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                                                 Contre le principe hiérarchique.

                        De même que l'utilisation du téléphone ou de la télévision, de l'avion ou de 
l'automobile, de l'eau potable ou de l'électricité  nous paraissent totalement naturels, les 
différents types de rapports sociaux fondés sur le mode hiérarchique nous semblent tout autant 
et tout aussi faussement immuables, universels, intemporels.
Les rapports individuels (de couple ou autre), de travail, d'organisation sociale, internationaux 
ne pourraient se produire et reproduire que sur le mode /modèle de la domination et du 
fameux système pyramidal, qui du haut de cinquante siècles au moins nous contemplerait et 
nous contraindrait.
Il serait donc naturel que les formes de gouvernance des affaires communes (la politique) se 
conforme à cette loi de nature, hiérarchique, et que les partis politiques censés représenter les 
intérêts des membres d'une communauté sociétale obéissent à cette règle commune. 
              * Première objection, il est avéré anthropologiquement que certaines sociétés ont 
réussi et réussissent encore à fonctionner de toute autre manière.
              * Seconde objection, l'Homo Sapiens n'obéit pas  (ou en tout cas pas totalement) aux 
"lois de nature". Il n'a cessé d'inventer, expérimenter des systèmes plus que contradictoires 
d'explication du monde (de l'animisme  au monothéisme, de l'astrologie à la science …), de 
constructions artistiques  (de l'hyperréalisme au surréalisme, du classicisme au baroque, du 
constructivisme à l'abstraction informelle…), de rapports sociaux  (endogamie/exogamie, 
matriarcat/patriarcat…), de division du travail (artisanat/taylorisme, intégration ou 
désintégration des parts intellectuelle et manuelle dans le processus de production…), et bien 
sûr d'organisation des sociétés  (de la démocratie grecque reposant sur la pratique de 
l'esclavage jusqu'aux tyrannies dites socialistes en passant par les systèmes de caste, les 
pouvoirs clientélistes…).
                        L'homme est l'auteur de conceptions mentales qui ne paraissent éternelles et 
inchangeables que pour nos courtes mémoires. Le "sens commun n'existe que pour un temps 
et une aire spatiale donnée.

                        Les vraies révolutions sont celles qui rompent avec les dogmes prétendument 
intangibles ici ou là, hier ou aujourd'hui.
Il est patent  (pas tant que ça, mais quand même) que les systèmes hiérarchiques sont 
hégémoniques actuellement partout et dans tous les domaines.
Cela ne veut pas dire qu'ils sont inchangeables.
C'est lors des situations de crise que les humains inventent de nouvelles solutions afin 
d'assurer leur survie. Ce n'est par exemple qu'en raison de l'épuisement des ressources 
énergétiques fossiles que l'on commence à investir dans les énergies renouvelables (éoliennes, 
solaires…) ou inédites (fusion thermo­nucléaire…).

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Or politiquement le monde est à nouveau en crise, peut­être encore plus profondément qu'à la 
fin du XIX° et durant la première moitié du XX° où des expériences (avortées hélas ! ) de 
renversement de la domination entrepreneuriale/féodale (URSS, Chine, Cuba…) ou coloniale 
(Viet­Nam, Algérie…) ont été tentées.
                        La crise actuelle  (aube du XXI°) englobe les caractéristiques de celles du 
siècle précédent mais y ajoute de nouvelles données :
         ­ le caractère mondial de la domination : depuis la seconde guerre mondiale les maîtres 
de l'économie ont érigé des instruments de renforcement de leur pouvoir à l'échelle 
internationale  (accords de Bretton Woods, création du FMI, de la Banque Mondiale, de 
l'OMC, de sous­structures continentales comme l'ALENA, le Marché Commun…).
         ­ l'internationalisation du Capital : par le biais notamment des Bourses, les maîtres de 
l'économie, possesseurs des principales "multinationales", agissent en trans­frontières, 
déplacent capitaux et entreprises au gré des cours du marché, des coûts de main d'œuvre et 
d'infrastructures…, et accessoirement démontrent le caractère archaïque des structures 
politiques nationales.
         ­ Les détenteurs du Capital, imbus de leur toute puissance ont porté un coup fatal à la 
démocratie représentative.
Que ce soit en imposant leurs vues aux représentants politiques (à quelque échelon que ce 
soit, de la commune jusqu'au G7/G8), à découvert (Cf. le lobby nucléaire ou celui de l'eau par 
exemple), ou par le biais de la corruption (Cf. les entreprises de travaux publics), ou en 
transgressant allègrement les lois ou règlements édictés par les Parlements ou 
Gouvernements, les détenteurs du pouvoir économique ont discrédité tout le personnel 
politique  ("achetés", "vendus", "incapables"…), ont démontré que les responsables politiques 
n'étaient au mieux que leurs hommes de paille, un paravent translucide posé devant leurs 
manœuvres de moins en moins occultes, ne disposant d'aucun reste de pouvoir, hormis les 
fonctions régaliennes de maintien de l'ordre (police, armée,  mais même plus la justice, en 
tous cas en France).

                                  La crise de la démocratie représentative et de l'Etat­Nation.

                        Les structures politiques occidentales actuelles ont été inventées, instaurées il y 
a environ deux siècles, à un moment où de nouveaux systèmes économiques se frayaient une 
voie au milieu des pesanteurs féodales, quand les peuples d'Europe et d'Amérique se 
soulevaient en masse contre les empires monarchiques, aspiraient à des indépendances 
nationales, à des libertés nouvelles.
La souveraineté nationale, les suffrages censitaires, puis universels, la constitution de partis 
représentant les aspirations des diverses classes/couches de la population représentaient alors 
des instruments de construction des sociétés nouvelles, considérés comme efficaces, 
permettant l'expression et la concrétisation des volontés populaires. (Même si à juste titre, un 
siècle plus tard, Engels concluait déjà que le suffrage universel consistait pour les opprimés à 
choisir leur oppresseur, car déjà l'immixion de détenteurs du capital, à divers échelon dans les 

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structures politiques avaient perverti les institutions élaborées plus tôt et donné l'avantage aux 
représentants des puissances économiques).
                        Le monde a changé en deux siècles, les institutions financières agissent dans 
un cadre transnational, dépossèdent les structures politiques de tous leurs pouvoirs, bafouent 
toutes les aspirations populaires où qu'elles s'expriment.  
                        Les institutions politiques post­monarchiques sont désormais inopérantes, 
obsolètes.
 
                        Dans cette involution politique, les partis révèlent leurs limites intrinsèques 
d'une part, et d'autre part leur incapacité à transformer le réel.
              * Dans le cadre de la démocratie représentative, les partis se sont construits à 
l'origine à partir de deux axes :
         ­ représenter les intérêts objectifs et subjectifs des diverses classes ou couches de la 
population nationale, en incorporant le maximum de militants, en élaborant un programme 
spécifique, en diffusant ces idées, en menant des actions qui associent le maximum 
d'individus et ou groupes périphériques.
         ­ conquérir des postes de pouvoir à tous les échelons.
              * Cette logique conduit immanquablement à reproduire les modèles hiérarchisés de 
l'industrie, de l'armée…, ceux adoptés par les dominants. Logique perverse car elle conduit 
aux luttes de pouvoir internes, à la carriérisation, au culte de la personnalité, à la désaffection 
des militants "de base", aux compromissions de toutes natures.
              * Et pour finir ce processus de dé­démocratisation, les "chefs", ceux qui ont trouvé 
leur niche économico­politico­écologique ne peuvent que se méfier de tout mouvement de 
masse, de toute initiative citoyenne qui risquerait de compromettre leur situation, les alliances 
qu'ils ont nouées.
              * Mis en coupe réglée par les décideurs économiques et leurs relais bureaucrato­
technocratiques, les partis ayant l'intention d'accéder au gouvernement ou y participant déjà 
ne peuvent, sous peine de trop grand écart  (trop visible ) entre déclarations d'intention et 
pratique réelle, que se soumettre à la "pensée unique", à la "politique unique". 
                        Il en résulte cette fameuse absence de programmes, cette flagrante conjonction 
de propos de campagne, cette réduction de la lutte politique à des luttes  de personnes, à 
l'exposition de scandales… 
Les "chefs", coupés (par la professionnalisation de leur parcours à l'intérieur de la caste des 
"politiques") du reste de la société, craignent d'un côté les foudres et rigueurs des maîtres de 
l'économie et de l'autre côté celles de l'exaspération des dominés jugés irresponsables et 
imprévisibles. Contaminés par l'idéologie des dominants et par les relations personnelles qu'ils 
lient avec ceux­ci, ils n'imaginent même pas, même plus, qu'une autre source de pouvoir 
réside hors de leur cercle, le pouvoir des masses en mouvement.
                        Conséquence la plus visible : l'augmentation du taux d'abstention aux 
élections.

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                                  La puissance des peuples.

                        En ne tenant compte que d'événements récents, et sans même se référer à des 
situations aussi extrêmes que celles de la Palestine, de nombreux exemples mettent en 
évidence la friabilité de la super puissance mondialisée
En hiver 1995, un million de Français calmes mais fermes ont mis à mal les directives du FMI 
concernant la privatisation des retraites. Le projet a dû, momentanément au moins, être 
abandonné.
En 2001, les grands groupes pharmaceutiques, harcelés par les ONG et la population 
d'Afrique du Sud ont dû se résigner à abandonner les bénéfices escomptés sur la vente de 
leurs thérapies du SIDA dans un certain nombre de pays.
Les mobilisations de plus en plus massives de Seattle 1999 à Gênes 2001 ont empêché le   
FMI et l'OMC de prendre les décisions qu'ils souhaitaient voire appliquer à travers le monde, 
ont conforté les gouvernements d'un certain nombre de pays du "tiers­monde" dans leur 
opposition à l'adoption de règles les pénalisant  et ont même contraint les gouvernements de 
certains pays occidentaux à tergiverser avant de mettre en œuvre des projets antisociaux. 
Le mouvement zappatiste, plus par son irréductibilité que par ses armes (peu 
impressionnantes en fait), a amené le président mexicain  Fox à des concessions.
Via Campesina, à travers ses composantes syndicales agricoles "de gauche" réparties dans le 
monde entier freine l'impérialisme agricole US, notamment en s'attaquant à sa dernière arme, 
les OGM.
                        Il semble certain que la toute­puissance de l'économie globalisée, même 
relayée, épaulée par les forces de répression (ultime fonction concédée aux "politiques") 
notamment US, n'est pas invincible, pas plus que le Colosse de Rhodes. Les peuples, même 
sans arme, en rongent la base comme les vagues érodent l'argile…

                                A situation nouvelle, nouvelles solutions.

                        Les organisations politiques pyramidales sécrètent à leurs sommets des castes 
en connivence avec les dominants juchés sur leurs propres sommets.
                       Il est nécessaire de rompre avec ces formes d'organisation qui s'opposent 
inéluctablement aux mouvements sociaux, aux nécessités populaires.
                        Les formes nouvelles, adapté es aux réalités concrètes neuves ne se décrètent 
pas, et ne surgissent même pas d'analyses théoriques. Elles surgissent en réponse aux 
urgences de l'heure, nourries par les aspirations diffuses de la société, s'éprouvent et s'épurent 
dans la pratique avant de pouvoir accéder à une reconnaissance et un approfondissement 
théorique (Lénine rédigeant "Que Faire" n'invente rien, il ne fait que proposer au mouvement 
révolutionnaire d'adopter/adapter les formes d'organisation qui réussissent  à l'adversaire).
                        Donc, essayons de voir "ce qui marche aujourd'hui, ce qui fait vaciller la 
résolution de nos adversaires/ennemis, et d'autre part ce que recherchent les "gens"/agents 
dominés/ acteurs de ce temps.

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                       Ce qui "marche" : la détermination, la ténacité et secondairement le nombre de 
personnes qui entrent en lutte, et enfin en dernier lieu les capacités des uns à susciter la 
solidarité/complémentarité d'autres.
                        Ce qui exaspère les "gens" : le mépris des "supérieurs", l'abandon de leur 
propre parole (cf. le succès, contestable certes, des systèmes et médias dits interactifs où 
chacun peut s'exprimer, plus ou moins, librement ), les manœuvres d'instrumentalisation, de 
"récupération", le sentiment d'être considéré comme inutiles
                        Ce que désirent les "gens":
­ La reconnaissance de soi : l'émergence de l'Humanisme au cours de la Renaissance nous a 
conduit, à travers les "Lumières" et de manière plus déterminante encore par le bilan des 
tyrannies de masse soviétique et nazie (sans que l'on puisse toutefois assimiler l'une à l'autre), 
à un développement irrépressible de l'individualisme (aspect positif : reconnaissance de la 
valeur de chaque personne, aspect négatif : émiettement des intérêts collectifs…) et 
finalement à la recherche personnelle de satisfaction de son ego.
Qu'on le déplore ou non, la réalité actuelle impose de valoriser les facultés personnelles sans 
que cela empêche les regroupements d'individus.
­ La libre association entre "pairs": la "discipline de parti", la soumission à des instances 
hiérarchiques ne sont plus la tasse de thé que l'on s'arrache. Quand les individus s'unissent 
autour d'un projet commun, ce n'est pas forcément pour toujours, et ce n'est que dans la 
mesure où chacun trouve sa place nécessaire et d'où il peut discuter voire contester les 
décisions/ orientations suggérées par les autres.
­ Le "localisme" : la majorité des "nouveaux citoyens" souhaite avoir une prise directe sur les 
réalités qui l'entourent afin de mesurer pleinement les effets de l'action engagée, de contrôler 
les moyens utilisés (et de pouvoir se retirer de la lutte collective si les buts ou formes utilisées 
ne leur conviennent plus). Il ne s'agit pas d'un repli communautaire ou chauvin ou d'une 
régression politique, mais plutôt d'une volonté d'en finir avec les abstractions mensongères. 
Par ailleurs cela n'exclut en aucune manière les contacts/alliances avec d'autres groupements 
sensibilisés ailleurs par les mêmes difficultés/agressions ou même avec d'autres mouvements 
agissant sur d'autres terrains. (Les exemples abondent, et pour n'en citer qu'un seul, "Agir 
ensemble contre le chômage a participé à de nombreuses réquisitions d'immeubles par "Droit 
au logement").
La non­violence; sauf en cas de légitime défense: en rupture avec la tradition révolutionnaire 
du XIX° et début XX°, réactivée en 68 , l'action non­violente séduit de plus en plus. Ceci n'est 
qu'une autre conséquence de ce glissement observé en faveur du respect de l'intégrité 
individuelle (la sienne et celle des autres), et par ailleurs cela relève également du refus de la 
soumission aux "grandes gueules" et à la volonté de certains de "forcer la main" des autres. Il 
n'est pas certain que cette voie s'élargisse indéfiniment , car l'aiguisement des contradictions 
sociales et l'emploi disproportionné de la force par les dominants peut contrecarrer cette 
aspiration (cf. par exemple les manifestations de petits­bourgeois argentins ruinés se soldant 
par morts d'hommes et de femmes sans épuiser la colère populaire.) On  peut donc seulement 
constater ce goût actuel majoritaire pour cette forme d'expression.

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La volonté de maîtrise et  de choix de l'information (succès d'internet avec échanges 
transnationaux ,de sites comme Samizdat et Infozone). Chacun se forge sa propre opinion en 
s'abreuvant à des sources multiples.
                        Bref, on retrouve à travers ces aspirations l'incarnation des concepts 
emblématiques de 1789, Liberté, Egalité, Fraternité, mais repensés au filtre des expériences 
vécues depuis lors et s'exprimant de manière plus radicale.

                              Des formes nouvelles d'organisation et de fonctionnement s'ébauchent.

                        La politique ne se pense pas et ne se pratique plus dans les partis comme 
l'indiquent leur indigence idéologique et programmatique ainsi que leur positionnement de 
caste technocratique face aux réalités sociales.
                        Cela ne veut pas dire que la politique aurait magiquement été évacuée du 
champ  social en même temps que le concept de lutte des classes par la férule du Capital 
mondialisé.
                        C'est simplement ailleurs que se pratique et s'élabore la politique d'aujourd'hui. 
Plus que jamais les citoyens se mêlent de leurs affaires en se retrouvant dans des associations, 
des syndicats ou autre formes d'organisation qui inventent pas à pas de nouveaux modes de 
fonctionnement , d'intervention, de discours, de synergies.
    
                        La première caractéristique de ces mouvements, c'est (tout comme l'ont 
proclamé les Zapatistes mexicains) de ne pas désirer conquérir le pouvoir mais plutôt des 
espaces d'autonomie où leur liberté et leurs intérêts seraient relativement protégés, des bases 
arrières d'où ils puissent arracher des concessions aux détenteurs du pouvoir économique.
                        Seconde caractéristique: ces mouvements s'attachent à un objectif  distinct et 
non global (associations de quartier, organisations de chômeurs, coordinations de sans­
papiers, coordination d'infirmières, de cheminots, d'enseignants…, mouvement d'éducation 
économique populaire comme ATTAC, syndicats de type nouveau comme SUD ou la 
Confédération Paysanne, ONG,…)
Ce n'est pas du néo­corporatisme (comme l'indiquent les multiples convergences entre ces 
mouvements) mais un souci de coller aux réalités les plus immédiates et de changer 
concrètement le réel, ainsi que celui d'impliquer le plus grand nombre possible de proches, et 
enfin de favoriser une très forte implication des participants.  
                        Troisième caractéristique, la plupart de ces organisations après avoir défini un 
objectif , une espèce de charte fondatrice , ne se structurent pas de manière pyramidale, mais 
au contraire favorisent la liberté d'initiative et l'autonomie des individus et sous­groupements 
qu'elles fédèrent.
                        Quatrième caractéristique: la plupart de ces organisations ont un souci plus 
marqué qu'auparavant de faire circuler l'information entre les militants, d'afficher une plus 
grande transparence de fonctionnement (AG régulières, avec réelles discussions, bilan moral, 
bilan financier, définition des grandes orientations…)

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                        Cinquième caractéristique:  tolérance envers la parole et la personne de l'autre, 
face aux différences quand celles­ci n'entravent pas trop l'action commune; rejet global du 
sectarisme qui il y a encore peu conditionnait les attitudes militantes. L'adhésion à un projet 
commun suffit. Ceux qui ont été militants d'autres organisations ou qui le sont encore 
n'affichent pas ces appartenances, etpersonne n'en tient compte.
                        Sixième caractéristique: le développement sans précédent des moyens de 
communication , et notamment l'irruption d'Internet, a favorisé la réactivité de ces 
organisations et leur capacité à entrer en synergie, à s'allier dès que les circonstances l'exigent 
(cf. les grands rassemblements "anti­mondialisation"  , mais aussi la création de Via 
Campesina regroupant des structures agricoles du monde entier, et encore des convergences 
parfois moins spectaculaires ou plus locales qui sont innombrables…)
                        Septième caractéristique : grâce à nos ennemis qui ont largement affiché la 
supra­nationalité de leurs intérêts et de leurs attaques (qu'elles soient immédiates comme les 
délocalisations , ou programmées dans le temps et l'espace comme le démantèlement des 
services publics, le saccage des biens publics comme l'air, l'eau…, la marchandisation de 
toutes les activités humaines , même culturelles,…) le chauvinisme régresse et les alliances de 
ces nouvelles organisations débordent le cadre des frontières (un exemple parmi d'autres: les 
Marches Européennes contre le chômage.)

                                       Le nouvel horizon:

                        La démocratie représentative (et donc aussi ses instruments , entre autres les 
partis politiques) a fait son temps. Elle constitue un anachronisme dans le monde actuel 
(hyper­capitaliste, globalisé, internétisé…) (Je ne me souviens plus du contenu du bouquin de 
Marcuse Le Village global, mais il y a peut­être encore des idées intéressantes à y pêcher.

              L'objectif est à présent que s'élabore pragmatiquement la nouvelle forme de 
gouvernement adéquate: la démocratie directe, fédérative de tous les groupement de citoyens 
(par l'utilisation des nouveaux modes d'échange des informations/décisions…), et prônant le 
consensus, pas obligatoirement "mou", plutôt que la soumission des minorités aux majorités 
comme forme de représentation et comme mode de prise de décision. 

                                                                                                             Richard RUFFEL

                                                                                                              19 et 20 ­ 2­ 2002

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Annexe 1:

                     Théorie et pratique 

* Refuser le principe d'une supériorité des fonctions intellecteulles sur toutes les autres, 
refuser la professionnalisation " de la politique ne revient pas à pr^ner l'action pour l'action et 
le pragmatisme comme seul recours évolutif.
Au contraire, le rôle des "intellectuels" et des élaborations théoriques est capital dans un 
processus  de libération de tous assujettissements.

* Dans l'étape actuelle , l'éducation populaire requiert  toutes les énergies et les connaissances 
de "vulgarisateurs" scientifiques, techniques, économiques, historiens, géographes, 
sociologues…doivent être largement divulguées, commentées, discutées, afin de rendre 
"lisibles" les mécanismes de domination. Le succès inattendu de L'horreur économique de 
Viviane Forrester indique une attente massive d'argumentations étrangères à la fameuse 
"pensée unique".
Aucun des moyens existants de diffusion d'éléments théoriques ne me paraît satisfaisant 
(revues, ouvrages, conférences, séminaires, ou stages…), mais faute de mieux il est nécessaire 
de s'en servir avant d'en trouver de plus efficaces.

* Cependant à terme, il faut tendre à (et espérer) que les fruits de cette éducation populaire 
permettent à tout un chacun de discuter d'égal à égal avec les 
spécialistes/chercheurs/théoriciens… et que disparaisse la prétendue suprématie des 
"intellectuels"

* Enfin il est impératif que théorie et pratique ne se développent pas séparément mais dans un 
rapport dialectique où chacun participe des deux phénomènes.

                                                                                                               R.R.

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Annexe 2: 
                 
                 A propos des inégalités naturelles et des moyens de les atténuer.

                        "Il y aura toujours des pauvres et des riches". "il y aura toujours des individus 
plus doués, plus ambitieux que les autres, qui sauront s'extraire de la masse pour ensuite la 
dominer, la mettre à leur service!"
                        Ca, c'est le "sens commun", la sagesse populaire.
                        Et pourtant c'est au moins partiellement faux.
                        D'une part les êtres humains sont beaucoup plus égaux qu'on ne veut bien le 
dire ( et que les dominants ont intérêt à faire accroire), les conditions sociales étant largement 
responsables des fameuses inégalités invoquées. Et en dépit de cela, j'ai toujours été frappé 
par l'intelligence collective des masses en mouvement (en 68, au cours de grèves auxquelles 
j'ai participé dans des ateliers de la métallurgie) et par celle de nombreux ouvriers ou militants 
de quartiers, dits  défavorisés. Les qualités de ceux­là n'étaient pas reconnues par des titres, 
médailles ou autres diplômes, elles n'en étaient pas moins réelles.
                        D'autre part, des formes d'organisation excluant le principe hiérarchique 
fournissent moins de prise aux ambitions individuelles, peuvent tirer un parti favorable de la 
plus grande implication de certains de leurs membres ou de capacités particulières utiles à ces 
mouvements, utiles à tous.
                        Enfin, s'il en est besoin, des garde­fous contre la reproduction du modèle 
dominants­dominés ont déjà été imaginés (rotation des fonctions, révocations en assemblées 
générales …) , d'autres sont encore à inventer, à expérimenter.

                                                                                                    R.R.

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Annexe 3:

                Expériences vécues dans le monde associatif d'aujourd'hui.

                                                        à rédiger prochainement.

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