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Thème 3- Croissance et

développement durable

Fiche 5 du
chapitre
introductif : ici
Expliquez la caricature
Introduction - Présentation du concept de
développement durable
I –Définition du développement durable
« un  développement  qui  répond  aux  besoins  du  présent 
sans  compromettre  la  capacité  des  générations  futures  à 
répondre  aux  leurs. Deux  concepts  sont  inhérents  à  cette 
notion : 
  -  le  concept  de  "besoin",  et  plus  particulièrement  des 
besoins  essentiels  des  plus  démunis,  à  qui  il  convient 
d’accorder la plus grande priorité, et
- l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de
notre organisation sociale  imposent  sur  la  capacité  de 
l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »
Rapport Brundtland : Notre Avenir à Tous, rapport de la
Commission Mondiale sur l'Environnement et le
Développement, Les Editions du Fleuve, 1987, p 51
Questions :
1.Le développement durable prend-il seulement en compte
la dimension écologique ?
Les questions soulevées par cette notion

 Les besoins du présent sont les besoins de qui ?


 L’orientation du rapport : vers une meilleure équité

entre les être humains quel que soit leur territoire


d’origine
 Quel est l’horizon de temps correspondant au futur ?
 Pas d’horizon précis

 Et surtout : qui se charge de définir les besoins des


générations futures ?
 Idée que c’est la génération actuelle qui doit faire

ses meilleurs efforts pour y parvenir…


II - Historique de la notion de
développement durable
De la croissance au développement
durable : une histoire mouvementée

1798 Révolution 1968 1972 1980 1987 1992 2002


industrielle…

…puis 30
Stratégie de
glorieuses Club de Conf. ONU Notre futur Sommet Sommet
sur l’envt préservation
Malthus Rome commun de Rio de Jo’burg
mondiale
Essai sur + rapport de Stockholm (rapport Rio+10
(PNUE/ (ONU)
le principe Meadows + création Brundtland (ONU)
PNUE UICN/
de la population (1972) pour l’ONU)
WWF)

Croissance Développement
Stopper la économique Durable !
croissance zéro !
démographique !
Fortes perturbations sur l’environnement (ressources/pollution)
Forte croissance économique
Forte croissance démographique
Du club de Rome au développement durable:
une problématique différente

 Contrairement aux objectifs visés par le club de Rome (stopper la croissance), la commission qui a
élaboré le concept de développement durable considère qu’il ne faut pas stopper la croissance
économique car elle seule permet l’amélioration des conditions de vie.
 Les objectifs recherchés sont alors :
 Parvenir à une croissance économique élevée dans les pays en développement
 Découpler la croissance économique de l’utilisation des ressources épuisables dans les pays
développés
 Investir les gains issus de l’activité économique dans l’innovation
Questions :
1. En quoi les objectifs visés par le club de Rome et la commission Bruntland sont-ils différents ?


III - une mesure du développement
durable : L’empreinte écologique

Une mesure de la surface nécessaire


pour produire les ressources et absorber
les
déchets d ’un groupe humain

Un indicateur de l’impact global de
   l’homme sur la planète

Elle s’applique à un individu, une ville,
   un pays, ou à la Terre
Le calcul de l’empreinte écologique

Sur le site agir 21 : calculez


votre empreinte écologique
et comparez là à un chinois ,
un homme d’affaire : ici
Partie 1- Une croissance incompatible
avec un développement durable
I – L’empreinte écologique : un
indicateur synthétique
A – L’ analyse longitudinale

Question:
2 hectares/habitant 1.Opérez un
calcul montrant
l’évolution de
l’empreinte
écologique

Source :
En 2050, si nous ne faisons rien, l’empreinte
écologique sera
B – L ‘analyse transversale

Questions :
1.Construisez une typologie pour
l’année 1999
2.Que pouvez vous en conclure

2. La situation a t’elle évolué entre 1999


et 2007
The Global Overshoot Day

Mardi 23 septembre, rien n'a changé dans le quotidien des Terriens. Pas de pénurie dans les magasins d'alimentation,
pas de coupure d'eau ou d'électricité inhabituelle. Pourtant, selon l'organisation non gouvernementale canadienne
Global Footprint Network, le 23 septembre, un événement important a eu lieu. C'était le "Global Overshoot Day",
littéralement "le jour du dépassement global".
Le "jour du dépassement", image destinée à frapper les esprits, a été inventé par les créateurs du concept d'empreinte
écologique. Dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, les universitaires William Rees et Mathis
Wackernagel ont mis au point une méthode permettant de mesurer l'impact des activités humaines sur les écosystèmes.
Selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l'humanité ont commencé à excéder les capacités
productives de la Terre en 1986. Depuis, sous l'effet de l'augmentation de la population mondiale, la date à laquelle
l'humanité a épuisé les ressources théoriquement produites en un an n'a cessé d'avancer. En 1996, notre consommation
dépassait de 15 % la capacité de production du milieu naturel, et le "jour du dépassement" tombait en novembre. En
2007, c'était le 6 octobre.
Source : G.Dupont , Le jour où l’humanité a épuisé le produit global de la Terre , Le Monde ,24/09/2008

Cette année 2010, annonce l'ONG lundi, l'"Earth Overshoot Day" - littéralement le
"jour du dépassement" - aura lieu le samedi 21 août. "Ce qui signifie qu'il aura fallu
moins de neuf mois pour épuiser le budget écologique de l'année", relève le
président de GFN, Mathis Wackernagel.
"Si vous dépensez votre budget annuel en neuf mois, vous allez probablement être extrêmement
inquiet: la situation n'est pas moins grave quand il s'agit de notre budget écologique", reprend M.
Wackernagel. "Le changement climatique, la perte de biodiversité, la déforestation, les pénuries
d'eau et de nourriture sont autant de signes que nous ne pouvons plus continuer de consommer
à crédit".
II - Le réchauffement climatique
A – Un constat

Questions :
1.Donnez le mode
de lecture pour
l’année 2000
2.Opérez une
périodisation du
graphique
3.Quelles
conclusions pouvez
vous en tirer ?
B – Les causes du réchauffement
climatique

Questions :

1. Entre 1856 et 2004 , la terre s’est


réchauffée de_______
2. Les concentrations atmosphériques
de CO2 croissent de 1,9 ppm par an.
Elles ont été multipliées par ______
entre 1856 et 2004
3. Entre 2000 et 2005, en moyenne
_____ Gt CO2 ont été relâchées dans
l’atmosphère chaque année, ce qui
correspond à une multiplication par
______ entre 1856 et 2004
4. Donc :
C - Une fuite en avant

7
A1F1
6 A1B
A1T Questions :
1.En quoi les variations
Changement en température °C

5 A2
B1 anticipées de
4
B2 température sont elles
IS92a
fortement dépendantes
3
des changements du
2
comportement humain ?

Intervalles
1
pour 2100
pour les
0 différents
1800 1900 2000 2100 modèles
années
Source GIEC 2001 © C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org
D - les répercussions du
réchauffement climatique
1- La diminution de la biodiversité

Indice des espèces Indice des espèces Indice des espèces


forestières, 1970-2000 d’eau douce, 1970-2000 marines, 1970-2000
1,4 1,4 1,4

1,2 1,2 1,2

1,0 1,0 1,0

0,8 0,8 0,8

0,6 0,6 0,6

0,4 0,4 0,4

0,2 0,2 0,2

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

L’indice « Living Planet » du WWF montre que la biodiversité de la


planète diminue à un rythme comparable à celui des grandes
extinctions de masse du passé.
Source WWF : www.panda.org
© C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org
2 - La réduction de la disponibilité en eau

4500 2000
m3/person 4000 2050, sans changement climatique
ne/an
3500 2050, avec changement climatique
3000

2500

2000

1500

1000

500

0
Japon France Espagne Chine Inde Turquie Kenya

D’après IPCC, 1998 cit. in Martin Beniston, Directeur de l'unité de géographie (Université de Fribourg - Suisse)
© C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org
3 – La montée du niveau de la mer
La relation entre l’évolution du climat et celle du niveau de la mer

Dans Science en mai dernier, un groupe de


climatologues, parmi lesquels les figures de
proue Stefan Rahmstorf et Jim Hansen,
indiquaient que les évolutions récentes des
températures et du niveau des mers suivaient,
respectivement, les hautes et très hautes limites
des projections du GIEC 2001 (voir  graph  ci-
dessous:  courbes  pleines=  observations, 
pointilléees=  scérario  GIEC,  bande  grise= 
incertitude, grises pointillées= incertitude max.) -
même si les périodes étudiées (une 15aine
d'année) sont naturellement encore trop brèves
pour être vraiment significatives, au regard
notamment de la variabilité naturelle du climat.
Source :
http://iceblog.over-blog.com/article-13032937.html
Questions :
1.Les prévisions du GIEC étaient-elles trop
optimistes ?
4 – La multiplication des catastrophes
naturelles

Cliquez : http://www.emdat.be/Database/terms.html
III - Vers un épuisement des
ressources naturelles ?
A – L’évolution de la demande d’énergie

Questions :
1.Opérez un calcul
montrant l’évolution de
la demande d’énergie
entre 1980 et 2030.
2.Observe t’on une
réorientation de la
demande vers des
énergies
renouvelables ?
(comparez les parts des
énergies renouvelables
en 1980 et en 2030)

Source: World Energy Outlook 2008, in


http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2353
Une croissance inégale de la demande selon les régions

Questions :
1.Donnez le mode de
lecture et de calcul pour
l’OCDE europe
2.Construisez une
typologie pour la période
2007-2030
3.Quelles conclusions
pouvez vous en tirer ?

Source: World Energy Outlook 2008, in


http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2353
B – se heurte à l’épuisement des
ressources naturelles

Questions :
1.Recherchez la
définition du Peak oil
2.Quand a t’il été
atteint aux USA ?
3.Quand sera t‘il
atteint au niveau
mondial
4.Quelles en seront
les conséquences ?

http://www.peakoil.net/ © C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org


C – Et donc entraîne une utilisation accrue des énergies
les moins coûteuses mais les plus polluantes

Questions :
1.Rappelez la définition de
l’effet substitution et de
l’élasticité prix croisés
2.Peut-on parler d’un effet
substitution entre le pétrole et
le charbon , justifier votre
réponse en vous apuyant sur
les graphiques

Source: World Energy Outlook 2008, in


http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2353
IV – Les pays pauvres en sont les
principales victimes
Les risques de catastrophes affectent
de manière disproportionnée les pays
en développement

Questions
• 1 personne sur ____ est
affectée dans les pays en
développement en 1980-84
• Dans les pays de l’OCDE c’est
un personne sur une sur ______
• Donc un un différentiel de risque
de 79
• Entre 1980 et 2000-2004 les
risques dans les PVD ont été
multipliés par ____ , dans les
PDEM par ______
Les répercussions sur l’agriculture des
pays en développement

Questions :
1.Donnez le mode de lecture et de
calcul pour les PVD
2.Quelles conclusions pouvez vous
en tirer sur la capacité des continents
à nourrir leur population dans
l’avenir ?
Conclusion
Niveau de
Besoins des
durabilité
générations
1 écologique
Indicateur de développement humain –IDH)

actuelles
0,9 développement durable
0,8
IDH,
0,7
niveau
0,6 moyen
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0 Besoins des
11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 générations
futures
Empreinte écologique (ha/hab)
Performance des nations en matière de
développement durable : combien de planètes?
USA, Europe du Europe Pays "émergents"
Besoins des Australie, Nord et de du Sud d'Asie et
générations Canada l'Ouest + "NPI" d'Amérique du Sud
(+ Turquie)
actuelles
1
Indicateur de développement humain –IDH)

Question:
1.Donnez le 0,9 Pays "émergents"
mode de d'Afrique du Nord,
lecture pour 0,8 Moyen Orient, Asie
les USA
2.Qui 0,7
satisfait les
0,6
conditions de
l’empreinte 0,5 Pays en voie de
écologique? développement
0,4 d'Asie et d'Afrique
Nombre de planètes nécéssaires en fonction
0,3 de l’empreinte écologique

0,2
0,1
0 Besoins des
11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 générations
futures
Empreinte écologique (ha/hab)
Du chemin du développement "classique" aux
chemins du développement durable
: chemin du développement "classique"
Besoins des
générations : chemins du développement durable
actuelles
/5
1
/3
Indicateur de développement humain –IDH)

0,9 développement durable


Questions :
1. Le chemin du 0,8
dvpt classique est-
0,7
l un exemple à
suivre? 0,6
2. Qui satisfait les
conditions du dvpt 0,5
durable ?
0,4
0,3
0,2
0,1
0 Besoins des
11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 générations
futures
Empreinte écologique (ha/hab)
Le développement durable, une coopération
entre environnement & développement

Développement
Question : durable
1.Quel est aujourd’hui le modèle dominant ?
2.Quels sont ses limites? Approche
coopérative

Environnement dégradé Environnement préservé


Economie développée Economie développée
Jeu à somme nulle Jeu à somme positive

Environnement dégradé Environnement préservé


Economie sous- Economie sous-
développée développée
Jeu à somme négative Jeu à somme nulle

Approches
d’après Aurélien Boutaud, ENSM-SE, RAE
compétitives
Partie 2 - Croissance et développement durable
ne sont pas incompatibles

I – L’ autorégulation du marché peut assurer


un développement durable
A – Le rôle positif de l’évolution de la
demande

La croissance moderne prend généralement la forme d'une production de services plus


importante , comme les loisirs, l'éducation ou la santé . Ce ne sont pas des activités
polluantes. La croissance des revenus peut aider l’environnement si elle s’accompagne de la
croissance de telles activités. Lier croissance et pollution détourne notre attention des
activités qui détruisent l’environnement et qu’on pourrait rendre plus chères ( … )
SOURCE : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » , Alternatives économiques ,
n° 155, janvier

Question :
1.Expliquez la phrase
soulignée.
2.Quel doit alors être l’objectif
de l’économiste selon Solow ?
L’environnement, un bien supérieur ?

L'expérience des pays développés a montré que l'enrichissement des populations s'est accompagné de la
demande d'un environnement plus sain, ce qui a conduit à un renforcement des normes et à une
amélioration de la qualité de l'environnement dans certains domaines (cas de la pollution de l'air dans
les villes, notamment).( …)
L'environnement serait un « bien supérieur », c'est-à-dire un bien dont la demande augmente avec le
revenu (à l'instar de la santé ou des loisirs). Il s'agit là d'une hypothèse très plausible : à l'évidence,
pour les individus les plus pauvres, la tâche de se nourrir, se loger, se vêtir, ne laisse guère de place à
d'autres préoccupations. Ce qui est vrai au niveau individuel l'est aussi au niveau national : toutes les
personnalités auditionnées par votre rapporteur ont confirmé que les pays du Sud étaient, dans les
enceintes internationales, moins sensibles aux questions environnementales que les pays du Nord.
L'élévation du revenu s'accompagnerait donc d'exigences « citoyennes » nouvelles. De plus, la
croissance du PIB permet de dégager plus facilement des ressources pour financer les politiques
environnementales. Pour les individus comme pour les nations, il est sans doute plus facile de
sacrifier une partie de sa consommation pour protéger l'environnement lorsque les revenus sont élevés.

Source : Rapport du Sénat 2008


Questions :
1.Comment le texte explique t’il l’augmentation de l’attention à l’environnement ?
2.En quoi la croissance est-elle absolument nécessaire pour contribuer à sa prise en compte ?
B – Le rôle de la régulation par les prix

Le nombre trop élevé de voitures à Paris est un


exemple de régulation inefficace. Si on veut
augmenter la qualité de l'air, il faut inciter
consommateurs et industriels à aller dans ce sens.
Dans notre culture, ce seront généralement des
incitations financières. Il faut commencer par étudier
plus précisément les relations entre les phénomènes
:pour diminuer de 1 % la pollution de l'air, il faut
diminuer de X% les émissions des véhicules. Les gens
pourront alors choisir, par leurs votes ou par leur
argent, comment ils veulent atteindre l'équilibre entre
la disponibilité des biens et des services et la qualité
de l'environnement.
SOURCE : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » ,
Alternatives économiques , n° 155, janvier 1998
Questions :
1.Quelle est la solution préconisée par Solow pour améliorer la qualité de
l’air à Paris ?
Evolution du prix du pétrole depuis un siècle

Question :
1. En quoi la fin
du pétrole peut-
elle être
paradoxalement
une bonne
nouvelle ?
(utilisez le
graphique pour
répondre)

http://www.dani2989.com/matiere1/oilprice31102004.htm
C – Le rôle du progrès technique

 La population mondiale est bien plus importante aujourd'hui qu'au début du


siècle, et pour beaucoup le niveau de vie a considérablement progressé. La
question de savoir si le niveau de vie et la population continueront de croître
à l'avenir intéresse tout le monde.
 Pour de nombreux observateurs, les ressources naturelles constituent une
limite à la croissance des économies. De fait, puisque certaines ressources
naturelles sont non renouvelables, on voit mal comment la population, la
production et les niveaux de vie pourraient croître à l'infini. Certains
gisements finiront par s'épuiser, ce qui amènera probablement un
ralentissement de la croissance et peut-être même une réduction des
niveaux de vie...
 En fait les économistes sont moins inquiets que cela. En effet, pour eux, le
progrès technologique fournit souvent les moyens de contourner ces limites.
L'utilisation des ressources naturelles s'est nettement améliorée au cours
des quarante dernières années. Les voitures modernes consomment
beaucoup moins d'essence. Les maisons sont mieux isolées...
Source : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » , Alternatives
économiques , n° 155, janvier 1998
Question : expliquez la phrase soulignée
Evolution de la consommation d’énergie fossile en France entre
1970 et 1990

Question :
1.Donnez le mode de
lecture et de calcul de la
courbe jaune en 2005
2.Ce graphique corrobore
t’elle l’analyse de Solow
opérée dans la diapo
précédente?
Conclusion du la courbe de Kuznets adaptée
à l’environnement

On retrouve dans cette thèse la théorie développée en son temps par Walt W. Rostow qui résume l'histoire
des sociétés humaines à cinq stades de développement. Une fois le «décollage» effectué, celles-ci
connaissent une croissance autoentretenue [self-sustaining growth} qui modifie la structure de l'économie.
A mesure que le progrès technique se diffuse, des industries nouvelles prennent le relais des anciennes et
fournissent aux capitaux de nouveaux débouchés. La démonstration de G. Grossman et A. Krueger est
novatrice dans le fait que, contrairement à W.W. Rostow qui, guerre froide oblige, doutait de l'avenir des
sociétés avancées de son temps, elle leur confère un destin plus enthousiasmant. Le développement
soutenable ne désignerait-il pas, en paraphrasant W.W. Rostow, la sixième étape de la croissance ? C'est
bien ce que semble croire la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement
(PNUE) qui ont repris cet argument dans leurs rapports publiés en 1992.
Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , hors-série n°49 ,
août 2005
Questions :
1. En quoi cette thèse reprend-elle
la logique de Rostow ?
Conclusion du la courbe de Kuznets
adaptée à l’environnement

Questions :

1.Donnez le mode
de lecture et de
calcul pour le RU
en 1850
2.Opérez une
analyse
longitudinale de la
courbe dans le cas
du RU
3.Le modèle suivi
par le RU est-il
généralisable ?
4.Expliquez
l’évolution de la
courbe bleue, que
traduit-elle?
Conclusion du la courbe de
adaptée à l’environnement

Certes, il y a des effets d'échelle : plus l'économie d'un pays croît, plus
elle pollue. Mais cet effet est compensé par deux autres. Un « effet de
composition » : les services, moins polluants que l'industrie, prenant une place
croissante avec le développement, les économies dégradent de moins en moins
l'environnement. Et un « effet technique » : avec l'augmentation du niveau de
revenu par habitant, des classes moyennes se développent et demandent une
meilleure qualité de vie, ce qui se traduit par un renforcement des normes de
protection de l'environnement et par l'adoption de technologies moins polluantes.
Ce raisonnement est baptisé courbe environnementale de Kuznets, car il est
calqué sur celui développé dans les années 50 par l'économiste Simon Kuznets
sur les inégalités : si elles s'accroissent au début du développement, elles
finissent par se réduire avec l'augmentation des richesses. Ce phénomène n'a
cependant rien d'automatique : il résulte d'actions humaines, et notamment de
décisions politiques.
Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives
économiques , HS n°63 , 2005
Questions :
1.Définissez l’effet de composition et l’effet technique
2.La courbe de Kuznets est-elle généralisable à tous les pays ?
II – Le marché des droits à polluer assure
l’internalisation des externalités
Les principes du marché des droits à polluer

Nos activités entraînent souvent des nuisances pour nos voisins ou pour la collectivité. Le législateur peut
bien sûr intervenir pour limiter ces nuisances, mais (...) les libéraux disent que ce n'est pas souhaitable et
que le marché est un procédé beaucoup plus commode et efficace.( … )
Les coûts sociaux, estiment les libéraux, résultent d'une absence ou d'une insuffisance de droit de propriété :
l'air est pollué parce qu'il n'appartient à personne. Or je suis bien obligé de respirer l'air que les autres me
lèguent, même s'ils l'ont rendu irrespirable. En revanche, si l'air m'appartient, les autres ne pourront plus le
polluer sauf si je l'accepte, moyennant une indemnisation.
Une variante de ce principe consiste à définir, au niveau national ou régional, un seuil maximal acceptable de
pollution. La collectivité met alors en vente des "droits à polluer" dont le total représente le plafond toléré de
pollution. Si ces droits à polluer sont en faible quantité, leur prix va s'élever et cela deviendra trop cher pour
certains producteurs qui cesseront donc leur activité et du même coup leurs nuisances. Quant aux autres, ils
seront incités à investir pour trouver et mettre en place des procédés de réduction de leur pollution. Là
encore, un marché s'instaure : plus les droits à polluer sont coûteux, plus les acteurs s'efforcent de réduire
leurs émissions nocives.
On peut même imaginer que certains producteurs particulièrement performants n'utilisent pas tous leurs
droits à polluer. Ils peuvent alors les revendre, au prix fort, à des firmes qui sont dans la situation inverse.
Dans tous les cas, il s'agit d'internaliser disent les économistes, c'est-à-dire de rendre le coût de la pollution
palpable pour susciter des recherches et des investissements. Mais c'est l'intérêt qui pousse les acteurs à
agir ainsi, non l'obligation administrative. (...)

Source : SOURCE : D.Clerc , Alternatives Économiques, avril 1992.


Le film du CED sur le marché des droits à
polluer

Pour visionner la vidéo


produite par le CED
cliquez : grand

Le compte rendu de la vidéo du CED sur le marché des droits à polluer


: que vous avez rédigé
dans le cadre du projet
blog de première
L’exemple du marché du dioxyde de soufre
aux Etats-Unis :
Quand on évoque le marché des droits à polluer aux Etats-Unis, tous les interlocuteurs
sans exception vantent les vertus de « la main invisible » - qui régule comme par magie
offre et demande - capable de réduire, au moindre coût, le taux de pollution .Avant la loi,
régnait le système de la «commande et du contrôle ». Chaque centrale électrique se
voyait imposer des limites inflexibles d'émissions de SO,. Elle devait installer une
technologie bien précise d'épuration et était sévèrement contrôlée par les agents de
l’Environnement Protection Agency (Agence de protection de l'environnement). «Les
directions des centrales jugeaient cet investissement trop cher, elles allaient plaider leur
cause en justice et tentaient de faire porter le chapeau à d'autres entreprises », explique
Cariton Bartels, responsable de la société de Bourse Cantor Fitzgerald, très actif sur le
marché des émissions.
« Quant aux pouvoirs publics, ils n'avaient ni les moyens ni les informations nécessaires
pour faire appliquer la loi. » Pendant ce temps, la pollution continuait.
D'où l'idée d'un changement radical. Le gouvernement américain impose en 1990 une
réduction drastique : les 263 centrales électriques particulièrement polluantes doivent
alléger l'ensemble de leurs émissions de 10 millions de tonnes par rapport au niveau de
1980. Et, en l'an 2000, la cible s'élargit aux autres centrales, plus petites et plus propres.
L'astuce c’est de laisser aux industriels le soin de l'exécution du programme. Le
gouvernement s'en lave les mains. Ses représentants se contentent de distribuer Questions :
gratuitement aux acteurs les droits à polluer. Et arbitrent le jeu : s'ils réduisent plus que
prescrit leurs émissions, ils peuvent garder en réserve leurs droits, les transférer sur une 1. Quelles sont les limites de
unité plus polluante ou les vendre à un concurrent. la régulation par l’Etat
Source : C.Talbot , Aux Etats-Unis , la méthode a fait ses preuves pour le dioxyde de soufre , 21 mars
2000 2. Quels sont les buts
recherchés par
l’instauration du marché
des droits à polluer
Partie 3 - Les limites de ces solutions

I – Une relativisation
Emissions from Fossil Fuel + Cement
A - Constat

2007 Fossil Fuel: 8.5 Pg C


9
8 Emissions

Fossil Fuel Emission (GtC/y)


7
6
5 Les prévisions optimistes se
4 sont-elles révélées vraies?
3
2
1
0
4001850 1870 1890 1910 1930 1950 1970 1990 2010

1850 [CO2] 1890


1870 1910 1930 1950 1970 1990 2010
Atmoapheric [CO2] (ppmv) 380

360

340

320
1990 - 1999:
300 0.9% y-1 2 ppm/yea r

280
0.81850 1870 1890 1910
Data Source: G. Marland, T.A. Boden, R.J. Andres, and J. Gregg at CDIAC
0.6 Temperature
2000 - 2007: 1930 1950 1970 1990 2010
La comparaison Etats –Unis - Chine

Sur le site de
Gapminder : une
vidéo (encore en
anglais!) :CO2
emissions in
USA and China
compared.
Cliquez sur : Watch this Video
Les objectifs de Kyoto : un échec ?

Questions :
1. Donnez les modes de
lecture et de calcul des
données pour les USA
2. Les pays qui ont signé la
charte de Tokyo avaient-
ils en 2002 engager des
réformes pour repecter
leurs engagements :
construisez une
typologie
3. Que pouvez vous en
conclure ?
Les limites de la courbe de Kuznets
A:
Les premiers travaux sur la courbe environnementale de Kuznets indiquaient que le point de retournement devait se situer autour d'un
PIB par habitant de 5 000 dollars. Un niveau atteint par le Mexique (en parité de pouvoir d'achat) dès le milieu des années 80. Depuis,
constate le chercheur américain Kevin P. Gallagher, l'érosion des sols a pourtant progressé de 89 % dans ce pays, les déchets
municipaux de 108 % , la pollution de l'eau de 28 % et la pollution de l'air dans les villes de 97% ! Renforçant la conviction de ceux qui
pensent que les pays émergents cherchent à s'abstraire de toute contrainte réglementaire pour mettre en œuvre des politiques de
dumping environnemental destinées à attirer les multinationales
Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives économiques , HS n°63 , 2005
B:
Le problème, comme en conviennent G. Grossman et A. Krueger, est que cette relation en U inversé ne peut être généralisée. Elle ne
vaut que pour certains polluants qui ont des impacts locaux à court terme et non, par exemple, pour les rejets de CO2 ou la production
des déchets ménagers qui croissent avec le revenu par tête. De plus, quand elle est établie, cette relation n'est pas mécanique. C'est
parce que des politiques publiques sont menées que l'on peut enregistrer des résultats encourageants dans la lutte contre les pollutions.
Enfin, il ne faut pas oublier que les réductions d'émissions observées peuvent être compensées par d'autres augmentations, les
industries les plus polluantes pouvant être transférées sous des latitudes où la réglementation est moins contraignante.
Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , hors-série n°49 , août 2005
Questions :Quelles sont les limites de la courbe de Kuznets
B - Explications
1 – Une consommation moins verte qu’il n ‘
y paraît

L ’industrie des TIC contribue pour 2% environ aux émissions mondiales de gaz à effet de serre soit l’équivalent de l’impact du transport aérien.
En Europe, elle représente 8% de la consommation totale d’énergie électrique, part qui pourrait atteindre 10,5% (soit 4,2% des émissions de
GES) en 2020 dans un scénario Business as Usual (BAU). Cette progression s’explique par la forte croissance du stock des appareils
électroniques, PC (un milliard environ aujourd’hui, deux milliards en 2014), serveurs, terminaux de communications… et par l’usage croissant
des systèmes de veille qui entraîne une consommation de 5 à 10 TWh en France soit l’équivalent
d’au moins 1 tranche nucléaire. Depuis 1995, les gains de consommation d’électricité réalisés par les ménages sur les appareils électroménagers
« blancs » (froid, lavage) et l’éclairage ont été annulés par la consommation des nouveaux équipements de la sphère TIC, PC, communications,
audio vidéo…
Source : Eclairages 129, juillet 2009
 Amusez-vous à désosser votre machine et vous ferez le tour du monde ! Les
composants d’abord : carte mère, disque dur et micro-processeur ont débuté leur
périple en Asie. Leur assemblage s’est, lui, déroulé au rythme de la musique tzigane
des balkans. L’ordinateur sous sa forme définitive a pris l’avion et atterri dans un
polder néerlandais pour y être stocké puis distribué aux quatre coins de l’Europe.
 Ce drôle d’itinéraire est la marque de fabrique type des ordinateurs Hewlett-Packard
(HP). Chez le premier constructeur mondial, 80 % du volume global des achats
proviennent de la région Asie-Pacifique. Les ordinateurs voyageant majoritairement
en avion, le coût environnemental est lourd pour ce qui concerne la partie transport.
Mais pas seulement. La partie fabrication pèse elle aussi son poids de dioxyde de
carbone. Un ordinateur de 24 kilos accompagné d’un écran 17 pouces nécessite 1,8
tonne de matériaux dont 240 kilos d’énergie fossile, 22 kilos de produits chimiques
et 1 500 litres d’eau !
Source : Article Terra Eco, 2007
Questions:
1. En quoi le développement des NTIC n’est-il pas si favorable à l’environnement qu’on
pourrait le penser ?
2 – Les limites de la régulation marchande

la notion de développement durable a une double dimension :


 diachronique, puisqu’elle implique un arbitrage intergénérationnel dans l’allocation de ressources,rares ;
 synchronique, puisqu’elle suppose des interactions systémiques entre différents domaines d’action.
De ces deux points de vue, les principes du développement durable sont incompatibles avec l’idée que les mécanismes
du marché pourraient assurer mieux que l’intervention publique la production ou la préservation des biens collectifs.
Les thuriféraires de l’écologie libérale considèrent que, le marché étant en toute circonstance plus efficace que
l’intervention publique, l’action de l’Etat doit se limiter à « concevoir des solutions institutionnelles qui rétablissent
dans le domaine des biens dits "non marchands » des procédures d'échange et d'allocation par des systèmes de prix »
(Lepage, 1990).
Les exigences du développement durable dissipent cette illusion qu’il serait possible de réguler les biens collectifs,
Notamment environnementaux, par l’attribution de droits de propriété négociables. En mettant l’accent sur les besoins
des générations futures, le développement durable engage directement la responsabilité de la puissance publique, car
les générations futures sont bien incapables de faire valoir aujourd’hui quelque droit de propriété que ce soit sur quelque
marché que ce soit.
Source : http://webu2.upmf-grenoble.fr/regulation/Forum/Forum_2003/Forumpdf/RR_CASTEIGTS.pdf
Questions :
1. Expliquez les deux dimensions du développement durable.
2. En quoi cela remet-il en cause l’autorégulation du marché ?
3. Quel Acteur devient alors incontournable selon les auteurs?
3 – Le PIB un indicateur
contesté

A:
Le PNB, le taux de croissance de l'économie, les chiffres d'affaires et profits des
entreprises, etc., sont le résultat de règles conventionnelles qui varient au cours du temps
: les mesures économiques sont une représentation indispensable, mais partielle et
simplifiée, du monde réel, utile au quotidien, mais insuffisante pour arbitrer des enjeux
de très long terme. Dans ce strict cadre, de nombreuses questions n'ont pas de réponse
objective : quel prix attribuer à la vie humaine ? Doit-il être le même en France et au
Bangladesh ? Quel prix accorder à la disparition d'une espèce animale, des glaciers
alpins ou de paysages chers ?
En conclusion, il n'est pas souhaitable de se fonder sur ces seuls critères pour juger de la
nécessité d'une rupture aussi importante que celle qu'impliquerait une forte réduction
des émissions. Car, au bout du compte, savoir si nous entendons privilégier la prudence
ou la prise de risques ne relève pas d'un choix économique, mais d'un choix de société.
Source : H Le Treut et JM Jancovici, l’effet de serre, dominos, Flammarion,2001
B : Sur Savoir En Scène: le PIB un indicateur contesté : la commission Stiglitz
Questions :
1.Pourquoi le PIB n’est-il pas un bon indicateur pour rentrer dans la logique du
développement durable ?
2.Qu’apporte la commission Stiglitz ?
Drivers of Anthropogenic Emissions
4 – le progrès technique une condition
nécessaire mais insuffisante
1.5 1.5
World
Factor (relative to 1990)
1.4 1.4
1.3 1.3
1.2 1.2
1.1 1.1
1 1
0.9 0.9
0.8 Emissions
F (emissions) 0.8
0.7 Population
P (population) 0.7
0.6 Wealth = per capita GDP
g = G/P
0.6
Carbon intensity of GDP
h = F/G
0.5 0.5
1980 1985 1990 1995 2000 2005
1980

Raupach et al 2007, PNAS


Region4 – le progrès technique une
condition nécessaire mais insuffisante
al Emission Pathways
C emissions
Wealth per capita
Population

C Intensity

Developed Countries (-)

Developing Countries Least Developed Countries

Raupach et al 2007, PNAS


L’effet rebond
5 – Une critique écologiste du marché des
droits à polluer

En tant qu’écologistes, notre bataille est de permettre aux générations futures d’avoir une planète
vivable. La mise en place d’un marché des droits à polluer suppose que les conséquences de l’effet de
serre soient uniformément réparties sur la terre, c’est-à-dire que le Fidjien subisse les mêmes
conséquences que le Sibérien. Or, cela est faux car le Fidjien doit élever des digues contre la montée
des eaux alors que le Sibérien bénéficie du réchauffement de la planète. Le Fidjien pourra toujours
vendre ses droits à polluer aux États-Unis pour financer la construction des digues ! Tout cela est
insuffisant car le temps biophysique n’est pas le temps économique. Nous subissons actuellement les
conséquences des premières révolutions industrielles. Les émissions d’aujourd’hui ne feront effet que
dans cinquante, cent ans. Nous sommes dans des processus irréversibles qui ne nous permettent pas
d’attendre que le marché s’ajuste mais demandent des mesures structurelles prenant effet tout de suite.
Un marché des droits à polluer pourrait à la rigueur être efficace -tel celui du SO2- pour ajuster à très
court terme des goulets d’étranglement très localisés -comme le Nord-Ouest américain- mais comment
pourrait-il réguler un mécanisme biophysique, l’effet de serre qu’aucun modèle n’arrive à analyser, avec
des effets différenciés et irréversibles ? Nous ne pouvons pas nous limiter aux effets incitatifs d’un
marché des droits à polluer mais nous devons prendre des décisions claires telles que l’inversion des
choix de transport de l’individuel au collectif. Les pays occidentaux font preuve d’une belle hypocrisie car
ils préfèrent acheter des droits à polluer aux pays du Sud plutôt qu’augmenter leur aide au
développement, car ils préfèrent des mécanismes incitatifs de court terme au lieu de vraies politiques de
moyen et long terme (infrastructures, transports collectifs, normes d’isolations…), car ils préfèrent des
mécanismes anonymes au lieu d’aider directement les pays touchés par le réchauffement de la planète
tel le Bangladesh
Source : http://ecorev.org/spip.php?article49
II – La décroissance , une solution ?
A- Une critique de la notion de
développement durable

Il y a donc dès le départ une divergence manifeste sur la signification du soutenable/durable.

Pour les uns, le développement soutenable/durable, c'est un développement respectueux de l'environnement. L'accent est alors mis sur
la préservation des écosystèmes. Le développement signifie, dans ce cas, bien-être et qualité de vie satisfaisants, et on ne s'interroge
pas trop sur la compatibilité des deux objectifs, développement et environnement. Cette attitude est assez bien représentée chez les
militants d'ONG et chez les intellectuels humanistes. La prise en compte des grands équilibres écologiques, doit aller jusqu'à la remise
en cause de certains aspects de notre modèle économique de croissance, voire même de notre mode de vie. Cela peut entraîner la
nécessité d'inventer un autre paradigme de développement (encore un ! mais lequel ? On n'en sait rien).

Pour les autres, l'important est que le développement tel qu'il est puisse durer indéfiniment. Cette position est celle des industriels, de la
plupart des politiques et de la quasi-totalité des économistes. A Maurice Strong déclarant le 4 avril 1992 : Notre modèle de
développement, qui conduit à la destruction des ressources naturelles n'est pas viable. Nous devons en changer, font écho les propos
de Georges Bush (senior) : Notre niveau de vie n'est pas négociable..

Cette ambiguïté est déjà présente en permanence même dans le rapport Brundtland. On lit, en effet, à la page l0 du rapport : Pour que
le développement durable puisse advenir dans le monde entier, les nantis doivent adopter un mode de vie qui respecte les limites
écologiques de la planète. Toutefois, neuf pages plus loin, il est écrit: Étant donné les taux de croissance démographique, la
production manufacturière devra augmenter de cinq à dix fois uniquement pour que la consommation é manufacturés dans les pays
en développement puisse rattraper celle des pays développés. Comme le remarque non sans humour Marie-Dominique Perrot : Le
Rapport dans son ensemble montre que l'objectif poursuivi ne vise pas tant à limiter l'opulence économique et le gaspillage des
puissants (au Nord comme au Sud) qu'à proposer une sorte de saut périlleux fantasmatique qui permette de garantir le beurre (la
croissance), l'argent du beurre (l'environnement) ainsi que le surplus du beurre (la satisfaction des besoins fondamentaux) et même
l'argent du surplus (les aspirations de tous aujourd'hui et à l'avenir).On ne peut que reprendre sa conclusion désabusée : «Qu'est-ce
donc que le développement durable, sinon l'éternité assurée à une extension universelle du développement?
Source S Latouche, l’imposture du développement durable, in monde en développement, vol 31
B- Les principes de la décroissance

Dès les années 1970, les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen et de René Passet, notamment, ont
montré que la logique de croissance infinie propre au capitalisme était physiquement insoutenable. (..]
Nicholas Georgescu-Roegen montre qu'il ne suffit pas de renoncer à la croissance. En effet, le simple
maintien de notre niveau de vie actuel pérenniserait des prélèvements considérables dans notre
patrimoine, au détriment des perspectives de survie des générations futures : « Chaque fois que nous
produisons une voiture, nous le faisons au prix d'une baisse du nombre de vies à venir. » Ainsi, la
croissance zéro ne ferait que retarder les catastrophes; seule la «décroissance» permettrait de retrouver
un mode de vie soutenable.
Une autre excellente raison de prôner la décroissance, au moins dans les pays du Nord, réside dans
l'impératif de développement des pays du Sud. Dans un monde où les 20% d'habitants du Nord
consomment 80 % des ressources mondiales, l'engagement du Sud dans un mouvement mondial pour
le développement durable est politiquement insoutenable s'il ne consiste pas à redistribuer la
consommation des ressources à son profit. François Schneider propose un calcul grossier, mais très
éclairant sur ce qui est ici en jeu. Si, pour rétablir la justice à l'horizon 2050, nous devions offrir une
consommation par habitant partout équivalente à celle qui prévaut aujourd'hui au Nord, et en
supposant que ce dernier se contente du niveau actuel, il nous faudrait disposer d'un espace naturel
équivalent à douze planètes ! Le seul scénario autorisant l'égalité mondiale à un niveau soutenable
impliquerait un doublement de la consommation dans les pays du tiers monde et sa décroissance Questions :
annuelle de 5 % dans les pays industrialisés pendant quarante-huit ans! 1.Quelles sont les
Source :Jacques Généreux, Alternatives économiques n° 206, septembre 2002. raisons qui justifient
le modèle de la
décroissance?
C - Et ses limites

On peut certes discuter ces estimations, mais cela ne changera rien au problème. Quand bien même la
décroissance nécessaire pour «libérer» les ressources nécessaires au développement du Sud serait de cinq
à dix fois inférieure à ce qu'indiquent les chiffres de Schneider, une décroissance serait politiquement
impossible et socialement inacceptable. Quand on considère les problèmes sociaux insolubles auxquels
nous sommes confrontés dès que la croissance est seulement ralentie, il est évident qu'un recul annuel
permanent de la production de 1 % ou même de 0,5% engendrerait un véritable chaos social. Seules des
dictatures effroyables pourraient l'imposer avant de s'orienter rapidement vers une autre solution : le
génocide des pauvres. Après tout, s'il nous faut deux ou trois planètes pour rendre notre mode de vie
soutenable, il « suffirait» de diviser la population mondiale dans les mêmes proportions ! Si l'on estime
que notre culture relativement démocratique nous interdit d'envisager une telle perspective, il faut se
rendre à l'évidence qu'elle nous interdit aussi de promouvoir la décroissance que l'écologie radicale nous
présente comme une nécessité vitale. La seule issue à cette impasse est de rechercher non pas la
décroissance, mais une autre croissance qui substitue progressivement la consommation de services
immatériels et de manière recyclée aux biens dont la fabrication détruit le patrimoine naturel. Une voiture
fabriquée avec les matériaux d'une ancienne voiture et consommant de l'électricité solaire ou éolienne
n'est pas produite « au prix d'une baisse du nombre de vie à venir».
Source :Jacques Généreux, Alternatives économiques n° 206, septembre 2002.
Questions :
1. En quoi la décroissance est-elle impossible à appliquer
2. Quelle serait alors la solution selon J Généreux ?

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