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Les théories traditionnelles du commerce international consacrent le rôle des seules nations au
détriment des stratégies des véritables acteurs des échanges que sont les grandes firmes, les
échanges intragroupes des sociétés multinationales représentant par exemple près d'un tiers du
commerce mondial. Après avoir brossé un tableau de la réorganisation des modes de
production et de l'internationalisation de l'activité des entreprises, Christian Aubin traite la
question de l'investissement direct à l'étranger, analysant les facteurs qui le déterminent et ses
conséquences sur le commerce des produits, relation considérée in fine comme plutôt
positive.
Dans le prolongement des théories modernes du commerce international, qui mettent l'accent
sur les déterminants technologiques et les imperfections de concurrence, l'analyse est amenée
à prendre en compte les stratégies des firmes. Ce faisant on assiste à un rapprochement entre
les analyses relevant de l'économie internationale et de l'économie industrielle(1). L'intérêt de
cette évolution théorique apparaît au regard de l'internationalisation de l'activité des
entreprises. Face à une mondialisation qu'elles contribuent elles-mêmes à promouvoir, les
firmes sont poussées à réviser l'échelle de leurs opérations et leurs modes d'organisation.
On estime aujourd'hui que les échanges intragroupes des sociétés multinationales représentent
environ 33 % du commerce mondial et leurs exportations vers des entreprises non affiliées,
33 %. La part significative des échanges intragroupes s'explique par la constitution de réseaux
de filiales résultant d'une implantation des différents éléments du processus de production
dans les pays différents. Cette réorganisation des modes de production passe par un
développement des investissements directs à l'étranger. Les liens réciproques entre dette
activité d'investissement et le commerce international deviennent un sujet de préoccupation de
premier plan(2) et l'importance des enjeux rend souvent difficiles les négociations
multilatérales sur l'investissement direct à l'étranger (négociations de l'AMI, Accord
multilatéral sur l'investissement, dans le cadre de l'OCDE) (voir encadré ci-contre).