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.^..-J^lU^^ NOVAKOVITCH
L'OCCUPATION
AUSTRO-BULGARE
EN SERBIE
BERGER-LEVRAULT, LIBRAIRES-ÉDITEURS
PARIS NANCY
0-7, RUE DUS BKAUX-ARTS RuE DES GLACJlS, 18
19 IS
L'OCGUPATION AUSTRO-BULGARE
EN SERBIE
CHAPITRE I
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
LA DÉNATIONALISATION
a été occupé.
Pour étouffer le sentiment national, les Autri-
chiens vont plus loin. Parallèlement à la propa-
gande scolaire, ils travaillent à supprimer tout ce
qui pourrait rappeler aux Serbes leurs devoirs pa-
triotiques, leur histoire et leurs aspirations natio-
LA oéiNATIONÀLISATION l5
(i) On verra plus loin que le pillage ne s'est pas borné à lasaisi^
des livres, loin de là.
OCCUPATION
CHAPITRE III
LES DÉPORTATIONS
aussi en Serbie.
On a emmené
des personnes de tout âge et de
tout rang parmi les déportés se trouvent de très
:
informés que lA-ooo internés serbes ont été ramenés en Serbie pour
aux travaux agricoles.
être utilisés
LES DÉPORTATIONS Sq
vitch et Yovan Oukropina, à Cségled. On remarque
enfin parmi les internés de nombreux prêtres.
A Cségled se trouvent les prêtres Michel Mililché-
vitch, Dragomir Ilitch, Paul Stoyanovitch, Dra-
guitch Mihaïlovitch, Lioubomir Popovitch, Serge
Popovitch ; à Neszider, l'igoumène Nicon Lazaré-
vitch et les prêtres Michel Novakovitch et Mileta
Popovitch; à Aschach, Bogolioub Yovitchitch; à
Priester-Roem, Sima Boukvitch,
Les internés sont installés dans des baraques en
bois dont chacune peut contenir i5o à 200 per-
sonnes. Ces baraques, qui par elles-mêmes ne sont
que des abris insuffisants contre le vent, la pluie et
la neige, sont, en outre, peu ou pas chaufTées, si
LES DÉPORTATIONS 4
MmiSTÈRK DB LA GuKRRK
Chancellerie —
No 463 Très urgeut.
Sofia, le ao mai 1917.
les diriger sur Pachmakli et sur Chiroka Lka, oh ils jureni punis
de la bastonnade et soumis aux travaux forcés sur les routes. En
même temps, on donna télégraphiquement l'ordre de porter à la
connaissance de tous les prisonniers serbes, internés civils et
recrues de la circonscription de la Morava, que chaque fagitij
serait fusillé, aurait sa maison brûlée, son bien confisqué et sa
famille envoyée dans la contrée de Kerpali. Les camarades du
fugitif seront également punis s'ils ne préviennent pas à temps de
son intention.
Le "ministère de la Guerre se propose aussi de transférer les
('.
lieutenant-colonel Dimitrief ;
lieutenant Mandjoukof.
a Cette copie est envoyée à l'aide de camp du ig^ régiment Doro-
stolski.
« Le Sous-Lieutenant (Illisible^, i
Les autorités bulgares n'ont donc pas hésité à appliquer aux pri-
OCCUPATION 4
5o l'occupation austro-bulgare en SERBIE
sonniers évadés et repris les peines les plus sévères, quoique l'ar-
ticle8 du Règlement de La Haye prescrive expressément que les
prisonniers évadés sont passibles des peines disciplinaires seulement
et quoiqu'on admette partout que les tentatives d'évasion doivent
être jugées avec la plus grande douceur. Les Bulgares ont menacé
tous les prisonniers de guerre et internés civils de la peine de mort
en cas d'évasion qui se produirait après le 20 mai. Ils sont allés
plus loin et ils ont décrété la destruction de la maison, la confis-
cation des biens et la déportation de la famille de chaque fugitif,
faisant ainsi retomber la faute sur des innocents. Ils ont enfin rendu
les camarades du fugitif solidaires avec lui, quoique cette solidarité
manque totalement de fondement. Toutes ces mesures sont si arbi-
traires et si cruelles —sans aucune nécessité et en violation des
conventions internationales —qu'elles se passent de commentaires
et qu'elles fournissent la meilleure preuve du régime de tortures que
les malheureux Serbes subissent.
LES DÉPORTATIONS Si
CHAPITRE IV
LE RECRUTEMENT FORGÉ
LE RECRUTEMENT FORGÉ 69
n'ont pu émanant
être faits qu'en vertu d'un décret
du pouvoir central et englobant leur ensemble.
Nous ne possédons pas le texte de ce décret et
nous manquons d'informations à ce sujet, mais il
doit certainement exister.
Le bureau de presse serbe àCorfou a jugé néces-
du i3 mars 191 7, un com-
saire de publier, à la date
muniqué se rapportant au recrutement dans les
provinces occupées et à ses conséquences. Dans ce
communiqué on dit « Les derniers déserteurs
:
veaux territoires ».
Radoslavoff essayait donc de justifier les mesures
prises pour réprimer le mouvement, mesures qui
ont été terribles. La répression impitoyable dépasse
70 l'occupation austro-bulgare en SERBIE
chefs subventionnés, —
a clairement montré d'a-
vance le sort réservé à toutes les entreprises sem-
blables des agents sans scrupules qui, en préten-
dant s'occuper de la liberté des petites nations,
travaillent plutôt à leur anéantissement.
« Toute tentative faite par des illuminés que
1 — IMPOTS
La Zaria que « la
écrivait, le i3 janvier 1917,
perception des contributions directes Macé-
en
doine se fait avec de grandes difficultés ». Quant
à la Morava, le même journal constatait dans son
numéro du 12 janvier que, au cours du mois de
décembre 19 16, 2.692.944 francs ont été perçus à
titre de contributions directes, tandis que le produit
2 — LA DÉPRÉCIATION DE LA MONNAIE
3 — L'ABOLITION DU MORATORIUM
5 — LE PILLAGE SYSTÉMATISÉ
responsabilité criminelle.
Les antiquités et les souvenirs historiques, épar-
pillés un peu partout dans le pays, ont trouvé
aussi de nombreux amateurs, a Depuis le commen-
cement de Buda-
cette guerre, écrivait l'^z Est de
pest à la date du 7 avril 19 16, on remarque à
Budapest un nombre considérable de marchands
d'antiquités. » C'était la vente en détail qui s'orga-
nisait... Quant aux musées, collections artistiques
et historiques existant en Serbie, des commissions
spéciales ont été nommées par les gouvernements
ennemis avec mission de choisir les objets de
valeur et de les réserver pour l'Etat, pour le Hof-
museum de Vienne ou pour le Nemzeti Muzeum
de Budapest. En créant ces commissions, les Etats
occupants montraient déjà leur intention d'ériger
en un procédé légal d'exploitation, les
le pillage
l'Autriche.
Quant à l'administration même du territoire
occupé, le pillage du couvent de Detchani est déjà
occupés !
de Habsbourg.
A en croire les journaux austro-hongrois, la
CONCLUSIONS
agissent en conséquence.
En au point de vue humanitaire, il
se plaçant
faut reconnaître que les autorités autrichiennes se
sont efforcées dans une certaine mesure de remé-
dier à Textrême misère de la population. Au com-
mencement de l'occupation, des secours ont été or-
ganisés, des distributions d'aliments ont été faites.
Ces quelques bons mouvements n'ont pu malheu-
reusement compenser tout un système de mesures
tracassières, cruelles, inhumaines, prises par une
administration méfiante et soupçonneuse, venue
dans le l'idée préconçue que chaque pas
pays avec
la feraittomber dans une embuscade, que chaque
maison lui cachait des ennemis prêts à l'attaquer
sournoisement. C'était une erreur grossière, mais
qui a inspiré toute une série de procédés injustes
et qui ont fait souffrir la population cruellement.
La population avait été déjà trop éprouvée par
la guerre pour pouvoir songer à la résistance et à
code serbe.
j a sans doute une part de vérité dans raffir-
Il
CONCLUSIONS l5l
circonstance.
Et cette violation manifeste des règles de la
Convention de La Haye n'est pas cependant ce
qu'il y a de plus grave dans l'ordonnance du
28 juin. L'ordonnance contient une idée, toujours
dans son article i, qui est vraiment prodigieuse :
l54 l'0CGUPATI0x\ austro-bulgare en SERBIE
Pages
Chapitre I. — Considérations générales. i
Sur le Théâtre de la Guerre des Balkans. Mon Journal de Route (.'7 no-
vembre igi2-i5 décembre igrs), par le général Herr, de l'artillerie française.
1913. Volume in-8, avec 9 illustrations et i carte hors texte, broché. 2 fr. 50
Les Lauriers de la Montagne (Gorski Viyénatz), par Pierre II Pétro-
vicH-NiÊGOCH. Traduit du serbe par Divna Vekovitch. Préfurt de Henri
DE RÉGNIER, de l'Académie Française. 1917. Volume in-i6 jésus . 3 fr. 50 .
IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT