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DP Amadis
DP Amadis
Amadis
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Février 2010
SOMMAIRE
4___ Le compositeur :
- Jean-Baptiste Lully (1632 - 1687)
- Un italien à Versailles
- Un perfectionnisme qui paye
- De comédie-ballet en tragédie lyrique
- Fin de règne
- A retenir sur Lully
- A voir
11___ L’argument
12__ La musique
- Les 24 violons du Roy
- Un peu de vocabulaire
14___ La production
- Mise en scène
- Direction musicale
- Orchestre des musiques anciennes et à venir
- Choeur des chantres du CMBV
- Chorégraphie
- Scénographie, images, vidéo, lumières et costumes
- Distribution
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Samedi 6 (20h) et dimanche 7 février 2010 (16h)
Durée 3h15 (avec entracte)
OPERA EN 5 ACTES
Musique de Jean-Baptiste Lully
Livret de Philippe Quinault
AVEC
Cyril Auvity Amadis
Katia Velletaz Oriane
Isabelle Druet Arcabonne
Edwin Crossley-Mercer Florestan
Alain Buet Arcalaüs
Hjördis Thébault Urgande
Dagmar Saskova Corisande
Arnaud Richard Alquif et Ardan-Canile
Choeur des Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse
ORCHESTRE DES MUSIQUES ANCIENNES ET A VENIR
(direction artistique Dominique Serve)
Opéra surtitré en français
Surtitrage Max Rey
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LE COMPOSITEUR
JEAN-BAPTISTE LULLY (1632-1687)
Originaire de Florence, Lully arriva en France à l’âge de quatorze ans et entra au service
de Mademoiselle de Montpensier afin d’aider cette dernière à perfectionner son ita-
lien. Parallèlement, il compléta sa formation musicale puis, remarqué par Louis XIV, ob-
tint son premier poste à la Cour en 1653, en tant que compositeur de la musique
instrumentale. À partir de 1661, année où il reçut ses lettres de naturalisation, il fut
successivement Surintendant de la Musique du roi et Compositeur de la Chambre, Maî-
tre de la Musique de la famille royale, directeur de l’Académie royale de musique et
enfin Secrétaire du roi. Lully domina toute la vie musicale en France pendant de longues
années et fut à l’origine de plusieurs formes musicales qu’il conçut ou développa de ma-
nière remarquable, comme le ballet de cour, le grand motet, la comédie-ballet ou la
tragédie en musique. Ses ouvrages les plus célèbres sont ses comédies-ballets (Le Bour-
geois gentilhomme ou Les Amants magnifiques), ses tragédies en musique (Atys, Per-
sée, Armide…) et certains grands motets dont le Miserere, le Te Deum et le De
Profundis.
UN ITALIEN A VERSAILLES
Jean-Baptiste Lully arrive à 14 ans en France, dans la suite d'une cousine de Louis XIV
(Mlle d'Orléans de Montpensier). Il sait chanter, jouer du violon et de la guitare, son tem-
pérament volontaire est déjà remarquable ; en outre la noble dame désire parfaire sa
langue italienne. Introduit à la cour de Louis XIV, Lully assiste aux spectacles chantés, ap-
prend le clavecin, la composition, et se perfectionne dans l'art de la danse ; c'est d'ail-
leurs après avoir dansé avec le Roi que celui-ci l'engage, alors que Lully a 20 ans (Louis
XIV n'en a que 14). Lully est enfin récompensé de tous ses efforts quand il est remar-
qué du roi : il est nommé « compositeur de la musique instrumentale du roi ».
Lully adolescent © D.R
FIN DE RÈGNE
Nommé à 49 ans secrétaire du roi, Lully est à l'apogée de sa carrière, célèbre et riche.
Pourtant, le soutien du roi est moins inconditionnel qu'autrefois en raison des mœurs
dissolues du compositeur. Il est d'ailleurs absent lors de la création d'Armide, sa dernière
tragédie lyrique. C'est le début du déclin, un an avant la disparition du compositeur.
Lully a 55 ans quand il dirige les répétitions de son Te Deum qui doit être joué pour
fêter la guérison de Louis XIV. Enervé sans doute par quelque écart de la part d'un des
musiciens, il maîtrise mal sa canne et celle-ci se plante dans son pied. L'accident est
connu, les suites sont funestes. Lully refuse l'amputation et la gangrène emporte le
compositeur français le plus célèbre du XVIIe siècle.
Portrait de Lully © BnF
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A RETENIR SUR LULLY
Lully est considéré comme l'un des créateurs de l'orchestre moderne. Il impose une plus grande rigueur dans la
discipline et le rythme et prend l'habitude de joindre les autres familles d'instruments à la "Petite bande" et la
"Grande bande".
Il crée un opéra français (la tragédie lyrique) adapté au goût français de l'époque ; il comporte cinq actes (comme
la tragédie de Racine et Corneille) dans lesquels les ballets tiennent une place importante. Ex :Alceste
Sa collaboration avec Molière dans la comédie-ballet (ex : Le Bourgeois gentilhomme) ne dure qu'un temps : leurs
caractères sont incompatibles.
Son monopole dans le domaine lyrique éclipse d'autres talents ; l'exemple le plus frappant est celui de Marc-An-
toine Charpentier, tenu à l'écart de la cour jusqu'à la mort de Lully..
A VOIR :
Film : Le roi danse
Réalisateur: Gérard Corbiau
Avec : Avec Benoît Magimel, Boris Terral, Tchéky Karyo
Coproduction : Belgique / France (2000, 108 mn)
A quatorze ans, Louis XIV sait qu'il regnera un jour mais sait aussi que l'on fera tout pour l'empecher de gouver-
ner. Il en est complexé. Par la danse, où le jeune roi excelle, et grâce a la musique qu'il compose pour lui, Lully le
révele a lui-même puis au monde. Louis devient le Roi-Soleil. Lully et Molière sont les grands ordonnateurs de la
magie de son règne. Mais Lully aime le roi d'un amour fou et platonique et croit que celui-ci ne peut se passer de
lui. Son aveuglement le perdra et Lully, après Moliere, basculera dans la nuit.
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LA CRÉATION D’AMADIS
LE CONTEXTE HISTORIQUE
1508 Publication d’Amadis de Gaulle de Garci Rodriguez de Montalvo.
1540 Traduction du roman de chevalerie Amadis de Gaulle par Nicolas Herberay publiée par Denis Janot,
Vincent Sertenas et Longis.
1651 Alors qu’il est âgé de 12 ans, Louis XIV danse pour la première fois dans le Ballet des fêtes de Bacchus.
1660 [ ] Louis XIV épouse Marie-Thérèse d’Autriche.
JUIN
1661Début des premiers aménagements à Versailles. Les travaux dureront jusqu’à la mort du roi en 1715.
Plus de détails sur la construction du château de Versailles : http://www.versaillespourtous.fr/flash/construc-
tion/514_Construction.htm
1661 [9 MARS] A la mort de Mazarin, Louis XIV âgé de 23 ans, déclare à ses ministres « le cardinal de Ma-
zarin est mort, Messieurs les Ministres, c’est à moi que vous vous adresserez désormais. Je veux à l’avenir gouver-
ner moi-même mon royaume. Je ne veux point de Premier Ministre, je me servirai de ceux qui ont des charges pour
agir sous moi selon leurs fonctions et, s’il arrive que j’aie besoin de vos conseils, je vous en demanderai ».
Colbert devient ministre des finances.
Lully est nommé surintendant de la musique et compositeur de la musique de la chambre.
1673 - 1763 L’Opéra s’installe au Théâtre du Palais Royal (ancienne salle de la troupe de Molière).
1673 - 1687Lully écrit pratiquement un opéra chaque année.
1681Lully atteint l'apogée de sa carrière en devenant secrétaire du roi.
1682 [6 ] Versailles devient la résidence officielle du roi et de sa cour. Tout y est pensé pour évoquer la
MAI
puissance royale.
1684 Pierre Gauthier achète l’autorisation d’ouvrir une académie de musique à Marseille. Lyon, Rouen, Lille
et Bordeaux en font autant les années qui suivent.
1687 A la mort de Lully, c'est son gendre Jean Nicolas de Francine qui obtint le privilège. Sous sa gestion
l'opéra se développa un peu partout puisque celui-ci autorisa les ouvertures d'Opéras à Lyon, Lille, Bordeaux,
Rouen.
1699 Amadis de Grèce, tragédie lyrique d’Antoine Houdar de la Motte mise en musique par André Cardi-
nal Destouches.
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L’ŒUVRE
Opéra en un prologue et cinq actes de Jean-Baptiste Lully, sur un livret de Philippe Quinault (1635-1688), inspiré
de l'un des plus célèbres romans chevaleresques espagnols de Garcia Ordonez (ou Rodriguez) de Montalvo, pu-
blié en 1508, et adapté par N. Herberay des Essarts dans un roman-fleuve, Amadis des Gaules, publié à partir de
1540. Montalvo avait lui-même adapté une oeuvre du Portugais Joao de Lobeira Amadis.
C'est Louis XIV lui-même qui donna à Quinault le sujet qui, dit-on, embarrassa ce dernier, au point d'y travailler
tout l'été de 1683 et de susciter de sa part un madrigal intitulé L'Opéra difficile qui se terminait par : « O Ciel !
peut-on jamais avoir / Opéra plus fâcheux à faire ?»
La création devait avoir lieu à Versailles, durant le Carnaval de 1684. La mort de la reine l'empêcha, et Louis XIV
accepta que la première représentation ait lieu à l'Académie royale, le 18 janvier 1684. Les décorations et costumes
dessinés par Bérain furent trouvés admirables et d'un goût nouveau. Les vols, dont la nouveauté et l'exécution su-
prirent les spectateurs étaient du même Bérain.
Il y eut une version de concert «sans danse, ni ballet, sans théâtre» chez la Dauphine, à laquelle le roi n'assista pas.
La représentation dans la Grande Ecurie de Versailles eut lieu le 5 mars 1685, sans décors ni machines.
[ Distribution : Du Mesny (Amadis), Mlle Moreau (Oriane), Mlle Desmatins (Corisande), Dun (Florestan), Mlle Le Rochois (Arcabonne), Beau-
mavielle (Arcalaüs).]
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Léris - Dictionnaire des Théâtres :
« Les vers de cette Tragédie sont de Quinault, à qui le Roi en avoit donné le sujet, & la musique de Lully. Elle de-
voit être représentée à Versailles pendant le Carnaval de 1684 ; mais la Reine étant morte en ce tems, le Roi qui
ne voulut assister à aucun spectacle pendant l'année de son deuil, consentit que cet Opéra fût donné au Public,
qui le vit pour la premiere fois le 15 Janvier 1684. Les décorations & les vols furent inventés par Berrin, & exécu-
tés sur ses desseins, ainsi que les habits. Le Prologue est entre Alquif, Enchanteur, & Urgande son épouse, & de la
même profession. Amadis, fils de Perion Roi des Gaules, aime Orïane, fille d'un Roi de la Grande-Bretagne ; Flo-
restan frere naturel d'Amadis, aime Corisande Souveraine de Gravesande ; ces amours principales & épisodiques,
traversées par des jalousies & des enchantemens, sont le sujet du Poëme. Il a été imprimé, & ensuite gravé en mu-
sique partition in-fol. On l'a déja remis sept fois au Théatre, savoir en 1687, 1701, 1707, 1718, 1731, 1740 &
1759.»
[Source : http://pagesperso-orange.fr/jean-claude.brenac/LULLY_AMADIS.htm]
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L’ARGUMENT
LES PERSONNAGES
__ Amadis - haute-contre
__ Oriane - dessus
__ Florestan, frère d’Amadis - basse taille
__ Corisande , souveraine de Gravesande - dessus
__ Arcabonne, magicienne - dessus
__ Arcalaus, magicien, frère d’Arcabonne - basse
__ Urgande , épouse d’Aquif - dessus
__ Alquif, enchanteur - basse
__ Ardan-Canile - basse
La fée Urgande et son époux, le Magicien Alquif, éveillés d’un sommeil millénaire célèbrent, avec les Esprits de l’Air,
Louis XIV, le nouvel Amadis (prologue). Amadis aime Oriane, mais fait part de ses doutes à son frère Florestan
quant à la fidélité de la jeune femme. En allant retrouver Corisande, Florestan rencontre Oriane, qui pense qu'Ama-
dis en aime une autre (acte I).
La magicienne Arcabonne chante "Amour que veux-tu de moi? Mon cœur n'est pas fait pour toi". Son cœur est
sous l'empire d'un bel inconnu, qui lui a un jour sauvé la vie. Son frère Arcalaus lui demande de l'aider à se ven-
ger d'Amadis et profère à l'encontre de son ennemi des menaces terribles. Alors qu'il traverse la forêt et se lamente
sur son amour malheureux, Amadis rencontre Corisande. Celle-ci l'informe que Florestan a été fait prisonnier par
Arcalaus.
Amadis va trouver le magicien et se bat contre lui. Arcalaus envoie alors des démons travestis en bergers et ber-
gères pour envoûter le héros, qui, croyant voir Oriane, pénètre dans le Domaine maléfique d’Arcalaus (acte II).
Ainsi, Amadis, Corisande et Florestan se retrouvent captifs, lorsqu'apparaît Arcabonne. Celle-ci invoque le géant
Ardan-Canile, autrefois tué par Amadis. Ardan-Canile sort de sa tombe pour l’accuser d’avoir trahi les siens et pré-
dire sa perte. La magicienne, prête à poignarder Amadis, reconnaît soudain son sauveur. En signe de reconnais-
sance, elle accepte de délivrer tous les prisonniers. Entre temps, Arcalaus a capturé Oriane. Arcabonne projette de
persécuter sa rivale en la laissant croire que son amant est mort. La fée Urgande descend du Ciel pour délivrer Ama-
dis et Oriane (acte IV).
Sur l’Ile Ferme, devant le palais d’Apollidon, Urgande tente de rassurer Amadis : Oriane est vivante. Celle-ci appelle
la mort sur elle-même, croyant son amant mort. Mais Urgande réunit les deux amants qui affrontent leur ultime
épreuve en passant avant succès sous l’Arc des Parfaits Amants. Les célébrations du Parfait Amour peuvent enfin
commencer (acte V).
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LA MUSIQUE
UN PEU DE VOCABULAIRE :
Mélodie : Dans un système musical, la mélodie désigne la dimension qui prend en compte des hauteurs émises,
par une source individuelle ou collective, instrumentale ou vocale, au sein d’une réalisation musicale quelconque.
La mélodie s’oppose principalement au rythme, autre composante de la musique. Parce qu’elle fait se succéder
des sons aux fréquences différentes,
Une mélodie est une succession d’intervalles. En effet, du point de vue de l’interprète, comme de celui de l’audi-
teur, chaque note d’une mélodie est déterminée par l’intervalle mélodique qui sépare celle-ci de la note précédente.
Harmonie : Dans son sens le plus large, le mot harmonie désigne traditionnellement une des quatre composantes
de la musique les trois autres étant le rythme, la mélodie et le timbre. L’harmonie relève de l’utilisation délibérée
de fréquences simultanées, dans la perspective d’apporter relief et profondeur au chant ou au jeu instrumental :
elle représente donc l’aspect vertical de la musique, tandis que la mélodie représente l’aspect horizontal.
La musique tonale : Elle désigne l’ensemble des principes et des lois régissant, non seulement la notation de l’in-
tonation, mais la structure, le fonctionnement et la mise en mouvement de celle-ci, dans ses deux dimensions :
mélodique et dramatique.
La musique atonale :
La musique atonale remet tous les fondements du langage tonale. Elle rejette le principe de centre tonal, de hié-
rarchie entre les notes et garantit l’égalité de toutes les notes entre elles. Elle s’appuie sur des accords non clas-
sés et remet largement en cause l’emploi traditionnel des gammes. Le musicien atonal ne considère plus la tonique
comme devant être le pôle d’attraction particulier autour de laquelle l’œuvre devrait se construire. La musique ato-
nale privilégie les dissonances, pour éviter justement les relations qui rappelleraient l’organisation tonale. Cette mu-
sique tend souvent, du fait de cette dissonance et d’absence de centre tonal à évoquer des ambiances inquiétantes
ou morbides.
(Retrouvez d’autres pistes sur la musique atonale dans notre dossier pédagogique sur Schönberg).
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SECRETS DE PRODUCTION :
COSTUMES _ Maquettes d’Arcabonne et Arcalaüs
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LA PRODUCTION
LA MISE EN SCENE _ Olivier Bénézech
Olivier Bénézech exerce un travail de metteur en scène fondé sur la découverte d’œu-
vres, le mélange des genres et la pédagogie. Ainsi ont été mis en place des projets liés
à la littérature, à la poésie, la musique du XXème siècle : Max Jacob, Radiguet, Apol-
linaire, Cocteau, Satie, Poulenc, Auric, Christiné, Xavier Leroux, en collaboration avec
différentes structures (Opéra Comique, Opéra de Rennes, scène nationale de Mâcon,
le Cargo à Grenoble, l’Esplanade – St-Etienne).
Il travaille aussi avec les auteurs vivants : Mark Foster (La Grotte d’Ali de Richard De-
marcy à l’Opéra de Lyon), Michèle Reverdy (Le Précepteur de Jacob Lenz à l’Opéra de
Rennes et à l’Espace des Arts de Chalon et Le nom sur le bout de la langue texte de
Pascal Quignard) et Jean-Michel Damase (L’As-tu Revue ? à l’Opéra Comique).
L’équilibre avec les grandes œuvres classiques est accompli avec Boris Godounov (Au Festival d’Orange et à l’Opéra
de Lyon avec Valery Gergiev et la troupe du Théâtre Mariinsky), Don Giovanni de Mozart à l’Opéra de Marseille,
Idomeneo, de Mozart à l’Opéra de Nice, et Pelléas et Mélisande de Debussy dirigé Marco Guidarini (reprise en
2007 à l’Opéra de Toulon Provence Méditerranée avec Jean-Luc Tingaud).
Désormais Olivier Bénézech s’intéresse à de nouvelles rencontres entre l’univers du théâtre et celui de la musique,
en s’inspirant des pratiques anglo-saxonnes : pas de « hiérarchie » entre les genres. L’important est la qualité du
projet, son originalité, sa faculté à rassembler de nouveaux publics pour le spectacle vivant.
Dans cet esprit Olivier Bénézech a créé, pour la manifestation de Lille 2004 et la réouverture de l’Opéra de Lille The
Cradle will rock, « pièce de théâtre en musique » de Marc Blitzstein, œuvre culte des démocrates américains; une
nouvelle version du célèbre musical Le Violon sur le Toit au Théâtre Comédia et au Casino de Paris, (nomination
pour le meilleur spectacle musical aux Molières 2006) ; deux opéras de Poulenc (La Voix Humaine et Les Mamelles
de Tirésias) à l’Opéra de Toulon-Provence-Méditerranée en 2006. Associée au Médium de Menotti, cette produc-
tion a ensuite été présentée en tournée à l’Opéra de Lille et sur les scènes nationales du Nord, et au Grand Théâ-
tre de Reims (2007). En 2008, à l’auditorium de la BNF à Paris, création française de la version opératique de Krapp
ou la dernière Bande de Samuel Beckett, une nouvelle version du célèbre Grease au Théâtre Comedia à Paris (re-
prise au Palais des Congrès fin 09), et Metropolitain, « Socio Musical Revue » franco-américaine à la Péniche Opéra.
Olivier Bénézech prépare la création française de Street Scene de Kurt Weill à l’Opéra de Toulon-Provence-
Méditerranée.
NOTE D’INTENTION
La création d’Amadis (1684) est un tournant dans l’œuvre de Lully.
La dramaturgie de la tragédie lyrique est bouleversée. Dans le livret de Quinault, plus de Prologue en hommage appuyé au
Roi ou à Versailles : l’œuvre débute par un étrange et inhabituel « sommeil », qui permet d’amorcer l’action théâtrale. Puis
l’Olympe est remplacée par un Palais Royal, la forêt idyllique n’est qu’un reflet rempli de pièges, l’Enfer est sur terre, en pri-
son, et l’acte final est entièrement consacré au charnel, loin de toute démonstration d’héroïsme tragique, ou de mort ré-
demptrice. Nous sommes dans l’épopée chevaleresque, pour ne pas dire le conte de Fée. C’est bien la gentille Urgande,
véritable Fée Clochette, qui sauve les héros d’une mort certaine.
Philippe Beaussant, à juste titre, considère Amadis comme « l’anti-Atys ».
Plusieurs causes possibles à ces nouvelles orientations. Changement de goût et de sensibilité à la Cour, volonté royale ? Peu
importe : la rupture est toujours signe de talent, de fécondité. Aujourd’hui nous évoquerions l’idée de renouvellement d’un
genre, voire de la recherche d’un nouveau public…
C’est ce qui nous séduit dans cette Tragédie en Musique : un nouveau formalisme. Même la Danse devient mouvement du
Drame, et quitte ainsi ses oripeaux en forme de confiserie ; les récitatifs et les airs sont configurés avec un sens aigu de la vrai-
semblance théâtrale et psychologique. Peut-être sommes-nous en train d’assister, avec Amadis, aux prémices d’un genre mo-
derne et populaire, s’approchant de Gluck mais aussi de Grétry, avec son humanité et son sens du féerique.
Nous en savourons l’opportunité en traitant l’ouvrage avec un sentiment mêlé d’intimité et de familiarité, comme s’il venait
d’être écrit. Loin de nous l’idée d’en faire un objet de luxe historique inaccessible, avec ce pesant respect dû à l’Histoire ! Ainsi
allons-nous ignorer les vains fantasmes de la reconstitution. Après tout le roman Amadis, aujourd’hui serait un feuilleton té-
lévisé téléchargeable en cinq saisons, ou un scénario de cinéma formaté selon la durée d’un film, comme l’a fait Quinault à
l’époque, en ramenant le contenu des 24 volumes du roman en trois heures de spectacle !
Ces ingrédients ont suffi à nous déterminer clairement pour le traitement de l’œuvre : la vision d’un romantisme contempo-
rain. Pas en faisant appel aux nouvelles conventions du genre « tendance » (la tragédie lyrique habillée en robe de cocktail
1950 nous fatigue), mais en s’inspirant du traitement avec lequel les créateurs actuels de BD revisitent le passé. Un livre
d’images destiné à perdre le spectateur d’aujourd’hui au milieu d’illusions sans cesse renouvelées.
Olivier Bénézech, novembre 2009
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LA DIRECTION MUSICALE _ Olivier Schneebeli
Très tôt passionné par la musique de l’époque baroque et plus particulièrement par le
patrimoine français des XVIIe et XVIIIe siècles, Olivier Schneebeli se consacre à la di-
rection, au cours des années quatre-vingts, de l’ensemble Contrepoint, avec lequel il
met en œuvre de nombreuses productions musicales baroques, ainsi qu’à celle de la
Maîtrise des Petits Chanteurs de Saint-Louis. Déjà, en véritable défricheur de réper-
toire, il remporte, avec l’Ensemble Contrepoint, un Diapason d’or avec la sortie d’un
disque consacré aux Motets et Scènes sacrées de Guillaume Bouzignac. Il participe
ensuite en 1987 à la création, avec William Christie, du chœur des Arts Florissants, à
l’occasion de la redécouverte de l’Atys de Lully.
Cette même année, il devient l’assistant de Philippe Herreweghe à la Chapelle Royale et
au Collegium Vocale de Gand. Ce chef fait à nouveau appel à lui quand il enregistre le Requiem de Fauré (Diapa-
son d’or) avec le chœur de la Chapelle Royale auquel s’adjoignent les Petits Chanteurs de Saint-Louis.
Alors qu’il étend ses expériences de direction de chœur (Maîtrise de Chartres, Conservatoire de Gennevilliers, …)
et de collaboration avec les plus grands chefs pour des productions lyriques baroques (Roland, de Lully, avec René
Jacobs), ses compétences dans le domaine de la musique ancienne et dans celui de la formation des voix d’enfants
et d’adultes le font choisir par Vincent Berthier de Lioncourt en 1991 pour diriger Les Pages & les Chantres du Cen-
tre de Musique Baroque.
Il assure ainsi la direction pédagogique de l’école maîtrisienne qui rassemble un cursus de formation profession-
nelle supérieure pour les chanteurs adultes et des classes à horaires aménagés « Education Nationale » pour les
enfants. La spécificité de cette structure unique, au confluent de la production et de l’enseignement, s’enrichit éga-
lement de partenariats étroits établis depuis plusieurs années avec le Département de Musique Ancienne du Conser-
vatoire de Versailles (CRR) et du Conservatoire de la Vallée de Chevreuse (CRD).
Titulaire du CA de Direction de chœur, il propose également des collaborations pédagogiques extérieures pour la
direction musicale du répertoire vocal des XVIIe et XVIIIe siècles (avec le CNSMD de Lyon, l’Ariam d’Ile-de-France,
la Maîtrise de Metz, la Maîtrise de Radio-France, l’Université d’Oberlin – USA, …).
En tant que chef d’ensemble, Olivier Schneebeli s’est fait une spécialité, tant au concert qu’au disque, de faire re-
découvrir, avec la collaboration des musicologues du CMBV, les grands chefs-d’œuvre du répertoire sacré de la
France des XVIIe et XVIIIe siècles. Lors des Jeudis Musicaux, concerts hebdomadaires à la Chapelle royale, des
grandes productions de la saison du CMBV et des invitations qui lui sont faites par les plus grands festivals et pro-
grammations, en France ou à l’étranger, il fait redécouvrir avec Les Pages & les Chantres les plus belles pages iné-
dites de Lully, Charpentier, Robert, Du Mont, Moulinié, Bouzignac, Formé, Rigel, …. Ses concerts et enregistrements
discographiques, réalisés avec de nombreux orchestres baroques associés (Musica Florea, Les Folies Françoises, The
English Concert, L’Orchestre des Musiques Anciennes et à Venir, et bientôt en 2011 l’Akademie für Alte Musik de
Berlin), produits avec les labels K617 (en live) et Alpha (en studio), remportent de grandes distinctions de la part
de la critique (Diapason découverte, Choc du Monde de la Musique, Recommandé Classica, Grand Prix Charles
Cros, …).
De nombreux chefs font également appel à lui et au chœur des Pages et des Chantres pour des productions qu’ils
dirigeront à leur tour : Gustav Leonhardt avec Café Zimmermann, Giovanni Antonini et Ton Koopman avec le Phil-
harmonique de Radio-France, William Christie avec Les Arts Florissants, Jean-Claude Malgoire avec La Grande Ecu-
rie et la Chambre du Roy, Hervé Niquet avec le Concert Spirituel, Christophe Rousset avec Les Talens Lyriques,
Vincent Dumestre avec Le Poème Harmonique, … ).
Dans sa dédicace au roi, Lully indique clairement, par la plume du fabuliste, que c’est Louis XIV lui-même qui lui a sug-
géré le sujet de son nouvel opéra.
« Je dois à vostre choix ce sujet d’Amadis. »
L’œuvre marque un tournant décisif dans la production du musicien. Ses trois derniers opéras seront résolument cheva-
leresques et gallicans. Amadis, Roland et Armide sont, à n’en pas douter, les trois chefs-d’œuvre absolus du Surintendant.
Exeunt les héros de l’Antiquité, les dieux de l’Olympe. Au placard des laissés-pour-compte les Phaétons, Isis, Alceste et
autres Atys. Les nuages olympiens évaporés, les profondeurs de l’Hadès éboulées, on pénètre dans la grande forêt druidique,
peuplée de magiciens et de dragons, d’enchanteresses et de fantômes. Le char du Soleil fait place à la grande Serpente, cette fa-
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buleuse embarcation, toute environnée de flammes, mi-gallion, mi-serpent de mer, qui conduira Urgande la « desconnue »,
cette fée aux cent visages, vers les chevaliers errants. C’est sur un dragon volant que se déplace la sorcière Arcabonne. Le tom-
beau d’Alceste est ici remplacé par le monument mégalithique sous lequel dort le géant Ardan-Canile, d’un sommeil de cau-
chemar éternel.
On l’aura compris : les quatre éléments se livreront une guerre sans merci, tout au long de cet opéra, opposant le vieux
monde, celui des tumulus éclaboussés du sang des géants, des sorcières et des monstres antédiluviens, à celui des chevaliers
errants, porteurs d’avenir. D’un avenir radieux bâti par leurs bras invincibles sur les décombres de l’ancien monde, soudain pé-
trifié par leur insolente jeunesse.
Le plus beau, le plus loyal, le plus brave d’entre tous est Amadis, fils du roi Périon de Gaule.
Par la force de son épée, par celle aussi de sa loyauté absolue qu’on peut appeler pureté, il imposera au vieux monde
une nouvelle religion : celle de l’Amour.
Amadis de Gaule, roman fleuve adapté au XVIe siècle par Herberay des Essarts, d’une œuvre espagnole, elle-même
imitée d’un roman médiéval portugais, connaîtra, dès sa parution, un succès qui ne se démentira pas et se poursuivra bien
avant dans le XVIIe siècle. Ignace de Loyola, Thérèse d’Avila s’en étaient délectés, malgré le discrédit jeté par l’Eglise sur les
romans.
On sera moins surpris qu’Amadis ait été appelé « la Bible » d’Henri IV : les prouesses guerrières et amoureuses de ses prota-
gonistes ne pouvaient qu’enchanter le « Vert Galant ».
On a cru un moment que les sarcasmes de Cervantès avaient porté le coup fatal au roman le plus lu de la Renaissance (son
héros, Don Quichotte, au terme de sa vie, ne s’accuse-t-il pas d’avoir trop lu ce livre, cause de ses déboires et de sa folie ?)
Que nenni ! Comme ce sera le cas pour les romans-feuilletons du XIXe siècle, on ne cessera, durant les premières décennies
du XVIIe, d’ajouter des suites au roman initial et s’il est de beaux esprits, alors, pour se gausser de ces « vieilles lunes », Ama-
dis, comme La Jérusalem délivrée et le Roland Furieux, restera parmi les principaux livres de chevet du petit-fils d’Henri le
Grand et, sans doute, de bon nombre de ses contemporains.
Il est coutumier de reprocher à Quinault la faiblesse de son livret, son absence de véritable ressort dramatique, l’in-
vraisemblance, tout au long de l’opéra, de certaines apparitions ou disparitions de personnages.
C’est oublier que le personnage principal de l’opéra est, précisément, cette Forêt Enchantée, avec ses arbres gigan-
tesques, ses labyrinthes de verdure, tantôt amie, tantôt maléfique, au détour desquels on se perd, on croit se trouver, pour se
reperdre à nouveau. C’est faire fi de cette mer qui jouxte les forêts et les landes. Mer de brumes et de gouffres, parsemée d’îles
inconnues, tantôt sinistres (la prison d’Oriane), tantôt radieuses (l’Ile Ferme où se trouve, à la fin de l’opéra, le palais enchanté
d’Apollidon).
C’est enfin méconnaître que cette tragédie contient certains des plus beaux vers que le poète ait jamais dédiés à
l’amour. La plupart sortis de la bouche d’Arcabonne, cette ancêtre de la Kundry wagnérienne.
« Vous m’avez enseigné la science terrible
Des noirs enchantements qui font pâlir le jour.
Enseignez-moi, s’il est possible,
Le secret d’éviter les charmes de l’Amour. »
Ou encore plus concis, plus radical :
« Fiez-vous à l’Amour jaloux,
Il est plus cruel que la Haine. »
Amadis, plus que toutes les autres œuvres de Quinault et Lully, est une longue célébration de l’amour, une variation
sans fin sur sa nature, sur les émois, les joies et les tortures que peut inspirer la passion amoureuse.
Pas moins de six duos d’amour, répartis en trois longues scènes. Tout d’abord, les retrouvailles de Florestan, le demi-
frère d’Amadis et son rival en matière de prouesses guerrières, avec sa bien-aimée Corisande. La scène, au premier acte, est
toute empreinte de sensualité frémissante.
Et puis, au troisième, la réplique amère, bouleversante, de cette première scène. Les deux amants, prisonniers du magicien Ar-
calaüs, se parlent à travers les barreaux de leurs cellules respectives.
Enfin, au dernier acte, au terme d’un long et douloureux parcours initiatique, la confrontation des parfaits Amants, Amadis
et Oriane, en réalité l’unique moment où l’opéra les réunit. Interminable et prodigieuse scène, commencée dans l’effroi (on a
tellement souffert de l’absence, on a tant pleuré la perte de celui qu’on croyait mort, que l’on n’ose à peine croire à la joyeuse
réalité qui se présente), poursuivie dans le doute et les tendres reproches, pour s’achever en un double serment quasi-religieux
qui a valeur de mariage.
Mais la quête de l’amour, pour tous ces errants, c’est aussi la solitude insupportable, les éloignements imposés, ceux
que l’on s’impose pour éprouver la loyauté de l’autre, pour s’éprouver soi-même. Jamais jusque-là Quinault et Lully n’auront
imposé aux personnages de leurs tragédies tant de moments solitaires, la plupart dévolus à des airs plus sublimes les uns que
les autres.
Il y a, bien sûr, le célèbre « Bois épais » du principal héros, volontairement égaré dans la Forêt Enchantée, afin d’y exha-
ler, d’y brâmer sa douleur amoureuse. Jamais encore l’orchestre de Lully ne s’est montré si expressif que dans cet air. Il sem-
ble qu’avec Amadis, la forêt toute entière pleure l’absence d’Oriane. A cette plainte succède celle de Corisande, elle aussi
perdue dans ces bois, Corisande qui vient de se voir arracher son Amant par les puissances maléfiques. Courte plainte, certes,
mais d’une beauté poignante. Suivra cet improbable duo de deux solitudes qui s’entendent soudain, sans se voir. Moment de
magie somnambulique où le chevalier errant et la princesse perçoivent, à travers les ténèbres de la forêt, la voix de l’autre,
comme en échos à leur solitaire plainte.
Solitude d’Oriane, abandonnée sur l’île maudite d’Arcalaüs. Solitude déchirante de l’héroïne, face à ce qu’elle croit
être le cadavre de son Amant. Solitude sublime enfin dans l’air ultime,
« Fermez-vous pour jamais,
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Mes yeux, mes tristes yeux »,
écrit dans le ton de fa mineur, celui-là même que Marc-Antoine Charpentier qualifiera d’ « obscur et plaintif », dans son traité
de composition à l’attention du futur Régent, Philippe d’Orléans.
Et, au-delà, solitude absolue, irrémédiable, de la sorcière Arcabonne, que sa « maladie d’amour » rejette pour tou-
jours du monde déjà pétrifié auquel elle appartient, sans pour autant lui permettre d’accéder à celui des princesses amoureuses
et des héros salvateurs.
Dès sa première apparition, à l’acte II, « Amour, que veux-tu de moi ? » (on songe au « Cruelle Mère des Amours » de la Phè-
dre d’Hippolyte et Aricie), on pressent qu’il n’y aura pas d’autre issue pour elle que l’anéantissement.
On devine aussi qu’elle sera le moteur de tout l’Actio, celle par qui s’effondreront les remparts du vieux monde tellurique et
cruel, au profit de celui de l’industrieuse Urgande et des jeunes héros qu’elle protège.
Arcabonne est une invention de Quinault, ou presque. Dans le roman, la sœur d’Arcalaüs n’apparaît qu’au sixième
chapitre du cinquième tome, pour disparaître définitivement au chapitre suivant. N’ayant pu se venger du roi Lisuart, père
d’Oriane, elle se précipite, du haut d’une tour, dans la mer. Elle y est décrite comme une « vieille ». Rien ne la lie à Amadis. A
ce stade du roman, notre héros, ayant achevé ses travaux, laisse le soin à son fils Esplandian de parfaire son œuvre, un peu
comme le fit Galaad à la suite de Lancelot.
Il fallait à Quinault, dans la logique et la continuation de ses livrets d’opéras, une « Amante jalouse », personnage in-
dispensable au bon déroulement de toute tragédie lyrique.
Bien évidemment, Arcabonne rappelle la Cybèle d’Atys ou la Médée de Thésée. Elle annonce Armide, autre magicienne
amoureuse. Mais elle est aussi bien plus que cela. Personnage absolument déraciné, météore dans l’histoire de l’opéra, elle
qui n’a pas même une confidente à qui dire ses désarrois (ses dialogues avec son frère Arcalaüs ne sont que la confrontation
terrifiante de deux monologues). Elle qui ne trouvera pas plus de réconfort auprès des morts et se trouvera rejetée par eux-
mêmes. Elle qui, face à Amadis, son sauveur et sa perte, ne trouvera ni la force de satisfaire sa haine, ni celle d’avouer son
amour.
La libération des prisonniers, en quelque sorte, le « baptême » de cette malheureuse, ne la libérera en rien des démons qui la
rongent. Ses yeux, brûlés par la beauté, celle du guerrier Amadis, celle d’Oriane (« Je viens de la voir, qu’elle est belle ! Vous
ne la sauriez trop punir »), irrémédiablement brûlés, ne parviendront pas à verser une larme rédemptrice.
Arcabonne est le personnage le plus désespéré, le plus terrifiant de tout l’opéra baroque. Ce n’est bientôt que comme un au-
tomate qu’elle achève de se détruire, dans l’ombre implacable, minérale, de son frère Arcalaüs, dans celle, déjà pétrifiée dans
la glaise millénaire, de leur aîné Ardan-Canile.
On l’aura compris, cet opéra qui ne parle que d’amour, ne parle aussi que de mort. De mort et de nouveaux mondes,
érigés sur les décombres de mondes révolus.
La musique de Lully, en pleine révolution, bouscule l’ancienne déclamation qui, jusque là, avait assuré son succès. Le
classicisme vole en éclat. Le lyrisme emporte tout, engendre les ariosi, les métamorphoses en airs, qui se transforment eux aussi,
se succèdent les uns aux autres. Marc-Antoine Charpentier, encore lui, se souviendra de cela dans son opéra biblique David
et Jonathas.
L’orchestre devient omniprésent. Il s’immisce à chaque instant, se glisse dans les lamentations, fait bruire les branches
et crisser les feuilles de la Forêt Enchantée, fait sourdre les grondements souterrains et résonner les airs de mille chuchotements
féeriques, de mille plaintes étouffées.
Depuis l’impalpable « sommeil » du prologue (l’auditeur est prévenu : les héros de cette tragédie dorment depuis des millé-
naires dans l’ombre de la mort), jusqu’à l’immense chaconne finale, la plus longue de toute l’histoire de l’opéra, tout à la fois
célébration de l’amour, évocation du temps qui passe et nostalgique avertissement de la mort inéluctable.
Bien plus qu’un somptueux divertissement (ce que deviendra, hélas, l’opéra du XVIIIe siècle, celui de Rameau com-
pris, malgré ses fulgurances géniales en matière de musique), la tragédie lyrique, selon Quinault et Lully, se veut la re-création
de la tragédie antique, acte sacré par essence. Depuis leurs premières œuvres, il n’ont cessé d’édifier tous les fondements, d’in-
venter tous les archétypes de ce que sera l’opéra futur. Comment ne pas songer, dès le combat de Cadmus contre le dragon,
au Siegfried de Wagner? N’aperçoit-on pas dans le vacarme assourdissant des forges de Vulcain (Isis) le rougeoiement du
monde des Nibelungen? Plus évident encore, les Parques d’Hippolyte et Aricie ne sont-elles pas un reflet, plus spectaculaire,
certes, mais sans doute moins inquiétant, de celles d’Isis toujours ? Purcell n’a-t-il pas trouvé dans cette même Isis (opéra dé-
cidément lui aussi fondateur dont il n’est pas fortuit, sans doute, qu’il ait été nommé « l’opéra des musiciens ») l’inspiration
de la célèbre scène du froid de King Arthur ?
Quant à la tragédie Amadis, que de semences nouvelles n’a-t-elle pas répandues, qui féconderont les chefs-d’œuvre
à venir? Est-il véritablement absurde de voir dans le poignant chœur des prisonniers de l’acte III, celui des prisonniers de Fi-
delio? Dans l’épreuve ultime des héros, sous l’Arc des Parfaits Amants, l’épreuve de l’eau et du feu de La Flûte enchantée ?
Amadis, bien évidemment, est l’aïeul de Tamino, de Siegfried, et même de Parsifal, comme Oriane est celle de Pamina et aussi
des princesses wagnériennes. Il y a du Klingsor en Arcalaüs. D’Arcabonne, j’ai déjà parlé.
Paradoxe qui n’en est sans doute pas un : c’est avec Amadis que Lully signe son premier opéra gallican, avec les
nuances de nationalisme que cela comporte. Dès le prologue, le ton est donné : Louis est le descendant naturel de toute cette
chevalerie qui a fait la France. Il en est le continuateur et l’aboutissement, de même que Galaad, dans la légende arthurienne,
achèvera la quête de tous ceux qui l’ont précédé. Il ne faut pas prendre à la légère l’épreuve finale et le triomphe d’Amadis.
S’il n’est point ici question de christianisme, le dernier acte de l’opéra n’en est pas moins une cérémonie à caractère sacré.
Une cérémonie, certes, dédiée à la perfection amoureuse, mais aussi au cours de laquelle tout un peuple renoue avec
ses plus anciennes légendes, ses plus fondatrices épopées.
Olivier Schneebeli, décembre 2009
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ORCHESTRE DES MUSIQUES ANCIENNES ET A VENIR
L’Orchestre des Musiques Anciennes et à Venir est né à la croisée de plusieurs chemins… Dominique Serve est or-
ganiste, claveciniste et compositeur ; il coordonne le Département de Musique Ancienne du Conservatoire Darius
Milhaud d’Aix-en-Provence. Chaque année, il voit éclore et partir de nombreux talents, avec fierté mais non sans
une pointe de regret. Il constate également que les violonistes formés par Alice Piérot et les violoncellistes formés
par Aude Vanackère s’égaillent dans de grandes institutions d’enseignement musical européennes et sont rapide-
ment sollicités par les ensembles baroques les plus réputés. En 2007, il rencontre Adèle Côte, qui dirige Loueur
d’étoiles, association de production musicale sise en Vaucluse, et, ensemble, ils commencent à dessiner le rêve de
Dominique Serve : créer un orchestre sans chef (mais non sans direction) dédié aussi bien à la musique baroque
qu’à une certaine écriture contemporaine, et composé en priorité de musiciens ayant collaboré avec le Départe-
ment de Musique Ancienne du conservatoire d’Aix-en-Provence. Cette pratique orchestrale « sans chef » repose
sur la qualité d’écoute mutuelle des musiciens, notamment au moment où sont exprimés les choix musicaux en
répétition. Elle permet également une adaptation aisée à des projets dirigés par des chefs associés ponctuellement.
Très vite, de nombreux musiciens de la région et d’anciens étudiants d’Aix sont séduits par le principe. Alice Piérot
tient la partie de premier violon pour la première production en février 2008, qui rencontre un véritable succès. Elle
fait régulièrement travailler l’orchestre à « La Courroie », ancienne friche industrielle à Entraigues près d’Avignon,
qui devient un fréquent lieu de concerts et de répétitions pour l’orchestre. En 2009, Benjamin Chénier assure la
partie de premier violon de l'orchestre. Ce jeune Aixois d'origine possède déjà les qualités musicales et humaines
qui font de lui un premier violon dynamique, attentif et responsable. Chacune des représentations de l'orchestre
soulève l’enthousiasme et lui ouvre de nouvelles routes. La rencontre avec Olivier Schneebeli, directeur musical des
Pages et des Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles, est l’une des plus prometteuses d’entre elles.
En 2010, un programme Campra, centré sur le Requiem, sera monté avec la même institution et donné entre au-
tres à Versailles dans le cadre des « Journées Campra » organisées par le Centre de Musique Baroque de Versailles.
Ces deux programmes seront dirigés par Olivier Schneebeli. La région PACA soutien l’orchestre depuis sa création,
ainsi que le Conseil Général des Bouches du Rhône et le Conseil Général du Vaucluse. L’orchestre des Musiques
Anciennes et à Venir reçoit aussi le soutien de la SPEDIDAM pour la co-réalisation d’Amadis.
Administration et Production : Loueur d’étoiles
Les musiciens : Dessus de violons : Benjamin Chénier, Louis Créac'h, Béatrice Linon, Claire Letoré, Cyrielle Eberhardt, Carmen Palma / Hautes-contre : Pascale Jardin, Myriam
Cambreling / Tailles : Delphine Grimbert, Fanny Paccoud / Quintes : Camille Rancière, Pierre Vallet / Basses de violon : Mathurin Matharel*, Sarah Ledoux, Jérome Vidaller / Viole de
Gambe : Sylvia Abramowicz* / Théorbe : Thomas Dunford* / Archiluth : Manuel de Grange* / Hautbois et flûtes à bec : Luc Marchal, Elisabeth Passot / Flûte traversière : Judith
Farey, Patrick Rudant / Basson : Marc Duvernois* / Contrebasson : Cyril Exposito / Trompettes : Guy Ferber, René Maze / Percussions : Gérard David Joignaux / Clavecin : Dominique
Serve / Clavecin et orgue positif : Fabien Armengaud*(* Continuo)
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LA CHOREGRAPHIE
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SCENOGRAPHIE, IMAGES, VIDEO, LUMIÈRES
& COSTUMES
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LA DISTRIBUTION
Cyril Auvity tée de Rameau dans une mise en scène de Pierre Audi,
enregistrera La Clementina de Boccherini pour Deut-
schgrammophon avec Andrea Marcon et le Venice Ba-
AMADIS (ténor)
roque Orchestra.
Ancien étudiant à l¹Université et
au Conservatoire de Lille, il est re-
marqué par William Christie et fait
ses débuts sous sa direction au Katia Velletaz
Festival d¹Aix-en-Provence en
2000, dans le rôle de Telemaco (Il ORIANE (soprano)
Ritorno di Ulisse in patria) de Katia Velletaz étudie la danse clas-
Monteverdi. Il reprendra le rôle en sique et le chant au Conservatoire
tournée en Europe et aux États- de Chambéry puis au Conserva-
Unis. toire Supérieur de Genève avec
Il se spécialise alors dans la musique Maria Diaconu, où elle obtient le
ancienne et travaille avec les plus grands chefs ba- premier prix de Virtuosité en
roques. Il se produit ainsi dans Persée de Lully à Toronto 2002. Elle est lauréate de plusieurs
avec Hervé Niquet et The Fairy Queen de Purcell avec prix dont celui de la Ville de Ge-
Christophe Rousset, Gli Strali d’Amore de Cavalli avec nève. Elle prend part aux master-
Gabriel Garrido, le Te Deum de Charpentier avec Paul classes de Laura Sartie, Anthony
Mc Creesh, Médée de Charpentier et, Dido and Eneas Rolfe-Johnson et Eric Tappy et se perfectionne depuis
de Purcell à Nancy avec Jane Glover et au Aldeburgh 2005 auprès de Claire Tièche à Genève.
Festival dans Actéon de Charpentier (rôle-titre) avec Sous la direction de Gabriel Garrido, elle chante (la
Emmanuelle Haïm. Purpura de la rosa /Torrejon y Velasco) à Genève et à
Il poursuit sa collaboration avec William Christie avec Madrid, une sirène (la Liberazione di Ruggiero d’all
Les Arts Florissants et David & Jonathas de Charpentier. isola d’Alcina /F. Caccini), Vénus (la Virtu i strali
On le retrouve dans le rôle-titre de Pygmalion de Ra- d’Amore /F. Cavalli) et Zima (Les Indes Galantes /Ra-
meau au Théâtre du Châtelet sous la direction de meau). Dans ce répertoire qu’elle affectionne particu-
Hervé Niquet, ainsi que dans Callirhoé de Destouches lièrement, elle sera Argie (Les Paladins/Rameau) sous
à Montpellier. Il prend part à la tournée du Médecin la direction de William Christie, ACI (Aci Galatea e Po-
malgré lui de Gounod et débute dans le rôle de Don lifemo/Haendel) sous la direction de Eduardo Lopez
Ottavio dans Don Giovanni avec Emmanuel Krivine. Il Banzo.
reprend ce rôle à Montpellier, où il interprète égale- A l’Opéra de Chambre de Genève elle interprète Ca-
ment Tamino dans La Flûte enchantée. rolina (Il Matrimonio Segreto/Cimarosa) et Violante (La
Il a enregistré pour plusieurs labels dont Erato, Naïve, Frascatane/Paisiello). A l’Opéra de Lausanne elle est
EMI/Virgin et Zig-zag avec lequel il a enregistré avec Laura (Luisa Miller/Verdi), Nella (Gianni Schicchi /Puc-
son ensemble l’Yriade. cini), Rowan (Le Petit Ramoneur/Britten), Isabelle dans
Cyril Auvity s’est produit en 2008 dans la création de la re-création de La Capricciosa Corretta de Vicente
Thésée de Lully au Théâtre des Champs-Élysées et à Martin y Soler sous la direction de Christophe Rousset,
l’Opéra de Lille avec Emmanuelle Haïm. On l’a égale- Lucie (Le Téléphone/Menotti) qu’elle reprendra à
ment vu dans Wozzeck de Berg à l¹Opéra de Lille. l’Opéra comique et à Vichy.
Ses projets récents comptent Don Ottavio dans Don Au Grand Théâtre de Genève, elle interprète la Se-
Giovanni à Montpellier, une nouvelle production de La conde Sorcière (Didon et Enée/Purcell) avec Hervé Ni-
Sallustia de Pergolèse en création mondiale à Mont- quet, la Fée Rosée et le Marchand de Sable (Hansel und
pellier et à Jesi, Partenope de Händel dans plusieurs Gretel/Humperdinck) sous la baguette de Armin Jor-
théâtres italiens avec Ottavio Dantone, Telemaco dans dan, mais aussi Papagena/Zauberflöte, La Musica et
une nouvelle production de Il Ritorno di Ulisse in patria Euridice (Orfeo/Monteverdi) avec Il Giardino Armonico.
à Madrid avec William Christie, dans Les Vêpres de Elle interprète le Pâtre (Tannhaüser/Wagner) avec Ulf
Monteverdi avec Jordi Savall à la salle Pleyel et dans Shirmer au Festival de Bregenz.
Eneas de Dido and Eneas à l¹Opéra de Montpellier avec Elle est soprano solo du Requiem Allemand (Brahms),
l’Yriade mis en scène par Jean-Paul Scarpitta. Papagena, la Princesse et la Chauve Souris (L’Enfant et
Parmi ses projets la saison prochaine, citons : la reprise les Sortilèges/Ravel) puis Zoraide (Pirame et
de La Calisto de Cavalli au Théâtre des Champs-Élysées Thisbé/Rebel et Francoeur) à Angers Nantes Opéra.
avec Christophe Rousset, toujours avec Christophe Dernièrement, elle interprète Céphale & Procris (Grétry)
Rousset et Les Talens Lyriques il sera Mercure dans Pla- à Liège et à l’Opéra Royal de Versailles.
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Parmi ses projets figurent La Serva Padrona (Pergolèse) (Mendelssohn) avec l'Orchestre National de Belgique
à l’Opéra de Lausanne, Ninette dans l’Amour des 3 au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles. En musique sa-
oranges (Prokofiev) à l’Opéra de Dijon. crée, elle chante notamment dans le Requiem de Mo-
Parmi ses enregistrements : Cappricciosa Corretta zart à Troyes, Pau et en Normandie et des Motets de
/Naïve, Pirame et Thisbé/Mirare. Charpentier et Lully avec les Arts Florissants au Car-
negie Hall de New York. Avec le BBC National Or-
chestra of Wales, elle interprète la Messe Nelson
(Haydn).
Isabelle Druet Avec le Poème Harmonique, elle enregistre Plaisir
d'amour et Firenze 1616 chez Alpha (ffff Télérama ;
ARCABONNE (mezzo-soprano) Choc du Monde de la Musique); en 2008, le DVD
« Révélation classique lyrique » Cadmus et Hermione obtient un Diapason d'Or, ffff
de l'Adami en 2007, 2ème prix Télérama…
au concours international Reine
Elisabeth de Belgique en 2008, la
mezzo-soprano Isabelle Druet est
nommée dans la catégorie « Ré- Edwin Crossley-Mercer
vélations » des Victoires de la
Musique 2010. FLORESTAN (baryton)
De nombreuses scènes l'accueil- Révélation de la jeune génération
lent cette saison: du Théâtre des de chanteurs français, le baryton
Champs-Elysées (Xerse de Cavalli) à la salle Pleyel (où, Edwin Crossley-Mercer est déjà
après la Philharmonie de Berlin, elle est la 3ème Dame présent sur de prestigieuses
de La Flûte Enchantée donnée au Festival d'Aix-en- scènes européennes : le DNO
Provence et enregistrée chez Harmonia Mundi) ; d'Amsterdam (Albert dans La
l'Opéra-Comique (Sancho Pança avec la Simphonie du Juive), l'Opéra-Comique de Paris
Marais). (Claudio dans Béatrice et Bénédicte),
Sur scène, elle est Zaïde dans L'Europe Galante de le Komische Oper de Berlin dans Bohème (rôle de
Campra (dir. William Christie), l'Enchanteresse (Didon Schaunard) et prochainement l'Opéra de Paris, en Har-
et Enée), Dorabella, Cherubin et Rosine (Les Faux pré- lekin dans Adriane auf Naxos puis en Vicomte Cascada
cédents d’après Mozart). Elle chante dans La Clé- dans La Veuve Joyeuse.
mence de Titus, interprète Mme Larina dans Eugène Après le Conservatoire de Clermont-Ferrand, puis le
Onéguine et Ruggiero dans Alcina de Haendel, dans Centre de Musique Baroque de Versailles, Edwin
des productions du CNSMDP et de la Cité de la Mu- Crossley-Mercer intègre la Hochschule für Musik
sique. Elle est aussi Angelina dans une adaptation de "Hanns Eisler" de Berlin. Il est lauréat de la fondation
Cenerentola à Paris, La Périchole à Pau et La Sagesse, HSBC à l'Académie du Festival d'Aix-en-Provence et
Sidonie et Mélisse dans Armide de Lully au Théâtre des remporte le 1er prix de chant du Concours Internatio-
Champs-Elysées (dir. William Christie/Robert Carsen). nal Nadia et Lili Boulanger à Paris en 2007 et l'année
En 2009, elle crée le spectacle La Valse Perdue d'Of- suivante, le 3ème prix au concours lyrique internatio-
fenbach au Théâtre Musical de Besançon. Sous la di- nal Vibrarte.
rection de Vincent Dumestre, elle est La Colpa et Après Roméo et Juliette et Eugène Onéguine, il chante
L’Aurora dans La Vita Humana, Calliope dans l’Orfeo Papageno (théâtre de Francfort) et Harlekin dans
Dolente, Charite et Mélisse dans Cadmus et Hermione Ariadne auf Naxos ; c'est dans le rôle-titre de Don Gio-
à l’Opéra-Comique et à l'Opéra de Rouen (m.e.s. Ben- vanni qu'il se produit en 2006 à Berlin. La même
jamin Lazar) et cette saison en concert à travers la année, au Berliner Staatsoper Unter den Linden, il est
France et en enregistrement pour un programme Kilian (Der Freischütz, rôle qu'il reprend en 2008 au
Monteverdi/Marazoli. Komische Oper de Berlin), puis le Vicomte de Cascada,
Elle donne des récitals accompagnée notamment des et enfin un juriste et un étudiant dans Doktor Faust de
pianistes Johanne Ralambondrainy et Stéphane Jamin Busoni (dir. Daniel.Barenboïm).
; on peut ainsi l'entendre à l'Opéra de Lille, au Pala- 2008 voit ses débuts au Festival d'Aix-en-Provence, en
zetto Bru Zane à Venise, à l'Opéra-Comique, au Petit Guglielmo (Cosi fan tutte, dir. Christophe Rousset). Il
Palais. Elle est régulièrement invitée par Jean-François reprend ce rôle l'automne suivant à Paris à la Cité de
Zygel à participer aux Leçons de musique au Théâtre la Musique avec l'Orchestre de l'Opéra de Rouen. Puis,
du Châtelet et au Cabaret classique sur France Mu- il est Der Herold dans L'Amour des trois oranges et
sique. chante dans Un Requiem Allemand avec le chœur
Elle chante sous la direction de François-Xavier Roth d'Auvergne à Clermont-Ferrand et avec Accentus à
Das Lied von der Erde à Tokyo, et les Maeterlinck lie- Aix-en-Provence, à la salle Pleyel, à la Roque d'Anthé-
der (Zemlinsky) avec l’Orchestre de Liège. Elle est invi- ron. Il est le comte Almaviva dans la création de
tée par l'Orchestre de l'Opéra Royal de Wallonie, L'Amour Coupable d'après Beaumarchais, à l'Opéra
l'Orchestre de l'Opéra de Flandre et l'Orchestre Phil- de Rouen en 2010.
harmonique du Luxembourg ainsi que pour Elias Interprète du répertoire baroque sous la direction de
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Christophe Rousset (Persée de Lully), Martin Gester avec Les Arts Florissants sous la direction de William
(Johannis Passion de Bach), Gérard Lesne, Patrick Christie.
Cohën-Akenine, Frédéric Desenclos et Olivier Schnee- Une discographie déjà abondante vient de s’enrichir
beli à la Chapelle royale du Château de Versailles, il se de plusieurs enregistrements :
produit ainsi dans diverses villes européennes. Sous la Stefano Landi avec l’ensemble l’Arpeggiata (Alpha),
direction d'Olivier Schneebeli il prend part à deux en- Grands motets de Richard Delalande sous la direction
registrements du label K617 : Les Grands Motets de de Martin Gester avec le Parlement de Musique (Opus
Charpentier et des airs et scènes d'opéras de Lully. 111). Sous la direction de Hervé Niquet avec le Concert
Egalement récitaliste, il collabore régulièrement avec Spirituel : Leçons de Ténèbres de M.A. Charpentier,
de nombreux pianistes. Cette saison, il est à Aix-en- Daphnis et Chloé de J.B Boismortier, Grands motets
Provence, à l'Opéra de Lille et au Musée d'Orsay avec de Desmarest (Glossa). Sous la direction de Jean-
Semjon Skigin. Il donne notamment des récitals à l'Au- Claude Malgoire : Requiem de Gossec, Requiem de
ditorium du Louvre, en Allemagne aux Mecklenburgi- Mozart (K617). Les Vêpres de M.A. Charpentier sous
sche Festspiele, au Festival de Pâques de Deauville, à la direction d’Olivier Schneebeli (Alpha), Les Nuits de
l'Opéra de Lille et en Chine avec l’Académie du Festi- Sceaux de Bernier avec les Folies Françoises sous la di-
val d'Aix-en-Provence. Il se produit en décembre 2009 rection de Patrick Cohën-Akenine (Alpha) et la cantate
avec le Münchner Rundfunkorchester à Munich. Thétis de J.Ph. Rameau avec les Musiciens de Monsieur
Croche (Alpha). Jephté de Haendel sous la direction
de David Stern (Arion).
CONFÉRENCE : Amadis
EDMOND LEMAITRE (musicologue et directeur du conservatoire de Massy)
Mardi 2 février 2010 _ 19h à l’auditorium
Renseignements et inscriptions au 01 69 53 62 26
Renseignements et inscriptions au 01 69 53 62 26
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L’Opéra de Massy est subventionné par
CONTACTS :
SERVICE ACTION CULTURELLE _ OPÉRA DE MASSY - 1, place de France 91300 Massy
www.opera-massy.com
MARJORIE PIQUETTE [responsable] _ 01 69 53 62 16 _ marjorie.piquette@opera-massy.com
EUGÉNIE BOIVIN [assistante] _ 01 69 53 62 26 _ eugenie.boivin@opera-massy.com