Professional Documents
Culture Documents
Informations pratiques
Fond
Ø Ce ne sont que des notes de cours, gratuites. Elles ne doivent en aucun cas
être vendues, revendues, bref monnayées d’une quelconque façon.
ne
Ø Ce ne sont que des notes de cours, perfectibles. La critique est donc toujours
la bienvenue, si tant est qu’elle soit constructive.
hi
ac
Forme aM
Ø C’est pour des raisons de compatibilité, et d’affichage uniforme, que le fichier
est en PDF.
/L
Ø Par conséquent, et c’est ballo, d’une part, les niveaux de texte (partie, sous-
m
D’autre part, les liens hypertextes ne sont pas disponibles dans la version
PDF, et il en est de même pour les notes de bas de page.
d.
rib
Annotations
.sc
Ø Un (x) signifie qu’un morceau manque à l’appel. Un –x–, --x– ou –x-- signifie
que le morceau qui manque à l’appel est plus gros, probablement un cours
w
en moins.
w
Ø Un (≈⋲) signifie que le morceau est à prendre avec des pincettes car
w
INTRODUCTION
De quoi va-t-on parler ici. De tout, de rien, et peut-être aussi des règles qui
réglementent les relations privées internationales. Alors oui, quand on dit relations privées
internationales, on dégage les relations interétatiques et les relations entre public et privé.
Cette réglementation des relations privées opère via des règles nationales.
Petit(e) curieux(se), tu veux en savoir plus. Tu veux savoir de quelles règles on entend parler.
Soit :
ne
Ø Droit de l’UE (notamment vis-à-vis du conflit de juridiction ; mais aussi conflit
de lois)
hi
Ø CEDH (pas directement, mais indirectement)
ac
aM
Ø Conventions internationales (notamment dans le cadre de la Conférence de
La Haye)
/L
Alors, qui dit diversité de sources peut entraîner certaines contradictions. D’où un
m
politique, au sens noble du terme. Cela traduit une certaine conception des relations
humaines. Cela apparaît particulièrement en Droit international privé puisqu’on est
rib
confronté au fait qu’à chaque question conviennent au moins deux réponses. Alors
finalement, le Droit international privé 2 repose sur une discussion.
.sc
Ici, on ne s’intéressera qu’au Droit substantiel. On entend par là le fait qu’en Droit
w
siècle. La Loi du For réglemente la procédure. La substance, elle, peut être réglementée par
w
une Loi étrangère. La distinction entre substance et procédure est relativement simple de
prime abord. La procédure regroupe les règles permettant au Juge de statuer. Mais il y a
toujours des règles coquines, des questions qui peuvent relever d’une Loi étrangère. En Droit
français, la frontière se pose essentiellement pour deux problèmes. D’abord, l’action en
justice, et en suite la preuve. L’Art. 30 CPC définit l’action en justice. C’est le Droit pour
l’auteur d’une prétention d’être entendu sur le fond de sa prétention afin que le Juge la dise
bien ou mal fondée. Pour agir en justice, il faut avoir un intérêt à agir, parfois qualité à agir,
mais aussi être capable. Bon et tout ça, dans des délais.
La qualité pour agir, alors elle, en principe, suppose que celui qui a intérêt pour
agir a qualité. Mais il y a des cas où ce n’est pas aussi simple. La Loi va attribuer la possibilité
d’agir en justice qu’à un certain nombre de personnes. Les actions sont alors attitrées. La
délimitation qui en résulte est opérée au regard de la relation substantielle.
La capacité est l’aptitude à exercer le droit à agir. Ici aussi, il faudra consulter la Loi
applicable à cette question.
ne
relève de la Loi du for. Le Juge administre les preuves selon sa Loi. Bon évidemment, ça, c’est
le principe. Qui dit principe, dit atténuation. La commission rogatoire est un exemple. Au
hi
niveau communautaire, le Juge peut effectuer des mesures d’instruction conformément au
ac
droit étranger. aM
La question relevant de l’objet de la preuve nécessite de savoir ce qu’il faut
prouver. Ici, c’est simple, il faut regarder ce que prétend la Loi du fond, bref en fonction du
Droit substantiel. Mais qui supporte la charge de la preuve ? Il s’agit ici de savoir en cas de
/L
doute si le Juge doit considérer que le fait contesté est ou non établi. La réponse relève de la
m
Loi applicable au fond du Droit. Le choix est substantiel. Les présomptions légales relèvent
également de la Loi du fond. Les présomptions sont un mécanisme grâce auquel une partie
co
au litige va voir sa charge probatoire allégée. On ne va pas exiger de cette partie de prouver
le fait même qui est contesté. On va modifier l’objet de la preuve et invoquer la possibilité
d.
L’admissibilité des modes de preuves implique elle deux questions. Quelle preuve
.sc
utiliser et quelle est la valeur probatoire. La Cour de cassation, dans un arrêt ISAAC de 1959,
suppose que la question des preuves admissibles relève de la Loi du for, en tant que Loi de
w
procédure. Mais. Mais les parties au litige peuvent se prévaloir de la Lex causae. Cette
solution est singulière, car la Cour de cassation exprime que cette question est tant
w
procédurale que substantielle. Bref, on pourrait être dans deux catégories en même temps.
w
Cette solution s’explique par l’idée de savoir quelle preuve est admissible n’est pas vitale. En
général, l’application du Droit français n’affecte pas les droits des individus. Si les droits sont
affectés par l’application du Droit français, les parties peuvent toujours faire prévaloir le droit
étranger. Il s’agit d’une économique de moyens. On applique le Droit étranger que s’il y a
intérêt. Cette solution ISAAC a été reprise dans la Convention de Rome.
ne
hi
ac
aM
/L
ne
nationalité peut conduire dans des pays dits d’immigration à l’application de divers statuts
personnels en fonction de la nationalité des individus, et pose alors le problème de
hi
l’intégration juridique de ces individus dans le pays d’accueil. Le critère de la nationalité est
ac
simple quand les membres d’une même famille ont la même nationalité. C’est plus fatigant
lorsque les membres n’ont pas la même nationalité.
aM
D’où le critère du domicile, qui a pour grand bénéfice de soumettre les individus
sur un même territoire aux mêmes règles quant au statut personnel. C’est un facteur
/L
d’intégration dans la communauté où l’on vit. Le problème du domicile, c’est qu’il faut alors
m
accepter que les nationaux qui vivent ailleurs voient leur statut personnel détaché. Ce qui
apparaît difficile pour le Droit français.
co
d.
18141. Cet arrêt montre une rupture historique avec l’Ancien Régime. Jusqu’ici, le
rattachement, c’était le domicile. Il y avait un domicile de Droit. Être domicilié sous l’Ancien
.sc
Ce facteur de rattachement n’est pas sans difficulté. Que faire s’il n’y a pas de
nationalité et que faire s’il y a trop de nationalités.
w
w
S’il y a pluralité, la réponse dépend de deux cas, d’abord celui d’un individu pris
seul, et alors on s’intéresse à ses nationalités, et si l’une de ses nationalités est française, pour
le Juge français, celui qui est notamment français n’est que français. C’est le principe de la
primauté de la nationalité du juge saisi. Cette solution a été affirmée par la Cour de cassation
avec l’arrêt KASAPYAN du 17 juin 19682. Le léger problème, c’est que cela peut amener à
méconnaître une nationalité effective d’une personne. On a alors voulu proposer une
approche plus fonctionnelle du conflit de nationalité, en vertu duquel il faut faire prévaloir la
Loi nationale, la nationalité effective selon la question à trancher. Il y aurait donc variabilité
de traitement. La Cour de cassation a été un temps tentée. Le principe reste celui de la
primauté de la nationalité française. Si les deux nationalités sont toutes les deux étrangères,
1
S. 1814.2.393
2
Arrêt de rejet
ne
hi
TITRE I • L’individu
ac
aM
/L
m
L’être humanoïde est envisagé tout d’abord sur l’angle de son identification, bref
son état civil. Il est aussi envisagé à travers de la capacité.
co
d.
rib
.sc
largement, la société. Pour situer un individu dans un groupe, il faut lui trouver des…
marqueurs, qui lui soient propres, et qui le distinguent des autres. On entend individualiser
ces éléments. Et ces éléments, et bah on les regroupe dans les actes d’état civil.
Nom de famille et prénom relèvent du même régime juridique. Le nom pose des
problèmes de qualification en Droit international privé, car il a une double fonction. Il
permet d’isoler l’individu, et il permet de le rattacher à un groupe familial.
Isoler un individu, c’est pour savoir quelle Loi lui est applicable, indépendamment
de ses liens familiaux. Dans le cas contraire, c’est la Loi familiale qui doit s’appliquer.
Bon, il va falloir choisir. Longtemps, le Droit français a une vision autoritaire dans
ne
l’attribution du groupe. C’est l’État qui choisissait. Mais il a évolué, donnant une plus grande
liberté pour les individus, mais aussi une certaine égalité. Pendant longtemps, il y avait
hi
dualité de solution selon le type de filiation en cause. Si la filiation était légitime, la Cour de
ac
cassation avançait que la transmission du nom est soumise à la Loi des effets du mariage. Ici,
c’est le rattachement au groupe qui est déterminant. Si la filiation était illégitime, on
aM
appliquait alors la Loi personnelle de l’enfant, pris isolément. En Droit interne, l’opposition
entre enfants légitimes et pas légitimes n’existe plus. On a entendu abandonner le
rattachement à la Loi de la famille légitime et se focaliser sur la loi personnelle de l’enfant.
/L
m
L’Art. 311-22 du CCiv indique que l’enfant devenu français se voit appliquer la Loi
française quant à sa désignation. Alors, aucune référence à la qualité de la filiation ou la
co
nom quand il a un intérêt sur la libre circulation des personnes. L’arrêt GARCIA AVELO de
rib
2003 avait vu un couple espagnol et belge, résidant en Belgique. Ils ont des enfants. Outch.
Ils se voient attribuer un nom, le nom du père conformément au Droit belge. Les parents
.sc
souhaitaient apporter une double désignation au nom de leurs enfants. Les enfants ne
pouvaient être désignés que par le nom du père en Belgique, quand, en Espagne, le nom du
w
père et de la mère pouvait être appliqué. La CJCE estime que le refus belge de permettre à
ces époux d’opérer la double désignation de leurs enfants est une entrave à la libre
w
S’est posée ensuite la question de savoir si l’on pouvait faire prévaloir la règle du
for. L’arrêt GRUNKIN de 2008 a lui vu un couple d’Allemands, ayant un enfant allemand.
Tout ça vivait alors au Danemark. L’officier d’état civil appelle cet enfant conformément aux
règles danoises, si bien que l’enfant se retrouve avec les deux noms, quand en Allemagne, il
n’y a qu’un nom. Les deux divorcent et la mère décide de revenir en Allemagne. Il faut
choisir. On revient à la jurisprudence BUSQUETA. La CJCE entend faire jouer la réalité
concrète.
Paragraphe 2e Le sexe
En Droit français, le Droit a évolué sous l’influence des solutions données par la
CJCE. La Cour de cassation refusait la possibilité que le changement matériel ait des
Reste qu’il est possible d’obtenir un changement d’état civil en Droit interne. Un
Argentin s’était amusé à saisir les juridictions françaises afin d’obtenir la modification de son
état civil. En première instance, on lui casse les dents, car l’état civil repose sur la Loi
personnelle si bien que seule la Loi argentine s’applique. Mais qu’à cela ne tienne, la Cour
d'appel lui a offert un dentier, en se fondant sur l’Art. 8 CESDH, qui permet de considérer la
prohibition argentine comme contraire à la CESDH. Un individu sera considéré comme
appartenant à un groupe féminin en France et dans un autre pays comme appartenant à un
autre groupe. La Cour d'appel n’a pas manqué de soulever que l’individu n’avait aucun
esprit de retour, alors autant lui permettre de bénéficier de la Loi du groupe social dans
lequel il vit. Le raisonnement montre les limites du rattachement à la Loi nationale. La liberté
individuelle primerait quant à ce qui touche à la modification de l’état civil.
ne
Section 2 Les actes d’état civil
hi
ac
C’est un écrit établi par une autorité afin de constater des événements. Les
aM
événements constatés sont ceux dont dépend l’état des personnes. Cette question a une
actualité particulière, car concomitante à l’idée de fraude. Cette idée de fraude a engendré
une modification de la législation sur ce point.
/L
m
Le siège de la matière repose à l’Art. 47 CCiv, en vertu duquel tout acte de l’état
civil des Français et étrangers faits en pays étranger et réalisé dans les formes usitées en ce
co
pays, fait foi. L’Art. 47 indique que l’acte, établi par l’autorité étrangère, bénéficie d’une force
probante. Ce texte a provoqué la théorie des conflits d’autorité.
d.
rib
L’efficacité de l’acte est nécessairement soumise à la Loi de l’autorité qui a établi cet
acte. Une autorité publique édicte un acte en vertu de son droit. L’efficacité de l’acte est
.sc
cette question. Qu’est-ce qu’un acte au sens de cet Art. 473 ? La Cour de cassation a donné
une définition avec l’arrêt SUAMI de 1983, dont il résulte que l’acte d’état civil est un écrit
w
dans lequel l’autorité publique constate d’une manière authentique un événement dont
w
dépend l’état d’une ou plusieurs personnes. C’est une constatation authentique d’un
événement, bref une question de qualification. Il faut donc savoir si ce document a bien été
établi par l’autorité publique étrangère, d’où le problème de l’authenticité de l’acte public,
donc de l’application de l’Art. 47, donc de la confiance qu’il faut accorder à l’acte civil
étranger.
La Cour de cassation a rajouté que l’acte public étranger devait en vertu d’une
coutume internationale faire l’objet d’une légalisation, ce qui signifie que l’autorité étrangère
doit certifier que c’est bien elle qui a émis le document authentique, donc qu’il ne s’agit pas
d’un faux matériel genre Marie-Claire, Voici et compagnie.
3
« Tout acte de l'état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans
ce pays fait foi, sauf si d'autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l'acte lui-
même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits
qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité. »
L’acte d’état civil, s’il est fait foi, est soumis à la Loi française. Il y a donc conviction
de celui qui appréciera ledit acte. Depuis le XIXème, les juges ne s’y frottent pas, on applique
purement et simplement la Loi française, sans même s’égarer à reconnaître la possibilité
d’une Loi étrangère compétente. C’est critiquable, mais il n’en demeure pas moins qu’en
ne
pratique, ça ne casse pas trois pattes à un canard, puisque l’acte d’état civil reste un acte
d’Administration.
hi
ac
(≈⋲) aM
Section 3 La capacité
/L
m
l’inaptitude à faire quelque chose. On comprend donc que la capacité est l’aptitude à faire
quelque chose. Sur le terrain juridique, on distingue l’incapacité de défiance et de protection
d.
avec celle de jouissance et d’exercice. D’où la mise en place d’un régime visant à pallier aux
rib
faiblesses que des sujets de droit spécifiques, notamment dans le cadre des relations avec
des commerçants. (≈⋲)
.sc
w
w
w
Se pose alors une question. Que déduire d’une personne qui a contracté et qui
prétend souffrir de trouble ?? S’agit-il d’un problème de consentement ou faut-il considérer
que les troubles invoqués doivent être traités comme une incapacité naturelle ?
Avec l’arrêt Silvia, la Cour de cassation tâte une Italienne qui demandait
l’inapplication d’un contrat en faisant valoir un état dépressif. La Cour de cassation aurait pu
se contenter de sortir que la Loi du contrat était applicable, car l’état psychologique de
l’Italienne n’était pas décelable au moment de la conclusion du contrat. La Cour de cassation
va décider de se surpasser, établissant que l’état dépressif dépend de l’état et la capacité des
personnes, si bien que la Loi personnelle s’applique. Aujourd'hui, en Droit interne, une
personne qui contracte peut bénéficier d’un régime favorable au regard de celui des
incapacités.
ne
Cf. arrêt de la Cour de cassation du 18 mars 1878 sur la PRINCESSE DE
BAUFFREMONT5.
hi
ac
La fraude suppose une intention. La seule modification du critère de rattachement
ne suffit pas. Il est difficile d’établir cette intention. Si bien que la fraude n’intervient
aM
qu’exceptionnellement.
question, relativement rare. On peut imaginer un tel cas pour les lois établissant des
m
cassation énonce que l’incapacité de la Loi étrangère n’est pas opposable au cocontractant
rib
par les apparences. Cette solution a été par la suite consacrée à la Convention de Rome. Le
Règlement Rome 1 le reprend. Cette exception reste… exceptionnelle.
w
w
w
4
« Les lois concernant l'état et la capacité des personnes régissent les Français, même résidant en pays étranger ».
5
S. 1878.1.193
A · Les mineurs
Il existe des solutions exclusivement françaises et des solutions plus
conventionnelles.
Pour les premières, on entend établir des distinctions selon les institutions de
protection en cause. En Droit français, les mineurs bénéficient de différents systèmes de
protection. La protection de la personne se dissocie de la protection des biens. Le siège
naturel de protection des mineurs reste le cadre familial. Pour un mineur qui a ses deux
parents, la protection de sa personne relève de l’autorité parentale. En principe, les deux
parents sont titulaires de cette autorité parentale. L’Art. 371-1 la définit comme un ensemble
de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. La protection des biens de
l’enfant se repose sur l’Administration légale. Les titulaires de cette Administration légale
sont en principe les parents. En principe, il y a coïncidence de la protection de la personne
de l’enfant et de la protection des biens de l’enfant. Il peut y avoir toutefois dissociation. Un
tiers pourrait se voir confier ce titre d’administrateur légal. Dans ces deux hypothèses,
l’incertitude repose sur la Loi applicable. Cette incertitude provient du fait que ces
institutions se trouvent à la croisée de deux catégories. Au centre de ces institutions se trouve
ne
toujours la personne de l’enfant. On pourrait en déduire que la Loi applicable serait la Loi
nationale de cet enfant. Cela dit, en Droit français, le cadre naturel où la protection agit, c’est
hi
le cadre familial. On pourrait considérer que l’Administration légale et l’autorité parentale
ac
seraient des effets du mariage, résultant du lien de filiation, bref des effets du mariage. Si on
est dans cette perspective, la question serait donc soumise à la Loi des effets du mariage. Or,
aM
la Loi des effets du mariage est la règle de conflit en escalier. La Loi nationale commune des
époux, la Loi du domicile commun ou alors la Loi du for. Si, dans le cadre familial, il y a
disparité, la Loi nationale de l’enfant peut ne pas correspondre à la Loi des effets du mariage.
/L
Cette tension ne se pose toutefois que pour les enfants issus du mariage. Pour les enfants
m
issus de parents non mariés, ce ne peut être que la Loi nationale qui puisse s’appliquer.
Avant 1972, on admettait l’existence d’une double règle de conflit. En 1972, patatras,
co
filiation ne remettaient pas en cause les solutions antérieures. Bon le problème, c’est qu’on
rib
reste toujours dubitatif. La question, rarement posée, n’apparaît toujours pas résolue. Entre
temps, en prime, la distinction entre filiations légitime et naturelle a disparu. On pourrait
.sc
Il peut arriver qu’il soit nécessaire de mettre en place un autre régime de protection
pour le mineur, la tutelle. Ici ce régime de protection n’intervient que dans l'hypothèse où la
w
structure familiale n’est plus la même à assurer la protection de l’enfant, genre si les deux
w
époux sont décédés. Dans cette hypothèse, on admet que la Loi applicable à la mise en place
d’une tutelle soit la Loi nationale du mineur. Il n’y a plus de tension entre le cadre familial et
l’individu. Cette tutelle peut viser la personne ou les biens.
La réserve, c’est que la mise en place de ces régimes de protection d’un mineur se
justifie généralement par l’urgence. On entendra la règle de protection comme une règle de
police.
Cette convention part d’une idée relativement simple, celle qu’il n’y ait pas de
dissociation entre la compétence juridictionnelle et la compétence législative. La Convention
désigne une autorité qui applique nécessairement sa Loi. L’idée de conflit de lois est écartée
dans un objectif d’efficacité. Le principe, c’est que les autorités de la résidence habituelle du
mineur sont compétentes pour prendre toute mesure relative à la protection du mineur.
L’idée est ici que les autorités visées soient les plus à même à prendre les mesures les plus
efficaces. Les Art. 1 et 2 de la Convention l’expriment. Cette compétence des autorités de la
résidence habituelle n’est pas exclusive. En effet, un rattachement à la Loi nationale ne
disparaît pas. On admet que les autorités nationales du mineur puissent intervenir pour
prendre des mesures de protection toutes les fois que l’intérêt du mineur l’exige. La
Convention essaye de mettre en places des mécanismes de coopération interétatique. On
espère la bonne volonté des deux pays. Par ailleurs, l’Art. 3 de la Convention de La Haye
impose aux États contractants la reconnaissance des rapports d’autorité de plein droit de la
Loi interne de l’État dont le mineur est ressortissant. La mesure de protection suppose
l'intervention d’une autorité étatique, qui désigne l’organe ayant à charge d’assurer la
protection du mineur. Le rapport d’autorité de plein droit suppose que la Loi elle-même
ne
intervienne, sans passer par une autorité. L’autorité parentale est attribuée automatiquement
aux parents de l’enfant en cause. De plein droit, les parents sont investis de l’autorité
hi
parentale et de l’Administration légale. Finalement, malgré le principe d’une compétence
ac
des autorités de la résidence habituelle, la Loi nationale conserve une place pour la
protection automatique. La difficulté repose ici sur la qualification. Est-ce que toute
aM
intervention d’une autorité étatique exclut la qualification de rapport d’autorité de plein
droit ? Si un enfant n’a de filiation établie qu’à l’égard d’un seul de ses géniteurs, celui-ci est
automatiquement investi de l’autorité légale, qui se fait cependant sous contrôle judiciaire
/L
en Droit français, d’où l’intervention du Juge pour certaines décisions. Ces difficultés de
m
Loi de résidence habituelle méconnaisse la Loi nationale déterminant l’autorité de plein droit.
d.
mesures de protection des enfants. L’idée ici, c’est de corriger les difficultés de la Convention
w
de 1961, mais encore de prendre en compte la protection des biens du mineur. Il s’est agi
alors de faire prévaloir une Loi. La Loi de l’autorité de la résidence habituelle du mineur.
w
Ici, la solution apparaît plus simple. Il y a une Convention de La Haye, qui est en
vigueur. Youhou. C’est celle du 13 janvier 2000. Cette Convention de La Haye s’applique vu
ne
son Art. 1er dans les situations à caractère international à la protection des adultes qui, en
raison d’une altération, ou d’une insuffisance de leurs facultés personnelles, ne sont pas en
hi
l’état de pourvoir à leurs intérêts. La ratification a été plus rapide. Elle a été construite sur la
ac
base de celle de 1996. L’idée est ici qu’on repose sur la compétence des autorités de la
résidence habituelle du majeur. L’exception étant toujours l’urgence ou la demande des
aM
autorités de la résidence habituelle de l’adulte. Les décisions sont réputées de plein droit
dans les autres États contractants. Enfin, il y a mise en place d’une autorité centrale, histoire
d’assurer une coopération interétatique dans la mise en œuvre de la Convention. On espère
/L
TITRE II • Le couple
w
w
w
ne
A · Les conditions de fond
hi
En cas de défaillance du facteur de rattachement de la nationalité, on a recours à la
ac
Loi de la résidence.
aM
Il peut résulter des difficultés au regard du mariage en France. Celui-ci est célébré
par un officier d’état civil. L’instruction générale de l’état civil, destiné aux agents publics,
/L
pour leur expliquer… le Droit, prévoit que les futurs époux, s’ils invoquent leur Loi
personnelle avec des conditions moins restrictives que la Loi française, doivent présenter à
m
l’officier d’état civil soit un certificat de capacité matrimoniale, soit un certificat de coutume.
co
L’instruction ne fait pas mention de l’autorité habilitée à délivrer ces documents. A priori, ce
sera l’autorité étrangère, plus généralement l’autorité diplomatique ou consulaire sur le
d.
territoire français.
rib
L’application de la Loi nationale ne soulève pas de difficulté si les deux époux ont la
même nationalité. Que faire si l’on est en présence d’un mariage… mixte ? Dans cette
.sc
hypothèse, il y a disparité de lois nationales, et l’alternative est donc qu’on respecte les deux
lois nationales et on applique distributivement à chaque époux sa Loi nationale ; ou on
w
soumettre la création du lien conjugal à la Loi la plus restrictive, celle qui érige les conditions
les plus contraignantes. Cette application distributive suppose de traiter indépendamment
chaque époux, or certaines dispositions prennent en considération les deux époux
nécessairement, et il y a alors des empêchements bilatéraux, qui sont une limite à cette
application distributive. L’interdiction de la bigamie, ou l’obligation à la monogamie voit la
Loi française n’autoriser qu’un mariage à la fois. Cette exigence s’applique aux ressortissants
français. Si on s’en tenait à une application distributive, un Français pourrait se marier avec
un étranger mais déjà marié. Du fait de l’empêchement bilatéral, parce que la Loi énonce
que la Loi française n’autorise qu’un mariage à la fois, le français ne peut se marier avec un
étranger déjà marié.
Ici, l’étranger se marie avec une Française et cherche ensuite à convoler avec
d’autres. L’application est ici distributive. En principe, les mariages suivants sont donc
valables. Il faut néanmoins consulter la Loi nationale de l’épouse suivante pour savoir si cette
Loi autorise ou non la polygamie.
ne
évoquaient qu’un tel mariage pourrait produire ses effets en France. Le petit détail, c’est
qu’elles sont sans valeur. Mais on entend éviter de légiférer, si bien qu’au moins deux
hi
analyses sont possibles. Vu la première, dès lors que le mariage homosexuel est prononcé à
ac
l’étranger, l’effet atténué de l’Ordre public joue. On reconnaît les effets du mariage contracté
à l’étranger. L’idée de permanence de l’état civil conduit à admettre les effets d’institutions
aM
qui ne sont pas forcément connus en Droit français. Vu la seconde, cela consiste à dire que
l’exigence d’hétérosexualité est telle dans l’ordre interne qu’elle exclue toute reconnaissance
au mariage pour les personnes du même sexe. La seule reconnaissance résulte d’une
/L
disqualification du mariage, vers un partenariat enregistré. Bon, certains ont argué qu’il
m
fallait distinguer selon les types d’effets. Les effets personnels s’arrêteraient à la frontière, pas
ceux patrimoniaux. Le choix apparaît en tout cas politique. Si le législateur ne tranche
co
toujours pas la question, le Juge pourra y être contraint, et il pourra se référer au Droit de
d.
de même sexe.
.sc
6
C'est le juge français qui choisi la qualification selon les conceptions françaises (qualification lege fori).
En l'espèce, les juges disent que le caractère religieux du mariage est une condition de forme (lege fori), or le
pourvoi dit que c'est une condition de fond selon le droit grecque (lege causae). En retenant une interprétation lege
fori, on aurait pu retenir la condition de fond, c'est à dire affirmer que l’élément grec est déterminant. On a retenu
que c'était une condition de forme et pas de fond comme en droit grec.
Il semblerait que les deux époux doivent être également présents lors de la remise
du document exigeant la liste des pièces exigées. Quand bien même aucun texte ne le dirait.
ne
Enfin, l’officier d’état civil peut procéder à l’audition des futurs époux. On entend
hi
vérifier la sincérité de l’intention matrimoniale, mais encore la liberté, bref l’absence de
contrainte. La Loi ne fixe pas les modalités de l’audition. Si l’un des conjoints est de
ac
nationalité étrangère, qu’il ne parle pas français, on ne sait pas comment apprécier cette
aM
liberté ou cette sincérité. En pratique, les mairies, qui se trouvent en présence d’un mariage
avec un élément d’extranéité, signalent des doutes au Procureur de la République qui
ordonne enquête, pouvant aboutir à une opposition à la célébration du mariage par le
/L
procureur. Le Procureur de la République reste le gardien des registres d’état civil. Les époux
peuvent contester tout ça devant le Juge judiciaire. Bon en tout cas, l’application du texte
m
reste inégale sur le territoire national. Certaines mairies sont plus… souples que d’autres.
co
L’idée est ici pour l’État français de contrôler ces mariages, d’éviter tout
contournement. Pour ce faire, on va transposer les formalités requises en France au mariage
.sc
requises par la Loi française pour se marier. Ce certificat est délivré par les autorités
w
consulaires françaises. D’où des formalités. En tête desquels il y a la publication des bans. On
veut imposer une certaine non-clandestinité. Outre le certificat, il y a la possibilité pour
w
l’agent consulaire d’auditionner les futurs époux. On veut vérifier la sincérité et la liberté de
l’intention matrimoniale. Le mariage célébré à l’étranger, pour lequel la France a obtenu un
certificat de capacité matrimoniale, fera l’objet d’une inscription automatique sur les
registres d’état civil, histoire d’en assurer les effets dans l’ordre juridique français. En
l’absence de cette transcription, le mariage est inopposable dans l’ordre juridique français. Et
donc, il ne produit pas d’effets. Enfin, la Loi française exige qu’un Français marié à l’étranger
soit physiquement présent à son mariage. On veut ici éviter le mariage par procuration.
Cette compétence de la Loi du for connaît une exception, les mariages consulaires.
On admet que deux ressortissants du même pays puissent se marier devant leur autorité
consulaire en France. Il s’agit ici d’un usage. Certains pays autorisent le mariage consulaire,
même pour les ressortissants de nationalité différente. La France autorise dans un nombre
limité de pays les Français qui désirent se marier avec des étrangers devant les autorités
consulaires, ce parce que dans ces pays, les Français ne peuvent passer devant l’agent d’état
civil, pour des raisons religieuses ou autres.
ne
1 · La compétence juridictionnelle
hi
ac
a · Compétence directe
aM
Pour la compétence directe, il suffit de se référer au règlement du 27 novembre
/L
2003, le règlement Bruxelles 2 bis. Son Art. 3 contient différents chefs de compétence, fondés
soit sur la résidence habituelle, soit sur la nationalité.
m
Ces chefs de compétence ne sont pas hiérarchisés, et sont alternatifs. Les parties
co
sont libres de choisir ces chefs de compétence. Les juridictions de l’État membre sont
d.
compétentes si la résidence habituelle des époux, la dernière résidence habituelle des époux
dans la mesure où l’un deux y réside encore, la résidence habituelle de l’un ou l’autre des
rib
d’une durée minimale de 6 mois avant l’introduction du demandeur. La nationalité des deux
époux est un dernier critère. Le règlement de comporte pas de critère d’applicabilité spatiale.
w
Cela signifie que l’on n’exige pas comme condition de mise en œuvre du règlement que l’un
w
des époux réside nécessairement sur le territoire d’un État membre. Le règlement vaut donc
à l’égard des États tiers.
w
b · Compétence indirecte
La décision rendue bénéficie ici de la reconnaissance de plein droit prévue par le
règlement Bruxelles 2 bis, mais encore la bienveillance à l’égard des décisions rendues par les
juridictions d’un État membre.
Au regard du mariage putatif, on prend en compte l’innocence d’un des époux sur
l’illégalité du contrat de mariage. On va faire produire les effets au mariage nul à l’égard de
ne
Paragraphe 1er Les effets du mariage stricto sensu
hi
ac
A · Quelle Loi appliquer pour déterminer les effets du mariage
aM
C’est à propos de cette question que la Cour de cassation a fait preuve d’une
/L
clairvoyance remarquée. Elle a entendu faire application distributive des lois nationales. La
Loi française pour l’époux français, la Loi nationale de l’autre époux. C’est du moins ce qu’il
m
Mondiale.
rib
L’arrêt RIVIERE du 17 avril 1953 n’y est pas pour rien. A été établie une certaine règle
de conflit comportant 3 branches.
.sc
La Loi applicable aux effets du mariage est la Loi nationale des époux. Si les époux
w
n’ont pas la même nationalité, la Cour de cassation pond une Loi du lien, la Loi du domicile
w
commun. Si les époux n’ont ni nationalité ni domicile commun, on applique la Loi du for.
w
Certains instruments internationaux ont repris cette règle de conflit. Elle reste de
droit positif. Son domaine d’application s’est cependant réduit. Initialement, cela visait tous
les effets du mariage. Aujourd'hui, ce qui ne relève plus de cette règle de conflit, c’est la
filiation. C’est encore les obligations alimentaires (on y préfère la Convention de La Haye de
1973 par exemple). C’est aussi le régime primaire, que les Art. 212 + CCiv déterminent, par
opposition au régime matrimonial, ensemble des règles qui organisent les relations
patrimoniales entre époux. Le régime primaire, lui, c’est un ensemble de règles qui vise
toutes les personnes mariées, quel que soit leur régime matrimonial. La Cour de cassation
décide que les dispositions du régime primaire ont un caractère de loi de police. Il en
découle que la Loi française s’applique à tous les gens mariés, quelle que soit la Loi des effets
du mariage. Moralité, ce qui reste sous le coup, ce sont les contrats entre époux, ce sont
encore certains effets personnels, mais aussi le nom de l’enfant légitime. La Cour de
cassation soumet cette dernière question à la Loi des effets du mariage. La disparition de la
notion d’enfant légitime en droit interne devrait entrainer son abandon.
On pourrait imaginer une intervention de l’Ordre public international pour des lois
qui s’amuseraient à consacrer une inégalité entre époux.
ne
hi
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
.sc
w
w
w
A · Le régime matrimonial
1 · État des lieux
C’est l’ensemble des règles qui organise les relations donc pécuniaires entre époux.
Ces règles déterminent les questions de propriété, à qui appartient quel bien par exemple,
etc. on relève 3 catégories de biens, les biens propres, les biens acquis pendant le mariage et
ne
les biens communs. Le régime matrimonial détermine encore les droits des époux, mais
encore le sort des biens dans l'hypothèse d’une dissolution du lien matrimonial.
hi
En droit interne, les époux peuvent choisir leur régime matrimonial avec un contrat
ac
de mariage. Ce contrat de mariage ne se confond pas avec le mariage. À défaut de leur
manifestation de volontés, on applique un régime légal.
aM
En Droit international privé, DUMOULIN, un juriste du XVIème siècle, s’est amusé en
/L
1525 à rédiger une consultation pour des époux. Le conflit était alors interprovincial. Les
époux résidaient à Paris, mais disposaient de biens en dehors. Se posait donc la question de
m
Loi de l’autonomie. La Loi applicable, c’est la Loi voulue par les parties. La jurisprudence
française va consacrer cette solution. Solution qui va être reprise avec la Convention de La
d.
Avant cette date, la règle de conflit applicable reste celle établie par la
w
jurisprudence, qui consacre le principe d’autonomie. Les époux pouvaient choisir la Loi de
w
Ce peut d’abord être la Loi de la nationalité d’un des époux lors de la désignation.
Ce peut être encore la Loi de l’État où l’un des époux dispose de sa résidence habituelle lors
de la désignation. Enfin, ce peut être la Loi du premier État sur le territoire duquel l’un des
époux établira une nouvelle résidence habituelle après le mariage.
La Loi choisie par les époux s’appliquait à l’ensemble de leur régime matrimonial
avant 1992. Il y avait indivisibilité du régime matrimonial. Avec la Convention de La Haye, on
autorise un morcèlement, enfin, un « dépeçage ». Les époux peuvent soumettre certains
ne
biens à d’autres lois que celles du régime matrimonial, bref, à la Loi de situation de
l’immeuble. Des époux pourraient choisir une loi étrangère pour le régime matrimonial et
hi
pourraient choisir une loi différente pour les biens immeubles. Il en résulte une multiplicité
ac
de régimes, fonctions des biens immeubles. aM
Si les parties ne désignent pas expressément la Loi applicable, la Convention
abandonne l’histoire des indices là. La Convention énonce une règle de conflit, pour
permettre une certaine prévisibilité. La Loi interne de la première résidence habituelle
/L
commune des époux après le mariage est retenue. La volonté, ici, qu’importe.
m
a · Le changement volontaire
.sc
mariage, soumettre leur régime matrimonial à une Loi interne autre que celle jusqu’alors
w
matrimonial. Ce changement est ouvert aux époux qui ont choisi initialement la Loi
applicable à leur régime matrimonial, mais aussi à ceux qui s’étaient mariés sans choisir de
Loi. Cette possibilité de changement est ouverte aux époux mariés… avant le 1er septembre
1992. Ce changement de Loi opère en tout cas à compter de la date du mariage.
Cette possibilité de changer de Loi reste encadrée. L’Art. 6 prévoit que les époux ne
peuvent désigner que soit la Loi de la nationalité d’un des époux, soit la Loi du territoire
duquel l’un des époux a sa résidence habituelle.
Ce choix de loi postérieur au mariage peut être effectué soit dans les formes
prévues dans les contrats de mariage définies, soit par la Loi désignée par les époux soit par
la Loi du lieu où la désignation est opérée.
Le changement est rétroactif. Mais l’Art. 1397-4 CCiv paraît exclure la rétroactivité
de la désignation. La désignation effectuée prend effet entre les parties à compter de l’acte
de désignation.
Cette mutabilité automatique n’intervient enfin que dans trois hypothèses, visées à
l’Art. 7 §2 de la Convention.
Pour éviter les effets de cette mutabilité automatique, il a été suggéré que les époux
fassent un choix de Loi leur permettant d’y échapper…
ne
Il est encore suggéré dans le cadre d’une révision que cette mutabilité automatique
hi
passe à la trappe.
ac
Enfin, en matière de régime matrimonial, un règlement communautaire semble
aM
poindre le bout de son nez. Un livre vert a ainsi été rendu en 2006. Des auditions publiques
ont été effectuées en septembre 2009. La Commission semblerait s’orienter vers un
règlement concernant la Loi applicable au régime matrimonial. Il semblerait que ce texte
/L
aurait aussi vocation à s’appliquer aux gens non mariés. Enfin, il y a tension entre le critère
m
c · Petites évolutions
d.
manifeste de deux manières. Les parties, le débiteur, et son créancier peuvent conclure un
accord procédural histoire de désigner la Loi du for comme Loi applicable à l'obligation
w
alimentaire dans une procédure particulière. Il est encore prévu la possibilité, plus générale,
w
de désigner la Loi applicable. La liberté n’est pas absolue. L’éventail est limité. Cette
désignation de la Loi applicable ne doit pas aboutir à priver le créancier des aliments qu’il
w
Autre nouveauté, c’est que la Loi du for devient applicable si le créancier a saisi
l’autorité compétente de l’État de la résidence habituelle du débiteur. Toutefois, si
l’application de la Loi du for ne permet pas au créancier des aliments de les obtenir, la Loi de
sa résidence habituelle redevient applicable.
Section 3 La désunion
Si le divorce est le mode prépondérant de fin du lien patrimonial, il existe d’autres
ne
mécanismes, genre la séparation de corps, histoire de détendre ce lien conjugal.
hi
ac
aM
Paragraphe 1er La compétence juridictionnelle
/L
règlement offre un vaste choix aux sujets de droit, fondé sur la résidence habituelle et la
nationalité. Ces critères ne sont toujours pas hiérarchisés. Cela soulève des difficultés.
co
des questions à la CJCE qui a rendu une décision le 16 juillet 2009. Premièrement, est-ce que
rib
faire prévaloir la nationalité la plus effective ou les époux disposent-ils d’une option ? La CJCE
exclut la nationalité la plus effective, reste le choix donné aux époux qui peuvent saisir la
juridiction de leur choix.
w
w
probabilité est de se retrouver avec des juges d’État différents saisis en même temps quant à
la même question. Il y a du forum shopping là-dessous. L’Art. 19 du Règlement de 2007
indique que la juridiction saisie en second lieu doit surseoir à statuer jusqu’à ce que la
juridiction saisie en premier lieu se soit prononcée sur sa compétence. Lorsque la juridiction
saisie en premier a statué sur sa compétence, le second doit dégager.
Si les juridictions saisies sont d’une part d’un État membre et d’autre part d’un État
tiers, le règlement reste applicable. Il faut alors se référer au droit national de chaque État. Le
Droit français organise aussi en Droit interne ce problème en privilégiant le premier juge
saisi. Mais la Cour de cassation considère que le Juge français peut se dessaisir – et non pas
doit – et que le refus de dessaisissement peut se fonder sur le fait que la décision étrangère à
venir ne produira pas d’effet juridique dans l’ordre juridique français.
On entend peut-être dépoussiérer le règlement Bruxelles 2 bis pour éviter les cas de
multiplicité de compétence.
Le règlement prévoit aussi une compétence fondée sur les mesures d’urgence.
L’Art. 309 §1 indique que la Loi française est applicable lorsque les deux époux sont
de nationalité française.
L’Art. 309 §2 vise le cas où les deux époux ont leur domicile sur le territoire français.
ne
Les juges l’apprécient souverainement.
hi
L’Art. 309 §3 évoque lui que la Loi française est compétente si aucune Loi étrangère
ac
ne se reconnaît compétente. Il en découle 3 hypothèses. La première, c’est qu’aucune Loi
étrangère ne veut s’appliquer. Il faut donc consulter les différents systèmes juridiques avec
aM
lesquels la relation patrimoniale présente des liens. Si plusieurs lois étrangères veulent
s’appliquer, et bah là, on n’en sait rien. La Cour de cassation ne s’est en plus pas prononcée
alors. La Cour de cassation envisage une certaine efficacité. Si la Loi étrangère est plus
/L
ne
d’une Loi favorable. Le Juge français doit-il sanctionner la fraude à la Loi étrangère ? On
l’admet.
hi
ac
Le fait qu’une décision étrangère fixe le montant de cette pension n’interdit pas au
Juge français par la suite de modifier la décision. Cette modification ne constitue pas une
aM
révision au fond.
/L
m
co
Les gens non mariés ont pendant longtemps été ignorés. Ce n’était qu’une
situation de fait, n’emportant pas en soi de conséquences juridiques.
.sc
Peu à peu, on a accordé au concubinage un statut légal. Ce statut visait d’abord les
w
gens non mariés de même sexe, enfin de sexe différent aussi. C’est l’exemple du PACS. En
w
Droit international privé, la question des gens non mariés a aussi été pendant longtemps
ignorée. Avec la création de statuts en Droit interne, la question s’est posée au niveau
w
international. Il a fallu distinguer entre les partenariats enregistrés avec ceux qui ne font
simplement que cohabiter.
D’où la troisième voie. Plutôt que de rattacher, autant créer. Au sein du statut
personnel existe donc une nouvelle catégorie, un nouveau rattachement, à savoir que le
partenariat relève du lieu où il a été émis. L’Art. 515-7-1 CCiv, issu de la Loi du 12 mai 2009,
Loi de simplification, de clarification du Droit et d’allègement des procédures, dispose que
les conditions de formation et les effets d’un partenariat enregistré, ainsi que les causes et les
effets de sa dissolution, sont soumis aux dispositions matérielles de l’État de l’autorité qui a
procédé à son enregistrement. Il fallait faciliter, du moins, sécuriser, la production des effets
juridiques des partenariats conclus à l’étranger. On entendait éviter le phénomène consistant
ne
à rompre leur partenariat initial pour conclure un pacs. On entend assurer la continuité des
statuts juridiques. L’Art. 515-7-1 indique que l’État qui a enregistré le partenariat n’est
hi
compétent qu’en ses dispositions matérielles. Cela implique que l’on ne doive pas consulter
ac
les règles de conflit de l’État d’enregistrement. aM
Ainsi, il ne peut y avoir de renvoi.
Si les règles de conflit de lois octroient la possibilité de choix de loi quant aux effets
/L
d’enregistrement.
co
L’Art. 515-7-1 CCiv indique encore que le partenariat qui peut être conclu en France
d.
nationale. Cela signifie qu’on ne doive pas consulter la Loi nationale. Le législateur ne fait
que consacrer la solution retenue pour le PACS en France. On ne consulte pas la Loi
w
nationale des futurs partenaires. Ce choix-là peut paraître justifié dès lors que les partenaires
w
vont s’enregistrer dans le pays où ils vivent. Le petit problème, c’est qu’on ne trouve pas de
condition de durée pour s’enregistrer. Rien n’interdit… un… « tourisme de partenariat ».
D’où une forme bâtarde de forum shopping. La méconnaissance de la Loi nationale n’exclut
pas que l’ordre public international vienne quelque peu limiter la liberté.
Pour les conditions de forme, l’Art. 515-7-1 soumet à la Loi du lieu d’enregistrement
le partenariat enregistré. Mais… ce texte permet de conclure un partenariat enregistré devant
des autorités consulaires ou diplomatiques. Comme on ne consulte pas les autorités
nationales, ces autorités pourraient enregistrer également des partenariats entre Français et
non-Français. Mais la compétence des autorités consulaires et diplomatiques fonctionne en
théorie qu’à l’égard des nationaux. Pourquoi l’admettre pour le PACS ?
Enfin, l’art 515-7-1 ne se prononce pas sur la question de savoir ce qui se passe en
cas de conclusions successives de partenariats enregistrés. Bon, en principe, c’est pas l’orgie.
Rien n’interdit de penser que deux législations permettent simultanément le lien. Mais
alors… lequel partenariat verrait ses effets retenus ?
Cette règle de conflit souffre en outre d’un vice assez notable. La compétence de la
Loi d’autorité de l’enregistrement quant aux effets est insusceptible de modification. Or, les
partenaires peuvent changer de pays. Ils peuvent vouloir soumettre leurs relations à la Loi du
ne
pays où ils se seront installés, voire ne plus avoir de lien avec l’autorité d’enregistrement. On
les condamnerait d’appliquer une Loi qui ne correspondrait plus à l’environnement social ?
hi
Le législateur n’a pas choisi de faire produire aux partenariats enregistrés à l’étranger les
ac
effets d’un partenariat conclu en France. Les parties n’auraient pour choix que de conclure
un nouveau PACS, rompre le premier partenariat enregistré pour bénéficier du partenariat
aM
enregistré du pays où l’on se trouve. Ce que la Loi entendait pourtant éviter…
/L
m
Section 2 Le concubinage
co
d.
La relation n’est pas formalisée. C’est celle qui est définie à l’Art. 515-8 CCiv. En
rib
Droit comparé, soit cette situation de fait est purement est simplement ignorée, soit elle est
partiellement réglementée.
.sc
cette définition. En Droit international privé, deux qualifications ont été proposées. La
première consiste à traiter le concubinage comme un simple fait juridique. L’envisager
w
comme un élément purement matériel. Les différents rapports juridiques qui se nouent entre
w
les concubins sont traités les uns après les autres. il n’y aurait pas de globalité. On
soumettrait leurs relations à une règle de conflit spécifique qui ne prend pas en compte le
concubinage. La seconde proposition a entendu créer une catégorie spécifique au
concubinage. Il fallait soumettre ce concubinage à la Loi nationale commune, à défaut, à la
Loi de la résidence commune. Cette règle de conflit devrait s’appliquer à tous les aspects du
concubinage, exception faite des aspects patrimoniaux. Cette analyse, minoritaire, est laissée
pour l’instant lettre morte en jurisprudence. On ne traite finalement le concubinage comme
s’il n’existait pas. En l’absence de convention organisant les relations, les questions soulevées
par ce lien soulèvent des difficultés de qualification spécifique.
ne
hi
ac
aM
C’est avant tout un lien de Droit. Un concept juridique. On distingue alors deux
types de filiation. La première, dite de biologique, et celle, dite adoptive.
/L
m
co
d.
Les Art. 311-14 + CCiv de la section relative au conflit de lois sur la filiation
remontent à la Loi du 3 janvier 1972. L’ordonnance du 4 juillet 2005 a supprimé la distinction
entre filiation légitime et filiation naturelle. Cette suppression a eu des conséquences sur les
règles de conflit.
ne
La règle de conflit de principe est l’Art. 311-14 CCiv. Il évoque que la filiation est
hi
régie par la Loi personnelle de la mère au jour de la naissance de l’enfant. Si la mère n’est pas
ac
connue, et bah c’est la Loi personnelle de l’enfant qui s’applique. Cette règle de conflit vaut
pour les filiations hors et pendant le mariage.
aM
La mère est supposée toujours être connue, du moins plus que le père. Roh. Mais
c’est quoi déjà une mère connue ? Factuellement ou légalement ? Pour la Cour de cassation,
/L
À ce principe, des exceptions. L’Art. 311-15 CCiv est le premier. La possession d’état
co
permet de révéler des filiations, mais leur absence permet de les contester. D’où un double
effet positif et négatif. Il a encore ceci de particulier qu’il étend le champ d’application des
d.
d’extranéité, et ce, même si la Loi applicable à la filiation est une Loi étrangère. On applique
la règle matérielle interne sans sourciller. Cela ne laisse donc aucune place à loi étrangère
.sc
applicable. Cet Art. 311-15 permet au Juge d’appliquer sa propre loi dès lors qu’il y a un lien
entre la situation de fait et le territoire français.
w
Pourquoi cette Loi de police ? Le législateur a opté pour ce choix pour appliquer la
w
Loi française aux situations immigrées. Ce texte n’en demeure pas moins peu invoqué. Il est
w
L’Art. 311-16 CCiv a existé. Il était relatif à la légitimation. Buk. C’était le passage de
la filiation naturelle à une filiation légitime, résultant généralement du mariage des parents
de l’enfant naturel. Cette règle s’est faite boutée hors du Code Civil avec la disparition de la
distinction. Dorénavant, on recourt à une convention de Rome du 10 septembre 1970 et à
l’Art. 311-14 CCiv.
L’Art. 311-17 CCiv, quant à lui relatif à l’établissement de la filiation suite à une
manifestation unilatérale de volonté, la reconnaissance de paternité ou maternité. Il énonce
une règle de conflit à coloration matérielle, indiquant qu’une telle reconnaissance est valable
si tant est qu’elle soit faite en conformité avec la loi personnelle de son auteur, ou celle de
l’enfant. Ce texte ne concerne que la validité de la reconnaissance. Cette validité de la
reconnaissance est une validité de la manifestation de volonté. Toute autre est la question de
la… véridicité… sincérité de cette manifestation de volonté. Correspond-elle à une réalité
biologique ? La Cour de cassation a admis dans un premier temps que l’Art. 311-17
s’appliquait aussi bien à la contestation de la validité – donc action nullité, qu’à l’action en
contestation. Dans un arrêt de 2005, la Cour de cassation paraît revenir sur la jurisprudence,
L’Art. 311-18 CCiv a été lui abrogé. Cool. La Loi de 2009 s’en est chargée. Cet article
était relatif à l’action aux fins de subsides, action créée pour permettre à des enfants dont la
filiation paternelle ne pouvait pas être établie, et bah d’établir quand même leur filiation. Il
était tombé en désuétude, car les obligations alimentaires sont régies par le texte de 2
octobre 1976. La Loi applicable à la filiation s’applique à toutes les questions soulevées par
l’action en filiation. On considère que l’ensemble des questions probatoires relève de la Loi
applicable à la filiation.
ne
On est en matière d’état des personnes, matière indisponible. Le Juge doit mettre
hi
d’office en œuvre la règle de conflit, mais encore rechercher le contenu du Droit étranger.
ac
Quant à la qualification d’une filiation, bah pas de problème.
aM
Dans l'hypothèse d’un conflit mobile, cette question est réglée par le législateur,
expressément. L’Art. 311-14 se réfère à la Loi personnelle de la mère au jour de la naissance de
/L
l’enfant. Pour l’Art. 311-15, les juges du fond ont estimé que la résidence habituelle devait
s’apprécier au jour de l’introduction de l’instance. Ce qui restreint le champ d’application
m
aux personnes qui n’auront pas bougé de France pendant cette période. Pour l’Art. 311-17 et
co
la reconnaissance, c’est au jour de la reconnaissance que l’on apprécie la Loi applicable. cela
supposera que le changement du facteur de rattachement ne résulte toujours pas d’une
d.
fraude.
rib
Elle, bah elle conduit à se poser deux questions. Est-ce que les règles de conflit
w
posées par le législateur autorisent le renvoi ? Pour l’Art. 311-15, non. Une Loi de police ne
w
pousse pas à la débauche du renvoi. Pour l’Art. 311-17 CCiv, cette règle de conflit à coloration
matérielle ne devrait permettre qu’un renvoi in favorem, donc permettre la reconnaissance.
w
L’Art. 311-14, quant à lui, qui ne donne compétence qu’à la Loi personnelle de la mère, reste
une règle de conflit bilatérale classique, sans coloration matérielle. On devrait alors admettre
ici un renvoi. La jurisprudence reste obscure. La tendance des juges du fond est de
considérer que le renvoi n’est pas possible, au motif que cette disposition contiendrait une
désignation directe et impérative de la Loi applicable.
ne
hi
L’adoption reste un acte juridique qui va établir une relation, analogue à celle
ac
résultant à celle dépendant de la filiation biologique, entre deux personnes. La France est le
2ème pays quant au nombre d’adoption international. En 2009, il y avait 3017 adoptions
aM
internationales. Le service dédié au Ministère des Affaires étrangères constate que ce chiffre
décroit régulièrement.
/L
un… marché de l’adoption, un marché avec une demande forte dans les pays développés et
co
une offre qui, avec le temps, se réduit, dans les pays en voie de développement. L’existence
de ce marché a engendré des pratiques relevant du Droit pénal. A ainsi été conclu en 1993,
d.
Elle ne contient aucune règle de conflit. Elle a non seulement été ratifiée par les
États adoptants, mais aussi les États fournisseurs officiels d’enfants. Les États qui ne
connaissent pas l’adoption ou qui l’interdisent n’ont pas ratifié ce texte.
ne
Paragraphe 2e Le droit commun de l’encadrement
hi
ac
A · Phase administrative aM
L’aptitude à adopter est évaluée par les services de l’aide sociale à l’enfance. C’est
le Président du Conseil général va démouler son agrément. Cet agrément est une étape
/L
la démarche individuelle.
co
Sur le plan de l’entrée et du séjour sur le territoire français, le visa devant permettre
d.
B · Phase judiciaire
.sc
l’ordre international les règles de compétence de droit interne. L’Art. 1166 CPC l’exprime.
w
saisir les juridictions françaises pour effectuer une adoption internationale n’est pas
subordonnée à la production d’un agrément. Le Juge judiciaire ne peut refuser en se fondant
sur l’absence d’agrément. La seule possibilité offerte au Juge judiciaire, ce sera de considérer
que l’adoption n’est pas conforme à l’intérêt de l’enfant.
ne
La Cour de cassation a opéré dans un arrêt TORLET de 1984 une distinction,
maintenue par l’Art. 370-3 CCiv. Cette distinction consiste à dire que les conditions de
hi
l’adoption sont soumises à la Loi nationale de l’adoptant. Si l’adoptant n’est pas un, mais
ac
deux, la Loi est celle des effets du mariage. La Loi des effets du mariage, c’est la Loi nationale
commune, et à défaut celle de résidence commune.
aM
La Loi de l’adopté a aussi un rôle à jouer, de manière… indirecte. L’Art. 370-3 révèle
encore que, quelle que soit la Loi applicable, le consentement du représentant légal de
/L
l’enfant doit être libre, et obtenu sans aucune contrepartie après la naissance de l’enfant. Ce
m
éclairé au mépris des dispositions. En outre, le législateur a prévu une intervention directe de
rib
la Loi de l’adopté, dans l'hypothèse où cette Loi interdit l’adoption. Dans ce cas,
l’interdiction posée par la Loi nationale de l’adopté doit s’appliquer, sauf si le mineur est né
.sc
et réside habituellement en France. L’ordre public international est de proximité : il faut que
le mineur naisse et réside en France. On écarte la Loi personnelle de l’enfant, car ce dernier
est potentiellement et virtuellement un enfant français, et qui a en tout cas vocation à le
w
Mais pourquoi ne pas appliquer cette solution aux enfants mineurs résidant en
France ? Il semblerait que le législateur ait voulu prendre en compte les interdictions posées
par deux États, l’Algérie et le Maroc.
Que se passe-t-il lorsqu’un couple, et que la Loi nationale d’un des époux interdit
l’adoption internationale ? L’Art. 370-3 indique à ce titre que l’adoption ne peut être
prononcée que si la Loi nationale de l’un et l’autre des époux prohibe l’adoption, même si la
Loi des effets du mariage l’autorise. Un couple algéro-marocain qui vit en France est un
exemple, l’adoption ne marchera pas. Si le couple est franco-marocain et qu’il vit en France,
l’adoption marchera.
C’est considéré dans certains pays comme au Maroc comme une adoption, mais
pas comme un lien de Droit, plus comme une relation affective. Il est arrivé que les
personnes demandent à ce que la kafala crée un lien droit. La Cour de cassation s’y refuse. Le
problème, c’est quand lesdits enfants n’ont plus de lien avec leur pays d’origine. Pour éviter
le recours à cette institution, malgré la résistance des juges du fond, la Cour de cassation
persiste dans son entêtement. Une évolution pourrait avoir lieu.
ne
Le législateur français a adopté à cet égard une solution relativement simple.
hi
L’Art. 370-5 CCiv l’illustre. L’adoption régulièrement prononcée à l’étranger produit en
ac
France les effets de l’adoption plénière si elle rompt de manière complète et irrévocable le
lien de filiation préexistant.
aM
Il s’agit donc d’établir une équivalence institutionnelle. Cette équivalence
institutionnelle une identité d’effet. Si on n’est pas présence d’une telle rupture, alors on fait
/L
produire à l’adoption étrangère les effets d’une adoption simple qui là ne fait qu’adjoindre
m
un lien de filiation.
co
plénière, rien n’interdit aux parents adoptifs de formuler une demande d’adoption plénière
rib
en France.
.sc
w
w
w
ne
hi
ac
aM
/L
On peut envisager ces biens de différentes manières. Les biens, ce sont des choses
que les hommes s’approprient dans le but, généralement, de les utiliser. Bref, ils ont un
caractère patrimonial. On peut les envisager d’abord isolément, individuellement, mais on
peut faire mieux. Les biens constituent aussi des éléments d’un ensemble, le patrimoine,
envisagé comme l’ensemble des droits et obligations d’une personne.
ne
trouve son fondement au regard d’abord des biens immobiliers.
hi
Tout ça se rapproche de l’idée de souveraineté qui voit chaque portion d’un
territoire relever de la Loi du souverain. Mais cela se rapproche encore d’une idée de
ac
commodité des parties, liée à une sécurité juridique des tiers. Par extension, on peut
aM
appliquer ce rattachement aux biens mobiliers. Cette règle de conflit perd de sa pertinence si
l’on s’intéresse aux biens matériels ou incorporels, qui sont bien plus tendus à localiser
géographiquement. On va donc leur trouver un substitut. Pour les droits d’auteur, la
/L
protection contre la contrefaçon va résulter de la Loi du lieu où cette protection est réclamée.
Pour les brevets et marques, la protection de ces créations impliquant généralement leur
m
L’application de la règle de conflit vise les biens corporels. Cette règle de conflit
w
vaut pour les biens eux-mêmes, mais encore pour les droits réels, les droits réels principaux
w
(propriété, usufruit, servitude…), mais aussi les droits réels accessoires (genre les sûretés
réelles…).
w
Mais pour les biens meubles qui se déplacent nécessairement, genre les moyens de
transport, bah là, on va les rattacher au lieu de leur immatriculation.. Cela vaut aussi bien
pour les navires que pour les aéronefs. Cette règle ne vaut cependant pas pour la fiat 500,
qui reste soumise à la loi du lieu de situation.
ne
avec la Loi du lieu de situation du bien.
hi
On va cependant constater que cette combinaison aboutit le plus fréquemment à
ac
une prévalence de la Loi de situation du bien. Cette prévalence-là sera localement justifiée
par son caractère de lieu de police. L'intervention de la Loi de la source étant finalement rare.
aM
/L
m
Il existe deux modes d’acquisition des droits réels. Il y a des modes originaires. Il y a
d.
Si, pour le mode originaire, il n’y a pas de difficulté à appliquer la Loi de situation
du bien, pour le mode dérivé, on peut hésiter. La jurisprudence consacre la compétence de
la Loi de la source. Cette Loi va déterminer qui est et à quelles conditions. La Loi de situation
du bien n’est pas en reste. Elle intervient aussi, par l'intervention divine de l’Intérêt général. Il
faut protéger les tiers. La Loi de situation du bien, en tant que Loi de police, pourra
supprimer une partie des effets prévus par la Loi de la source. La Loi du lieu de situation du
bien pourra refuser tout effet d’une sûreté réelle constituée à l’étranger si cette sûreté est
étrangère en France, car on entend protéger les droits des autres créanciers.
Il existe une sûreté réelle flottante qui ne porte pas sur un bien déterminé, mais sur
une valeur d’un actif. En Droit anglais, ça, on connaît, alors qu’en Droit français, Buk.
ne
Section 3 Le conflit mobile en matière de meuble
hi
ac
La Loi applicable à un bien meuble est le lieu de situation. Si le meuble est déplacé,
l’idée générale sera le maintien de la règle de conflit. Sans laisser une petite place à la Loi de
aM
la source ? Deux cas en ont traité. Le premier cas, c’est un arrêt du 3 février 2010 (0819293)
qui a repris la thématique de l’application de l’Art. 2276 CCiv… ex-Art. 2279 CCiv (en fait de
meuble possession vaut titre) à un bien qui se trouvait à l’étranger et qui est déplacé en
/L
ne fait pas droit à cela. Elle indique que la Loi applicable à un bien mobilier est la Loi de
situation de ce meuble. En cas de déplacement du meuble, la Loi du lieu de situation du
d.
meuble reste la Loi de situation actuelle. Cette solution se comprend dans une conception
rib
traditionnelle du rôle de la Loi de situation. Mais bon, c’est pousser le bouchon un peu loin,
car en ignorant la Loi de la source, on autorise in fine une personne à détrousser une autre.
.sc
Ce qu’il fallait savoir ici, c’était qui était le propriétaire ? Chacun devait donc le prouver. À cet
égard, le possesseur, celui qui invoque cette qualité, ne peut le faire qu’en fonction de la Loi
du lieu où il est entré en possession en premier.
w
w
Le deuxième cas, c’est l’arrêt SOCIETE DIAC du 8 juillet 1969. Il s’agissait d’un gage,
w
sûreté réelle mobilière portant sur une voiture. Ce véhicule automobile était immatriculé en
Allemagne. Or, pour les objets mobiliers se déplaçant, en principe on retient le lieu
d’enregistrement de leurs droits réels… sauf pour les voitures, où c’est le lieu de situation qui
prime. Oui mais lieu de situation, c’est bien beau de dire ça, lieu de situation nouvelle ou
ancienne ? Le véhicule se déplace, et même qu’il arrive en France. Forcément, il tombe alors
en panne. Le garagiste retient le véhicule en vertu du droit de rétention puisque le
propriétaire ne paye pas la réparation. Le bénéficiaire de la sûreté réelle demande à être payé
par préférence sur la valeur de l’automobile. La question alors, c’est de savoir si cette sûreté
réelle qui n’existait pas en France pouvait valablement prospérer en France. Non non. La Loi
applicable à ce bien meuble, c’est la Loi française. La Loi française ne connaît pas cette
sûreté, qui ne peut donc produire d’effets notamment à l’égard du garagiste. Il faut que la
sûreté réelle étrangère soit identique ou tout au moins similaire à une sûreté française. Mais
les droits légitimement acquis à l’étranger, on s’en fou ? La jurisprudence entend leur
donner plus de force, mais il paraît tendu parallèlement de laisser dans le fossé le lieu de
situation du bien. On entend faire un petit cocktail des deux, qui aboutit finalement toujours
à préférer le lieu de situation nouvelle du bien.
Une première est fondée sur l’idée de continuation de la personne. Quand un sujet
de droit disparaît, et bah ses héritiers reprennent le flambeau. Dans ce cadre-là, la question
de l’administration des biens transmis ne se pose pas puisqu’il y a un titulaire tout désigné.
La deuxième conception possible repose sur l’idée que ce qui est transmis est un
actif net. Il n’y a pas continuation de la personne. À la mort de la personne, il va y avoir une
ne
masse de biens, confiée à un administrateur, à charge pour lui d’apurer les dettes et de
transmettre l’actif net aux titulaires désignés dans la succession.
hi
En Droit international privé, on va supposer qu’il y a un éparpillement territorial
ac
des biens composant ce patrimoine. Émiettement supposant que les biens constituant le
aM
patrimoine puissent relever de lois différentes. Une succession est un ensemble. Cet
ensemble appelle l’application d’une seule Loi pour régler tout ça. Il faut donc rechercher
the Loi successorale. Mais la Loi du lieu de situation du bien surgit en premier lieu pour les
/L
dans le ressort duquel est situé l’immeuble. Cette règle de compétence est consacrée par
co
Ici, deux règles de conflit sont possibles en matière de succession, selon que la
succession est immobilière ou mobilière.
La question s’est posée au regard des parts sociales d’une SCI. Les membres de
cette SCI sont titulaires de droits qui ne sont pas des droits réels. la part sociale est un
meuble. Cette qualification a incité un sieur CARON à faire preuve d’imagination. Dès lors
que les immeubles sont situés en France, leur sort successoral est réglé par la Loi française.
ne
Comment alors modifier la règle de conflit et la Loi applicable ? Ici, il n’est pas possible
d’intervenir sur le facteur de rattachement directement. La seule solution est de jouer sur la
hi
catégorie de rattachement elle-même, transformer l’immeuble en meuble. Pour ce faire,
ac
coco s’est fait titulaire d’une société elle-même propriétaire de parts d’immeuble. Coco va
aux USA et crève. En théorie, la Loi américaine s’applique à sa succession. Le sort des
aM
immeubles également. Cette modification de la catégorie de rattachement permettait ainsi
au sieur CARON d’éjecter ses enfants de sa succession. Les juges français ont considéré que
cette modification constituait une fraude.
/L
m
de biens transférer la propriété de ses biens à un trustee, trustee chargé de gérer ce bien
pour le compte d’un bénéficiaire qui peut être le constituant lui-même ou un tiers. Et la
d.
torture dans tout ça ?? Ce mécanisme peut servir à des fins fiscales ou successorales. Les
rib
biens objets du trust ne sont saisissables ni par les créanciers du constituant ni par ceux du
gestionnaire, du trustee. La Cour de cassation considère qu’il ne faut pas créer une catégorie
.sc
juridique qui lui soit propre. De ce fait, il va falloir qualifier l’institution en fonction du
contexte. Tout va finalement dépendre des finalités du trust, si le transfert opère au moment
w
La Convention de La Haye a voulu s’y intéresser, mais n’a pas été ratifiée.
Pourquoi ? En raison du domaine fiscal et des divergences nationales.
7
D. P. 1939. 1. 97, note L-P., S. 1940. 1. 49, note NIBOYET, Rev. crit. 1939. 481, note NIBOYET
ne
Paragraphe 4e La question de l’Ordre public international
hi
ac
Il est certain que l’Ordre public international français s’opposerait à une Loi
étrangère opérant une distinction entre les successibles selon des critères tirés de l’apparence
aM
physique, ou de l’appartenance religieuse, ou encore plus bêtement selon le sexe. L’Ordre
public international français ne s’oppose pas à ce qu’une dévolution successorale opère
pour deux épouses.
/L
m
co
Cette distinction varie selon que l'enfant a été conçu dans ou hors mariage. Mais
bon, a priori, une loi étrangère qui poserait une telle distinction serait considérée comme
.sc
Reste encore à déterminer la qualité des successibles, bref quelles sont les
conditions pour être héritier. Faut-il être né… quelle la dignité… La Loi successorale règle
ne
cela. C’est encore elle qui détermine ce qui revient à chacun des héritiers. C’est la Loi
successorale qui indiquera s’il existe ou non des héritiers réservataires. Il convient de noter à
hi
cet égard que les lois étrangères, notamment anglo-américaines, qui ne prévoient pas cette
réserve, ne sont pas contraires à l’Ordre public international. En Droit français, il existe le
ac
Droit de prélèvement. Il s’agit d’une institution ancienne, particulièrement utilisée
aM
aujourd'hui dans les successions internationales. C’est une règle internationale de Droit
international privé qui vient à la suite du droit d’aubaine, aboutissant lui à interdire aux
étrangers de transmettre ou recevoir à cause de mort. À ce droit d’aubaine a été substitué le
/L
droit de prélèvement dans une loi de 1919, Loi toujours en pleine possession de ses moyens.
Coquine va. « Dans le partage d’une même succession entre des cohéritiers étrangers et
m
français, ceux-ci prélèveront sur les biens situés en France une portion égale à la valeur des
co
biens situés en pays étranger dont ils seraient exclus ». Pour la Cour de cassation, cette règle
matérielle est un instrument de correction qui permet, si la Loi étrangère, applicable aux
d.
biens situés à l’étranger, de ne pas conférer aux Français les mêmes droits successoraux que
ceux prévus par la Loi française de rétablir l’équilibre. Cette règle matérielle ne bénéficie
rib
qu’aux seuls Français, non en qualité de légataire, mais en qualité de successible ab intestat.
Cette Loi peut encore être invoquée contre un Français. Ce droit de prélèvement permet en
.sc
B · La succession testamentaire
Ici, on peut s’interroger sur la compétence de la Loi successorale. Le testament est
un acte juridique. Comme en matière contractuelle, on devrait laisser le choix de la Loi
applicable à la succession testamentaire. Cette proposition a été cependant rejetée. On a
entendu éviter d’ajouter au morcèlement des successions internationales qui résulte de la
dualité des règles de conflit une autre règle de conflit. Une autre raison a reposé sur
l’indisponibilité de la matière en droit interne. On a entendu éviter que, sous couvert de
testament et de choix de loi ne s’organise un ersatz de pacte sur succession future. Le
caractère indisponible n’exclut pas l’autonomie de la volonté. On a voulu se reposer sur
l’idée de localisation. L’idée étant alors qu’une succession, mobilière ou immobilière,
présente des liens étroits avec soit le dernier domicile du défunt, soit le lieu de situation des
immeubles. Si on admettait l’autonomie de la volonté, cela aboutirait pour les parties à
délocaliser, à méconnaître ces liens étroits. Cela aboutirait à soumettre une succession à une
1 · Conditions de forme
ne
L’acte juridique relève de la Loi du lieu de son établissement. La règle de conflit en
hi
matière de forme reste facultative. On admet la compétence alternative de la Loi du fond,
ac
voire de la Loi nationale. Ce caractère facultatif a été dégagé par un arrêt VIDITZ du 20 juillet
1909. Le droit conventionnel a démultiplié les facteurs de rattachement. Il s’agit de la
aM
Convention de La Haye de 1961, relative aux conflits de lois en matière de forme de
testament. Cette convention prévoit 8 rattachements possibles. Une convention de
Washington de 1973, entrée en vigueur en 1994, établit par le biais de règles matérielles
/L
2 · Conditions de fond
co
d.
rappel, incapacité de jouissance, toujours spéciale, la Loi est déterminée par l’institution en
cause, incapacité d’exercice, spéciale ou générale, en Droit international privé, la loi
.sc
personnelle s’applique.
w
L’objet du testament relève de la loi successorale. C’est cette loi qui détermine la
w
quotité disponible, ou les biens pour lesquels le défunt va pouvoir choisir celui qui viendra à
w
sa succession.
A · La transmission
1 · Option des héritiers
La succession ne s’impose pas à l’individu. La Loi successorale règle ces questions
de condition d’exercice de l’option par l’héritier. Il faudra éventuellement aussi tenir compte
de la Loi personnelle en tant que Loi de la capacité, pour déterminer si une personne peut
exercer cette option seul. La publicité de l’option doit en principe se faire au lieu du dernier
2 · Transmission de l’actif
En Droit français, la transmission de l’actif se déroule de plein droit, sans formalité
particulière pour les héritiers, du moins en principe. Ces derniers sont saisis du patrimoine du
de cujus du seul décès de ce dernier.
ne
parce que si la Loi du lieu de situation de l’immeuble prévoit un mode de transmission
différent de celui de la Loi successorale, il faudra pour l’héritier respecter ce mode de
hi
transmission, à défaut de quoi ce droit ne serait que… virtuel. En cas de pluralité d’héritiers,
ac
en cas de masse successorale, en cas de dette du de cujus, chaque masse successorale va
répondre du passif à proportion dans l’actif global. Sinon, on pourrait autoriser tout
aM
créancier à taper dans n’importe quel actif.
3 · Transmission du passif
/L
m
C’est simple lorsqu’il n’y a qu’un seul héritier. C’est lui qui se débrouille.
co
l’exemple d’un créancier qui a un débiteur qui passe l’arme à gauche. Il va falloir savoir si le
créancier peut demander la totalité de sa créance à l'un des héritiers ou s'il doit diviser ses
rib
Cette question est une question d'obligations à la dette. À cette question, deux
éléments de réponse, l’idée étant dans un premier cas que chaque masse successorale va
w
Dans un deuxième cas, on va autoriser tout créancier à se payer sur n'importe quel
élément d'actifs de la succession. On entend préserver le droit des créanciers et respecter
l'unité successorale.
B · Le partage
C’est un ensemble d’opérations qui visent à concrétiser les droits théoriquement
attribués à chaque copartageant. Avant que le partage soit opéré, il y a indivision, situation
pendant laquelle une masse de liens voit des individus disposer de droits sur cette masse.
C’est une variante de copropriété. Reste à savoir comment cette indivision s’administre,
quelle est sa durée, quels vont être les pouvoirs des indivisaires sur les biens indivis, qui sera
gérant… l’indivision met en cause la notion de propriété. De ce fait, la Loi applicable à
l’indivision sera celle du lieu de situation du bien. La cause de l’indivision résultera de la Loi
successorale. Le régime de l’indivision relèvera du lieu de situation du bien. Bien entendu,
l’autonomie de la volonté des indivisaires peut s’exprimer. Ces derniers peuvent organiser
conventionnellement par contrat cette propriété singulière. Cependant, la mesure de cette
liberté, l’étendue de cette possibilité, sera réglée par la Loi du lieu de situation du bien.
ne
hi
Chapitre III Le patrimoine non familial, le patrimoine de l’entreprise
ac
aM
Ce patrimoine est saisi à un moment particulier pour l’essentiel, genre quand elle
prend l’eau, la faillite, une procédure d’insolvabilité, etc.
/L
nationalisation ou sa copine constituent une décision par opposition à la règle de droit. C’est
co
problématique, c’est que les procédures dites collectives d’insolvabilité sont avant tout des…
procédures. Buk. Cela conduit à une prépondérance certaine de la Loi de la procédure, la lex
concursus. En outre, la procédure collective affecte profondément l’environnement social de
l’entreprise, genre l'économie du pays. Ce dernier a donc un intérêt majeur à réglementer le
sort de l’entreprise. Enfin, l’entreprise en difficulté met en péril les droits des créanciers. Il est
nécessaire d’assurer une égalité entre ces créanciers. Cette exigence-là impose d’appliquer
une seule Loi qui traitera, pas de manière uniforme, mais globalement, l’ensemble des
créanciers. Moralité, c’est la Loi du Juge saisi de la procédure qui apparaît compétent.
ne
hi
Paragraphe 1er Compétence du juge français
ac
L’Art. 1er du décret du 28 décembre 2005 dispose, lorsque le débiteur est établi en
aM
France, que le tribunal territorialement compétent est celui dans le ressort duquel le débiteur
a le siège de son entreprise. S’il n’a pas son siège social en France, on s’intéresse au débiteur,
histoire de savoir où il a le centre principal de ses intérêts. Mais alors, que faire si ce débiteur
/L
a le centre de ses intérêts non pas en France, mais à l’étranger ? Genre une succursale, une
m
l’étranger. En outre, les privilèges de juridiction constituent des titres de compétence pour
l’ouverture d’une procédure collective en France. On s’est aussi torturé l’esprit afin de savoir
d.
si le débiteur qui a des biens en France suffisait-il à accorder la compétence aux juridictions
rib
françaises ? Pour la Cour de cassation, dans une décision de 1999, où était en cause un
contrat de crédit-bail portant sur des locaux situés en France, un lien même mince avec
.sc
l’ordre juridique français peut servir à justifier la compétence des juridictions françaises.
w
w
w
L’Ordre public procédural voit les procès de la procédure devoir remplir des
standards du procès équitable. En outre, l’Ordre public substantiel entre en jeu. La
procédure est collective. La Cour de cassation exige plusieurs exigences. Doit être assurée
l’égalité des créanciers par la procédure étrangère, bien qu’il existe des causes de préférence.
ne
L’inégalité entre créanciers ne peut être injustifiée. L’exigence d’une déclaration par les
créanciers de leurs créances auprès de la faillite est conforme à l’Ordre public international.
hi
La Cour de cassation a admis qu’un non-commerçant fasse l’objet d’une procédure
ac
d’insolvabilité. C’est le cas aujourd'hui en Droit français. Pour la Cour de cassation, une
durée un peu trop longue, de la période suspecte précédant l’ouverture de la procédure
aM
collective, n’est pas contraire à l’Ordre public international.
/L
m
co
caractère universel. Par conséquent, si le centre des intérêts du débiteur n’est pas situé dans
w
un État membre, le règlement n’est pas applicable et alors, bah on en revient au droit
commun. Ce texte ne vise finalement que la faillite intracommunautaire, qui affecte
l'économie de l’Union Européenne.
ne
CENTROS de 1999, et puis d’autres de 2002 et 2003, au nom de la liberté d’établissement, a
admis qu’une entreprise pouvait fixer son siège statutaire dans un pays alors même que son
hi
activité dans ce pays est quasi inexistante. Un État membre ne pouvait pas interdire un tel
ac
transfert. Cette jurisprudence ne concerne pas directement le règlement. Mais, dans le
règlement, il est dit qu’il y a une présomption en faveur du siège social statutaire. La
aM
possibilité conférée au nom de la liberté d’établissement va conforter ce chef de
compétence. Le seul fait d’opérer un tel transfert n’est pas frauduleux.
/L
considérer que le siège social de la société mère. Ce siège était considéré comme le centre
des principaux intérêts de la société. La CJCE a décidé dans l’arrêt EUROFOOD du 2 mai 2006
co
que le fait que l’administration centrale de la filiale soit au siège de la société mère ne suffisait
pas à fonder la compétence des juridictions de ce siège. Il faut d’autres critères de
d.
D’autres critères doivent manifester l’existence de cette unité. À défaut, il faut prendre
comme critère du centre des intérêts principaux de la filiale son siège social.
.sc
w
w
La compétence de principe, c’est la Loi du for. En même temps, qui dit principe
dit… exception. Il existe des règles matérielles relatives à l’information des créanciers.
ne
hi
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
.sc
w
w
w
ne
hi
ac
aM
/L
L'obligation est un lien de droit en vertu duquel un créancier est en droit d’exiger
d’un débiteur l’exécution d’une prestation. Faire quelque chose, ne pas faire quelque chose
ou encore donner, transférer la propriété d’un bien.
Les sources des obligations sont multiples. On en retient deux principales plus une
non négligeable. Les obligations peuvent provenir d’une manifestation de volonté ayant
pour objet et pour effet de créer un lien de droit – les contrats juridiques. L'obligation peut
encore trouver sa source dans un événement, volontaire ou non, d’où la Loi tire des
conséquences juridiques indépendamment de la volonté des sujets de droit – les faits
juridiques. Reste la source légale.
ne
Sous-titre I • La Loi applicable aux obligations
hi
ac
aM
/L
m
co
Chapitre I Le contrat
d.
rib
conceptions. La première conception n’y voit qu’une projection dans l’ordre international
d’un contrat de droit interne. Le contrat international serait alors nécessairement rattaché à
w
Ces deux conceptions peuvent coexister. Et alors, quelle place laisser à chacune
d’entre elles. Cette double conception aboutit à constater que le Droit international privé des
contrats internationaux est casse-tête. En raison de la pluralité des méthodes mises en œuvre,
tout en sachant que cette pluralité se manifeste en raison de la pluralité des sources
applicables aux contrats internationaux. Ces sources sont multiples.
D’abord, les sources nationales. Il y existe ainsi des règles de conflit. Il y existe aussi
des règles matérielles.
Chapitre I · Le contrat 52
2009-2010 Droit international privé 2 Les obligations
Et à côté de ces sources nationales, il y a des sources internationales. Elles sont de
deux sortes. Il y a ainsi des sources formelles. Les conventions internationales vont unifier des
règles de conflit. La Convention de Rome de 1980 est un exemple, tout comme la
Convention de La Haye du 15 juin 1955 sur la vente à caractère international d’objet mobilier
corporel, pleinement applicable en France. Ou encore une autre convention de La Haye du
22 décembre 1986, sur la Loi applicable à la vente internationale de marchandises… La
Convention de Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale…
Une autre source importante, c’est le Droit européen. Avant le Traité d’Amsterdam,
l’Union Européenne déterminait des conventions conclues entre pays membres, genre celles
de 1968 et 1980. L’Union Européenne a agi de manière sectorielle, comme en matière de
concurrence ou de consommation. Après le Traité d’Amsterdam, la Commission a considéré
qu’elle avait suffisamment de bases juridiques pour édicter des règles générales. Cette
compétence-là a permis la transformation de conventions internationales en règlements de
l’Union Européenne. Et ainsi, la Convention de Rome a muté en règlement.
Restent les sources informelles, créées par les opérateurs eux-mêmes. La lex
mercatoria est ainsi un corps de règles spécifiques aux marchands. Il en découlerait des
principes, genre l’exigence de bonne foi, l'obligation de minimiser son propre préjudice …
ne
Les usages du commerce international peuvent en faire partie, codifiés par voie privée. Enfin,
les contrats types, pondus par certaines fédérations. La fédération des ingénieurs-conseils est
hi
un exemple.
ac
Et les codifications savantes, bah ça, ce sont des propositions normatives faites par
aM
des groupes privés, composés généralement d’universitaires qui proposent pour les États,
pour les opérateurs, un ensemble cohérent de règles. Les principes UNIDROIT visent ainsi le
commerce international et remontent à leur origine à 1994. Ces sources informelles
/L
soulèvent quelques questions, par exemple leur place dans la hiérarchie normative, ou
m
encore de savoir comment sont elles subordonnées à la volonté des opérateurs. Tout va
dépendre des rapports entre Droit et État. Généralement, les opérateurs les considèrent
co
comme du droit.
d.
Ces textes s’appliquent même si la Loi applicable est celle d’un État tiers à l’Union
Européenne.
Dans… l’espace, pour la Convention bah ça vise les États qui l’ont ratifiée. Pour le
règlement, c’est du droit dérivé, en théorie donc applicable dans tous les États membres.
Mais le Règlement Rome 1 n’est pas applicable chez les danois, mais quand même chez les
grands Bretons. Enfin, quand on dit qu’il n’est pas applicable au Danemark, cela veut dire
que le Juge danois n’est pas légalement tenu d’appliquer ce texte.
Ces deux textes visent certains contrats. On doit ainsi être en présence d’une
obligation contractuelle. Forcément, l'obligation contractuelle n’est pas définie. L'obligation
contractuelle visée est soit civile soit commerciale, bref les relations entre personnes privées.
Pour les périodes précontractuelles, Rome 1 exclut les obligations découlant de cette période
de son champ d’application. Le règlement Rome 2 s’en charge.
53 Chapitre I · Le contrat
Droit international privé 2 Les obligations 2009-2010
L'obligation contractuelle doit être en situation de présenter un conflit de lois. Tant
la convention que le règlement peuvent viser un contrat de droit interne. Les parties peuvent
choisir de soumettre ce contrat à une loi étrangère, donc un conflit de lois.
Enfin, les obligations contractuelles ne doivent pas résulter des matières exclues à
l’Art. 1er des deux textes. On exclut ainsi les matières fiscales, douanières, administratives,
l’état et la capacité des personnes physiques, le droit patrimonial de la famille – exception
faite des donations. Preuve et procédure sont également exclues du champ de ces deux
textes, avec néanmoins quelques réserves.
ne
Cela soulève des questions. Ça tombe bien.
hi
ac
aM
Paragraphe 1er La Loi applicable au fond
/L
m
A · La liberté de choix
d.
rib
Les deux textes consacrent une solution unanimement en droit comparé, à savoir
l’autonomie de la volonté, qui signifie que le contrat soit régi par la Loi choisie par les
.sc
parties. Paradoxalement, la Loi est consacrée. Les deux textes ne laissent guère de place à un
contrat non régi par la Loi. On éjecte donc les règles provenant de sources informelles.
w
w
Cela dit, les parties peuvent choisir n’importe quelle Loi, même une Loi sans lien
w
1 · Autonomie de la volonté
Ce choix opère de deux manières.
Il peut être exprès. Il y a une certitude quant à la volonté des parties. Ce choix peut
être exercé par écrit. Mais il peut avoir donc lieu à l’oral, avec les problèmes de preuve qui en
découlent.
Le choix peut d’ailleurs être aussi tacite, mais ce choix doit résulter de façon
certaine, soit du contrat lui-même, soit des circonstances de la cause. Les deux textes
Chapitre I · Le contrat 54
2009-2010 Droit international privé 2 Les obligations
autorisent un dépeçage du contrat. Buk. Il s’agit juste de pouvoir soumettre une partie du
contrat à une certaine Loi, et une autre bah à une autre Loi. Restera à articuler deux
ensembles législatifs sur une même opération économique.
Ce choix peut être opéré à tout moment, lors de la conclusion du contrat, mais
aussi postérieurement. Les parties peuvent aussi retourner leur veste du bon côté en cours
d’exécution du contrat.
Mais il est des hypothèses où le choix des parties est limité. Cette limitation a lieu
lorsque le contrat est un contrat objectivement interne. Dans cette hypothèse, l’idée est qu’il
ne faut pas que le choix de loi ne permette pas aux parties d’éluder des dispositions
impératives du droit interne. Celles-ci s’appliquent nécessairement.
ne
Lorsque le contrat est interne, mais à l’Union Européenne, l’idée est que le choix de
Loi ne doit pas permettre aux parties d’écarter les dispositions du droit de l’Union qui sont
hi
impératives. On entend imposer l’ordre public de l’Union Européenne, ordre public matériel.
ac
Le contrat de choix est soumis à la même loi que le contrat lui-même.
aM
2 · En cas d’absence de choix
/L
m
souplesse, vécue comme source d’imprévisibilité juridique, si bien que le règlement Rome 1
a entendu
d.
rib
Le principe est que la Loi applicable au contrat est celle du pays avec lequel le
contrat a d’étroits liens. La convention pose des présomptions. Il y a ainsi une présomption
w
contrat. Dans le contrat de vente, bah la prestation caractéristique, c’est celle du vendeur,
consistant à transférer la propriété et assurer la délivrance du bien vendu. Pour un contrat
d’échange, les deux prestations échangées sont caractéristiques, d’où un petit problème
pour identifier. Et c’est pareil dans les contrats complexes où s’enchevêtrent des obligations.
Bah alors, la présomption tombe et on en revient au principe général de recherche des liens
les plus étroits.
55 Chapitre I · Le contrat
Droit international privé 2 Les obligations 2009-2010
ne
c · Les contrats qui relèvent de plusieurs catégories
hi
Ù Les solutions de principe
ac
aM
Bah là, le contrat est régi par la Loi du pays de la résidence habituelle du débiteur.
Mais ici, c’est une règle, pas une présomption.
/L
Lorsque les éléments du contrat relèvent de plusieurs catégories, genre les contrats
clé en main, c’est la Loi de la résidence du débiteur de la prestation caractéristique. Bon, mais
m
étroit(≈⋲)
d.
Le règlement prévoit encore une clause d’exception qui ne doit intervenir que
rarement. Le règlement indique que la clause ne peut jouer que lorsqu’il résulte de
rib
l’ensemble des circonstances de la cause que le contrat présente des liens manifestement
plus étroits avec un pays autre que ceux visés précédemment.
.sc
spéciaux
w
Ceux-ci concernent dans la Convention les contrats conclus par les consommateurs
w
et les contrats de travail. Il y a une partie faible qu’il faut protéger. Le règlement reprend tout
ça, mais ajoute une règle de conflit spéciale pour le contrat de transport.
Mais un consommateur, c’est quoi ? C’est celui qui agit pour un usage pouvant
être considéré comme étranger à son activité professionnelle. Cette formulation se retrouve
tant dans la Convention que le Règlement. D’où une conception restrictive du
consommateur. Le professionnel qui va agir pour les besoins de son activité, mais dans un
secteur où il est profane, n’est pas un consommateur au sens des deux textes. Cette
consommation va bénéficier de la protection quel que soit le lieu de résidence habituel,
même s’il a sa résidence habituelle sur le territoire d’un État tiers. Il faut que le contrat mette
face à face un consommateur et un professionnel. Le contrat de consommation entre deux
Chapitre I · Le contrat 56
2009-2010 Droit international privé 2 Les obligations
consommateurs ne relève donc pas de ces dispositions spécifiques. Dans le cadre de la
Convention de Rome, le champ d’application est relativement limité. La Convention ne vise
que certains contrats, les contrats de fourniture d’objets mobiliers corporels, les contrats de
fourniture de services et les contrats destinés au financement de ces fournitures. Tous les
contrats de fourniture de service ne relèvent pas de la convention. C’est le cas lorsque les
prestations sont fournies exclusivement dans un pays autre que celui où réside le
consommateur. Sauf bon exception, mais qu’importe.
ne
Mais le règlement est passé par là, élargissant le champ d’application de la règle de
conflit spéciale. Cette règle de conflit s’applique en principe à tous les contrats de
hi
consommation. La seule chose qui résulte de l’Art. 6, c’est que le professionnel doive soit
ac
exercer son activité professionnelle dans le pays de résidence habituelle du consommateur,
soit par tout moyen, ce professionnel dirige son activité vers ce pays ou pour plusieurs pays.
aM
Il existe encore des contrats qui échappent à la règle de conflit spéciale. C’est le cas
des contrats de transport ou certains contrats relatifs à certains instruments financiers.
/L
m
qu’in favorem. Le choix des parties ne doit pas priver le consommateur de la protection que
d.
lui assurent les dispositions impératives du pays dans lequel il a sa résidence habituelle.
rib
Lorsque les parties n’ont pas effectué de choix, le contrat est soumis à la Loi de la
résidence habituelle du consommateur. Cette règle ne signifie pas que cette règle soit
.sc
Le renvoi est exclu, même lorsque les parties n’ont pas choisi la Loi applicable.
L’Ordre public, éventuellement. Il faut que cette contrariété à l’Ordre public soit en tout cas
manifeste. La fraude à la Loi, même si les textes n’en parlent pas alors. Quant aux lois de
police, bah les deux textes en parlent. Le règlement en donne même une définition. Une Loi
de police est une disposition impérative dont le respect est jugé crucial par un pays pour la
sauvegarde de ses intérêts publics telle que son organisation politique, sociale ou
économique, au point d’en exiger l’application à toute situation rentrant dans son champ
d’application, quelle que soit par ailleurs la Loi applicable d’après le présent règlement. Bon,
mais on l’identifie comment ?
Les lois de police du for sont appliquées par le Juge dès qu’il les identifie. Pour les
lois de police étrangère, la Convention de Rome énonce les conditions pour leur prise en
considération. Le règlement est moins ouvert. Dans le règlement, on ne prend en compte
que les lois de police étrangère du lieu d’exécution du contrat ou qui rend illégal le contrat.
57 Chapitre I · Le contrat
Droit international privé 2 Les obligations 2009-2010
La règle de conflit est ici alternative, alternative entre la Loi applicable au fond et la
Loi de conclusion de l’acte. Le règlement rajoute un rattachement supplémentaire en
prenant en compte la Loi de la résidence habituelle du contractant ou d’un représentant. Ces
règles ordinaires jouent lorsque les parties sont dans le même pays lors de la conclusion du
contrat. Lorsque ce n’est pas le cas, des règles supplémentaires interviennent. On les dégote
à l’Art. 9 §2 et §3 de la Convention Art. 11 §2 du Règlement.
ne
Restent les lois de conflit spéciales à certains contrats. Genre les contrats de
consommation où il y a déséquilibre entre les parties. L’idée étant de soumettre la forme de
hi
ces contrats à la Loi du lieu de résidence habituelle du consommateur. On entend lui faire
bénéficier des garanties issues de cette Loi.
ac
aM
B · Champ d’application de la Loi applicable
/L
Le champ d’application de la Loi applicable est voulu comme le plus large possible.
L’Art. 10 de la Convention renvoie à l’Art. 12 du règlement. Il règle la question de la lex cause
m
L’exécution comme l’inexécution relève également de cette Loi. La Loi du lieu d’exécution
entend déterminer les modalités du lieu d’exécution forcée. La Loi du lieu d’exécution est la
d.
loi du contrat. La nullité est réglée par celle-là aussi. La prescription est extinctive. Si, au
départ, on envisageait la qualification de celle-ci comme procédurale, le règlement en fait
rib
matérielle dégagée par l’arrêt LIZARDI du 16 janvier 1861. On entend protéger le contractant
de bonne foi qui a cru contracter avec quelqu'un de capable alors qu’il était en réalité
w
incapable au regard de la Loi du for. On ne peut se prévaloir de son incapacité que dans le
w
1 · Cession de créance
Une subrogation, c’est une vente de créance.
Chapitre I · Le contrat 58
2009-2010 Droit international privé 2 Les obligations
vu l’Art. 12 de la Convention, les obligations entre le cédant et le cessionnaire sont
soumises à la Loi applicable au contrat de cession. Qui dit loi applicable dit Loi choisie par les
parties, et à défaut la Loi du cédant en tant que débiteur de la prestation caractéristique.
On rappellera que la cession de créance voit un créancier céder son droit à un autre
ne
qui devient créancier à sa place, alors que la cession de dette vise elle un débiteur céder sa
dette à un tiers, qui devient débiteur à un autre.
hi
ac
2 · subrogation
aM
Ça, bah c’est un mécanisme de transmission de créance, qui intervient
généralement à la suite d’un paiement.
/L
m
X est tenu en tant que caution de payer une dette. X paye cette dette et est donc
subrogé dans les droits du créancier. Il prend la place du créancier qu’il satisfait.
co
loi, la subrogation est régie par sa propre loi dans les rapports entre le créancier originaire et
rib
celui qui paie. Cette propre loi, lavée à 60 sans détachant, c’est la loi qui régit l’obligation
faite au payeur de payer. C’est la loi applicable aux relations entre le créancier originaire et le
.sc
59 Chapitre I · Le contrat
Droit international privé 2 Les obligations 2009-2010
La lex fori retrouve une place lorsque les règles relatives à l’objet et à la charge de la
preuve sont d’ordre procédural. C’est par exemple le cas lorsque la règle qui va déterminer
les conséquences du silence d’une partie lors du procès, ou lorsqu’il y a défaut d’une partie.
ne
hi
ac
Chapitre II Le fait juridique
aM
C’est un événement, volontaire ou non, d’où découlent des effets juridiques.
/L
Il y a bien longtemps, dans une lointaine galaxie, dans les années 1970, débuta
.sc
l’élaboration du règlement Rome II, ce en même temps que le début des travaux visant à
unifier les lois applicables aux obligations non contractuelles. Travaux qui s’achèveront en
w
1980 avec la Convention de Rome. Pour les obligations extracontractuelles en revanche, les
w
blocages persistent.
w
1 · Exclusions
Le Règlement Rome II exclut certaines matières de son champ d’application, par
exemple les obligations extracontractuelles en matière familiale, nées de lettres de change,
d’effets de commerce, du droit des sociétés, en matière d’association, etc.
Ce n’est que le fruit des désaccords entre les États. Certains ont craint que le
Règlement Rome II, en s’occupant de ces questions, soit le signe de la mort programmée de
la liberté d’expression, en raison de la place que laisse le Règlement à la loi du lieu du
dommage.
C’est pourquoi on en reste au droit commun, bref aux droits nationaux. Reste que
la Commission a fait savoir qu’elle allait faire une étude pour envisager la réintroduction de
cette question dans le Règlement. Donc c’est pas pour demain.
ne
Pour la question des fiançailles, s’il arrive qu’il y ait rupture, se pose la question de
hi
la qualification de la rupture des fiançailles. En droit français, les fiançailles ne relèvent pas du
ac
statut personnel. On devrait donc considérer que ça rentre dans le champ d’application du
Règlement.
aM
Les règles de preuve et de procédure ne relèvent pas du champ d’application du
Règlement Rome II.
/L
m
Pas nécessairement international, car il suffit qu’une loi étrangère puisse s’appliquer à la
situation, même si tous les éléments sont réunis sur un seul territoire.
w
w
B · Temporel
Le Règlement n’est applicable qu’aux obligations extracontractuelles nées après le
11 janvier 2009.
C · Spatial
On retrouve le même problème que dans le règlement Rome I : la réserve du
Danemark. Le Règlement n’est pas obligatoire dans ce pays.
ne
Ø Convention du 2 octobre 1973, sur la loi applicable à la responsabilité du fait
hi
des produits
ac
Ces deux conventions sont en vigueur en France.
aM
L’article 38 du Règlement précise que l’application des conventions internationales
auxquelles un État membre est déjà partie n’est pas affectée par le Règlement.
/L
de la circulation routière s’applique pleinement. Elle est en vigueur depuis 1975 et a une
co
vocation universelle. Cette convention est essentielle, de par son domaine, les accidents de la
route, qui sont une matière essentielle. (Spectre de l’arrêt LAUTOUR remontant à 1948).
d.
Cette convention est donc très fréquemment appliquée. Elle énonce, à titre de solution de
principe, que la loi applicable est celle de l’État sur le territoire duquel l’accident est
rib
survenu.
.sc
Restent as usual les exceptions. Si un seul véhicule est impliqué dans l’accident, on
applique en principe la loi du lieu d’immatriculation du véhicule (avec des réserves tenant à
w
la résidence des victimes). Si 2 véhicules sont impliqués, et que ces 2 véhicules sont
w
immatriculés dans le même pays, bah là, on va appliquer la loi du pays d’immatriculation de
w
ces véhicules.
Ø 2ème volet, les faits autres que les faits dommageables (quasi-contrats, faute
dans le processus de formation du contrat)
Ø 3ème volet, le Règlement laisse une place à la liberté de choix des individus,
c’est bien urbain.
Le règlement énonce une règle générale, mais énonce pour certains délits des
règles spéciales.
1 · Règle générale
a · Le principe
Le principe repose à l’Art. 3 du règlement Rome II et vise l’application de la loi du
lieu du dommage. La Loi applicable à l’obligation non contractuelle résultant d’un fait
dommageable est celle du pays où le dommage survient, quel que soit le pays où le fait
ne
générateur du dommage se produit, et quel que soit le pays dans lequel les conséquences
indirectes de ce fait surviennent.
hi
ac
C’est une consécration pure et simple de la lex loci delicti, la loi du lieu du
dommage, et non la loi du lieu du fait générateur.
aM
La solution est essentielle dans les hypothèses où il y a une dissociation entre le fait
générateur du dommage et le dommage lui-même. Dans l’hypothèse d’un « délit
/L
Il faut soumettre dans ce cas la responsabilité à la loi du fait illicite, donc du fait
co
générateur, histoire de sortir que l’auteur du fait illicite ne peut connaître que cette loi-là, or
d.
si la responsabilité civile vise à réparer un dommage, elle vise aussi à prévenir la commission
d’actes illicites. Un sujet de droit ne peut calquer son comportement au regard des lois du
rib
lieu où il agit, car il n’est pas familier avec ces lois. Cette analyse critiquée, car elle s’appuie
nécessairement sur l’idée que la responsabilité vise à sanctionner une faute. Or, il s’est
.sc
Oui parce que la responsabilité est de plus en plus indemnisatrice, si bien qu’une
autre doctrine a proposé d’appliquer la loi du lieu du dommage, en invoquant qu’elle
w
Forcément, cette analyse est aussi critiquée car le lieu du dommage peut être
purement aléatoire.
On a alors proposé de laisser le choix à la victime. Dans les hypothèses d’un délit
complexe, celle-ci pourrait invoquer soit la loi du lieu du fait générateur du dommage, soit la
loi du lieu du dommage.
Là encore, l’analyse est critiquée, car elle favorise de manière excessive la victime.
Cour de cassation semblait s’orienter vers la loi présentant les liens les plus étroits
avec la situation.
2 · Les règles spéciales et la possibilité d’écarter la Loi du lieu dommage dans certaines hypothèses
3 principaux cas.
ne
C’est une sorte de règle de flexibilité.
hi
c · La règle de conflit spéciale
ac
aM
Ù Responsabilité du fait des produits
pas abouti à une uniformisation des solutions. Notamment parce que la directive ne
concerne que la responsabilité sans faute. Dans une situation intracommunautaire, un conflit
d.
les États membres, mais en concerne quand même beaucoup. Il s’applique quelle que soit la
nature de la responsabilité en cause. Son champ d’application est extrêmement large. Les
w
produits défectueux au sens de la Convention La Haye sont autant les produits naturels
(produits du corps humain, comme le sang…) que les produits industriels (meubles ou
w
L’art 4 illustre que la loi du lieu du fait dommageable est applicable si ce lieu est
aussi le lieu soit de la résidence de la victime, soit celui de l’établissement de l’auteur (bref du
fabricant), soit encore celui de l’acquisition du produit.
ne
Vu l’Art. 5-1 du Règlement, est précisé que la Loi désignée gouverne l’obligation
hi
non contractuelle découlant d’un dommage causé par un tel produit. La règle de conflit
ac
spéciale ne va s’appliquer qu’aux dommages causés par le produit. Pour les dommages
causés au produit, on en revient à la règle générale.
aM
La règle de conflit spéciale ne pose aucune restriction quant à la personne lésée.
Cela peut donc être une personne physique ou une personne morale, une victime directe ou
/L
voir cadre Convention La Haye). Dans le cadre du Règlement, un choix a été effectué. La
règle de conflit spéciale n’intervient qu’à défaut de règle de conflit générale. Les parties sont
.sc
libres de choisir la loi applicable. Si les parties ont leur résidence habituelle dans le même
pays, la loi de ce pays va régir la situation. Le règlement prévoit une clause d’exception, en
w
faveur du pays avec lequel la situation présente les liens les plus étroits.
w
Bon, les règles spéciales ne s’appliquent que si les règles générales n’ont pas pu
w
L’Art. 5 énonce les règles spéciales, donnant une solution en cascade (« à défaut »).
Ø À défaut, est compétente de la loi du pays dans lequel le produit a été acheté,
à condition que le produit y ait été commercialisé
Si cet argument est accueilli, cela permet de donner compétence à la loi du pays où
réside habituellement la personne dont la responsabilité est recherchée.
ne
Concurrence déloyale et restreignant la libre concurrence
hi
Ù
ac
Cette règle de conflit est autonome. Quasiment pas de jurisprudence interne.
aM
La difficulté a été qu’il a fallu énoncer des règles de conflit différentes, fonction des
intérêts à protéger. Les actes de concurrence déloyale peuvent affecter soit les intérêts
collectifs, soit les intérêts particuliers d’un concurrent. Le règlement, en fonction de l’intérêt
/L
L’art 6-1 donne compétence à la loi du pays dans lequel les relations de
concurrence ou les intérêts collectifs des consommateurs sont affectés ou sont susceptibles
.sc
de l’être. Ainsi, lorsque plusieurs marchés nationaux sont affectés, il faudra appliquer
chacune des lois du marché en cause, puisqu’on aura des intérêts collectifs distincts qui
w
Pour les actes de concurrence déloyale qui affectent exclusivement les intérêts d’un
w
Pour les actes qui ont comme effet de restreindre la concurrence, l’Art. 6-3
distingue 2 hypothèses :
Ø lorsque c’est le marché d’un seul pays qui est touché, la Loi compétente est
la loi de ce pays
Une quatrième règle de conflit spécifique vise les atteintes aux droits de la propriété
intellectuelle. L’art. 8-1 joue alors.
ne
envers un tiers et quelquefois un engagement réciproque des deux parties.
hi
Ce sont des situations dont les effets juridiques sont analogues à ceux de situations
contractuelles, mais qui trouvent leur source non pas dans un accord de volonté, mais dans
ac
la loi. Il s’agit de faits licites.
aM
Prenons l’exemple de la gestion d’affaires
/L
Là, une personne s’occupe des intérêts d’autrui comme si elle était son mandataire,
m
mais elle n’est précisément pas son mandataire car il y a absence de tout contrat de
co
mandat. Cependant, les actes accomplis par le gérant seront traités comme des actes
accomplis par un mandataire, et se verront appliquer un régime juridique analogue si ce
d.
n’est identique.
rib
Ø Soit dire que le quasi-contrat est comme un contrat, et donc déterminer la loi
w
Ø On a proposé d’appliquer la loi du for parce que les quasi-contrats sont pour
souvent fondés sur un principe d’équité, l’idée étant que ce qui fonde la
gestion d’affaires, c’est vu l’enrichissement sans cause ou l’action en
répétition de l’indu, d’éviter un tout enrichissement injustifié, si bien qu’on y
a vu une loi de police et sûreté.
À supposer que les parties sont juridiquement liées, et qu’à l’occasion de cette
relation préexistante, l’une des parties va s’enrichir indument (par exemple recevoir en
paiement ce qui n’est pas dû), dans ce cas, on applique une seule loi à la totalité de leur
relation.
Mais si ces sujets de droit peuvent résider dans le même pays du fait d’une relation
préexistante, dans ce cas-là, on appliquera la loi de la résidence. Lorsqu’il n’y a pas de
relation préexistante, ça correspond aux hypothèses d’enrichissement indirect, où une tierce
personne va bénéficier d’un avantage indu.
Si les deux sujets de droit résident dans le même pays, on va appliquer la loi de
ne
cette résidence identique. S’il n’y a pas de résidence identique, et en l’absence de relation
préexistante, on va appliquer la loi du lieu où l’enrichissement s’est produit. Ici joue la clause
hi
d’exception en faveur de la loi présentant les liens les plus étroits avec la situation juridique.
ac
2 · La gestion d’affaires
aM
Il y a un gérant, une personne qui va s’immiscer dans les affaires d’autrui), et un
/L
géré l’autrui en question. Le gérant d’affaires n’a pas reçu mandat pour agir, mais va le faire
par altruisme. Ici, la solution applicable est une solution en cascade :
m
co
Ì On veut toujours que ce soit la loi qui présente les liens les plus étroits avec
la situation juridique
w
w
Pour le Droit français, c’est une faute délictuelle quand, pour le Droit allemand,
c’est une faute contractuelle.
Il est à craindre que tel choix n’aboutisse à accentuer une inégalité entre des parties
qui ne sont pas dans la même position.
ne
anticipation déjouée par un accord que la victime aurait pu conclure avec l’auteur du
dommage).
hi
ac
Le règlement s’applique aux situations présentant un conflit de lois, or on
rappellera qu’un conflit de lois n’est pas nécessairement une situation internationale. Tous
aM
les éléments de la responsabilité peuvent être localisés dans un seul pays.
une loi étrangère, mais cette liberté n’est pas absolue. Par le biais du choix de loi, les parties
m
le choix de lois est effectué en faveur de la loi d’un État qui n’est pas membre de l’UE, alors
même que tous les éléments de la responsabilité sont réunis dans l’espace communautaire.
.sc
En dehors de ces deux restrictions, les parties peuvent choisir la loi applicable à la
w
responsabilité.
w
w
L’Art. 15 indique de manière non limitative les questions qui relèvent de la loi
applicable à l’obligation non contractuelle.
L’Art. 18 offre une solution alternative à la victime : elle peut aussi exercer cette
action directe si l’action est permise par la loi applicable au contrat d’assurance.
ne
Toutefois, en matière de responsabilité, les législateurs énoncent souvent des présomptions
légales, ou des solutions relatives à la charge de la preuve, telle la loi applicable à l’obligation
hi
extracontractuelle (même mécanisme que dans Rome 1).
ac
aM
/L
m
convention de 1968, convention, qui, si elle ne fait plus aujourd'hui partie du droit commun,
revêt toujours certains aspects particuliers. La Convention de Lugano, parallèle, rajoute
w
Champ d’application
A · Matériel
Ces deux textes s’appliquent en matière civile et commerciale, ce quelle que soit la
nature de la juridiction saisie.
B · Temporel
Le règlement Bruxelles 1 s’applique aux actions judiciaires et aux actes reçus
postérieurement au 1er mars 2002, date de son entrée en vigueur.
C · Territorial
L’application de la convention et du règlement est en principe subordonnée à la
réalisation d’un critère, le domicile du défendeur dans l’espace communautaire, sauf
exception. Le règlement n’est en outre juridiquement pas obligatoire au Danemark.
Section 1 Compétence
Le Juge a fréquemment l'obligation de vérifier d’office sa compétence. C’est par
ne
exemple le cas si le Juge est saisi à titre principal d’un litige qui relève d’un des cas de
compétence exclusive. Il doit encore vérifier d’office sa compétence dans les hypothèses où
hi
le défendeur ne comparaît pas.
ac
La Convention comme le règlement se révèlent particulièrement riches au niveau
aM
des règles de compétence. Il existe une règle de compétence de principe, à côté de quoi on
retrouve des compétences spéciales, autonomes, exclusives.
/L
m
être contraint de comparaître en principe devant les juridictions d’un autre État membre,
sauf hypothèses spécialement prévues.
w
w
La mise en œuvre de ces options a été source de contentieux. L’option n’est pas la
même selon que l’on soit en contractuel ou en délictuel.
A · En matière contractuelle
Le défendeur domicilié dans un État contractant peut être attrait devant le tribunal
d’un autre État contractant, celui du lieu où l'obligation qui sert de base à la demande a été
ou doit être exécutée. Cette règle a été mise en œuvre par la Convention avec difficulté, ce
qui n’a pas empêché le règlement de la conserver, tentant au passage de réduire les effets
néfastes. La première difficulté a été de définir la matière contractuelle. La CJCE a ici choisi
d’adopter une interprétation autonome de cette notion. Cela entraînant qu’elle ne doit pas
être interprétée par un simple renvoi au droit interne d’un État membre. Il importe peu que
le Droit applicable aux contrats qualifie de délictueuse l’action fondée sur la rupture abusive
du contrat. La CJCE a posé qu’il n’y avait pas matière contractuelle lorsqu’il n’existait aucun
engagement librement assumé d’une partie en vers une autre. C’est le cas par exemple pour
l’action d’un sous-traitant, d’un sous-acquéreur, à l’encontre du fabricant du produit.
ne
suscitées, en ajoutant une règle spéciale relative à la détermination de ce lieu pour deux
types de contrat.
hi
ac
1 · Règle générale aM
Lorsque les parties n’ont pas anticipé, prévu le lieu d’exécution de l'obligation, la
CJCE, dans un arrêt TESSILI, de 1976, a indiqué que ce lieu devait être déterminé
/L
la Loi d’exécution par référence à la loi du for. Les parties peuvent toujours évité les
co
problèmes en prévoyant dans leur convention le lieu d’exécution de leur obligation, et alors
il n’y a pas de détour par une règle de conflit.
d.
rib
2 · Règles spécifiques
.sc
Mais alors, il faut pouvoir qualifier le contrat pour savoir s’il est de vente de
marchandise ou de prestation de service. À cet égard, la CJCE doit les définir. En Droit
français, il y a une incertitude sur la qualification de contrat de fourniture de service. En
outre, il peut s’avérer difficile d’identifier le lieu de prestation du service, notamment
informatique. Lorsque le litige porte sur plusieurs obligations découlant de la même relation
contractuelle, bah là, le principe est que c’est l'obligation principale qui doit permettre de
déterminer le Juge compétent pour statuer non seulement sur la demande principale, mais
aussi sur les demandes accessoires, issues bien entendu du même contrat. L’arrêt SHENEVAIL
ne
est survenu, mais encore le lieu où l’événement causal a l’origine du dommage s’est produit.
Dans l'hypothèse où il y a dissociation, il y a triple choix pour le demandeur. Admettons un
hi
fait générateur qui a lieu dans un État membre, mais qui a des conséquences dans d’autres.
ac
La CJCE accepte que la victime, le demandeur puisse agir pour le tout devant le Juge
compétent pour le fait générateur du dommage. Le demandeur peut aussi choisir de
aM
multiplier les instances juridictionnelles et pourra alors saisir chaque État membre où le
dommage s’est produit, mais dans la limite des effets du dommage dans cet État. L’arrêt de
1995 FIONA SCHEVILL le démontre. Cette solution engendre une multiplication des chefs de
/L
compétence lorsque le fait délictueux a été commis par voie dématérialisée, genre internet.
m
co
s’explique par la volonté d’assurer, enfin, prendre en compte, la faiblesse d’une des parties à
w
ne
hi
Paragraphe 4e Les compétences exclusives
ac
aM
A · impérativité
/L
Toute clause de prorogation de juridiction conclue dans une des matières visées
w
par ces textes est nulle. Le Juge saisi d’un litige relevant de la compétence exclusive des
w
ne
CJUE entend exercer un contrôle étroit. Elle a ainsi énoncé qu’une clause contenue dans les
CGV imprimées au verso d’un acte instrumentaire nécessite que le contrat signé par les
hi
parties comporte un renvoi exprès à ces CGV. La clause attributive de juridiction confère une
ac
compétence exclusive à la juridiction désignée. La partie bénéficiaire de la clause ne peut pas
saisir un autre tribunal.
aM
Ces clauses soulèvent, lorsqu’elles sont valables, posent la question de savoir à
quel litige elles s’appliquent, mais encore à qui elles s’appliquent, notamment en cas de
/L
transmission des contrats. Un État contractant qui n’est pas normalement compétent peut se
m
Dans tous les États, on constate que les parties, après avoir obtenu une décision au
w
demander une telle mesure provisoire et conservatoire à la juridiction d’un État même si, en
w
vertu du texte communautaire ou de la convention, une juridiction d’un autre État membre
est compétente pour connaître du fond. Le Juge octroie les mesures qui entrent dans le
champ matériel des textes communautaires, et il faut qu’il existe un lien de rattachement réel
entre l’objet des mesures sollicitées et la compétence territoriale du Juge saisi. L’existence de
ce lien doit empêcher une forme de forum shopping sur le terrain des mesures provisoires ou
conservatoires. La décision de la CJCE VAN UDEM de 1998 l’exprime. C’est le Juge de l’État
où se trouvent les biens faisant l’objet des mesures sollicitées qui est le mieux à même
d’apprécier la faisabilité de ces mesures et d’assurer leur mise en œuvre. Ce chef de
compétence n’évince pas la compétence des juges du fond pour ordonner des mesures
conservatoires.
ne
Pour l’exécution, et bah c’est la réalisation du droit consacré par un jugement
hi
grâce à la force contraignante sur les personnes ou les biens. La décision tranche en principe
ac
un litige, au provisoire, ou à titre définitif. Le jugement gracieux est la décision rendue en
dehors de tout litige, dans le cadre duquel le Juge va opérer un contrôle juridictionnel, soit
aM
sur un acte juridique, soit sur une situation de fait. Il faut en toute hypothèse qu’il s’agisse
d’un acte de volonté émanant d’une juridiction étatique. Ce qui exclut nécessairement la
sentence arbitrale.
/L
m
Les décisions rendues dans un État contractant sont reconnues dans les autres États
contractants sans qu’il soit nécessaire de recourir à une quelconque procédure. Cette
co
reconnaissance de plein droit permet à la décision rendue dans un État membre de produire
les mêmes effets que ceux qu’elle peut avoir dans son État d’origine. Cela emporte aussi que
d.
la décision étrangère puisse être volontaire exécutée dans l’État membre requis.
rib
produise une expédition de la décision et que cette expédition remplisse les conditions
garantissant son authenticité. Cette exigence-là ne remet pas en cause la reconnaissance de
plein droit.
w
w
ne
hi
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
.sc
w
w
w
ne
hi
ac
aM
/L
m
La deuxième conception voit la nation de manière élective. L’idée est ici la volonté.
La nation n’existe que par le consentement de ceux qui la composent. Ici, il s’agit d’une
communauté indifférenciée qui ratisse large. La condition pour être dans la communauté de
l’anneau repose sur la volonté d’en faire partie.
ne
qu’un indice qui ne suffit pas pour rattacher ou exclure le rattachement d’une personne à
l’État français. Cette conception de la nationalité est extensive, plus que les conceptions
hi
précédentes. La nationalité n’est alors plus qu’un lien abstrait qui ne comporte aucun
ac
élément relatif à la nation, du moins à titre principal. Du coup, l’acquisition de la nationalité
française emporte jouissance de tous les droits propres à cette qualité. En général, il n’y a pas
aM
de mi-Français ou de mi-étranger. On pourrait imaginer que la définition abstraite retenue
varie en fonction des questions. En matière de droit des sociétés, la relativité est acceptée. Le
critère de la nationalité va varier selon qu’il y a un intérêt ou non à faire valoir les intérêts
/L
français. Pour les personnes physiques, la relativité n’est toujours pas admise. On considère
m
que la notion de nationalité est unitaire. Il s’agit d’une unité apparente. En effet, cette notion
unitaire suppose une distinction entre le Français et l’étranger. Or, il existe aujourd'hui une
co
catégorie de personnes qui ne sont pas des Français, mais qui, néanmoins, jouissent de
d.
beaucoup des droits de ces ressortissants. *roulement de tambours*, ce sont les citoyens de
l’Union Européenne bien sûr. Ces citoyens européens jouissent de prérogatives qui sont
rib
français, il y aurait une citoyenneté qui ne serait plus nationale, mais européenne, conférant
des droits attachés à la qualité de national d’un État membre. La notion de nationalité
w
ne
Naissance et résidence en France sont déjà une bonne méthode. Mariage est une
autre méthode. C’est une voie majeure d’entrée dans la nationalité française qui fait toujours
hi
débat. On considère aujourd'hui que c’est une voie frauduleuse. Le mariage permet toujours
d’acquérir la nationalité française, après écoulement d’un délai de 4 ans. Si la communauté
ac
de vie des époux n’a pas cessé, le conjoint étranger peut devenir Français par le biais d’une
aM
déclaration. La condition qui fait broder, surtout aujourd'hui, c’est la communauté de vie,
qui ne peut se prouver que par l'intervention dans le cercle privé de l’Administration. Cette
voie d’acquisition de la nationalité française est subordonnée à la condition préalable de
/L
plusieurs femmes. Autre cas d’acquisition, c’est la filiation. Deux principales possibilités. ➀ En
co
présence d’une adoption simple, cela n’emporte pas de plein droit attribution de la
nationalité française. Le législateur considère toutefois à l’Art. 21-12 CCiv que l’adoption
d.
simple peut être le signe d’un facteur d’intégration dans la société française. L’adopté simple
peut, s’il a été adopté alors qu’il était mineur, réclamer la qualité de Français jusqu’à sa
rib
majorité, dès lors qu’il réside en France lorsqu’il réclame. C’est pareil pour les enfants
recueillis. ➁ L’effet collectif de la nationalité française permet ainsi à un parent qui acquière la
.sc
liens particulièrement forts entre l’individu et la France. L’autorité publique ne dispose dans
w
S’il est possible d’acquérir la nationalité, il est aussi possible de répudier et perdre
la nationalité française.
ne
hi
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
.sc
w
w
w