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2. PASCAL « Divertissement » PP. 394-395 |S ANALYSE 4. On peut repérer les étapes suivantes en abordant le texte paragraphe par paragraphe : ite = |. 2812, 1* paregraphe: une observation et un constat. Lagitation et la fuite. Si les hommes sont agités, s'ils, recherchent les dangers et les charges, ils ne font pas ainsi leur bonheur. Pour 8tre heureux ils devraient savoir rester chez eux. Or, c'est précisément ce quills, fuient. |. 13 4 17, 2° paragraphe ; de la cause aux raisons. Pourquoi cela ? Parce que la condition humaine est misérable : nous en sommes inconsolables. 1.18 827, 3* paragraphe : Vexemple du roi. Un ici sans divertissement est un homme plein de miséres. el ~ |. 28 835, 4° paragraphe : le succés du jeu et de ta chasse. Les divertissements ont pour gain essentiel de nous d8tourner de la pensée de la mort, - |. 3640, 5° paragraphe : le rejet de ta solitude, Inver- sement, les hommes rejettent tout forme de retraite. ~ L418 46, 6 paragraphe : conclusion. Le divertisse- ment est un moyen pour les hommes d’oublier leur condition, Les mots qui caractérisent les opérations logiques de la pensée sont : « considérern, a", « penser de plus prés», 2°§, «se figurern, «imaginer», 3°§, «dela», 4° §, «Deld, Etc’est enfin », 5° 8, « Voila», 6* § 2. La démarche inductive part des observations pour en tirer des lois. Or c'est précisément ce que fait Pascal dans ce texte :il part de ses observations dans le premier para- graphe, « Quand je m'y suis mis queiquefois @ considé- ver.. » pour en tirer une vérité : « Mais quand j'ai pensé de plus prés et qu'aprés avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu en découvrir les raisons, j'ai trouvé Lad» L314. 3. Le travail du philosophe s*exprime dans les verbes qui désignent une activité mentale d'abservation comme « considérer », ou « penser » mais aussi dans ceux qui évoquent la communication de ces considérations ou de ces pensées, comme « dire », |. 5. C’est bien ce qui définit ta démarche de l'apologiste, + L'exemple du roi représente un cas extréme. Il est au faite du pouvoir, au comble de la richesse et, pourrait-on croire, du bonheur. Si ce qui est dit par Pascal est vrai pour le roi, alors Cest vrai pour tout individu. Ainsi, que le roi ait besoin d’étre diverti pour &tre heureux prouve que le divertissement est nécessaire & tous les hommes. Uexemple du roi est done intégré a la démonstration. 1 lasert 5. Le mot de divertissement est employé dans son sens étymologique latin lorsque Pascal donne son équivalent en francais : « ..] est le tracas qui nous détourne dy penser et nous divertit », |. 34-35 et |. 45. « divertisse- ment » vient du verbe « divertir » issu du latin divertere, détourner quelqu’un de faire quelque chose. Le champ sémantique du mot dans le texte est déveloopé, |. 28 et suivantes, dans une énumération qui englobe le jeu, la conversation des femmes, la guerre et les grands emplois Si les deux premiers éléments sont attendus, dans la mesure oii ils renvoient & des occupations jugées futiles Ou mondaines, en revanche les deux autres sembient incongrus ; selon Pascal, tout ce qui détourne l'homme de examen de sa condition reléve du divertissement, d'une attitude de fulte. On pourra dire aux éleves que le philosophe a infléchi le sens du mot en lui donnant les connotations négatives que nous avons vues, au point que l'on parle de « divertissement pascalien » quand on veut Svoquer tout ce qui détaurne l'homme de la vue de ses misdres. 6. La forme emphatique de la phrase permet de mieux faire apparaitre la vérité paradoxale qu’énonce Pascal. «Ce n'est pas qu'il y ait en effet du bonheur... », 29, «Ce nest pas cet usage mol et paisible[...] qu'on recherchi \. 32, « mais c'est le tracas qui nous détourne.. » |. 34. Aprés deux formes n&gatives, la fin de la derniére phrase du paragraphe, assertive, souligne le sens du concept de divertissement. Le professeur pourra demander aux éle- ves de transposer, oralement, ces phrases en supprimant la forme emphatique afin d’apprécier par comparaison les effets produits par le choix de l"écrivain. Les anaphores « De ld vient que », formule employée trois fois |. 31 et 32, martélent la démonstration en renforcant son caractére logique : est en cela qu’on peut dire que Pascal cherche & convaincre son lecteur. Il cherche aussi ale persuader en s'associant aux hommes dont il dépeint la condition : le pronom « nous » ou le pronom « on » englobent le philosophe et le lecteur dans une expérience commune. Il €pouse la misére des hommes au lieu de la condamner avec mépris. 6 PROLONGEMENT Cet encadré peut bien évidemment étre complété par une recherche plus fouillée. On notera simplement que les qualités de Pascal mathématicien se retrouvent dans le fragment des Pensées, par la rigueur de la démonstration. Quiilait dans sajeunesse fréquenté les salons luia permis d'avoir une expérience directe de ce qu’étaient les diver tissements au sens courant du terme. Qu'l cherche enfin @ conduire son lecteur vers un examen de sa condition fai- ble et mortelle reléve du grand projet de L’Apologie de la religion chrétienne que sont les Pensées. 8 ECRITURE Le sujet est vaste et déborde du strict champ du littéraire mais il est intéressant s'il permet aux élaves d’avair une distance critique par rapport & ce qui constitue le divertis- sement moderne (jeux télévisés, sitcom, etc., mais aussi métiers trés prenants)..

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