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La

TRADITION,
Truffe
Le mot du Président
TERROIR

Ne vous étonnez pas ; c’est bien le bulletin


&
de Haute
Provence
MODERNITE DE LA RABASSE
Juin 2008 – N° 1
Nouvelle
série

de l'association des trufficulteurs que vous


êtes sur le point de lire.
Nous avons en cette année 2008 décidé de
donner un nouvel élan à notre association
en refondant le bulletin de liaison
semestriel, de par sa forme, son contenu et
son appellation.
Pourquoi ?
Depuis sa création, l'association n'a cessé
de voir son nombre d’adhérents progresser
chaque année. Hors, depuis deux ans, trop
de membres ne réadhèrent plus. Simple
oubli de s’acquitter de la cotisation ?
Prestations insuffisantes ? Heureusement,
de nouvelles personnes sont venues nous
rejoindre et compensent les absents que
nous souhaitons voir revenir.
Pourtant, que d’heures de bénévolat
concédées pour essayer de vous satisfaire
et vous offrir de partager toutes ces joies
que procure l'approche de la Rabasse.
C’est en majeure partie grâce à ce bulletin
semestriel de liaison que l'association
rassemble, se fait connaître, et reconnaître.

photo de Klaus Tödt-Rübel


Comme beaucoup d’associations gérées
par des bénévoles, notre groupement a de
plus en plus besoin de finance pour
continuer d’exister et mener à bien les
nombreuses activités proposées tout au
long de l’année.
Nous remercions les personnes et
instances qui nous allouent leur aide
financière. Nous comptons aussi sur vos
cotisations qui permettent de maintenir le
budget. Il est donc nécessaire de rendre ce
bulletin plus convivial, de le diffuser à
beaucoup plus d’exemplaires pour s'ouvrir
à de nouveaux adhérents, des sympa-
thisants, des sponsors pour les encarts
publicitaires, de convaincre nos partenaires
financiers et toute la filière des bienfaits
que la Truffe de Haute-Provence apporte à
la sauvegarde et à la tradition de nos
terroirs.
Ce ne sont pas là tous nos efforts.
Pour renforcer nos liens tout au long de
l'année, nous œuvrons également à un
autre moyen de communication : la
création d’un site Internet qui devrait
voir le jour dans les mois à venir, si
nos moyens nous le permettent.

Je vous souhaite, chères amies, chers Guy Corriol et la célèbre


amis, une lecture riche et fructueuse.

Jean-Louis Bondil
DOSSIER
Bulletin semestriel de l'association des
Trufficulteurs de Haute-Provence
Produire des plants
Maison du Patrimoine - 04300 MANE
VIE ASSOCIATIVE Activités

Assemblée générale Prévisions


Etaient présents : Anne Baldini, Jean-Luc de l’association a permis de mener à bien d'activités 2008
Bénard, Jean-Paul Béraud, Jean-Pierre cette journée.
Bodossian, Jean-Louis Bondil, Alain Brémond, Vol de truffes
Liliane Caplan, Guy Corriol, Michel Fayet, Jean-
Louis Grizolle, Denis Orlandini, Catherine Toujours autant de vols sur le plateau de
Weirich.
Fêtes et manifestations
Moustiers. Sur le plateau de Riez, on
Excusé : Jean-Marc Blanc. remarque que les vols se poursuivent
Absents : Michel Blachon, Jacques Maurel. 22 juin 2008 : méchoui.
même jusqu’à fin mars, mais la grosse Juillet : visite de la truffière expérimentale.
période des vols se situe en octobre, en Septembre : visite d’une plantation à l’arrosage.
début de saison (avant l’ouverture
Bilan 2007 Octobre/novembre : voyage (1 jour ou 2), Drôme,
officielle des marchés). Languedoc, Tricastin.
Le président, Jean-Louis Bondil, ouvre la Outre le vol des truffes, on assiste
séance à 15 h 50 et présente le compte 24-27 novembre : congrès international « Tuber 2008  » à
également aujourd’hui à des vols de Spoletto (déplacement en partenariat avec les autres
rendu moral. Avec 99 adhérents en 2007, plants truffiers. Cette tendance se
les adhésions sont en baisse de 25 % par syndicats de la région PACA).
remarque aussi dans les départements Février 2009 : 20e Fête de la truffe que nous souhaiterions à
rapport à l’année précédente. Jean-Louis voisins où on observe une forte
présente les actions qui sont détaillées Forcalquier.
augmentation des vols (le Vaucluse est
par les responsables des différentes particulièrement touché).
Site internet :
commissions :
Monsieur René Foucher propose de monter un site Internet
Conseil d’administration
Fête et manifestations
pour l’association. Ce site serait d’abord une vitrine de
Les membres sortants, messieurs Blanc l’association, il pourrait aussi comporter des rubriques
Alain Brémond évoque le méchoui du 10 Jean-Marc, Brémond Alain, Fayet Michel,
juin, qui a rassemblé 53 convives. spécifiques que seuls les membres du syndicat pourraient
Grizolle Jean-Louis et Maurel Jacques, sont consulter.
Et surtout, la 19e Fête de la truffe, les 2 et reconduits.
3 février à Valensole. L’hébergement ne coûterait que 30 € par an environ. Mise
Malgré les difficultés d’organisation
Questions diverses en service prévue début octobre.

• Récolte des truffes : dans l’ensemble,


rencontrées le samedi, la fête s’est bien Bulletin
passée, avec en particulier, le samedi, la
randonnée et la démonstration de cavage il y a eu beaucoup de truffes plus petites Jean-Pierre Bodossian propose que le bulletin change de
sur une truffière, les démonstrations que l’année précédente. L’arrosage aurait forme. Catherine Weirich qui se chargeait des éditions
dû être maintenu jusqu’en octobre.
• Marché de Montagnac  : les courtiers
gastronomiques et le diaporama assuré précédentes rencontre des difficultés liées à la collecte des
par Monsieur Aimé Richaud qui ont tous informations, au matériel (qui est à renouveler)… Le
rencontré un vif succès. La manifestation souhaitent une modification du jour de nouveau bulletin sera imprimé en quantité plus grande de
le dimanche a également été bien suivie marché (le passer au jeudi matin, comme manière à pouvoir mieux informer, toucher de nouvelles
malgré un temps maussade. Le marché a à Aups). Nous allons prendre contact avec personnes, le distribuer lors des différentes réunions.
le nouveau maire, Monsieur Gréco.
• Fête du vin jaune  : un stand a été
permis de présenter des truffes de bonne Ce bulletin comprendra trois rubriques : technique, vie
qualité, des contrôles ont été réalisés à associative, filière professionnelle.
l’ouverture et pendant le marché. Le offert à l’association pour faire connaître Nous sollicitons votre aide pour l’élaboration des articles
repas, servi par le traiteur P. Blanc, a la truffe. Environ 60 000 personnes ont (recettes, anecdotes…). Les photos, cartes postales, etc.
rassemblé 330 convives. Des difficultés assisté à cette manifestation mais il n’y a sont les bienvenues, nous souhaiterions réaliser une
lors des réservations ont été notées et, de eu aucune retombée pour la trufficulture. réserve de sujets. Contact : jp_bodossian@hotmail.com.
ce fait, certaines personnes n’ont pas pu Ces visiteurs n’étaient intéressés que par
se joindre à ce délicieux menu centré sur la boisson ! Financement
le diamant noir. La tombola, mise en
place l’année précédente, a été Nous solliciterons le renouvellement et le renfor-cement des
reconduite. aides de nos partenaires.
Elle a permis de récolter 143 €.
Enfin, la bonne mobilisation des membres

Le Président JL. Bondil debout, entouré par JP. Bodossian, JL.


Compte rendu financier 2007 Bénard, A. Brémond, et Anne Baldini.

Les comptes rendus sont adoptés à l'unanimité et


la séance est levée à 17 h 50.
photo JLI Presse

2 La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


LA TRUFFE, Ad.Chatin*, 1869
TECHNIQUE Notes de lecture

En ce numéro 1 d'une nouvelle formule, il nous a


semblé souhaitable de reprendre un article de l'ami
Marc Weirich – parti trop tôt en 2006 – qui œuvra
beaucoup pour la truffe, l'association, le bulletin. Aussi
oléiculteur, il s'attachait à faire revivre les vieux savoirs
du safran et de la culture de câpriers. Dans ses notes
de lecture, Marc souligne que Chatin, dès 1869, parle
de façon fort précise des plantations de chênes truffiers
menées dans les Basses-Alpes. Nous détenons une
longue tradition. A nous de la faire perdurer et mieux

photo C.
connaître. Ce texte y contribue.

l’idée que la truffe est pas même M. Ravel de Montagnac… Il est


une galle due à la toutefois acquis qu’on voit, mais surtout en
piqûre des radicelles été et en automne, des mouches sur les
Marc Weirich et sa fidèle Tirelire par divers insectes. truffières. Mais ces mouches, que l’on trouve
« Enoncée vaguement par en compagnie de beaucoup d’autres insectes,
Pour écrire son livre, Chatin va étudier Dumont, formulée avec doute par D. Robert, la viennent, comme ces derniers, pour dévorer la
les conditions de la production dans les théorie de la truffe-galle prend une forme truffe.»
principales régions truffières et écouter arrêtée dans les écrits de Martin Ravel de
les hommes du métier : trufficulteurs, Montagnac… C’est lui qui expose avec détails,
De quelques autres truffes
rabassiers, négociants et savants. La dans deux brochures publiées en 1857, la
Provence tient une place importante théorie de la truffe-galle qu’il précise et A propos de la Tuber brumale, Chatin
dans ses recherches et il cite plusieurs regarde comme sa découverte. » écrit :
négociants de la région : « Messieurs Ravel et Rousseau de Carpentras
« Nos truffes vont partout sous le nom de Chatin cite Martin Ravel : m’ont assuré que les arbres qui la produisent
truffes du Périgord et valent bien ces « La piqûre de la mouche truffigène au ne donnaient pas en même temps la truffe
dernières ; nous en expédions beaucoup à chevelu des racines produit la truffe. La noire, comme si les deux espèces de truffes
Périgueux même : un jour que nous truffigène voltige tout l’hiver à la hauteur de s’excluaient des mêmes pieds ou individus. M.
appelons de nos vœux, les truffes de 30 ou 40 cm sur la place des truffières autour Rousseau a de plus fait une remarque qui
Provence auront leur place distincte, et la des chênes producteurs, pénètre dans la terre, tendrait à faire admettre l’influence de la terre
meilleure, sur les marchés de l’Europe. » pique les extrémités du sur la production de telle
« Les négociants en truffes sont Baudoin, chevelu, pour disposer ou telle espèce. Il a eu et
Bonfis, Chauvin et Rousseau à Carpentras ; ses œufs ; la piqûre "Nos truffes vont partout fait remarquer, et m’a fait
Clément Combette, Toinet et Roux à Apt ; détermine le jet d’une constater avec lui, que
Alexis à Avignon ; Ravel à Montagnac, près goutte d’eau laiteuse sous le nom de truffes du tous les chênes d’un petit
de Riez, et Rouquette à Banon dans les azotée, ces quelques cantonnement de sa
Basses-Alpes. »
Périgord et valent bien ces
gouttes se touchent, culture de Carpentras
elles se soudent et dernières..." produisent exclusivement
Est-ce qu’aujourd’hui la notion de truffe produisent de grosses de la truffe musquée, or le
de Provence ne serait pas encore une truffes bossues, dont la sol de ce cantonnement
idée à suivre ? grosseur et le nombre de bosselures sont en est précisément formé de remblais provenant
rapport avec le nombre de galles réunies des curages du fossé qui borde la grande
Mais ce qui nous intéresse surtout dans entres elles… Il y a autant de variétés de route. »
ce livre, c’est que Chatin va se pencher mouches que de variétés de truffes. »
(ce qui à ma connaissance est très rare
Mais Chatin doute :
Du sol des truffières
dans les ouvrages sur la truffe) sur la
culture dans notre département les « La croyance à la mouche truffigène était
« J’ai vu, en d’autres pays truffiers, la
Basses-Alpes d’alors. Suivons donc telle, en ces derniers temps, que beaucoup de
perméabilité du sol due à une épaisse couche
Chatin dans son étude de la truffe et des personnes, ayant fait des plantations de
de galets comme en beaucoup de lieux dans
hommes qui la cultivent chez nous. chênes, sollicitèrent l’envoi de mouches
les Basses-Alpes […] les riches truffières du
truffières, pour rendre celles-ci fécondes ! Et
haut plateau de Montagnac reposent sur ces
cependant, les objections à l’hypothèse de la
Origine de la truffe masses perméables de galets […] toutefois il y
galle sont nombreuses. » Chatin en énumère
a des terres à truffes profondes ; d’autres qui,
12 dont voici la deuxième : « Les mouches
Dans les diverses opinions formulées sur loin d’être rouges, sont jaunâtres, noirâtres,

•••
truffigènes sont, assure-t-on, communes
les origines de la truffe, il y en a une qui grises ou même blanches (environs de Digne).
même en hiver. Cependant, on n’a pu me les
a pour origine notre département, c’est »
montrer nulle part en février et mars 1868,

* Ad. CHATIN était professeur de SOMMAIRE


botanique à l’Ecole Supérieur de
Pharmacie de Paris, membre de Assemblée générale ............. 2 Parlons sélection.................. 9
l’Académie impériale de La truffe, Ad. Chatin.............. 3 - 5 Mystère de la fructification... 10-11
médecine de Paris. Recette....... ..................... 5 Pays de Haute-Provence......... 12
L'ouvrage La Truffe a été réédité DOSSIER : Produire Charte forestière Lure .......... 12
par Courbet C. Lacour Editeur en des plants truffiers...... 6-9 Poème .............................. 12

La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


3
TECHNIQUE

Chatin fait une analyse des terres à truffes. Carpentras, M. Rousseau sème des glands de Presque à la fin de son ouvrage, Chatin
chênes truffiers (chêne yeuse, chênes revient sur Montagnac :
« Montagnac : terre rouge et jaune, assez pubescents, pins d’Alep) sur 7 hectares. D’un « L'histoire du petit village de Montagnac, perdu
légère sur Diluvium. Truffes estimées. autre côté, de belles plantations étaient faites sur un plateau des Basses-Alpes, démontre par
sur le territoire de Montagnac par M. Martin des fait éloquents quelle source de richesse
Produits volatils ou combustibles Ravel. M. Ravel, qui est, comme M. Rousseau, possèdent les contrées truffières (et le nombre
Eau : 2,05 un gros négociant en truffes, a eu comme lui en est grand) quand des hommes intelligents
Matières volatiles ou combustibles l’intuition de la culture de celles-ci. Il sema de prennent à cœur de faire rechercher les
(non compris azote) : 6,60 glands truffiers une surface de 6 hectares sur le productions naturelles, d'y ajouter par la
Azote : 0,10 plateau de Montagnac, dans un sol maigre et culture, et d'ouvrir des débouchés aux produits.
Matières minérales caillouteux. A cette première culture qui date « Il y a 25 ans, quand Martin Ravel fixa sa
Résidu insoluble de 12 ans et est en bon rapport, il en a ajouté résidence à Montagnac avec l'intention de s'y
dans les acides : 47,96 de nouvelles qui ne couvrent pas moins de 30 occuper du commerce de la truffe, on ne
Alumine et poroxyde hectares. Stimulés par son exemple, ses voisins comptait dans ce village, l'un des plus pauvres
de fer : 8,22 ont, à leur tour, mis en truffières une étendue de la contrée, que deux individus récoltant des
Acide phosphorique : 0,05 de plus de 300 hectares. » truffes, qu'ils allaient vendre au marché de
Chaux : 20,46 Riez. Heureux quand leur campagne d'hiver
Magnésie : 0,37 « J'ai cité un rabassier de avait produit 150 ou 200
Acide carbonique et Montagnac qui en deux francs.
produit non dosé : 14,19 jours avait récolté 35 kg de "Le département « Martin Ravel, homme
Total 100,00 » truffes... J'ai vu à d'initiative et
Montagnac, chez Martin est une vaste d'intelligence, se fut
Ravel, 14 truies faire bientôt créé une clientèle
récolter en une demi- truffière" dans le commerce de
heure, représentant  sept
Signe de l’existence
Paris, de Strasbourg, de
des truffières heures de travail, 10 kg de Marseille, en Turquie, en
truffes au 20 février, c'est-à-dire vers la fin de la Amérique, en Russie (les plus belles truffes vont
saison truffière, et que, dans la même culture, à Saint-Pétersbourg), etc. Il acheta sur place
A propos des mouches, Chatin nous deux truies ont fouillé 11,40 kg en 2 heures, tout ce que les rabassiers récoltaient, leur
explique que, dès le commencement du soit un travail de 4 heures. Une journée de 10 donnant un prix double de celui qu'ils
XIIIe siècle, Garidel de Manosque, qui heures produirait donc, dans une plantation trouvaient à Riez.
professa avec distinction la botanique à semblable, d'une étendue suffisante, 28,5 kg ! » « Les rabassiers, ainsi encouragés, se
Aix-en-Provence, dit expressément avoir multiplièrent, et aujourd'hui le village de
indiqué la recherche des truffes par les Statistiques Montagnac ne compte pas moins de 70
truies : chercheurs de truffes, sur une population qui ne
« Il y a une autre manière de découvrir les Chatin nous explique d'abord sa méthode dépasse pas 600 habitants.
truffes, qui est connue de peu de gens, et que de calcul :
j’ai moi-même observée : c’est lorsque le jour « J'attribue aux truffes une valeur moyenne de
est serein et calme et que le soleil reluit sur ces 10 francs le kg. Estimer qu'un pays produit pour
endroits, on s’aperçoit d’une nombreuse 100 000 francs de truffes revient donc à dire
quantité de moucherons qui s’élèvent de que la récolte faite dans ce pays est d'environ
l’endroit où est cachée la truffe, à la hauteur de 10 000 kg. Il est clair que, dans cette
deux ou trois pieds. Si l'on creuse justement au appréciation de prix des truffes, il ne peut être
point de la terre d'où s’élèvent des question que des prix de première main,
moucherons, on découvre ordinairement la souvent doublés par le commerce, triplés ou
truffe, qui est souvent gâtée ; c’est ce qui quadruplés par la consommation. »
m’oblige de croire que les vers que l’on trouve
ordinairement dans les truffes que l’on creuse Puis il énumère les départements truffiers
l’été sont les œufs éclos de ces insectes. Ces :
vermisseaux, d’une couleur blanche, sortent,
« Basses-Alpes : le département est une vaste
dans la suite, des trous de la truffe et de la
truffière ; marchés importants à Digne,
terre en forme de moucherons. Les truffes où
Manosque, Montagnac, Castellane, Sisteron,
l’on trouve ces vers n’ont ni l’odeur, ni le goût
Forcalquier et Valensole ; expédition dans toute
des autres ; je parle de celles de l’été sur
la France et à l'étranger... 3 000 000 de francs. »
lesquelles j’ai fait plusieurs fois ces Notre département produisait donc
observations. »
300  000 kg de truffes en 1869, ce qui le
mettait ex æquo avec le Lot, qui
produisait, lui aussi, 300 000 kg de truffes.
La culture de la truffe
Le premier département était le Vaucluse,
Chatin l’affirme : « C’est la Provence, dans les avec une production de 380 000 kg.
département de Vaucluse et des Basses-Alpes,
que la culture de la truffe fait les plus Montagnac
remarquables progrès. Dans le Vaucluse à

Courrier des lecteurs truffe, qui se tiendra en février 2009. Pour le moment, nous
retenons deux thèmes. Le premier aurait trait à la recon-
naissance des différentes variétés de truffes et leurs états de
Nous souhaitons recevoir vos commentaires, remarques et maturité  : mélanosporum, brumale, uncinatum, chinoise ! Le
suggestions pour faire évoluer le contenu du bulletin. Vos second porterait sur la manière de bien planter et entretenir
courriers peuvent porter sur tous les thèmes : les articles les jeunes arbres truffiers. Période cruciale pour la
parus, des sujets que vous désireriez voir traités, des actions fructification ultérieure (voir pour s'en convaincre l'article de
à mener dans le cadre de la vie associative, un J.-L. Gailleur en page 9).
renseignement… Dans la mesure où nous pourrons y A vous de nous dire ce qui vous semble préférable ou nous
répondre brièvement, ce sera fait dans la prochaine parution proposer d'autres sujets. Ecrire à l'Association avec la
ou développé à travers des articles à venir. mention « Courrier des lecteurs ».
Nous pensons préparer une table ronde pour la 20e Fête de la

4 La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


Notes de lecture Recette

L'aisance on le comprend est générale, chaque


rabassier gagnant de 1 200 à 3 000 francs
Noix de Saint-Jacques piquées de truffe,
dans une saison, qui est ordinairement celle du
chômage. Il est expédié annuellement du petit céleri-rave en rizotto.
village de Montagnac pour 200 000 ou 250 000
francs de truffes.
« La production naturelle étant devenue Pour 4 personnes
insuffisante, Martin Ravel a fait de belles 16 noix de Saint-Jacques
plantations truffières, à l'instar de celles de sans corail
Carpentras, et entraînant ses voisins par sa ½ céleri-rave
parole convaincue en même temps qu'il
3 échalotes longues
présentait les résultats si rémunérateurs de
ses cultures, il a provoqué d'immenses semis
20 cl de crème liquide
de glands truffiers qui bientôt ajouteront 20 g de parmesan râpé minute
encore à la richesse de la contrée. » 1 truffe (environ 40 g)
Huile d’olive
Et Chatin de conclure par un appel aux Sel
propriétaires : Poivre du moulin Un exemple de savoir-faire
« Ce qui précède montre que le commerce de
la truffe, qui date seulement de l'année 1770,
est déjà important ; qu'il tend à se développer Lever les pieds des noix de Saint-Jacques ou faites-le faire par votre poissonnier.
de plus en plus, et à sortir des limites que lui Couper des tranches de rabasse d’½ cm d’épaisseur, les tailler en bâtonnets de la
fixe une production jusqu'ici abandonnée aux même taille.
seules forces de la nature. C'est aux
Introduire ces bâtonnets dans les noix de Saint-Jacques et réserver au frais.
propriétaires des sols calcaires qu'il appartient
Parer le céleri-rave.
aujourd'hui de lui donner une extension
Le détailler en petits cubes d’½ cm.
nouvelle, en faisant, suivant les
enseignements de l'expérience, des
Ciseler les échalotes.
plantations de chênes truffiers qui ajouteront Faire chauffer un faitout à fond lourd (en fonte si possible), mettre l’huile d’olive selon
d'autant plus qu'il n'y consacreront que leurs votre goût, la faire chauffer sans fumée, y placer les échalotes, les faire suer, puis le
terres les plus maigres. Qu'ils ne se laissent céleri-rave, assaisonner, faire suer en tournant régulièrement avec une cuillère en bois.
pas arrêter par la crainte de la dépréciation Verser la crème liquide, puis le parmesan et réserver au chaud
des produits ; la France est destinée, par la Faire chauffer une poêle anti-adhésive, mettre une cuillère à café d’huile d’olive juste
nature de son sol et de son climat, à garder le pour graisser la poêle, faire dorer la moitié des noix de Saint-Jacques une minute de
monopole des truffes sur le marché du chaque côté, assaisonner lors de la cuisson de la seconde face.
monde… A l'œuvre donc, grands et petits Répéter l’opération pour les noix de Saint-Jacques restantes.
propriétaires des garrigues du Midi, des friches Dressage : placer le rizotto de céleri-rave au centre d’une assiette, poser par-dessus les
calcaires de l'Est et de l'Ouest, semez des noix de Saint-Jacques, râper par-dessus des copeaux de truffe selon votre goût.
glands truffiers et vous récolterez des truffes,
tout en créant des richesses forestières. » Stéphan PAROCHE
Pas beau cet appel ? Traiteur évènementiel, cuisine d'auteur
Hotel restaurant "La Magnanerie" - Aubignosc
Quoi de plus à ajouter, sinon que notre Tél. 04 92 62 60 11 - www.la-magnanerie.net
département a eu au XIXe siècle un grand Les recettes d'autres professionnels et amateurs gastronomes sont les
bonhomme de la truffe : c'est Martin
Ravel qui est en quelque sorte notre
maître à tous et que l'idée d'un écomusée
de la truffe à Montagnac est, me semble-t- Méchoui du 22 juin 2008
il, tout à fait judicieuse, je pense même Le syndicat des trufficulteurs organise le 22 juin un méchoui pour une rencontre amicale
qu'il devrait s'appeler : Musée Martin- entre adhérents. Les amis des membres de l’association sont les bienvenus.
Ravel. Le rendez-vous est fixé à 12 h 00 au « Plan des Aires » à Forcalquier, sur l’ancienne
truffière expérimentale.
A Entrevennes, Le parcours sera fléché à partir de Forcalquier. Si vous rencontrez une difficulté pour
octobre 2002 trouver le lieu, vous pourrez nous joindre aux numéros suivants : 06 64 42 06 78 (Jean-
Marc Weirich Louis Bondil) ou 06 71 00 04 68 (Anne Baldini). Le prix du repas est fixé à 22 € par
personne (apéritif, salade, méchoui, accompagnement, dessert, vin et thé). Veuillez
apporter couverts, assiette et verre.

Merci de libeller votre règlement à l’ordre de l'Association des trufficulteurs de Haute-


Provence, et de le renvoyer avec le coupon-réponse d'adhésion 2008, si ce
n'est pas déjà fait, à : Maison du Patrimoine, 04300 Mane.

Répondre avant le 6 juin 2008

La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


5
DOSSIER
PRODUIRE DES PLANTS TRUFFIERS
La truffe ne venant à naître qu'en symbiose avec un arbre (suivant les
connaissances actuelles), nous avons voulu avoir une approche par les pratiques
de production de plants. Comment mieux faire qu'en interrogeant deux
producteurs de la région dont les méthodes diffèrent ? Cela sera d'autant plus
intéressant que les articles de Jean-Louis Gailleur et Aimé Richaud dans la suite

Jean-Luc Bénard prépare ses plants dans ces


hautes collines du Contadour chères à Giono. C'est
dans cette ambiance solitaire que nous fûmes reçus.

La Truffe de Haute-Provence : plants dès 1982, ce


Pouvez-vous vous présenter n'est qu'en 1988,
succinctement ? grâce à la mise au
Jean-Luc Bénard : Installés depuis 1980 point, avec le
dans les Alpes de Haute-Provence, nous CTIFL, d'un contrôle
avons com-mencé par retaper la ruine de mycorhization
que nous avions achetée. Sur la propriété des plants, que ma
d'une superficie de 18  ha, production s'est
principalement de la colline et 4 ha de développée.
mauvaise terre, il y avait quelques
truffières sauvages, ce qui m'a amené à THP : Pouvez-
m'intéresser à la truffe. Sur les terres vous nous
que nous avions, il n'y avait pas expliquer votre
beaucoup de possibilités de cultures, spécificité ?
c'est tout naturellement que j'ai décidé JLB : Depuis 1988, je travaille avec la vous les truffes à inoculer ? Et les
de planter quelques truffiers, ce qui fut société Fertil qui produit les mottes semences des espèces ?
fait dès 1982 avec des plants d'Agri- Melfert. Nous avons mis au point un JLB : Les glands servant au semis sont
Truffe. substrat spécifique que je suis le seul à ramassés par moi-même sur des arbres
utiliser. L'utilisation de la motte Melfert sélectionnés en fonction de leur aptitude
THP : Depuis quand produisez-vous permet une sélection rigoureuse des à une bonne mycorhization, ce qui est
des plants ? glands et plantules, ce qui limite déterminé par des années d'observation.
JLB : Le coût de ces plants étant élevé, beaucoup les pertes dues au Pour les truffes, il en est de même, la
j'ai décidé d'en produire par moi-même développement hétérogène des petits plupart des truffes servant à l'inoculation
dès l'année suivante. De stages de chênes. La culture sous serre est sont ramassées par mes soins ou
formation en lecture d'ouvrages nécessaire pour limiter les achetées à des trufficulteurs de
scientifiques et présence sur le terrain en contaminations et maîtriser le confiance. Elles sont contrôlées une à
tant que trésorier du syndicat des développement des plants. L'incidence de une et triées en fonction de leur degré de
producteurs de truffes, j'ai enrichi mes la culture sous serre est atténuée par maturité. Les lots de plants sont identifiés
connaissances. D'abord pour moi-même, l'altitude où se trouve la pépinière (900 en fonction de la provenance des glands
puis pour des amis, ma production s'est m). Ma production, relativement limitée, et des truffes.
développée pour devenir vers 1986-1987 me permet une maîtrise de bout en bout
mon activité principale. de la mycorhization de mes plants, du THP : Comment peut-on optimiser la
Si j'ai commencé à produire quelques ramassage des glands, en passant par la production avec vos plants ?
récolte des truffes, pour finir par la vente. JLB : Comme pour chaque plant truffier,
Je fais tout moi-même, sans intermédiaire. la réussite dépendra essentiellement de
la bonne aptitude du sol à produire des
THP : Comment sélectionnez- truffes. La motte Melfert exige quelques
précautions au moment de la plantation,
à savoir bien l'imbiber d'eau à la
plantation et surtout ne pas la laisser
dépasser du sol.
La mycorhization des plants est contrôlée
de visu sur un échantillonnage assez
élevé de l'ordre de 3 à 5 pour cent, puis
au microscope pour environ 3 à 5 pour
mille.
Certains de mes clients ont trouvé leur
première truffe après quatre ans ! On ne
peut y prétendre, ni le généraliser. C'est
là affaire de conditions exceptionnelles.
Je recommande un paillage à la
plantation, à base d'un mélange de jute
et de sisal de chanvre qui est
biodégradable et se colle bien au sol.

6 La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


Produire des plants truffiers
D'une manière générale, je ne donne Nous avons rencontré Christine Robin des Pépinières ROBIN
pas de conseils de plantation sans sur le vaste site de Valernes, au nord de Sisteron.
connaître le terrain, les conditions étant
hétérogènes. De nombreux et bons La Truffe de Haute-Provence : Pouvez- L’intérêt des godets de plus grands
livres en parlent d'abondance. vous vous présenter succinctement ? volumes, c’est de fournir des plants avec
Christine Robin : Les Pépinières Robin ont un système racinaire beaucoup plus
THP : Quelles garanties apportez- été créées en 1948 par Max Robin, à Saint- développé et porteur d’un grand nombre
vous ? A quelles dates ? Laurent-du-Cros dans les Hautes-Alpes. de mycorhizes. Le but est d’optimiser la
JLB : Je garantis par échange la reprise Elles fêteront leurs 60 ans d’existence en reprise et le développement des jeunes
de tous les plants que je vends jusqu'au septembre 2008. plants truffiers après la plantation et
15 juin de l'année de plantation. De Etant donné la situation géographique de d’augmenter leur potentiel de production.
cette garantie sont exclues les pertes l’exploitation et la demande locale, Max
dues au gel, aux campagnols et taupes, Robin s’est tout d’abord spécialisé dans la Depuis 1999, les Pépinières Robin ont
aux sangliers, en général tout élément production de jeunes plants pour le développé le concept d’arbre Champion :
extérieur qui provoque la destruction du reboisement en montagne. ces jeunes plants truffiers sont obtenus par
plant. Dans les années 1960, Max Robin met en multiplication végétative à partir d’arbres
place les premiers essais de mycorhization truffiers ayant démontré des capacités de
THP : Quels porteurs et quelles contrôlée sur des pins cembro en production truffière exceptionnelles. Cette
quantités produisez-vous ? collaboration avec le Cetegref de Grenoble multiplication consiste à reproduire à
JLB : Les essences que je produis sont et M. Moser de l’université autrichienne l’identique ces arbres tout en conservant
essentiellement le chêne pubescent et d’Imst. C’est en 1970 que le godet anti- tous leurs caractères génétiques. Ces
vert puis, dans une moindre quantité, chignon est mis au point dans l’entreprise. jeunes plants sont obtenus par bouturage
du chêne pédonculé, kermès, ainsi que Ce système de culture est aujourd’hui un et sont ensuite inoculés avec Tuber
des noisetiers communs et colurnas, modèle déposé et breveté. melanosporum.
des charmes houblons, des pins, des
hêtres, des châtaigniers, etc. THP : Depuis quand produisez-vous A ce jour, une étude menée sur 15
Je produis également, sur commande, des plants truffiers ? plantations expérimentales réalisées avec
des plants mycorhizés avec Tuber CB : Depuis 1980, avec l’ouverture du des arbres Champion montre des résultats
uncinatum et Tuber aestivum. centre de production de Valernes, près de très prometteurs. Sur l’ensemble des
Ma production annuelle est d'environ 12 Sisteron, dans le but de développer la parcelles, un grand nombre de ces arbres
000 à 15 000 plants, quantité que je ne production de  plants en godets et ont déjà produit leurs premières truffes, à
veux pas dépasser pour pouvoir d’essences plus méditerranéennes. C'est peine cinq ans après plantation.
maîtriser seul toute la chaîne de alors que nous avons développé la
production. production de plants truffiers, avec la THP : Comment sélectionnez-vous les
construction de plusieurs serres tunnels. truffes à inoculer ? Et les semences
THP : Quels sont vos clients ?
JLB : Je travaille en direct, sans
intermédiaire, mes clients étant
dans l'immense majorité des
particuliers qui plantent de
quelques plants à plusieurs
centaines. Pour la plupart, ils se
trouvent dans le Sud-Est, mais j'ai
aussi une clientèle conséquente
dans le Sud-Ouest (Lot, Dordogne)
ainsi qu'un début de clientèle pour
Tuber uncinatum dans le Nord-Est.
J'expédie les commandes par la
poste, la motte Melfert permettant
un envoi facile par colis sans aucun
préjudice pour le plant ni
déstructuration de la motte.

THP : Sur quoi voulez-vous C’est aussi dans les années 1980 que les des espèces ?
conclure ? Pépinières Robin créent leur propre CB : Les plants truffiers Robin sont inoculés
JLB : Le fait de maîtriser la laboratoire de mycorhization contrôlée avec des lots de truffes soigneusement
production et de travailler seul me avec l’aide de l’Anvar. Les pépinières Robin sélectionnés directement chez les produc-
permet de limiter au mieux le prix s’associent à l’Inra et au Cemagref et à teurs. Chaque lot de truffes est identifié en
de revient de mes plants et de les différentes universités françaises et fonction de sa provenance géographique,
proposer à un tarif raisonnable sans étrangères pour le lancement de plusieurs puis dans notre laboratoire chaque truffe
aucunement nuire à leur qualité. programmes de recherche et de est contrôlée individuellement sous micros-
développement sur les plants mycorhizés. cope, afin de garantir l’espèce et d’éliminer
toute truffe d’une espèce indésirable, pour
THP : Pouvez-vous nous expliquer éviter aussi tout risque de
Pour contacter le votre spécificité ? contamination de nos plants lors de
pépiniériste : CB : En 1996, les Pépinières Robin sont l’inoculation ; et garantir une
Jean-Luc Bénard certifiées Iso 9002, puis Iso 9001 en 1998. mycorhization pure avec l’espèce de
Les Brieux, 04150 Redortiers Elles sont à ce jour les premières truffe souhaitée.
Tél. : 04 92 73 28 96 pépinières européennes certifiées pour la Les semences d’arbres sont
E-mail : conception, la production, la vente et la également sélectionnées à partir de
pepibenard@orange.fr livraison de jeunes plants mycorhizés. différentes régions, pour nous
Site : www.pepiniere- Les plants truffiers Robin sont aujourd’hui permettre d’offrir à nos clients les
benard.fr produits sous licence et contrôle de l’Inra plants les mieux adaptés à leur zone
et dans le cadre de la norme Iso 9001. Ils géographique. La traçabilité de nos
sont élevés en godet anti-chignon de plants truffiers est garantie pour notre
différents volumes : de 400 cm³ à 3 litres. système qualité certifié Iso 9001.

La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


7
DOSSIER Provençal

••• THP : Comment peut-on optimiser


la production avec vos plants ?
CB : Nous proposons une large gamme
d’essences hôtes, parmi lesquelles le chêne
Lou mot dóu presidènt
CB : Afin d’optimiser une plantation truffière, pubescent, le chêne pédonculé, le chêne vert,
nous conseillons à nos clients de commencer le charme houblon, le chêne kermès et le
par vérifier si le sol convient en faisant cèdre de l'Atlas. Nous com-mercialisons
plus de 100 000 plants truffiers par
Sichés pas estouna ; ce que ligès es bèn lou
réaliser une analyse de sol par un
an.
buletin de l'assouciacien dei rabassié.
laboratoire spécialisé, ce qui Aquest'an 2008, avèn decida de douna un
permet également de
déterminer l’espèce de THP : Quels sont vos
envans nouvèu à nouòstro assouciacien que

truffe la mieux adaptée au clients ? voulèn n'en refoundre lou buletin


terrain. CB : Nos plants sont semestrau, sa fouormo, soun countengu e
Nous conseillons en- vendus principalement en soun apelacien.
suite de planter sur un France, mais aussi dans
les pays voisins :
Perqué ?
terrain préparé en
Espagne, Italie, Suisse,
Despuei sa creacien, l'assouciacien a pas
plein : labour et her-
Angleterre, Allemagne,
manca de vèire lou noumbre de seis aderènt
sage et de protéger les
plants avec un paillage Hongrie, Suède, Fin-
créisse tóutei leis an. Tambèn, despuei douis

individuel sous forme lande. Dans les pays an de tèms, tròu de sòci pagon plus sa
d’une dalle de liège. nordiques, nous com- coutisacien. Auran óublida ? Bélèu bèn soun
Pour les plantations à mercialisons exclusive- pas countènt de ce qu'óufrèn ? Urousamen
grande échelle, avec un ment des plants truffiers
avec Tuber uncinatum, la
que de mounde nouvèu soun vengu amé
film plastique qui peut
truffe de Bourgogne, qui
nautre e 'cò balanço leis aussènt. Mai
être déroulé à la machine.
est la seule à convenir à ces
pamens nous agradarié que revenguesson.
Le paillage a un triple
intérêt : régions. Tout du moins à ce
Tambèn, que d'ouro bountouso avèn passa

il garde l’humidité au pied des jour !


pèr assaja de vous acountenta e de vous

plants, ce qui permet de limiter le


óufri de parteja touto aquélei joio que nous
besoin d’arrosage ; il empêche la THP : Sur quoi voulez-vous douno la Rabasso.
concurrence herbacée et de ce fait supprime le conclure ?
CB : Notre production de plants truffiers se
Es am'aquéu buletin semestrau que
lourd travail de désherbage et binage au pied
développe. Nous essayons d’améliorer en
l'assouciacien acampo lei rabassié, se fai
des plants les trois premières années ; enfin, il
permanence la qualité de nos plants. Nous
counouisse e recounouisse.
favorise le développement de la microfaune
qui est très favorable au bon développement travaillons sur de nouveaux plants truffiers
Coumo fouoço assouciacien menado pèr de

des plants et des mycorhizes. Le sol sous le mycorhizés avec Tuber magnatum. Nous avons
gènt bountouso, nouòstre groupamen a

paillage est incroyablement ameubli. obtenu en première mondiale des mycorhizes besoun de mai en mai de sòu pèr countunia
Parallèlement, nous conseillons de protéger les de Tuber magnatum sur nos plants, confirmées d'eisista e de vous prepausa d'ativeta tout de
jeunes plants truffiers avec une gaine par une analyse biomoléculaire. long de l'annado.
climatique brise-vent ou maille mixte dont Les plants ont été mis en place dans des
vergers expérimentaux dans le cadre du
Gramacian lei gènt e leis institucien que
l’effet est double : protection contre les
programme Verchamp, et nous plaçons
nous dounon d'ajudo financièro. E puei, se
rongeurs ou les cervidés, et protection conte le
vent et le soleil grâce à la maille fine, tout en beaucoup d’espoirs dans la réussite de
foundan sus vouostre escoutissoun que

créant un effet d’ombrière, qui protège aussi ce projet.


permete de manteni lou buget. Pèr tout acò,

les plants du dessèchement durant les Pour contacter le pépiniériste : es devengu necessàri de faire veni aquéstou
périodes très ventées et très chaudes. Robin Pépinières
05500 Saint-Laurent-du-
buletin mai conviviau, de lou difusa en mai
Il ne faudra pas oublier l’arrosage, sans lequel
Cros
d'eisemplàri pèr rescountra de nouvèus
aujourd’hui on ne peut espérer une production
Tél. : 04 92 50 43 16
aderènt, de simpatisant, d'esponsor pèr la
régulière de truffes.
E-mail :
publicita. Fau que nouòstrei financèire e
Aujourd’hui, nos clients récoltent leurs
premières truffes entre la quatrième année et info@robinpepinieres.com
touto la filiero rabassiero siechon segu dei

la huitième année. Et nous avons de nombreux Site :


benfa de la rabasso de-n-Auto Prouvenço

exemples de clients qui à la dixième année ont www.robinpepinieres.com pèr la sauvo-gàrdi e la tradicien de
plus de 80 % d’arbres qui produisent, comme
nouòstrei terraire.
Monsieur Gougne à Valréas (84) ou Monsieur
Mai d'acò n'i a pas proun.
Berthet à Montbrun-les-Bains (26), ou encore Pèr refourti ce que fai liame entre nautre
Mon-sieur Guinet à Beauvais-sur-Matha (17). tout de long de l'annado, travaian sus un
Tous nos plants sont parfaitement mycor-hizés
et tous sont donc potentiellement producteurs,
autre biais de coumunica amé la creacien

mais, si l’on veut obtenir les meilleurs


d'un site Internet que duourié espeli bèn

résultats, tous les autres paramètres sont


lèu, s'avèn de que.
importants : choix des terrains, préparation du
sol, plantation, protections des plants et
Vous souhéti en tóutei, cars ami e amigo,
entretien de la plantation, travail du sol, taille uno leituro richo e fruchouso.
et arrosage. Jean-Louis Bondil

THP : Quelles garanties apportez-vous ? A


quelles dates ?
PS : Aquelo reviraduro es estado facho amé

CB : Nos plants sont garantis de reprise et,


l'ajudo dóu cous de Provençau de
lorsqu’ils sont paillés et protégés par une
l'assouciacien La Cabano dei pastre à
gaine climatique, le taux de notre garantie de
Mountagna.
reprise est de 100 %.
Par Maryse Maurel.
THP : Quels porteurs et quelles quantités
de plants truffiers produisez-vous ?

8 La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


TECHNIQUE Pratique

A PROPOS DE SELECTION
par Jean-Louis Gailleur*

jours, qui se baisse encore résistance à la sécheresse.


pour ramasser des glands Alors pourquoi ? En trufficulture, il faut être
pour nourrir les cochons ou très humble, n’avancer aucune certitude,
les truies ? Dans mon seulement des hypothèses, des suppositions.
adolescence, je m’y étais De plus, pour que les résultats d’une
pourtant usé les ongles. méthode soient établis, il faut que ces
Mais au fait, en ce qui nous derniers soient confirmés de nombreuses
concerne, s’agit-il de fois. Quand on sait le temps qui s’écoule
sélectionner des glands ou entre la plantation, la production et
bien des truffes ? C’est là l’installation durable de cette dernière, la vie
que je veux en venir, la d’un homme ne suffit pas à faire plusieurs
sélection des truffes expérimentations de ce type.
destinées à la reproduction. Néanmoins, l’année dernière, j’ai encore
Bizarrement, presque pratiqué ce procédé sur une petite
personne n’en parle ! plantation, mais je ne sais pas si je serai
Un rabassier Pratiques actuelles encore là pour en faire l’évaluation !
heureux. Les plants mycorhizés avec des
Le clonage Les pépiniéristes se servent de truffes de
début de saison, le plus souvent encore
spores locales sont-ils supérieurs
Dans l’histoire de la culture de la truffe, on a immatures, qui paraît-il mycorhizent bien les ?
toujours plus ou moins sélectionné les plants plants. Nous avons donc des plants bien
des chênes truffiers. Je ne parlerai que des mycorhizés, mais pourquoi alors ne font-ils
pas tous des truffes en terrain favorable, et La saison passée, avec la grande sécheresse
chênes. Les anciens prenaient leurs glands de l’automne, j’ai constaté en ce qui
sous les meilleures truffières. De nos jours, pourquoi, dans le petit pourcentage de ceux
qui en font, la production dure-t-elle si peu de concerne les truffières au sec, situées sur le
les pépiniéristes font de même, et certains plateau de Valensole, que les chênes
sont allés plus loin encore, par la pratique du temps, dix à quinze années en moyenne ?
Vaste sujet ! Eternelle interrogation ! producteurs qui avaient été associés à leur
clonage. plantation à des spores de truffes locales,
La fécondation des chênes étant croisée, on Alors ne faudrait-il pas changer de forme de
sélection ? Tout en continuant à utiliser des c’est-à-dire les plants cités ci-dessus et une
n’est sûr que de l’arbre où sont prélevés les vieille plantation d’un de mes amis, faite
glands, et on ne sait pas d’où provient le glands issus de bons producteurs,
sélectionner aussi de belles truffes, bien avant que les plants mycorhizés soient
pollen fécondateur soumis au caprice du vent. connus, ont produit de belles truffes, de
Avec le clonage, il n'y a plus de problème de mûres, qui sentent bien, provenant de bons
truffiers, si possible du même terroir. bonne qualité, alors qu’ailleurs les truffes
paternité incertaine. L’arbre cloné étant étaient très rares et très petites.
l’exacte copie de l’original, en choisissant un Alors serait-il complètement farfelu d’avancer
très bon producteur, nous n’allons plus avoir Heureuse expérience, l’hypothèse, mais seulement l’hypothèse,
que de très bons producteurs ! que dans l’évolution où sont soumises toutes
Oui, mais les choses ne sont pas aussi ou simple coïncidence ?
les choses vivantes, au cours des siècles
simples, puisque la truffe n’est pas, comme et mêmes des millénaires, la truffe,
le gland, le fruit du chêne, mais simplement Il y a vingt ans, poussé par un simple bon
soumise elle aussi à la sélection
une association avec ce dernier, ce qu’on a sens paysan, j’ai fait un broyat avec de belles
naturelle, se soit adaptée au climat et
longtemps ignoré ; depuis la découverte de truffes bien mûres qui sentaient bien, prises
au terrain dont elle est issue et où elle
Joseph Talon, tout le monde sait cela. dans une truffière attenante, de la terre de
semble le mieux prospérer. Simple
Par le clonage, on ne fait que parier sur une truffière, de l’eau, le tout mélangé dans un
supposition.
aptitude du chêne à accueillir le champignon seau. Puis j’ai trempé dans cette boue des
plants mycorhizés. * Jean-Louis Gailleur est un
truffe, en clair à bien se mycorhizer et à
mieux conserver cette mycorhization tout au Le résultat a été au-delà de toute espérance, rabassier chevronné, de la
long de la croissance de l’arbre, jusqu’à la malheureusement je n’ai pratiqué cette quatrième génération de
production. Mais, là encore, les résultats ne méthode que sur quelques dizaines de trufficulteurs de Montagnac.
sont pas au rendez-vous. plants. La différence avec le reste de la
En revanche, cette méthode serait parfaite plantation est édifiante, tant du point de vue
pour récolter des glands, des gros glands, de la production que de la durée de cette

ADHESION
bien longs et bien charnus. Mais, de nos dernière, et surtout pour ce qui est de la

A l'Association des Trufficulteurs


de Haute-Provence (année civile
2008)

- Adhésion individuelle : 25 €
- Adhésion de soutien : 45 €
- Adhésion donateur à partir de
100 €

A retourner sur papier libre avec


votre règlement au siège de
l'Association sans oublier votre
nom, prénom, adresse,

La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


9
TECHNIQUE
Le mystère de la fructification de la truffe.
Peut-on l'expliquer ? Par Aimé Richaud*
Certains trufficulteurs1 sont souvent un peu ». d’autres, montre qu’elle est ponctuée
déçus et découragés. C’est peut-être pour cela que, depuis de d’étapes caractéristiques qui ont chaque fois
nombreuses années de « curiosité » influencé la suite des actions entreprises.
« Quand on plante des arbres fruitiers, on est concernant la mycologie en général et la Pour essayer de tout comprendre, sans
pratiquement assuré que tous produiront dans un trufficulture en particulier, je m’interroge sur jamais y parvenir, les résultats n’ont pas été
délai connu tandis que, lorsqu’on installe de jeunes ce que l’on peut bien appeler le « mystère de à la hauteur des espérances, sauf peut-être
plants truffiers, mycorhizés et contrôlés, dans un la fructification » (de Tuber melanosporum). dans les zones de prédilection où les truffes
terrain apparemment bien adapté, on ignore quand Depuis un certain temps, je pensais que l’on s’y trouvaient déjà naturellement.
ils entreront en production et l’on sait par avance ne trouvait plus grand-chose d’intéressant,
que beaucoup d’entre eux ne fourniront jamais le sur le plan de la technique, dans le journal On connaissait les spores depuis longtemps,
moindre tubercule. D’où vient cette anomalie  ? national (et même international). on les considérait comme des graines qu’il
Pendant longtemps, on l’a imputée à l’arbre, suffisait de planter. Après de nombreuses
pensant qu’il y avait de bons sujets producteurs et A la lecture du numéro 60, du troisième expériences, farfelues et complexes, on s’est
d’autres inaptes à donner des truffes, aptitude trimestre 2007, je n’ai pas résisté à l’idée de aperçu que ce n’était pas vrai, au sens
censée se transmettre à la descendance, d’où la téléphoner à mon ami Jean Demerson, que je botanique du terme.
croyance des “glands truffiers” puis, plus connais de longue date, en lui disant : « Je
récemment, dans les clones.
J. Talon, au XIXe siècle, a trouvé, presque par
viens de lire ton article, je pense que tu as hasard, qu’il suffisait de planter des glands.
Les espoirs ont été déçus. C’est plutôt dans le tout compris et bravo de le révéler. »
comportement du champignon qu’il faut Mais ce n’était vrai que dans des terrains
Nous comprenons, à travers les lignes de son déjà bourrés de spores naturellement, sans
rechercher l’explication. Mais la vie souterraine de
article, que nos amis pépiniéristes, sans le savoir encore ce qu’était le relationnel de la
notre champignon nous est encore très mal
vouloir et probablement sans le savoir, nous chaîne. On disait à l’époque : « Pour avoir des
connue faute de pouvoir l’observer in situ et de
fournissent des plans mycorhizés, et certains truffes, plantez des glands ! »
savoir le faire fructifier au laboratoire. »
contrôlés, mais dont les Ensuite les « plants
Jean Demerson, mycorhizes associées déve- planteurs  » pour lesquels on
ingénieur chimiste retraité, Uzès, août 2007. loppent probablement un sacrifiait les plus belles
mycélium stérile !
"probablement
truffes (mûres). Qui
un mycélium apportaient beaucoup de
En ce qui me concerne, je ne suis pas J’ai promis à mon ami Jean spores dans le sol et qui
chercheur, ni chimiste, ni biologiste, mais en de réagir à son article, car stérile" étaient quelquefois plus
plus de 40 années d’activité au CNRS, en j’ai compris qu’il était un peu efficaces.
relation étroite avec des physiciens, qui de seul dans cette aventure. Je n’ai pas de L’évolution des techniques culturales a
par leur responsabilité éthique n’ont pas grandes connaissances en biologie, mais je stagné au cours des deux dernières guerres
tellement droit à l’erreur, j’ai un peu appris pense, à travers ce qu’il nous explique, et mondiales. Certains prétendent qu’un «
ce que pouvait être la « rigueur scientifique compte tenu de ce que nous connaissons par savoir-faire » a été perdu, personnellement je
la recherche, pouvoir apporter une forme de ne le pense pas.
vulgarisation à son analyse pertinente, qui Puis, vers 1970, c’est la découverte des
peut aider nos trufficulteurs à comprendre un mycorhizes. Un progrès considérable. On
* Aimé Richaud est ingénieur peu ce qui se passe. réalise alors que la « symbiose mycorhizique
retraité du CNRS. Originaire des Ses propos, reliés à des situations de terrain » permet l’interfaçage entre le champignon
Alpes de Haute-Provence, il a été que nous avons tous connues, permettent et l’arbre et assure ainsi la pérennité de la
passionné de tout temps par la d’expliquer bien des choses. On ne refait pas production.
mycologie, la trufficulture et la l’histoire, mais l’examen, même sommaire, Peu de temps après, on parvient à identifier
castanéiculture. Il réalise des de l’évolution des connaissances sur ce formellement les mycorhizes et on est alors
conférences de vulgarisation. champignon, qu’il faut bien considérer capable de contrôler les plants que l’on
comme un peu particulier par rapport à produit en pépinières. On considère que, si 3
à 5 plants sur 1 000 sont bons, les 995 autres
le sont aussi !

Il n’y a plus qu’à « planter pour récolter. »


Malheureusement, les résultats ne sont
toujours pas à la hauteur des espérances. Les
recommandations de conduite des planta-
tions, souvent contradictoires (climat,
sols, travaux, taille, irrigation,
amendements, etc.), ne permettent
qu’une maigre réussite : 5 à 15 % de
plants producteurs et encore pas
toujours, des brûlés improductifs qui
finissent par s’étioler, s’enherber et
disparaître, sans avoir jamais produit !
Mais pourquoi donc ?

La recherche des deux dernières


décennies, notamment à travers les
publications et les thèses scientifiques,
ne laisse toujours pas entrevoir la
découverte du mystère qui entoure le
déclenchement de la fructification.

Notes
1 Pour autant que l’on puisse les appeler ainsi,
quand ils ont planté, soigné de leur mieux, sans
jamais n’avoir récolté de truffes ; fruit
emblématique de leurs efforts.
10 La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008
Opinion Propositions

Concours photos
à tel point que l’on cultive ces espèces pour
les réintroduire dans des milieux plus
Le Trufficulteur Français favorables2.
Abonnement pour les adhérents à notre Trois thèmes ont été choisis. Un lauréat
association : 29 € (joindre la copie de En ce qui concerne la situation actuelle du sera retenu par thème. Les trois prix
votre carte). Pour les non-membres d'une monde de la truffe, la tendance est à la recevront une invitation pour un Grand
association régionale : 35 €. plantation intensive. Dans de nombreux pays, Repas Truffé lors de la 20e Fête de la
Chèque à l'ordre de F.F.T. à envoyer : 7. les trufficulteurs particuliers comme pro- truffe en février prochain.
rue du Jardin public, BP 7065, 24007 fessionnels investissent dans des plants Les sujets à illustrer portent sur :
Périgueux CEDEX mycorhizés par différentes espèces de truffes. 1/ La truffe et le cavage.
Informations sur le site : www.fft@fft- 2/ L'ambiance et le paysage des
tuber.org Les principaux pays concernés sont les truffières.
suivants : 3/ Les objets et documents
• France, 300 000 plants, soit ± 1 000 ha trufficoles d'antan et d'aujourd'hui.
par an ;
• Espagne, 100 000 plants, soit ± 300 à 500
Les lauréats seront annoncés et les
photos publiées dans la prochaine
ha par an ;
• Hongrie, uncinatum et magnatum ; édition.
• Maroc (tentative), Chili, USA, Canada ; Les membres du Bureau formeront le
• Nouvelle-Zélande, melanosporum, déjà en jury. Ils ne peuvent participer au
concours. Les photos envoyées pour
production.
concourir seront réputées d'usage gratuit
Cependant, ces tentatives n’ont aucune dans tous les documents de
Je n’ai pas la prétention non plus d’expliquer garantie d’aboutir compte tenu de l’analyse l'Association, avec mention du nom de
formellement la raréfaction progressive des actuelle de la situation. l'auteur.
truffières naturelles, ou la régression, assez Toutes les photos doivent être
rapide, de beaucoup d’arbres producteurs Lors de l’anniversaire d’« Agri-Truffe® », en numérisées, et nous parvenir
dans les truffières plantées, où il est juin dernier, Jean-Marc Olivier, coordonnateur exclusivement par e-mail avant le
vraisemblable que l’irrigation accélère le national, a accepté de se livrer à une 30 juin 2008 à :
déclin et favorise l’apparition de Tuber prospective sur 20 ans, publiée dans Le jp_bodossian@hotmail.com
brumale. Trufficulteur, n° 59. Il sera accusé réception des photos
reçues.

Petites annonces
Devant une telle situation, il me semble que « La superficie cumulée sera de l’ordre de
sans une nouvelle découverte fondamentale 20 000 à 40 000 ha. »
dans le cycle particulier de notre
« La production en augmentation croissante […] »3

melanosporum, concernant justement sa « Il faudra faire des efforts, […] sur les plants
[…] et sur les contrôles de qualité […] Une rubrique gratuite réservée aux
fructification, celle-ci soit vouée à une
disparition irréversible à un horizon de temps compter avec l’incidence des variations adhérents sera créée à partir du
qu’il est difficile de quantifier, mais qui climatiques, de la migration vers le nord, de bulletin de décembre. Les textes sont à
semble se raccourcir d’année en année, du la dépendance à l’irrigation [et] améliorer la recevoir avant le 1er octobre.
moins dans le sud-est de la France. fiabilité des itinéraires de culture. [Mais aussi] Deux cents caractères maximum par
On tente d’expliquer cette situation de espérer des résultats sur l’incitation à la annonce.
diverses manières. Il est vrai que, dans notre sylviculture truffière » Prière de préciser la rubrique choisie :
région, la climatologie de ces dernières « Mais surtout des efforts, sur la recherche 1/ Accueil et séjour truffier.
années est particulièrement défavorable. indispensable à l’induction des primordia4 2/ Chiens à donner ou à vendre.
Il faut également ternir compte de ce qu’on a liés aux travaux sur la génétique5. » 3/ Matériel agricole.
pris l’habitude d’appeler le recul de la 4/ Terres en location ou à céder.
biodiversité et de la biomasse, qui dans le Le sujet sera approfondi dans un article 5/ Divers.
contexte actuel induit la disparition annuelle intitulé « Et si Jean Demerson avait Uniquement par courrier dactylo-
de nombreuses espèces dans chaque règne raison… » qui paraîtra dans le prochain graphié adressé à l'association
(animaux, végétaux et surtout champignons), numéro du bulletin. avec la mention «  Petite
annonce ».

Notes
2 On place maintenant des semences pour les conserver
La Truffe de Haute-Provence
dans le «  permafrost » (congélateur naturel) dans le
grand Nord de l’Europe à des températures négatives (– © Tous droits réservés sur articles et illustrations.
Reproduction sur demande et après accord formel.
18 °C) par plus de 100 m de profondeur, pour assurer leur
survie. Cette « Arche de Noé verte » située à 1 000 km du Association des Trufficulteurs de Haute-Provence
pôle Nord est prise en charge par la Norvège. Il faudrait Maison du Patrimoine - 04300 Mane
aussi y placer des spores de truffes pour les sauvegarder,
Président : J.-L. Bondil (bondil89@hotmail.fr)
comme ce fut le cas lors de la dernière glaciation (4 000
Conception et rédaction du bulletin : J.-P. Bodossian (jp_bodossian@hotmail.com)
ans av. J.-C.). Il faut savoir aussi qu’une augmentation Commission bulletin : A. Baldini, J.-L. Benard, J.-P. Bodossian, C. Weirich
moyenne de température de 1 °C induit un déplacement Secrétaire de rédaction : A. Siciliano (alex.siciliano@orange.fr)
progressif de tous les êtres vivants d’environ 200 km vers Correcteur professionnel pour les textes : J. Bodichon (jbodichon@mageos.com)
le nord. Informations sur le site : « Arche de Noé verte », Photos du bandeau de couverture : A. Richaud et J.-P. Bodossian

http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=5107 Bulletin tiré à 800 exemplaires sur papier recyclé par Quadriscan à La Brillanne (04430).
Abonnement gratuit sur simple demande dans la limite de l'édition.
3 A mon avis, plutôt due à la surface plantée qu’à
l’augmentation de production spécifique.
L'association des Trufficulteurs de Haute-Provence reçoit le
4 Primordia : truffes en formation.

5 Génétique : science qui étudie l’information contenue


dans les cellules vivantes, laquelle détermine le
fonctionnement des organismes vivants.

La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008


11
FILIERE Partenaires Regard de poète

La belle
mystérieuse
PAYS DE HAUTE-PROVENCE
Le Pays de Haute- pour plus de compétitivité. (visites d’exploitations, d’entreprises,
Provence regroupe dégustations, spectacles, conférences…),
44 communes des Depuis plusieurs années, le Pays de Haute- ou colloques professionnels ponctuent la Ma chienne devant, moi derrière,
Alpes de Haute- Provence est particulièrement impliqué au manifestation. Un jour d’hiver, ensoleillé
Provence et près de
60 000 habitants d’un bassin de vie
côté des filières agricoles sous signe officiel
de qualité AOC (Banon, Huile
L’occasion pour tous les acteurs du pôle –
restaurateurs, producteurs,
Nous allions dans la truffière,
organisé autour de Manosque, sa ville- d’olive de Haute-Provence, entreprises, associations locales, Quand, Perla gratta dans la feuillée
centre. Coteaux de Pierrevert) et IGP collectivités… – de travailler
Il est un territoire d’actions collectives, de (Agneau de Sisteron, Petit ensemble.
réflexion et de mise en cohérence des Epeautre de Haute-Provence, C’est une vitrine pour les productions Une brune créature
initiatives locales. Les communes qui le pommes des Alpes de Haute- locales d’excellence à laquelle les Jaillie alors des ténèbres
composent, les associations et les habitants
qui y adhèrent ont choisi de partager un
Durance).
Il souhaite aujourd’hui élargir sa démarche à
trufficulteurs sont cordialement
invités ! L’édition 2008 est prévue du 6 au
Elle était nue, sous sa parure
même projet de développement pour le d’autres produits de qualité et 14 septembre. Dans sa gangue de terre
territoire. emblématiques pour le territoire : la truffe
La consolidation du pôle Saveurs & Senteurs en particulier, la châtaigne, l’amande, le Peggy Dalle
est identifiée comme l’un des axes majeurs safran… Quel est ton nom ?
Pays de Haute-Provence
de développement, d’un point de vue Mais déjà, et depuis 4 ans, le Pays de Haute-
13, boulevard des Martyrs 04300
« Mélano, on m’appelle,
économique, touristique mais également
culturel et identitaire. Ensemble sur le
Provence organise la Semaine Senteurs &
Saveurs, manifestation identitaire pour le Forcalquier Tu m’as sortie de ma prison,
territoire, il s’agit de développer les territoire qui propose au mois de septembre Tél. 04 92 75 23 96 Vois, comme je suis belle »
activités économiques du pôle, de valoriser une programmation diversifiée. Animations E-mail : contact@paysdehauteprovence.com
ses filières agricoles, de soutenir ses grand public, pédagogiques et festives Site :
entreprises, de favoriser les partenariats www.paysdehauteprovence.com Je la pris dans ma main,
Son parfum m’enivra
Prenant alors un aspect humain,
Soudain, elle se transforma

En une belle inconnue


Qui me dit d’une voix douce,
Je suis le fruit défendu
Regarde, ma jolie frimousse
D’un air complice, elle me sourit
Ses jambes se refermèrent sur moi
Nos corps se lièrent en harmonie
Avec délice, je perçus son émoi
d
au
ch
Ri
A.
o
ot
Ph Prenant alors un air volage,
Elle entrouvrit sa bouche mutine,
CHARTE FORESTIÈRE DE TERRITOIRE Ses yeux reflétèrent mon image
Je sentis battre sa poitrine
La « sont multiples mais, plus que la
Charte détérioration des conditions hydriques, il
forestière de territoire » est définie semblerait que ce soit la déprise agropastorale et la Ma main glissa sur sa peau de satin
dans le Code forestier. Il s’agit d’un fermeture des milieux qui soient responsables de la baisse de J’étanchai ma soif à la source de ses lèvres,
Et m’attardai dans de mystérieux chemins,
outil de politique territoriale visant à la fructification de Tuber melanosporum.
promouvoir la gestion durable et la La Charte forestière propose des solutions techniques et
valorisation des biens et services rendus par les espaces financières pour favoriser le « retour » des propriétaires dans Ses baisers firent monter ma fièvre
boisés, publics et privés. leurs forêts avec un objectif trufficole. Celui-ci peut se
décliner suivant différentes variétés de Tuber et il recoupe de
La Charte forestière de territoire Montagne de nombreux objectifs de gestion Emportés sur un océan de bonheur,
Lure traduit localement cette volonté de faire (protection contre l’incendie, paysage, Percevant le chant d’un troubadour
Un vertige nous entraîna ailleurs
de la forêt un vecteur de développement du diversification des milieux favorable à
La truffe, un
territoire. Il s’agit d’une démarche portée par la biodiversité, à la chasse, etc.).
Dans une éternité d’amour
produit de la forêt
les communautés de communes du Pays de Alors, l’outil Charte forestière de
Forcalquier – Montagne de Lure et du Pays de territoire Montagne de Lure au service
Banon, à savoir un périmètre de 23 communes, étagé de la de la relance de la trufficulture ? C’est à présent aux
crête de Lure aux rives de la Durance. propriétaires, adhérents de l'Association des Trufficulteurs de Un aboiement de Perla me tira de mon rêve
La Charte forestière a été construite en trois temps : Haute-Provence, d’en décider ! « L’amour éternel n’est qu’une légende,
• un diagnostic pour identifier les enjeux ;
Il est temps que ton songe s’achève
• une stratégie arrêtée dans la concertation ; Gilles Martinez
• un plan d’actions répondant aux orientations stratégiques Animateur de la Charte forestière de Territoire D’autres Mélanos nous attendent ! »
et respectant les réalités écologiques et humaines du Montagne de Lure -C.C. Pays de Forcalquier
territoire. Les actions pouvant être portées par différents Place de la mairie
partenaires, publics et privés. 04230 St Etienne les Orgues
Le diagnostic a fait ressortir la forte baisse de la récolte locale Tél. 04 92 74 77 25 Site : www.forcalquier-lure.fr Poème de Jean-Louis Gailleur
de truffes noires puisque cette dernière a été estimée à moins
de 10 % de ce qu’elle était un siècle plus tôt. Les raisons en
12 La Tr u f f e de Haute Provence - N°1 - juin 2008

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