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6ème EDITION
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Ouvrage de référence
M.M. CHAVANNE, BURST, AZEMA, GALLOUX, Droit de la propriété industrielle, Edition
Dalloz 2006, collection Précis droit privé, n° ISBN 2-247-04126-4.
Titulaire du cours
Alexandra Le Corroncq
CMS Bureau Francis Lefebvre
1-3 Villa Emile Bergerat
92522 Neuilly sur Seine Cedex
alexandra.lecorroncq@cms-bfl.com
Fonctions actuelles
- Avocate au cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre,
- Enseignante aux Formations professionnelles Francis Lefebvre, Séminaire « droit des
marques »
- Intervenante à l’Institut Supérieur du Marketing et dans le Master ESCE-IAE de Poitiers
« Commerce International » (formation continu),
INTRODUCTION ............................................................................................................11
1.- PROPRIETE INTELLECTUELLE ET PROPRIETE INDUSTRIELLE ..................................................11
2. -PROPRIETE INDUSTRIELLE ET NATURE JURIDIQUE ............................................................11
3. - PROPRIETE INDUSTRIELLE ET ENJEUX ECONOMIQUES ......................................................12
3.1. - L’importance économique de la propriété industrielle.............................................. 12
3.2. - Le rôle concurrentiel de la propriété industrielle ...................................................... 14
4. - PROPRIETE INDUSTRIELLE ET DIMENSION INTERNATIONALE ..............................................17
4.1.- Les conventions internationales applicables
à l’ensemble des droits de propriété industrielle .................................................... 17
4.2. - Les conventions concernant les droits spécifiques .................................................... 18
INTRODUCTION ............................................................................................................19
1. - OBJET DU DROIT DES BREVETS ...................................................................................19
2. - SOURCES DU DROIT DES BREVETS ...............................................................................20
L’objectif du cours est de vous sensibiliser aux enjeux de la propriété industrielle au travers
l’étude particulière des marques et des brevets d’invention.
Les droits de propriété industrielle sont devenus des actifs majeurs que les multinationales
entendent à la fois développer et protéger contre les pratiques déloyales et la contrefaçon.
Comprendre et maîtriser les concepts inhérents à cette matière, c’est vous doter d’un outil
juridique indispensable à la réalisation de vos desseins professionnels dans un contexte
économique international.
À cet effet, ce cours vous propose d’atteindre les buts suivants :
- savoir valoriser les créations par le recours à la propriété industrielle
- définir les stratégies de dépôt pertinentes en matière de marques et de brevets
d’invention
- savoir organiser la gestion et la défense des marques et des brevets d’invention au
sein d’un groupe international
Outils pédagogiques
Pour cela, vous vous appuierez sur les différents outils pédagogiques mis à votre disposition, à
savoir :
- un ouvrage de référence
- un fascicule
- des modules Internet
- des exercices théoriques et des cas pratiques.
L’ouvrage de référence
Le fascicule
En complément du livre de référence, le fascicule récapitule les points clés des matières
envisagées et approfondit des questions d’actualité ("Zoom").
Le fascicule inclut également des annexes destinées à illustrer certains développements du
cours au travers des exemples de formulaires, des textes et des statistiques.
Le fascicule comprend enfin des exercices théoriques et des cas pratiques.
Le module Internet
Le module Internet suggère des synthèses pratiques et des liens vers d’autres sites Web dont la
consultation a vocation à parfaire vos connaissances sur des sujets particuliers.
Il présente par ailleurs les corrigés des exercices théoriques et des cas pratiques.
Plusieurs exercices théoriques vous sont demandés afin de vous familiariser avec la matière.
Vous serez ensuite amenés à résoudre des cas pratiques pour mettre en œuvre les
connaissances acquises grâce à l’ouvrage de référence et au fascicule.
Pour approfondir certaines parties du cours, les étudiants sont invités à se référer à la
bibliographie suivante :
La propriété industrielle constitue, avec la propriété littéraire et artistique, les deux grands pans
d’un ensemble que l’on appelle « propriété intellectuelle » ou « droits intellectuels »1. Ces
derniers contribuent à une catégorie encore plus vaste désignée « propriétés incorporelles » qui
regroupe des éléments aussi hétéroclites tels que les fonds de commerce, les valeurs mobilières
ou les droits de créances. Tous ces droits ont en commun qu’ils portent sur un objet immatériel,
autrement dit abstrait et non palpable contrairement aux immeubles et aux meubles corporels.
À la différence des droits de propriété littéraire et artistique (c’est-à-dire des droits d’auteur et
des droits voisins), les droits de propriété industrielle ne naissent pas automatiquement (du seul
fait de la création) mais sont accordés par l’autorité publique (en France, par l’Institut National
de la Propriété Industrielle - INPI) qui délivre un certificat officiel d’enregistrement.
Les droits de propriété industrielle sont regroupés en deux catégories :
- les droits sur les créations industrielles : le droit des brevets couvre les créations
utilitaires tandis que les dessins et modèles couvre les créations ornementales ;
- les droits sur les signes distinctifs : les signes distinctifs d’une activité commerciale
(marques, indications de provenance, appellations d’origine) sont protégés contre les
risques de confusion dans l’esprit de la clientèle. En particulier, le droit des marques a
pour fonction de garantir l’identité d’origine du produit ou du service en lui permettant
de se distinguer de ceux ayant une autre provenance.
Le Code de la propriété intellectuelle (CPI) réglemente le droit de la propriété intellectuelle
français :
- les droits d’auteur et droits voisins sont régis par les Livres I et III du CPI
- le droit des dessins et modèles par le Livre V du CPI
- le droit des brevets par le Livre VI du CPI
- le droit des marques par le Livre VII du CPI.
A côté des droits de propriété industrielle principaux que constituent les brevets et les marques,
soulignons également l’existence d’autres droits connexes tels que le droit des semi-
conducteurs et des appellations d’origine. À l’instar des droits d’auteur et des dessins et
modèles, ceux-ci ne seront toutefois abordés que de manière périphérique dans le cadre de
l’étude principale du droit des brevets et des marques, objet du présent cours.
La nature juridique des droits de propriété industrielle a longtemps fait l’objet de controverses
doctrinales jusqu’à ce que le législateur les qualifient officiellement de « droit de propriété ».
Toutefois, il faut convenir qu’il s’agit d’une propriété quelque peu différente de celle du droit
commun (article 544 du Code civil).
1 Voir module Internet, chapitre n°1 relatif aux droits de propriété intellectuelle
Pour les chefs d’entreprise, innovateurs et créateurs, la propriété industrielle est un puissant
levier de protection et de valorisation de l’innovation. Marques et brevets permettent de
constituer, à partir d’une avancée technologique ou commerciale, un avantage compétitif que
d’autres ne pourront pas s’approprier.
La propriété industrielle récompense l’effort des innovateurs en leur donnant des droits
exclusifs, leur permettant de diffuser leurs créations dans la société en les faisant fructifier,
grâce à un monopole d’exploitation pour une période déterminée.
Dans une économie mondialisée, la propriété industrielle est désormais un outil indispensable
pour rentabiliser et sécuriser les efforts de créativité et les investissements des entreprises.
Se protéger grâce à la propriété industrielle, c’est donc donner aux acteurs économiques une
arme juridique efficace pour lutter contre les contrefacteurs et les pratiques déloyales.
La contrefaçon est devenue un véritable fléau économique 2.
Faisant perdre des parts de marché aux entreprises, elle affecte à la baisse leurs chiffres
d’affaires.
La contrefaçon pénalise également les retours sur investissement des entreprises innovantes.
Elle ternit et banalise l’image des marques contrefaites, ainsi que celle des entreprises elles-
mêmes.
La contrefaçon menace l’emploi et amène les entreprises à revoir à la baisse leur plan de
développement.
On a vu que les droits de propriété industrielle se caractérisent par l’octroi d’un monopole
d’exploitation valable sur le territoire de l’autorité publique qui délivre le certificat officiel
d’enregistrement. Ainsi, une marque enregistrée par l’Institut National de la Propriété
Industrielle confère à son titulaire un droit exclusif sur le territoire français.
Les droits de propriété industrielle ont donc pour effet de diviser les droits d’exploitation par
zones territoriales et de contrôler la circulation des produits incorporant l’objet du droit (un
brevet ou une marque), notamment en interdisant les importations parallèles.
Or, le Traité de Rome établit, quant à lui, un marché unique et pose comme pierres angulaires
de l’Union Européenne les principes de libre circulation des produits (articles 30 à 34 devenus
28 et 30 du Traité) et de libre concurrence (articles 85 et 86 du Traité). Ces principes
apparaissent a priori contradictoires avec les éléments fondateurs de la propriété industrielle
puisque celle-ci repose sur l’idée de droits exclusifs et de contrôle de la circulation des
marchandises par l’octroi d’un monopole d’exploitation et par la mise en place de licences
exclusives.
Toutefois, le droit européen ne pouvait méconnaître l’importance économique de la propriété
industrielle et les bases d’une conciliation entre les droits nationaux de propriété industrielle et
le droit communautaire ont été trouvées.
A partir de l’article 36 du Traité aux termes duquel « les dispositions des articles 30 à 34 inclus
ne font pas obstacles aux interdictions ou restrictions d’importation, d’exportation ou de transit,
justifiées par des raisons de protection de la propriété industrielle et commerciale », la Cour de
Justice des Communautés Européennes (CJCE) estime que l’article 36 admet les restrictions aux
principes de libre circulation des marchandises dans le Marché Commun et de libre
concurrence seulement « dans la mesure où ces dérogations sont justifiées par la sauvegarde
des droits qui constituent l’objet spécifique de cette propriété » (CJCE, 17:10/1990, Hag II, Aff.
C. 10/89).
L’objet spécifique est précisé par la fonction essentielle propre à chacun des droits de propriété
industrielle. Ainsi, selon la Cour, la fonction essentielle du brevet est de « récompenser l’effort
créateur de l’inventeur » (CJCE, 31/10/1974, « Centrafarm", Aff. 15/74) tandis que celle de la
marque est de « garantir au consommateur l’identité d’origine du produit marqué » (CJCE,
22/06/1976, « Terrapin-Terranova"; CJCE, 22/06/1994, « Ideal Standard", Aff. C 9/93).
C’est donc dans la limite de leurs fonctions essentielles que les droits de propriété industrielle,
en accordant à leur titulaire un monopole exclusif d’exploitation sur un territoire déterminé,
justifient les restrictions portées aux principes communautaires de libre circulation et de libre
concurrence.
C’est la question des importations parallèles qui a conduit la CJCE à définir l’objet spécifique
des droits de propriété industrielle et a posé la règle de l’épuisement des droits.
En l’occurrence, la question se pose de savoir dans quelle mesure le titulaire d’un droit de
propriété industrielle peut restreindre la circulation du produit couvert par son droit (brevet ou
marque) dans le territoire de l’Union Européenne.
Il est à cet égard évident que l’objet spécifique des droits de propriété industrielle comprend,
dans tous les cas, (i) le droit d’interdire aux tiers la fabrication et la vente du produit
incorporant l’invention ou reproduisant la marque et (ii) le droit d’interdire la première mise en
circulation du produit couvert par ce droit.
La question se pose ensuite de savoir comment concilier le caractère exclusif des droits de
propriété industrielle et le principe de libre concurrence, tel qu’il s’exprime dans les articles 85
(prohibition des ententes restreignant la concurrence ou faussant le marché) et 86 du Traité CE
(interdiction des abus de position dominantes) ?
Si l’article 85 du Traité fait figurer, parmi les dérogations à la libre concurrence, la protection
des droits de propriété industrielle, cette exception reste d’interprétation stricte.
À cet égard, la CJCE a très tôt opéré une distinction entre l’existence du droit de propriété
industrielle et son exercice. Elle a, dès lors, défini que si l’existence des droits de propriété
industrielle était couverte par la réserve de l’article 30, leur exercice n’échappait pas au
principe de la libre concurrence :
De la nature incorporelle des droits de propriété découle deux conséquences : d’une part, le
caractère territorial de ces droits (ils ne produisent des effets juridiques que sur le territoire où
ils sont enregistrés) et, d’autre part, l’ubiquité de leur objet (l’immatérialité du brevet et de la
marque implique qu’ils peuvent se trouver en plusieurs endroits au même moment à la
différence d’un bien mobilier).
Ces deux aspects justifient la nécessité d’une protection territoriale internationale et expliquent
la conclusion des nombreuses conventions internationales.
C’est le gouvernement français qui a réuni la 1ère conférence internationale ayant abouti à la
signature le 20 mars 1883, à Paris, d’un traité couvrant l’ensemble des droits de propriété
industrielle.
Sur la Convention d’Union de Paris toujours en vigueur, il convient de retenir à tout le moins
deux principes importants :
- d’une part, la règle du traitement national qui signifie que l’unioniste (c’est-à-dire le
ressortissant d’un Etat signataire de la CUP) qui souhaite jouir des droits de propriété
industrielle dans un pays de l’Union autre que le sien, y est traité comme les
nationaux de ce pays et non comme un étranger. Il peut donc invoquer le bénéfice des
lois nationales de propriété industrielle ainsi que les droits institués par la Convention;
- d’autre part, la règle du droit de priorité qui est une technique juridique originale
permettant à l’unioniste d’organiser la protection de son droit dans plusieurs pays
membres de l’Union. Ce droit permet d’obtenir dans un Etat membre la protection
pour une marque, un brevet déjà protégé dans un Etat membre, sans que les
divulgations intervenues depuis le premier dépôt puissent antérioriser les dépôts
ultérieurs. Le droit de priorité est de six mois en matière de marque à compter du
dépôt dans le pays d’origine. Il est de douze mois à compter de la publication de la
demande originale.
Les acc o r ds AD PI C
Pendant longtemps, les accords du GATT ont laissé de côté les droits de propriété intellectuelle.
Il a fallu attendre la signature par l’OMC de l’Accord relatif aux aspects de droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce (dit accord « ADPIC » ou « TRIP’S agreement") du 15
avril 1994 (entré en vigueur le 1er janvier 1995).
Cet accord pose le principe du traitement national. Il impose par ailleurs aux Etats signataires le
respect de la CUP et de la convention de Berne de 1886 (relatif aux droits d’auteur). Il
comporte en outre des règles minimales de protection des différents droits que les membres
doivent respecter sous peine de sanctions commerciales.
Les dispositions de l’accord ADPIC ont été introduites dans le Code de la propriété
intellectuelle par la loi du 18 décembre 1996.
Outre ces conventions internationales, les autorités européennes ont entamé à travers des
directives et des règlements l’élaboration d’un véritable droit européen de la propriété
industrielle.
Ces textes ont fait l’objet de plusieurs interprétations de sorte que les apports de la
jurisprudence de la Cour de Justice des Communautés Européens et des décisions de la
Commission contribuent de surcroît activement à l’édification d’un droit harmonisé de la
propriété industrielle (en particulier grâce au système des questions préjudicielles posées à la
CJCE par les juridictions nationales).
Néanmoins, on verra que la propriété industrielle est un droit essentiellement jurisprudentiel,
donc mouvant, qui est façonné par les finalités économiques qui lui sont assignées3.
Introduction
"La grande histoire véritable est celle des inventions…"
R. Queneau ("Bâtons, chiffres et lettres", éd. Gallimard)
Le brevet est un titre délivré par l’Etat à la demande du détenteur d’une création industrielle. Il
confère à son titulaire à un droit exclusif d’exploitation de la création utilitaire protégée4.
Nul n’est obligé de breveter les inventions qu’il détient. Toutefois, l’invention non brevetée
n’est pas protégée par un monopole d’exploitation. Elle constitue seulement un élément de
savoir-faire secret qui n’a de valeur économique qu’autant qu’il reste inaccessible aux tiers.
Pareille technique n’est pas soumise au droit de la propriété industrielle : sa protection relève
du droit pénal (i), du droit de la concurrence déloyale (article 1382 du Code civil) (ii) ou du
droit des contrats (article 1134 du Code civil) (iii).
(i) Le titulaire du savoir-faire se tournera vers les techniques de droit pénal quand l’atteinte
portée à son procédé sera particulièrement grave et quand il souhaitera obtenir, outre des
dommages-intérêts qui proviendraient d’une action civile, une condamnation pour l’auteur de
la faute. Plusieurs textes sont à sa disposition. Un texte vise directement la protection du savoir-
faire: il s’agit du délit de violation de secret de fabrique; les autres textes, comme le délit de
corruption active et passive, le délit de violation du secret professionnel, le délit d’abus de
confiance et le délit de vol visent indirectement la protection du savoir-faire.
(ii) La responsabilité civile délictuelle est un autre moyen sinon de réserver un savoir-faire, en
tous cas d’obtenir une réparation en cas d’atteinte portée sur lui. La faute dommageable
constitue un fait juridique qui, à raison du mécanisme de responsabilité civile, crée une
obligation de réparation à la charge de l’auteur de la faute. Dans la mesure où l’atteinte au
savoir-faire pourra constituer une faute génératrice de responsabilité, le détenteur de ce savoir-
faire pourra assurer la réservation de sa connaissance, tout au moins à l’égard de l’auteur de
cette faute.
L’atteinte au savoir-faire entraîne un préjudice certain, que cette atteinte consiste en une
usurpation, c’est-à-dire un usage illégitime de la connaissance, ou en une appréhension, c’est-
à-dire un accès illégitime à cette même connaissance. Si l’atteinte ne porte que sur certains
éléments de recherche rassemblés par le titulaire dans l’espoir de réaliser un savoir-faire, la
certitude du préjudice sera moins évidente, mais on peut considérer que l’usurpation de ces
éléments constitue pour le titulaire au moins la perte d’une chance. Les tribunaux disposent
alors de moyens leur permettant de statuer tout en ignorant la gravité précise du dommage. On
peut pour se faire une idée sur ce point, examiner l’arrêt rendu par la Cour d’appel de
Versailles le 9 octobre 2003 :
4 Les créations utilitaires sont classiquement protégées par le brevet d’invention, mais l’évolution de la technique a conduit le
législateur à instaurer des droits voisins du brevet (Voir module Internet chapitre 3 « Fiche récapitulative sur le brevet » et chapitre4
sur les droits voisins du brevet d’invention).
Les règles applicables varient selon qu’il s’agit d’un brevet français d’origine nationale ou
internationale, déposé auprès de l’INPI, ou d’un brevet européen, pour la France, délivré par
l’Office Européen des Brevets (OEB).
Les textes relatifs aux brevets d’origine nationale sont regroupés dans le Livre VI du CPI (article
L. 611-1 à L. 623-35).
La convention de Washington du 13 juin 1970 (Traité dit PCT) réglemente le brevet
international. Cette convention a été introduite en France par la loi du 13 juin 1977 (article L.
614-17 à L. 614-24 du CPI).
La convention de Munich du 5 octobre 1973 crée une procédure unique de délivrance des
brevets européens devant un Office Européen des brevets à Munich. Elle a été introduite en
France par la loi du 30 juin 1977 (article L. 614-& à L. 614-16°. Elle a fait l’objet d’une récente
révision dans le cadre de l’accord de Londres, signé le 17 octobre 2000 et entré en vigueur le
1er mai 2008, à l’issue des procédures de ratification et d’adhésion menées dans les parlements
nationaux.
L’accord de Londres vise essentiellement à réduire les coûts en introduisant un régime de
traduction post-délivrance attractif du point de vue des coûts pour tous les brevets européens.
À cette fin, les Etats parties à l’accord ont accepté de renoncer - totalement ou dans une large
mesure - à l’exigence de produire une traduction, dans leur langue nationale, des brevets déjà
délivrés.
Les Etats ayant une langue officielle en commun avec une des langues officielles de l’OEB, tels
que l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Suisse, ont renoncé totalement aux exigences
en matière de traduction.
Le droit au brevet appartient à l’inventeur ou à son ayant cause (article L. 611-1, al. 1).
L’inventeur a le droit d’être mentionné comme tel (article L. 611-9). La procédure de délivrance
ne comporte aucune vérification de cette qualité (article L. 611-6, al. 3).
La demande de brevet peut donc être déposée par une personne physique, morale ou par
plusieurs codemandeurs.
Les étrangers ressortissants d’un Etat membre de l’OMC bénéficient du traitement que la loi
française accorde aux nationaux. Tout autre étranger jouit des mêmes droits que les Français
sous condition de réciprocité (article L. 611-1, al. 3).
La délivrance du brevet à une personne non habilitée est sanctionnée par l’action en
revendication, exercée par le véritable titulaire du droit au brevet (article L. 611-8).
Si la même invention fait l’objet de plusieurs demandes de brevet par des déposants différents,
le droit au brevet appartient à celui qui justifie de la date de dépôt la plus ancienne (article L.
611-6, al. 2).
Pour être brevetable, une création industrielle doit pouvoir être qualifiée « d’invention". Cette
dernière doit en outre être « nouvelle, impliquer une activité inventive et être susceptible
d’application industrielle".
Ces conditions cumulatives doivent s’apprécier au jour du dépôt de la demande de brevet.
La demande de brevet peut être dans certains cas rejetée par l’INPI. Une fois délivré, le brevet
peut également être annulé, à l’initiative de toute personne intéressée, par le tribunal de grande
instance compétent.
Le dépôt peut être fait personnellement par le demandeur ou par un mandataire. Celui-ci doit
avoir la qualité de conseil en propriété industrielle. Les Conseils en propriété industrielle sont
regroupés au sein d’une Compagnie nationale qui compte plusieurs centaines de membres dans
toute la France. La liste des conseils est disponible à l’INPI.
La demande de brevet peut être déposée auprès de :
- l’INPI
- une préfecture autre que celle de Paris
- l’OEB, à Munich, s’il s’agit d’une demande de brevet européen désignant la France
déposée par un non-résident ou fondée sur une priorité française (article L. 614-2, al.
2).
LA DEMANDE DE BREVET
Une demande de brevet est un document à caractère technique qui a une portée juridique. Elle
comporte deux parties essentielles : la description et les revendications. Elle peut également
comporter des dessins et elle est résumée dans un abrégé. Sa rédaction devant être très précise,
il est donc prudent de la confier à un professionnel, notamment à un conseil en propriété
industrielle. En effet, une demande mal rédigée risque de protéger insuffisamment le déposant,
ou d’être rejetée.
Annexe 2 : Formulaire de demande de brevet français
A. La description
Cette partie a pour objet de décrire l’invention. Elle la situe par rapport à l’état de la technique
et elle doit être suffisante pour permettre à un homme de métier de la réaliser. Elle sert de
support aux revendications. Une description trop vague pourra faire rejeter votre demande par
l’INPI ou annuler le brevet par les tribunaux.
B. Les revendications
Les revendications définissent l’étendue de la protection demandée. Elles comportent en
principe un préambule qui rappelle l’état de la technique et une partie qualificative qui
identifie l’invention. La bonne rédaction des revendications (dans leurs précision et champ
d’application) conditionne l’efficacité du brevet à l’égard des contrefacteurs.
Il faut en effet rédiger pertinemment afin de parer à toutes les tentatives de contournement.
Ainsi la revendication principale doit être suffisamment large pour couvrir les différents modes
de réalisation de l’invention. En même temps, il convient de s’assurer qu’elle ne soit pas
antériorisée.
LA REQUETE
Outre les éléments évoqués ci-dessus - description, revendications, dessins et abrégé - il
convient de compléter la requête et de payer les redevances exigées lors du dépôt de la
demande de brevet.
E. La délivrance du brevet
Si la demande est conforme aux prescriptions légales, le titre de propriété industrielle est
délivré par décision du directeur général de l’INPI. Cette décision est notifiée au demandeur ou
à son ayant droit. Mention de la délivrance est publiée au BOPI.
La délivrance donne au breveté son contenu définitif : ce droit prend toutefois effet à compter
de la date de la demande (article L. 613-1).
Le titre est présumé valable. Il peut cependant être rétroactivement anéanti à l’issue d’une
action en annulation intentée devant l’un des tribunaux de grande instance compétents.
LE PROPRIETAIRE DU BREVET
Le brevet peut appartenir à une personne physique ou morale de droit privé ou de droit public.
Le propriétaire du brevet peut :
- soit, le déposant de la demande de brevet
- soit, un ayant cause de celui-ci (un cessionnaire, héritier, autorité publique ayant
exproprié l’agent)
- la personne ayant gagné une action en revendication de la propriété du brevet
(article L. 611-8). Cette action est ouverte dans deux cas : lorsque l’invention a été
soustraite à l’inventeur et lorsque le brevet a été demandé en violation d’une
obligation légale ou conventionnelle.
Le droit au brevet confère à son titulaire un droit de propriété qui peut faire l’objet d’une
gestion d’origine contractuelle. On rappellera que le titulaire d’un brevet dispose de l’ensemble
des attributs du droit de propriété, à savoir l’usus, l’abusus et le fructus. Le propriétaire d’un
brevet peut donc notamment céder, donner en licence ou apporter en société son titre de
propriété industrielle.
Il importe de souligner que les contrats comportant transmission ou une licence de brevet
doivent être constatés, entre les parties, par écrit à peine de nullité (article L. 613-8).
Pour être opposables aux tiers, les actes transmettant ou modifiant la propriété des droits
attachés à un brevet ou à une demande de brevet doivent faire l’objet d’une inscription sur le
Registre National des Brevets. Avant une telle inscription, ces actes sont opposables aux tiers
qui en avaient connaissance lors de l’acquisition de ces droits.
Deux formalités spécifiques sont de surcroît à signaler :
- les licences de brevet ainsi que les cessions de brevet exploités sont enregistrées à la
recette des impôts au droit fixe;
- doivent être déclarées à l’INPI les contrats d’acquisition ou de cession « de droits de
propriété industrielle, et de tous éléments intellectuels relevant de l’aide scientifique et
technique sous toutes ses formes". La déclaration doit être faite dans le mois qui suit la
conclusion du contrat lorsque celui-ci est passé entre une personne ayant son
domicile ou siège en France et une personne ayant son domicile ou siège à l’étranger.
En outre, chaque année, un relevé des opérations financières doit être fourni sous la
menace des sanctions de l’article 459 du Code des douanes.
Ces généralités précisées, la commercialisation par la voie contractuelle passe classiquement
par la conclusion des contrats suivants :
> La cession de brevet est un contrat au terme duquel le breveté, appelé encore le
cédant, transfère et cède à titre onéreux son droit de brevet en totalité ou en partie à
un tiers, appelé le cessionnaire. Selon la jurisprudence constante, la cession de brevet
s’apparente à une vente sous réserve de quelques aménagements liés à l’objet
incorporel du droit cédé (Cass. req., 25 mai 1869 : DP 1869, 1, p. 367). Les
dispositions relatives à la vente, à savoir les articles 1582 et suivants du Code civil
s’appliquent donc.
> Le contrat de licence de brevet est un contrat au terme duquel le breveté, appelé
donneur de licence ou concédant, concède à un tiers, appelé le licencié, la jouissance
de son droit d’exploitation à des conditions déterminées et moyennant généralement
le versement de redevances. La licence de brevet est soumise au régime du contrat de
louage (CA Orléans, 13 juill. 1892 : DP 1893, 2, p. 270. – TGI Lyon, 1er avr. 1987 :
PIBD 1987, n° 415, III, p. 270) : les règles édictées par les articles 1713 et suivants du
Code civil s’appliquent donc. Un contrat de licence ne doit pas être confondu avec un
contrat de non-opposition qui a uniquement pour objet de mettre en place une
coexistence paisible entre deux droits de brevets (Cass. com., 5 janv. 1983 : Dossiers
brevets 1983, I, 5 ; Juris-Data n° 001019). Un tel accord doit être, bien entendu,
conforme au droit communautaire.
> Le contrat d’apport d’un brevet est le contrat par lequel le breveté concède ou cède,
selon le cas, son droit de jouissance ou sa propriété à une société en contrepartie de
l’attribution de parts sociales ou d’actions de cette personne morale.
B. L’objet du contrat
Conformément au droit commun des obligations, le contrat de cession de brevet doit avoir un
objet lors de la formation du contrat. À défaut d’objet, le contrat peut être déclaré nul. Ainsi un
contrat portant sur un brevet expiré ou sur brevet déchu n’est pas valablement formé (Cass.
com., 13 juin 1978 : Dossiers brevets 1978, IV, p. 3).
L’objet du contrat peut porter sur une simple demande de brevet ou sur un brevet délivré (art. L.
613-8). De ce fait, un contrat de cession de brevet ne peut avoir pour objet une invention non
encore brevetée.
En tout état de cause, dans le contrat de cession, le titre cédé doit être parfaitement identifié par
ses numéros de dépôt et de publication, ses dates de dépôt, de publication et de délivrance, par
son titre.
C. Le prix de la cession
Le prix versé par le cessionnaire peut consister en une somme forfaitaire dont le versement peut
être échelonné dans le temps.
Le prix peut être également fixé sous forme de redevances proportionnelles au chiffre d’affaires
réalisé par le contractant avec des taux de redevances fixes, dégressifs ou proportionnels (CA
Paris, 20 mai 1986 : PIBD 1986, n° 398, III, p. 331).
L’APPORT EN SOCIETE
Il est des situations où la commercialisation du brevet est imposée à son titulaire. Il importe ici
de distinguer les opérations transférant le droit au brevet de celles n’emportant que la
concession d’un droit d’exploitation au profit d’un tiers.
A. L’expropriation
On a vu que dans l’intérêt de la défense nationale, l’Etat peut exproprier totalement ou
partiellement le titulaire d’une demande de brevet ou d’un brevet (article L. 613-20).
L’expropriation est réalisée par décret du ministère chargé de la propriété industrielle et du
ministère de la Défense nationale. L’exproprié reçoit une indemnité fixée par le tribunal de
grande instance.
B. Le nantissement du brevet
Le gage (ou nantissement) est un contrat par lequel le breveté accorde au créancier un droit réel
accessoire sur le brevet afin de garantir l’exécution d’une dette (en général, un prêt). Bien que
d’origine volontaire, la mise en œuvre du gage peut aboutir à la mise en vente forcée du brevet
en cas de défaillance du breveté-débiteur.
Cette convention a créé une Union internationale de coopération en matière de brevet gérée
par l’OMPI. L’Union concerne la coopération dans le domaine du dépôt, de la recherche
documentaire et l’examen des demandes de protection des inventions ainsi que la prestation de
services technique spéciaux. La convention organise le dépôt d’une demande internationale,
suivi d’un examen préliminaire international.
Elle a été introduite en France par la loi du 30 juin 1977, complétée par le décret du 10 octobre
1978.
Le chapitre 1 du PCT organise une procédure de dépôt international, suivie d’une recherche
documentaire.
La demande internationale de brevet peut être déposée auprès d’un « office national
réceptionnaire » (tel que l’INPI) ou auprès de l’OEB. Toutefois, les demandes internationales
formulées par des personnes ayant leur siège ou domicile en France doivent obligatoirement
être déposées à l’INPI, lorsqu’aucune priorité française n’est revendiquée, afin de permettre
l’examen de la demande par les services de la défense nationale.
Les demandes internationales déposées devant l’INPI ne peuvent être divulguées et exploitées
tant qu’une autorisation n’a pas été accordée. Ces règles comportent des sanctions pénales.
La demande doit désigner les Etats où la protection est demandée. Dans ces Etats, elle a les
effets d’une demande nationale. Les Etats membres à la fois du PCT et de la convention de
Munich (comme la France) peuvent être désignés pour un brevet européen (pour la France, seul
un brevet européen peut être obtenu par la voie PCT).
La demande internationale peut revendiquer une priorité nationale d’une demande antérieure.
Une fois déposées, toutes les demandes internationales sont soumises à une recherche
documentaire, effectuée par une administration chargée de la recherche internationale. Le
rapport est ensuite transmis aux administrations nationales des brevets des Etats désignés par le
déposant (en France, l’INPI).
La phase internationale prend alors fin à l’égard des Etats n’ayant pas ratifié le chapitre 2 de la
convention de Washington.
La suite de la procédure se déroule devant chacun des Offices nationaux désignés,
conformément au droit national.
Cette procédure n’a d’effet qu’à l’égard des Etats ayant ratifié le chapitre 2 de la convention (tel
est le cas de la France).
Elle est déclenchée à l’initiative du déposant.
La demande internationale fait alors l’objet d’un examen préliminaire international visant à
formuler une opinion préliminaire sur la nouveauté, l’activité inventive et la possibilité d’une
application industrielle de l’invention.
Le rapport d’examen est ensuite transmis à chaque Office des brevets désigné par le déposant
dans sa demande. La fin de la procédure se déroule devant cet Office en application du droit
national.
Ainsi, chaque Office est libre de décider de la délivrance du brevet pour le pays concerné.
L’OEB vérifie la conformité de la demande aux règles de brevetabilité prévue par la convention
de Munich.
Le brevet européen consiste en un faisceau de brevets délivrés par chacun des Etats membres
de la convention de Munich désignés dans la demande. Ainsi le cumul entre brevet européen
et brevet français n’est pas possible.
Dans chacun de ces Etats, le brevet européen obéit aux règles suivantes :
- application du droit conventionnel aux problèmes de la validité et de la portée du
droit du breveté,
- application du droit national aux problèmes du contenu du droit et de sa sanction.
Les litiges relatifs à un brevet européen sont de la compétence des juridictions nationales de
chacun des Etats dans lesquels il a été délivré : ainsi, les tribunaux de grande instance français
jugent les brevets européens pour la France.
Selon l’article L 711-1 du CPI « la marque de fabrique, de commerce ou de service est un signe
susceptible de représentation graphique servant à désigner les produits ou services d’une
personne physique ou morale ». La marque est donc un signe distinctif apposé sur un produit,
ou un service, ou l’accompagnant et ce, afin de le distinguer des produits similaires des
concurrents 7.
Si elle présente un caractère facultatif (nul n’est contraint de procéder au dépôt de sa marque),
son enregistrement confère à son titulaire à un droit exclusif d’exploitation sur le signe distinctif
protégé. Les enjeux de sa protection sont doubles.
Economiquement, la marque a une double fonction : d’une part, individualiser les produits ou
services et, d’autre part, servir d’instrument de marketing et de publicité. Comment aujourd’hui
lancer un produit sans le support d’une marque efficace ? La marque est un véritable outil de
conquête de la clientèle, un facteur de promotion des ventes. Elle crée un phénomène
psychologique qui provoque un réflexe chez le consommateur entre un produit et la marque
qui le désigne. Dans ces conditions, la marque devient l’instrument de toute une stratégie
économique dans l’organisation des marchés et des circuits de distribution. On comprend alors
qu’elle puisse acquérir une valeur intrinsèque pour l’entreprise : c’est l’image de marque qui est
ici valorisée.
Juridiquement, la marque garantit seulement l’identité d’origine du produit ou service en le
rattachant à une personne morale ou physique déterminée. Elle ne comporte aucune garantie
de qualité du produit ou service à la différence des appellations d’origine contrôlée (ou des
marques collectives de certification). La marque n’est donc pas perçue comme une garantie
juridique de la qualité. La protection des consommateurs au niveau de la qualité des produits
est en effet assurée par d’autres moyens, tels que la loi sur les fraudes de 1905. Par ailleurs, à
l’exception des marques renommées, la marque est protégée dans la limite du principe de
spécialité, c’est-à-dire qu’elle n’est réservée que pour les produits ou services identiques et
similaires à eux désignés dans l’acte de dépôt. Des marques identiques relevant de secteurs
d’activités différents peuvent en principe coexister pacifiquement (la marque « Mont-Blanc »
désigne, d’une part, des crèmes lactées et, d’autre part, des stylos et de la maroquinerie).
8 Voir module Internet Chapitre 6 relatif aux droits voisins des marques.
Les règles applicables varient selon qu’il s’agit d’une marque française déposée à l’INPI, d’une
marque communautaire délivrée par l’Office de l’Harmonisation dans le Marché Intérieur
(OHMI), ou d’une marque internationale enregistrée auprès de l’OMPI.
Les textes relatifs aux marques d’origine nationale sont regroupés dans le Livre VII du CPI
(article L. 711-1 à L. 716-16);
Les Arrangement et Protocole de Madrid de 1891 et 1989 relatifs à la marque internationale: la
marque internationale est gérée par le Bureau International de l’Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle;
Le Règlement 40/94 du 20 décembre 1993 relatif à la marque communautaire : ce texte,
application immédiate dans les législations de chaque Etat membre, crée un seul titre unitaire
efficace sur tout le territoire de l’Union Européenne;
La Convention de Nice sur la classification internationale (aujourd’hui 9e édition) : ce traité
organise par classes de produits (34) et de services (10) les différents biens et prestations pour
lesquels une marque peut être enregistrée.
Pour être valable, la marque doit être licite et distinctive. Pour pouvoir être librement exploitée,
elle doit en outre être disponible, autrement dit non appropriée par un tiers.
Le non-respect de l’une de ces trois conditions est la nullité de la marque et la perte rétroactive
des droits de propriété industrielle du déposant sur le signe indûment déposé.
Il signifie que la marque doit être apte à distinguer les produits ou services qu’elle désigne. Elle
est distinctive lorsqu’elle est indépendante de la désignation ordinaire de l’objet : elle doit
présenter un caractère arbitraire par rapport à celui-ci. La distinctivité ne se confond ni avec la
nouveauté ni avec l’originalité.
La distinctivité s’apprécie par rapport aux produits et services qui sont désignés dans l’acte de
dépôt et non par rapport à ceux sur lesquels elle est effectivement apposée (Cass. Com.
3/04/2007).
Le signe choisi comme marque doit être disponible, autrement dit sa réservation ne doit pas
porter atteinte aux droits antérieurs de tiers.
En ce sens, l’article L; 711-4 du CPI dispose que :
« Ne peut être adopté comme marque un signe portant atteinte à des droits antérieurs, et
notamment :
a) A une marque antérieure enregistrée ou notoirement connue au sens de l’article 6 bis de la
Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle ;
b) A une dénomination ou raison sociale, s’il existe un risque de confusion dans l’esprit du
public ;
c) A un nom commercial ou à une enseigne connus sur l’ensemble du territoire national, s’il
existe un risque de confusion dans l’esprit du public ;
d) A une appellation d’origine protégée ;
e) Aux droits d’auteur ;
f) Aux droits résultant d’un dessin ou modèle protégé
g) Au droit de la personnalité d’un tiers, notamment à son nom patronymique, à son
pseudonyme ou à son image
h) Au nom, à l’image ou à la renommée d’une collectivité locale. »
Cette liste n’est pas exhaustive. C’est ainsi que la jurisprudence considère aujourd’hui que les
noms de domaine peuvent, sous certaines conditions, constituer des antériorités pertinentes et
empêcher l’enregistrement d’une marque postérieure similaire9.
LE PRINCIPE DE SPECIALITE
Il signifie que la marque n’est appropriée que pour les produits ou les services identiques et
similaires à ceux désignés à l’acte de dépôt tel qu’enregistré.
Si l’on considère que les produits ne sont pas trop proches, les marques pourront coexister car
il n’y a pas de danger de confusion et chaque marque continuera à exercer sa fonction
essentielle de garantie d’identité d’origine. Deux marques identiques pourront donc être
valablement enregistrées pour désigner des produits et services différents : par exemple, la
marque « Mont-Blanc » désigne tantôt des crèmes dessert tantôt des stylos ; la marque
« Aubade » vise à la fois des « sous-vêtements » et de la robinetterie.
LE PRINCIPE DE TERRITORIALITE
Les seules antériorités opposables et de nature à ruiner la disponibilité d’une marque française
sont les marques, et le cas échéant les autres signes distinctifs, qui sont protégés sur le territoire
français : soit à la suite d’un dépôt national, soit par la voie d’un enregistrement international.
Par conséquent, si le signe n’est pas protégé en France, il est disponible et peut être
valablement déposé comme marque. Ainsi, une marque déposée en France peut cohabiter avec
une marque identique déposée à l’étranger.
L’ACTION EN REVENDICATION
L’article L. 712-6 du CPI prévoit que « Si un enregistrement a été demandé soit en fraude des
droits d’un tiers, soit en violation d’une obligation légale ou conventionnelle, la personne qui
estime avoir un droit sur la marque peut revendiquer sa propriété en justice.
A moins que le déposant ne soit de mauvaise foi, l’action en revendication se prescrit par trois
ans à compter de la publication de la demande d’enregistrement".
Cette disposition sanctionne le dépôt frauduleux et permet au véritable titulaire de la marque
d’en revendiquer la propriété. Il s’agit d’une action judiciaire exercée, à titre principal ou
reconventionnelle, devant le tribunal de grande instance compétent. Le code exige que la
mention d’une telle procédure soit inscrite au registre national des marques pour en informer
les tiers. Il est à noter que cette action doit être exercée dans un délai de trois ans à compter de
la publication de la demande d’enregistrement, sauf en cas de mauvaise du déposant.
LE DEPOT
L’ENREGISTREMENT
A. Le mécanisme de l’enregistrement
L’enregistrement, c’est la décision par laquelle le directeur de l’INPI accepte l’inscription de la
marque au registre national des marques ; décision qui sera publiée au BOPI (CPI, art. R 712-
23). Lorsque la marque est enregistrée, un certificat, qui constitue le titre de propriété du signe
enregistré, est adressé au déposant.
Le registre national contient pour chaque marque : le modèle de la marque, les indications
relatives au dépôt et le numéro d’enregistrement ainsi que tous les renseignements susceptibles
d’intéresser les tiers : cession, licence, gage, saisie, décision judiciaire. La date légale de
l’enregistrement est celle du dépôt.
Depuis la loi du 30 juin 1975, le droit de propriété sur la marque prend naissance lors du dépôt
mais n’est opposable aux tiers qu’à compter de la publication de la demande au BOPI.
Exceptionnellement, le dépôt est opposable aux tiers présumés contrefacteurs à qui il a été
notifié par le déposant (article L. 7162, al. 2).
Le droit sur la marque produit ses effets pendant 10 ans à compter du dépôt.
Mais, à la différence des droits protégeant des créations nouvelles (telles que les brevets,
modèles ...), la marque a vocation à la perpétuité puisqu’elle peut être renouvelée de manière
illimitée. Il y deux conceptions possibles de la notion de renouvellement : considérer le
renouvellement comme la reconduction pure et simple de l’ancien dépôt : c’est le système de
la prorogation (Arrangement de Madrid de 1891, marque communautaire), ou envisager le
renouvellement comme une nouvelle formalité d’enregistrement, comme s’il s’agissait d’un
premier dépôt (ancien système français). Le CPI a adopté le système de la prorogation. L’article
L 712-9 dispose que l’enregistrement peut être renouvelé à la condition qu’il ne comporte ni
modification du signe, ni extension de la liste des produits ou des services.
Le renouvellement de la marque est indispensable au maintien de la protection. A défaut, la
marque retombe dans le domaine public et peut être réservée par un tiers.
A. Le moment du renouvellement
Selon l’article R 712-24, la déclaration de renouvellement doit être présentée au cours des 6
derniers mois de validité de l’enregistrement. L’administration considère que le renouvellement
doit être opéré au plus tard la veille du jour anniversaire du dépôt et le renouvellement effectué
le jour même est tardif.
Le renouvellement opéré après cette date est tardif et sera donc considéré comme un premier
dépôt. Toutefois, l’article R 712-10 a prévu que « si le demandeur n’a pas respecté le délai,
mais qu’il justifie d’un empêchement imputable ni à sa volonté, ni à sa faute, ni à son
imprudence, il peut, en faisant la demande au directeur de l’INPI dans les 2 mois qui suivent la
cessation de l’empêchement, être relevé de sa déchéance ».
b. La première instance
Devant le tribunal de grande instance de Paris10, le mannequin obtint la nullité du protocole
d’accord et de l’acte de cession de marques, conformément à l’article 1174 du code civil, au
motif que les articles 13-3 b) du protocole qui disposait qu’ « Aussi longtemps que se
poursuivra la collaboration de Madame Inès de la Fressange au sein de IF2, au-delà de la
quinzième année, la redevance réduite prévue ci-dessus sera complétée par un intéressement
10 TGI Paris, 17 sept. 2004 : J.C.P. G 2004, II, 10182, note F. Pollaud-Dulian.
c. L’appel
En appel11, le débat s’est déplacé et a surtout porté sur le droit des marques et, plus
particulièrement, sur l’action en déchéance pour déceptivité de la marque. Pour faire obstacle à
cette action, la société appelante invoquait l’article 1648 du Code civil qui garantit l’acquéreur
d’une chose contre l’éviction du fait personnel du vendeur. En vain, la Cour, après avoir rejeté
la demande tendant à la nullité desdits contrats en considérant comme non écrites les
dispositions empreintes de potestativité, déclare Mme de la Fressange recevable en son action
en déchéance des droits des marques litigieuses sur le fondement de l’article L.714-6 du Code
de la propriété intellectuelle. Afin de prononcer la déchéance de toutes les marques composées
du nom patronymique, pour l’ensemble des produits ou services désignés lors des dépôts, la
cour commence par réaffirmer la distinction, incontestée depuis le célèbre arrêt Bordas, entre
l’incessibilité du nom comme moyen d’identification des personnes et sa cessibilité en tant que
signe distinctif, ce qui est d’ailleurs expressément prévu par l’article L.711-1 a) du Code de la
propriété Intellectuelle. Elle précise ensuite que les marques composées d’un patronyme sont
soumises au droit commun des marques. Cela signifie qu’elles doivent respecter la fonction
essentielle de la marque, dégagée en droit communautaire et rappelée dans le présent arrêt. La
marque est en effet un « signe servant à distinguer des produits ou services, pour garantir au
consommateur ou à l’utilisateur final l’identité d’origine du produit ou du service désigné par la
marque, en lui permettant de distinguer sans confusion possible ce produit ou ce service de
ceux qui ont une autre provenance ». Ensuite, la Cour prend le soin de souligner que la marque
en cause est particulière du fait de la notoriété du patronyme : le consommateur « lie
d’évidence dans son esprit le produit marqué à la personne dont l’identité est déclinée à titre de
marque ». En d’autres termes, le consommateur achète le produit marqué « parce qu’il pense
que la personne mentionnée dans la marque a supervisé sa fabrication et sa réalisation. Le
décor est planté pour appliquer les conditions de la déchéance pour déceptivité. Il faut tout
d’abord, que la marque soit devenue déceptive du fait du propriétaire. C’est bien le cas en
l’espèce puisque c’est ce dernier qui a licencié le célèbre mannequin. Il est ensuite fondamental
que le consommateur soit induit en erreur. » L’arrêt souligne que le propriétaire de la marque a
volontairement entraîné une confusion dans l’esprit du public puisqu’il a continué à utiliser les
attributs de la personnalité du mannequin après son licenciement alors que ce dernier n’avait
plus aucune maîtrise sur la création artistique des produits. En l’espèce, la Cour souligne que la
société Inès de la Fressange tentait de « maintenir artificiellement dans l’esprit des
consommateurs un lien entre l’image attachée à la personnalité de Inès de la Fressange et les
produits vendus sous les signes contestés », notamment en utilisant des photographies ou la
silhouette du mannequin dans le cadre de nouvelles collections de vêtements ou de la
promotion de nouveaux produits à la création desquels elle était parfaitement étrangère.
11 CA Paris, 4ème ch. A 15 déc. 2004, SA Inès de la Fressange c/ Madame Inès de la Fressange et al., Com. com. électr. n°2,
Février 2005, comm. 29.
12 Cass. Com., 31 janv. 2006, Sté Inès de la Fressange c/ Mme Inès d’Urso, épouse Seignard de la Fressange : Juris-
Data n° 2006-031928.
13 « Quoiqu’il soit dit que le vendeur ne sera soumis à aucune garantie, il demeure cependant tenu de celle qui
résulte d’un fait qui lui est personnel : toute convention contraire est nulle. »
14 CJCE, 3e ch., 30 mars 2006 (Aff. C-259/04) Elizabeth Florence EMANUEL c. CONTINENTAL SHELF 128 LTD.
15 C. Caron, La Cour de justice en faveur de la pérennité des marques patronymiques, Com. com. électr. n° 7, Juill.
2006, comm. 107.
A. Les prérogatives
L’article L. 713-1 du CPI dispose que l’enregistrement de la marque confère à son titulaire un
droit de propriété sur cette marque pour les produits et services qu’il a désignés.
Dans la limite du principe de spécialité, le titulaire peut donc s’opposer à toute atteinte à son
droit de propriété. Le législateur détermine les actes qui sont interdits sans l’autorisation du
propriétaire de la marque (art. L 713-2 et L 713-3), et il affirme que ces actes constituent une
contrefaçon et engagent la responsabilité civile de leur auteur (art. L 716-1). Sous le nom
unique de « contrefaçon » est désignée toute violation des droits conférés par l’enregistrement
et des interdictions qui découlent de celui-ci. De la lecture combinée des articles L 713-2, L
713-3, L 716-9, L 716-10 et L 716-11, il résulte que les atteintes susceptibles d’être portées à la
marque sont :
- la reproduction à l’identique de la marque : la contrefaçon ;
- l’apposition ;
- l’imitation ;
- l’usage de la marque d’autrui ;
- auxquels viennent s’ajouter des délits accessoires.
En dehors du principe de spécialité, c’est-à-dire en cas d’utilisation d’une marque protégée
pour des produits non identiques ou similaires à ceux couverts par l’acte de dépôt, son titulaire
pourra, le cas échéant, invoquer l’article L. 713-5 du CPI. Cette disposition institue une action
en responsabilité civile spéciale (autrement dit, une action personnelle, et non une action
réelle sanctionnant la violation d’un droit de propriété) destinée à éviter le détournement ou
l’usage abusif d’une marque renommée pour des produits et services différents.
Aussi l’article L. 713-5 du CPI prévoit-il que « l’emploi d’une marque jouissant d’une
renommée pour des produits ou services non similaires à ceux désignés dans l’enregistrement
engage la responsabilité civile de son auteur s’il est de nature à porter préjudice au propriétaire
de la marque ou si cet emploi constitue une exploitation injustifiée de cette dernière. Les
dispositions de l’alinéa précédent sont applicables à l’emploi d’une marque notoirement
connue au sens de l’article 6 bis de la Convention de Paris pour la protection de la propriété
industrielle précitée ».
Des conditions particulières doivent être remplies aux fins de succès de cette action :
- d’une part, il faut un « emploi » de la marque : la jurisprudence « Olymprix »,
conformément à la position de la CJCE, en a déduit qu’il pouvait s’agit, soit d’une
utilisation à l’identique de la marque réservée, soit de l’utilisation d’un signe similaire ;
- d’autre part, il faut que la marque soit « renommée », autrement dit il est nécessaire
que son titulaire démontre qu’elle est connue par une large fraction du public
concerné ;
- enfin, ledit emploi doit être, soit nature à porter préjudice au propriétaire de la
marque, soit de nature à constituer une exploitation injustifiée de cette dernière.
L’exploitation injustifiée consiste à bénéficier indûment de la renommée du signe
tandis que le préjudice exigé est réalisé lorsque l’utilisation de la marque renommée a
pour conséquence d’affaiblir ou d’avilir le pouvoir distinctif ou attractif de la marque
et d’entraîner sa vulgarisation, portant ainsi atteinte à sa valeur économique.
> L’adjonction
Ceci concerne l’hypothèse où la marque seconde, reproduit la première en date, en lui
rajoutant des éléments.
Il est des adjonctions que l’on considère opérantes, autrement dit, qui permettent d’aboutir à
une construction différente de la plus ancienne, évitant ainsi la condamnation, et d’autres qui,
au contraire, sont insuffisantes
B. Les sanctions
L’atteinte portée au droit du propriétaire de la marque constitue une contrefaçon engageant la
responsabilité civile de son auteur. Constitue une atteinte aux droits de la marque la violation
des interdictions prévues aux articles L. 713-2, L. 713-3 et L. 713-4.
Il est à noter que le contentieux de la contrefaçon de marque a été réformé suite à la
transposition de la directive du 29 avril 2004 relative au respect des droits de propriété
intellectuelle par la loi n° 2007-1544 du 29 octobre 2007 dite « de lutte contre la contrefaçon".
> Le déclenchement de l’action en contrefaçon
Le titulaire du droit d’agir
L’action en contrefaçon est exercée par le propriétaire de la marque.
Toutefois, le bénéficiaire d’un droit exclusif d’exploitation peut, sauf stipulation contraire du
contrat de licence, exercer l’action en contrefaçon si, après mise en demeure, le propriétaire de
la marque n’exerce pas cette action.
Le titulaire de la marque est recevable à intervenir dans l’instance en contrefaçon engagée par
le licencié, conformément à l’alinéa précédent.
Tout licencié est enfin recevable à intervenir dans l’instance en contrefaçon engagée par le
propriétaire de la marque, afin d’obtenir la réparation du préjudice qui lui est propre.
Le tribunal compétent
L’ensemble du contentieux né du titre sur les marques est attribué aux tribunaux de grande
instance et aux cours d’appel auxquelles ils sont rattachés, à l’exception des recours formés
contre les décrets, arrêtés et autres décisions de nature administrative du ministre chargé de la
propriété industrielle, qui relèvent de la juridiction administrative.
F. Marque de médicament
Le pharmacien peut substituer à un médicament prescrit par le médecin sous une marque un
médicament différent (article L. 716-10, b).
Le droit sur la marque confère à son titulaire un droit de propriété qui a une valeur
patrimoniale : il peut faire l’objet de contrats à titre gratuit ou onéreux. Les opérations à titre
gratuit obéissent aux règles des libéralités. Les opérations à titre onéreux sont soumises aux
règles générales du droit des contrats et à quelques règles spécifiques prévues par le CPI.
À l’instar du breveté, le propriétaire d’une marque brevet peut notamment céder, donner en
licence, nantir ou apporter en société son titre de propriété industrielle.
Il importe de souligner que les contrats de cession et de nantissement doivent être constatés,
entre les parties, par écrit à peine de nullité (article L. 714-1). En revanche, les contrats de
licence peuvent être, à la différence du droit des brevets, verbaux mais il est entendu que pour
éviter toute contestation à venir sur les termes de leurs engagements réciproques, les parties ont
fortement intérêt à rédiger un écrit.
À l’égard des tiers, les actes transmettant ou modifiant la propriété des droits attachés à une
marque ou à une demande de marque doivent faire l’objet d’une inscription sur le Registre
National des Marques. Avant une telle inscription, ces actes sont opposables aux tiers qui en
avaient connaissance lors de l’acquisition de ces droits.
Sans reprendre l’étude détaillée des différents contrats dont le brevet peut fait l’objet (voir
supra) et qui a vocation à s’appliquer mutadis mutandis à la marque, nous distinguerons :
En raison du principe d’autonomie de la volonté, les contractants disposent là encore d’une très
grande liberté contractuelle pour définir le contenu et l’étendue de leurs droits et obligations.
En toute hypothèse et avant toute négociation, il appartient au futur licencié ou cessionnaire de
vérifier :
- la validité formelle de la marque en demandant à l’INPI une copie du certificat
d’enregistrement ou de renouvellement ;
- la validité réelle de la marque en appréciant sa régularité par rapport aux conditions
de fond prescrites par le CPI ;
- la titularité et propriété du titre en exigeant du titulaire de la marque la production
d’un extrait du Registre national des marques ;
- l’état des inscriptions concernant la marque (inscription d’une éventuelle licence,
d’un nantissement, ...).
1. - La marque internationale
Des systèmes d’enregistrement international des marques sont organisés par l’Arrangement et le
Protocole de Madrid, conclus dans le cadre de la convention d’union de Paris. L’arrangement
de Nice de 1957 concerne en outre la classification internationale des marques tandis que
l’arrangement de Vienne de 1973 concerne des éléments figuratifs des marques.
Les Etats adhérents à cet arrangement constituent une union particulière au sein de l’Union de
Paris, dans le but d’organiser et de gérer un système d’enregistrement international des
marques. Ce système géré sous l’égide de l’OMPI bénéficie aux ressortissants (et assimilés) des
Etats membres.
Annexe 6 : liste des Etats membres du système de Madrid
Le signe dont l’enregistrement international est demandé doit avoir été régulièrement déposé à
titre de marque dans l’Etat d’origine du demandeur.
Dans chacun des Etats désignés, l’enregistrement international a la valeur d’un dépôt national
et bénéficie de la priorité unioniste.
L’administration recevant notification de l’enregistrement international examine le dépôt
conformément à la loi interne et décide de son enregistrement ou rejet. Celui-ci doit être
communiqué au Bureau international de l’OMPI avec ses motifs.
La demande internationale peut être transformée en demandes nationale ou régionales.
Le dépôt enregistré produit ses effets pendant 20 ans et peut être renouvelé. Il devient toutefois
indépendant du dépôt de bases après 5 ans (il s’en suit que si la marque d’origine est attaquée
et invalidée, le dépôt international cessera de produire ses effets).
Un protocole de 1989 relatif à l’arrangement s’applique dans les relations entre les nouveaux
membres et les anciens et dans les relations entre les nouveaux membres.
La demande d’enregistrement international est adressée à l’OMPI sur la base d’un dépôt
national préalable. Le Bureau international de l’OMPI enregistre la marque et notifie
l’enregistrement aux Etats désignés par le demandeur. La suite de la procédure est nationale. La
protection a une durée de 10 ans renouvelable.
En cas d’annulation de la marque d’origine, l’enregistrement international peut être transformé
en demandes nationales.
2. - La marque communautaire
Toute personne ressortissante, domiciliée ou établie dans l’UE ou dans un Etat partie à la
convention de Marrakech de 1994 créant l’OMC.
L’EXAMEN DE LA DEMANDE
Un rapport de recherche communautaire est établi par l’OHMI mentionnant les marques
communautaires susceptibles d’être opposées à l’enregistrement.
La demande est ensuite publiée au registre des marques communautaires.
LES RECOURS
Les décisions administratives de l’OHMI sont susceptibles de recours devant les chambres des
recours, puis devant le Tribunal de première instance des communautés européennes (TPICE) et
enfin, pur les questions de droit exclusivement, devant la CJCE.
2 . 2 . 2. - La sancti o n du dr o it
Les actions en contrefaçon visant à obtenir la sanction du droit sont de la compétence des
tribunaux des marques communautaires (en France, c’est le tribunal de grande instance de
Paris).
Une idée et un concept ne peuvent pas être protégés en tant que tels. On a coutume de dire
que les idées et les concepts sont de libre parcours. Seule la matérialisation de cette idée ou de
ce concept peut être protégée :
- par un dépôt de brevet, si la matérialisation de votre idée est une innovation
technique,
- par un dépôt de dessins et modèles, si la matérialisation de votre idée est esthétique,
- par un dépôt de marque, pour tout signe permettant d’identifier les produits ou
services que vous allez proposer à la clientèle,
- par le droit d’auteur sans dépôt, si votre concept se matérialise par une œuvre
artistique ou littéraire,
- en gardant, dans certains cas, le secret sur votre idée.
Il convient en toute hypothèse de respecter certaines précautions.
Avant de contacter un futur partenaire financier, industriel ou commercial, si votre idée ou
votre projet n’est pas concrétisé, vous devez agir avec prudence.
Auprès de l’INPI, vous avez la possibilité de vous constituer une preuve de création et de
donner une date certaine à votre idée, votre projet d’entreprise, en utilisant l’enveloppe Soleau.
Il est ici important de souligner qu’à la différence d’un dépôt de brevet, de marque ou de
dessein et modèle, cette enveloppe qui porte le nom de son inventeur ne constitue pas un titre
de propriété industrielle et n’est pas génératrice de droits d’auteur. Elle permet seulement de se
préconstituer une preuve de la date de votre création laquelle sera source de droits d’auteur
que si elle est originale.
Pour protéger vos travaux de recherche, vous pouvez recourir au dépôt de brevet ou conserver
le secret.
Vos procédés, méthodes de fabrication peuvent, à condition de remplir certains critères, être
protégés par un dépôt de brevet ou vous pouvez les maintenir secrets.
Le nom de votre produit ou de votre service peut être protégé par un dépôt de marque.
La dénomination sociale, le nom commercial et l’enseigne sont les différents noms qui servent
à distinguer votre entreprise. Leur protection s’obtient de différentes façons.
La protection de la dénomination sociale, du nom commercial, de l’enseigne peut s’obtenir par
l’inscription de ceux-ci au Registre du Commerce et des Sociétés lors de l’immatriculation de
votre société ou au cours de sa vie sociale. Il est à noter que la protection par le nom
commercial peut de surcroît s’acquérir par l’usage, pour l’activité que vous avez déclarée.
Si vous souhaitez vendre des produits ou proposer des services qui portent le nom de votre
entreprise, de votre association, vous pouvez vous protéger en déposant une marque.
Si votre logo est un élément graphique apposé sur des produits ou des affiches, vous pouvez le
protéger par un dépôt de dessins et modèles, mais également par le droit d’auteur à condition
qu’il soit original.
S’il sert à distinguer votre entreprise de ses concurrents, et s’il est, aux yeux des clients, un signe
d’identification de vos produits ou de vos services, votre logo peut également être protégé par
un dépôt de marque.
Dans certains cas, vous pouvez protéger le nom d’un lieu pour désigner des produits ou
services en déposant une marque.
Certaines règles sont néanmoins à observer.
Le nom que vous avez choisi ne doit pas risquer de tromper le public sur l’origine du produit,
ni constituer ou évoquer trop directement une indication de provenance ou une Appellation
d’origine contrôlée.
Une indication de provenance désigne le nom d’une région ou d’une ville réputée pour
certains produits. Elle est, en général, apposée sur le produit pour indiquer le lieu où il est
fabriqué ou cultivé. Citons, par exemple, la moutarde de Dijon, les bêtises de Cambrai, le brie
de Meaux.
Une Appellation d’origine contrôlée est utilisée sur des produits qui présentent une qualité
particulière, due exclusivement ou essentiellement au milieu géographique dans lesquels ils
sont obtenus. Par exemple : le Bordeaux, le Roquefort, le poulet de Bresse.
Personne ne peut obtenir un monopole sur une indication de provenance ou une Appellation
d’origine contrôlée ou en faire un usage trompeur pour le consommateur. Sachez par ailleurs
qu’il existe également les Appellations d’origine protégée (AOP) et les Indications
géographiques protégées (IGP) qui bénéficient d’une protection au niveau communautaire.
Pour en savoir plus: vous pouvez contacter l’Institut national de l’origine et de la qualité sur
le site http://www.inao.gouv.fr
Pour protéger vos créations esthétiques ou le design de vos créations, vous bénéficiez
automatiquement de la protection par le droit d’auteur si vos créations sont originales, c’est-à-
dire qu’elles sont empreintes de votre personnalité.
Vous pouvez aussi les protéger par un dépôt de dessins et modèles.
Il vous est également possible de cumuler ces deux moyens de protection en application de la
règle dite de « l’unité de l’art », ce qui vous permettra d’invoquer à la fois les dispositions des
Livres I et III du CPI (relatives aux droits d’auteur) et du Livre V du CPI (relatives aux dessins et
modèles).
Toutes ces créations artistiques, si elles présentent là encore un caractère original, sont
protégées par le droit d’auteur.
Les dépôts de brevet et de marque sont toutefois soumis à des conditions de validité très
strictes qu’il est impératif de respecter à peine de nullité de la protection par le droit de la
propriété industrielle.
Le régime des inventions salariées est défini par l’article L.611-7 du CPI qui dispose que :
« Si l’inventeur est un salarié, le droit au titre de propriété industrielle, à défaut de stipulation
contractuelle plus favorable au salarié, est défini selon les dispositions ci-après :
1. Les inventions faites par le salarié dans l’exécution soit d’un contrat de travail comportant
une mission inventive qui correspond à ses fonctions effectives, soit d’études et de recherches
qui lui sont explicitement confiées, appartiennent à l’employeur. Les conditions dans lesquelles
le salarié, auteur d’une telle invention, bénéficie d’une rémunération supplémentaire sont
déterminées par les conventions collectives, les accords d’entreprise et les contrats individuels
de travail. Si l’employeur n’est pas soumis à une convention collective de branche, tout litige
relatif à la rémunération supplémentaire est soumis à la commission de conciliation instituée par
l’article L. 615-21 ou au tribunal de grande instance.
2. Toutes les autres inventions appartiennent au salarié. Toutefois, lorsqu’une invention est faite
par un salarié soit dans le cours de l’exécution de ses fonctions, soit dans le domaine des
activités de l’entreprise, soit par la connaissance ou l’utilisation des techniques ou de moyens
spécifiques à l’entreprise, ou de données procurées par elle, l’employeur a le droit, dans des
conditions et délais fixés par décret en Conseil d’Etat, de se faire attribuer la propriété ou la
jouissance de tout ou partie des droits attachés au brevet protégeant l’invention de son salarié.
Le salarié doit en obtenir un juste prix qui, à défaut d’accord entre les parties, est fixé par la
commission de conciliation instituée par l’article L. 615-21 ou par le tribunal de grande
instance : ceux-ci prendront en considération tous éléments qui pourront leur être fournis
notamment par l’employeur et par le salarié, pour calculer le juste prix tant en fonction des
apports initiaux de l’un et de l’autre que de l’utilité industrielle et commerciale de l’invention.
3. Le salarié auteur d’une invention en informe son employeur qui en accuse réception selon
des modalités et des délais fixés par voie réglementaire.
Le salarié et l’employeur doivent se communiquer tous renseignements utiles sur l’invention en
cause. Ils doivent s’abstenir de toute divulgation de nature à compromettre en tout ou en partie
l’exercice des droits conférés par le présent livre.
Tout accord entre le salarié et son employeur ayant pour objet une invention de salarié doit, à
peine de nullité, être constaté par écrit […] ».
Les i nventi o n s de m i s s i o n :
Il s’agit des inventions faites par le salarié, soit dans l’exécution d’un contrat de travail
comportant une mission inventive, à condition que cette mission corresponde à ses fonctions
effectives, soit dans l’exécution d’études et de recherches qui lui sont explicitement confiées.
La mission peut donc être générale ou spéciale, être prévue par le contrat de travail ou résulter
des fonctions effectives du salarié19, ou encore lui être confiées ponctuellement 20.
Il suffit de prouver l’existence de cette mission et son effectivité, laquelle ne résulte donc pas
nécessairement d’une clause expresse du contrat de travail, ni du titre donné au salarié. Ainsi,
l’employeur peut prouver par tous moyens (notes de services, description des tâches effectives,
comportement du salarié…) l’existence d’une mission inventive.
L’intérêt d’une telle qualification tient au fait que les inventions de mission appartiennent ab
initio et de jure à l’employeur. En effet, l’attribution des droits de propriété industrielle attachés
aux inventions de mission au profit de l’employeur est légale et intervient de plein droit, sauf
convention contraire plus favorable aux salariés.
Dans l’hypothèse où le salarié n’a aucune mission inventive dans l’entreprise ou si cette
mission n’est pas prouvée, l’employeur pourra néanmoins exercer un droit sur l’invention sous
réserve de démontrer que cette invention relève du domaine de l’activité de l’entreprise. Peu
importe alors que l’invention ait été réalisée en dehors du travail et sans utiliser les moyens de
l’entreprise21.
17 Cass.Com, 21/06/1988, RTD Com 1988, p. 621; Cass.Com, 8/12/1993, PIBD 1993, n° 539, III, 150.
21 TGI Paris, 5/04/1993, PIBD 1993, 550, III, 514: jugé que "si l’invention est amortisseur en milieu fluide destiné à limiter les
débattements d’une charge immergée et ayant vocation à être monté sur des bouées, et que l’objet social de l’employeur est la
fabrication et le développement technique et industriel des bouées acoustiques, ladite invention relève de facto des activités de
l’entreprise et entre dans la catégorie des inventions attribuables".
Les inventions qui sont hors mission et qui sont sans aucun lien avec l’entreprise, ni dans leur
élaboration, ni dans leur domaine d’application, appartiennent, en toutes hypothèses,
exclusivement au salarié22.
Protectrice a minima des intérêts des inventeurs salariés23, cette classification légale a, en effet,
pour enjeu essentiel de déterminer, non seulement les modalités d’attribution des droits sur
l’invention, mais surtout la rémunération à laquelle l’inventeur salarié peut prétendre du fait,
soit de la réalisation d’une invention dans le cadre de sa mission, soit de l’attribution (cession
ou licence) des droits attachés à une invention réalisée hors mission.
Ainsi, la levée par l’employeur de l’option d’acquérir les droits sur une invention hors mission
attribuable a pour contrepartie le versement au salarié d’un juste prix calculé en « fonction des
apports initiaux de l’un et de l’autre ainsi que de l’utilité industrielle et commerciale de
l’invention » 24.
A cet égard, les juges ont récemment précisé que le droit d’attribution de l’employeur ne
constituait pas un acte unilatéral lui permettant à son gré de se rétracter dans le cas où
l’invention qu’il s’est hâtivement approprié se révélait d’exploitation déficitaire. Il ne peut
s’exonérer de la sorte d’une dette de juste prix précisément générée par cette décision25.
En revanche, l’invention de mission confère au salarié le bénéfice d’une rémunération
supplémentaire, dont les conditions sont « déterminées par les conventions collectives, les
accords d’entreprises et les contrats individuels de travail"26. »
La vive controverse qui divisait la doctrine depuis la loi du 26 novembre 1990, qui a remplacé
l’expression « peut bénéficier » par celle de « bénéficie » à l’article L. 611-7 du Code de la
propriété intellectuelle (CPI) relatif à la rémunération supplémentaire d’invention de salarié, a
en effet été tranchée par un arrêt de la Cour de cassation du 22 février 2005.
24 Le juste prix peut être, soit un montant forfaitaire libératoire (soit recommandée par la CNIS), soit une redevance sur le chiffre
d’affaires, soit une combinaison des deux ou d’un montant résultant d’une transaction entre les parties. Selon une réponse
ministérielle en date du 3 octobre 1994 (PIBD, I, 131), la CNIS évalue le montant du juste prix entre 7 622 EUR et 106 714 EUR.
25 CA Paris 10/05/2002, "France Télécom c Ferrand Christian", Propriété Industrielle, novembre 2002, p.19.
26 Pour une illustration des critères retenus pour la détermination d’une rémunération supplémentaire et la désignation d’un expert
judiciaire : TGI Paris 17/09/2002, PIBD 2003, III, 118.
Le Livre I du CPI définit les créations originales protégeables par le droit d’auteur, et dont les
droits patrimoniaux sont susceptibles de faire l’objet d’une exploitation28.
À ce titre, les idées étant par « nature de libre parcours », elles n’entrent pas, non plus, dans le
champ de protection du droit de la propriété littéraire et artistique. En revanche, sont couverts
par le droit d’auteur les dessins et modèles originaux.
Là encore, si le défaut d’originalité d’une création matérielle prive celle-ci de la protection
légale du droit d’auteur, rien n’interdit, en revanche, de prévoir un régime d’attribution et
d’exploitation de nature conventionnelle.
Sous cette précision, la question de l’attribution des droits d’auteur d’une œuvre originale créée
par un salarié dans le cadre de l’exécution de son contrat de travail a suscité de nombreuses
discussions.
En effet, deux thèses se sont affrontées.
28 Aux termes du CPI, la qualité d’auteur est toujours attribuée à une personne physique; l’entreprise employeur, peut, toutefois,
être titulaire des droits patrimoniaux sur une œuvre, soit en vertu de sa qualité d’ayant droit, soit en présence d’une œuvre
collective. Dans le cadre d’une cession, seuls les droits patrimoniaux peuvent être cédés à l’entreprise; en effet, l’article L.121-1 du
CPI précise à cet égard que "le droit moral est attaché à la personne de l’auteur » mais il reste transmissible à cause de mort aux
héritiers de celui-ci.
Certains auteurs 29, en se fondant sur la jurisprudence traditionnelle, considèrent que le contrat
de travail implique, par sa nature même, la cession automatique des droits patrimoniaux de
l’employé à l’employeur. Certaines décisions des juges du fond vont ainsi très nettement en ce
sens: le Tribunal de Grande Instance de Paris a jugé, par exemple, à propos d’un salarié d’une
entreprise de presse, que « les droits patrimoniaux sont forfaitairement compris dans le salaire
reçu en exécution du contrat de travail »30.
Cependant, même si l’on admet que le contrat de travail entraîne de facto une cession des
droits patrimoniaux du créateur salarié à son employeur, le champ de cette cession trouve deux
limites: d’une part, le salarié doit avoir réalisé son œuvre dans le cadre normal de ses activités,
et d’autre part, la cession est cantonnée à l’objet social de l’entreprise.
Par ailleurs, cette thèse ne règle pas toutes les difficultés liées à une présomption de cession :
ainsi, il est possible de s’interroger sur la pérennité d’un tel transfert à l’issue des relations de
travail. À la fin de son contrat de travail, le salarié peut-il interdire à son ancien employeur
d’utiliser sa création ou, éventuellement, exiger de celui-ci une rémunération proportionnelle
quant à l’exploitation de celle-ci ?
Sous réserve des dispositions particulières applicables aux œuvres de presse (article L.121-8 du
CPI), seule la Cour d’appel a eu, à notre connaissance, à répondre à cette question dans un
sens défavorable à l’employeur31: en effet, selon les juges du fond, il ne faut même pas
distinguer entre la période où l’auteur était salarié et la période postérieure à celle-ci puisqu’en
tout état de cause, il est titulaire des droits sur l’œuvre créée par lui dans le cadre de son
contrat de travail. Cette décision semble, en conséquence, épouser la seconde thèse ci-après
développée.
Certains auteurs insistent, au contraire, sur ce que « l’article L.111-1 du CPI interdit de
s’appuyer sur un contrat de travail pour en inférer une prétendue présomption »32.
En effet, aux termes de ce texte, « l’existence ou la conclusion d’un contrat de louage d’ouvrage
ou de service par l’auteur d’une œuvre de l’esprit n’emporte aucune dérogation à la jouissance
du droit de propriété incorporelle ».
C’est d’ailleurs dans ce sens que la Cour de cassation s’est prononcée dans une importante
décision du 16 décembre 199233, selon laquelle « l’existence d’un contrat de travail conclu par
l’auteur d’une œuvre de l’esprit n’emporte aucune dérogation à la jouissance de ses droits de
propriété incorporelle, dont la transmission est subordonnée à la condition que le domaine
d’exploitation des droits cédés soit délimité quant à l’étendue et à sa destination, quant au lieu
et quant à la durée". La Haute Juridiction en tire la conséquence que « viole l’article L.111-1 la
cour d’appel qui admet une cession tacite des droits d’auteur au profit de l’employeur ».
29 P. et F. GREFFE, in La publicité et la loi, 6ème édition, Litec, p.78; A. BERTRAND, in Le droit d’auteur et les droits voisins, 2ème
édition, Dalloz, p.324: "juger qu’un employeur n’est pas titulaire des droits sur les créations réalisés par les salariés dans le cadre de
leur travail revient à nier les principes les plus élémentaires du Code du travail".
30 TGI Paris, 29/06/1971, RIDA 1972, p.133; dans le même sens, CA Paris, 20/04/1989, RIDA 1990, n° 143.
32 P.- Y. GAUTIER, Propriété littéraire et artistique, 4ème édition, PUF, n° 154-1; dans le même sens, J.- M. MOUSSERON et J.
SCHMIDT, Les créations d’employés, in Mélanges Paul Mathély, Litec, p.280.
33 Cass.Civ.1ère 16/12/1992, JCP 1993, IV, 549.
36 Cass.Civ.1ère 23/01/2001 et Cass.Civ.1ère 6/03/2001, JCP E 21/6/2001, p.1051; Cass.Civ.1ère 12/06/2001, JCP E 27/09/2001,
p.1506.
37 Nous rappelons que cet article prohibe toute cession globale d’œuvres futures.
38 Un jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Paris du 6 décembre 2002 semble toutefois admettre la validité d’une
cession des œuvres au fur et à mesure de l’exécution du contrat de travail, exclusive d’une cession globale d’œuvre future, dès lors
que seules sont envisagées les œuvres créées par le salarié dans le cadre de sa mission, laquelle est étroitement définie au contrat
de travail, Légipresse n° 202, Juin 2003, p. 88.
39 Inspirée de l’article L.132-4 relatif à l’édition, la pratique du pacte de préférence est privilégiée par les employeurs car elle est
conforme à l’article L.131-1, mais son efficacité reste subordonnée au respect du formalisme prévu aux articles L.131-2 et L.131-3
du CPI. Pour un exemple, "Les pactes de préférences et la création salariée: accord entre le groupe EMAP et les syndicats des
journalistes du 27/07/2000", Cyril Rojinsky, Légipresse n° 197, décembre 2002.
La dévolution des droits et des contreparties financières afférents aux créations de logiciel
informatique est marquée, en droit français, par une dualité de régimes légaux, entre d’une
part, le droit d’auteur et d’autre part, le droit des brevets lorsque le logiciel est inclus dans un
dépôt de brevet.
Aux termes de l’article L.113-9 alinéa 1er du CPI, « Sauf dispositions statutaires ou stipulations
contraires, les droits patrimoniaux sur les logiciels et leur documentation créés par un ou
plusieurs employés dans le cadre de leurs fonctions ou d’après les instructions de leur
employeur sont dévolus à l’employeur qui est seul habiliter à les exercer ».
A priori, les créations de logiciel relèvent des droits d’auteur, lesquels font l’objet d’une
présomption dérogatoire de droit commun d’attribution au profit de l’employeur, sous réserve
des droits moraux de l’auteur salarié.
Toutefois, lorsqu’un logiciel est intégré dans un ensemble faisant l’objet d’un dépôt de brevet,
le salarié inventeur va pouvoir bénéficier des dispositions de l’article L.611-7 du CPI, car seuls
« les programmes d’ordinateurs considérés en tant que tels » ne sont pas brevetables 41.
En conséquence, il convient de distinguer trois hypothèses, exclusives les unes des autres42:
Lorsqu’aucun brevet n’est déposé et que le logiciel créé par le salarié constitue une œuvre
originale, les droits patrimoniaux attachés à cette œuvre sont donc de plein droit dévolus à
l’employeur sans contrepartie financière en vertu de l’article L.113-9 du CPI, sauf dispositions
contraires. Le salarié créateur reste, toutefois, titulaire des droits moraux.
41 Néanmoins, la brevetabilité des logiciels en tant que tels a fait l’objet d’une proposition de directive communautaire en date du
20 février 2002; "L’Europe timide des brevets de logiciels", C. CARON, Propriété Industrielle, novembre 2002, p. 9.
42 J.- P. MARTIN relève qu’ "en cas de dépôt de brevet incluant un logiciel de salarié, le régime des inventions de salariés
s’applique nécessairement en occultant celui du droit d’auteur", in Droit des inventions de salariés, Litec, 2ème édition, 2002, n°
245.
Avant de déposer une demande de brevet européen, il convient d’assurer que l’invention est
brevetable.
Les articles 52 et 53 de la Convention de Munich sur le brevet européen (CBE) définissent ce
qui est brevetable et ce qui ne l’est pas. Les brevets européens sont délivrés pour des inventions
- nouvelles,
- impliquant une activité inventive, et
- susceptibles d’application industrielle.
Les inventions peuvent relever d’un quelconque domaine technologique.
En outre,
- les découvertes, les théories scientifiques et les méthodes mathématiques,
- les créations esthétiques,
- les plans, principes et méthodes dans l’exercice d’activités intellectuelles, en matière de jeu
ou dans le domaine des activités économiques,
- les programmes d’ordinateur, et
- les présentations d’informations
ne sont pas considérés comme des inventions si la demande de brevet européen concerne
uniquement l’un de ces éléments, considéré en tant que tel.
Les inventions relevant de l’une des catégories suivantes sont également exclues de la
brevetabilité :
les inventions dont l’exploitation commerciale serait contraire à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs ;
les variétés végétales ou les races animales ainsi que les procédés essentiellement
biologiques d’obtention de végétaux ou d’animaux (les procédés microbiologiques et
les produits obtenus par ces procédés ne sont pas exclus) ;
les méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique du corps humain ou animal et
les méthodes de diagnostic appliquées au corps humain ou animal (les produits, les
substances et les compositions pour la mise en œuvre d’une de ces méthodes, par
exemple les médicaments ou les instruments chirurgicaux, ne sont pas exclus).
En contrepartie de la protection conférée par le brevet, son titulaire doit divulguer le détail de
l’invention. Ces informations sont publiées dans le document brevet de sorte que chacun puisse
en bénéficier. La divulgation de l’invention s’effectue en échange de la protection par brevet.
Une protection par brevet peut s’obtenir par différentes voies. La meilleure voie à suivre
dépendra de l’invention ainsi que des marchés ciblés par le déposant. L’Office européen des
brevets accepte les demandes déposées au titre de la Convention sur le brevet européen (CBE)
et du Traité de coopération en matière de brevets (PCT). Si le déposant souhaite faire protéger
une invention seulement dans un nombre réduit de pays, il est préférable de faire une demande
de brevet national directement auprès de chacun des offices nationaux.
Une demande de brevet européen se compose des parties suivantes :
- une requête en délivrance
- une description de l’invention
- des revendications
- des dessins (le cas échéant)
- un abrégé.
Les demandes peuvent être déposées auprès de l’Office européen des brevets (OEB) dans une
langue quelconque. Les langues officielles de l’OEB sont toutefois l’allemand, l’anglais et le
français. Si la demande n’est pas déposée dans l’une de ces langues, une traduction doit être
produite. Seuls les demandeurs qui ne sont pas domiciliés en Europe sont tenus de se faire
représenter par un mandataire agréé. L’OEB conseille néanmoins à l’ensemble des demandeurs
de consulter un mandataire.
La procédure de délivrance d’un brevet européen débute par l’examen lors du dépôt. Cet
examen consiste à vérifier si toutes les informations et pièces requises ont été fournies afin
qu’une date de dépôt puisse être accordée à la demande.
Les éléments suivants sont requis :
- une indication selon laquelle un brevet européen est demandé ;
- les indications qui permettent d’identifier le demandeur ;
- une description de l’invention ou
- un renvoi à une demande déposée antérieurement.
Si le demandeur ne dépose pas de revendication, il dispose d’un délai de deux mois pour
soumettre celles-ci.
L’examen lors du dépôt est suivi par un examen quant à la forme, qui porte sur certains aspects
formels de la demande, y compris la forme et le contenu de la requête en délivrance, les
dessins et l’abrégé, la désignation de l’inventeur, la constitution d’un mandataire agréé, les
traductions requises et les taxes exigibles.
4. Recherche
5. Publication de la demande
La demande est publiée dans un délai de dix-huit mois à compter de la date de dépôt ou, si une
priorité a été revendiquée, de la date de priorité. Le rapport de recherche est en principe publié
à la même date que la demande.
Les demandeurs disposent dès lors d’un délai de six mois pour décider s’ils maintiennent ou
non leur demande en requérant un examen quant au fond. Il se peut également qu’un
demandeur ait déjà requis l’examen, auquel cas il sera invité à confirmer qu’il maintient sa
demande. De plus, le demandeur devra dans ce même délai décider dans quels Etats une
protection est nécessaire et confirmer cette décision en acquittant les taxes de désignation
appropriées et, le cas échéant, les taxes d’extension.
À compter de sa publication, une demande de brevet européen assure provisoirement une
protection de l’invention dans les Etats désignés dans la demande. Cependant, la législation
nationale applicable d’un pays peut prévoir l’obligation de fournir une traduction des
revendications à l’office de brevets concerné et de la faire publier.
Après le dépôt de la requête en examen, l’Office européen des brevets examine si la demande
de brevet européen et l’invention satisfont aux exigences de la Convention sur le brevet
européen et si un brevet peut être délivré. Une division d’examen se compose en temps normal
de trois examinateurs, dont l’un assure le contact avec le demandeur ou son mandataire. La
décision concernant la demande est prise par l’ensemble de la division d’examen, afin de
garantir un maximum d’objectivité.
Si la division d’examen conclut qu’un brevet peut être délivré, elle rend une décision à cet
effet. La mention de la délivrance est publiée au Bulletin européen des brevets sitôt que les
traductions des revendications ont été produites et les taxes de délivrance et d’impression
acquittées. La décision de délivrer un brevet prend effet à la date de la publication. Le brevet
européen délivré constitue un « faisceau » de brevets nationaux individuels.
8. Validation
Une fois que la mention de la délivrance a été publiée, le brevet doit être validé dans un délai
spécifique dans chacun des Etats désignés. Validé, le brevet continuera de protéger l’invention
et d’être opposable aux contrefacteurs. Dans un certain nombre d’Etats contractants, le titulaire
du brevet doit le cas échéant produire une traduction du fascicule dans une langue officielle de
l’office national de brevets. Le droit national applicable d’un pays peut également disposer que
le demandeur doit acquitter des taxes dans un délai défini.
Des tiers (en général des concurrents du demandeur) peuvent faire opposition au brevet
européen après sa délivrance s’ils estiment qu’il est dénué de fondement.Ils peuvent par
exemple invoquer le fait que l’invention n’est pas nouvelle ou qu’elle n’implique pas d’activité
inventive.
L’opposition doit être formée dans un délai de neuf mois à compter de la mention de la
délivrance au Bulletin européen des brevets. Les oppositions sont traitées par les divisions
d’opposition, qui se composent en temps normal de trois examinateurs.
10. Limitation/révocation
À tout moment après la délivrance du brevet, le titulaire du brevet peut requérir la révocation
ou la limitation de son brevet. La décision de limiter ou de révoquer le brevet européen prend
effet à la date à laquelle elle est publiée au Bulletin européen des brevets et s’applique dès
l’origine à tous les Etats contractants pour lesquels le brevet a été délivré.
11. Recours
Les décisions de l’Office européen des brevets (telles que le rejet d’une demande ou les
décisions rendues à l’issue des procédures d’opposition) sont susceptibles de recours. Ce sont
les chambres de recours qui statuent en toute indépendance sur les recours.
Dans certains cas, il est possible de présenter une requête en révision de la décision par la
Grande Chambre de recours.
Le système des noms de domaine (DNS) a été créé en 1987. Dès 1999, l’Organisation
mondiale des propriétés intellectuelles a qualifié les noms de domaine de signes distinctifs. Les
entreprises ont parfaitement saisi l’importance économique de ces actifs : le chiffre d’affaires du
commerce électronique en France a en effet dépassé les 10 milliards d’euros et le nombre de
sites marchands français s’élève à plus de 15000.
Si le développement du commerce électronique a fortement contribué au succès des noms de
domaine, la facilité et la modicité (une quinzaine d’euros annuels) de leur réservation n’y sont
également pas étrangères.
L’évolution constante du système des noms de domaine entraîne une élaboration permanente
de leur régime juridique. Car contrairement aux marques, les noms de domaine ne sont pas des
titres de propriété industrielle sanctionnés par une action en contrefaçon : leur réservation
confère seulement un droit d’occupation (et non de propriété) protégé par l’action en
responsabilité civile de droit commun fondée sur l’article 1382 du Code civil.
Les noms de domaine sont composés d’un radical et d’un suffixe. Parmi les suffixes ou
extensions possibles, on distingue les noms de domaine génériques (tels que les « .com »,
« .org », « .net »…) et les noms de domaine géographiques (tels que les « .fr », « .eu »…).
La réservation d’un nom de domaine n’est subordonnée à aucun examen préliminaire, à
l’exception des termes interdits contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Le choix du
radical est en principe libre. Techniquement, il est limité à 83 caractères.
Aussi la réservation d’un nom de domaine générique auprès de l’ICANN (organisme
international qui gère les extensions génériques) est-elle régie par la seule règle du « premier
arrivé, premier servi".
Toutefois, en pratique, il est particulièrement déconseillé de réserver un nom de domaine
composé de termes dépourvus de distinctivité, c’est-à-dire dénués d’arbitraire par rapport à
l’objet du site ainsi désigné.
Car, si le radical d’un nom de domaine est constitué de termes nécessaires ou utiles pour
désigner les produits ou activités promus sur le site, son réservataire ne pourra pas soutenir
qu’un tiers est fautif de les utiliser à son tour pour identifier un site relatif à la même spécialité.
Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie interdit en effet de qualifier comme
fautif celui qui utilise un terme nécessaire, générique ou usuel dans le secteur d’activité.
L’adoption d’un nom de domaine dénué de distinctivité est donc dangereuse puisque son
réservataire peut être contraint d’accepter la coexistence de son signe et d’un signe postérieur
similaire, voire identique, dût-il en résulter un risque de confusion dans l’esprit des internautes.
43 http://arbiter.wipo.int/domains/rules/icannpolicy-fr.pdf
44 http://www.afnic.fr/obtenir/chartes
1. Les procédures alternatives de résolution des litiges des noms de domaine en « .fr »
Les « procédures alternatives de résolution des litiges » (PARL) sont des systèmes
extrajudiciaires mis à la disposition de ceux qui estiment qu’un tiers a porté atteinte à leurs
droits en déposant un nom de domaine en .fr ou .re (pour l’île de la Réunion) et/ou en l’utilisant
d’une manière qui leur porte préjudice. Il existe trois procédures gérées chacune par un
organisme différent. À noter que l’AFNIC n’intervient pas dans ces procédures et reste neutre.
Les objectifs de la mise en place de ces procédures sont :
- des délais courts (entre un et deux mois maximum) ;
- des coûts réduits (de zéro à moins de 1500 Euros) ;
- la possibilité de toujours faire appel devant les tribunaux des avis rendus.
La charte de nommage du .fr et du .re, rappelle de manière expresse, conformément aux termes
du projet de loi pour les communications électroniques et aux services de communications
audiovisuelles, qu’il appartient à celui qui demande l’enregistrement d’un nom de domaine ou
qui exploite un nom de domaine de vérifier qu’il ne porte pas atteinte aux droits des tiers.
Pour ce faire, et à côté de la voie judiciaire traditionnelle, trois procédures alternatives de
résolution des litiges sont mises en œuvre au sein des zones de nommage .fr et .re, désignées
par le sigle « PARL du .fr et du .re ».
LA PARL DU .FR ET DU .RE PAR « DECISION TECHNIQUE », administrée par le Centre d’arbitrage
et de médiation de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI)dont le
règlement est accessible à l’adresse http://arbiter.wipo.int/domains/cctld/fr/index-fr.html.
La PARL du .fr et du .re par « décision technique", administrée par le Centre de l’OMPI est une
procédure de type UDRP (Uniform Domain Name Dispute Resolution Policy) adaptée à la zone
de nommage du .fr et du .re.
Il s’agit d’une procédure contraignante à laquelle le titulaire du nom de domaine litigieux ne
peut se soustraire.
Il est tout de même possible de soumettre, à tout moment, le litige à un tribunal compétent.
Au titre de cette procédure, l’expert désigné par le Centre de l’OMPI devra décider soit de
rejeter la demande, soit de transmettre le nom de domaine au requérant, soit de le supprimer.
Cette décision est transmise à l’AFNIC qui la met en œuvre passé un délai de 20 jours pendant
lequel le titulaire peut engager une action judiciaire devant les tribunaux français en
contestation de la décision. Dans cette hypothèse l’application de la décision technique est
alors suspendue au rendu de la décision judiciaire.
LA PARL DU .FR PAR « MEDIATION », administrée par le Forum des droits sur l’Internet dont le
règlement est accessible à l’adresse http://www.foruminternet.org.
Le Forum des droits sur l’Internet assure le règlement extra-judiciaire des conflits portant sur les
noms de domaine en .fr enregistrés par des particuliers (personnes physiques).
Deux types de litiges sont concernés : entre deux particuliers ou entre un particulier et une
entreprise.
Le service de médiation du Forum est gratuit et les internautes sont invités à présenter leur
dossier sur le site www.mediateurdunet.fr.
45 http://www.wipo.int/export/sites/www/amc/fr/docs/icannpolicy.doc
Les juridictions françaises ont également eu à connaître de litiges opposant les noms de
domaine à d’autres signes distinctifs, tels que les marques, les dénominations sociales ou les
noms commerciaux. Plus récemment, les juges ont au surplus été saisis de conflits entre noms
de domaine dont on a précédemment vu que l’issue dépendait de la capacité du nom de
domaine premier à sa prévaloir de la qualité de signe distinctif (voir supra).
Si l’étude de la disponibilité des marques a révélé qu’un nom de domaine pouvait antérioriser
une marque postérieure à certaines conditions depuis la jurisprudence « vie.com », il est à
noter que la majorité des conflits concerne des litiges entre une marque antérieure et un nom
de domaine postérieur. C’est le cas classique de cybersquatting par lequel le réservataire d’un
nom de domaine utilise comme radical une marque, généralement notoire, à des fins de
détournement de clientèle ou de revente exorbitante dudit nom de domaine au propriétaire
antérieur de la marque.
À cet égard, la Cour de cassation a eu l’occasion de rappeler deux grands principes applicables
aux conflits opposant un nom de domaine à un autre signe distinctif : le principe de
territorialité et le principe de spécialité.
1. Le principe de territorialité
Les signes distinctifs, quels que soient leur nature et leur régime juridique, sont gouvernés par le
principe de territorialité, en vertu duquel ils ne sont protégés que sur le territoire de l’État ou
des États dans lequel ils sont enregistrés ou exploités. Il en résulte qu’en dehors de cette zone
géographique de protection, un tiers peut librement utiliser un signe identique. Dès lors,
chaque fois qu’il est question de résoudre un conflit opposant deux signes distinctifs
semblables, la première étape du raisonnement juridique consiste à comparer leurs territoires
de protection respectifs.
Le principe de territorialité a vocation à s’appliquer aux noms de domaine comme à tous les
signes distinctifs, mais cette application est problématique, car le droit n’est pas encore très
harmonieux en ce qui concerne la méthode de détermination de la zone géographique
d’exploitation d’un nom de domaine. La jurisprudence récente l’illustre très nettement.
Dans un arrêt Roederer du 9 décembre 2003 la première chambre civile de la Cour de
cassation a estimé que le territoire d’exploitation d’un nom de domaine est constitué de tous les
lieux où le site qu’il désigne est accessible aux internautes. Cela revient à dire que le territoire
d’un nom de domaine est la terre entière, puisque par hypothèse, un site Web est accessible en
tout point du globe. Une telle méthode de détermination du territoire d’exploitation d’un nom
de domaine est certes simple à mettre en œuvre, mais elle est assez irréaliste, car un site Web,
bien qu’accessible partout, n’est jamais – ou alors très exceptionnellement – exploité et connu
dans le monde entier.
Cette méthode de détermination de la spécialité d’un nom de domaine est en outre assez
dangereuse en ce sens qu’elle risque de générer un contentieux très lourd.
2. Le principe de spécialité
Selon le principe de spécialité, nous rappellerons qu’un signe distinctif n’est réservé que pour
désigner un ou plusieurs produits, services ou activités déterminés et reste à la disposition
d’autres commerçants désireux de l’utiliser dans des secteurs différents.
Le principe de spécialité concerne les noms de domaine, mais à l’instar du principe de
territorialité, ses modalités d’application à ce nouveau signe distinctif restent incertaines.
Une majorité de juges estime que la spécialité d’un nom de domaine s’apprécie concrètement,
au regard des produits, services ou activités promus sur le site que désigne ce nom ; ainsi, un
nom de domaine a pour spécialité le vin lorsque le site qu’il nomme est consacré au vin. Cette
méthode fait preuve d’une certaine orthodoxie juridique.
Pourtant, dans certaines décisions de justice, une autre méthode est utilisée, consistant à juger
que tous les noms de domaine ont une même spécialité : l’« Internet » ou les
« communications par le biais de services télématiques ». Cette méthode est extrêmement
abstraite, puisqu’elle conduit à attribuer la même spécialité à tous les noms de domaine.
On peut donc se réjouir que se prononçant pour la première fois sur le sujet, la Cour de
cassation ait, dans un arrêt du 23 décembre 2005, choisi d’appliquer la méthode concrète.
Cette décision devrait inciter les juges du fond qui l’appliquaient encore à renoncer à la
méthode abstraite.
Une marque communautaire doit répondre à deux conditions : une marque est un signe
susceptible de représentation graphique et celui-ci doit permettre de distinguer les produits et
les services de ceux d’une autre entreprise.
Peuvent ainsi faire partie des signes susceptibles d’être déposés comme marque :
> les mots, inventés ou appartenant à une langue connue. Dans ce dernier cas, ils ne
doivent pas servir à désigner dans cette langue les produits et les services auxquels la
marque s’applique ;
> les noms et prénoms ;
> les signatures ;
> les lettres, les nombres ;
> les sigles, les combinaisons de lettres, les nombres et les signes, les logos ;
> les slogans ;
> les dessins, les figures et les pictogrammes ;
> les portraits de personnes ;
> les ensembles de mots ou d’éléments graphiques, ainsi que les signes complexes
associant les signes verbaux et les signes graphiques, par exemple les étiquettes ;
> les marques tridimensionnelles comme les formes de produits ou de leur
confection ;
> les couleurs ou les combinaisons de couleurs ;
> les marques sonores, en particulier des phrases musicales.
La limitation du nombre des langues a été voulue par le législateur communautaire afin de
pallier les lourdeurs de fonctionnement de l’OHMI qu’une multiplication des langues aurait
amenées dans les procédures opposant des particuliers venant en général d’Etats différents de
l’Union européenne. Le coût de traduction, et donc le niveau des taxes nécessaires pour les
couvrir, a lui aussi été pris en compte.
La demande de marque communautaire peut être faite dans toutes les langues officielles de
l’Union européenne. Mais les procédures postérieures à l’enregistrement peuvent nécessiter un
choix limité aux cinq langues de l’OHMI, à savoir l’espagnol, l’allemand, l’anglais, le français
et l’italien.
La demande est présentée dans n’importe laquelle des langues officielles de l’Union
européenne. Lors du dépôt, une deuxième langue, choisie parmi les cinq langues de l’OHMI,
devra être indiquée par le demandeur. Il s’engage ainsi à accepter que cette deuxième langue
puisse être utilisée comme langue de procédure en cas d’opposition et d’action en déchéance
ou en nullité.
Si la langue de dépôt est l’une des cinq langues de l’OHMI, d’éventuelles procédures
d’opposition, de déchéance ou de nullité se feront dans la langue de dépôt ou dans la
deuxième langue, au choix du requérant. Dans le cas contraire, la langue utilisée pour ces
procédures sera obligatoirement la deuxième langue indiquée lors du dépôt de la marque. Les
parties gardent toutefois le droit de choisir d’un commun accord une autre langue officielle de
l’Union européenne.
7. Comment déposer ?
Le dépôt d’une marque communautaire se fait soit directement auprès de l’OHMI, soit par
l’intermédiaire d’un office national de propriété industrielle d’un Etat de l’Union européenne.
Le dépôt direct peut être effectué en remettant le dossier personnellement au siège de l’OHMI
ou par un envoi postal, par télécopie et par e-filing (demande en ligne). Le dépôt par
l’intermédiaire d’un office de propriété industrielle national sera daté de la réception de la
demande par cet office. Pour constituer le dossier de demande, il suffit de remplir le formulaire
mis à la disposition du public par l’OHMI en précisant la liste des produits et services pour
lesquels la protection est demandée et de joindre une reproduction de la marque. Chaque
dépôt d’une marque communautaire donne lieu au paiement d’une taxe, ainsi que d’une taxe
par classe de produits ou de services citée au-delà de trois.
Le dossier doit être complet pour qu’une date de dépôt soit attribuée.
Dès sa réception, un examinateur de l’OHMI vérifie que la demande comprend l’ensemble des
éléments nécessaires et que les taxes ont été acquittées. Le cas échéant, le demandeur est invité
à remédier aux irrégularités constatées. La date de dépôt est attribuée à l’issue de cette première
phase.
Des rapports de recherche sur les marques antérieures existantes sont établis par l’OHMI et,
dans les conditions prévues dans le règlement du Conseil sur la marque communautaire, par les
offices de certains Etats de l’Union européenne dès l’attribution d’une date de dépôt.
La demande peut être rejetée par l’OHMI pour des motifs dit « absolus » qui tiennent aux
caractéristiques de la marque dont l’enregistrement est demandé.
Les examinateurs de l’OHMI vérifient que la demande porte sur un signe qu’il est possible
d’enregistrer comme marque communautaire. L’OHMI doit s’assurer du caractère distinctif des
signes utilisés. Ceux-ci ne doivent pas :
être un terme générique du produit ou du service en cause dans l’une des langues de l’Union
européenne;
- désigner dans une de ces langues la qualité, la quantité, la valeur, la provenance
géographique ou d’autres caractéristiques du produit ou du service;
- être devenu un signe usuel dans le langage courant ou dans les habitudes loyales et
constantes du commerce, même dans un seul des Etats de l’Union européenne.
Ces motifs peuvent ne pas jouer si l’usage a donné au signe en question un caractère distinctif,
dit « signification secondaire » du signe. Certaines caractéristiques particulières de la forme
d’un produit dans le cas des marques tridimensionnelles, le caractère trompeur ou contraire à
l’ordre public ou aux bonnes mœurs peuvent aussi constituer des motifs absolus de refus
d’enregistrement.
Comme pour toutes les décisions de l’OHMI, un recours peut être formé contre le rejet de la
demande.
Au cas où l’examen préalable n’aurait pu éviter l’enregistrement d’un signe présentant ces
défauts, tout tiers peut ultérieurement demander à l’OHMI l’annulation de la marque
communautaire en question.
8 . 4 . P UBLICATION D E LA D E M AN D E
La demande est publiée s’il n’existe pas de motifs absolus de refus et si la communication des
rapports de recherche d’antériorité n’amène pas le demandeur à se désister.
Si la demande n’a pas été rejetée pour un motif absolu de refus, et si le demandeur ne l’a pas
retirée après avoir pris connaissance des rapports de recherche qu’il a reçus, elle est publiée
dans le Bulletin des marques communautaires par l’OHMI, dans toutes les langues de l’Union
européenne.
Pendant les trois mois qui suivent la publication de la demande d’enregistrement, des tiers
peuvent former une opposition pour demander le refus d’enregistrement.
13. - Comment et sur quels motifs peut-on introduire une action en déchéance
ou en nullité d’une marque communautaire?
Tout au long de la vie d’une marque, son titulaire peut être déchu de ses droits à la suite d’une
action en déchéance ou il peut voir sa marque annulée au terme d’une action en nullité. Ces
actions peuvent être intentées exclusivement devant l’OHMI pour les actions directes (en
revanche, elles peuvent exercées devant les tribunaux.
Le défaut d’usage sérieux pendant cinq années consécutives, la dégénérescence, le caractère
trompeur de la marque résultant de son usage sont les motifs principaux qui permettent de
fonder une action en déchéance. La marque communautaire est soumise à la même obligation
d’usage que les marques enregistrées des Etats de l’Union européenne et les marques
internationales produisant leurs effets dans ces Etats. Le titulaire de la marque peut être déchu
de ses droits s’il n’en a pas fait un usage sérieux pendant les cinq ans suivant l’enregistrement
ou une période de cinq années consécutives. La marque communautaire offre l’avantage que
l’usage sérieux de celle-ci dans un seul pays de l’Union européenne constitue l’usage dans
toute la Communauté permettant ainsi d’éviter la déchéance dans tous les pays membres. C’est
donc un instrument destiné à répondre aux besoins d’une entreprise même si sa politique de
marketing ne s’étend pas à la totalité des Etats de l’Union européenne. Toute personne peut
invoquer des motifs absolus (notamment l’absence de caractère distinctif, la généricité, le
caractère trompeur de la marque). Seule l’invocation de droits antérieurs sur la marque peut
fonder l’action en nullité sur des motifs relatifs. Une entreprise qui aurait omis d’utiliser la voie
offerte par la procédure d’opposition peut ainsi demander qu’une marque communautaire soit
rayée du registre. Cependant, même s’il est reconnu titulaire d’un droit antérieur, le demandeur
ne doit pas avoir toléré pendant une période de cinq ans au moins l’usage de cette marque sur
le territoire où son droit antérieur déploie ses effets (forclusion par tolérance). L’OHMI a
compétence exclusive pour connaître des actions directes en déchéance ou en nullité. Les
intéressés ne pourront donc pas saisir un tribunal à cette fin. Les tribunaux des Etats de l’Union
européenne peuvent toutefois prononcer la déchéance ou la nullité d’une marque
communautaire lorsque la question est soulevée devant eux à titre reconventionnel, en réaction
à une action en contrefaçon basée sur cette marque.
Exercice n° 1
Exercice n° 2
Exercice n° 3
Décrivez le processus d’enregistrement de la marque française et comparez-le avec les
procédures communautaire et internationale en précisant les avantages et inconvénients de
chacun des systèmes.
Cas n° 1
Cet enregistrement porte sur les produits suivants en classes 16, 18, 24 et 25: « Boîtes cadeaux
en carton. Sac, vanity. Puériculture : drap, housse, duvet, nid d’ange, dessus de lit, draps,
berceau et lit. Robes, chaussons, bavoirs, pyjamas, salopettes, housse de nuit ».
Dans le cadre d’une procédure de surveillance, son attention a été attirée par le dépôt par la
société SECONDUS de la demande d’enregistrement de marque française semi-figurative
BABYTOLOVE :
Ce signe est destiné à distinguer les produits suivants en classes 10, 25 et 28 : « Biberons,
tétines de biberon. Vêtements, chaussures, chemises, chaussettes, chaussons, couches en
matières textiles, sous-vêtements. Jeux, jouets, décorations pour arbres de Noël (à l’exception
des articles d’éclairage), balles ou ballons de jeu, jeux de cartes ou de tables, patins à glace ou
à roulettes, trottinettes. »
La société PRIMUS souhaiterait s’opposer à l’enregistrement de la marque déposée par la
société SECONDUS.
Elle sollicite, en conséquence, vos conseils sur les points de savoir :
- d’une part, quelles sont les conditions requises pour engager une procédure
d’opposition devant l’INPI,
- et, d’autre part, quelles sont les chances de succès que l’INPI décide que le signe
second « BABYTOLOVE » constitue une imitation du signe premier « BABY LOVE » et
rejette, par suite, la demande d’enregistrement de la marque « BABYTOLOVE » pour
tout ou partie des produits revendiqués.
La société Louis Vuitton Malletier est propriétaire des marques renommées « Louis Vuitton",
« Vuitton » et « LV ».
Ayant eu connaissance que dans le cadre de la diversification des activités de la société Google
Inc. et de sa filiale la société Google France, qui selon elle, proposent à des annonceurs des
encarts publicitaires pour des sites Internet déterminés échappant à toute logique de
classification par degré de pertinence à laquelle est fondé à s’attendre l’internaute lorsqu’il
utilise le moteur de recherche Google pour trouver le ou les sites qu’il désire, la société Louis
Vuitton Malletier a fait constater que, lors de l’utilisation du moteur de recherche Google
(google.com ou google.fr) la saisie des dénominations « Louis Vuitton » et « LV » en tant que
critère de recherche permettait, selon le système Adwords, de faire apparaître en tête de liste
des résultats de la recherche, et en partie droite, sous l’appellation liens commerciaux des
annonces publicitaires pointant vers des sites proposant pour certains à la vente, des produits
dont il est établi qu’ils sont contrefaisants.
C’est dans ces circonstances que la société Louis Vuitton Malletier a décidé d’introduire à
l’encontre des sociétés Google France et Google Inc une instance en contrefaçon de ses
marques, concurrence déloyale par usurpation de dénomination sociale, atteinte à l’enseigne et
au nom de domaine www.vuitton.com.
La société Louis Vuitton Malletier demande aux juges de :
- faire interdiction aux sociétés Google France et Google Inc de faire usage, sur
l’ensemble de leurs sites accessibles depuis la France, des termes LV, Vuitton et Louis
Vuitton, dont elle est propriétaire, ou d’une imitation de ceux-ci, de quelque manière
que ce soit en relation avec leurs services publicitaires, en particulier dans le
générateur de mots clés du système Adwords, et ce, sous astreinte de 8000 € par jour
de retard et par marque, passé un délai d’un mois à compter de la signification de
l’arrêt à intervenir,
- juger que Google a engagé sa responsabilité civile en utilisant les marques de
renommée LV, Vuitton et Louis Vuitton pour permettre l’apparition d’annonces
concernant des produits ou services dont elle ne serait pas à l’origine.
- tenir compte de la persistance des faits incriminés et en condamnant in solidum les
sociétés Google France et Google Inc à lui verser la somme de 200 000 € au titre des
faits de contrefaçon de ses trois marques et celle de 200 000 € au titre des fautes
résultant de l’atteinte à sa dénomination sociale, et des noms de domaine
ww.vuitton.com et www.louisvuitton.com ainsi que des actes de publicité déloyale,
- condamner les sociétés Google France et Google Inc à lui verser la somme de 60
000 € au titre des dispositions de l’article 700 du ncpc ainsi qu’aux entiers dépens.
Pensez-vous que l’action de la société Louis Vuitton Malletier a des chances d’aboutir et, si oui,
sur quel fondement ?
Avant toute démarche préalable 2- Vous vous assurez que votre innovation est brevetable
Du dépôt à la délivrance
Dans un délai de 3 mois après la réception du rapport de 9- Vous répondez aux documents cités dans le rapport de
recherche préliminaire, renouvelable une fois recherche
Dans les jours qui suivent la publication 11- L’INPI vous envoie l’avis de publication
Pendant les 3 mois qui suivent la publication 12- L’INPI vous transmet d’éventuelles observations
La délivrance
25 mois après votre dépôt 14- L’INPI établit un rapport de recherche “définitif”
Dans un délai de 2 mois à compter de la demande de 15- Vous payez la redevance de délivrance et d’impression
paiement de l’INPI du fascicule du brevet
N° D’ENREGISTREMENT
NATIONAL ATTRIBUÉ PAR L’INPI
(facultatif)
Domicile Rue
ou
Code postal et ville
siège
Pays
Nationalité
N° de téléphone (facultatif) N° de télécopie (facultatif)
Adresse électronique (facultatif)
S’il y a plus d’un demandeur, cochez la case et utilisez l’imprimé «Suite»
Remplir impérativement la 2ème page
BREVET D'INVENTION
CERTIFICAT D'UTILITE
REQUÊTE EN DELIVRANCE
page 2/2 BR2
Réservé à l'INPI
REMISE DES PIÈCES
DATE
LIEU
N° D’ENREGISTREMENT
NATIONAL ATTRIBUÉ PAR L’INPI DB 540 W - 02 08
Nationalité
N °de pouvoir permanent et/ou
de lien contractuel
Rue
Adresse
Code postal et ville
Pays
N° de téléphone (facultatif)
N° de télécopie (facultatif)
Adresse électronique (facultatif)
7 INVENTEUR (S) Les inventeurs sont nécessairement des personnes physiques
Les demandeurs et les inventeurs Oui
sont les mêmes personnes Non : Dans ce cas remplir le formulaire de Désignation d’inventeur(s)
8 RAPPORT DE RECHERCHE Uniquement pour une demande de brevet (y compris division et transformation)
Établissement différé Cochez la case si l’établissement du rapport de recherche doit être différé
(si la case n’est pas cochée, la redevance de rapport de recherche doit être payée
dans le mois de la remise des pièces)
Conformément aux dispositions de la loi n° 78-17 du 6.01.1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous bénéficiez d'un droit d'accès et de rectification pour les données vous concernant
auprès de l'INPI. Les données à caractère personnel que vous êtes tenu(e) de nous fournir dans ce formulaire sont exclusivement utilisées pour identifier le titulaire de la demande et son éventuel mandataire.
Valider
BREVET D'INVENTION
CERTIFICAT D'UTILITE N° 11354*05
Code de la propriété intellectuelle - Livre VI
REQUÊTE EN DÉLIVRANCE
Page suite N° . . . / . . .
BR/SUITE
Réservé à l'INPI
REMISE DES PIÈCES
DATE
LIEU
N° D’ENREGISTREMENT
NATIONAL ATTRIBUÉ PAR L’INPI Cet imprimé est à remplir lisiblement à l’encre noire DB 829 W - 02 08
Domicile Rue
ou
siège Code postal et ville
Pays
Nationalité
N° de téléphone (facultatif)
N° de télécopie (facultatif)
Adresse électronique (facultatif)
5 DEMANDEUR (Cochez l’une des 2 cases) Personne morale Personne physique
Nom
ou dénomination sociale
Prénoms
Forme juridique
N° SIREN
Code APE-NAF
Domicile Rue
ou
Code postal et ville
siège
Pays
Nationalité
N° de téléphone (facultatif)
N° de télécopie (facultatif)
Adresse électronique (facultatif)
11 SIGNATURE DU DEMANDEUR VISA DE L’INPI
OU DU MANDATAIRE
(Nom et qualité du signataire)
Conformément aux dispositions de la loi n° 78-17 du 6.01.1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous bénéficiez d'un droit d'accès et de rectification pour les données vous concernant
auprès de l'INPI. Les données à caractère personnel que vous êtes tenu(e) de nous fournir dans ce formulaire sont exclusivement utilisées pour identifier le titulaire de la demande et son éventuel mandataire.
Valider
REQUÊTE EN DÉLIVRANCE DE BREVET
ANNEXE
Mode de règlement
N° du compte :
1 NOM ET ADRESSE DU DEMANDEUR OU DU MANDATAIRE NOM ET ADRESSE DE LA PERSONNE À QUI DOIT ÊTRE ADRESSÉ
LE REÇU DE PAIEMENT (si différent du cadre 1)
I I I I
I I I I
● La réduction des redevances prévue aux articles L. 612-20 et R. 613-63 du Code de la propriété intellectuelle est fixée à 50 % à
l’exception des 6ème et 7ème annuités pour lesquelles la réduction est de 25 %. Elle ne s’applique pas aux annuités au delà de celles
afférentes à la septième, à la redevance de rapport de recherche concernant une demande sous priorité étrangère accompagnée d’un
rapport de recherche reconnu équivalent au rapport de recherche national par décision du Directeur général de l’INPI, aux redevances de
recours en restauration, de rectification d’erreurs matérielles, d’inscription au registre national et de publication de traduction ou de
traduction révisée d’un brevet européen ou des revendications d’une demande de brevet européen. Elle s’applique aux brevets déposés à
compter du 1er mai 2008 et à ceux admis au bénéfice d’une réduction avant cette date.
● Les dates auxquelles les redevances sont considérées comme régulièrement acquittées sont déterminées ainsi qu'il suit :
Mandat carte Date d’émission du mandat (le cachet de la poste faisant foi)
Carte bancaire Aux guichets du siège et des délégations régionales Date du paiement
Arrêté du 24 avril 2008 (J. O. du 26 avril 2008) - Applicable au 1er mai 2008
Siège
26bis, rue de Saint-Pétersbourg
75800 PARIS Cedex 08
Téléphone : 0 820 213 213
Pour vous informer :
Télécopie : 33 (0)1 53 04 45 23
www.inpi.fr – contact@inpi.fr INPI DIRECT : 0 820 210 211
Établissement public national
créé par la loi n° 51-444 du 19 avril 1951
TARIFS DES PROCÉDURES
Montant en euros
Plein Tarif
tarif réduit
I - BREVETS D’INVENTION, CERTIFICATS D’UTILITÉ ET CERTIFICATS
COMPLÉMENTAIRES DE PROTECTION
● Dépôt d’une demande de brevet ou de certificat d’utilité (incluant la première annuité de maintien en vigueur)
- dépôt sous forme papier 36,00 18,00
- dépôt sous forme électronique 26,00 13,00
● Dépôt d’une demande de certificat complémentaire de protection (n’incluant pas la première annuité de maintien en vigueur) 500,00
● Rapport de recherche 500,00 250,00
● Rapport de recherche concernant une demande sous priorité étrangère accompagnée d’un rapport de
recherche reconnu équivalent au rapport de recherche national par décision du Directeur général de l’INPI 150,00
● Supplément pour paiement tardif de la redevance de dépôt ou de rapport de recherche, supplément 50 % de la redevance
pour requête tardive de rapport de recherche (1) correspondante due
Arrêté du 24 avril 2008 (J. O. du 26 avril 2008) - Applicable au 1er mai 2008
TARIFS DES PROCÉDURES
Montant
en euros
II - BREVETS EUROPÉENS
● Publication de traduction ou de traduction révisée d’un brevet européen ou des revendications d’une demande de brevet européen 35,00
● Établissement et transmission de copies de la demande de brevet européen
- aux États destinataires 25,00
- en plus par page et par exemplaire 0,75
V - DESSINS ET MODÈLES
● Dépôt : - dépôt du dossier de demande d’enregistrement 38,00
- supplément par reproduction déposée en noir et blanc 22,00
- supplément par reproduction déposée en couleur 45,00
● Prorogation de protection :
- 1ère prorogation (par dépôt) 50,00
(2) Redevance non exigible lorsque le recours en restauration ou la requête en relevé de déchéance est justifiée par une erreur autre que celle du demandeur
ou celle de son mandataire.
Arrêté du 24 avril 2008 (J. O. du 26 avril 2008) - Applicable au 1er mai 2008
TARIFS DES PROCÉDURES
Montant
en euros
VI - DROITS VOISINS DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE
● Topographie de produits semi-conducteurs :
- dépôt et conservation 76,00
● Récompenses industrielles : enregistrement d’un palmarès, d’une récompense, ou transcription d’une déclaration de cession
ou de transmission 26,00
● Supplément pour traitement accéléré d’une demande d’inscription (par titre) 50,00
Arrêté du 24 avril 2008 (J. O. du 26 avril 2008) - Applicable au 1er mai 2008
AC 141 - 01 05 2008
26bis, rue de Saint-Pétersbourg 75800 PARIS Cedex 08 - Téléphone : 0 820 213 213 - www.inpi.fr
Annexe 4
Lorsque vous complétez le formulaire CERFA de demande d’enregistrement de marque, vous devez indiquer,
dans la rubrique n°5, la liste des produits et/ou s ervices pour lesquels vous souhaitez revendiquer une protection.
Lors de l’examen de la marque par l’INPI aux fins de son enregistrement éventuel, cette liste de produits et
services fait l’objet d’une attention particulière.
Pour vous aider à l’établir, vous trouverez ci-après, pour chaque classe de la classification internationale des
marques, un aperçu des intitulés de produits et services pour lesquels les examinateurs de l’INPI ne formulent
pas d’objection.
Le libellé de chaque classe n’est pas obligatoirement à reprendre tel quel et il est conseillé de choisir parmi
les produits et services proposés ceux qui vous concernent directement.
Cet aperçu n’est pas non plus exhaustif et vous pouvez, si vous le souhaitez, mentionner d'autres produits et
services. Dans ce cas, évitez les termes vagues tels que « services divers ou accessoires », ou en langue
étrangère comme « funboard » qui seront considérés comme un libellé irrégulier.
PRODUITS
Classe 1 : Produits chimiques destinés à l'industrie, aux sciences, à la photographie, ainsi qu'à l'agriculture, l'horticulture et la
sylviculture ; résines artificielles à l'état brut, matières plastiques à l'état brut ; engrais pour les terres ; compositions
extinctrices ; préparations pour la trempe et la soudure des métaux ; produits chimiques destinés à conserver les
aliments ; matières tannantes ; adhésifs (matières collantes) destinés à l'industrie. Sel pour conserver, autres que pour
les aliments ; sels à usage industriel ; réactifs chimiques autres qu'à usage médical ou vétérinaire ; décolorants à
usage industriel.
Classe 2 : Couleurs, vernis, laques (peintures), préservatifs contre la rouille et contre la détérioration du bois ; matières
tinctoriales ; mordants ; résines naturelles à l'état brut ; métaux en feuilles et en poudre pour peintres, décorateurs,
imprimeurs et artistes. Colorants pour boissons ou aliments ; encres d'imprimerie ; encres pour la peausserie ; enduits
(peintures).
Classe 3 : Préparations pour blanchir et autres substances pour lessiver ; préparations pour nettoyer, polir, dégraisser et
abraser ; savons ; parfums, huiles essentielles, cosmétiques, lotions pour cheveux ; dentifrices. Dépilatoires ; produits
de démaquillage ; rouge à lèvres ; masques de beauté ; produits de rasage ; produits pour la conservation du cuir
(cirages) ; crèmes pour le cuir.
Classe 4 : Huiles et graisses industrielles ; lubrifiants ; produits pour absorber, arroser, lier la poussière ; combustibles (y compris
les essences pour moteurs) et matières éclairantes ; bougies et mèches pour l'éclairage. Bois de feu ; gaz d'éclairage.
Classe 5 : Produits pharmaceutiques et vétérinaires ; produits hygiéniques pour la médecine ; substances diététiques à usage
médical ; aliments pour bébés ; emplâtres, matériel pour pansements ; matières pour plomber les dents et pour
empreintes dentaires ; désinfectants ; produits pour la destruction des animaux nuisibles ; fongicides, herbicides.
Bains médicinaux ; bandes, culottes ou serviettes hygiéniques ; préparations chimiques à usage médical ou
pharmaceutique ; herbes médicinales ; tisanes ; parasiticides ; sucre à usage médical ; alliages de métaux précieux à
usage dentaire.
Classe 6 : Métaux communs et leurs alliages ; matériaux de construction métalliques ; constructions transportables métalliques ;
matériaux métalliques pour les voies ferrées ; câbles, fils et serrurerie métalliques non électriques ; quincaillerie
métallique ; tuyaux métalliques ; coffres-forts ; minerais. Constructions métalliques ; échafaudages métalliques ;
boîtes en métaux communs ; coffres métalliques ; récipients d'emballage en métal ; monuments funéraires métalliques
; objets d'art en métaux communs ; statues ou figurines (statuettes) en métaux communs ; plaques d'immatriculation
métalliques.
Classe 7 : Machines-outils ; moteurs (à l'exception des moteurs pour véhicules terrestres) ; accouplements et organes de
transmission (à l'exception de ceux pour véhicules terrestres) ; instruments agricoles autres que ceux actionnés
manuellement ; couveuses pour les œufs. Machines agricoles ; machines d'aspiration à usage industriel ; machines à
travailler le bois ; manipulateurs industriels (machines) ; machines d'emballage ou d'empaquetage ; pompes
(machines) ; perceuses à main électriques ; tondeuses (machines) ; bouldozeurs ; broyeurs (machines) ;
centrifugeuses (machines) ; ascenseurs ; machines à coudre, à tricoter ; repasseuses ; machines à laver ; machines
de cuisine électriques ; machines à trier pour l'industrie ; scies (machines) ; robots (machines) ; machines à imprimer ;
foreuses ; élévateurs ; couteaux électriques.
Classe 8 : Outils et instruments à main entraînés manuellement ; coutellerie, fourchettes et cuillers ; armes blanches ; rasoirs.
Appareils pour l'abattage des animaux de boucherie ; outils à main actionnés manuellement pour le jardinage ;
tondeuses (instruments à main).
Classe 9 : Appareils et instruments scientifiques (autres qu'à usage médical), nautiques, géodésiques, photographiques,
cinématographiques, optiques, de pesage, de mesurage, de signalisation, de contrôle (inspection), de secours
(sauvetage) et d'enseignement ; appareils et instruments pour la conduite, la distribution, la transformation,
l'accumulation, le réglage ou la commande du courant électrique ; appareils pour l'enregistrement, la transmission, la
reproduction ou le traitement du son ou des images ; supports d'enregistrement magnétiques, disques acoustiques ou
optiques, disquettes souples ; distributeurs automatiques et mécanismes pour appareils à pré-paiement ; caisses
enregistreuses, machines à calculer, équipement pour le traitement de l'information et les ordinateurs ; extincteurs.
Logiciels de jeux ; logiciels (programmes enregistrés) ; périphériques d'ordinateurs ; batteries électriques ; détecteurs ;
fils électriques ; relais électriques ; combinaisons, costumes, gants ou masques de plongée ; vêtements de protection
contre les accidents, les irradiations et le feu ; dispositifs de protection personnelle contre les accidents ; lunettes
(optique) ; articles de lunetterie ; étuis à lunettes ; appareils pour le diagnostic non à usage médical ; cartes à mémoire
ou à microprocesseur ; bâches de sauvetage.
Classe 10 : Appareils et instruments chirurgicaux, médicaux, dentaires et vétérinaires, membres, yeux et dents artificiels ; articles
orthopédiques ; matériel de suture. Bas pour les varices ; biberons ; tétines de biberons ; vêtements spéciaux pour
salles d'opération ; appareils de massage ; appareils pour massages esthétiques ; prothèses ; implants artificiels ;
fauteuils à usage médical ou dentaire ; draps chirurgicaux ; bassins hygiéniques ou à usage médical ; mobilier spécial
à usage médical, coutellerie chirurgicale, chaussures orthopédiques.
Classe 11 : Appareils d'éclairage, de chauffage, de production de vapeur, de cuisson, de réfrigération, de séchage, de ventilation,
de distribution d'eau et installations sanitaires. Appareils ou installations de climatisation ; congélateurs ; lampes de
poche ; cafetières électriques ; cuisinières ; appareils d'éclairage pour véhicules ; installations de chauffage ou de
climatisation pour véhicules ; appareils et machines pour la purification de l'air ou de l'eau ; stérilisateurs.
Classe 12 : Véhicules ; appareils de locomotion par terre, par air ou par eau. Moteurs pour véhicules terrestres ; amortisseurs de
suspensions pour véhicules ; carrosseries ; chaînes antidérapantes ; châssis ou pare-chocs de véhicules ; stores
(pare-soleil) pour automobiles ; ceintures de sécurité pour sièges de véhicules ; véhicules électriques ; caravanes ;
tracteurs ; vélomoteurs ; cycles ; cadres, béquilles, freins, guidons, jantes, pédales, pneumatiques, roues ou selles de
cycles ; poussettes ; chariots de manutention.
Classe 13 : Armes à feu ; munitions et projectiles ; explosifs ; feux d'artifice. Produits pyrotechniques ; pétards ; étuis pour fusils ;
fusées de signalisation.
Classe 14 : Joaillerie ; bijouterie, pierres précieuses ; horlogerie et instruments chronométriques ; métaux précieux et leurs
alliages. Monnaies ; objets d'art en métaux précieux ; coffrets à bijoux ; boîtes en métaux précieux ; boîtiers,
bracelets, chaînes, ressorts ou verres de montre ; porte-clefs de fantaisie ; statues ou figurines (statuettes) en métaux
précieux ; étuis ou écrins pour l'horlogerie ; médailles.
Classe 15 : Instruments de musique. Instruments de musique électroniques ; pupitres à musique ; étuis pour instruments de
musique.
Classe 16 : Produits de l'imprimerie ; articles pour reliures ; photographies ; articles de papeterie ; adhésifs (matières collantes)
pour la papeterie ou le ménage ; matériel pour les artistes ; pinceaux ; machines à écrire et articles de bureau (à
l'exception des meubles) ; matériel d'instruction ou d'enseignement (à l'exception des appareils) ; caractères
d'imprimerie ; clichés. Papier ; carton ; boîtes en carton ou en papier ; affiches ; albums ; cartes ; livres ; journaux ;
prospectus ; brochures ; calendriers ; instruments d'écriture ; objets d'art gravés ou lithographiés ; tableaux (peintures)
encadrés ou non ; aquarelles ; patrons pour la couture ; dessins ; instruments de dessin ; mouchoirs de poche en
papier ; serviettes de toilette en papier ; linge de table en papier ; papier hygiénique ; couches en papier ou en
cellulose (à jeter) ; sacs et sachets (enveloppes, pochettes) en papier ou en matières plastiques pour l'emballage ;
sacs à ordures en papier ou en matières plastiques.
Classe 17 : Caoutchouc, gutta-percha, gomme, amiante, mica ; produits en matières plastiques mi-ouvrées ; matières à
calfeutrer, à étouper et à isoler ; tuyaux flexibles non métalliques. Bouchons en caoutchouc ; matières d'emballage
(rembourrage) en caoutchouc ou en matières plastiques ; feuilles en matières plastiques à usage agricole ; feuilles
métalliques isolantes ; gants, rubans, tissus ou vernis isolants ; résines artificielles ou synthétiques (produits semi-
finis) ; sacs ou sachets (enveloppes, pochettes) en caoutchouc pour l'emballage ; fibres ou laine de verre pour
l'isolation.
Classe 18 : Cuir et imitations du cuir ; peaux d'animaux ; malles et valises ; parapluies, parasols et cannes ; fouets et sellerie.
Portefeuilles ; porte-monnaie ; sacs à main, à dos, à roulettes ; sacs d'alpinistes, de campeurs, de voyage, de plage,
d'écoliers ; coffrets destinés à contenir des affaires de toilette ; colliers ou habits pour animaux ; filets ou sacs à
provisions ; sacs ou sachets (enveloppes, pochettes) en cuir pour l'emballage .
Classe 19 : Matériaux de construction non métalliques ; tuyaux rigides non métalliques pour la construction ; asphalte, poix et
bitume ; constructions transportables non métalliques ; monuments non métalliques. Constructions non métalliques ;
échafaudages non métalliques ; verre de construction ; verre isolant (construction) ; béton ; ciment ; objets d'art en
pierre, en béton ou en marbre ; statues ou figurines (statuettes) en pierre, en béton ou en marbre ; vitraux ; bois de
construction ; bois façonnés ; monuments funéraires non métalliques.
Classe 20 : Meubles, glaces (miroirs), cadres. Objets d’art en bois, cire, plâtre, liège, roseau, jonc, osier, corne, os, ivoire,
baleine, écaille, ambre, nacre, écume de mer, succédanés de toutes ces matières ou en matières plastiques ; cintres
pour vêtements ; commodes ; coussins ; étagères ; récipients d'emballage en matières plastiques ; fauteuils ; sièges ;
literie (à l'exception du linge de lit) ; matelas ; urnes funéraires ; vaisseliers ; vannerie. Boîtes en bois ou en matières
plastiques.
Classe 21 : Ustensiles et récipients non électriques pour le ménage ou la cuisine ; peignes et éponges ; brosses (à l'exception
des pinceaux) ; matériaux pour la brosserie ; instruments de nettoyage actionnés manuellement ; paille de fer ; verre
brut ou mi-ouvré (à l'exception du verre de construction) ; porcelaine ; faïence. Bouteilles ; objets d'art en porcelaine,
en terre cuite ou en verre ; statues ou figurines (statuettes) en porcelaine, en terre cuite ou en verre ; ustensiles ou
nécessaires de toilette ; poubelles ; verres (récipients) ; vaisselle ; aquariums d’appartement.
Classe 22 : Cordes (ni en caoutchouc, ni de raquettes, ni d'instruments de musique), ficelles, tentes, bâches, voiles (gréement) ;
matières de rembourrage (à l'exception du caoutchouc ou des matières plastiques) ; matières textiles fibreuses brutes.
Câbles non métalliques ; matières d'emballage (rembourrage) ni en caoutchouc, ni en matières plastiques ; fibres
textiles ; sacs pour le transport et l'emmagasinage de marchandises en vrac ; sacs ou sachets (enveloppes, pochettes)
en matières textiles pour l'emballage..
Classe 23 : Fils à usage textile. Fils élastiques à usage textile ; fils de caoutchouc à usage textile ; fils de verre à usage textile ;
laine filée ; soie filée.
Classe 24 : Tissus ; couvertures de lit et de table. Tissus à usage textile ; tissus élastiques ; velours ; linge de lit ; linge de
maison ; linge de table non en papier ; linge de bain (à l'exception de l'habillement).
Classe 25 : Vêtements, chaussures, chapellerie. Chemises ; vêtements en cuir ou en imitation du cuir ; ceintures (habillement) ;
fourrures (vêtements) ; gants (habillement) ; foulards ; cravates ; bonneterie ; chaussettes ; chaussons ; chaussures de
plage, de ski ou de sport ; couches en matières textiles ; sous-vêtements.
Classe 26 : Dentelles et broderies, rubans et lacets ; boutons, crochets et œillets, épingles et aiguilles ; fleurs artificielles. Articles
de mercerie (à l'exception des fils) ; barbes, cheveux ou moustaches postiches ; passementerie ; perruques ; attaches
ou fermetures pour vêtements ; articles décoratifs pour la chevelure.
Classe 27 : Tapis, paillassons, nattes, linoléum et autres revêtements de sols (à l'exception des carrelages et des peintures) ;
tentures murales non en matières textiles. Carpettes ; papiers peints ; tapis de gymnastique ; tapis pour automobiles ;
gazon artificiel.
Classe 28 : Jeux, jouets ; décorations pour arbres de Noël (à l'exception des articles d'éclairage). Arbres de Noël en matières
synthétiques ; appareils de culture physique ou de gymnastique ; attirail de pêche ; balles ou ballons de jeu ; tables,
queues ou billes de billard ; jeux de cartes ou de tables ; patins à glace ou à roulettes ; trottinettes ; planches à voile ou
pour le surf ; raquettes ; raquettes à neige ; skis ; rembourrages de protection (parties d'habillement de sport).
Classe 29 : Viande, poisson, volaille et gibier ; extraits de viande ; fruits et légumes conservés, congelés, séchés et cuits ; gelées,
confitures, compotes ; œufs, lait et produits laitiers ; huiles et graisses comestibles. Graisses alimentaires ; beurre ;
charcuterie ; salaisons ; crustacés (non vivants) ; conserves de viande ou de poisson ; fromages ; boissons lactées où
le lait prédomine.
Classe 30 : Café, thé, cacao, sucre, riz, tapioca, sagou, succédanés du café ; farine et préparations faites de céréales, pain,
pâtisserie et confiserie, glaces comestibles ; miel, sirop de mélasse ; levure, poudre pour faire lever ; sel, moutarde ;
vinaigre, sauces (condiments) ; épices ; glace à rafraîchir. Sandwiches, pizzas ; crêpes (alimentation) ; biscuiterie ;
gâteaux ; biscottes ; sucreries ; chocolat ; boissons à base de cacao, de café, de chocolat ou de thé.
Classe 31 : Produits agricoles, horticoles et forestiers ni préparés, ni transformés ; animaux vivants ; fruits et légumes frais ;
semences (graines), plantes et fleurs naturelles ; aliments pour les animaux ; malt. Gazon naturel ; crustacés vivants ;
appâts vivants pour la pêche ; céréales en grains non travaillés ; arbustes ; plantes ; plants ; arbres (végétaux) ;
agrumes ; bois bruts ; plantes séchées pour la décoration ; fourrages.
Classe 32 : Bières ; eaux minérales et gazeuses ; boissons de fruits et jus de fruits ; sirops et autres préparations pour faire des
boissons. Limonades ; nectars de fruit ; sodas ; apéritifs sans alcool.
Classe 33 : Boissons alcooliques (à l'exception des bières). Cidres ; digestifs (alcools et liqueurs) ; vins ; spiritueux ; extraits ou
essences alcooliques.
Classe 34 : Tabac ; articles pour fumeurs ; allumettes. Cigares ; cigarettes ; papier à cigarettes ; pipes ; briquets pour fumeurs ;
boîtes ou étuis à cigares ; boîtes ou étuis à cigarettes ; cendriers pour fumeurs.
SERVICES
Classe 35 : Publicité ; gestion des affaires commerciales ; administration commerciale ; travaux de bureau. Diffusion de matériel publicitaire
(tracts, prospectus, imprimés, échantillons). Services d'abonnement à des journaux (pour des tiers). Conseils en organisation et
direction des affaires. Comptabilité. Reproduction de documents. Bureaux de placement. Gestion de fichiers informatiques.
Organisation d'expositions à buts commerciaux ou de publicité. Publicité en ligne sur un réseau informatique. Location de temps
publicitaire sur tout moyen de communication ; publication de textes publicitaires ; location d'espaces publicitaires ; diffusion
d'annonces publicitaires ; relations publiques.
Classe 36 : Assurances ; affaires financières ; affaires monétaires ; affaires immobilières. Caisses de prévoyance. Banque directe. Emission de
chèques de voyage ou de cartes de crédit. Estimations immobilières. Gérance de biens immobiliers. Services de financement ;
analyse financière ; constitution ou investissement de capitaux ; consultation en matière financière ; estimations financières
(assurances, banques, immobilier) ; placement de fonds.
Classe 37 : Construction d'édifices permanents, de routes, de ponts. Informations en matière de construction. Supervision (direction) de travaux
de construction. Maçonnerie. Travaux de plâtrerie ou de plomberie. Travaux de couverture de toits. Services d'étanchéité
(construction). Démolition de constructions. Location de machines de chantier. Nettoyage de bâtiments (ménage), d'édifices (surfaces
extérieures) ou de fenêtres. Nettoyage ou entretien de véhicules ; assistance en cas de pannes de véhicules (réparation).
Désinfection. Dératisation. Blanchisserie. Rénovation de vêtements. Entretien, nettoyage et réparation du cuir ou des fourrures.
Repassage du linge. Travaux de cordonnerie. Rechapage ou vulcanisation (réparation) de pneus. Installation, entretien et réparation
d'appareils de bureau. Installation, entretien et réparation de machines. Installation, entretien et réparation d'ordinateurs. Entretien et
réparation d'horlogerie. Réparation de serrures. Restauration de mobilier. Construction navale.
Classe 38 : Télécommunications. Informations en matière de télécommunications. Communications par terminaux d'ordinateurs ou par réseau de
fibres optiques. Communications radiophoniques ou téléphoniques. Services de radiotéléphonie mobile. Fourniture d'accès à un
réseau informatique mondial. Services d'affichage électronique (télécommunications). Raccordement par télécommunications à un
réseau informatique mondial. Agences de presse ou d'informations (nouvelles). Location d'appareils de télécommunication. Emissions
radiophoniques ou télévisées. Services de téléconférences. Services de messagerie électronique. Location de temps d’accès à des
réseaux informatiques mondiaux.
Classe 39 : Transport ; emballage et entreposage de marchandises ; organisation de voyages. Informations en matière de transport. Distribution
de journaux. Distribution des eaux ou d'énergie. Remorquage. Location de garages ou de places de stationnement. Location de
véhicules, de bateaux ou de chevaux. Services de taxis. Réservation pour les voyages. Entreposage de supports de données ou de
documents stockés électroniquement.
Classe 40 : Sciage. Couture. Imprimerie. Informations en matière de traitement de matériaux. Services de broderie. Soudure. Polissage
(abrasion). Rabotage. Raffinage. Meulage. Meunerie. Services de gravure. Galvanisation. Services de dorure. Étamage. Services de
teinturerie. Retouche de vêtements. Traitement de tissus. Services de reliure. Services d'encadrement d'œuvres d'art. Purification de
l'air. Vulcanisation (traitement de matériaux). Décontamination de matériaux dangereux. Production d'énergie. Tirage de
photographies. Développement de pellicules photographiques. Sérigraphie. Services de photogravure. Soufflage (verrerie).
Taxidermie. Traitement des déchets (transformation). Tri de déchets et de matières premières de récupération (transformation).
Classe 41 : Éducation ; formation ; divertissement ; activités sportives et culturelles. Informations en matière de divertissement ou d'éducation.
Services de loisirs. Publication de livres. Prêt de livres. Dressage d'animaux. Production de films sur bandes vidéos. Location de films
cinématographiques. Location d'enregistrements sonores. Location de magnétoscopes ou de postes de radio et de télévision.
Location de décors de spectacles. Montage de bandes vidéo. Services de photographie. Organisation de concours (éducation ou
divertissement). Organisation et conduite de colloques, conférences ou congrès. Organisation d'expositions à buts culturels ou
éducatifs. Réservation de places de spectacles. Services de jeu proposés en ligne à partir d'un réseau informatique. Services de jeux
d'argent. Publication électronique de livres et de périodiques en ligne. Micro- édition.
Classe 42 : Evaluations, estimations et recherches dans les domaines scientifiques et technologiques rendues par des ingénieurs ; conception et
développement d'ordinateurs et de logiciels. Recherche et développement de nouveaux produits pour des tiers. Etudes de projets
techniques. Architecture. Décoration intérieure. Elaboration (conception), installation, maintenance, mise à jour ou location de
logiciels. Programmation pour ordinateur. Consultation en matière d'ordinateurs. Conversion de données et de programmes
informatiques autre que conversion physique. Conversion de données ou de documents d'un support physique vers un support
électronique. Contrôle technique de véhicules automobiles. Services de dessinateurs d'arts graphiques. Stylisme (esthétique
industrielle). Authentification d'œuvres d'art.
Classe 43 : Services de restauration (alimentation) ; hébergement temporaire. Services de bars. Services de traiteurs. Services hôteliers.
Réservation de logements temporaires. Crèches d'enfants. Mise à disposition de terrains de camping. Maisons de retraite pour
personnes âgées. Pensions pour animaux.
Classe 44 : Services d’agriculture, d’horticulture et de sylviculture. Services médicaux. Services vétérinaires ; soins d’hygiène et de beauté pour
êtres humains ou pour animaux. Assistance médicale. Chirurgie esthétique. Services hospitaliers. Maisons médicalisées. Maisons de
convalescence ou de repos. Services d'opticiens. Salons de beauté. Salons de coiffure. Toilettage d'animaux. Jardinage. Services de
jardinier-paysagiste.
Classe 45 : Services juridiques. Services de sécurité pour la protection des biens et des individus (à l'exception de leur transport). Agences
matrimoniales. Etablissement d'horoscopes. Pompes funèbres. Services de crémation. Agences de surveillance nocturne.
Surveillance des alarmes anti-intrusion. Consultation en matière de sécurité. Location de vêtements. Agences de détectives.
Recherches judiciaires. Conseils en propriété intellectuelle.
Annexe 5
et
(suite)
1
L’Union de Madrid est composée des États parties à l’Arrangement de Madrid et des parties contractantes du Protocole de Madrid.
2
Tous les États parties à l’Arrangement de Madrid ont déclaré, conformément à l’article 3bis des Actes de Nice ou de Stockholm, que la protection résultant
de l’enregistrement international ne s’étendra à eux que si le titulaire de la marque le demande expressément.
3
L’ensemble des territoires de la Belgique, du Luxembourg et du Royaume des Pays-Bas en Europe doit être considéré comme un seul pays pour
l’application des dispositions de l’Arrangement de Madrid à compter du 1er janvier 1971 et pour l’application des dispositions du Protocole à compter du
1er avril 1998.
4
Non applicable à la région administrative spéciale de Hong Kong et à la région administrative spéciale de Macao.
5
Conformément à l’article 5.2) b) et c) du Protocole, cette partie contractante a déclaré que le délai pour notifier un refus de protection sera de 18 mois et que,
lorsqu’un refus de protection résulte d’une opposition à l’octroi de la protection, ce refus peut être notifié après l’expiration du délai de 18 mois.
6
Conformément à l’article 8.7) a) du Protocole, cette partie contractante a déclaré que, à l’égard de chaque requête en extension territoriale de la protection
d’un enregistrement international dans laquelle elle est mentionnée, ainsi qu’à l’égard du renouvellement d’un tel enregistrement international, elle veut
recevoir une taxe individuelle au lieu d’une part du revenu provenant des émoluments supplémentaires et des compléments des émoluments.
7
Non applicable aux îles Féroé ni au Groenland.
- 16 -
(suite)
8
Conformément à l’article 14.5) du Protocole, cette partie contractante a déclaré que la protection résultant d’un enregistrement international effectué en vertu
du présent Protocole avant la date d’entrée en vigueur dudit Protocole à son égard ne peut faire l’objet d’une extension à son égard.
9
Date d’adhésion de l’Union soviétique, continuée par la Fédération de Russie à compter du 25 décembre 1991.
10
Y compris les départements et territoires d’outre-mer.
11
Conformément à l’article 5.2)b) du Protocole, cette partie contractante a déclaré que le délai pour notifier un refus de protection sera de 18 mois.
12
L’instrument de ratification de l’Acte de Stockholm et l’instrument d’acceptation du Protocole ont été déposés pour le Royaume en Europe. Les Pays-Bas
ont étendu l’application du Protocole de Madrid aux Antilles néerlandaises avec effet au 28 avril 2003.
13
Ratification pour le Royaume-Uni et l’île de Man.
14
La Serbie est l’État assurant la continuation de la Serbie-et-Monténégro à compter du 3 juin 2006.
Annexe 7