Le coût de la protection contre un défaut de remboursement de la dette de la France s'est
rapproché la semaine dernière de celui d'un Etat noté "AA+" et non "AAA" comme la note actuelle de ce pays, a relevé mercredi l'agence d'évaluation financière Fitch dans une étude. Ce coût est mesuré par les CDS ("credit default swap"), contrats d'assurance pour se protéger d'un risque de faillite d'une entreprise ou d'un pays. Les CDS français se situaient mardi vers 15H00 à 97,5 points de base (0,975%), proches de leur point le plus haut atteint début juin (99,9). Cela signifie qu'assurer le remboursement de 10 millions de dollars de dette française à un horizon de cinq ans coûtera 97.500 dollars par an. De manière générale, le coût de la protection sur la dette des pays européens a fortement progressé au cours de la semaine écoulée, signe d'une inquiétude ravivée des investisseurs quant au financement des Etats sur les marchés, selon Fitch. Les CDS des pays européens ont progressé de 5% la semaine dernière, s'échangeant à des niveaux 26% plus élevés que leur moyenne historique. La hausse est spectaculaire pour la Grèce, dont les CDS ont dépassé les 900 points vendredi, pour atteindre 904, soit le niveau le plus haut observé depuis le début de la crise de la dette. Mardi, vers 15HOO, ils s'élevaient même à 998,8 points, autrement dit le coût pour assurer 10 millions de dollars de dette grecque jusqu'en 2015 est de 998.800 dollars par an, sur les cinq années à venir. Pour Fitch, la hausse des CDS européens s'explique par les difficultés que pourraient avoir certains pays à se financer alors que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait réduire en partie les liquidités qu'elle fournit aux marchés. Par ailleurs, dans une autre étude, Fitch estime que les inquiétudes sur la dette souveraine dans la zone euro et la volatilité des marchés augmentent le risque d'une récession en double creux ("double-dip"), c'est-à-dire d'une reprise économique suivie d'une rechute. Ce scénario, qui n'est cependant pas celui le plus probable pour Fitch, aurait en retour des conséquences néfastes en zone euro sur le bilan des banques et l'évolution de la dette publique, estime l'agence de notation.