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ETUDE SUR LES DIALECTES BERBERES DU RIF MAROCAIN, ‘ Pan M. RENE BASSET, AVANT-PROPOS. Les dialectes parlés par les quit ce jour presque a tions, malgré la place importante qj En 1883, une mission qui me fi tions et bellesettres me permit de recueillir A Mazo Melilla, & Tanger, i Tetouan ct & Oran les mati us berbires du Rif sont restés jus aque Te pays habité par ces popu! ls occupent dans le groupe berbire'. sur la proposition de TAe mie des inse & Relizane, & © Mave 6 jus’ (veld) dane TE Manual de langue kabyle (Paris, 1897: ivi, p. 37); LBeangile arlon saint Mathew (Temaamen) (Londres, 1887; jn-ta); une courte liste de mote (Guin) et be mati conte que Hanotews, par Quedenfldt, Binthiung und Verbrtung: der Rerberslkrrang fn Merokko (Ziuchrft for Etlnolopie, v8H9, 1. XI, ps a8yengiy Ie teaneription Deaucoup a désirer); L'tvangile selon aint Jean (Ton (Londres, 18905 ines) six fables (Temsaman) dans mon Lagnadn berbire (Paris, s8yo: in-ta)s um récit on di leete guéldia dans Mouliras, Le Maroc incon (1 ps et Oran, 18935 inet, 59-162). ade lexicographic belive (Paris, 1883-1888; 6 fase. i$"): Manuel de langue 8875 ina) Etudes aur lon dialecter berire, ouvrage couronné yar F'\~ 72 SECTION EGYPTE ET LANGUES AFRICAINES. [3] digs sont ceux des Gueltia, des Temsamen, des Beni Ouriar’en (ou B, Ouriar'el, les B. Ouriagol d'Ibn Khaldoun), des Bot'ioua', des Kib- dana et les B. Satid, cest-A-dire des populations qui habitent le long de 4a mer le pays qui sétend de Badis au cap situé en face des tes Zafarines. Plus tard, il y aura fieu de compléter ce travail par des recherches sur les autres dialectes du Rif. Mes informateurs prineipaus ont été: pour le Gueldia, Mohammed ben Mohammed, a Mazouna; Mohammed ben ‘Omar, & Mascara; Taber ben ‘Ahmed el Houari, & Tanger; pour te Botioua, Amar ben Mohammed, Mohammed ben Cha‘ib et Ali ben Hadilou, & Relizane; pour te Kibdana, Mohammed ben BI Hadj, & Mazouna; pour le Temsaman, ‘Amar ou Had dou, & Tétouan, et Haddou ben Haddou, & Oran; pour le B. Ou Mohammed ben Alib. El Hadj, & Or hammed, & Mazouna. LAppendice contient une notice sur le dialecte parlé & S. Leu (Vieil ‘Araeu) par une colonie de Rifains, originaires des Bot'ioua. pour fe B. Sa‘id, ‘Omar ben Mo- amie des inseriptions (Paris, +8yhs in-8")y Lex noma dea mdlaus chez ler Berbires int), iba ot elles qui suivent, ef. Quedentoldt, Bintheleng und Verbretung der Revberilherang in Morokko (Zeichrift fr Ethnologie, 18883 t. X, p- sog-1aa) et 1 Mouliras, Le Marve incoanu (p. 103-119, 129-137, 141-473, 196-208). (On is nome aussi Bogioua (les Bek'Kious de Mouliéras) thn Khaldoun ( dex Berives, trad. de Slone, . I, Alger, 1894; in-8", p. 143) dit que les Bot (Botious) se partagent on trois branches : les Bogouia de Tare, es B. Ourigol &El Mazainia (Alhucemet) ot Ix O. Mahal de Tafersit. Ge sont des Senbad 1) Suivant Mouliéras, op. loud., p. 6a, ln Zenatiapariée par les Kibdane seit tris ‘ifiente du thamatirth (dialeete da Rif). Cependaat on verea plus Hein que le dileete idan présente ls earacves particles au groupe rife, Bl M, RENE BASSET. 3 CHAPITRE PREMIER. PHONETIQUE, En étudiant les dialectes du Rif, du moins ceux dont il est question ici, on est amené rapidement a reconnaitre que, dans Jeur ensemble, ils se rapprochent plus particulitrement du Zouaoua et du Chell’a, d'un edté; de Vautre, de la Zénatia du Maghreb central ) (B. Menacer, Haraoua, B. Halima, A’cha~ cha, Haraoua) & laquelle on peut joindre le Chaouia del Aou- ras, En outre, les dialectes rifains présentent des parti tés phonétiques qui en font un intermédiaire entre ceux que je viens de signaler et le Zénaga du Sénégal. Avec le Zouaoua, la Zénatia du Maghreb central et le Zénaga, les dialectes du Rif possédent les aspirées h et d’ qui manquent dans les dialectes de Vintérieur : Mzab, Touareg, Dj. Nefousa, Cheth’a des K’gour et du Tafilalet, ete.; mais, de méine qu’en Zouaoua, en Chelh’aeten Zénaga, le th initial du substantif f¢- minin ne disparait jamais soit complétement, soit pour atre remplacé par un h, comme il arrive trés fréquemment dans la Zéuatia du Maghreb central et dans le Chaouia de TAourds. Is se rapprochent au contraire de ces derniers par les changements de g en i ou enj; de k en ch ou en x; de ben ou, et d'autres qui seront énumérés plus loin. Ils sen rapprochent encore par Ie lexique, plus voisin de celui de la Zénatia, que de celui du Zouaoua, du Chelh’a et du Zénaga. Ex. : Le rifain a conservé pour signifier «donner un dérivé lari- et mon Ende "). © Gf, mon Bude aur le dilectes berbires, Paris, 18g) sur la Zénatia de POuarsenie et du Maghreb central (Paris, © Gh G, Mercier, Le Chaowia de PAurés (Paris, 1896: in-8

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