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Proposition de
LOI organique n° X du X portant statut
d’autonomie de la Belgique française

Document de travail d’Energies Réformatrices


Daniel DUCARME
2 JUILLET 2008
__________________________________________________________________
Propositions d’amendement au projet (article 1er, article 5 et article 55)
par Guy LAPORTE (« Guy »), membre du Forum Francophone
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1 – Justifications des propositions :

Cette petite note a pour seul objet de suggérer deux modifications au projet de Loi
organique de M. Daniel Ducarme, qui portent sur :
- les dispositions de la Constitution de la Vème République servant de base à cette loi
organique,
- le fondement juridique de la place du Roi des Belges dans le nouveau statut résultant
de cette loi organique.

1-1 - Dispositions constitutionnelles servant de fondement à la Loi


organique :

1-1-1 - Le projet de M. Ducarme (article 1er, 2ème alinéa) prévoit que « la Belgique
française constitue une collectivité territoriale dont l’autonomie est régie par l’article 74
de la Constitution » .

Or, le champ d’application de cet article 74 est limité aux collectivités d’outre mer
citées par l’article 72 (Titre XII de la Constitution). La Belgique française ne saurait
donc rentrer dans cette catégorie juridique particulière.

1-1-2 - Le fondement retenu par l’étude de M. Lenain semble être la « collectivité à


statut particulier » citée également par cet article 72.

Mais il n’est pas certain que cette catégorie puisse permettre le niveau élevé
d’autonomie et même la souveraineté législative totale dans un certain nombre de
matières (cf. la Nouvelle-Calédonie) dont la Belgique française aurait besoin en raison
de la spécificité de sa situation.

On ne connaît actuellement comme « collectivités à statut particulier » de l’article 72


que Paris, la Corse, Saint-Pierre et Miquelon, Mayotte. Ce sont des collectivités un peu
plus décentralisées que les collectivités départementales et régionales de droit
commun, sans plus.

Dans ses conclusions sur l’arrêt du Conseil d’Etat « Genelle » du 13 décembre 2006
(n° 279323) cité plus loin, M. Stéphane Verclytte, alors commissaire du gouvernement
(1), avait d’ailleurs émis d’importantes réserves sur la possibilité de rattacher le statut
d’autonomie très poussée de la Nouvelle-Calédonie à la notion de « collectivité à statut
particulier » prévue à l’article 72. Il a été suivi dans cette analyse par la formation de
jugement du Conseil d’Etat qui, en relevant que la Nouvelle-Calédonie n’était pas régie
par le Titre XII de la constitution relatif aux collectivités territoriales de la République
2
mais par son Titre XIII qui lui était spécifiquement consacré, a estimé implicitement
mais nécessairement qu’elle ne rentrait pas dans le champ de l’article 72 (Titre XII) de
la constitution qui est ainsi conçu :
« Les collectivités territoriales de la République sont les communes, les départements, les
régions, les collectivités à statut particulier et les collectivités d'outre-mer régies par
l'article 74. Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi, le cas échéant en lieu et place
d'une ou de plusieurs collectivités mentionnées au présent alinéa ».

Le « considérant » principal de cet arrêt Genelle est le suivant :


…………..

…………..

La Nouvelle-Calédonie n’entre donc dans aucune catégorie juridique existante et


constitue une entité territoriale « sui generis ». Seules les provinces de la Nouvelle-
Calédonie sont des « collectivités territoriales de la République » en vertu de l’article 3
de la Loi n° 99-209 du 19 mars 1999 dite Loi organi que relative à la Nouvelle-
Calédonie.

(1) on dit maintenant « rapporteur public » car en réalité le commissaire du gouvernement n’était
nullement, devant les juridictions administratives, le porte-parole ou le représentant du
gouvernement ou de l’Etat. Cette appellation de commissaire du gouvernement n’était que la
survivance’ devenue depuis longtemps désuète’ d’une situation différente qui existait à l’époque
des origines mêmes du Conseil d’Etat.

1-1-3 - Mais alors, si le statut de la Belgique française ne peut trouver son fondement
dans les articles 72 et suivants du Titre XII de la constitution, quel fondement peut-on
trouver à ce statut ?

On peut fort bien, comme pour la Nouvelle-Calédonie, concevoir un statut


original, sur mesure, « sui generis », adapté à sa situation particulière et à
l’histoire des territoires composant la Belgique française, statut qui ne rentrerait
donc dans aucune des catégories juridiques existantes prévues à l’article 72 de
la Constitution.

Comme la Nouvelle-Calédonie, elle pourrait constitue une collectivité « sui generis »


n’entrant dans aucune catégorie juridique existante. Son statut d’autonomie serait
alors fixé par une loi organique prise en application d’un nouveau titre spécial de la
Constitution (Titre XIII bis à ajouter).

Le parallélisme doit s’arrêter là ou presque.

L’une des originalités juridiques essentielles du statut de la Nouvelle-Calédonie est


que, dans un certain nombre de matières énumérées par la loi organique qui la régit
(matières dans lesquelles l’Etat français ne peut donc intervenir), elle dispose d’un
pouvoir législatif souverain.
3
Le congrès adopte des « Lois du pays » qui, à la différence de la Polynésie française,
ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Ce ne sont pas des actes administratifs, mais
des actes législatifs à part entière. Les projets de loi du pays sont simplement transmis
au préalable pour avis au Conseil d’Etat qui veille au respect de la répartition des
compétences législatives entre l’Etat et la Nouvelle-Calédonie.

La Cour européenne des droits de l’homme a en effet jugé que le Congrès de la Nouvelle-
Calédonie avait la qualité de « corps législatif » au sens de la convention européenne de
sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CEDH, 11 juin 2005, Arrêt Py
c/ France)

Un statut d’autonomie comme celui dont traitent les projets de « réunion- intégration »
de M. Ducarme et de M. Lenain (qui sont conciliables, la question royale mise à part),
impliquerait donc une modification de la constitution comportant notamment l’adjonction
d’un Titre XIII bis relatif à la Belgique française en application duquel serait votée la
loi organique portant statut d’autonomie.

Quant au contenu de cette autonomie, une importante marge de manœuvre serait


possible au niveau de la loi organique dans les limites très larges que fixerait le Titre
XIII bis.

1-2 – Place du Roi des Belges dans le nouveau statut :

Le projet de M. Lenain n’en parle pas mais semble l’exclure implicitement.

Le premier réflexe que peut avoir républicain « moyen » (non excessivement


dogmatique) est le doute, la surprise.

Il est difficile d’affirmer que le Roi, qui, d’ailleurs, à la date d’entrée en vigueur de la loi
organique, aura cessé d’exercer ses fonctions du fait de la disparition de l’Etat belge,
constitue l’une des institutions de la Belgique française. L’article 5 du projet, tel qu’il
est rédigé, aurait beaucoup de mal à être adopté tel quel par le Parlement français et
ne serait certainement pas validé par le Conseil Constitutionnel.

Or la présence de la personne du Roi dans le nouveau système, selon des modalités


juridiques compatibles avec les principes républicains, peut être une condition
importante de son adoption par les populations intéressées de la future Belgique
française.

Je parle sous le contrôle de mes amis belges : beaucoup d’entre eux restent attachés
non pas de façon idéologique ou dogmatique au principe monarchique, mais de façon
affective à la personne du Roi qui constitue en quelque sorte un symbole identitaire et
historique.

Je pense qu’il faut essayer d’en tenir compte en conciliant ce facteur d’ordre culturel et
psychologique avec les impératifs juridiques tirés de la forme républicaine des
institutions. Un ami belge me disait avec respect que le Roi ferait en quelque sorte
« partie des meubles » si une partie de la Belgique actuelle venait s’unir à la France.

Je propose donc une rédaction différente de l’article 5 du projet en ne citant pas le Roi
comme étant une institution de la Belgique française (même si celle-ci n’est pas
juridiquement un royaume), et en lui conférant une dignité officielle portant une
dénomination juridiquement et politiquement neutre.

Ainsi il ne serait pas une institution, car une institution ne pourrait avoir qu’une forme
républicaine et devrait posséder nécessairement un minimum d’attributions autres que
purement protocolaires ou honorifiques.
4

Il se placerait ainsi à côté ou en dehors des institutions, ni au-dessus, ni en


dessous.

J’ai finalement pensé à l’appellation de « Lieutenant Général de la Belgique


française ». On peut bien sûr en imaginer d’autres.

Je sais que cela peut faire sourire, mais plusieurs Rois de France et le Roi des
Français (Louis-Philippe Ier) ont porté ce titre à un moment donné, de même le
cardinal de Richelieu qui n’était pas de sang royal.

Extrait de Wikipédia :
« Le titre de lieutenant général du royaume a désigné une fonction temporaire dont les rois, dans des
circonstances de crise, investissaient un personnage éminent pour exercer en leur nom tout ou partie de
l'autorité royale. Ont été chargés de cette fonction :
le duc de Guise en 1558 et en 1560,
le duc d'Anjou (futur Henri III) en 1567,
le duc de Mayenne en 1589,
le cardinal-duc de Richelieu en 1629,
le Charles de Melun, Grand maître de France et qui remplit les fonctions de connétable de France,
décapité sur la place du Marché du Petit-Andely le 20 août 1468,
le comte d'Artois (futur roi Charles X) en 1814, le duc d'Orléans le 31 juillet 1830 qui assura la régence à
compter du 2 août, avant d'être proclamé roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier.

NDLR : Le Roi des Belges Albert II est le descendant direct de Louis-Philippe Ier, Lieutenant général
du Royaume puis Roi des Français à la suite de la révolution de juillet 1830. En effet, le Roi Léopold Ier
avait épousé la fille de Louis-Philippe Ier, Louise d’Orléans, le 9 août 1832 ».

Titulaire de la dignité officielle de « Lieutenant Général de la Belgique française »,


l’ancien Roi des belges porterait le titre de courtoisie de « Roi des belges ». (cf. le
document « Les titres de noblesse et de courtoisie dans la République »).

Cette dignité ne pourrait être officiellement héréditaire sans méconnaître l’un des
fondements mêmes du système républicain. C’est pourquoi la présente proposition
d’amendement le précise.

Mais rien ne s’opposerait à ce que la loi organique prévoie qu’en cas de vacance
définitive de cette dignité pour quelque raison que ce soit (renonciation, décès par ex.),
l’Assemblée de la Belgique française pourvoie à cette vacance en désignant au scrutin
secret un successeur de son choix, sans aucune restriction particulière. Ce successeur
pourrait donc être, à la limite, un membre de la famille royale.

Les dispositions de la loi organique concernant la place du Roi des Belges dans le
nouveau dispositif juridique seraient donc regroupées dans l’article 5 qui cite en outre
les institutions de la Belgique française (président, gouvernement, assemblée, conseil
économique, social et culturel). De ce fait, l’article 55 perdrait sa raison d’être (double
emploi avec le dernier alinéa de l’article 5)

2 – Textes des articles 1, 5 et 55 du projet de M. Ducarme :

Article 1er

« La Belgique française comprend la Région Wallonne, la Région de Bruxelles-


Capitale, les communes de l’arrondissement de Hal-Vilvorde et des provinces
flamandes dont la population a décidé, par référendum, de rejoindre la Belgique
française.

Pays institué en collectivité territoriale autonome au sein de la République, la Belgique


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française constitue une collectivité territoriale dont l’autonomie est régie par l’article 74
de la Constitution.

La Belgique française se gouverne librement et démocratiquement, par ses


représentants élus et par la voie du référendum local, dans les conditions prévues par
la présente loi organique.

La République garantit l’autonomie de la Belgique française ; elle favorise l’évolution de


cette autonomie, de manière à conduire durablement la Belgique française au
développement économique, social et culturel, dans le respect de ses intérêts propres,
de ses spécificités géographiques et de l’identité de sa population.

La Belgique française détermine librement les signes distinctifs permettant de marquer


sa personnalité dans les manifestations publiques officielles aux côtés de l’emblème
national et des signes de la République. Elle peut maintenir ou créer un ordre
spécifique reconnaissant les mérites de ses habitants et de ses hôtes ».

Article 5

« Les institutions de la Belgique française comprennent le Roi, le gouvernement,


l’assemblée et le conseil économique, social et culturel ».

Article 55

« Le Roi des Belges assure les missions protocolaires qui lui sont confiées par
l’Assemblée de la Belgique française ».

3 - Propositions de modifications

Article 1er
« La Belgique française comprend la Région Wallonne, la Région de Bruxelles-
Capitale, les communes de l’arrondissement de Hal-Vilvorde et des provinces
flamandes dont la population a décidé, par référendum, de rejoindre la Belgique
française.

Pays institué en collectivité territoriale autonome au sein de la République, la Belgique


française constitue une collectivité territoriale dont l’autonomie est régie par l’article 74
de la Constitution.

La Belgique française constitue au sein de la République une collectivité


territoriale dotée d’un statut spécial d’autonomie fixé par la présente loi
organique, en application des seules dispositions du titre XIII bis nouveau de la
Constitution.

La Belgique française se gouverne librement et démocratiquement, par ses


représentants élus et par la voie du référendum local, dans les conditions prévues par
la présente loi organique.

La République garantit l’autonomie de la Belgique française ; elle favorise l’évolution de


cette autonomie, de manière à conduire durablement la Belgique française au
développement économique, social et culturel, dans le respect de ses intérêts propres,
de ses spécificités géographiques et de l’identité de sa population.
6
La Belgique française détermine librement les signes distinctifs permettant de
marquer sa personnalité dans les manifestations publiques officielles aux côtés de
l’emblème national et des signes de la République. Elle peut maintenir ou créer un
ordre spécifique reconnaissant les mérites de ses habitants et de ses hôtes ».

……………………………

Article 5
Les institutions de la Belgique française comprennent le gouvernement, son président,
l’assemblée, le conseil économique, social et culturel.
Il est créé une dignité officielle non héréditaire de « Lieutenant Général de la Belgique
française ».
Cette dignité est conférée au Roi des Belges qui était en fonction à la date d’effet de la
disparition du Royaume de Belgique, sous réserve de son acceptation adressée au
président de la République Française.
Le Lieutenant Général de la Belgique française peut porter (ou porte) le titre de
courtoisie de « Roi des Belges ».
En cas de vacance définitive de cette dignité pour quelque cause que ce soit,
l’Assemblée de la Belgique française peut décider de pourvoir à cette vacance en
désignant un successeur au scrutin secret, selon les modalités prévues par son
règlement intérieur.
Le Lieutenant Général de la Belgique française assure les missions protocolaires qui lui
sont confiées par l’Assemblée de la Belgique française, selon les modalités prévues
par son règlement intérieur.

Remarque : l’article 55 se trouverait donc supprimé du fait de son incorporation dans l’article 5
(dernier alinéa), car il ne pourrait trouver logiquement de place dans le Titre IV relatif aux
institutions de la Belgique française

Guy LAPORTE
ème
Diplômé d’Etudes Supérieures de droit public (3 cycle)
Membre du Forum Francophone
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ANNEXE

Les titres de noblesse et de courtoisie


dans la République (extrait de « Quid »)
La plupart des nobles authentiques portent un titre choisi dans la hiérarchie nobiliaire pour
affirmer leur noblesse en face des non-nobles ; le plus souvent le titre, assumé par eux, n'a pas
été conféré régulièrement par une autorité souveraine (voir p. 745 b). Depuis 1975, le président
de la République a supprimé toute mention de titres dans les réceptions de l'Élysée, mis à part
certains titres royaux ou impériaux (Cte de Paris, Pce Napoléon).

DIFFÉRENTES SORTES DE TITRES

1 - Titres authentiques. Seuls susceptibles d'être reconnus par le Sceau de France (ministère
de la Justice) en vertu d'un arrêté, dit d'investiture, pour les titres conférés en France par les
chefs de l'État : avant 1789 [par lettres patentes enregistrées en parlement et vérifiées par les
cours souveraines (Cour des comptes, Cour des aides...)] ; de 1806 à 1814 (lettres patentes
impériales de Napoléon Ier moyennant constitution d'un majorat qui seul pouvait en assurer la
transmission héréditaire, obligation supprimée en 1835) ; de 1814 à févr. 1824 (lettres patentes) ;
de 1814 à 1817 : pas de majorats d'où beaucoup de pairs sans majorats ; de 1824 à 1835 (avec
obligation de constitution de majorats, sauf pour les lettres de noblesse, qui ne furent plus
délivrées après août 1830) ; de 1835 au 29-2-1848 : suppression des titres ; 24-1-1852 :
rétablissement. IInd Empire : titres héréditaires dès signature des décrets ; lettres patentes pour
fixation des armoiries.
Titres réguliers. Titres authentiques dont les bénéficiaires ont omis de demander l'investiture.
Ils se transmettent au décès du titulaire.

2 -Titres de courtoisie.

2-1 - Avant 1789 : l'expression, au sens strict, s'entendait pour les personnes qui, ayant fait leurs
preuves pour les honneurs de la Cour (c.-à-d. noblesse prouvée avant 1400, alliances de marque
et importance des services rendus, avec aussi l'agrément royal qui pouvait dispenser certaines
familles de l'une de ces 3 conditions), étaient présentées au roi et à la famille royale avec un titre
assumé, voire choisi par elles, mais accepté par le roi qui, de sa main, sur chaque nom de la liste
des honneurs, écrivait « bon » ou « ne se peut pas ». Les fils de ceux qui avaient obtenu les
honneurs de la Cour et avaient été gratifiés d'un titre se considérèrent comme investis de ce titre,
dont la « qualité » n'était pas discutable alors. Seul le titre de duc avait un usage
strictement réglementé puisque la plupart des ducs héréditaires siégeaient au parlement. Le roi
acceptait aussi, sans les reconnaître par des lettres patentes scellées et enregistrées, des titres
portés par des familles d'ancienne noblesse, le plus souvent ducales. Tous les ducs étaient
inscrits dans l'Almanach royal.

2-2 - Régime actuel : aux XIXe et XXe s., on a jugé que l'appellation d'un noble avec un titre de
courtoisie dans des documents publics (même dans des contrats de mariage signés par le roi)
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n'entraînait pas le droit au titre vis-à-vis du Sceau de France. L'expression « titre de
courtoisie » s'est ainsi étendue à tout titre porté par une famille noble, mais non susceptible
d'être reconnu par le Sceau de France. Cependant, un arrêt de la cour d'appel de Paris du 5-2-
1962 a reconnu implicitement les titres de courtoisie « validés par l'admission aux honneurs de
la Cour ».
3 - Titres irréguliers. Autres titres français non reconnus par le Sceau, ni susceptibles de l'être,
ni issus des honneurs de la Cour. Ils peuvent être portés par des familles d'ancienne et illustre
noblesse non titrée comme par des familles usurpant la qualité nobiliaire en plus des titres
qu'elles se donnent et qui sont sans fondement juridique.
Titres étrangers. Pour être authentiques, doivent être conférés par une autorité souveraine (sont
donc exclus les titres conférés par des princes dont la famille n'est plus régnante).
Considérés comme une distinction héréditaire ou personnelle (selon les dispositions de l'acte
conférant le titre). Ils ne peuvent, en France, ni conférer la qualité de noble à celui qui ne la
possède pas ni être considérés comme titres réguliers pour un noble qui les reçoit. Sous l'Ancien
Régime, comme au XIXe s., il a toujours été nécessaire, pour porter un titre étranger en France,
d'obtenir une autorisation du souverain, moyennant de nouvelles lettres patentes enregistrées ou
un décret (au XIXe s.). Avant 1859, les titres purent être reconnus personnellement ou
héréditairement (un texte de 1819 non publié, mais quelquefois appliqué, exigeait l'autorisation
du roi pour le port d'un titre étranger). Après le décret du 5-3-1859, les titres furent simplement
autorisés personnellement (et fort rarement).

4 - Titres étrangers reconnus ou autorisés en France depuis 1830.

4-1 - Avant le décret du 5-3-1859 : 9 par Louis-Philippe (2 ducs, 5 comtes, 2 barons) dont Bon
Henrion (titre du pape, 1838), Cte Lurde (titre du pape, 1839, héréditairement), Cte de
Bourguignon (Sardaigne, 1839, héréditairement), Cte de Fürstenstein (Westphalie, 1812,
reconnu 1839), Cte de Reiset (titre du pape Grégoire XVI, 1842, reconnu héréditaire 1842), Bon
Heeckeren (Pays-Bas, 1847), duc de Santa Isabela (Bresson, Espagne, reconnu 1847), titre de
duc (Espagne) reconnu pour M. de Walsh- Serrant en 1838 († 1842, sans postérité masculine).
Pce Jules de Polignac (titre romain) reconnu en France.

4-2 - Depuis le décret du 5-3-1859 : 27 de 1859 à 1998 (1 prince, 1 duc, 2 marquis, 20 comtes,
2 barons, 1 chevalier) dont : Pce de Sagan (Prusse, Talleyrand-Périgord, 1859), Casy, Cecille,
Janvier de la Motte (Cte, titre du pape, 1859), Glot, Rostolan (Cte, du pape, 1860), Tresvaux de
Berteux (Cte, conféré par Grégoire XVI, 1845, autorisé 1861), d'Iranda d'Arcangues (Mis,
Espagne 1764, autorisé 1862), Livio (chevalier, Bavière 1812, autorisé 1864), de Boigne (Cte,
Italie, autorisé 1865), d'Adelsward (Bon, Suède, autorisé 1866), Armand (Cte, du pape, 1868),
Lemesre de Pas, de Lanet, Vaysse de Rainneville (Mis), Le Goazre de Toulgoët- Treanna,
Carmoy (5 titres de Cte du pape, autorisés 1874), Espivent de La Villesboinet, de Fresne,
Despous, Despous de Paul, Niel, Maillères veuve Niel (5 titres de Cte et 1 de Ctesse, du pape,
autorisés 1877), Bon de Malsabrier (Morin) (St-Marin, 1877), Cte Lefebvre Pigneaux de Béhaine
(du pape, autorisé 1893), duc de San Fernando Luis avec grandesse d'Espagne (Lévis-Mirepoix,
24-8-1961).

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