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Partie 1- Les activités économiques et sociales

Sous-partie 1 – L’organisation sociale Chapitre introductif : qu'est-ce-que la sociologie ?

Notions fondamentales : homo oeconomicus, homo


sociologicus actif, homo sociologicus passif

Fiche 1 - Essai de définition de la sociologie.

I - La sociologie, un champ d’étude vaste et mal défini.

Constat :

• selon R.Aron , les sociologues ne sont d’accord que sur un point : la difficulté de définir la sociologie .
• la sociologie traite
• d’éléments, de domaines très disparates , ce qui donne l’impression d’une absence de cohérence scientifique .

Conséquences : La sociologie ne paraît pas avoir de champ d’études propre. Elle subit la concurrence d’autres sciences paraissant plus à même
d’étudier les domaines sur lesquels elle se penche. Ainsi, par exemple :
o le travail semble relever de l’économie
o le suicide de la psychologie
o l’évolution des manières de vivre de l’histoire

II - Des définitions concurrentes.


Alors qu’un accord majoritaire s’opère sur la définition de l’économie , au contraire les traditions sociologiques opposent au moins deux
grandes conceptions , comme le montre les définitions comparées de Pareto et Duesenberry :

- celle de Pareto qui oppose l’économie à la sociologie :


o l’économie serait la science des actions logiques , c’est-à-dire des actions rationnelles : les
individus agissent après avoir opéré un calcul coût–bénéfice ; ils n’entament cette action que si elle est
profitable pour eux . L’individu de référence sur lequel sont construits les modèles économiques est
l’Homo Oeconomicus ( ou HO) c’est à dire un individu qui est :
+ naturellement égoiste c‘est à dire qui vise à satisfaire ses besoins matérielles même si ses
actions doivent se faire au détriment des autres
+ naturellement rationnel c’est à dire qui définit des objectifs et qui se donnent les moyens de
les atteindre en opérant une analyse coût bénéfice qui minimisent les efforts et maximisent les
satisfactions.

o la sociologie serait la science des actions non logiques , c’est-à-dire des actions
individuelles qui apparaissent comme irrationnelles car les déterminants de l’action ne sont pas , a
priori , compréhensibles .

- celle explicitée par l’économiste Duesenberry :


o l’économie est la science qui étudie la manière dont l’individu agit et cherche à atteindre
ses objectifs
o la sociologie est la discipline qui étudie les déterminismes sociaux qui influencent les
actions individuelles : définition qui paraît correspondre à la démarche mise en œuvre par Durkheim .

- ces deux définitions paraissent présenter des démarches antinomiques :


o pour Pareto , l’individu , même s’il agit pour des raisons non logiques , agit : c’est un homo
sociologicus actif (HSA)
o pour Durkheim , l’individu n’ a aucune marge de manœuvre , il est déterminé par ses
caractéristiques sociales : c’est un homo sociologicus passif (HSP).
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Notions fondamentales : fait social, objectivisme,
holisme

Fiche 2 - Durkheim : la sociologie du fait social

.
Le fondement de l’analyse de Durkheim est l’étude du fait social :

- pour Durkheim, un fait social « se définit comme « les manières d’agir , de penser , de sentir qui
présentent cette remarquable propriété qu’elles existent en dehors des consciences
individuelles . Non seulement, ces types de conduite ou de pensée sont extérieurs à l’individu ,
mais ils sont doués d’une puissance impérative et coercitive » .

- Cette définition conduit à opérer les remarques suivantes :


 Durkheim veut limiter son analyse aux faits qui relèvent du domaine de la sociologie. Tout fait
de société n’est pas un phénomène social : pour qu’il en soit un, il faut mettre en évidence des
déterminismes sociaux, c'est-à-dire révéler l’influence de la société sur le fait étudié.

 il veut spécifier le champ d’études de la sociologie en le différenciant des autres disciplines qui
s’intéressent aux mêmes domaines :
o le fait social diffère du fait biologique : s’alimenter est un fait biologique ; la manière de
s’alimenter un fait social
ole fait social diffère du fait psychologique, puisqu’il est extérieur à l’individu
 cette définition met bien en évidence les caractéristiques du fait social :
o les contraintes imposées par la société ou le groupe social influencent voir
déterminent les comportements des individus
o ces contraintes n’apparaissent pas en tant que telles à l’individu ; il a l’impression
d’être libre. Car l’individu a intériorisé les normes et les modèles de comportement
définis par la société : c’est le rôle de la socialisation (cf. chapitre ultérieur)

- La démarche sociologique de Durkheim résulte alors de sa conception du fait social :


 L’analyse des opinions des individus ne permet pas de connaître les vrais déterminants de leurs
actions :
o les individus n’étant capables d’exprimer que des prénotions reflétant les croyances
de la société, leurs réponses ne permettent pas aux sociologues de comprendre les
véritables raisons qui ont guidé leur comportement, par contre elles sont utiles au
sociologue pour démontrer l’intérêt d’une analyse sociologique qui dévoile les véritables
déterminants des actions.
o puisqu’ils ne connaissent pas les véritables raisons motivant leurs actes, les individus ont
l’impression d’être libres, seulement influencés par des caractéristiques individuelles et
naturelles,
o comme ils ne sont pas conscients des contraintes sociales : les individus sont donc pour
Durkheim des HSP

 il faut développer une méthode objectiviste, neutre : comme l’écrit Durkheim : « il faut
étudier les faits sociaux comme des choses ». Il faut donc accumuler des données chiffrées, des
statistiques qui mettent en évidence les faits et les contraintes sociales pesant sur les individus.
 Il faut alors opérer une démarche holiste : c'est-à-dire rechercher au niveau de la société les
déterminants (normes, modèles de comportements) qui préexistent aux individus et qui
s’imposent à eux
 Le sociologue après avoir analysé les données statistiques peut révéler les véritables raisons
expliquant le comportement des individus et donc proposer des solutions aux maux auxquelles la
société est confrontée.

Notions fondamentales : idéal-type, individualisme


,subjectivisme, neutralité axiologique

Fiche 3 - Weber : la sociologie de l’action sociale


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La sociologie de Weber relève d’une démarche presque antinomique de celle de Durkheim :

- Individualiste : Max Weber ne définit pas les faits sociaux comme des choses, mais comme des
interactions entre des comportements individuels obéissant à des motivations et des intérêts qu’il s’agit de
reconstituer. Ainsi, selon Weber, « la sociologie ne peut procéder que des actions d’un, de quelques, ou de
nombreux individus séparés. C’est pourquoi elle se doit d’adopter des méthodes strictement
individualistes ». Pour étudier un phénomène social, il faut donc :
 partir de l’ individu : mettre en évidence ses objectifs et les moyens qu’il utilise pour les atteindre
. Weber postule que l’individu n’est pas totalement libre, qu’il a des contraintes qui pèsent sur
ses actes, mais qu’il a une marge de manœuvre à l’intérieur de ses contraintes et qu’on peut
déceler une certaine rationalité dans la conduite de ses actions.
 néanmoins, les résultats des actions individuelles, lorsqu’elles sont agrégées afin de mettre en
évidence le phénomène social, ne sont pas nécessairement conformes aux buts initiaux
recherchés par les individus.

- subjectiviste et compréhensive :

 afin de rendre compte de l’action d’un individu, 2 solutions peuvent se présenter :


o soit interroger directement l’individu sur les motivations qui l’ont guidé, car seul
l’individu est a même d’expliquer les raisons de son action
o soit, dans le cas où l’on étudie des sociétés ayant disparu, se mettre à la place de
l’individu, analyser le contexte dans lequel il vit et les contraintes qui pèsent sur lui et
comprendre la manière dont on agirait si l’on était à sa place.
 le risque de cette méthode est donc d’être trop subjective et arbitraire, c’est-à-dire de faire trop
confiance à l’individu ( cf la critique opérée par Durkheim des pré-notions ) ou d’opérer une
analyse ethnocentriste ( qui reflète , non pas le contexte de la société étudiée , mais celle du
sociologue ) .

- la neutralité axiologique :
 or, Weber prône une démarche reposant sur le principe de la neutralité axiologique, c’est-à-dire
qu’une science ne peut édicter ce qu’il convient de faire à la place des individus. Elle doit se
limiter à appréhender ce que l’individu peut ou veut faire. Pour atteindre cet objectif, le
sociologue doit s’efforcer de mettre entre parenthèses ses références culturelles.
 dans un second temps, il faut toujours confronter le résultat obtenu à des données statistiques
permettant de le vérifier.

- une démarche basée sur la recherche de types idéaux : Weber considères que la réalité est
beaucoup trop complexe pour pouvoir être complètement analysée. Il faut donc élaborer un idéal-type qui
vise à :
 simplifier la réalité pour mieux l’analyser
 sélectionner quelques traits significatifs et cohérents donnant sens à la recherche

L’idéal type n’est donc pas une moyenne des comportements individuels ( cf le français moyen ) , mais au
contraire , un cas limite que l’on ne rencontre jamais dans la réalité qui permet pas la comparaison aux
comportements réels de déterminer les motivations des acteurs . Selon Weber, l’homo oeconomicus est un idéal-
type ayant une vision parfaite de la situation économique, maîtrisant complètement les moyens les plus
appropriés à la réalisation des buts qu’il s’est fixé : « l’économie argumente donc , à partir d’un homme irréel
analogue à une figure idéale en mathématiques .

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