BELGIQUE – BELGIE

P.P
1190 Bruxelles 19
ECOLO Forest BC 1062

D site : http://ecolo-forest.be
D mail : info@ecolo-forest.be
D Forest&Vert : redaction@ecolo-forest.be

BUREAU DE LA LOCALE
D bureau@ecolo-forest.be
• Secrétaire politique : Jean-Claude Englebert
D jeanclaude.englebert@ecolo-forest.be
D 0478.87.92.72
• Secrétaire administratif : René Vanderhaegen
D rene.vanderhaeghen@ecolo-forest.be
• Groupe actions : Thierry Lucy
D thierry.lucy@ecolo-forest.be
• Groupe communication : François Jourde
D francois.jourde@ecolo-forest.be
• Trésorier : Michel De Wijngaert
D michel.dewijngaert@ecolo-forest.be
MANDATAIRES
• Echevine Travaux publics, Environnement,
N° 26 été 2008
Propreté, Mobilité, Développement durable, Périodique Trimestriel
Energie, Bâtiments communaux : N° P102029
Marianne Courtois
D marianne.courtois@ecolo-forest.be
• Echevin Cohésion sociale, Prévention, Culture
et Jeunesse, Tourisme, Coopération au déve-
loppement et Affaires européennes :
José Angeli
D jose.angeli@ecolo-forest.be
• Echevin Matières néerlandophones, Ensei-
gnement, Culture, Bibliothèque :
Luckas Vandertaelen (Groen!)
D luckas.vandertaelen@ecolo-forest.be
• Chef de groupe au Conseil : Annie Richard
D annie.richard@ecolo-forest.be
Dans ce numéro
• Président du CPAS : Stéphane Roberti D Edito
Éditeur Responsable : Christian Derauw, 36 rue J.-B. Baeck, 1190 Forest

D stephane.roberti@ecolo-forest.be
• Président du Foyer forestois : Daniel Cremer DOSSIER : La mobilité P. 2
D daniel.cremer@ecolo-forest.be D La mobilité, un enjeu majeur • Jean- P. 2
Claude Englebert
FOREST & VERT est un périodique gratuit.
D Entretien • Marianne Courtois P. 3
Pour être abonné, il suffit de nous contacter :
ECOLO Forest D Mobilité durable et santé à Bruxelles P. 4
C/O Jean-Claude Englebert • Evelyne Huytebroeck
167, rue des Alliés ⎮ 1190 FOREST D Les sans-papiers • Stéphane Roberti P. 6
0478.87.92.72⎮ info@ecolo-forest.be
D Motion Tram P. 6

Retrouvez en ligne tout l’agenda de la locale et des D ECOLO Forest en actions P. 6

actions de nos mandataires : http://ecolo-forest.be
D Coup de cœur pour Sweet Wash • Fran-
çois Jourde P. 7
Imprimé sur papier recyclé FSC (100% fibres
de récupération), blanchi sans chlore. D Dans le panier d’Annie • Annie Richard P. 8
Plus d’infos : www.erapure-papers.com
D Cadrage forestois (photo) P. 8

FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 1

Edito
Forest&Vert suit fidèlement la vie de la locale ECOLO de-
puis de nombreuses années déjà. Aujourd’hui, il renou-
velle sa formule. D’abord quant à sa forme : la nouvelle
mise en page s’inspire de La Quinzaine, le mensuel fédé-
ral d’ECOLO, gagnant ainsi en lisibilité et en cohérence.
Ensuite quant à son contenu : plus dense, il contient dé-
sormais de nouvelles rubriques et un dossier thématique.
À travers les dossiers, nous aborderons les grands enjeux
de l’écologie politique, articulant l’action communale aux
autres niveaux de pouvoir. Notre premier thème est la
mobilité, “un enjeu majeur” au centre de la politique de
Marianne Courtois et d’Evelyne Huytebroeck (p. 2-5).
Ensuite, un de nos mandataires vous présentera un sujet
d’actualité locale. Stéphane Roberti a choisi de faire le
point sur la situation des sans-papiers occupant la pa-
roisse Saint Curé d’Ars et Annie Richard rend compte de la
motion Tram votée en Conseil communal (p. 6).
Enfin, diverses rubriques compléteront F&V : “ECOLO
Forest en actions” rappellera les actions menées par la
locale (p. 6) ; “Coup de cœur pour…” présentera une initia-
tive forestoise environnementale et solidaire (p. 7) ; “Dans
le panier d’Annie” nous invitera à (re)découvrir des recet-
tes simples, saines, savoureuses et bon marché (p. 8) ;
“Cadrage forestois” révélera Forest à travers une photo-
graphie interpellante (p. 8). Dans le cadre de cette der-
nière rubrique, nous lançons un appel à photos !
Sur le site (http://ecolo-forest.be), vous pourrez désormais
réagir aux principaux articles du Forest&Vert.
Avec vous, le groupe communication continuera à amé-
liorer Forest&Vert. N’hésitez pas à lui faire part de vos
remarques (redaction@ecolo-forest.be).
D François JOURDE
Théâtre : La Compagnie des
Nouveaux Disparus
José Angeli, Échevin ECOLO de la
culture, a invité la Compagnie
des Nouveaux disparus à instal-
ler son chapiteau place St-Denis,
fin mars 2008, pour y présenter
La Traversée de la mort. Ce spectacle, écrit par Jamal
Youssfi, raconte l’histoire de cinq femmes, toutes enfer-
mées dans une prison espagnole, après avoir tenté l’im-
possible traversée de la Méditerranée pour rejoindre l’El-
dorado européen. Une pièce très engagée, touchante et
remuante. Une belle expérience de théâtre populaire, qui
a su réunir un public forestois tout en diversité !
• Rédacteur en chef : François Jourde
• Comité de rédaction : François Jourde, Guy Bertho-
lomé, Sophie Maquoi, Richard Kalisz, Roger Burton,
Pernilla jourde.
• Ont collaboré à ce numéro : Annie Richard et Thierry
Lucy.
FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 2
D O S S IER
l a m ob i lité
Un enjeu majeur
En raison de la pollution (dont une par-
tie importante est générée par le trafic
automobile), nous, Bruxellois, vivons
environ deux ans de moins en
moyenne que les autres Belges. En deux
générations, nos modes de vie ont fon-
damentalement changé. Durant le pre-
mier quart du vingtième siècle, beaucoup de personnes
naissaient, vivaient et mouraient dans la même région.
Aujourd’hui, le fait de pouvoir se déplacer à vitesse éle-
vée d'un point à un autre est devenu, dans l'esprit de
beaucoup, une liberté fondamentale et, le plus souvent,
quelque chose qui “va de soi”.
Individualisation
La manière dont notre mobilité est organisée dépend
énormément des choix politiques opérés. Dans les qua-
rante dernières années, le déroulement de centaines de
kilomètres d'autoroutes dans notre pays, en ce compris
les “autoroutes urbaines” intérieures à Bruxelles, furent
ainsi significatives d'une individualisation forcenée et
sacralisée. Individualisation de notre impact sociétal
tout d'abord  : pollution, mais aussi accidents, maladies,
stress et… paralysie de notre réseau routier. Individuali-
sation de nos échanges ensuite. Enfermé dans sa boite
métallique, le paisible piéton ou le convivial voyageur
ferroviaire se mue en parfait égoïste agressif. Combien
d'occasions d'amitiés voire de rencontres amoureuses
autour d'un journal ou d'un jeu de cartes ont-elles ainsi
été perdues  ? Individualisation sociale enfin : là où les
cheminots pouvaient peser dans le rapport social et dé-
fendre les acquis sociaux et la solidarité, les corporatis-
mes défendent plutôt les intérêts économiques des pos-
sédants (transporteurs routiers, pétroliers, constructeurs
automobiles).
Alternatives
Bruxelles, ville-région enclavée, et Forest, commune
moyenne de cette région, fréquemment maltraitée par
les divers “plans STIB”, ne peuvent se permettre le luxe
de repenser de fond en comble leur mobilité, à la ma-
nière de villes telles Stockholm, qui pensent d'abord leur
mobilité et installent les infrastructures avant de cons-
truire logements et entreprises. Des possibilités existent
cependant. Les pouvoirs publics sont certes sévèrement
corsetés dans leurs moyens financiers par les critères
européens dits “de Maastricht”. Il reste cependant possi-
ble d'organiser la circulation pour plus de convivialité et
de sécurité ou de réserver temporairement des tronçons
de rue aux jeux des enfants. Il est également possible, en
y mettant l'énergie et l'intelligence nécessaires, de faire ➜
 évoluer la STIB pour de meilleurs services pour les Forestois.
Notre échevine Marianne Courtois s'y emploie et, à ce titre,
s'est vu décerner le “Tram d'Or” de la STIB. Au niveau régio-
nal, la ministre Evelyne Huytebroeck suscite le débat autour
de la question du péage urbain.
Nous vous invitons donc à un “tour du possible en matière
de mobilité” en notre compagnie.
D Jean-Claude Englebert
Secrétaire politique Ecolo Forest
jeanclaude.englebert@ecolo-forest.be — 0478 87 92 72
•D Vos réactions : www.ecolo-forest.be
> Sur les critères européens “de Maastricht”, voir
www.jcenglebert.be : “Le fiasco de CITEO, symbole de
privatisations inévitables”.
ments en voiture
À Bruxelles, 30% des déplace
font moins de 5 km.
font moins de 3 km, et 60%
10 % des ménages bruxellois possèdent 30% du
parc automobile ; environ 35% des ménages
bruxellois n’ont pas de voiture. Favoriser la mobi-
lité, c’est favoriser la vie des familles modestes.

Entretien Marianne Courtois

échevine ECOLO de la mobilité
Marianne Courtois était l’élue la mieux armée pour remplir les fonctions d’échevine
de la Mobilité, de la Propreté et des Travaux Publics. Ancienne fonctionnaire à l’Agence Bruxelles Propreté
et à l’Administration des Travaux Publics de la Région (AED), militante écologiste de longue date, elle s’est
forgé une solide expérience politique sur les bancs du Conseil Communal et au sein des Cabinets des mi-
nistres Isabelle Durant et Robert Delathouwer. Marianne connaît son métier et sait de quoi elle parle. Elle
croit dur comme fer que Forest peut changer, devenir un modèle de Commune durable. Son optimisme est
légendaire. Femme politique “multilingue” et “multimodale”, notre échevine circule à vélo, en transports
en commun et occasionnellement en voiture. C’est dire si elle connaît les avantages comme les inconvé-
nients des différents modes de déplacement.

Marianne, tu as reçu le La mobilité douce, c'est notamment les vélos. Comment

“Tram d'or” en novembre vas-tu en faciliter l’usage ?
photographie F. Jourde

2007. Que récompense-t- Nous programmons l’installation de parkings à vélos,

il ?
Par ce "Tram d'or", la STIB a
reconnu Forest comme la
Commune la plus collabo-
rante, celle qui répond le plus positivement à ses de-
mandes pour améliorer les transports en commun. Il
suffit de voir le nombre de kilomètres de sites propres
par habitant, sans doute un record à Bruxelles.
Avec la STIB, c’est un conte de fées ?
Non. La STIB a récemment supprimé des liaisons essen-
tielles aux Forestois, les fréquences ne sont pas bonnes
et elle nous réserve ses trams les plus vieux ! Nous ré-
clamons notamment le rétablissement du trajet de l’an-
cien tram 52, ainsi que des liaisons directes vers Uccle et
vers le centre ville. Nous menons des négociations fer-
mes avec la STIB. Une motion a d’ailleurs été votée sur le
dépôt de trams (voir p. 6), dossier sur lequel nous colla-
borons avec Drogenbos.
Quelles sont tes priorités pour le transport public ?
C’est simple : de bonnes liaisons, de meilleures fréquen-
ces, un respect des horaires et du matériel roulant de
qualité…
partout où c’est possible sur les voiries communales.
Sous la législature précédente, seuls 7 emplacements ont
été installés… Il est plus que temps de rattraper le retard !
Parallèlement, à notre demande, la Région en installera
d’autres sur les voieries régionales. Nous espérons at-
teindre la centaine d’emplacements pour 2012.
Comment finances-tu ces nombreux parkings à vélos ?
Zéro euro pour la commune ! Les arceaux sont installés
par une société privée sous convention (ACKA), et ils sont
entièrement financés par des annonces culturelles loca-
les. Sur les grandes chaussées, c’est la Région qui paye.
Et pour les pistes cyclables ?
Nous finissons l’aménagement de 4 pistes cyclables in-
tégrées aux itinéraires cyclables privilégiés (ICR) de la
Région : Sept Bonniers, Marie Henriette, Chaussée de
Bruxelles, Van Volxem. L’interruption de l’ICR avenue des
Armures sera corrigée au plus vite. La réalisation de ces
itinéraires cyclables était demandée depuis 3 ans !
Des forestois s’inquiètent de l’état des trottoirs…
Oui, et leur échevine aussi ! Mon objectif est la rénova-
tion de tous les trottoirs de Forest avant 10 ans. C’est une
tâche considérable, à laquelle nous consacrons 1 million
d’euros par an ! Le relevé global de l’état des trottoirs est
désormais complet, — c’est le premier du genre en pos-
➜

FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 3

session de la Commune. Déjà, d’ici 2 ans, une vingtaine
de trottoirs seront entièrement refaits.
Quelles mesures mets-tu en place pour la
sécurité routière ?
En tant qu’échevine, ma priorité est la sécu-
risation systématique de tous les abords
d’écoles, en commençant par les établisse-
ments où rien n'avait été fait. Il s’agira soit
d’aménagements légers, tels que des ralen-
tisseurs (coussins berlinois), soit de réamé-
nagements complets, notamment par des
plateaux. Quant au “Plan de déplacements www.cambio.be Je veux soutenir et encourager les usagers "faibles"
scolaires”, nous collaborons avec la Région.
Par ailleurs, nous organisons systématiquement des
campagnes de sécurité routière de 3 semaines, en deux
phases : 1) une phase de prévention et d'information
(avec des radars affichant la vitesse) ; 2) une phase de
verbalisation systématique. Mais, pour agir efficace-
ment, nous devons avoir une vision claire de la circula-
tion sur Forest. C'est pourquoi nous mesurons actuelle-
ment le nombre et la vitesse des véhicules sur l'ensem-
ble de la Commune, en collaboration avec la zone de po-
lice.
On parle beaucoup du stationnement…
Nous agirons globalement sur le stationnement payant
dès la fin 2008, quand nous connaîtrons les conclusions
de l'étude menée dans le cadre du plan communal de
mobilité. Nous agirons alors sur le trafic de transit.
Tu développes aussi à Forest l'offre de voitures parta-
gées CAMBIO. Est-ce utile ?
Évidemment : c'est un service économique et écolo-
gique. Il vise justement à réduire la demande d’em-
placements de parkings voitures. La station que j'ai
inaugurée à Jupiter connaît un tel succès qu’on va y
augmenter l'offre de véhicules. Nous préparons
aussi l'ouverture d'une seconde station Cambio,
place Saint-Denis.
Marianne, comme échevine ECOLO de la Mobilili-
té, quel est l'axe central de ton action ?
(piétons, cyclistes, enfants, personnes âgées), car ils
ont un impact minimum sur l'environnement. La collec-
tivité devrait les en remercier tous les jours !
D Propos recueillis par François JOURDE
•D Vos réactions : www.ecolo-forest.be
• Il y a 8 ans, 1% des déplacements à Bruxelles
se faisait à vélo. Aujourd’hui, ils représentent
entre 3 et 4 % : c’est mieux... mais il reste une
belle marge de progression !
• 30 km/h, c’est la limitation de vitesse auto-
mobile qui permet la sécurité des cyclistes sur
les voies partagées.
• Sur un parcours non aménagé, les femmes ne
représentent que 2 cyclistes sur 10. Après
l’aménagement d’une piste cyclable, elles en
représentent 5/10 !

: www.velo.irisnet.be
Tout sur le vélo à Bruxelles

Mobilité durable
Améliorer la qualité de l’air,
une question de santé publique !
Une politique de mobilité durable doit se construire aussi au niveau régional. Evelyne Huy-
tebroeck, ministre de l’Environnement — et membre de notre locale —, a la volonté de mettre en œuvre
les solutions qui ont fait leurs preuves. Elle lance le débat sur un péage urbain à Bruxelles. Elle préconise
l’instauration d’une taxation des véhicules les plus polluants, ainsi qu’une taxation au kilomètre parcou-
ru, — tout en améliorant et en augmentant l’offre des transports collectifs. La réduction de la circulation
routière est la condition sine qua non pour garantir un cadre de vie de qualité, une meilleure santé publi-
que et enrayer l’exode urbain.

Plusieurs villes européennes, dont
Londres et Stockholm, ont déjà instal-
lé un système de péage urbain. Des
cités allemandes et italiennes s'y
préparent, choisissant parfois des
options différentes  : péage limité au
centre, taxation différenciée pour les
voitures les plus polluantes, circula-
tion alternée suivant les plaques d'immatriculation pai-
res ou impaires, interdiction totale de circuler certains
jours (par exemple à Rome)…
Un problème de santé publique
La raison est évidente  : la qualité de l'air est un enjeu
prioritaire pour les décideurs politiques et le transport
routier est l'un des grands responsables de cette pollu-
tion. Il émet du CO2, mais aussi des polluants qui mena-
cent directement la santé de chacun : les micro-particu-
les, les dioxydes d'azote, les hydrocarbures, etc. L'Organi-
➜

FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 4

 sation Mondiale de la Santé l'a en-
core récemment rappelé  : les
micro-particules sont la cause de
cc. Yhancik (flickr.com)
milliers de décès prématurés (estimation de 10 000 cas
en Belgique selon la Commission européenne), de
l'augmentation des hospitalisations pour des problèmes
respiratoires, mais aussi de l'augmentation des allergies
et de l'asthme. Nous sommes donc réellement face à un
problème de santé publique de grande ampleur !
Or le trafic routier n'a cessé d'augmenter ces dernières
années (plus de 18% en Belgique entre 1995 et 2005), de
même que le nombre de véhicules immatriculés.
L'amélioration technologique et environnementale de
certaines voitures n’atténue malheureusement pas
l'augmentation d'émission de micro-particules et de
dioxydes d'azote liée à l'accroissement du nombre de
kilomètres parcourus et à la très forte diésélisation (77%
en 2007) du parc automobile.
Enfin, la pression automobile dans les villes pose égale-
ment le problème des nuisances sonores, de la sécurité
routière, du stress dû aux embouteillages, d'une perte de
convivialité et de lien social entre habitants.
Développer les transports collectifs
Dans une métropole comme Londres, le péage urbain
(au départ limité au quartier central) a permis de réduire
la congestion automobile dans le périmètre concerné de
20%. Et l’argent récolté a essentiellement servi au ren-
forcement de l'offre de transport en commun, dont
l’achat de milliers de bus au gaz. C'est en effet un impé-
ratif  : que ce soit le système du péage ou une taxation
des véhicules les plus polluants, ces mesures ne peuvent
aller sans une amélioration et une augmentation de
l'offre des transports collectifs (trains, trams, bus, pistes
cyclables, voitures partagées).
Péage urbain : une solution qui a fait ses preu-
ves
Mais l'installation d'un péage urbain reste une opéra-
tion coûteuse  pour les finances publiques, car il faut
payer les portiques et les caméras. Le péage urbain n'est
effectivement pas, comme sur les autoroutes, une espèce
de douane installée à chaque rue d'entrée dans la ville.
En fait, il s'agit d'un système vidéo automatisé et élec-
tronique avec le plus souvent payement par abonne-
ment.
A Londres comme à Stockholm, le péage urbain a donc
fait ses preuves et n'a pas été remis en cause par les ha-
bitants. Après une période d'essai, une évaluation a dé-
montré que le citoyen était favorable à ce type de me-
sure.
Le système n'a pas non plus été le début d'un exode des
entreprises ou des commerces vers des zones hors-
péage, mais le contraire. Il se vérifie d'ailleurs souvent
que l'interdiction de circuler dans les zones commercia-
les centrales ramène les clients vers les centres-villes
(des périodes de déchargement sont bien sûr toujours
FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 5
prévues durant des moments limités), mais également
des habitants.
Taxer la pollution
Au vu des résultats dans les grandes villes voisines, je
suis favorable à l’étude de la formule pour la Région
bruxelloise. Mais pas sans en exclure d'autres. Comme
celle d'une tarification au kilomètre parcouru. Ce sys-
tème permet une flexibilité dans la tarification tenant
compte de divers paramètres  : les performances envi-
ronnementales du véhicule, la période de déplacement,
le tronçon routier utilisé… Ce système doit être dévelop-
pé en coopération avec les autres Régions pour être effi-
cace et cohérent et briser toute con-
currence économique interrégio-
nale.
Dans un premier temps, au niveau
du Gouvernement bruxellois, nous mettons en place une
réforme de la taxe de mise en circulation et de circula-
tion sur la base de l'éco-score. Cet outil indépendant
permet de taxer le véhicule en fonction de son degré de
pollution.
Un débat essentiel
Quelle que soit la formule choisie, il faut un vrai débat
sur la question qui se base sur une étude sérieuse : im-
pacts sur la mobilité, sur la qualité de l'air, les consé-
quences socio-économiques, le risque de concurrence
entre régions...
La question est trop importante pour être livrée aux hy-
pothèses, rumeurs, a priori ou spéculations diverses. La
réduction de la circulation routière est la condition sine
qua non pour garantir un cadre de vie de qualité, une
meilleure santé publique et un maintien des habitants
dans les quartiers.
La voiture est entrée totalement dans notre façon de
vivre, et parfois nous ne réfléchissons plus à son utilisa-
tion. Ainsi, par exemple, à Bruxelles, 62% des déplace-
ments en voiture sont inférieurs à 5 kilomètres. On
pourrait très bien les faire à pied, à vélo ou en transports
en commun. Ce serait moins cher et plus rapide.
Nous devons revenir à un usage de la voiture plus par-
cimonieux. C’est là l’objectif premier d’une telle mesu-
re  : non pas interdire la voiture, — mais en rendre
l’usage plus judicieux !
D Evelyne HUYTEBROECK
Ministre bruxelloise de l'Environnement et de l'Energie
•D Vos réactions : www.ecolo-forest.be
50 % de la pollutio
la capitale belge prnovatmosphérique dans
ient du ring.
Toute l’actualité de Evelyne Huytebroeck :
http://evelyne.huytebroeck.be
Quand les sans-papiers deviennent des sans-destins
Le 24 avril 2006, les paroissiens de l’église du St Curé
d’Ars (avenue de Haveskercke) ont voté l’accueil d’une
quarantaine de Sans-papiers dans leurs locaux à Forest.
Depuis lors, les Sans-papiers ont
multiplié les actions : manifesta-
tions, courriers aux parlementaires,
Même si, en tant que président du CPAS, je ne peux que
regretter que des personnes fassent la grève de la faim,
ce qui est un acte grave mettant la vie en péril, je com-
prends qu'après 2 ans sans répon-
ses, la grève de la faim soit consi-
dérée comme le dernier recours.

interpellations des partis politiques,
cercles du silence, etc. Et ce dans une
indifférence générale.
En dernier recours, et à regret, ils
ont entamé une grève de la faim le
lundi de Pentecôte, 12 mai. Il a alors
fallu déployer une énergie invrai-
semblable pour assurer un suivi sanitaire et médical. Ce
problème a été réglé grâce au fait que le CPAS a octroyé
l'aide médicale urgente et que des médecins ont été ré-
quisitionnés.
Sur les 39 grévistes de la faim, huit ont déjà été admis à
l’hôpital.
photographie F. Jourde
Je soutiens l'action des sans-pa-
piers et leurs revendications.
À l’heure où j’écris ces lignes (12
juin), leur situation est loin d’être
débloquée ; j’ose espérer que lors-
que le Forest&Vert paraîtra, cet
article aura perdu toute raison
d’être parce qu’ils auraient été régularisés.
Ce n’est pas le projet de « permis à points » tel que pro-
posé par la ministre de la politique de la migration et de
l’asile Annemie Turtelboom (Open VLD) qui les dissua-
dera dans leur détermination.
D Stéphane ROBERTI
Président du CPAS ⎮ stephane.roberti @ecolo-forest.be

Pour une meilleure politique ECOLO Forest en actions

de transports collectifs Nos actions traduisent notre engagement. Par elles,
nous portons notre projet politique dans l’espace pu-
blic : “une terre plus verte, un monde plus juste” !
Trams : un nouveau dépôt...
N
MOTIO seil
Des bruits de couloirs annoncent VŒUX AUX FORESTOIS —
Au con al que la STIB (Société des Trans- décembre/janvier : nous
u n
comm p o r t s I nt e r c o m mu nau x d e présentons nos vœux (car-
Bruxelles) a l’intention d’implanter tes et sourires).
un nouveau dépôt de trams à la chaussée de Ruisbroeck, SAINT VALENTRAIN — 14
à la limite avec Uccle et Drogenbos. La Commune de Fo- février : dès potron-minet,
rest n’en a même pas été informée officiellement ! nous remercions les utili-
...et des liaisons infernales pour les forestois ! sateur des transports en
Depuis la restructuration de juillet 2007, le 52 a été sup- commun (cartes postales
primé et partiellement remplacé par le 82 … qui ne va humoristiques).
plus au Centre Ville ; il faut changer à Lemonnier en tra- POISSON D’AVRIL — fin
versant les rails à pieds, d’où danger ! Pas mieux pour mars/début avril : nous
aller à Uccle où le tram direct vers le Dieweg a été sup- sensibilisons nos conci-
primé. Pour beaucoup de Forestois, le temps de transport t o ye n s a u d a n g e r e u x
s’est allongé. pillage industriel des ressources marines, à l’urgence d’un
Le Conseil communal de Forest a donc émis de sérieuses changement de nos modes de consommation et de nos
réserves quant à l’implantation du nouveau dépôt, tant méthodes de pèche.
pour les riverains que pour les usagers, qui verraient et BICYCITY — 18 mai : nous parti-
entendraient passer des trams qu’ils ne pourraient pas cipons au plus grand rassem-
utiliser ! blement de cyclistes belges,
Il est temps que la Région sorte Forest (et sa périphérie) appelant les pouvoirs publics
à donner une meilleure place
photographie T. Lucy

de l’isolement où l’a plongé la STIB en instaurant un 32

en journée (actuellement ce tram ne fonctionne que la aux cyclistes dans les villes.
nuit). Les autoroutes et la petite
ceinture de Bruxelles nous ont
D Annie RICHARD
Chef de groupe ECOLO au Conseil Communal été réservées pour l’occasion,
annie.richard@ecolo-forest.be — tout un symbole !
D Thierry LUCY

FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 6

COUP DE CŒUR POUR...
Sweet Wash, une wasserette durable
Un salon-lavoir s’est ouvert rue Jean-Baptiste Vanpé. Pour Ronald Pennings et Claude Zalins-
ki, Sweet Wash concrétise un vieux rêve, où écologie et solidarité font la paire !

Pourquoi avez-vous ouvert un salon- moins d’énergie pour supprimer les

lavoir ? degrés d’humidité par l’essorage que
par le séchage). Et puis elles ont une

C’est un vieux projet que nous avions
l’un et l’autre, — avant même de nous
connaître ! J’y pensais depuis 19 ans, et
Claude depuis 12 ans… Nous avions
surtout l’envie de créer quelque chose
en couple. Nous voulions gagner notre
vie d’une manière qui compte pour la
communauté. Et puis il y a eu la rencon- Les machines tournent à l’énergie verte
tre de gens compétents et de confiance (chez Mench In-
dustry), avec qui on s’est dit : "Allez, on se lance !".
Le côté humain est important pour vous ?
Il est essentiel ! Tenir un salon-lavoir, c’est rencontrer des le cas.
gens et leurs besoins, c’est savoir être à leur écoute. Nous
ne voulons pas que nos machines, qui fonctionnent avec
des jetons, deviennent de simples tirelires…
C’est intéressant socialement, un salon-lavoir ?
Bien sûr ! Ici, dans le bas Forest, il y a un mélange de cul-
tures. Le salon est un lieu de convivialité  : les gens se
croisent et s’entraident, par delà leurs cultures. Il y a
comme un tissu social qui se recrée.
Vous vous souciez de l’impact écologique ?
L’écologie c’est très simple  : il y a moyen de faire avec…
ou de faire sans ! C’est donc un véritable choix, — d’au-
tant plus qu’il n’est pas réellement soutenu. A notre
échelle, on essaie de faire ce qu’on peut, même si on se
méfie de l’angélisme !
Qu’avez-vous fait, par exemple, au niveau de l’énergie ?
Pour toutes nos machines, nous avons fait le
choix de l’électricité verte (Lampiris).
Et concernant vos machines ?
Nos machines jouent sur la durée du
lavage. Surtout, elles essorent bien, ce
qui réduit l’usage du séchoir (il faut
Photographies : F. Jourde
durée de vie exceptionnelle (entre 15 et
20 ans), ce qui réduit les déchets de
fabrication et de recyclage.
Mais il faut chauffer l’eau, ce qui est
très énergivore !
Nous avons choisi une chaudière au gaz
à haut rendement. Elle chauffe très rapi-
dement, à la demande donc, avec peu de déperdition
calorifique. Cela permet de ne préchauffer que 150 litres
d’eau, au lieu de 600 litres, comme c’est habituellement
Et pour les lessives ?
Nous vendons des doses classiques via un automate, et
nous projetons de conditionner nous-mêmes des sa-
chets-doses de marques respectueuses de l’environne-
ment.
Vous proposez aussi un service de nettoyage à sec. Ça,
c’est un gros souci environnemental, non ?
Oui… Nous cherchons à proposer au plus vite la nouvelle
technique du nettoyage à sec à base d’eau  ! C’est une
invention d’Electrolux (“Lagoon”)  : ça fonctionne sans
solvants, avec des produits biodégradables qui ne génè-
rent aucun rejet nocif. Nous réfléchissons à la possibilité
économique de proposer ce service à Forest.
Cela a-t-il été facile de créer votre commerce à Forest ?
Relativement… mais il faudrait centraliser toutes les ai-
des et les renseignements. Il y a l’ATRIUM, qui fait du bon
travail. Mais il faut savoir qu’il existe ! Nous constatons
en tout cas que, après une certaine chute du chiffre d’af-
faires des commerces du quartier, il y a aujourd’hui un
nouveau dynamisme !
D Propos recueillis par François JOURDE

Conférence sur les énergies renouvelables

Nous étions nombreux à nous rendre le mardi 15 avril à la Maison Communale pour assister à une conférence sur les
énergies renouvelables. Cette conférence était présentée par l'APERE (Association pour la promotion des énergies re-
nouvelables : www.apere.org), à l'initiative de notre échevine Marianne Courtois. Elle fut intéressante à plus d'un ti-
tre : outre la présentation des principales sources d'énergies renouvelables (éolien, solaire, thermique…), des avantages
et inconvénients des différentes techniques utilisables et des moyens techniques nécessaires, l'orateur a aussi expli-
qué les mécanismes de primes mis en place par Evelyne Huytebroeck. Il nous a ainsi démontré que tout le monde pou-
vait désormais installer ces systèmes, — et même gagner de l'argent ! D Guy BERTHOLOME

FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 7

Dans le panier d’Annie
Les ménages belges consacrent entre 11 et 13 % de leurs revenus à l'alimentation. Mais les revenus modes-
tes doivent y consacrer jusqu'à 30%, — avec les conséquences que l'on devine. En outre, particulièrement
chez les jeunes ménages, la part des plats "tout préparés" a explosé, — avec sa cohorte de négatif : trop de
sel, trop de sucre, pas de goût, pas assez de crudités et très coûteux… Il y a pourtant des recettes simples,
saines, savoureuses et pas chères. F&V a décidé de vous les présenter, dans cette nouvelle rubrique.

Un légume qu’on peut utiliser vre, une feuille de laurier et une branche
deux fois : la botte de radis

cc. darren131 (flickr.com)

En entrée, le radis se consomme “à
la croque sel” (avec un peu de sel
sur du pain beurré) ou à la fran-
çaise (du sel, un bout de beurre sur
le radis et le pain séparé). Dans
tous les cas, c’est facile : laver la
botte de radis, la poser à l’envers dans un bol, déposer sel,
beurre et pain sur la table. Coût et temps : minimes !
(Actuellement une botte de radis coûte ± 0,70 euros.)
La même botte en potage... mais juste avec les fa-
nes
Utiliser la même botte que celle de l’entrée. Faire revenir
un oignon dans du beurre sans le laisser brûler (ou autre
pour les adeptes des matières grasses végétales, mais ma
mère disait : “seul le beurre a la saveur”). Ajouter quel-
ques pommes de terre et les fanes de radis bien lavées.
Faire “suer” les légumes. Ajouter 1 l d’eau, du sel, du poi-
de thym. Laisser cuire 8 minutes à
l’autocuiseur ou 20 minutes à
la casserole. Enlever les
condiments et passer au
mixer. Vous obtenez un
potage assez épais et vert
foncé, avec un goût très prononcé. Ajuster avec sel, poi-
vre et noix de muscade. On peut bien sûr (pour les
gourmands) ajouter une cuillère de crème fraîche dans
l’assiette.
Coût et temps : toujours aussi minimes, d’autant plus
qu’il s’agira de la même botte de radis (évidemment plus
de temps que de réchauffer une pizza toute prête au mi-
cro-ondes… mais autrement moins cher).
Les puristes me diront que je parle de beurre et de crème
fraîche, et qu’on mange assez gras comme cela. Je leur
répondrai : “Moi, ce que j’en dis, c’est pour le goût”.
D Annie RICHARD
annie.richard@ecolo-forest.be

CADRAGE FORESTOIS
La tour Electrabel
No Wind, photographie de jepoirrier (flickr.com)

FOREST & VERT⎮26⎮été 2008⎮p. 8