You are on page 1of 5

Corrigé rédigé par Gentiane Bichard (PCSI Compiègne), relu par François Carru (PC Enghien).

EPREUVE DE MATHEMATIQUES PC 2 MINES 2001


PREMIERE PARTIE
I-1. Solution de l’équation différentielle définie sur toute la droite réelle :
P∞
a. Soit fλ : x 7→ 1 + n=1 an xn solution de Eλ sur ]−R, R[ ,P alors sur cet intervalle, fλ est de classe

C ∞ et sa dérivée première
P∞ est la somme de la série dérivée n=1 nan x
n−1
, sa dérivée seconde est la
somme de la série n=2 n (n − 1) anxn−2.
On a donc
∞ ∞ ∞
!
X X X
n−2 n−1 n
x n (n − 1) an x + (1 − x) nan x −λ 1+ an x =0
n=2 n=1 n=1

P∞  2

n
ce qui après arrangement donne : n=1 (n + 1) a n+1 − (n + λ) a n x − λ + a1 = 0
(
a1 = λ
D’où (an)n∈N∗ est la suite définie par ∀n > 1, an+1 = (n+1) n+λ ; on a donc pour tout n > 1 :
2 an

n−1
k=1 (k+λ)
an = (n!)2 λ
On aura en particulier :
X∞
xn
f1 (x) = 1 + = ex
n=1
n!
f0 = 1
f−1 (x) = 1 − x
1
f−2 (x) = 1 − 2x + x2
2

b. fλ est un polynôme si et seulement si la suite (an)n∈N est nulle à partir d’un certain rang. D’après
l’expression de an précédemment déterminée, on en déduit que fλ est un polynôme si et seulement
si il existe n ∈ N tel que n + λ = 0 ;
d’où fλ est un polynôme si et seulement si −λ ∈ N
n−1
k=1 (k−p)
Lorsque λ = −p, avec p ∈ N, on a pour tout n > 1, an = (n!)2 (−p) , donc
(−1)p
si p > 1, alors ap = (−1)p−1 (p−1)!
(−p) =
(p!)2 p!
,
formule qui reste valable si p = 0, puisqu’alors
a0 = 1,
d’où ap 6= 0, et ap+1 = 0, puis ∀n > p + 1, an = 0,
(−1)p
d’où f−p est un polynôme de degré p et de coefficient dominant p!

c. Supposons que fλ ne soit pas polynomiale, alors pour tout n ∈ N, a n 6= 0 (car d’après l’expression
trouvée pour an, la suite (an )n∈N est nulle à partir d’un certain rang si et seulement si il existe un
entier n pour lequel an = 0)
a n+λ
et on a alors an+1
n
= (n+1) 2 −→ 0 ; la règle de d’Alembert permet alors d’affirmer que la série entière
n→∞
P∞ n
n=1 an x a pour rayon de convergence R = ∞

I-2. Solution de l’équation différentielle E 1 :

a. On effectue le changement de fonction inconnue z = y 0 − y ; l’équation E1 se transforme en une


équation différentielle linéaire du premier ordre en z :

xz 0 + z = 0
dx
Sur ]0, ∞[ , cette équation est résolue en z, et a pour solutions les fonction du type x 7→ ae − x , soit


x 7→ xa , avec a ∈ R.
On revient alors en y : y 0 − y = xa ; c’est encore une équation différentielle linéaire du premier ordre
résolue en y, mais qui n’est plus homogène ; on applique la méthode de variation de la constante, en

m01mp2ca.tex - page 1
ae−x
cherchant y sous la forme ϕ (x) ex , ce qui conduit à l’équation ϕ0 (x) = x
.
R
x x e−t
Finalement, on peut conclure que f1 est une fonction du type x 7→ + bex , où a et b
ae 1 t dt
sont des réels quelconques.
Autre méthode : on remarque que x 7→ ex est solution de l’équation et on cherche les solutions sous
la forme x 7→ z (x) ex .
b. La résolution sur ]−∞, 0[ est la même, et on obtient les solutions sous la forme
R x −t
x 7→ αex −1 e t dt + βex où α et β sont des réels quelconques.
−t −t R x −t Rx
c. t 7→ e t n’est pas intégrable sur ]0, 1] et e t ∼ 1t , donc lorsque x → 0, on a : 1 e t dt ∼ 1 dt t =
t→0 x→0
R x t R x t
ln x, et donc lim ex 1 et dt = −∞ ; de même, lim ex −1 et dt = −∞ ;
x→0 x→0
Si ϕ est solution de E1 sur R, sa restriction à ]0, +∞[ est solution de E 1 sur ]0, +∞[ , sa restriction
à ]−∞, 0[ est solution de E1 sur ]−∞, 0[ , et de plus ϕ est continue en 0, d’où si ϕ est solution sur R,
alors nécessairement il existe un réel a tel que ϕ : x 7→ ae x sur R∗ et donc aussi en 0 par continuité.
Réciproquement, il est aisé de vérifier que les fonctions x 7→ ae x avec a ∈ R sont solutions de E1 sur
R.
Conclusion : les solutions de E1 sur R sont les fonctions x 7→ aex avec a ∈ R

I-3. Relation entre les fonctions fλ :

a. fλ est solution de Eλ : xy00 + (1 − x) y 0 − λy = 0 sur R.


gλ est définie par gλ (x) = ex fλ (−x) , donc gλ est deux fois continûment dérivable, et on a :
fλ (x) = ex gλ (−x) , fλ0 (x) = ex (gλ (−x) − gλ0 (−x)) , fλ00 (x) = ex (gλ (−x) − 2gλ0 (−x) + gλ00 (−x))
on a donc la relation :
−x (gλ (x) − 2gλ0 (x) + gλ00 (x)) + (1 + x) (gλ (x) − gλ0 (x)) − λgλ (x) = 0 ou encore :
xgλ00 (x) + (1 − x) gλ0 (x) + (λ − 1) gλ (x) = 0
ainsi, gλ est solution de l’équation différentielle du second ordre :

xy00 + (1 − x) y 0 − (1 − λ) y = 0

b. Ce qui signifie que gλ est solution sur R de l’équation E1−λ, or gλ (0) = fλ (0) = 1, de plus gλ est
produit de deux fonctions développables en séries entières sur R, donc g λ est développable en séries
entières sur R. Ainsi, gλ est solution développable en séries entières sur R de E λ telle que gλ (0) = 1,
donc par unicité (admise dans l’énoncé) on peut affirmer g λ = f1−λ, ce qui démontre la relation
vérifiée par tous réels λ et x :

f1 − λ (x) = ex fλ (−x)

c. Soit p ∈ N∗ ;
D’après la relation précédente : ∀x ∈ R, fp (x) = ex f1−p (−x) ;
Pp−1 n−1
k=0 (k+1−p)
or d’après I-1. f1−p est la fonction polynomiale x 7→ 1 + n=1 an xn où an = (n!)2 =
n (p−1)!
(−1) (p−n−1)!(n!)2
, d’où

P (p−1)!
∀x ∈ R, fp (x) = ex + = 1p−1 (p−n−1)!(n!) n x
2x e
n

en particulier pour tout réel x :

f2 (x) = ex + xex etf3 (x) = ex + 2xex + 21 x2 ex

d. Soit p un entier supérieur ou égal à 1, alors pour tout réel x : f p+1 (x) = ex f−p (−x) et fp (x) =
ex f1−p (−x) , de plus, f−p et f1−p, sont des polynômes de degré respectif p et p − 1, donc au voisinage
fp+1 (x)
de +∞, xfp (x) ne s’annule pas et ainsi l’expression xf p (x)
est correctement définie. D’après I-1.b.
on peut alors préciser :
(−1)p p
fp+1 (x) p!
x
∼ p−1
xfp (x) x→+∞ (−1)
xp
(p−1)!

m01mp2ca.tex - page 2
f (x) −1
d’où lim p+1 =
x→+∞ xfp (x) p

I-4. Application à une équation aux dérivées


p partielles :
On pose F (x, y, z) = √1r fλ (r) , où r = x2 + y2 + z 2 , alors on a : ∂r
(x, y, z) =
∂x
x
r
∂F − 52 − 32 − 25

∂x (x, y, z) = − 21 xr fλ (r) + xr fλ0 (r) = xr 1 0
− 2 fλ (r) + rfλ (r) , puis

∂2F  x x 0   5 5 x2 −7

1

− 25 0 00 −2 0
(x, y, z) = xr − f (r) + f (r) + xf (r) + r − r 2 − f λ (r) + rf (r)
∂x2 2r λ r λ λ
2 r 2 λ

       
5 x2 − 7 3 5 7 5 5 −9 1
= x2 r− 2 fλ00 (r) + r 2 + r− 2 − x2 r− 2 fλ0 (r) + r− 2 − x2r 2 − fλ (r)
2 2 2 2
      
5 3 7 5 5 −9 1
= x2 r− 2 fλ00 (r) + r− 2 − 2x2r− 2 fλ0 (r) + r− 2 − x2 r 2 − fλ (r)
2 2

on en déduit par symétrie que :


 2 
∂ F ∂2F ∂ 2F 1 1 1 1
2
+ 2
+ 2
(x, y, z) = √ fλ00 (r) + √ fλ0 (r) − √ fλ (r)
∂x ∂y ∂z r r r 4 r2 r

puis − rz ∂F
∂z
(x, y, z) = r√1 1
f (r) − rfλ0 (r) et 4r12 F (x, y, z) = 4r21√r fλ (r) , d’où
r 2 λ
 
∂2F ∂2F ∂2F r ∂F 1
+ + − + F (x, y, z)
∂x2 ∂y2 ∂z 2 z ∂z 4r2
 
1 1 1 1
= √ rfλ00 (r) + √ (1 − r) fλ0 (r) + √ fλ (r)
r r r r r r 2
 
1 1
= √ rfλ00 (r) + (1 − r) fλ0 (r) + fλ (r)
r r 2

donc si F est solution de l’équation aux dérivées partielles (P ) alors rf λ00 (r) + (1 − r) fλ0 (r) + 21 fλ (r) = 0
−1
pour tout r ∈ R∗ , d’où on choisit λ = 2

SECONDE PARTIE
Rπ Rπ  Rπ
II-1. Classique : Ip+1 = 02 sin2+2p θdθ = 02 sin2p θ 1 − cos2 θ dθ = Ip − 02 sin2p θ cos2 θdθ ;
Rπ h 2p+1 i 2 R π 2p+2
π
2p+1
or 02 sin2p θ cos2 θdθ = sin2p+1 θ cos θ + 02 sin2p+1 θ dθ = 2p+1
1
Ip+1 ; d’où Ip+1 = 2p+2 Ip ; par ailleurs
0
π
I0 = 2, donc une récurrence élémentaire permet d’établir que
(2p)! π
∀p ∈ N Ip = 22p (p!)2 2

II-2. Relations entre les fonctions ϕ et f1/2 :


2  
a. La fonction (x, θ) 7→ ex sin θ est continue sur R × 0, π2 , donc ϕ est définie continue sur R.
2  
On a en fait : (x, θ) 7→ ex sin θ est de classe C ∞ sur R × 0, π2 , donc ϕ est également de classe C ∞
sur R et de plus
R π ∂ k  x sin2 θ  Rπ 2
∀k ∈ N ϕ(k) (x) = 02 ∂x k e dθ = ϕ(k) (x) = 02 sin2k θex sin θ dθ.
2
b. Déterminons déjà le développement en séries entières de x 7→ e x sin θ :
2 P+∞ 2n  
ex sin θ = n=0 sinn! θ xn pour tout x ∈ R et tout θ ∈ 0, π2 , or cette série est normalement conver-
2n n
gente en θ et ceci pour tout x, puisque θ 7→ sinn! θ xn = xn! , donc par intégration en θ, il vient :

P
∀x ∈ R ϕ (x) = +∞ In n
n=0 n! x .
2n+1
In αn+1 2n+2 1 2n+1 n+ 12
Posons αn = n! , alors αn = n+1 = 2 (n+1)2 = (n+1)2
, donc (αn)n∈N et (an )n∈N vérifient la même
π π
relation de récurrence, et on a αn = a
2 n
(en regardant au rang initial n = 0) ; d’où ϕ = f
2 1/2

II-3. Encadrement de ϕ (x) :

m01mp2ca.tex - page 3
a. Par convexité de exp, ∀x ∈ R ex > 1 + x (le graphe de exp est situé au-dessus de ses tangentes, en
particulier au-dessus de la tangente en (0, 1))
et donc pour tout réel u < 1, e−u > 1 − u > 0, d’où en inversant :

∀u < 1, eu 6 1
1−u

N.B. On peut aussi faire une étude sommaire de x 7→ (1 − x) e x − 1


2
b. Notons déjà que l’hypothèse x < 1  assure
1 π
 que θ 7→ 1 − x sin θ ne s’annule pas et donc que
θ 7→ 1−x sin2 θ est définie continue sur 0, 2 , ce qui justifie l’existence de J (x) .
Ensuite, les règles de Bioche invitent à effectuer le changement de variable t = tan θ, ce qui est justifié
par le fait que θ 7→ tan θ est C 1 -bijectif de [0, π2 [ sur [0, +∞[
R +∞ 1 dt
R +∞ dt 1
Alors il vient J (x) = 0 1 1+t2 = 0 1+t2 (1−x) ; enfin on utilise encore le C -
1−x 1− 1+t2 

√ R +∞ √dv
+∞
difféomorphisme : v = t 1 − x et on obtient : J (x) = 0 1−x
= √1 [arctan v]0 = π √1
;
1+v 2 1−x 2 1−x
finalement, on a démontré :
π√1
J (x) = 2 1−x

2
c. D’après II-3.a, pour tout réel x < 1, ex sin θ 6 1−x 1sin2 θ , d’où par croissance de l’intégrale, pour
tout réel x < 1, ϕ (x) 6 J (x) ; par ailleurs, exp étant à valeurs strictement positives, on a pour
tout réel x, 0 6 ϕ (x) , et donc en utilisant le résultat de II-3.b :

∀x < 1 0 6 ϕ (x) 6 π√1


2 1−x

R1 2
d. Posons u = sin θ, C 1 -bijectif de [0, π2 [ sur [0, 1[ alors ϕ (x) = 0 exu √1−u du
2
, puis on effectue le
√ R √ 2
−x −v 2
changement C 1 -bijectif v = −xu, alors ϕ (x) = √−x 1
0
e
2
dv, et 1 + vx 6 1 puisque x 6 0


1+ vx
R √−x −v 2 R √−x 2 R √−x 2 R1 2
donc 0

e
2
dv > 0
e−v dv ; de plus , puisque x 6 −1, on a 0
e−v dv > 0
e−v dv ;
1+ vx
R1 2
posons alors A = 0
e−v dv, A > 0 et on peut conclure pour tout réel x 6 −1 : ϕ (x) > √A
−x

e. f1/2 = π2 ϕ ; or pour tout réel x strictement inférieur à 1 : 0 6 ϕ (x) 6 π2 √1−x


1
, donc
∀x < 1 0 6 f1/2 (x) 6 1−x , d’où le théorème d’encadrement des limites assure que
√ 1

lim f1/2 (x) = 0


x→−∞

Cependant la minoration ϕ (x) > √A


−x
pour x 6 −1 montre que ϕ n’est pas intégrable sur ]−∞, −1] ,
donc f1/2 n’est pas intégrable sur ]−∞, −1]

II-4. Etude d’une fonction h :


2 −x
R π 2
a. On a en fait h (x) = πe
2
0
2
ex sin θ dθ d’après les questions précédentes.
D’où
Z π Z π
2 2 2 2 2 − x2 (cos2 θ−sin2 θ)
e− 2 (1−2 sin θ) dθ =
x
h (x) = e dθ
0 π π 0
Z π2 Z
2 x 1 π − x2 cos t
= e− 2 cos 2θ dθ = e dt (changement t = 2θ)
π 0 π 0
Rπ x Rπ x Rπ x Rπ x Rπ x
puis 0 e− 2 cos tdt = 02 e− 2 cos t dt + π e− 2 cos t dt, mais π e− 2 cos t dt = 02 e 2 cos udu (en ayant posé
R π x
2
Rπ x 2 Rπ 
u−π −t), donc h (x) = π1 02 e− 2 cos tdt + 02 e 2 cos udu = π2 02 ch x2 cos θ dθ ; en particulier, cela
Rπ 
démontre que h est paire et de plus on a obtenu pour tout réel x : h (x) = π2 02 ch x2 cos θ dθ
  
b. Pour tout réel positif x et tout réel θ ∈ 0, π2 , ch x cos2 θ > 12 ex 2 > 0, donc
cos θ

R π R π √
2

2
h (x) > π1 04 ex 2 dθ > π1 04 ex 4 dθ > 14 ex 4
cos θ

h(x)
On en déduit que lim h (x) = +∞ et lim x
= +∞
x→+∞ x→+∞

m01mp2ca.tex - page 4
  
c. Pour tout θ ∈ 0, π2 , x 7→ ch x cos 2
θ
est croissante sur R+ (par croissance de ch sur R+ ).
Par croissance de l’intégrale, on en déduit que h est croissante sur R + (donc décroissante sur R−
par parité de h) ; h est C ∞ sur R, donc h0 (0) = 0

4.5

3.5

2.5

1.5
-4 -2 0 2 4

m01mp2ca.tex - page 5

You might also like