9 DÉCEMBRE 2009 Syndicat national des journalistes CGT (La Nouvelle République)
“SAUVEGARDE DE L’EMPLOI” (sic)
Non aux licenciements
inutiles et injustes Depuis plusieurs jours, les premiers et licencie les salariés, notamment les journalistes, journalistes de la NR reçoivent leur lettre de qui refusent les offres de reclassement qui leur licenciement pour motif économique. Il nous sont faites. Reclassement qui, souvent, faut faire barrage au plus vite à la politique bouleverserait la vie familiale et sociale des aberrante et inhumaine du directoire, salariés concernés et de leurs proches, et qu’ils ne lequel, dans le même temps, s’oppose peuvent donc accepter. à des départs volontaires et jette à la rue Cette politique patronale est à la fois des salariés qui voudraient continuer aberrante et inhumaine. à faire vivre le journal sans dégradation Aberrante parce que, ici, des volontaires sont outrancière de leur propre existence. arbitrairement privés de départ, ce qui, par voie de conséquence, limite les offres de reclassement
H ier, le directoire avait eu l’outrecuidance et accroît les risques de licenciements2 ; parce
de laisser entendre qu’il défendait depuis que, là, des volontaires (tant mieux pour eux) le début l’idée de départs volontaires voient leur départ autorisé, alors que leur poste – avancée uniquement, rappelons-le, par le CE et n’est pas supprimé, mais que la direction ne les syndicats – pour répondre à ses exigences de prévoit pas de remplacer le journaliste partant ; destruction de l’emploi dans le journal, quand la parce que, dans le même temps, on licencie un mouture initiale de son “plan de sauvegarde de journaliste pour refus d’une offre de reclassement l’emploi” ne contenait que des licenciements entraînant une mutation, alors qu’un poste “secs”… Aujourd’hui, poursuivant sa logique “libéré” dans sa propre rédaction n’a pas été première, il refuse la possibilité d’un départ à proposé à l’équipe rédactionnelle restante… certains “volontaires”, sous des prétextes litigieux1, Inhumaine, parce que, au bout du compte, des journalistes qui souhaitaient partir vont rester 1 contre leur gré – avec les risques de démotivation Rappel : la jurisprudence précise que « lorsque le PSE prévoit des et de souffrance au travail qu’une telle situation critères pour bénéficier d'une mesure d'aide au départ volontaire, l'employeur ne peut refuser au salarié qui remplit ces critères le peut engendrer –, et que d’autres qui souhaitaient droit de bénéficier de ce dispositif. Lorsqu'un plan de sauvegarde (et avaient besoin de) rester vont aller pointer à de l'emploi permet à l'employeur de s'opposer, par exemple, au départ d'un salarié candidat à un départ volontaire, il revient à l'employeur, en présence d'une contestation, de justifier que des raisons objectives, répondant aux prévisions du plan, fondaient son 2 opposition. » L’inspecteur du travail vient d’ailleurs, après Dans sa lettre du 8 décembre, l’inspecteur du travail souligne intervention de notre section syndicale, de rappeler à la direction « que cette obligation de reclassement a été définie par la « que la chambre sociale de la Cour de cassation considère que jurisprudence comme une obligation de moyens renforcée. l’employeur ne saurait valablement s’opposer, pour des raisons L’employeur doit donc mettre tout en œuvre pour répondre à cette tenant à un impératif de bonne marche de l’entreprise, au départ obligation. En conséquence, le droit que s’est réservé la direction volontaire d’un salarié remplissant par ailleurs les conditions fixées de l’entreprise de refuser le départ volontaire d’un salarié dans le plan de sauvegarde de l’emploi (Cass.soc. 11 octobre 2005, lorsqu’il a “une incidence significative sur l’organisation du n° 03-44985) » (lettre de l’inspection du travail à M. Felipe Peno, service concerné” doit nécessairement s’interpréter strictement à en date du 8 décembre 2009). la lumière de l’obligation précitée. » Pôle emploi, peut-être pendant trois ans, avant de Notre syndicat SNJ-CGT s’engage à tout bénéficier des fastes du RSA3 ! mettre en œuvre pour que, ensemble, les Nous n’avons malheureusement pas pu éviter journalistes (et les autres salariés du journal, s’ils que 116 emplois soient détruits, dont 52 à la le souhaitent) puissent obtenir satisfaction sur ces rédaction – soit près de 45 % du total des revendications, modestes mais primordiales. suppressions d’emplois. Mais nous pouvons Notre adresse : dscgt.journalistes@nrco.fr encore faire obstacle aux “licenciements contraints”, inutiles et injustes. Blog des salari és du groupe NR : http://salariesnr.blogspot.com/ Il nous faut, ensemble, exiger tout de suite :
que tous les volontaires au départ
puissent partir ; COMMISSION DE SUIVI
que les postes ainsi “libérés” soient
proposés aux journalistes qui n’ont pu Pas de réponse accepter les premières offres de satisfaisante reclassement ; que soient réintégrés immédiatement les Hier mardi, la réunion de la commission de journalistes qui ont reçu leur lettre de suivi du “plan de sauvegarde de l’emploi” s’est licenciement et qui souhaitent continuer révélée très peu féconde. à travailler à la NR. Les représentants des salariés réclament toujours qu’il n’y ait aucun licenciement contraint et mettent en parallèle les refus de départs volontaires – les tableaux de la direction font état de 16 licenciements de personnes ayant refusé les offres de reclassement (1 cadre, 2 employés, 11 journalistes, 2 ouvriers), et de 16 départs refusés (3 agents de maîtrise, 1 cadre, 4 employés, 8 journalistes). La direction n'apporte pour le moment aucune réponse satisfaisante, arguant de problèmes de compétences et d'organisation. Les membres de la commission représentant le 3 On pourra regretter au passage l’allégation du représentant des personnel ont pourtant insisté pour que soient cadres et des journalistes au conseil de surveillance, selon laquelle étudiées toutes les possibilités de résoudre le le poids supplémentaire du PSE proviendrait du refus de toute problème, donc de sauvegarder l'emploi des proposition de journalistes « espérant toucher une somme plus importante dans le cas d'un licenciement économique ». Même si salariés menacés. cette situation existe, elle est une conséquence logique et légale de Il nous faut par conséquent remettre la la politique patronale (elle aurait vraisemblablement été évitée si les conditions d’indemnisation proposées par le CE avaient été pression par tous les moyens dont nous retenues) ; et, surtout, limiter à elle la réalité des licenciements disposons pour que le blocage obstiné de la économiques, en oubliant sciemment les collègues qui vont se direction saute enfin, et qu’aucun drame humain retrouver à la rue, sans perspective autre que le chômage, est particulièrement inacceptable. ne soit la séquelle de cette gestion du PSE.