche pense, la droite gens se disant de gauche la Révolution d'Octobre, ce
ils dans un numéro spécial. cogne ", Cavanna nous croient en quoi que ce soit, gui montre bien qu'elle avait
Sous l'intitulé "humoristique", explique les grands axes de fût-ce en le progrès, ils ne tout compris »(sic). Malheu-
on sent poindre un réel ce clivage: sont plus de gauche ! "· reusement , il y a un hi c :
désarroi. .. Dans son édito, le 1) « La droite, c'est la natu- Emporté par son élan , « Avant de changer l'homme,

rédac'chef Philippe Val (chan- re ... La gauche, c'est l'anti- Cavanna s'exclut ainsi lui- il faut le mater. " Personne n'a
sonnier gaucho-aigri dans le nature "· Jusque là, on est même de la gauche - et écha ppé à ce dilemme, ô
civil) donne le ton. Pourquoi d'accord ; mais pourquoi son compère Val avec lui : combien cruel pour des
aller à gauche ? Mais parce s'obstiner dans le contre-natu- ne viennent-ils pas de nous humanistes de gauche : « Ni
que c'est le seul rempart re ? Parce que, mesdames et affirmer l'un après l'autre Robespierre, ni Lénine, ni
contre la barbarie, tout sim- messieurs, « la gauche que "la gauche, c'est le pro- Staline, pourtant des purs, des
plement! « La gauche, c'est le n'accepte pas l'ordre inhu- grès" ? Cons de croyants, martyrs même (!!). Tous sont
progrès ... Quelque chose main des choses "· C'est que, va! devenus des tyrans. . . " Voilà
d'ondoyant, de changeant ; voyez-vous, la gauche c'est 3) Autre distinguo : « La pourquoi notre gauche est
de l'intelligence qui cavale, et "le progrès". « Elle cultive un droite, étant l'application muette : « Jusqu'ici, la nature
qui gagne des dizièmes de idéal. Cet idéal se nomme dès lors de la na ture, est (la droite) a toujours gagné,
secondes sur la barbarie .. . "· "demain ". Notez bien, « la partout, depuis toujours, quand les esclaves parve-
Et comment aller à gauche ? droite aussi a un idéal. Il se présente. na ient à vaincre, ils deve-
Eh bien, justement, la difficul- nomme "hier" : sainte igno- La droite est un état de naient exploiteurs. , On ne
té c'est que « le progrès, par rance, soumission au destin, fait. La gauche est une ten- saurait mieux dire. Mais ce
définition, est changement ", respect des valeurs, de la tra- tative "· "jusqu 'ici" laisse augurer un
nous révèle ce grand cerveau. dition, et que chacun reste à "Jusqu'ici", ajoute benoî- avenir meilleur ... Ca vanna
Par conséquent, « un discours sa place. Nos pères avaient tement le Maître - c'est-à- détiendrait-il un secret, caché
de progrès ne peut pas être tout compris, nous ne ferons dire en gros depuis l'appari- depuis les origines du monde,
un catéchisme. Tous les jours, jamais ·mieux qu'eux ", résu- tion de l'homo-sapiens - , pour changer enfin cette
il faut modifier la grille de me ironique-ment Cavanna , « la gauche s 'est montrée méchante nature humaine ,
décodage"· qui s'interroge aussitôt : com- incapable de men er une incorrigiblement "de droite",
ment peut-on être aussi con? société humaine vers son sans avoir à la mater - c'est-

La gauche est t idéal"·


Mais attention, ce n'est
à-dire à devenir soi-même "de
droite", comme ces pauvres

! contre-nature
A la tête de cette "caval-
Un vrai progressiste
ne croit pas
pas de sa faute ! C'est parce
que « les lois de la nature et
Staline, Lénine et Robes-
pierre, pourtant animés à

i
cade de l'intelligence", Pépé au progres ... les psychologies indi vi - l'origine des intentions les
Cavanna montre l'exemple 2) La réponse est dans le duelles ne se laissent pas plus nobles ? Réponse au 1
en décodant sur une deuxième clivage : « La droi- faire sans réagir "· prochain épisode.

6
.
.,;.,,~-._t':-L,-~
~~ y.;r LE LIBRE JOURNAL d,:, h.1· Fra✓1c,:,• ~,_,,_,,,.✓,o/;.,-,:,• page 10 N° 10 DU 25 JUILLET 1993
t
UN MENSUEL
POUR
L'AFRIQUE
t

l'empire commu-
ortance du continent
ment disp aru. et l'Afrique
tie de l'histoire. ~fais, a u
momen t même où nos intérêts
essentiels se trouvent désormais e n
Europe orientale. L4Jrique se met à
pes de plus en plu ur notre
d en raison du chantage
bique qu 'elle exerce sur
lair ement menacé de

e noire , à cause
suicidaire, va
popu latio n
CEntretien courtois avec
Farid Smahi, ou
l'homme par qui le
scandale arrive.
Ancien patron
parisien de France
Plus, aujourd'hui
président du mou-
vement Arabisme
et Francité, qui
osa dire qu'il en
« avait assez que
l'argent de l'inté-
gration s'en aille à
des voyous, des
camés, des dealers
et des chômeurs
professionnels » .
Et de récidiver
dans une récente
tribune publiée
dans le « Figaro »,
où il expliquait la
différence qu'il y a
entre « immigrés »
et « Arabes de
France ». Si
Vladimir Volkoff
expliquait être
100 % Français et
100 % Russe,
Farid Smahi, lui, Quand vous parlez dans les tranchées de 14- Et musultnan ?
dit être 100 % d'Arabes de France,
vous pensez à qui ?
18, qui ont versé le ur
sang pou r la France en Non . Arabe ne veut
Arabe et 200 % 39-45. p as forcément dire mu-
Français. A tous ceux qui sont Moi, je suis un natio - sulman, quoique l'arabo-
en France depuis la cam- naliste français. ]'aime la islamisme ait énormé-
j Entretien avec cet pagne é g yptienne d e Fra nce et je suis prêt à ment apporté au patri -

i
~ 1hommepas
comme les autres.
Napoléon , à ceux qui
sont venus étudier ici, à
tous ceux qu i sont morts
mourir pour elle. En re-
vanche , culturellement, je
me sens arabe ...
moine scientifique et
artistique de l'humanité.
Cela dit, je suis de cultu-

':;~ilit'"y_<, ----
~ - LE LIBRE JOURNAL da ,h,, F,-.,,,,,;,cL.• ~;,_;urL',,;h ,·c pag e 12 N ° 10 D U 25 JUILLET 1993 ~
Cfarid Smahi
re musulmane mais je ne confiance, ils s'intégreront. C'est systématique. Ou la France et que ce pays
suis pas pratiquant. Ça Bien sûr, ils seront toujours l 'on montre des Arabes aspire avant tout à un
n'empêche pas que j'aime attachés sentimentalement islamistes, hargneux et vio- mode de vie occidental.
aller à l'église. Je regrette au monde arabe , tout lents , des barbus poseurs Nombreux sont les Algé-
simplement le temps des comme les Juifs de France de bombe. Ou alors, riens qui regrettent le
messes en latin, je n'aime le so nt à Israël et les chaque fois qu 'il y a une départ des Français. Il est
guère ces prêtres new- Bretons à la Bretagne. En émission sur l'immigration dommage qu'on n 'ait pas
look, je les préférais en revanche , je suis contre la à la télévision, on a su négocier un statut qui
soutane. Ce qui est dom- double nationalité. Il n 'est l'impression que les jeunes aurait pu se situer entre la
mage avec l'église d 'au- pas normal qu'un Français Arabes invités sortent colonisation et l'indépen-
jourd'hui, c'est qu'en aban- aille faire son service mili- d'une raffle. Ils massacrent dance pure et dure.
donnant le latin , elle a taire en Algérie ou en le français à la hache. Je
perdu une part de son uni- Israël. ne comprends pas. Quand On a pourtant l'impres-
versalité . Avant, quel que on parle des problèmes sion que la France a
soit l'endroit du monde où A propos d'intégration, marins, on invite le com- beaucoup déçu le
l'on allait à la messe, la vous avez épousé une mandant Cousteau , quand monde arabe ...
langue était commune. Auvergnate ... on parle des Arabes, on
C'est le génie de l'Islam invite des voyous,des dea- Ce n'est pas la France
que d'avoir conservé la Oui, et je serais très fier lers et des abrutis analpha- qui nous a déçus, c'est la
langue arabe. Que vous que ma fille épouse un bètes. République. Celle qui a
alliez à la mosquée en Breton. Elle lui apportera, imposé le décret Cré-
Afrique, en Chine , aux certes, un peu de sa cultu- Il y a de nombreuses mieux, cette ignoble injus-
Etats-Unis , ou n 'importe re. Mais ce qui prime, c'est polémiques autour de tice , qui a fait des Fran-
où ailleurs, vous entendrez la culture française. Le l'implantation des mos- çais, des Algériens d 'origi-
dire la prière en arabe . biniou doit prendre le pas quées en France. Qu'en ne israélite et qui a refusé
sur la barbouka. Ce qui est pensez-vous? cette nationalité aux Ara-
Vous êtes pour un rap- injuste, et c'était là le sens bes qui s'étaient pourtant
prochement entre de ma tribune dans " Le Qu'elles sont moins battus pour elle. C'est vrai,
musuhnans et catho- Figaro ", c'est qu 'aujour- dangereuses que les fast- nous sommes dégoûtés de
liques? d'hui, on ne fasse aucune foods ou les centres com- cette République . Nous,
différence entre moi et un merciaux. Ce qui nous Arabes de France, en
Tout à fait. Ici, les Tamoul. menace, c'est l'américani- sommes au point où nous
musulmans ont tout intérêt Entre un immigré qui sation de la société, qui serions prêts à applaudir le
à dialoguer avec l'église ne parle même pas fran- amène la violence et retour de la monarchie ...
catholique qui représente çais, et moi , dont le s l'éclatement , ce ne sont
la première religion de parents et les grands pas les Arabes qui vont à Arabe et royaliste ?
France. Et puis , n 'oubliez parents ont servi la France. la mosquée. Pareillement,
pas non plus que les mu- Moi, je ne suis pas à che- les médias s ' amusent à Pourquoi pas . Un roi
sulmans, eux, croient au val entre deux pays , mes nous faire peur avec le français et catholique
Christ. enfants se disent et sont FIS. On nous dit que n 'aurait jamais édicté le
Français. En l'occurrence, l'Algérie va se transformer décret Crémieux. Un roi est
Aux immigrés, qui ne les parents ont une res- en un nouvel Iran. respectueux de ses sujets,
sont pas Arabes de ponsabilité terrible, celle qu'il considère comme ses
{ France, que diriez- de faire de bons citoyens
français de leur progénitu-
Vous pensez que l'arri-
vée du FIS au pouvoir
fils, quelles que soient
leurs origines. Un roi, au
vous ...
re . Bien sûr, le nom de est inéluctable ? moins, n'aurait jamais
Qu 'il faut , courtoise- mes enfants est exotique, abandonné ses harkis, ou
ment mais fermement, leur mais que je sache , on ne Oui,1e FLN est de toute déclenché de génocide
expliquer que leur place re proche p as ses racines fa çon disqualifié. Mais ras- contre le peuple irakien.
est dans leur pays, et pas orientales à Edouard Bal- surez-vous, l'Algérie n'est Pr opos recueillis par
en France. C'est un choix ladur. pas l'Iran, c 'est un pays ANTOINE VOISIN
terrible à faire, mais je ne sunnite et non pas chiite,
pense pas qu 'on puisse ser- Vous vous élevez égale- ce qui est différent. D'ail-
vir deux pays à la fois. ment contre l'image que leurs, on oublie trop sou- Francité. 6 avenue -
Quant aux Arabes de donnent les médias des vent que l'Algérie est à Dode de la Brunerie, ,'0
France, il faut leur faire Arabes ... une demi-heure de vol de 75016 Paris.

N° 10 DU 25 J UILLET 1993 ~
[es Cfrovinciafes
par Anne Bernet
bœuf, et lui avait appliqué
l'une de ces corrections
mémorables, destinées à
couper court à toute vel-
léité vagabonde .. .
Las ! La plus belle fes -
sée ne peut rien ni contre
l'amour ni contre les ten-
tations aventureuses . A
dix-neuf ans, Jules adorait
toujours Caroline, et rêvait
toujours de voyages loin-
tains.
Mais en 1847, l'ingrate
en épousait un autre et
l'infortuné Jules, dégoûté
des donzelles en général,
et des Nantaises en parti-
culier, s'exilait à Paris.
Officiellement, il s'agis-
sait de décrocher ses
diplômes de Droit et de se
préparer à succéder à
Monsieur son père. Mais ,
à l'instar de tous les écri-
vains célèbres, condamnés
à étudier le code civil par
le u rs familles inquiètes ,
Jules ne s ' intéressait
qu 'accidentellement à son
cursus universi ta ire. Il
avait de s o cc up a tions
autrement relevées : qu 'on
l' un de ces colliers de en juge !
Jules Verne corail que rapportaient les
jeunes officiers de marine t
rentrant des îles . Le dîner des onze
ou la France qui gagne N'ayant pas les moyens sans f emmes


d 'aller chez un joaillier,
l'amoureux éperdu ava it t
Jff
aut-il ~ontrarier les Le sang de ces naviga- tranquillement envisagé Il avait fondé le "dîner
vocat10ns de vos teurs entreprenants parlait de s'approvisionner aux des Onze sans femmes",
enfants, surtout si haut chez le rejeton du Antilles ; et, un baluchon ag a pes hebdomadaires
elles sont dangereusement couple, Jules, douze ans sous le bras, il s'était glis- pour célibataires dont la
précoces? en 1840. sé en passager· clandestin moindre particularité était
Maître Verne, avoué à Jules se mourait sur le premier voilier en celle-ci : faute d 'avoir de
Na ntes , en était intime - d 'amour, avec le sérieux partance . quoi acheter de la nourri-
ment persuadé . Ce juriste
a va it é pousé l' h é ritière
~ d 'une famille d' armateurs
qu'on y met à cet âge,
pour une sienne cousine
pré nommée Caroline . Ce-
t
A 19 ans jules rêvai t
ture, les Onze jeûnaient
pendant leur repas convi-
vial... A force d'avo ir
enrichis dans le commerce tte coquette en herbe lui toujours d e voyages romantiquement fa im, 1
e,
qui avait assuré la fortune
nantaise au XVIIIe siè-
cle : autreme n t dit, le
refusait la moindre faveur
t ant qu'il n 'aurait pas
prouvé sa flamme. Pour ce
t
Papa Verne avait récu-
Jules échoua un soir dans
une réception où il espé-
rait bien pouvoir glaner
-~ bois d 'ébène .. . fair e, Jules de v ait offrir p é ré le fugueur à Paim- quelques petits fours ...
-~iir---
~~~ p ,a .g c, 14 N ° 10 D U 25 JUILLET 1 993 ~
Faute de techr.ique mon- dans une vie de père de leur sens pratique, lui écri- brillant, plus intelli -
daine, il n'avait rien attra- famille provincial, qui vent: gent, plus débrouillard
pé, mais un monsieur doté refait le monde devant les « Monsieur, à combien que les ressortissants
d'un formidable appétit, et rayonnages de la biblio- estimez-vous les fonds qui des autres nations.
regardant la famine thèque municipale d'A- vous seraient nécessaires Sa vindicte anti prus-
comme le pire fléau qui miens, qui invente le XXe pour entreprendre votre sienne s'exprime volon-
soit, s'était apitoyé sur le siècle ; et, en même voyage dans la lune ? » tiers. Dans "Le village
garçon , l'avait pris sous temps, toujours le petit La haute finance est aérien", il imagine un
son aile ; c'était Alexandre garçon qui voulait prête à donner ! Il s ' en chercheur allemand deve-
Dumas . .. conquérir le collier de faudra de cent quatre ans nu fou à force de s 'être
Caroline. avant que l'expédition pris au sérieux, et quJ
~ Il s'est choisi une devi- aboutisse ... règne doctement en Afri~ . ··
Plutôt mourir se qui contraste étonnam- que sur une peuplade
de faim que ment avec son apparente ~ d'hommes-singe~... C
d'embourgeoisement placidité, une devise que Il aime la France Douze ans avù1t l'al-
tous les chercheurs des comme il sait aimer : liance franco-russe de
~ temps futurs, et tous les jusqu'à la déraison 1892, il met la Russie à la
Dès lors , Jules Verne idéalistes à travers !'His- mode grâce à Michel
croit qu 'il est possible de toire pourront lui emprun- ~ Strogoff.
vivre de sa plume. A son ter : C'est qu'ici, le patriotis- L'état-civil se peuple de
père qui , scandalisé, me- « Tout ce qui a été fait me joue à fond : imagine- petites Nadia et les gour-
nace de lui couper les de grand en ce monde a t-o n que les Français mets ne réclam~nt ,.g lus
vivres, le révolté réplique : é té fait au nom d'espé- soient les premiers à mar- que du caviar et du sorbet
« Plutôt mourir de faim rances exagérées. . . ,, cher sur le satellite ? Berezina ...
que
ment!»
d'embourgeoise -

Effectivement, Jules va
~
Inventeur
Jules Verne est heu-
reux _;. non pas tellement
de sa célébrité immense et
t
L'inventeur du
mourir de faim avec cons- des personnages de ses droits d'auteur, sous-marin de la
tan ce quelques années les p(us burlesques astronomiques, mais de bombe atomi9ue
encore, jusqu'au jour où la l'éclat qui rejaillit sur son et de lafusee
~
~
chance daigne enfin lui pays.
sourire. Fort de cette certitude , Il aime la France ,
En lui faisant épouser il amoncèle les documen- comme il sait aimer : C'est trop de popularité
une veuve amiénoise et tations scientifiques, en jusqu'à la déraison. Lors- et de gloire, d'argent
rentière, en mettant sur sa tire ces livres d 'anticipa- qu 'éclate la guerre de aussi, à la fin !
route l'éditeur Hetzel qui tion dont il sait exploiter 1870, et que vient la défai- Une campagne de pres-
cherche des collaborateurs le potentiel de rêve, et la te, Verne contacte les se se déchaîne : Verne
capables d'écrire pour la veine comique. Car Verne autorités militaires : il pro- serait en réalité un émigré
jeunesse. est un humoriste de génie pose de défendre l'estuai- juif polonais. L'un de ses
qui invente les person- re de la Somme, tout seul, neveux, déséquilibré,
~ nages les plus burlesques, à bord de son bateau de prend ces calembredaines
Son éditeur fait accumule les notations les plaisance sur lequel il a au sérieux . Il achète un
un pont d or plus saugrenues en monté un canon de sa pistolet et tire sur son
à son auteur maison sachant précisément fabrication ! L'état-major oncle ... Verne restera boi-
qu'elles sont une source ne donnera pas suite aux teux.
~ de rire. vœux de ce sublime farfe- Lui, il continue d'écrire
Après avoir lu le En 1865, il publie lu. comme un forcené, pêle-
manuscrit qui deviendra, à "Voyage au centre de la mêle le sous-marin, la
la Noël 1862, Cinq terre "et "De la terre à la ~ bombe atomique, la fusée
semaines en ballon, Hetzel lune." . Le Français spatiale, la télévision, etc.
sourit et dit : « Vous avez Des mathématiciens est toujours Se doute-t-il que ces
bien du talent, Mon- éminents se penchent sur le plus brillant prodiges, mis au point
sieur ... » ses calculs, ses trajectoires, et le plus intelligent bien plus vite qu'il ne s'y
Considérant que le
talent est une donnée rare,
ses paraboles,
concluent publiquement
et -~ attendait, ne serviront pas
à la félicité du genre
et chère en conséquence, que le projet interplanétai- Le corsaire manqué se humain?
Hetzel fera, pendant près re du romancier est parfai- console de la débâcle, et Il s'éteint le 24 mars
d'un demi-siècle, un pont tement crédible, voire en console ses compa- 1905 en répétant
d'or à son auteur maison. applicable ! triotes en les entraînant « Soyez bons ! »

Mais qu'est -ce donc Des banquiers, gens dans les plus fabuleuses Le seul de ses désirs
que Jules Verne ? cependant réputés pour aventures, où passe tou- que l'avenir n'ait
Un monsieur installé leur manque d 'humour et jours un Français plus exaucé ...

page 15 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 ~


CEn
François d'Assise
poche C'est a' ftre
otre attention, s'il vous
« l , comme on d'it
pait.»,
dans les gares, ce libre
par Philippe Valdène
d'Abel Bonnard est aussi précieux
que les deux précédemment publiés
par Jean Gilles Malliarakis aux
éditions du Trident, «L'amitié» et
«L'argent». 7~ es critiques ont
Abel Bonnard aime cette époque du 1J I facilement fait de
XIIIe siècle où vécut François ~ Michel Déon l'écri-
d'Assise. C'est une époque riche de vain du bonheur, un hus-
sensations et de qualités comme de sard maurrassien et désin- MICHEL DÉON
défauts mais sans médiocrité. Or, volte. Déon avoue se de l'Jlcadêmi.e Jrançai.se
aujourd'hui pour Abel Bonnard,
« L'homme moderne a pris toutes
moquer de ces étiquettes
ALICE DÉON
ses précautions contre le sublime. un peu vaines qui ne sont
Il en était autrement au moyen que d'infimes parties de
âge ; les hommes y attendaient lui-même ; seule compte
perpétuellement quelqu'un qui les « la trajectoire des livres

dépassât». Et François d'Assise


vint. Menant une vie de fils de
bourgeois, dissipée et vaine, il se
que l'âge infléch it » .
L'ensemble de ses livres PARLONS-EN ..·.
montre qu'il est un écri-
convertit, vide sa bourse sur le vain qui n'aura jamais
tombeau de saint Pierre à Rome et conversation
cessé de mûrir, de s'amé-
commence à soigner les lépreux.
liorer comme ces vieux
Pour réparer l'église Saint-Damien
il vend le stock de tissus du
vins dont la saveur nous
commerce familial. Fou de rage et étonne toujours. Sa
blessé, son père lui demande de conversation est une pro-
restituer l'argent et de renoncer à me na de dans le demi-
son héritage. François se dénude siècle écoulé .
alors sur la place publique pour Michel Déon entre
bien montrer son renoncement. Les dans le monde des
disciples le suivront de plus en plus adultes à l'âge de treize
nombreux, acceptant la règle ans. Son père meurt bru-
d'obéissance, de pauvreté et de talement. Il faut se
chasteté. Abel Bonnard sait rendre débrouiller seul avec les
cette violence de la vocation du
saint. Il sait aussi dire la poésie injustices de la vie. Dans
infinie de cette campagne italienne la bibliothèque laissée par
peinte par Giotto, où les cyprès son père, Déon découvre
sont des arbres qui prient, les les écrivains voyageurs et,
.moines du paysage. Saint François parmi eux, un certain Paul GALLIMARD
d'Assise était très sensible aux Morand qui deviendra
beautés de l'univers. A vivre ainsi plus tard son ami. La lec-
dans le dénuement, il fut en réalité ture devient alors comme
comblé de dons: « Là où tout autre un refuge, il pratique une qui ont compté pour lu i. révélèrent, selon lui, pro-
aurait seulement sou(fert d'avoir littérature d'auto- Déon se livre même un phétiques.
froid , il jouissait sûrement, l'hiver, peu plus que dans ses L'amitié tient une
évasion ", se met à croire
de dormir au bord de l'épais
aux livres. « Les livres livres de souvenirs (1) ; bonne place dans cette
velours de la neige. La nature a été
vraiment le palais de cet homme m'inventaient des vies c'est l'occasion de faire conversation. Elle n'a rien
sans logis et l'on peut dire que, supplémentaires ». Ecrire une pause, voire une paix d'une chose simple ; il
pour un trésor de pièces d'or qu'il fut un moyen pour lire les injustifiée avec son temps. faut la travailler sans
a rejeté, il a acquis un trésor ~ histoires dont il avait On découvre alors une excès, la vieillir comme
d'étoiles. Il est le pauvre de la envie. Un écrivain doit grande sensibilité héritée un vieux cuir ... On ne
socirité et le riche de l'univers. toujours ses livres à un de son enfance mais sur- doit pas trop voir ses
« Saint François d'Assise» , Abel peu de hasard. L'auteur tout une grande fidélité à amis. Aussi, parle-t-il avec
Bonnard. éditions du Trident, des Gens de la nuit évo- son passé, amis et lieux beaucoup de tristesse
27 rue de /'Abbé-Grégoire, que ainsi avec sa fille rencontrés. Déon ne renie d'Antoine Blondin qui
75006 Paris. 42.22.40.33. Alice une fou le de souve- rien. Il rend hommage à n'était plus « qu'un fantô-
ANNE BRASSIÉ nirs, de livres, d 'auteurs Maurras dont ies vues se me titubant "· Il ne le

page 16 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 ~


voyait pratiquement plus,
évitant parfois de le croi-
blante fragilité. Il y a des
symptômes qui ne le
Déon s'est tarie depuis La
montée du soir. Il n'écrira
cfendêz à
ser afin de garder l'image trompent pas, bien plus plus de romans. En ces fArts
du jeune homme plein de profonds qu 'une émeute Irlande, son dernier refu-
promesses, d'intelligence dans une grande ville . Elle ge, car il a re noncé à la
et de talent de L'Europe touche la civilisation elle- Grèce, Déo n travaille
Etau
buissonnière. Déon ex-
plique à son tour que
même, son appauvrisse-
ment désastreux. Désor-
pourtant toujours, bluffé
par la beauté de la nature.
duc d'Orléans
« l'alcoolisme n 'était pas mais, il évoque une civili- La beauté est le dernier son mécénat
un accident "· Blondin y sation en ruine qui se absolu, et l'absolu c 'est
masquait une angoisse renie : « Par un surprenant l'essentiel. Dans ses pro- près Paris, c'est au ·
immense, un regret de complexe d 'autodestruc- chaines nouvelles ou ses musée Condé de ·
vivre cette époque. tion, l'art se réfugie dans pièces de théâtre, il nous Chantilly qu'on présente
Déon, bien qu'il fut un l'exploitation désordon - donnera un peu de cette pour l'été une exposition,
perpétuel exilé, n'a cessé née des déchets de notre inimitable philosophie esthétique et historique,
de contempler notre civilisation matérielle (. ..) typiqueme nt insulaire . illustrant le mécénat du duc
époque, un peu en retrait, Notre époque illusionne d'Orléans. Qui devint prince
avec parfois beaucoup encore, mais force est de (1) « Mes arches de royal à l'avènement du mi
d'étonnement et de pessi- constater qu'elle n'invente Noé » et « Bagages pour Lou'is-Philippe, son père; en
misme . Il se désole de ce plus rien et s'épuise à sin- Vancouver », dispo-
1830.
Excellent soldat, ce prince fut
monde qui est de moins ger les modes passées. nibles en Folio.
aussi un mécène éclairé,
en moins le sien . Un Elle est au point mort. ,,
. s'intéressant à tous les arts,
monde qui ne cesse de C'est peut-être à cause Alice et Michel Déon, avec son épouse Hélène de
démontrer, en dépit de de cette déchéance que la « Parlons-en », conver-
Mecklembourg Schwerin, bonne
son arrogance , sa trou- sour ce romanesque de sation, Gallimard, 80 F. musicienne. elle-même.
Pour ce qui est des arts
plastiques, le goût du prince se
.porte,s.ur les romantiques (Ary
detDo · · Scheffer, par exemple) et les .
collec Ed. 110 F orientalistes (il a été lieutenant-
, ciaiistes du journalism général en Algérie en 1835). Les
prennent point par point littérateurs ne sont pas oubliés :
qui coûta probablemen Musset, Sand, Hugo inévitable,
, égovoy. Un regard no Balzac mais aussi Dumas. Ni les
ocaments confidentiels comédiens, ni les musiciens.
• he pas un certain m Chopin joua chez lui. .
' leurs conclusions se L'exposition évoque tous les
les politicie aspects du mécénat du duc,
la "Justic grâce à des documents, des
té les œuf écrits, des gra1JUres, des œuvres
aussi, qui montrent ses
encouragements et ses achats: ·
La première place va à Ingres,
mais il fait acheter aussi
architecture sacrée
Me'issonier; Rousseau ... et .
Delacroix, ce qui prouve que lui
el et les rites antiq
n'avait pas le goût bourgeoîs.
belle entrée en fonc ·
Il consacre bonne partie de son
' ' Car
budget aux arts également
décoratifs. Et ce .sont des
collections superbes qu'il
constitue, cho'isissant le
meilleur dans le siècle complexe·
qui fut le sien. Ainsi lui sera-t-il
(peut-être) pardonné d'avoir fait
porter la cocarde .tricolore à ses
hussards en juillet 1830 ...
Musée Condé, château,
qui s'élève très vite j 60631 Chantilly ; tous les jours
, ,quasi religieuse. La " sauf mardi de JOH à 18H ;
comme le dit l'auteur lui jusqu'au 20 septembre.
rafraîchir les idées.
NATHALIE MANCEAUX

pa.gc 1 7 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 . 6


Cfidi{e au poste
par Serge de Beketch
Quand les téléspectateurs font la loi
ll s'est passé, le 19 juillet SAMEDI 24 JUILLET té par Michel Boujenah . SAMEDI 31 JUILLET
sur F3, un incident qui F213H20 On se demande où les scé- Rien. On ne célèbre même
ne restera pas sans suite. "Rêves d'Afrique" naristes vont chercher leurs pas le bicentenaire du
Dans "4(/> à l'ombre", Foin de la misère physique, idées. décret de la Convention
sempiternelle resucée du intellectuelle et morale ! qui démonétisa les assi-
très vieux "Paris-Club" Foin des blocages tribaux ! MERCREDI 28 JUILLET gnats de plus de cent
dont le présentateur
évoque irrésistiblement Foin de la corruption des F322H55 livres. Mesure finement nic-
Jacques Chabannes en classes politiques ! Foin du "Les mystères de l'Ouest" kelée qui eut pour effet
plus vulgaire (je parle Sida qui décime les popu- A ne manquer à aucun d'accroître le grondement
pour les centenaires), le lations ! L'Afrique va s'en prix, cette rediffusion d'une des campagnes déjà frap-
"comiq_ue" de service, un sortir grâce à la lutte des des séries les plus fantas- pées par la taxation des
de ces innombrables classes, à la révolution per- tiques de l'histoire de la produits agricoles.
paillasses qui aspirent à manente et à l'émancipa- télévision. Artemus Gordon
1a gloire du pétomane en tion des femmes. C'est et James T. West n'ont pas DIMANCHE lER AOUT
utilisant l'autre extrémité Pisani qui vous le dit. Un pris une seule ride. F3 20H45
de leur tube digestif, fait document de pure propa- Hommage
son numéro. gande marxo-tiers-mondis- à Michel Berger.
C'est la caricature JEUDI 29 JUILLET
immonde d'un curé taré te à voir comme leçon de F220H45 Après Coluche, Le Luron,
et obsédé. truquage. "Notre télévision" Claude François, etc.un
On a tant vu cela que Comme prévu, l'émission nouveau venu dans
l'on ne s'en étonne même DIMANCHE 25 JUILLET de Tchernia est un modèle l'inépuisable et écono-
plus. F220H50 d'intelligence désinvolte et mique vivier (oh pardon !)
Or, effet de la chaleur ? "Faux témoin" de passion amusée. Un où la télé pêche régulière-
Renouvellement de Isabelle Huppert n'est pas régal. Mais le grand ment les inévitables "hom-
l'audience en période de Grace Kelly (oh non !) moment de la soirée (et mages" et autres "émissions
vacances ? Influence de Terry Lambert n'est pas sans doute de la semaine) souvenir".
la nouvelle lune ? On ne James Steward et Curtis est signé Jean-Pierre Cuny
sait, mais le standard de Banson n'est pas Alfred avec l'irrésistible série "Les LUNDI 2AOUT
F3 explose sous l'ava-
lanche de protestations Hitchkok. "Faux témoin" inventions de la vie" qui F320H45
indignées. n'est donc pas "Fenêtre sur nous fait hoqueter de rire "Lafemme
Et la direction de la chaî- cour" en dépit du scénario. en révolutionnant le film du Boulanger"
ne, séance tenante, vire le de nature et le documentai- A revoir. Pour Raimu , bien
comi9.ue du plateau. LUNDI 26 JUILLET re animalier. sûr. Et pour Ginet te
L'animateur, Vincent TF1 20H40 Leclerc. Mais on n'oubliera
Perrot, étant averti "Le commissaire Moulin" VENDREDI 30 JUILLET pas pour autant, dans le
qu'au prochain incident, L'insupportable socialo-flic TF120H45 rôle fruste et brutal du ber-
c'est la porte. (à ne pas confondre avec "Les grandes marées': ger, l'exce llent Charles
De cet incident, on tirera Navaro, intolérable socialo- On s'étonnait de ne rien Moulin si injustement négli-
deux enseignemerH:s poulet) en ramasseur de voir venir. C'est fait : les gé par les encyclopédistes
réconfortants : il existe en
crottes de chien. Enfin un heures-les-pl us-sombres du cinéma.
France des gens qui,
résistant à ['avilissement rôle à la mesure de son déboulent. L'une des
général, sont capables de talent. héroïnes des "Grandes MARDI 3 AOUT
se mobiliser contre une marées" découvre que son TF1 20H45
saleté télévisuelle. MARDI 27 JUILLET père était collabo . Du "Le gendarme
La direction des chaînes TF120H45 coup, "elle commence à de Saint-Tropez"
publiques tient compte de "La dernière image" éprouver un sentiment de Chaque rediffusion le
ces protestations si elles Un village de l'Algérie honte". Elle a moins de confirme : Louis de Funès ~
sont massives et immé- d'avant. Les Européens chance que sa rivale de F2, fut un géant du rire et son
diates. sont des salauds et les dans " Le château des "gendarme" reste dans
J C'est une double leçon
Arabes sont merveilleux. Oliviers" . Son père à elle l'histoire du cinéma
que nous n'oublierons
0
j pas. Mais pas autant que l'insti- était résistant. Qui l'empor- comme "l'Avare " dans ,',\
tuteur Simon Attal interpré- tera à !'Audimat ? celle du Théâtre. \
,..
<t'.:S
-=--
LE LIBRE JOURNAL d~· llL /',,uu:r: '-'"HLr/,a/.-.·r: P"S" 111 N° ,0 DU '5 JUHllIT 0993 6~
cfideau rouge
par Jérôme Brigadier
L'AIDE-
«
,,
"repreneurs " en 1980).
L'auteur décrit, sans
sera repris à la rentrée ,
dans un premier temps ,
ptes à crier au génie en
entendant trois onomato-
MEMOIRE», concession mais avec ten- avec la même distribution. pées idiotes. Heureu-
dresse , subtilité et préci- sement, Chopel a fait
de Jean-Claude sion, un cçmple qui ne par- Comédie des Champs- beaucoup mieux avec
vient pas à vivre les senti- Elysées, 47.42.37.21 Ged Marlon dans « Les
Carrière ments qui l'animent. aviateurs "· Au Tristan-
Une femme mystérieuse Bernard, ça ne décolle
evoici L 'a ide - s'introduit chez un céliba- FARID pas ... Donc, aucun risque
mémoire, et c 'est taire puis s'incruste ... Très que le spectacle vole bien
encore un franc vite on perçoit qu 'il va
CHOPEL- haut ! Le soir de la pre-
succès . .Ce Carrière est une
mine d 'or pour les direc-
devenir captif de cette CHOPELIA mière représentation, les
belle ensorceleuse ... Pour- pauvres sept rangs de
teurs de théâtres. Les deux tant, jusqu'alors, il alignait spectateurs ont attendu
partenaires sont, aujour- les conquêtes féminines 'es t censé nous vingt minutes la star pré-
d'hui, Jane Birkin et Pierre
Arditi ; Bernard Giraudeau
et Fanny Ardant leur ayant
(comme un comptable les
chiffres) dans sa vie et sur
QI conter la journée
d ' un bureaucrate
vue pour 21 heures . A
22 heures 15 (ouf !) nous
son "aide-mémoire" codé américain avec la « poésie étions heureux d'avoir
laissé la place. Ainsi, à leur et relié de cuir brun. Un de l'absurde ,, ... Vaste quitté l'aride Chopel pour .
tour, ils s u ccèdent à beau texte, de bons entreprise. Chopel re - retrouver le clair de lune.
Delphine Seyrig et Henri acteurs, donnent une soi- prend ici son tout premier Un spectacle court
Garein (les créateurs en rée raffinée. Allez succom- spectacle, qui l'avait fait mais long, long .. .
1968 à L'Atelier) ainsi qu'à ber à cette double séduc- connaître et apprécier du
Caroline Cellier et André tion. Si ce spectacle s'inter- gratin de courges germa- Tristan-Bernard,
Duss ol ier (les premiers rompt au cours de l'été, il nopratines toujours prom- 45.22. 08.40.

BAMBI veillement les facéties du lapin


Pampan, les pattes d e cristal de
epuis le 30 juin, l'Amérique Bambi, le minois de son copain le
nous envahit un peu plus, putois.
mais c'est un ravissement Il fallut cinq ans de travail, cent
puisqu 'elle nous envoie un paefum artistes, techniciens, musiciens, ·etc.,
d 'enfance avec un cinquantenaire : pour engendrer ce chef-d~œuvre·
Bambi ! d'émotion et de virtuosüé.
Félix Salten, en signant l'histoire Nous laisserons=aux mamans et
du charmant faon, voulait évoquer mamies le soin de ·i{arrer un tantinet '
les cycles traditionnels de la vie et l'histoire aux petits avant la projec-
dé la mort. tion.
Ecologiste avant la mode, Walter Sachez que si le film est inchan-
Elias ( dit Walt Disney) souhaita gé, les copies sont neuves ce qui
mettre le sujet en images . En 1942, donne de belles images et un son
pas question de se servir de l'ordi- de qualité. Comment votre serviteur
nateur ; étaient donc utilisés de peut-il aimer cette histoire qui fit
vrais animaux, amenés au studio de pleurer, auss i, sa maman ? Parce
création et continuellement obser- que les yeux humides la rendaient
vés. encore plus belle !
Parallèlement, les collabotrateurs Mais foin de nostalgie ...
de Walt Disney pressaient de ques- En cette époque de loisirs
tions de nombreux naturalistes. débiles , pour notre réconfort, c'est
i C'est ainsi que les dessinateurs, les le retour de Bambi.
- magiciens, eurent sous les yeux Rien n ' est perdu puisque le
,...,, une réelle ménagerie qui leur per- célèbre petit faon nous fait encore ,0
mit de restituer pour notre émer- bicher .. .
1._/
~ LE LII3RE JOURNAL ,/,,• h,e Pr,,enc,~ r,,,-.,,,,,.✓,,n:~r N° 10 DU 25 J UILLET 1993 . -~ - -
Sous
mon béret
Cf faisirs de Cf rance
Prévisions
par Chaume il
météorolog iques
l faut affiner les paramètres », a
« déclaré, l'autre jour, Michel
Giraud, ministre du Travail, de
L'EMPIRE EN
la famine et de l'apathie. C'est une
grande phrase à caractère
VITRAUX DE
météorologique, qui prouve que l'été sera
chaud el humide, partout en France et
PAPIER
surtout dans les caves de la rue de
Grenelle. Car chaleur et humidité sont « Jtf
~.·
'l
iligrane :· lettres, lignes o:
indispensables à l'affinage du paramètre.
Ainsi que silence et obscurité. Lll
figures fixées sur la forme
à fabriquer le papier et ~'G<DN A ffiffi-RTE
ressemblance avec le Roquefort est dont la marque paraît sur la feurlle ; bo9,net pqtygien evises.• Mais
saisissante et démontre que la politique du latin "filum", fil, et "granufu", Napoléon, d'abord na-parte avant
peut être un excellent fromage quand on grain , parce que les Italiens, qui de se couronner Empereur, déclen-
a fait son trou. En tous les cas, ne sont nous ont apporté ce genre d'ou- cha une floraison de filigranes à sa
affinés que les bons paramètres, les
vrages , y enfilaient de pe tits gloire. C'est à la période impériale .
mauvais étant soit consommés tels quels,
soit exportés via la banque de feu Attali. grains». du filigrane que Georges Deter-
Combien de temps dure l'affinage d'un Ainsi s 'exprimait Emile Littré sannes, un passionné de ces signes
paramètre ? Le débat est ouvert et incite dans son Dictionnaire de la langue de lumière au centre des feuilles, a
à la prudence. Mais la meilleure réponse " française en 1882. Il faut ajouter consacré un superbe,ouvrage intitu-
est celle du professeur Tapia que c'est surtout par transparence lé « Une épopée en filigranes :
(« Management et Sciences Humaines». que .. 1'.. ?n se . rend C()~.i if qu'un Napoléon le Q,ra.n,;~ .Empe-i;eur ».
Ed. d'organisation, page 102), lorsqu'il papier comporte un filigrane. L'auteur a ionsÛÎt~;;;;~OO OÔOPrà.ocu-
évoque le paradigme de la complexité, Or le papier, né semble-t-il en ments d'où il a extrait pour son
partie prenante du problème : Chine peu avant notre ère, fut fabri- livre deux cent qui9:~e illustrations.
« Comment expliquer cette évolution des
qué à partir de 750 par les Arabes Naturellement, clthque reproduc-
conceptions et des pratiques, si l'on
, grâce à des prisonniers chinois, et tion de ces filigranes est accompa-
n'admet pas l'érosion du paradigme
déterministe et l'assimilation parvint à l'Occident par l'intermé- gnée d'un texte qui les replace cha-
progressive, grossière, approximative du diaire des Croisés qui ramenèrent la cun dans la gigantesque épopée
nouveau paradigme qui se définit déjà technique de sa fabrication de que vécut Napoléon à travers
par l'attribut générique de la Damas où fonctionnaient alors de l'Europe. En, même temps , Deter-
complexité ? Lequel dans son sens le plus nombreux moulins à papJer de chif- sannes a saisi là l'occasion d'évo-
général, recouvre l'idée de la multiplicité fon . Mais le filigrane, Ll\îi, apparut quer l'histoire des artisans papetiers
et de la variété des éléments qui se pour la première fois à Fabriano , durant ces quarante an.n ées qu'il
combinent pour former système dans la province italienne d'Ancône, étudie et qui marquent une profon-
(explicatif ou d'interprétation). Mais au- en 1282. Les premiers figuraient des de transformationx de leur tech-
delà ? Quelques idées simples signes simples comme une étoile , nique. On s'aperçoit que les fili-
caractérisent le contenu de ce qu'on
une croix ou une arbalète. granes ornent la feuille de papier
s'accorde à considérer comme le noyau
d'hypothèses qui domine et oriente les Rapidement, le filigrane se comme l es vitraux ornent les
discours théoriques ou empiriques de répandit dans tout l'Occident avec murailles des édifiées religienx qui
notre époque. » A l'autre bout de la unè profusion de formes et de ne vivent aussi que par la transpa-
chaîne (de la pensée), Freddo et le représentations dont certaines servi- rence ; les plus connus se trouvent
capitaine Thon qéfendent la théorie d'un rent de marq_ues désignant un (or- sur les billets de banque .
affinage extra-temporel, idée appuyée mat de feuil~e comme le «Jésus ,, le « Une épopée en.filigranes»,
par le fait qu'ADG serait un paramètre «Raisin» ou Ja «Cloche» ... 160 pages 24x27 cm, reliure pleine
ambulant. Puis, peu à peu, le filigrane se toile. Tirage limité à 970 exemplaires.
« En tous les cas, un bon paramètre doit
glissa dans f événement historique, 300 Francs franco de port. A comman-
permettre de faire des prévisions », anecdotique ;ou ... politique. der par correspondance aux
affirme le capitaine qui ne connaissait
Les papie_rs notariés ou adminis- « Publications du Musée de /'Affiche
pas la phrase historique de Jacques
Chirac : « Il faut se méfier des prévisions, tratifs offici~ls arborèrent en trans- et du Tract», 20, rue des Ecoles,
surtout quand elles concernent l'avenir. » parence les , trois fleurs de lys de 75005 Paris, règlement bancaire à cet
France puis, dès le début de la ordre ou par CCP à Georges
JOSEPH GREC Révolution; apparurent faisceau, Detersannes 25-40-69-T Paris.
I

N° 10 D\ T 2'i JlTTLLET 1993 6


Ie CVoyageur errant
par Nicolas Bonnal
Vivre et penser à Chapora
7~ e rêve de tout voya- composée de noirs, ce qui
1J ] geur est de pouvoir renforce la joie de leurs inat-
r-- se fondre, ne fût-ce tendus vainqueurs. Enfin, j'ai
qu'un moment dans le pays un dernier ami, qui tient une
qu'il traverse. Cela n'est évi- boutique de livres et jour-
demment possible que dans naux, et qui me permet de
un pays jouissant d'une cul- rester en relation avec cette
ture forte , restée dégagée de sphère médiatique infernale
l'emprise croissante du cos- qui se nomme Occident.
mopolitisme. Goa est à cet Après plusieurs semaines, les
égard un curieux endroit de peu saines lectures de jour-
l'Inde. L'ancienne colonie naux américains m'appren-
portugaise n'a plus rien de nent une chose : l'Europe est
portugais depuis longtemps, en passe d'être détruite, et
à part les splendides églises cette destruction, préparée et
et les merveilles architectu~ voulue par les Anglo-saxons
rales de " Velha Goa ,, qui fut et leurs alliés, va se faire sur
un temps-le plus grand dio- tous les plans : diplomatique
cèse du monde, s'étendant et moral (affaire de Bosnie,
des confins de l'Asie jaune à Clinton et les sionistes soute-
la province du Cap dans le nant fanatiquement les
sud de l'AJrique. Merveil- musulmans), démogra -
leuse œuvre de christianisa- phique et économique. Sitôt
tion traditionnelle, qui a en ph_ice, le gouvernement
réussi à mar·q uer de son Balladur est présenté comme
empreinte le pays pourtant raciste et xénophobe ;
le .plus réti(.~\bmonde au{ l'Allemagne réurÙfiée et
influerrtès. externes, si pui~,-- l'Italie des Ligues sont égale-
sante et èomplète est sa civi-- ment dans le collimateur.
lis a ti op. Fai vécu sept Quant aux " négociations
semaines à Chapora, dan,s monde, ·sè
manifeste à contrées, parlent le français. commerciales ", elles n'ont
l'ombre d'un fort.d'origiµe · . l'encontre 'd'un islam jugé Car si l'anglais est la langue qu'un seul but : précipiter
inconnue , sans :· doute agressif et inassimilable. du " business ", le français sous couvert de libéralisme
moghole. Chapora est un J'ai eu vite fait de me reste celle de la civilisation. l'anéantissement de l'Europe,
petit village hindou où faire des amis à Chapora. Un Un autre de mes bons amis où des troubles savamment
vivent en parfaite symbiose jeune Telugu, originaire de est mon restaurateur, Suhas, entretenus finiront bien par
indigènes et voyageurs au la splendide ville d'Hyder- qui a fait ses premières amener une forme encore
long cours en rupture de abad , et qui, instruit à armes de cuisinier dans des plus parfaite de pouvoir
ban avec l'Occident. Niché l'Alliance française (« présen- temples çivaïstes. Suhas est « centraliste démocratique "·

dans une baie, à l'ab,ri du te " aussi à Goa) ne cesse de aidé par ses enfants dont Le plus remarquable est que
vieux fort, Chapora vit de la me saluer en français et de l'aîné, Pratesh, âgé de dix cette œuvre au noir s'accom-
pêche et du tourisme. tenter de m'initier aux quatre ans, parle un meilleur plit dans l'indifférence géné-
Eglises et temples hindous langues indiennes qu'il anglais que la plupart des rale, comme si les Euro-
se côtoient sans que jamais parle, parmi les 325 qui sub- bacheliers français. Je lui péens, semblables aux
n'éclate un conflit. Ceci noté sistent dans le subcontinent. offre une splendide' batte de veaux qu'on mène à l'abat-
~ pour ceux qui pensent que J'ai souvent noté, tout natio- cricket pour son anniver- toir, se flattaient d'ignorer
~- l'Inde est un pays de fana- nalisme mis à part, une can- saire ; les Indiens sont fous leur sort. Au moins nous
Q tiques, quand un certain deur, une élégance, une dis- de cricket, et battent réguliè- restera-t-il les palmes des 1
gacement, comme un tinction spécifiques à ceux rement les Ang lais dont cocotiers e t les prières à •
peu partout dans le qui , dans de lointaines l'équipe est pour l'essentiel saint François Xavîer. \""

'
'

4~E LIBRE JOURNAL ,r/,r• h, p:,-,,,,,-,,c,-,_,. ,:,,.,,.,.,-✓,,.,;:.,,,- N ° 10 DU 25 J UILLET 1993 6


CZln Jour Carnets 3ème œi(
25 juillet 1909 Le déclin de
le « Blériot » par !'Oxydant
ouffrant encore d'une blessure Pierre Monnier ~r.- e film « Danse avec les
à la jambe, conséquence de -fJ I loups » a été célébré aux
l'accident qu'il a eu quelques 'lfîne civilisation se mesure à la C-- Etats-Unis comme une
mois auparavant lors d'un« meeting» victoire de la pensée
aérien, c'est béquille à la main qu 'au ("v'-manière dont elle considère le
« politiquement correcte ». Il
petit matin du dimanche 25 juillet monde animal. ]'aime François d'Assise présente en effet les Blancs de la
1909 Louis Blériot gagne les hangars et Brigitte Bardot ... Rien n'est pour moi conquête de l'Ouest comme autant
du champ d'aviation des Baraques, au plus précieux que l'affirmation d'Albert de tarés, de criminels et
sud-ouest de Calais. Que vient faire là Giacometti : « Si, face à l'incendie, je d'ivrognes, dont le seul but a été
ce brillant ingénieur de trente-six ans n'ai d'autre recours que de sauver un la destruction de la nature nord-
qui, le 31 octobre 1908, a bouclé, de chat ou un tableau de Rembrandt, je américaine et des civilisations
Tourny à Arthenay, le premier circuit sauverai le chat. ,, indiennes traditionnelles qui y
fermé par voie d'air? Avec l'intention avaient fleuri.
de piloter jusqu'à Douvres, il vient <7ii ous ceux qui, comme moi, transpi- La pensée « politiquement
prendre les commandes du \!.J,, ren t au dessus de leur feuille correcte» n 'est pas l'apanage .
« Blériot XI», un coucou de son d'une nouvelle gauche acharnée à
invention, équipé d'un moteur Anzani blanche comprendront ce que veut dire
détruire ce qui subsiste de
de 25 ch. et muni de deux ailes de le grand Ernst Jünger : « Il faut une l'Occident judéo -chrétien. En ce
papier de Chine. minute pour écrire une phrase, mais sens, le film de Kevin Costner peut
4 heures 35 : le « Blériot XI » décolle. plusieurs heures pour atteindre à sa aussi être considéré comme une
Tantôt à une altitude de 80 mètres, profondeur véritable. ,, critique droitière ou, si l'on
tantôt de 100, il va bon train quoique Je pense à Louis-Ferdinand Céline, pré{ère, traditionnelle de notre
tressautant et tapant ; le torpilleur l'artisan ... Il jetait la phrase sur le société. Critiqué en l'état depuis
«Escopette» l'escorte ... Enfin, Blériot papier, la regardait, la relisait, la répé- Montaigne qui célébrait il y a déjà
distingue les côtes crayeuses du tait, il la triturait, la modulait comme quatre siècles les « cannibales »
Sussex.« Trois bateaux s'offrent à ma Cézanne faisait avec un rouge ou un venus du Nouveau Monde,
vue, racontera-t-il (... ). Je les suis bleu ... Il la restructurait, la façonnait l'Occident moderne n'a aucun
tranquillement. Je longe la falaise( ...). droit moral à être défendu par
Une anfractuosité( ... ) se présente( ...). pendant des heures. Et puis, il la livrait,
quiconque se réclame de la
Je( ... ) m'y précipite». Prouesse jamais définitive, parfaite, telle qu'il eût été trad ilion. Démocratique,
accomplie, Louis Blériot a traversé « le impossible d'en modifier le moindre impérialiste et matérialiste, raciste
Canal de France » ! Il est signe : « Je suis aux souvenirs vous me et intolérant , ce « moderne
5 heures 15 ... Et il répondra au: pardonnerez ... C'étaient des heures en oxydant», a rongé, corrompu,
« Qu 'avez-vous à déclarer ? » de l'un somme heureuses. . . » détruit et colonisé le monde
des douaniers accourus sur les lieux traditionnel au nom d'idéaux
du fan tas tique atterrissage : « Ma ~ u spectacle, je suis plutôt « bon obscurs et répugnants, du fric et
joie!». é"" public "· ]'aime ce qui comporte un de la tolérance.
On exposa le « Blériot XI » à Londres, brin d'astucieuse exagération, ce qui La crise de conscience qui le .
et à Paris où il occupa une place est « culotté » comme on dit et même frappe en Amérique et en Europe
d'honneur au Conservatoire des Arts s'accompagne d'ailleurs d'une
et Métiers. Quant à Blériot, il reçut le un peu « charrié "· ]'ai le souvenir d'un arrogance insensée et menaçante,
prix de 1 000 livres sterling qu'avait époustouflant numéro de Jacques visant à massacrer ici les Serbes
promis le Daily Mail à l'intrépide Martin ... Pendant une minute il a léché el les Croates, là les Musulmans et
capable de franchir en aéroplane le Winston Churchill en affirmant qu 'il n'y les ennemis de la démocratie. là
Channel; il fut l'hôte à Vienne de eut jamais plus fervent , plus émouvant encore à traiter de rebelles dignes
l'empereur François-Joseph, à Pau du amoureux de la Paix. Avec des sanglots de l'extermination tous les
roi Edouard VII, à Bucarest de la reine dans la gorge il le parait de tous les Somaliens qui désapprouvent le
Elisabeth ; et, devenu industi-iel, il attributs de la tendresse et de la bonté, diktat des lumières noires de
créa le Spad, appareil le vrai Saint d.e la Paix ... Ce Churchill l'ONU.
qu'introduisirent dans la légende immonde et pousse-au-crime , assassin Les crétins de mai 68 se rêvaient
nombre des Chevaliers du Ciel de la méprisable de la jeunesse d'Europe, le juifs allemands , rêvons-nous
Grande Guerre, dont Georges Indiens d'Amérique du Nord, où
Guynemer. le héros qu'une seule et pire fauteur de guerre, le corrupteur le
la mission spirituelle de la France
fa tale fois les Allemands purent plus vil des politiciens asservis, massa- s'exerça longtemps avant d'être
vaincre. Depuis Louis XIV, il n'y avait creur de onze . cents marins français à remplacée par les « barbares
plus de Pyrénées; après Blériot, il n'y Mers-el-Kébir .. \ Jacques Martin l'a déi- éclairés au gaz » que fustigeait
eut plus de Manche. fié devant un public muet d'admiration. Baudelaire.
Il avait l'air de -.croire ce qu 'il disait. ..
JEAN SILVE de VENTAVON Du grand art. '·' NICOLAS BONNAL

p age 22 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 ~


0v1es bien
Iettres CJviartiennes chers frères
La lumière du
par Martiann us monde
e point faire voir,
« mais. se laisser
. voir. »,
disait Frédéric
<J'f e n'aurais garde, mon camouflé, sautant à Ozanam, fondateur des
~ bon maître, de négli- / ' l'eau les bras char- Conférences Saint-Vincent-de-
ger la mission que gés d'engins de Paul. Nous devons nous situer
vous eûtes l'extrême bonté mort. En face d 'eux, entre l'ostentation et le respect
de me co nfi er. Si je n'ai une armée plus nom- humain. Deux passages de
/
pu encore la faire aboutir, \. breuse encore et tout l'Evangile s'éclairent
c 'est que, malgré mes t aussi résolue les atten- mutuellement. Se laisser voir.
observations les plus dait de pied ferme, l'œil Dans le Discours sur la
attentives, les principes ollé au viseur et le _doigt montagne, Jésus dit: « Vous
selon lesquels les sur la détente. Des le êtes la lumière du monde ...
Terriens gouvernent les 7;-} début de l'opération, le Aussi votre lumière doit-elle
affaires publiques me lf111, mitraillage a éclaté, ter- briller devant les hommes afin
demeurent énigmatiques. rible ; des éclairs innom- qu'ils voient vos bonnes œuvres
]'ai pensé un moment brables zébraient l'obscu- et glorifient votre Père. »
que la clef du problème rité que trouaient aussi les (Mt 5,14,s) Briller n'est pas
se trouvait dans le mot traits de feu des projec- éclairer. La nuit, dans mon
"démocratie " que l'on teurs. Le débarquement église, la lampe du tabernacle
emploie ici à tout propos, continuait calmement sans brille. Je la vois de partout dans
mais il m 'apparaît mainte- que les soldats, impavides, l'église, mais elle ne m'éclaire
nant qu 'il ne s'agit là que fissent seulement mine de pas. Ce qui compte, c'est d'être
d'un équivalent de notre riposter. Finalement, leurs vu. Dieu donne à certains
"schmilblic" (1). chargeurs de pellicu le d'éclairer par leur sainteté, par
Si surprenant que cela épuisés, l'armée des jour- leur intelligence.
ne manquera pas de vous que l ' on appelle ici la nalistes a cessé le feu. Ne point se faire voir.
paraître , le secret de la "cote de popularité". Dès La cote a monté en Un peu plus loin, Jésus
conduite des Etats se résu- que la cote baisse, selon flèche, mais une telle opé-
poursuit : « Gardez-vous de
merait à faire l'exact sa tendance naturelle , 01:, ration, qui exige de nom-
pratiquer votre justice devant
·contraire de . ce que la rai- multiplie sans plus de bréuses répétitions et par-
·tes hommes, pour vous faire
. son commande. Ainsi en réflexion les décisions fois d'être recommencée remarquer d'eux ... Que ton
est-il du choix des gouver- propres à la relever. -le lendemain pour tourner ·aumône soit secrète. Ton père
nants .que l'on recrute de Les Américains, q1;1e· ·; des raccords de films, ne ·.e.st là, dans li secret ... Il
préfiren_ce, je ne ~~-is com- gouverne actuel leme..nt;. °. p:eut. se renq,uvele.r trop ' entend ta ptièf'<;_, il voit ton': · .·.
ment, . q.ans les classes une certaine Hillary, quL , souvent .. jeûne. » {cf Mt 6,tsJ.
intellectuêllement les plus se montr.e presque tou~.~- Heureusement il existe, Se faire voir, c'est cultiver sa
pauvres de la population. jours flanquééd'un g-riÎn,çl en cas d 'effondre ment gloire. Se laisser voir, è'est
Qui plus est, o n · i::onfie à benêt gaffeur, sont rµaîtres inopiné de la cote, des abandonner à Dieu le soin de
chàcun d'entre eux la à çe jeµ•.. Ils y erri'ploient solutions d'urgence manifester sa gloire à travers
charge qu'il est le moins tout exprès leÙr armée qui comme, par exemple, nous, souvent à notre insu. Je
propre à exercer. Ainsi le passe pour la plus forte de d'envoyer des engins fais le bien, je pratique la
soin de la famille revien- la Terre. explosifs sur Bagdad pour justice, l'on n'en sait rien, cela
drait- il à une sorte Un jour de très basse y tuer un contingent rai- est mieux pour moi. On me
d'ogresse au regard glacé cote, il y a quelques mois, sonnable d'Irakiens. Cela voit, on m'a vu: c'est bien pour
et l'armée se trouverait- ils o nt envoyé leurs sol- ne coûte pas cher et ça Dieu. « On avilit beaucoup et
elle placée sous les ordres dats débarquer dans un plaît toujours. on gâte le secret de la
d'un maçon amateur qui pays barbare. ]'ai suivi conscience, chaque fois que l'on
ne distinguerait pas les toute l'affaire à la télévi- pçc Daniel Raffard manifeste aux hommes les
chefs de la flotte des por- sion. Quel spectacle de Brienne biens dont elle est enrichie. car
tiers d'hôtel. impressionnant donnaient on n'a alors pour récompense
Tout l'art de gouverner ces guerriers à la mâchoire (1) Mot martien intra- que le fruit d'une gloire
revient, dirait-on , à main- serrée, le visage noirci au duisible car dépourvu de passagère. » (S. Jean de la
tenir au meilleur niveau ce charbon sous le casque sens ( note du traducteur) Croix, Maxime 323)
N° 10 DU . 25 JUILLET 1993 ~ ABBÉ GUY-MARIE
CJ-Û,stoire de Cf rance
par Aramis
Hommage tardif, mais hommage tout de
même, Léa Ferré vient de se faire
décerner le titre de plus grand poète
~~arle$
~t ~iw~t.
français du XXe siècle. Désormais, Brel
et Brassens sont relégués respectivement •-'✓
✓,~
*
au deuxième et troisième rangs. Léa
conservera-t-il le titre ? Là est la
question puisqu'une inconnue demeure
avec Charles Trenet. (Rassurons au
passage les admirateurs du "fou
chantant", l'inconnue n'est pas une
créature du sexe, leur vedette n'a pas
viré de bord, selon l'expression chère à
Georges Brassens, plaisancier sétois).
Léa Ferré est donc récompensé. Mais au
prix de quelles compromissions / l
s'interrogeront les vrais libertaires. Ils / / l

//J
auront raison. Certes il est regrettable,
en cette occasion, d'émettre quelques
suspicions. Mais force est de dire que
Léa avait abandonné le terrain des
luttes sociales. Nul, en effet, ne l'a revu,
arpentant le pavé de Paris au volant de
sa Jag'Van den Plas depuis plus de vingt
ans. Est-ce une preuve suffisante ?
Assurément non, mais un faisceau de présomptions que conforte son retour précipité à Monaco, capitales ïl en est de l'arrogance bourgeoise
et capitaliste. L'inquiétude se fait plus grande encore quand l'on sait que Léa Fe1ïé choisit à dessein le quatorze juillet pour abandonner
définitivement l'antienne anarchiste du "Ni Dieu ni maître! " au profit d'un "Ni fleurs, ni couronnes " qui n'a, il faut le dire, ni queue ni tête.
H. Plumeau et R. Jacob

7~ es
1) 1 dants
r--
descen-

Charlemagne
de Une belle bande de tarés Gros. Après lui,
ce fut un imbé-
cile notoire,
ne furent pas plus dignes que ceux de Clovis. Sans être Charles le Simple qui acheva, il en était grand temps , la
grand clerc, il fallait s'y attendre. Le fils de Charlemagne lignée carolingienne dont on peut dire qu 'elle éleva les
s'appelait Louis. On le surnomma le Débonnaire, ce qui, tares congénitales au sommet de l'Etat. Tandis que la
entre nous, était une manière polie de dire crétin, gland, France passait des mains du chauve au gros, puis du gros
lopette . Il ne sut se faire obéir de personne. Aussi des au simple (notons ici l'immense supériorité de la démo-
révoltes éclatèrent et le désordre se mit partout, comme cratie qui, à l'inverse de la lenteur despotique, offre,
sous Giscard et Mitterrand qui, eux, ne sont pourtant pas grâce au scrutin majoritaire, la possibilité de gagner un
idiots puisqu'on les a élus au suffrage universel. A sa temps fort précieux en élisant d 'un seul coup un gros
mort, ce fut pire encore. Ses trois fils, qui étaient plus stu- abruti sans un poil sur le caillou ! Ce sont là des écono-
pides que leur père, se battirent comme des chiffonniers mies dont le peuple souverain peut légitimement être
pour se partager l'Empire. La France fut donnée au plus fier). Un personnage douteux allait percer.
bête, un garçon frappé d'un mal alors incurable, la calvi- Ce démagogue était, bien entendu , d 'extrême droite. Il
tie. Ce handicap explique le nom dont on l'affubla : se rendit célèbre sous le nom de Robert le Fort . Les
Charles le Chauve. A l'instar de Charles De Gaulle qui hommes et les femmes de progrès retiendront, eux, qu 'il
engendra le gaullisme, Charles le Chauve suscita le chau- était le fils du boucher de Dreux.
vinisme, expression qui restera gravée à jamais dans la Ce qui en dit déjà long sur l'individu , si l'on se sou-
mémoire collective comme la forme primitive de la xéno- vient que Barbie fut le boucher de Lyon et Jean-Pierre
phobie la plus éhontée. A part cela, il était incapable, Stirbois l'élu de Dreux. Né Capet, Robert le Fort se fit le
comme son père. Cette dégénérescence héréditaire, a,riti- champion du front du refus lors du débarquement sur les
parlementaire et décentralisée se poursuivit avec $on plages de Normandie. Mais il ne put empêcher la libéra-
- successeur qu 'affectait une tare supplémentaire, la sur- tion des pays de Caux, de Bray, d 'Ouche, d'Auge et des <
0scharge pondérale qui fit qu 'on le nomma, de façon tout collines du Perche, qui s'inscrivait naturellement dans leC
aussi affligeante que ses prédécesseurs : Charlef le sens de l'Histoire.

~ LE LIBRE JOURNAL ,/,,,. llL .,,,,..,,,,,,,,,.,,- ,:;;-.,,,,.~.,..,.,,.~.,·


,•
1,a,gc 24 N° 10 DU 25 JUILLET 1993 ~~
OUI, JE M'ABONNE AU LIBRE JOURNAL DE LA FRANCE COURTOISE
Je sais que je ne recevrai ni téléviseur, ni téléphone portable, ni bulletin de participation à une super tombola dotée de nombreux prix prestigieux mais simplement un
décadaire de civilisation française et de tradition catholique écrit par des journalistes libres.

~
,
l Je comprends qu'en m'abonnant, je conforte la comptabilité du LIBRE JOURNAL de la France Courtoise ce qui explique que je bénéficie d'une réduction sur le prix
de vente au numéro qui est de 27 F
Je désire un abonnement de
\
0 Un an, donc je verse 600 francs (soit 340 Fd'économie)
0 Six mois, donc je verse 350francs (soit 136 Fd'économie)

Je paie par O chèque bancaire O postal O mandat àSDB 68 rue David d'Angers -75019 -Paris
Je désire que cet abonnement soit servi à l'adresse suivante:
Madame, Mademoiselle ou Monsieur :
à: Code postal :
r,H, rue David d'Angers - 75019 Pari s
'l"·I. li2 .46.44.77 - Fax 48.24.08 .28 TSVP
LE LIBRE
],Q 1I~~1

■ ARAMIS ■ BAJ ■ BERNET ■ BRASSIÉ


■ BRIGADIER ■ CHAUMEIL ■ CISNEROS
■ COHEN ■ GREC ■ GUY-MARIE ■ LORO
■ LUGAN ■ MANCEAUX ■ MONNIER
■ VALDENE ■ VENTAVO N ■ et. . . ADG
OUI, JE DÉSIRE FAIRE CONNAITRE LE
LIBRE JOURNAL DE LA FRANCE COURTOISE
Pour cela, je vous commande plusieurs exemplaires que j'offrirai à mes parents, amis et connaissances susceptibles d'être intéréssés par ce décadaire de civilisation
française et de tradition catholique édité par une équipe de journalistes libres de toute attache bancaire, publicitaire ou politicienne.
Adressez moi :
D Trois exemplaires (valeur 81 F) au prix de 65 F
D Cinq exemplaires (valeur 135F) au prix de 120 F
D Dix exemplaires (valeur 270F) au prix de 220 F

Je paie par D chèque bancaire D postal D mandat àl'ordre de SDB, 68 rue David d'Angers 75019 PARIS

Je désire recevoir cet envoi àl'adresse suivante :


Madame, Mademoiselle ou Monsieur :
rue:
à: Code postal :

You might also like