You are on page 1of 124

Médecine et Société

Approche historique
(I)

Cours d ’Histoire de la Médecine


Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fes
Plan du Cours
 Les grandes périodes
 Cours 1 : Les racines de la Médecine : de
la médecine « archaïque  » à la naissance
de la Clinique
 Cours 2 : La Médecine « Arabe », une étape
majeure dans le développement et la
transmission du savoir médical
 Cours 3 : Naissance et progrès de la
Médecine d’aujourd’hui
Limites
 Cadre Géographique limité : Le Monde
Méditerranéen, le Moyen-Orient et l’Espace
Européen
 Une présentation des principales périodes de
l ’Histoire de la médecine avec l ’évocation
de quelques grandes figures de cette Histoire
 Manquent une histoire des maladies et une
étude critique des théories médicales
De la naissance à la mort
Valeur éthique de la médecine

La vie un équilibre entre santé et maladie


La santé valeur éthique positive (un bien)
La maladie valeur éthique négative (un mal)

Spécificité de la profession médicale


Le médecin a le pouvoir de maintenir la santé, de
lutter contre la maladie, de retarder la mort
I. Les Racines de la médecine

1. Les débuts de la Médecine :


Premières civilisations
Repères Historiques
 Pré-Histoire
 Entre 600 000 et 10000 avant JC. Epoque
paléolithique (premiers outils humains)
 Histoire
 3000 av JC. Civilisation Mésopotamienne
(Irak)
 Vers 3000 av JC. Civilisation Egyptienne
La médecine avant l ’Histoire
 L ’homme de la préhistoire : ce que nous
apprend la paléontologie
 Les maladies du squelette osseux
 Exostoses (pithécanthrope de Java),lésions
rhumatismales), séquelles de fractures,
 Premières interventions sur l’homme malade
 Cals de fractures (paléolithique Teforalt Maroc),
trépanations (néolithique)
 Médecine basée sur des rites magiques
Aux origines de la civilisation
Euro-Méditerranéenne (1)
 La Civilisation Mésopotamienne (entre le
Tigre et l ’Euphrate) : Sumer (Irak) et Assur
(Iran)
 Premières civilisations urbaines entre Orient et
Occident (à partir de 3000 avant JC), première
écriture (stèles, cylindres, tablettes etc…)
 Le malade puni par le dieu ou victime d ’un démon,
 Des médecins guérisseurs et « chamans »
 Une pharmacopée (plante=remède)
 Premiers traités médicaux
Le Code de Hammu-Rabi et les
médecins (1)
 Premier ensemble de lois connu dans l’Antiquité
(Hammu-rabi roi de Babylone (1792-1750)
 Dix articles du code (sur 282) concernent les
droits et les devoirs des médecins
 Des actes chirurgicaux
 importante incision au moyen de la « lancette de
bronze »
 Ouverture de l’arcade sourcilière pour intervention
sur l’œil
 Traitement de fracture osseuse ou lésion musculaire
Le Code de Hammu-Rabi et les
médecins (2)
 Rémunération si réussite ou sanction si échec et
selon la classe sociale du patient
 homme libre, « muskenu »/paysan, esclave
 Acte réussi : Fracture osseuse corrigée
 Reçoit 5 sicles d’argent d’un homme libre
 Reçoit 3 sicles d’argent d’un muskenu
 Reçoit 2 sicles d’argent du maître de l’esclave
 Echec (mort du patient ou perte de son œil)
 Médecin amputé du poignet si homme libre
 Rend au maître un autre esclave si mort d’esclave
 Paye 50% du prix de l’esclave si perte de l’œil
Aux origines de la civilisation
Euro-Méditerranéenne (2)
 La Civilisation pharaonique Egyptienne
 Une vie au delà de la mort avec le « dieu pharaon », une
thérapeutique « magique  »
 Approches « scientifiques »
 Pharaon Athotis (1e Dynastie) : premier traité d ’anatomie
 Les Papyrus : (800 recettes du second millénaire), traités
médicaux du temps de Ramsès 2 (1250 av JC)
 Connaissance de la sémiologie (Cardio-pulmonaire,
ophtalmologique, parasitaire, urinaire)
 Méconnaissance de la physiologie
 Médicaments : minéraux, végétaux, animaux (miel)
Aux origines de la civilisation
Euro-Méditerranéenne (3)
 La Civilisation pharaonique Egyptienne
 Statut du médecin
 Formation dans les « maisons de vie »
 Médecine spécialisée (généralistes et
spécialistes), hiérarchisée et affectée à des groupes
sociaux
 Médecin rémunéré, responsable de ses actes et
tenu à une certaine déontologie
 Excellente renommée dans toute l ’Asie :Imothep (2800
av JC) , Amenothep (architectes, médecins, dieux...)
Médecine Juive archaïque
(1500-800 av JC.)
 Conception éthique de la maladie :
punition de Dieu qui seul peut apporter la
guérison
 Les médecins forment une classe à part de
caractère religieux rattachée aux prêtres (lévites)
 Accent mis sur la Médecine Préventive et
l ’Hygiène
 Isolement des malades contagieux et désinfection de
leurs vètements (lèpre et peste)
 Hygiène alimentaire (interdiction des viandes parasitées)
 Hygiène corporelle (bains et ablutions)
 Hygiène péri-natale
I. Les Racines de la médecine

2. Naissance de la clinique :
Hippocrate, Alexandrie, Galien
Repères Historiques
 1. Civilisation Grecque
 2500-1800 : Epoque pré-hellénique
 Autour de 1000 av JC : «Etats grecs » (772
Premiers jeux olympiques)
 500 Empire d’Athènes
 336-323 Alexandre « Le Grand » de Macédoine
 conquête de : la Grèce, la Syrie (332), l’Egypte
(Alexandrie), l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, l’Inde)
meurt à 33 ans. Tous ces pays deviendront de
civilisation grecque,certains pour des siècles
Repères Historiques
 2. Civilisation Phénicienne (1000-800)
 Liban, Maghreb (Tunisie, Lybie, Espagne du sud)
 814 Fondation de Carthage
 3. Civilisation Romaine
 Vers 750 Rome, vers 500 République Romaine
 Assimilation progressive de la Grèce (196 )
 146 destruction Carthage, conquête du Maghreb
 111-115 Guerre de Jugurtha
 30 Prise d’Alexandrie : Egypte province romaine
La Grèce, foyer de la
civilisation Méditerranéenne
 Vers le VIIe siècle avant JC une culture
originale va prendre naissance, marquée par
la coexistence de deux systèmes de pensée :
 Une religion païenne avec un « panthéon » de dieux
correspondant à chaque activité humaine. Dans celui-ci
la santé est placée sous le patronage du dieu Asclepios
(Esculape) fils d ’Apollon dont le sanctuaire sera un lieu
de pèlerinage pour les malades.
 Un courant philosophique dominé par Socrate et son
disciple Platon qui veulent substituer à d ’invérifiables
spéculations une sagesse toute humaine, qui encourage
une recherche positive sur l ’homme et l ’univers où il
vit.
Un scientifique philosophe :
Aristote (384-322)
 Une théorie de la matière
 La matière est continue et divisible à l’infini. Le
vide n’existe pas
 Par opposition à Démocrite (460-370) : l’atome
élément ultime de la matière (Newton 1642-1727)
 Matière composée de quatre éléments
fondamentaux : terre, air, eau, feu
 Reliés par quatre forces mystérieuses : l’humide
(air-eau), le froid (eau-terre), le sec (terre-feu), le
chaud (feu-air)
Hippocrate (460-370 av.JC)
 En Grèce sur l ’Ile de COS, première Ecole
de Médecine connue (600 av. JC)
 Médecins disciples d ’Asclepios dieu de la
médecine, transmission familiale, orale (serment)
 Hippocrate va se former à COS puis exercer
en Grèce continentale. Il va enseigner que :
 la maladie est un phénomène naturel qu ’il faut
étudier et comprendre
 la médecine est un savoir qui fonde son action sur
la connaissance de la cause des maladies
La médecine d ’Hippocrate (1)
 Première théorie médicale scientifique
mais sans anatomie ni physiologie.
 1. Importance de la connaissance de
l ’organisme humain et de son environnement
et des rapports de l ’homme et de son milieu
pour la compréhension des maladies
 2. La maladie est la conséquence d ’une
atteinte de l ’ensemble du corps et non d ’un
seul organe comme on le pensait auparavant
La médecine d ’Hippocrate (2)
 3. La fonction vitale de l ’organisme est liée à un
équilibre entre quatre sécrétions ou « humeurs »
 Le sang élaboré par le cœur
 La bile jaune sécrétée par le foie
 La bile noire (ou atrabile) élaborée par les veines
 Le phlegme élaboré par l ’hypophyse
 4. La maladie est la conséquence de la rupture de
cet équilibre du fait de facteurs soit liés au
malade, soit liés à son environnement
L’origine des maladies selon
Hippocrate
 Maladies populaires : une population et une
même cause (épidémies)
 Maladies locales (climat, environnement)
 Catarrhes en hiver, Inflammatoires au Printemps, Gastrites
en été, Fièvres en automne,
 Maladies générales (« miasmes » contenus dans l’air,
l’eau, le sol contaminant par voie respiratoire).
 Pas de contamination inter-individuelle.
 Maladies individuelles : un individu et un
mauvais régime
La Clinique selon Hippocrate
 Le Diagnostic
 L ’examen : interrogatoire observation, palpation,
 Les phases évolutives de la maladie : incubation,
phase critique, résolution (correspondant à état
spécifique des humeurs)
 La thérapeutique :
 Principes généraux : Ne pas nuire, combattre le
mal par son contraire, mesure et modération
 Bases : élimination de l ’excès d ’humeurs
Alexandrie et la Médecine
Hellénistique
 Alexandrie (332 av.JC) capitale
intellectuelle du monde méditerranéen
 Une Bibliothèque, le Museion
 500 000 papyrus catalogués et classés dont les
premiers textes médicaux (Corpus Hippocratique)
 Un centre de Recherche Scientifique :
 Mathématiciens (Euclide), physiciens,
astronomes (Aristarque : Cosmographie Hélio-
Centrique), géographes, botanistes, zoologistes,
ingénieurs (machine à vapeur)
L ’École d ’Alexandrie (1)
 Les débuts de la Recherche Médicale
 Anatomie et Physiologie : Hérophile (335-280) et
Erasistrate (310-250) : premières dissections
 Description du système nerveux, étude de la fonction
nerveuse « nerfs du sentiment et du mouvement »,
circonvolutions cérébrales
 Exploration du système cardio-vasculaire, premières
hypothèses sur la circulation artério-veineuse
 Physiologie de la reproduction (testicules et ovaires)
L ’École d ’Alexandrie (2)
 Avancées cliniques grâce à la physiologie
 La mort subite : paralysie du cœur
 Le comptage des pulsations (Hérophile)
 L ’ascite : rôle de l ’inflammation du foie
(Erasistrate)
 L ’ictère par obstruction du système vésiculaire
(Rufus d ’Ephèse, 1e siècle après JC)
 Le diabète : fonte en urine des chairs et membres
(Arétée , 1e siècle après JC)
L ’École d ’Alexandrie (3)
 Avancées thérapeutiques
 Essor de la pharmacothérapie (Manuel de
Dioscoride, 1er Siècle après JC)
 Thérapie physique : bains, massages,
gymnastique
 Chirurgie correctrice (réduction de fractures)
et sanglante (amputations, chirurgie
ophtalmique
 Obstétrique (traité de Soranos d’Ephèse)
Galien (1)
 Sa vie
 Naît en Grèce à Pergame en 130 après JC
 De 14 à 17 ans fréquente les écoles philosophiques
 17 ans, formation médicale jusqu’à 28 ans (Alexandrie,
assiste aux dissections d ’Herophile)
 Médecin des gladiateurs à Pergame
 Installation à Rome qu ’il fuit lors de la peste de 166
 Voyages Syrie, Palestine, Phénicie, rappelé à Rome médecin
de Marc-Aurèle
 Mort à 70 ans en Grèce (vers 200)
Galien (2)
 Une œuvre scientifique immense
 Entre 300 et 600 traités écrits en grecs ou en latin,
dont certains parvenus seulement en traduction
(syriaque, perse, hébreux, arabe)
 Anatomiste et Physiologiste
 Rôle du diaphragme, contenu des artères (sang et
non air) , formation de l ’urine dans les reins,
paralysies secondaires aux niveaux de section de
la moelle
 Commentateur d ’Hippocrate
La Clinique selon Galien
 Un remarquable clinicien dont le jugement
est basé sur la qualité de son observation et
dont la conduite est déterminée par la
réflexion :
 « Je recherche toujours quel lieu a produit
l ’atteinte de la fonction. Quand je suis certain
d ’avoir découvert la partie, je recherche
immédiatement le disfonctionnement de celle-ci.
Puis de ces deux notions, je tire l ’indication du
genre de traitement  » (Traité des lieux affectés)
Limites
de la Médecine Galénique
 Une grande ambition :faire de la Médecine une
science exacte, mais bases fragiles
 Anatomie incertaine
 origine du sang dans le foie, méconnaissance des circuits
artériels véhiculant « l ’esprit vital », et veineux véhiculant
« l ’esprit naturel »
 Physiologie  et physiopathologie sans fondement
scientifique
 La santé se concevant comme un équilibre entre les quatre
éléments constitutifs de la matière vivante : la bile et le sang, la
lymphe et l ’atrabile
 La maladie, « trouble porté sur tel ou tel point de l ’organisme
« dans l ’équilibre et dans l ’harmonie des solides, des humeurs
et des forces »
I. Les Racines de la médecine

3. La médecine à la fin du Monde


Antique
La fin du Monde Antique
 Le contexte historique (Ve-VIe siècle)
 L’Empereur romain Constantin 1er (270-337) fonde
une nouvelle capitale Constantinople (330)
 Foyer culturel de l’Empire d’Orient
 Vers 400 Séparation de l’Empire d’Orient
(Constantinople) et de l’Empire d’Occident (Rome)
 Grandes invasions et prise de Rome (476)
 Destruction de la civilisation romaine
La Médecine à la fin du Monde
Antique (IIIe-Vie siècle)
 En Orient
 L’empereur Romain Constantin Ier (270-337)
déplace le siège du pouvoir en Orient dans une
nouvelle capitale Constantinople (330).
 « L’empire d’Orient » (Turquie, Syrie, Palestine,
Egypte, Maghreb)
 un foyer culturel où l’art médical des auteurs grecs est
encore enseigné et pratiqué jusqu’au Maghreb
 Médecins célèbres au Maghreb
 Cassius Felix (De Medicina), Avianus Vindicianus ami du
Philosophe Augustin, Théodore Priscien (Emporidon)
La Médecine dans l’Empire
Romain d’Occident
 Absence de grandes écoles de Médecine :
encyclopédies des auteurs grecs
 Celse (De Medicina) Pline (Histoire Naturelle),
Marcellus Empiricus (De Medicamentis)
 Après les grandes invasions : quelques
foyers ou survit la culture médicale
antique
 En Espagne : Isidore de Séville dans « les
Etymologies » décrit l’épilepsie
 En Italie du Sud (Ravenne) Boèce crée un centre
de traduction des auteurs grecs
Conclusion
 Des origines à la fin de l ’Antiquité (Ve-VIe siècle), la
Médecine va passer d ’une conception « magique » à une
approche professionnelle basée sur l ’observation et sur le
raisonnement dont les maîtres seront Hippocrate et Galien.
 Les bases scientifiques de cette médecine restent fragiles
du fait de la méconnaissance de l ’anatomie et de la
physiologie ainsi que des causes réelles des maladies.
 Fortement liée au niveau culturel de la société, cette
médecine continuera d’être enseignée en Orient jusqu’à la
fin du monde antique. Dans l’empire romain d’Occident,
elle s’effondra avec la culture antique après les grandes
invasions.
Médecine et Société
Approche historique
(II)

Cours d ’Histoire de la Médecine


Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fes
Plan du Cours
 Les grandes périodes
 Cours 1 : Les racines de la Médecine : de la
médecine « archaïque  » à la naissance de la
Clinique
 Cours 2 : La Médecine « Arabe » une étape
majeure dans le développement et la
transmission du savoir médical
 Cours 3 : Naissance et progrès de la
Médecine d’aujourd’hui
II. La Médecine « Arabe », une
étape majeure

1. La science médicale en Orient


autour de l’an 600
La Science médicale en Egypte et
Syrie autour de l’an 600 après
JC.
 Deux foyers culturels : traduction des médecins
grecs et enseignement de la médecine
 En Egypte : Alexandrie
 Alexandre de Tralle (525-605) : Thérapeutica
 Paul d’Egine (620-690) : Traité de Chirurgie
 Ahrun prêtre syriaque d’Alexandrie : Pandectes
 En Syrie : Antioche (Antakya), Edesse (Urfa)
 Sergius de Ra’s el Ain (act. Turquie) prêtre (536) et médecin
: traduit en syriaque Hippocrate et Galien
 Premiers hôpitaux : Césarée (Palestine) IVe siècle
Les Ecoles de Médecine de
l’Empire Perse
 L’Université de Nisibe/Nusaybin (sud Turquie)
 6e siècle
 Territoire romain conquis par le roi de Perse en 363
 Université syriaque fondée en 489 (1000 étudiants)
 Traduction en syriaque des traités de médecine grecs
 Construction d’un hôpital pour l’enseignement des futurs
médecins (médecins des rois de Perse)
 L’université de Jûndishapur/Khuzestan (Iran)
 7è-8è siècle)
 Déportation par Shapur 1er de syriens (grecs et syriaques)
 Ecole de Médecine et hôpital, point de rencontre entre grecs,
syriaques, juifs, perses arabes et indiens (pharmacopée)
II. La Médecine « Arabe », une
étape majeure

2. Les débuts de la Médecine Arabe


Points de repère
 570-632 Prophète Mohammed
 632-644 Califes élus : Formation de l’empire
« arabe » avec pour capitale Médine
 661-750 Empire dynastique des califes
Omeyiades à Damas (le dernier Omeyiade
fondera en 758 l’Emirat de Cordoue en Espagne)
 750-1258 Empire dynastique des Abassides à
Bagdad
 1258 Prise et destruction de Bagdad par les
mongols
Contexte Culturel
 Au cours du siècle qui suit la mort du Prophète
Mohammed, l’espace géo-politique arabe va se
dilater de l’Iran jusqu’au nord de la méditerranée.
 En même temps que se constitue un Empire une
culture arabe va s’élaborer dont le Coran et la
Tradition sont les sources, mais dont les bases
seront la grammaire, le droit , l’éthique et la
théologie.
Racines de la Médecine Arabe
 Dès l’origine
 Importance des règles diététiques : interdiction de la viande
de porc, des boissons alcoolisées, normes d’abattage des
animaux, jeûne du mois de Ramadan
 Présence de médecins aux côtés du Prophète (Médecin Al-
Harit)
 Entre 600 et 650, reprise de l’influence de la
pensée médicale grecque
 Dans la bibliothèque du calife Omeyiade Umar Ibn Abdal
Aziz (717-720) un exemplaire du « Kunâsh al Khuz »
 « Pandectes » : encyclopédie médicale rédigée par le prêtre-
médecin syriaque d’Alexandrie Ahrun traduite en arabe par un
juif de Basra
La Révolution culturelle des
Abassides
 Transfert en 750 du Califat à Bagdad par Al Mansur.
En 765 choisit pour médecin un syriaque de
l’université de Jundishapûr, Jûrgis ibn Bakhtisû
 Le Calife Al Mah’mun (831-833) décide de
permettre l’entrée des penseurs grecs dans la culture
arabe (songe d’Aristote)
 A la suite d’une victoire sur l’Empereur des
« Rums » (Byzance), Al Mah’mun demande à ce
dernier des livres scientifiques d’auteurs grecs :
philosophie, géométrie, arithmétique, musique, et
médecine.
La Maison de la Sagesse/Bait al
Hikhma
 Fondée par Al Mahmun pour traduire les
principaux auteurs scientifiques grecs et
constituer une bibliothèque ouverte aux élites
 Traductions de Platon, Aristote, Euclide, Ptolémée,
Hippocrate, Gallien, Dioscoride.
 traducteurs syriaques, rémunérés cent dinars par mois
 Dès le 9ème siècle Bagdad dispose de
l’essentiel du savoir grec, ce qui va permettre
l’émergence d’une école médicale arabe
Médecins célèbres à la Cour de
Bagdad (1)
 Hunain ibn Ishaq (808-877)
 Chrétien syriaque, médecin de neuf califes, un des
principaux traducteurs des médecins antiques
 Traducteur d’Hippocrate (Aphorismes) et de Galien.
 Ecrit en 856 (séjour en prison) la « Lettre de Hunain ibn
Ishaq à Ali ben Yahya sur les livres de Galien qui ont été
traduits à sa connaissance et sur ceux qui n’ont pas été
traduits ».
 Explique sa méthode de travail : confronter les manuscrits
syriaques et grecs avant de les traduire en arabe et cite 129
manuscrits dont 104 traduits par lui
Médecins célèbres à la Cour de
Bagdad (2)
 Hunain ibn Ishaq (808-877)
 Ouvrages personnels
 Le « Kittab al-masa il fi t-tibb » (Livre des questions sur
la médecine), source de l’enseignement médical médiéval
en Orient et en Occident (Ysagoge)
 Traité d’ophtalmologie
 Yuanna ibn Masawaih (776-857)
 Anatomiste. Fait partie de la mission scientifique
envoyée par Al Mah’mun à Byzance
 Ecrit « an -Nawadir at tibbiya » (livre des aphorismes
médicaux), ouvrage utilisé pendant plusieurs siècles en
Orient et Occident
II. La Médecine Arabe une étape
majeure

3. Les siècles d’or de la médecine


arabe
Points de repères
 A partir du Xème siècle fragmentation en Orient
de l’Empire Abasside avec création de
principautés
 Fatimides en Egypte
 Samanides au Khorasan
 Turcs Ghaznavides en Iran
 Emirat Bouwaiyide à Bagdad…
 Avec émergence de nouveaux foyers culturels
dans les principautés d’Iran et d’Asie centrale
Les Encyclopédistes arabes
 Dans le nouveau contexte géo-politique,
émergence des « Maîtres » de la Médecine
Arabe :
 Abu Bakr Muhammad ar Razi (Rhazes)
 Ali ibn al-Abbas al Majûsi (Haly Abbas)
 Abu Ali al Husayn ibn Sina (Avicenne)
 Abu Hassan Ibn al-Nafis al Damasqui
Ar-Rhazi (865-902/35)
 Iranien, né à Rhavy au sud de Téhéran : le
« Galien des Arabes »
 Homme complet : scientifique et musicien (luth)
 Formation médicale à Bagdad dont il devient
médecin de l’hôpital. Meurt aveugle
 Oeuvre immense (sciences, philosophie et 61 traités
de médecine (32 conservés, 18 traduits de l’arabe)
 Esprit libre jugé sévèrement par certains « ronge par
son alchimie la richesse des peuples, détruit par sa
médecine le corps des hommes, corrompt par son
rationalisme l’âme des croyants », cité par al-Biruni.
Ar-Rhazi (865-902/35)
 Principaux traités médicaux (1)
 « Kitab al Hawi », une encyclopédie
médicale des opinions des anciens (grecs,
syriaques, indiens, arabes) avec ses
critiques et ses remarques
 Base de l’enseignement médical en Occident
au Moyen-Age sous le nom de « Continens »
Ar-Rhazi (865-902/35)
 Principaux traités médicaux (2)
 « Kitab at-Tibb al Mansuri », traité médical de
synthèse en dix livres : anatomie, tempéraments,
aliments et médicaments, hygiène et prévention,
cosmétique, régime dans les voyages, chirurgie,
poisons, maladies de la tête aux pieds, fièvres,
 « Al Fusul » (Les aphorismes), recueil pour les
débutants,
 Autres : les calculs rénaux, variole et rougeole.
Al Majûsi (?- 994)
 Iranien né à Awhaz, famille de « mages »
zoroastriens : la synthèse du Galénisme.
 Protégé de l’Emir Bouwayid Adhad ad-Dawla à Bagdad,
travaille à l’Hôpital fondé par ce dernier
 Ecrit « al Kitab Kamil as sana at tibbiya »
(Encyclopédie de l’Art Médical) ou « al Kitab al
Malaki » (le Livre Royal) car dédié à l’Emir
 dédié à l’Emir. (Pantegni)
 vingt discours (moitié théorie, moitié pratique), plus concis que
le « Kitab al Hawi » de Rhazi : « ce qui est nécessaire pour la
conservation de la santé et le traitement des maladies : leur
nature, leur cause, leurs symptômes »
Ibn Sina/Avicenne (980-1037)
 « Le Maître et le Prince de la Médecine »
 Naît à Boukhara (Ouzbekistan), d’une famille de
hauts-fonctionnaires de la Cour des Emirs
Samanides, un foyer de la culture Persane
 A pour précepteur, un philosophe Abu Abdallah al
Natili qui lui enseigne les anciens maîtres grecs :
Porphire (Logique), Aristote (Métaphysique),
Euclide (Géométrie), Ptolémée (Astronomie)
 A 16 ans commence l’étude de la Médecine et est
appelé par l’Emir Nuh ibn Mansur malade.Il le
guérit et celui-ci lui ouvre sa Bibliothèque.
Ibn Sina (980-1037)
 « A 18 ans, j’avais fini avec l’étude de toutes les
sciences… »
 Des bouleversements politiques lui font quitter
Boukhara et il vient à la Cour de l’Emir de Hamadan
(Iran) où il mène une vie de courtisan (le jour) et de
savant (la nuit)
 A la mort de l’Emir il doit partir auprès du Prince
d’Ispahan qui lui permet de continuer ses travaux
 Meurt en 1037 alors qu’il retourne à Hamadan où il
est enterré.
Ibn Sina (980-1037)
 « Une vie ne se mesure pas à sa longueur mais à
sa largeur »
 Deux ouvrages majeurs
 « Kitab as-Sifa » (le Livre de la guérison des
âmes) ,encyclopédie philosophique
 « Kanun fi al Tibb » (Le Canon de la
médecine), encyclopédie, base de
l’enseignement médical en Orient et en
Occident pendant plusieurs siècles
 avec un abrégé le « Poème de la Médecine »
Ibn Sina (980-1037)
 « Al Kanun » ou la Médecine science rationnelle,
ensemble de 5 livres « concis, complet et clair »
 Livre un : connaissances fondamentales en médecine
(anat, physio, nosologie, prophylaxie, thérapeutique
 Livre deux : classification des médicaments simples
et guide de prescription
 Livre trois : description des maladies des organes
 Livre quatre : Description des symptômes et des
maladies générales (fièvres)
 Livre cinq : Formulaire pour les médicaments
composés
Ibn al Nafis (1213-1288)
 Syrien né à Damas mais carrière au Caire. Juriste,
philosophe, théologien : le dernier des Maîtres de
l’Orient.
 Médecin de l’Hôpital an Nâsiri (Traité
d’ophtalmologie) et brillant anatomiste
 Ecrit « Sharah Tashrih al Kanun »
Commentaire sur l’anatomie du Canon
d’Avicenne où il contredit ce dernier et
démontre le premier la physiologie de la
circulation cardio-pulmonaire
Ibn Nafis : La circulation
pulmonaire
 « L’opinion d’Avicenne que le cœur a trois
ventricules n’est pas exacte. Le cœur n’a que
deux ventricules : l’un, le droit, est rempli de
sang (veineux), l’autre, le gauche,
« d’esprit vital » (sang artériel)
 Il n’a pas de passage entre ces deux
ventricules, car autrement le sang pénètrerait
jusqu’à l’esprit vital et le corromprait.
L’anatomie montre qu’il n’en est rien et
dément ce qui a été dit »
II. La Médecine Arabe, une étape
majeure

3. La Médecine au Maghreb et en
Andalousie
Repères historiques
 698 Prise de Carthage par Abd El Malik, fin de la
colonisation romaine sur le Maghreb
 711 Tariq ibn Ziyad traverse Gibraltar et
entreprend la conquête de l ’Espagne royaume
Wisigoth ; 716 conquête d ’Al Andalus achevée.
 En 756 Al Andalus autonome avec pour capitale
Cordoue dont le Prince sera le dernier Omeyyade
 700 Dynastie Idrisside à Fes
 800 Dynastie Aghlabide à Kairouan
Le Maghreb oriental :
l’Université de Kairouan
 Fondée en 670 Kairouan capitale de l’Ifriqiya
devient à partir de 800 sous les Aghlabides puis les
Fatimides un foyer de culture.
 Fondation d ’une Bibliothèque sur le modèle de la
Maison de la Sagesse
 En 900 arrivée d ’Orient  de deux médecins
 Ishaq ibn Imran (Traité sur la mélancolie)
 Ishaq al Israili médecin et philosophe (Kitab al-Hummayat,
traité des fièvres et Kital al-Bawl, traité de l ’Urine)
 Parmi leurs élèves Ibn al-Gazzar écrit un traité sur les
médicaments (280drogues classées)
 Ces ouvrages seront traduits par Constantin l’africain
Le Maghreb occidental
:L’Université de Fes
 789 Fondation de Fes par Idriss I
 857 Construction de la Quarawiyine
 1130-1176 La Quarawyine devient un des
principaux centres intellectuels du Maghreb
(Almohades)
 1280-1358 Construction des Médersas
(Mérinides)
 La médecine fait partie des disciplines enseignées
à l’Université Quarawyine
Introduction de la Médecine
arabe en Espagne
 Jusqu’aux règnes d ’Abdar-Rhaman 2 (822-852), et
d ’Abdar-Rhaman 3 (912-976) pratique médicale  empirique
basée sur les écrits d ’Isidore de Séville
 A partir de cette époque développement des échanges
commerciaux, artistiques et intellectuels avec Kairouan,
Bagdad et Byzance avec envois de livres grecs (traité de
Botanique de Dioscoride)
 Création de Bibliothèques et d ’Ateliers de traduction en
langue arabe
 Premiers médecins envoyés se perfectionner à Bagdad et
en Orient.
Les premiers médecins
d ’Al Andalus
 AbuI-quasim halaf az-Zarawi (Albucasis)
 Né à Medina az-Zahra, mort vers 1019
 Médecin et chirurgien auteur du « Livre de la
Théorie et la pratique » ensemble de 30 traités
empruntés au Kitab al-Hawab d ’ar-Razi.
 Le traité 28 sur les médicaments sera traduit en
latin « Liber servitoris »
 Un traité de chirurgie contient figures de
nouveaux instruments : ciseaux pour ablation des
amygdales, trocart pour paracentèse, spéculum
vaginal
Diffusion du savoir médical
 Sous le règne des Almohades (XIIe siècle), des
écoles de Médecine existent à Grenade, Almeria,
Séville, Murcie, Cordoue et Tolède.
 De grandes figures médicales vont marquer
longtemps la science médiévale européenne :
 A Séville, Abu Marwan Abd al-Malik ibn Zurh
(Avenzoar)
 A Cordoue, Ibn Rusd (Averroes) médecin et
philosophe et Mussa bin Maimun ibn Aabadallah
(Maimonide)
 A Grenade, Lisan ad-Din Ibn Al Khatib
Ibn Zuhr (Avenzoar)
 Séville (1091-1162)
 Etudes médicales à Cordoue, stages à Bagdad et au
Caire revient à Séville au service des souverains
Almoravides et Almohade
 Observateur et expérimentateur (dissections,
expérimentation animale)
 Kitab al Taisir (Livre de la simplification des
traitements et des régimes) : description de cas
cliniques (tumeurs colon et médiastin, abcès et
épanchements péricardiques), trachéotomie
L ’œuvre médicale d ’Ibn Rusd
(Averroes)
 Cordoue (1126) Marrakech (1198)
 Juriste, Philosophe spécialiste d ’Aristote
aura une influence importante sur la pensée
universitaire en France au XIIIe siècle :
Averroistes et Antiverroistes 1277
 Médecin, commentateur d ’Ibn Sina,
auteur d ’un traité synthétique le « Kittab
al-kulliyat »
 Anatomie, physiologie, pathologie, symptômes,
régimes et médicaments, hygiène, thérapeutique
L’oeuvre médicale de Maimonide
 Cordoue (1135)-Forstat (1204)
 De famille juive, émigre au Maroc à 13 ans à la prise de
Cordoue par les Almohades, puis en Palestine et en Egypte
où il devient le médecin du secrétaire du souverain Salah
Eddin
 Esprit libre, lecteur d’Aristote et d’Hippocrate
 Ecrit une œuvre philosophique ou il cherche à
concilier la science et la religion
 Médecin adepte d’Hippocrate, insiste sur
l’Hygiène de vie, écrit plusieurs traités
médicaux (Traité sur l’Asthme)
Ibn Al Khatib l’ami d’Ibn
Khaldun médecin, vizir et poète
 Loya Andalousie (1313)- Fes (1374)
 Homme politique : Vizir à la cour des souverains de Grenade
(Ysuf 1er et Muhammad V), fait la connaissance d’Ibn Khaldun
 Historien (Histoire de Grenade, Chronologie des califes et des
rois d’Afrique et d’Al Andalus
 Théologien (Traité de Mystique sur la miséricorde de Dieu)
 Poète grenadin cité par Ibn Khaldun dans lMuqadima (Djaysh
al-tawshhih)
 Médecin auteur d’un traité sur la peste
(Grenade 1352) : première démonstration de la
transmission par contact humain de la maladie
Essai de bilan de la Médecine
Arabe
 Pas seulement une transmission de la Médecine
Grecque, mais aussi :
 Progrès dans l ’Anatomie : Ibn al Nafis (1288) dément
Galien et affirme l ’absence de communication entre les
ventricules, Ibn Zuhr (expérimentation animale)
 Essor de la Pharmacologie : Ibn al Baytar (1197-1248)
recense 3000 drogues, variolisation
 Premiers Hôpitaux (Bimaristans) : Bagdad (800),
Marrakech (1190), Grenade (1345), lieux de soins et
d ’enseignement (services : chirurgie, ophtalmo)
II. La Médecine Arabe, une étape
majeure

4. La transmission vers l’Europe


Médiévale
Situation Sanitaire en Europe
après les grandes invasions
 Une société démunie, mal-nutrie, ayant
perdu toute hygiène, sans défense, décimée
par de grandes Pandémies
 Maladies Infectieuses : Peste « la mort
noire », Variole, Lèpre (enfermement)
 Maladies nutritionnelles : Famines, « Mal
des Ardents » intoxication ergot de seigle,
scorbut etc...
La Médecine en Europe après la
fin de l’Empire Romain
 Une médecine empirique dans la société
rurale, survie dans les monastères des restes
du savoir avec un faible impact sanitaire
 En Italie du Sud (Ravenne) Cassiodore fait
traduire en latin aux moines des traités de Galien
 En Angleterre Bède le Vénérable intègre la
Pharmacopée dans ses « Eléments de
Philosophie »
 En Allemagne à Fulda, Raban Maur écrit un traité
des médicaments
Passage de la médecine arabe
vers l’Europe : la voie de l’est
 Constantin l ’Africain « Le Maître de
l ’Orient et de l ’Occident » (1015-1087)
 Naît à Carthage, d’abord marchand. Contacts avec
Kairouan, Voyages en Orient (Bagdad, le Caire…) où
étudie la médecine et dont il aurait ramené des traités
médicaux en langue grecque et arabe.
 Passe en Italie du sud à Salerne vers 1050 sans doute à
l ’invitation de Princes Italiens. Fait la connaissance de
l ’Evèque Alfanus qui a lui-même découvert les penseurs
grecs à Constantinople
 Invité par l ’Abbé Desiderius, devient moine à l ’abbaye
du Mont-Cassin, alors principal foyer culturel de l ’Italie
et important centre de traduction
Les livres de Constantin
l ’Africain
 Le « Liber Ysagogarum » l ’Isagoge
 Traduction en latin de fragments du « Masa il fi t-
tibb » de Hunain ibn Ishaq, traduction arabe de
traités de Galien
 Le « Pantegni,  Tout l ’Art (médical) »
 Adaptation en latin du « Kamil as sina at at-
tibbiya » de Ali ibn al-abbas Al Magusi, basée sur
les commentaires d ’Hippocrate par Galien
 Mais pas de citation des sources arabes, choix sélectif
dans les œuvres initiales, erreurs de traduction
L ’École de Salerne
 Cette transmission du savoir va permettre
aux disciples de Constantin l ’Africain de
fonder à Salerne la première Ecole
médicale en Europe jusqu ’au XIIIe siècle
 La médecine se constitue en tant que science
 La pédagogie se codifie : lecture commentée,
confrontation d ’opinions contradictoires,
constitution d ’un programme de base : cinq textes
dont l’Ysagoge et le Pantegni
 Distinction entre Théorie et Pratique (al-Majûsi)
Passage de la médecine arabe
vers l’Europe : la voie de l’Ouest
 1085 Prise de Tolède par le Roi Alphonse VI de
Castille
 Un événement majeur pour la communication du
savoir d ’Al Andalus à l ’Europe du Nord
 Tolède un centre d’études pour les intellectuels de
l ’Europe du nord qui viennent :
 s ’instruire dans tous les domaines de la science médiévale
avec l ’aide des chrétiens de langue arabe qui y vivent
(mozarabes)
 acheter des manuscrits qu’ils ramèneront dans leur pays
d’origine pour être recopiés
Un traducteur
Gérard de Crémone (1114-1187)
 Equivalent en Espagne de Constantin
l ’Africain en Italie (mais plus « honnête »)
 Vient jeune étudiant d ’Italie à Tolède pour y
apprendre l ’arabe
 Traduit en latin avec toute une équipe plus de 80
ouvrages philosophiques et scientifiques arabes
originaux ou traduits du grec
 Notamment les œuvres d’ Aristote, Ptolémée, Galien
mais aussi ar-Razi, Ibn Sina (Traduction du
Kanun », Abu I Quasim etc...
Médecine arabe et Enseignement
médical médiéval en Europe
 Grâce aux traducteurs des auteurs arabes , un
enseignement médical va pouvoir prendre
naissance en Europe du nord
 Au XIIe siècle, création d ’une école de Médecine
à Montpellier (Arnaud de Villeneuve), puis au
XIIIe siècle à Paris et Bologne et Salerne, au XIVe
siècle à Oxford
 Pour la licence on enseigne à Montpellier en
1309 : Galien, Hippocrate, Avicenne, Rhazes, Al-
Magusi, Hunain ibn Ishaq (Ioannitius)
 Le Kanun d ’Avicenne édité jusqu ’en 1674
Conclusion
 A la fin du monde antique grâce au travail de traduction des
médecins chrétiens syriens exilés en Iran et à Bagdad, la
civilisation de l’Islam peut se réapproprier la tradition
médicale d’Hippocrate et de Galien
 Sur cette base s’élabore une médecine « arabe » originale
et novatrice dont la renommée va se prolonger jusqu’au
début du Moyen-âge au Maghreb et en Andalousie
 C’est par les relais de l’Italie du sud et de l’Espagne qu’un
nouveau travail de traduction va permettre à l’Europe de
disposer des principaux ouvrages des auteurs grecs et de la
médecine arabe qui serviront de base à l’enseignement
médical pendant des siècles
Médecine et Société
Approche historique
(III)

Cours d ’Histoire de la Médecine


Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fes
Plan du Cours
 Les grandes périodes
 Cours 1 : Les racines de la Médecine : de la
médecine « archaïque  » à la naissance de la
Clinique
 Cours 2 : La Médecine « Arabe » une étape
majeure dans le développement et la
transmission du savoir médical
 Cours 3 : Naissance et progrès de la
Médecine d’aujourd’hui
III. Naissance et progrès de la
médecine d’aujourd’hui

1. Une « révolution culturelle » en


Europe : La Renaissance
Une Révolution idéologique
L ’Humanisme
 1450 Imprimerie ( Gutenberg) diffusion du livre
 1492 Découverte de l’Amérique (Christophe Colomb)
 Essor économique : premières banques et développement
du commerce au delà de l’espace euro-méditerranéen
(Venise)
 Redécouverte de la culture antique : philosophie (Platon),
architecture, sculpture (Italie)
 Premières Bibliothèques et premières Académies
 Nouvelle vision de l ’Histoire comme progrès dont
l ’Homme est responsable,
 Remise en cause des théories d’Aristote, revendication de
l ’autonomie de la science par rapport à la philosophie
(Copernic,Galilée)
 Sa perception en Orient : Jugement d’Ibn Khaldun
La Renaissance Médicale
(XVIe-début du XVIIe siècle)
 Réveil de la Recherche Médicale
 Progrès en anatomie par le recours à la dissection et et
contestation de la tradition hippocratique en physiologie
 En Anatomie : Léonard de Vinci (1452-1519), Vésale (1514-
1564)
 En Physiologie : William Harvey (1578-1657) qui n’a pas eu
connaissance des travaux d’Ibn Nafis redécouvre la circulation
du sang en circuit fermé (du cœur vers les artères avec retour
veineux)
Des connaissances sans
conséquences en Santé Publique
 Autres découvertes (XVIIe siècle)
 Circulation capillaire (Power 1649), canal thoracique
(Pecquet 1651)
 Globules rouges (Loewenhoek 1673)
 Rôle du follicule Ovarien (De Graeff 1673)
 Progrès dans la chirurgie
 Ambroise Paré (1509-1590) : Blessures par arme à feu
 Mais absence de maîtrise de l’état sanitaire
 Persistance des maladies nutritionnelles (famines, carences)
 Impuissance face aux maladies infectieuses, nouvelles
pathologies : Syphilis (Amérique)
 Empirisme : Alchimie (Paracelse), Sorcellerie (malades mentaux)
III. Naissance et développement
de la médecine d’aujourd’hui

2. Évolution de la médecine du
XVIIe siècle au XIXe siècle
Contexte Historique
 En Europe, début de la civilisation urbaine
industrielle avec pour conséquence
 Émergence d ’une nouvelle classe sociale au sein de
laquelle se recruteront les intellectuels et notamment
les médecins
 Développement des villes avec un décalage de plus
en plus important par rapport aux régions rurales,
d’où le début d’un exode rural
 Multiplication des voyages et des échanges entre les
pays favorisant la propagation des maladies
épidémiques
Naissance de la Santé Publique
en Europe au XVIIIe siècle
 Mise en place d’un contrôle des épidémies
 La Peste (Marseille, Le Caire) : Isolement,
quarantaine dans les ports
 Premières vaccinations
 La Variole
 1701 variolisation par Pyrilano à Istambul : multi-
puncture avec aiguille trempée dans une pustule)
 1721 diffusée en Angleterre par Lady Montague
 1796 Jenner pratique la première vaccination par le
cow-pox (vaccine)
Etat sanitaire en Europe au début
du XIXe siècle
 Situation peu modifiée par rapport aux
siècles précédents
 Absence de toute hygiène individuelle et
collective (eau, déchets)
 Persistance des maladies contagieuses
 L ’Epidémie de Cholera en 1830 (18000 morts à
Paris sur 650000 habitants), de Diphtérie..,
 Maladies vénériennes (Syphilis)
 Une nouvelle Pandémie : la Phtisie (Tuberculose)
La Révolution médicale
du XIXe siècle
 Une rupture avec la Tradition Hippocratico-
Galènique
 La confrontation Anatomo-Clinique et les progrès du
diagnostic médical
 L’approche expérimentale des mécanismes
morbides : naissance de la physiologie
 La mise en évidence des agents infectieux
pathogènes
 Une nouvelle conception de l’hospitalisation
 Un retard dans les progrès de la thérapeutique
Le courant Anatomo-Clinique
 Objectif : Rechercher le siège des maladies
 Livre de Morgagni de Padoue (1682-1771) « Du
siège et des causes des maladies indiquées par
l’anatomie », recours systématique à la dissection
 1761 « Traité sur la percussion thoracique » par
Auenbrugger de Vienne (1722-1809)
 1808 Traduction du traité par le chirurgien français
J.N. Corvisart (1755-1821)
 1819 Traité « De l’Auscultation Médiate » par R. T.
Laennec (1781-1826), stéthoscope
Avancées de la Médecine
Anatomo-Clinique (1)
 La Confrontation des données cliniques aux
lésions anatomo-pathologiques va permettre
d ’identifier les pathologies
 (Laennec, Louis, Cruveilhier et Trousseau)
 Identification des Maladies Respiratoires
 Description par Laennec de : la dilatation des bronches, le
pneumothorax, la pleurésie, la gangrène pulmonaire,
l ’infarctus hémoptoïque, l ’emphysème…
 Démonstration de l ’origine du diabète
 Découverte de l ’Hyperglycemie (Rollo 1803), rôle du pancréas
(Bouchardat 1846), Coma diabètique (1848 Proust et Grisolles)
Avancées de la Médecine
Anatomo-Clinique (2)
 Identification des Maladies cardio-vasculaires
 Insuffisance aortique (Hodgson et Corrigan 1832-1838),
insuffisance et rétrécissement mitral (Bouillaud),
pathologie des coronaires (Lobstein 1833), athérome
(Rokitansky 1845)
 Nephrologie
 Classification nosologique (Bright 1840)
 Gastro-entérologie
 Cancer gastrique (Laennec 1804), Ulcère (Cruveilhier
1830)
 Système Hépato-Vésiculaire
 Kyste hydatique (Laennec 1804), cirrhose (Bright 1827)
Avancées de la Médecine
Anatomo-Clinique (3)
 Neurologie
 Hémorragie cérébrale, Hémorragie méningée
(1812 Cheynes), Ramollissement cérébral (1819
Rostan, Cooper 1836), Maladie de Parkinson
(1817), Epilepsie généralisée et partielle (1827
Bravais)
 Psychiatrie
 Reconnaissance des états de démence comme
maladie (Pinel 1793)
 Identification des pathologies et réglementation
des asiles (Esquirol 1803, 1838),
La Médecine Expérimentale (1)
 Le Maître F.Magendie (1783-1855)
 Médecin hospitalier, invite les médecins à créer
une « médecine expérimentale » qui révèlerait les
causes des altérations morbides et permettrait
d’agir sur ces causes ».
 1830 Premier Laboratoire au Collège de France
où il succède à Laennec, expérimentations
systématiques sur l’animal (double conduction
des nerfs rachidiens)
 Fonde le « Journal de Physiologie »
La Médecine Expérimentale (2)
 L’élève Claude Bernard (1813-1878)
 Clinicien de formation, mais clinique jugée
empirique.
 Seule la physiologie fondée sur l’expérimentation
permettra des progrès à la médecine scientifique.
 L’expérimentation doit être réalisée selon un
protocole rigoureux : observation, formulation de
l’hypothèse, vérification expérimentale de
l’hypothèse
 1865 écrit l’Introduction à l’étude de la Médecine
Expérimentale »
Début de l’Infectiologie
 Fièvres puerpérales (un tiers des accouchées)
 1830 Création de services d’accouchement
(Cruveiller)
 1843 Mise en place de mesures d’asepsie
(Semmelweis)
 Diphtérie
 1826 Identification du croup et traitement par
trachéotomie (Bretonneau)
Naissance de la Microbiologie
 Louis Pasteur (1822-1895)
 Intuition ancienne « d ’infiniments petits » à l ’origine
des maladies (Contagion (1546 Fracastor)
 Démonstration de l ’existence de micro-organismes
responsables de la fermentation et de la prévention par
« pasteurisation » à 55°, extension de cette découverte
aux maladies contagieuses (microbes)
 1877. Démonstration du rôle pathogène des microbes,
apport du microscope
 Microbes : furoncle en « amas de grains » (staphylo),
fièvre puerpuérale en chapelet de grains (streptocoque),
pneumonie en grains de café (pneumocoque)..
Conséquences du « Pastorisme
 Création de l ’Institut Pasteur (1888)
 En Hygiène alimentaire : Pastorisation
 En Chirurgie : Antisepsie et Asepsie
 En Médecine
 Découverte des « toxines » (choléra des poules »
 Premières vaccinations par un germe « atténué »
 Chez l ’animal : vaccin anti-charbonneux
 Chez l ’homme : vaccin anti-rabique
Autres avancées
 Progrès de la parasitologie
 Exemple du Paludisme : fièvre des marais
 1834 Maillot à Alger introduit le traitement par la quinine
 1880 Laveran découvre l ’hématozoaire responsable et sa
transmission par l ’anophèle
 Nouvelles conceptions de l ’Hospitalisation
 Séparation des secteurs d ’hospitalisation : Accouchées,
Contagieux, Chirurgicaux
 Naissance de l ’Epidémiologie
 1838 William Farr introduit en Grande Bretagne le premier
registre national des décès
III. Naissance et développement
de la médecine d’aujourd’hui

3.La Médecine au XXe siècle


Nouveaux moyens diagnostics
 Progrès rapides des moyens diagnostics
 1867 Thermométrie à mercure (Clifford)
 1876/1909 Mesure de la tension artérielle : Sphigmo-
manométrie (Marey, Pachon)
 Radiologie
 1895 Rayons X Roentgen,
 1896 Becquerel
 1956 Scintigraphie
 1956 Endoscopie : Bronchoscopie (Chevalier-
Jackson)
L ’Infectiologie (1)
 Nouvelles découvertes
 Maladies bactériennes
 Tuberculose : Villemin (1865), R. Koch (bacille 1882;
tuberculine 1890)
 Choléra : Koch (Vibrion cholérique 1883)
 Peste : Yersin (1894)
 Maladies sexuellement transmissibles
 Maladies virales
 Poliomyélite, SIDA (clinique 1981, rétrovirus 1984)
l ’Infectiologie (2)
 Incidences préventives de ces découvertes
 Sérothérapie et Vaccination
 Tétanos : 1890 Berhing et Kitasato anti-toxine tétanique et
diphtérique dans le sang de chevaux immunisés
 Diphtérie : 1894 Roux séro-thérapie, 1923 Ramon vaccin par
anatoxine
 Tuberculose : 1908-21 vaccin BCG (Calmette et Guérin) mais
ne sera appliquée qu ’après 1945
 Variole : obligation vaccinale en France seulement en 1902
 Poliomyélite : 1952 vaccin tué (Salk), 1954 atténué (Sabin)
l ’Infectiologie (3)
 Traitement des Infections
 Chimio-thérapie anti-infectieuse
 Dérivés arsénicaux (1863), sulfamides (Tréfouel 1936)
 Antibiothérapie
 Pénicilline (A. Fleming 1929-1944 ), Streptomycine
(Waksman 1944)…
 Chimiothérapie des maladies chroniques
 Tuberculose : traitement ambulatoire court (1960),
 SIDA : premiers anti-rétroviraux (1987)
L ’Infectiologie (4)
 Une nouvelle conception des Structures de
Soins basée sur le contrôle de l ’infection
 Isolement des malades contagieux
 Naissance de l ’Hygiène Hospitalière
 Lutte contre les Infections Nosocomiales
 En Médecine
 En Chirurgie
 En réanimation
 Au Laboratoire
La Psychiatrie
 Maladies mentales
 Compréhension des états pathologiques
 Psychanalyse (Freud 1896)
 Découverte des psychotropes (1952-62)
 Remise en cause de l ’Enfermement :
Traitement ambulatoire
Progrès de L’Epidémiologie
 Introduction du calcul statistique en médecine
(Pierre Louis 1787-1872)
 Pour mesurer l ’impact démographique des grandes
maladies
 épidémiologie descriptive (ex. incidence de la tuberculose)
 Pour rechercher les facteurs de risque des maladies
 épidémiologie analytique (ex. Tabagisme et cancer bronchique,
risques professionnels )
 Pour mesurer l ’impact sanitaire d ’une exposition chronique
(surveillance épidémiologique)
 Pour évaluer l ’effet d ’une action de santé
Essor de la Santé Publique
 Au lendemain de la seconde guerre mondiale
développement de nouveaux concepts d ’anticipation
en Médecine
 La Prévention
 Une Médecine qui intervient en amont de la Médecine
clinique
 pour empêcher la survenue de la Maladie ou pour

diagnostiquer celle-ci avant l ’apparition des symptômes


(Dépistage)
 L ’Education pour la Santé
 Une Médecine qui intervient pour informer
 le sujet sain (facteurs de risque),

 le sujet malade (diagnostic éducatif)


III. Naissance et développement
de la médecine d’aujourd’hui

4. Les grandes tendances de la


médecine du XXIe siècle
Problèmes cliniques de demain
 Enfant (facteurs de prédisposition)
 Maladies génétiques (malformations)
 Maladies diététiques (obésité)
 Autisme
 Adulte (facteurs de risque)
 Maladies cardio-vasculaires et métaboliques
 Cancer (facteurs de risque environnementaux)
 Maladies allergiques
 Nouvelles Pathologies Infectieuses : VIH, SRAS, grippe aviaire
 Sujet âgé (maladies de dégénerescence)
 Neuropathies (Parkinson, Alzheimer)
 Handicap, dépendance
Développer de nouveaux outils
de travail
 Dans le champ du diagnostic
 Imagerie (Scanner, IRM etc…)
 Dans le domaine de la communication
 Télé-Médecine (interventions à distance,
diagnostic automatique, pédagogie)
 Dans le domaine de la Recherche
 En Laboratoire
 Etude des proteines (ARN messager), Génomique)
 Immunologie, Bio-Matériaux
 En Santé Publique (Bio-statistique etc…)
Défis thérapeutiques
 Médecine
 Infectiologie :anti-rétroviraux , résistances,
 Dépistage et Traitement du cancer
 Ingénierie biologique : thérapie génique, clonage
thérapeutique
 Chirurgie
 Micro-chirurgie
 Greffes : auto-immunité

 Réanimation
Améliorer la prévention
 Nouveaux vaccins
 Tuberculose (limites du BCG), SIDA, Maladies émergentes
(SRAS)
 Contrôle des Dépendances
 Tabagisme, Alcoolisme, toxicomanies
 Prévention des risques professionnels
 Meilleure structuration de la médecine du travail
 Prévention des risques environnementaux
 Pollution atmosphérique, changement climatique
 Protection maternelle et infantile
 Milieu urbain, milieu rural
Défis Bio-éthiques
 Limites de la Recherche sur l ’Homme
 Procréation assistée, Clonage
 Décision médicale individuelle et collective
 Soins
 Essais thérapeutiques
 Acharnement Thérapeutique, soins palliatifs, fin de vie
 Prélèvements d ’organes
 Responsabilité Médicale
 Principe de précaution : « lanceurs d’alerte ! »
Dans un monde
à plusieurs vitesses (1)
 Pays du Nord ou pays industrialisés
 Sur le plan socio-économique, Fort potentiel
et haut niveau de vie, mais « zones
d ’exclusion » (immigrés, chômeurs)
 Vieillissement de la population
 Pathologies surtout chroniques et
métaboliques,
 Grosse capacité d’investissement dans la
Santé et la Recherche Médicale
Dans un monde
à plusieurs vitesses (2)
 Pays du Sud « pays en développement »
 Faible niveau socio-économique
 Fort écart entre classes sociales avec majorité de
défavorisés
 Pyramide des âges où dominent les jeunes
 Prédominance des pathologies infectieuses
 Budget Santé et Recherche limité
 Pays en transition épidémiologique
 Cumul des types de pathologies
Pour ces pays : Quelles
Priorités de Santé Publique ?
 Pays Riches
 Lutte contre le Cancer
 Prise en charge du vieillissement
 Pathologie environnementale
 Pays Pauvres
 Maîtrise des grandes endémies (tuberculose,
Infection à VIH, maladies parasitaires…)
 Pays en transition épidémiologique
 Prévoir les évolutions sanitaires de demain
Conclusion
 L ’Histoire de la Médecine ne s ’arrête pas aux siècles
passés
 Les médecins d’aujourd’hui sont eux-mêmes les acteurs de
cette Histoire, comme thérapeutes et comme citoyens
 Les progrès de la médecine sont aujourd’hui largement
conditionnés par les facteurs socio-économiques
 D’où le risque d ’une médecine à deux vitesses : médecine
de riches, médecine de pauvres
 La mondialisation sera-t-elle en mesure de permettre à tous
de bénéficier des avancées de la Médecine ?

You might also like