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Thème 2- Les relations entre

croissance et développement

Fiches 2 à 5 du chapitre
introductif croissance,
changement social,
développement ici
Introduction-définition et mesure du
développement
Une notion multidimensionnelle

 Développement :
Ensemble des transformations structurelles
(économiques, sociales et culturelles) qui se
traduisent, en principe, par une amélioration
durable du bien-être de la population.

 Distinction croissance et développement :


 2 notions liées mais distinctes.
 Croissance = aspect strictement quantitatif.
 Développement = aspect quantitatif et qualitatif.
La mesure du développement :
l’IDH

Origine :

 Indicateur de
développement humain.

 Calculé chaque année


depuis 1990 par le PNUD
(Programme des nations unies pour
le développement).

 Initié par Amartya Sen.


les trois dimensions de l’IDH

 Capacités de mener une vie longue et en


bonne santé (longévité)
  Capacités d’acquérir des connaissances, de
communiquer et de participer à la vie de la
communauté (niveau d’éducation)
 Capacités de mener une vie saine et de
garantir la mobilité géographique ou sociale
(accès aux ressources nécessaires pour
un niveau de vie convenable)
Les variables retenues dans le calcul de l’IDH

 La longévité est mesurée par


l’espérance de vie à la naissance.
 Le niveau d’éducation est mesuré par
une combinaison du taux
d’alphabétisation des adultes et du
taux de scolarisation.
 L’accès aux ressources nécessaires est
mesuré par le PIB/hab en PPA
...

Valeurs de base pour le calcul de l’IDH

Indicateur Valeur Minimum Valeur Maximum

Espérance de vie 25 ans 85 years


Alphabétisation
(Adultes) 0% 100%

Scolarisation brute 0% 100%

PIB per capita 100 (PPP US$) 40,000 (PPP US$)

Source : www.cf.undp.org/.../croissance%20%E9conomique%20et%20D%E9v%20Huma
Calcul des indices

Source : www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/.../D6.gif
Les pondérations dans le calcul
de l’IDH

 Les trois dimensions de l’IDH – santé,


éducation, conditions de vie – ont chacun
un poids égal

 Cette pondération égale n’est pas un


hasard; elle réflète l’idée que les trois
dimensions sont égales en terme
d’importance
Que mesure l’IDH ?

 Mesure des
aptitudes/capacités humaines
à vivre longtemps et en bonne
santé, à communiquer et à
participer à la vie de la
communauté, à disposer des
ressources suffisantes pour
s’assurer une vie convenable.

 Mesure d’un minimum.


Partie I - L’analyse libérale de la relation
croissance-développement 

I – Les principes

A – La croissance est
une condition
nécessaire au
développement
1. Pourquoi selon Lewis la croissance est-elle un préalable
au développement?
2. Quelles relations les libéraux établissent-ils alors?

 La croissance économique est une condition nécessaire du


développement, puisqu'elle seule permettra d'améliorer les niveaux de
vie, d'augmenter « l'étendue des choix humains » (Lewis), de dégager
des ressources en faveur de la santé, de l'éducation , et d'accroître
l'indépendance économique nationale en rendant l'aide étrangère
moins nécessaire.( … ) Il serait abusif, cependant, d'imputer la
responsabilité du « mal développement » (Dumont) à la croissance
économique, les divers aspects de la dégradation sociale que l'on vient
d'énumérer se produisant également, et étant probablement pires, dans
des pays où la croissance a été faible ou nulle. À long terme une
croissance continue s'est toujours accompagnée d'une amélioration
pour toutes les catégories sociales.

 Source : J. Brasseul, Introduction à l'économie du développement, coll.


Cursus, Armand Colin, 1989.
B- La croissance est une condition
suffisante au développement

Walt Rostow

Simon Kuznets
1. Les auteurs libéraux rejettent-ils l’analyse en terme de
développement?
2. Pourquoi privilégient-ils alors l ’analyse en terme de croissance?

 L'approche de l'école anglo-saxonne est principalement quantitative, ce


qui a souvent pour conséquence de réduire l'étude du développement à
l'étude du produit national brut (PNB), de son évolution et de sa
répartition. De la sorte, elle confond croissance et développement.
Partant de là, certains auteurs dont Simon Kuznets considèrent que le
développement peut se réduire à l'examen du PNB (ou du PIB) par
habitant. L'aspect multiforme du développement n'est pas nié, mais les
auteurs de l'école anglo-saxonne considèrent que l'examen du PIB par
habitant reste encore le meilleur moyen d'appréhender l'ensemble des
dimensions du développement. Comme le souligne J.Bruton ( 1965) : «
l'idée que le développement est une notion multidimensionnelle est
importante, mais il n'est pas nécessaire de rechercher avec une
insistance telle, une mesure multidimensionnelle. Dans presque tous les
cas, le produit par tête est un substitut efficace».
 Source : P Gaudron, économie du développement, Hachette, 1995.
C – Un processus généralisable
1. Quelle est la conception du sous-développement des
libéraux?
2. Quelle stratégie doivent mettre en œuvre les PED pour
accéder à la croissance et au développement?
 Pour les économistes libéraux “néoclassiques”, le sous-développement
ne serait qu’un retard sur la voie royale et universelle tracée par les
pays aujourd’hui développés : c’est bien ce que signifie d’ailleurs le
terme « sous-développement ». Mais ce retard n’est en rien expliqué ; il
est seulement décrit par des batteries de critères propres à chaque
auteur et qui font référence à des données démographiques,
économiques ou sociales, à la recherche de l’introuvable « indicateur
synthétique ». Cette position est fortement consacrée par la célèbre
théorie des étapes de la croissance économique de l’historien
américain W.W.Rostow selon laquelle toutes les sociétés doivent
passer par les cinq étapes suivantes : la société traditionnelle, les
conditions préalables au démarrage, le démarrage, le progrès vers la
maturité, et l'ère de la consommation de masse.
 Source : P.Dockès, B.Rosier, L’histoire ambiguë : croissance et
développement en question, PUF 1988)
II – La vérification empirique

A – Une
analyse
longitudinale
1. Peut-on parler de relation de corrélation ou de causalité?
Pourquoi?
2. Vérifie-t-elle l’analyse libérale?

Cliquez sur le lien


pour regarder la
vidéo:Health,
Money & Sex in
Sweden
Analyse de l’animation proposée par
gapminder
Cliquez sur: Gapminder World »

Pour comprendre l’animation une


vidéo tutorielle : ici
Sélectionnez en abscisse le PIB/hab
en PPA; en ordonnée sélectionnez
successivement les différents
indicateurs de l’IDH. Dans la colonne
de droite, sélectionnez le Royaume
Uni (United Kingdom) puis un pays
ayant connu un décollage
économique plus tardif
1.Pouvez faire apparaître une relation
entre les différentes variables?
2.Les données étudiées vont-elles
dans le sens de l’analyse libérale?
B- Une analyse transversale

1.Donnez le mode
de lecture de la
donnée
correspondant à
l’Angola
2.Pouvez-vous faire
apparaître une
corrélation entre les
deux variables
étudiées?
Croissance économique et liberté

1.Quelle relation pouvez-vous faire apparaître entre croissance économique et


liberté?
Après avoir rappelé la thèse de F.Fukuyama, celle-ci vous semble-t-elle vérifiée
par le graphique?
Conclusion :Croissance économique et
pauvreté

Cliquez sur
Human Development Trends, 2005

Puis regardez les animations 1 et 3:

1.A partir de l’animation 1, observe-t-on une


réduction de la pauvreté depuis les années 70?
2. A partir de l’animation 3, dans quelle région du
monde trouve-t-on la majorité des pauvres?
3.Comment devrait évoluer la répartition de la
pauvreté entre 1970 et 2015?
4. Comment pouvez-expliquer ces évolutions?
5. Donnent-elles raison aux libéraux?
Partie 2- Une relativisation de la
conception libérale

I- Une absence de
relation automatique
entre croissance et
développement

A – Une analyse
transversale
PIB et IDH : quelques exemples
Pour accéder au comparateur PIB/hab et IDH,
Cliquez : ici
1.Comparez l’Arabie Saoudite à l’Albanie. Que
pouvez-vous en conclure?
2.Sélectionnez la France. La conclusion est-elle
différente quand on compare 2 pays développés?
Revenu comparable, santé différente

Cliquez pour regarder l’animation 6 de gapminder: ici

1.Comparez les écarts de PIB/hab à ceux de survie infantile.

2.Cela signifie-t-il qu’il existe une relation


d de proportionnalité entre ces deux
indicateurs?

3. Quelle est la démonstration opérée par


l’an par l’animation?
B – Une analyse longitudinale

Cliquez pour regarder l’animation 7


de gapminder: ici

1.Comparez l’évolution de l’Egypte à


celle de la Chine entre 1960 et
2003

2.Existe-t-il un chemin unique de

développement qui s’impose à


tous
conforme à la logique de Rostow.
C – L’IPH complète l’ IDH

Intérêts et limites de l’IDH


 Intérêt :  Limites :
 Montrer que le  Des aspects du
développement ne peut développement non
pas se réduire aux pris en compte.
richesses créées (PIB).
 L’IDH est une moyenne
 S’il ne se réduit pas à nationale qui peut
du quantitatif, il peut masquer de fortes
néanmoins être disparités (entre sexes,
quantifié. régions, classes de
revenus,…).
IPH et IDH
 IDH: Niveau du pays quand on s’intéresse à sa
population qui possède le minimum nécessaire
 IPH: Proportion de ceux qui n’ont pas le minimum
 IPH: mesure le degré de misère ou la proportion de
la population vivant dans des conditions de
dénuement extrême
 IPH-1 pour les pays en développement
 IPH-2 pour les pays industrialisés
D’autres indicateurs de développement
 ISDH :  IPH-2 (pour les pays industrialisés) :
 Indicateur sexospécifique du  Existence de la pauvreté même dans
développement humain. les pays les plus riches du monde.
 1995.  4 composantes :
 % d’individus risquant de décéder avant 60
 Idem que l’IDH, mais en distinguant ans.
hommes et femmes.  Taux d’illestrisme des adultes.
 % de personnes vivant en dessous du seuil de
 IPH-1 (pour les PED) : 
pauvreté.
% de la population en situation de chômage de
longue durée (>1 an).
 Indicateur de pauvreté humaine.
 IPF :
 1997.
 Indicateur de participation des femmes.
 3 composantes :  Evaluer les inégalités entre hommes et
 % d’individus risquant de décéder femmes dans la vie économique et politique.
avant 40 ans.  Composantes :
 Taux d’analphabétisme des adultes.  % de femmes parmi les parlementaires, les
membres du gouvernement ou dans la haute
fonction publique.
 Conditions de vie (accès à l’eau
potable, aux services de santé, %  % de femmes dirigeants d’entreprises ou dans
d’enfants <5 ans souffrant d’insuffisance les postes techniques et d’encadrement.
pondérale).  Inégalités hommes-femmes dans les revenus
IPH et IDH
Diagramme N°2 : Un même IDH, des IPH-1 différents.
(données du RMDH 2003).

IDH
IDH IPH-1IPH

0,5
60%
56,0%
Ethiopie
55%
0,4
0,363 50%
0,359
45%
47,8%
0,3 40% République
Centrafricaine
Source : Données du Rapport mondial sur le développement humain

1. Quel est l’IPH étudié dans le tableau?

2. En quoi l’IPH complète-t-il l’IDH ?


Utilité de IPH-2
 Pauvreté humaine ne frappe pas
exclusivement les pays en développement
 Valeur d’IDH élevée ne constitue pas une
garantie d’un faible degré de misère

IDH IPH
Suède 0,923 7%
Royaume Uni 0,918 15%
Les inégalités à l’intérieur d’un pays

Cliquez pour regarder l’animation 8 de


gapminder: ici

1.En quoi la croissance d’un pays est-elle


insuffisante pour mesurer le niveau de
bien-être de sa population?

2. Montrez que les écarts à l’intérieur d’un


pays peuvent être plus
importants que ceux entre les pays
II – Les explications
A – La croissance n’est pas toujours une condition
suffisante pour assurer le développement
Mais la croissance n'est pas une condition suffisante du développement, au
moins à court terme, si elle n'est accompagnée de politiques visant à une
réduction directe de la pauvreté. En effet, la croissance peut aller de pair
avec un accroissement des inégalités, une détérioration des conditions de
vie pour les plus pauvres, la misère et la répression politique et sociale. On
parlera alors de «croissance sans développement».
Source : J. Brasseul, Introduction à l'économie du développement, coll.
Cursus, Armand Colin, 1989.

1. Pourquoi la croissance n’est pas une condition suffisante pour assurer


le développement
2. Définissez précisément le mal développement
1. Comparez les stratégies de croissance et développement
du Brésil et de la Corée du Sud
2. Que pouvez-vous en conclure?

 La croissance de l'ensemble des pays du Sud [est] indéniable. Mais [...] la croissance
et le développement sont deux choses différentes. [...]En définitive, les pays du Sud
ont suivi deux voies assez différentes: celle du développement ou celle de la
croissance sans développement.
 La Corée du Sud a su promouvoir un développement relativement égalitaire qui a
conduit à une croissance forte et à l'élimination de la quasi- totalité de la pauvreté. La
stratégie d'export a été profitable parce qu'elle a été précédée et accompagnée d'un
effort de développement.
 Par contraste, le Brésil, dont certains secteurs ont un niveau technologique
comparable à celui de l'Europe et des Etats-Unis, ne parvient pas à venir à bout d'une
pauvreté résistante. De même l'Inde traîne une pauvreté massive qu'une croissance
plus qu'honorable ne parvient pas à réduire... Selon le FMI, les deux tiers des Indiens
vivraient en dessous du seuil de pauvreté. Le Mexique, il y a peu, connaissait l'un des
taux de croissance les plus élevés du continent latino-américain. Les cours de la
bourse flambaient mais le taux de pauvreté, lui, explosait.
Source : Philippe Engelhard, « Économie informelles et criminelles : la face cachée de la mondialisation», dans
L'Université de tous les savoirs: l'économie, le travail, l'entreprise, © Odile Jacob, 2002.
B – Ni absolument nécessaire
Le développement de la santé publique, de l'éducation, de la protection sociale, etc.,
contribue directement à la qualité et à l'épanouissement de la vie. Tous les indices
montrent que, même à bas niveau de revenu, un pays qui garantit les soins et l'éducation à
tous est capable d'atteindre des résultats remarquables en termes d'espérance et de
qualité de vie pour l'ensemble de sa population. La santé et l'éducation publiques reposant,
pour l'essentiel, sur le travail humain, ces secteurs sont relativement peu coûteux en phase
initiale de développement économique, lorsque la main-d'œuvre est bon marché. [...]
 L'impact du développement humain va bien au-delà de l'amélioration directe de la qualité
de vie. Il favorise aussi les facultés productives des personnes et donc la croissance
économique partagée. Savoir lire et compter facilite la participation au processus
d'expansion économique (comme l'illustrent, entre autres, les exemples japonais ou
thaïlandais). Pour s'insérer dans les échanges mondiaux, il est crucial de pouvoir se plier à
des normes telles que «le contrôle de qualité» que la main-d'œuvre analphabète maîtrise
mal. En outre, tout montre que l'amélioration de la santé et de l'alimentation favorise la
productivité et les rémunérations de la main-d'œuvre salariée.
 Source : Amartya Sen (Prix Nobel d'économie 1998),Un Nouveau Modèle économique, ©
Odile Jacob, 2000.

1. Peut-on connaître un développement sans croissance? Pourquoi?


2. Comment le développement contribue-t-il à la croissance?
Conclusion: Une relation complexe

1.En quoi peut-on dire qu’il


existe une interaction entre les
différentes variables
économiques et sociales qui
contribuent à assurer un cercle
vertueux croissance-
développement ?

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