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Innovation Pour La Culture Et La Culture Comme Innovation
Innovation Pour La Culture Et La Culture Comme Innovation
Ces 8 et 9 septembre 2010, s’est tenu à Bruxelles le colloque « Créativité, Culture et Innovation. A
la recherche de nouveaux liens », l’un des événements officiels du programme « Culture et
Audiovisuel » de la Présidence belge du Conseil de l’Union européenne, organisé par la
Communauté française de Belgique, avec le soutien de la Commission européenne.
L'innovation pour la culture, ou comment rendre la culture et les industries culturelles et créatives
plus innovantes
Novatrices et dynamiques, les industries culturelles et créatives sont, désormais, reconnues comme
un élément essentiel de l’innovation. Ce secteur constitue un important moteur de l’innovation
économique, technologique et sociale. Il contribue directement au développement d’une économie
de la connaissance.
Ce colloque a permis de confirmer clairement que les innovations au sens large, en ce compris les
innovations non technologiques, constituent également des adjuvants importants pour la
compétitivité, la croissance et la qualité de vie des citoyens. La ministre a d’ailleurs souligné, en
clôturant les travaux ce jeudi, que « la capacité des industries culturelles à innover – tant en termes
technologiques qu’en matière de services –, conjuguée aux retombées de ces innovations sur
d’autres secteurs d’activité, les rend essentielles au développement et à la compétitivité à long terme
de l’économie ».
Cependant, ce secteur est souvent insuffisamment soutenu et bénéficie peu des programmes d’aides
européens. C’est pourquoi la nouvelle politique de l’Union européenne, à travers la stratégie UE
2020 adoptée par le Conseil européen le 17 juin dernier, a pour objectif de créer un environnement
dans lequel ces industries culturelles et créatives peuvent exploiter au mieux leur potentiel. En effet,
grâce à des partenariats créatifs, elles peuvent jouer un rôle majeur en aidant les citoyens européens
à acquérir les compétences créatives, entrepreneuriales et interculturelles dont ils ont besoin, en
favorisant également de la sorte la cohésion sociale.
De plus, les nouvelles technologies ainsi créées favorisent la création de nouveaux biens, métiers et
services culturels, particulièrement bénéfiques pour les PME et renforcent la compétitivité
européenne.
La culture pour l'innovation, ou comment favoriser les transferts des industries culturelles et
créatives vers les autres secteurs
Par ailleurs, un tel colloque ne pouvait bien entendu pas passer sous silence la dimension culturelle
du développement économique, son dynamisme et son potentiel. En effet, les industries culturelles
et créatives se développent notamment aux niveaux local et régional et elles jouent un rôle
significatif en matière de développement à ces niveaux.
C’est pourquoi tous les acteurs et toutes les régions doivent être impliqués dans le cycle de
l’innovation. C’est aussi pourquoi les stratégies de développement – et particulièrement la politique
de cohésion – doivent poursuivre leur effort d’intégration des industries culturelles et créatives.
Comme l’a constaté Fadila Laanan, les débats de ces 8 et 9 septembre ont conforté l’idée que « pour
soutenir ce potentiel de créativité des industries culturelles et créatives, et particulièrement celui des
PME (dont 58% ne comptent qu’un à trois salariés selon l’étude de l’Université d’Utrecht), il est
nécessaire de définir une approche stratégique et intégrée ». En effet, ces PME, du fait de leur taille
et de leurs caractéristiques spécifiques, « nécessitent des stratégies politiques qui reconnaissent la
complexité de l’interaction entre les dimensions économiques, culturelles, technologiques et
sociales du processus créatif. Ces PME, qui disposent d’une grande capacité d’innovation,
représentent une source essentielle pour la diversité culturelle ».
Pour permettre aux PME d’innover, il est nécessaire de renforcer les compétences, les synergies
entre secteurs et le rôle positif de la culture. Ceci notamment en encourageant des partenariats
créatifs entre l’enseignement artistique, les écoles de gestion, les entreprises, les laboratoires de
recherche. L’intégration de la créativité dans les politiques d’éducation pourrait engendrer des
avantages significatifs pour l’économie, mais aussi pour le secteur socioculturel.
En tirant les conclusions des deux jours de débats, la ministre Fadila Laanan a fait siens les
principaux enseignements du colloque, qu’elle compte relayer auprès de ses homologues européens
et auprès de la Commission européenne au cours de cette Présidence belge du Conseil de l’Union
européenne.
C’est pourquoi, dans quelques jours, la Commission européenne va publier une Communication sur
l’Union pour l’innovation, une des initiatives phares de la Stratégie 2020.
Comme l’a souligné Luc de Brabandere, spécialiste en matière de créativité appliquée en business,
lors des débats : « Paradoxalement, la crise et ses contraintes doivent nous stimuler ! » Pour lui,
dans un monde en pleine mutation, la capacité de survie de nos économies et industries réside dans
l’aptitude à sortir de cadres existants. Par conséquent, il est indispensable de précéder les
changements, de créer de nouvelles perspectives et de permettre que les idées nouvelles, qui
relèvent de la créativité, deviennent des innovations.