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Ville d’Avignon :

Rapport d’analyse

Date de Publication
22/04/2008
Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

La notation de la Ville d’Avignon

Note à long terme A-

Perspective Stable

Note à court terme --

Date du dernier changement de note 9 mars 2006

Historique de la notation

Date de changement de la note Notes (LT/perspective/CT)

17-Mar-2008 A-/Stable/--

27-Mar-2007 A-/Stable/--

09-Mar-2006 A-/Stable/--

21-Fev-2005 BBB+/Positive/--

08-Mar-2004 BBB/Positive/--

31-Jan-2002 BBB/Stable/--

08-Dec-2000 BBB-/Positive/--

09-Fev-2000 BBB-/Stable/--

Contacts analytiques

Analystes Bureau Téléphone E-mail*

Alejandro Casas , associate Madrid (34) 91-788-7202 alejandro_casas@standardandpoors.com

Bertrand de Dianous, associate Paris 33 1 44 20 73 71 Bertrand_dedianous@standardandpoors.com

* E-mail groupé: publicFinanceEurope@standardandpoors.com

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Facteurs clés de notation


Forces :

• Des performances financières saines et stables;


• Un contrôle strict des dépenses hors personnel et une politique budgétaire
prudente;
• Une économie dynamique avec de bonnes perspectives de croissance.

Faiblesses :

• Des marges de manœuvre limitées, particulièrement au niveau des recettes,


• De forts besoins de financement au niveau de la COGA, et
• Un endettement qui demeure élevé malgré une diminution progressive.

Synthèse
La note reflète le dynamisme de l’économie avignonnaise, des performances financières
saines et stables - malgré le léger effritement de l´épargne brute depuis 2005 -, une
planification budgétaire rigoureuse de l'exécutif et une maîtrise des dépenses
relativement bonne.

La note demeure contrainte par les faibles marges de manœuvre budgétaires de la Ville
ainsi que par le niveau élevé de sa dette, bien que celle-ci ait été sensiblement réduite au
cours de la dernière décennie.

La note tient également compte du profil financier de la Communauté d’Agglomération du


Grand Avignon (COGA), dont la capacité d’autofinancement reste fragile et insuffisante
pour absorber le programme d’investissement à venir sans recours sensible à
l’endettement.

Après plusieurs années d´amélioration continue, l’épargne brute de la Ville s’est


légèrement tassée et atteignait 13 % des recettes de fonctionnement en 2007, contre 16 %
en 2005. Ce niveau d’épargne brute a toutefois permis à la Ville d’augmenter ses
investissements tout en stabilisant l’endettement à 145 % environ de ses recettes de
fonctionnement.

Au cours des prochaines années, Avignon devrait maintenir un niveau d’épargne brute
élevé, bien qu’en diminution (environ 11 % à 12 % des recettes de fonctionnement), grâce

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notamment à un contrôle strict de ses dépenses de fonctionnement. Mais c’est surtout la


baisse d’environ 20 % du niveau de ses investissements qui devrait permettre à la Ville de
poursuivre le cycle de désendettement entamé en 1995, bien qu’à un rythme plus modeste
que par le passé. La dette de la Ville pourrait ainsi représenter 135 % des recettes de
fonctionnement à la fin de 2010, contre 145 % aujourd’hui. Sa capacité de désendettement
devrait toutefois se détériorer légèrement, l’épargne brute diminuant plus rapidement que
la dette.

Chef-lieu du Vaucluse, Avignon est l’une des villes les plus attractives de la Région
Provence-Alpes-Côte d’Azur, ainsi qu’en témoigne la croissance de 5,7 % de la population
au cours des sept dernières années. Selon le dernier recensement de l´INSEE, la
population de la Ville approche les 90 800 habitants. Le tourisme et l´agroalimentaire
restent les activités dominantes, mais l’économie avignonnaise s´est diversifiée de
manière significative au cours des dernières années, notamment grâce au développement
de la logistique et de la construction.

Perspective
La perspective « stable » reflète notre attente que la Ville parviendra à maintenir de
bonnes performances budgétaires au cours des deux prochaines années, en dépit du
poids des charges de personnel sur son épargne brute. Nous attendons également une
légère diminution de son encours de dette.

Si Avignon affichait durablement un taux d’épargne brute inférieur à 11-12 % et/ou


augmentait ses investissements à un niveau proche de celui des années 2006-2007, cela
se traduirait par une reprise de l’endettement qui mettrait la note actuelle sous pression.
De la même façon, une détérioration de la situation financière de la COGA ou de la
capacité de désendettement de l'entité consolidée (Ville + COGA) pourrait avoir un impact
négatif sur la notation de la ville.

A l’inverse, la perspective pourrait devenir « positive » dans les années à venir si la Ville
améliorait structurellement son niveau d´épargne brute et accroissait significativement sa
capacité de désendettement par rapport à son niveau actuel et ce, dans un contexte
d’amélioration de la situation financière de la COGA, notamment de sa capacité
d´autofinancement.

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Analyse Comparative
Avignon et Tour(s) plus ont un tissu économique largement orienté vers les activités
tertiaires, ce qui leur permet d’atténuer les cycles économiques. De plus, le TGV a
fortement accru leur attractivité, comme en témoigne leur croissance démographique
respective, supérieure à la moyenne nationale.

Les intercommunalités ont de par leurs missions un budget plus largement tourné que
celui des villes vers l’investissement, ce qui leur confère en théorie une plus grande
flexibilité sur leurs dépenses. Ce n’est toutefois pas le cas de Tour(s) Plus et de la
Communauté urbaine de Dunkerque, engagées dans des équipements d’envergure
(tramway pour la première, usine de traitement de déchets pour la seconde). Bien qu’ils
ne représentent en moyenne que 17 % des dépenses totales, les investissements
d’Avignon sont par nature très flexibles puisqu’ils consistent en de multiples projets de
petite taille faciles à décaler en cas de besoin ; les équipements structurants étant pris en
charge par la COGA.

Avignon devrait poursuivre son cycle de désendettement lui permettant d’ici 2010
d’afficher un tau d’endettement proche de celui de Dunkerque et de celui de Tour(s) Plus.
En revanche, avec un niveau d’épargne brute sensiblement plus faible que celui des
intercommunalités, sa capacité de désendettement devrait rester largement plus élevée
que celle de ses pairs français en 2010 : 12 années d’épargne brute pour Avignon contre
7,3 années pour Dunkerque et 1,8 années pour Tour(s)Plus.

Au niveau européen, Avignon affiche un profil financier comparable à celui de la ville


espagnole de Malaga. Les deux villes affichent un taux d’épargne brute élevé par rapport
aux autres entités comparées et offrent quelques similarités dans la composition de leurs
recettes et de leurs dépenses. Cependant, Malaga a plus de flexibilité sur ses recettes
qu’Avignon dont une partie du pouvoir fiscal a été transféré à la COGA.
Au cours des dernières années, Avignon a progressivement réduit son encours de dette
alors que Malaga l’a considérablement augmenté. Cette asymétrie dans l’évolution de la
dette provient, dans le cas de Malaga, du programme d’investissements dont l’exécution
s’est accélérée depuis 2006 .
Avignon bénéficie également d’une meilleure capacité de désendettement que celle de
Malaga : 10,8 années pour Avignon, 15 années pour Malaga qui affiche par ailleurs un
taux d’endettement et un service de la dette inférieurs à ceux d’Avignon.

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Tableau 1
Analyse Comparative Ville d'Avignon 2006
Communauté Communauté
Ville de
Ville d'Avignon urbaine de Ville de Jesi Ville de Malaga d'agglomération de
Olomouc
Dunkerque Tour(s) Plus
Note de l'émetteur A-/Stable/-- A+/Stable/-- BBB+/Stable/-- A/Stable/-- A-/Stable/A-2 A+/Stable/--
Pays France France Italie Espagne République France
tchèque
Moyenne sur 3 ans (2004-2006) sur la base des comptes administratifs seulement
Epargne brute (% recettes de
15,3 24,4 3,1 8,5 32,5 37,5
fonctionnement)
Capacité ou besoin de financement
avant remboursement de la dette (% 7,0 -3,1 3,7 1,1 -2,1 -12,8
recettes totales)
Dépenses d'investissement (%
17,6 32,6 19,0 24,9 39,0 55,6
dépenses totales)
Transferts (% recettes totales) 53,6 28,0 11,0 33,2 39,0 43,4
2006 (€ millions)
Recettes totales (hors dette) 159,9 226,8 54,1 577,9 82,9 106,4
Dette directe en fin d'année 227,6 271,0 35,8 490,8 31,4 101,1
Dette directe (% recettes de
153,3 130,0 89,3 106,9 43,8 113,3
fonctionnement)
Charges financières (% recettes de
6,3 5,0 3,2* 3,6 0,7 2,9
fonctionnement)
Service de la dette (% recettes
19,0 12,2 17,9 6,4 4,7 7,7
totales)
Population 90 800 210 000§ 39 685§ 560 631 100 168 268 609
Taux de chômage 11,5 11,7 5,2§ 11,2 6,0 7,6

PIB par hab. (nominal) (Eurostat 2005) 23 314* 19 980¶ 22 480§ 15 725§ 7 605 24 130
Notes au 28 mars 2008. * Chiffres pour 2005 . § Chiffres pour 2004. ¶ Chiffres pour 2003.

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Economie
Un profil démographique dynamique
Située au confluent du Rhône et de la Durance, Avignon est le chef lieu du Vaucluse et
abrite environ 91 000 habitants, soit 17 % de la population du département.
Marquée par un solde migratoire négatif dans les années 90, Avignon a réussi à inverser
la tendance et jouit désormais d’une forte expansion démographique : sa population a
augmenté de 5,7 % depuis 1999 contre 3,4 % au niveau national. Cet afflux de population
s’est accompagné d’un essor de la construction de logements (voir graphique),
permettant ainsi à la Ville d’élargir son assiette fiscale, essentiellement composée de la
taxe d’habitation et des taxes foncières.

Graphique 1

Nombre de nouveaux logements (permis accordés)

1,400

1,200

1,000

800

600

400

200

0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007(p)
(p): données prévisionnelles

© Standard & Poor's 2008.

La plupart des nouveaux arrivants sont des actifs (57,4 % ont entre 20 et 39 ans) au niveau
de qualification relativement élevé, rééquilibrant le profil socio-économique de la Ville,
notamment marqué par un revenu fiscal moyen des ménages inférieur de 25 % à la
moyenne nationale, un taux de chômage élevé et une forte proportion de logements
sociaux (30 % du parc total de logements).

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Tableau 2

Niveau de qualification de la population avignonnaise

Qualification de la population Répartition des sortants


ayant terminé ses études (en de formation initiale
%) 2004 (moyenne 2003-2005)
Nouveaux
Avignon arrivants France
Sans diplômes 38,1 21,2 11,0
BEPC, CAP, BEP 26,5 24,8 23,0
Baccalauréat 14,9 21,0 24,0
Diplôme du supérieur, au-delà du bac 20,5 33,1 42,0
Source: Insee

Tableau 3

Caractéristiques fiscales de la population avignonnaise (2006)

Avignon France
Revenu fiscal moyen (Euro) 13 026,9 17 165,2
% de la moyenne nationale 75,9 % N.S.
Part des ménages imposés 44,3 % 53,8 %
Source: Unistatis

En revanche, cette croissance démographique se traduit également par une demande


accrue de services liés à l’éducation, à la petite enfance et au sport, et à ce titre, exerce
une certaine pression sur le budget municipal.

Tableau 4
Indicateurs socio-économiques de la Ville d’Avignon

Avignon France

Population
Population au 1er janvier 2005 90 800 62 818 000
(% de la population nationale) 0,1 100
Evolution 1999-2005 (%) 5,7 3,4
Densité (hab./km²) 1 326 106

Structure de la population par classe d’âge (2004)


< 19 ans 25,5 25,1
20-59 ans 54,1 54,2
> 60 ans 20,7 20,7

Evolution 1990-2004 de la structure de la population par classe d’âge


< 19 ans 0,5 1,1
20-59 ans 6,0 5,6
> 60 ans 1,1 5,0

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Indicateurs socio-économiques de la Ville d’Avignon

Avignon France

Structure économique (2005)


Agriculture (% de la population salariée) 4,1 3,2
Industrie (% de la population salariée) 9,4 17,9
Construction (% de la population salariée) 8,9 8,6
Services (% de la population salariée) 77,7 70,2

Activité et richesse
Taux de chômage, Déc. 1999 (%) 21,3 12,9
Taux de chômage, Déc. 2004 (%) 12,2 9,6
Revenus moyens par foyer (€), 2004 12 504 15 027
(% de la moyenne nationale) 83,0 100,0
Sources: INSEE, Unistatis. N.S.—Non significatif.

Une économie en voie de diversification bénéficiant d’excellentes infrastructures


Historiquement carrefour d’échanges entre la Méditerranée et le Nord de l’Europe,
Avignon présente une forte spécialisation sur l’agroalimentaire.

Le Marché d’Intérêt National (M.I.N) d’Avignon sert de plate-forme marchande pour les
cultures régionales essentiellement constituées de vignes, céréales et fruits et légumes.
La vigne demeure la culture dominante en termes de surface exploitée, de valeur de
production et d’exportation au détriment des fruits et légumes, victime d’une concurrence
internationale de plus en plus forte.
Pour redonner du dynamisme à la filière agroalimentaire qui représente 50 % de l’emploi
salarié industriel en 2006 (source : Unistatis), Agroparc (Pôle d’Innovation Européen) a été
créé avec, en son sein, un pôle de compétitivité spécifique à la filière fruits et légumes.
L’objectif est désormais de se tourner vers une agriculture de pointe à forte valeur
ajoutée.
En plus du M.I.N, Avignon bénéficie d’une bonne dotation en infrastructures (deux
autoroutes vers l’Italie et l’Espagne, un aéroport, un port fluvial) qu’est venue renforcer en
2001 la desserte TGV, sans nul doute, le principal catalyseur du dynamisme avignonnais.
La qualité de ses infrastructures permet à Avignon d’abriter un important secteur
logistique (7 % de l’emploi salarié total de la zone – source : Unistatis).
Le tourisme est également une composante importante de l’économie avignonnaise (11 %
de l’emploi) avec 1,5 millions de visiteurs par an, dont plus de 950 000 pour le Palais des
Papes et le Pont. De plus, le succès du Festival d’Avignon, créé en 1947, ne se dément pas
au fil des ans, avec plus de 100 000 entrées chaque année. L´exécutif, conscient de
l´importance de ce secteur pour le développement de la Ville, en a fait une de ses
priorités.

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Des perspectives de croissance solides


Grâce à sa situation géographique stratégique, à son bon niveau d’infrastructures, et à sa
main d’œuvre de plus en plus qualifiée, le bassin d’emploi avignonnais affiche un certain
dynamisme, comme en témoigne la croissance du nombre d´entreprises entre 2002 et 2006
(+5 200 établissements nets au niveau du département).
Après des années de blocage liées à sa constructibilité, la zone de Courtine (jouxtant la
gare TGV), mettra dès 2008 plus de 50 000 m² à disposition des entreprises désireuses de
s’installer dans le bassin d’emploi avignonnais. De plus, le centre scientifique et de
recherche « Agroparc » qui bénéficie d´un double label comme centre de productivité
européen depuis 2005 et Pôle Régional d’Innovation et de Développement Economique
Solidaire (PRIDES) depuis 2007, affiche un taux d’occupation de 80 % avec déjà 100
entreprises, 11 centres de formation, et six organismes de R & D entre autres.
Enfin, la création d´une ZFU en août 2006 sur 235 ha devrait dynamiser l´activité
économique des 6 quartiers les moins favorisées de la Ville. L’impact de cette zone
franche s’est d’ailleurs fait sentir dès 2007 avec 200 demandes d´installations reçues.

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Cadre Politique et Administratif de la Ville


Environnement politique stable et bonne gestion financière
Marie-Josée Roig, réélue maire en mars 20008 et président du COGA, dispose de la
majorité absolue au sein du Conseil Municipal. Lors de son arrivée en 1995, la Ville était
dans une situation financière très difficile, ce qui a conduit à sa mise sous tutelle par le
Préfet. La situation a progressivement été redressée, comme l’atteste l’évolution de la
notation d’Avignon, grâce à une politique de rigueur et de maîtrise des dépenses.
La ville offre une information financière de qualité (le dernier rapport de la CRC formule
seulement quelques désaccords sur certains aspects comptables tels que les RAR et les
rattachements) dans un souci de transparence qui s’applique également à ses satellites.
De plus, une gestion active de la dette et de la liquidité permet une bonne visibilité à
moyen terme, celle-ci se concrétisant par une élaboration de perspectives budgétaires
fiables.

Amélioration de la situation financière de la COGA, qui reste néanmoins fragile et montre


de besoins de financement notables.
Créée en 2001, la COGA est une jeune communauté d’agglomération qui regroupe 12
communes et représente une population d’environ 170 000 habitants. Avec 56 % de la
population de l’aire communautaire sur son territoire (et 63 % des bases de TP), Avignon
est le principal membre de la COGA. Après quelques années de relations conflictuelles
entre la Ville et la COGA, celles-ci se sont normalisées, notamment à l’issue de l´accord
sur la répartition définitive des compétences, conclu en 2004.

La structure des recettes de la COGA s’est progressivement diversifiée au fil des transferts
de charges exercés par ses villes membres. À la Taxe Professionnelle (TP) que la COGA
perçoit sur tout son territoire avant d’en redistribuer une partie aux villes membres, se
sont ainsi ajoutés le Versement Transport (VT) et la Taxe d´Enlèvement des Ordures
Ménagères (TEOM), visant à financer ses compétences propres, essentiellement
constituées par le transport public, et le traitement des ordures.

Avec un budget de 80 millions d’euro (nets de l’allocation de compensation), la COGA est


une collectivité locale aux moyens financiers limités. Pour mémoire, le budget de la Ville
d’Avignon est de 150 millions d’euro en 2007. De plus, à l’instar de la plupart des
intercommunalités, la COGA bénéficie de marges de manœuvre limitées tant sur ses
dépenses que sur ses recettes composées à 52 % de recettes tarifaires et fiscales (nettes
de l’attribution de compensation). Par conséquent, de par sa dimension et sa rigidité, le
budget de la COGA n’offre que peu de possibilité de soutien exceptionnel à ses villes
membres.
En revanche, la COGA accorde un soutien récurrent à ses villes membres par
l’intermédiaire des reversements de fiscalité composés de deux types de transferts. Le

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premier est fixe et stable : c’est l’ « attribution de compensation ». Le second, la « dotation


de solidarité communautaire », est facultative et est censée jouer un rôle péréquateur par
la prise en compte de critères de répartition tels que le potentiel fiscal, la population ou
bien encore le parc de logements sociaux. La Chambre Régionale des Comptes a
cependant souligné l’instabilité de ces critères de répartition dont la pondération est revue
chaque année de manière à équilibrer le budget de certaines des villes membres. Elle a
également mis en exergue le niveau élevé de l’allocation de compensation au vu des
compétences désormais à la charge de la COGA : le taux de reversement de fiscalité
opéré par la COGA en faveur de ses villes membres frôle en effet les 100 %.

Malgré ce taux élevé de reversement, la COGA affiche un taux d’épargne brute en nette
progression au cours de ces dernières années : 11 % des recettes de fonctionnement en
2007 contre -18,4 % en 2000 grâce au dynamisme du VT et à la maîtrise des charges. Mais
ce niveau d’épargne brute ne permet pas à la COGA d’autofinancer ses investissements.
Au contraire, la COGA affiche des besoins de financement avant remboursement de la
dette représentant en moyenne 6 % des recettes totales sur la période.

Au cours de la période 2008-2010, la COGA devrait maintenir son taux d’épargne brute
stable autour de 11-12 % (un niveau faible comparée aux autres groupements
intercommunaux notés) et des besoins de financements avant remboursement de la dette
modérés (5 % des recettes totales en moyenne tout au long de la période mentionnée).
Toutefois, la réalisation en cours d’un important programme d’investissements
autofinancés à hauteur de seulement 50 % pourrait déclencher un effet de ciseau
budgétaire et par conséquent une diminution de l’épargne brute si les dépenses de
fonctionnement qu’il induit (personnel, maintenance, intérêts) n’étaient pas compensées
par les recettes provenant de la croissance des bases fiscales. Ces dernières pourraient
être alimentées par le développement des zones de Courtine et d’Agroparc.
De plus, le financement de son programme d’investissement devrait provoquer une
hausse de l´endettement de la COGA qui pourrait atteindre 149,9 % des recettes de
fonctionnement fin 2010 (après reversement de fiscalité), soit 12,4 années d’épargne brute.
L’exécutif s’est engagé à ce que la capacité de désendettement ne dépasse pas 13
années, soit un niveau élevé comparé aux autres groupements intercommunaux notés par
Standard & Poor’s.
Parallèlement, la Ville d’Avignon prévoit de continuer à se désendetter grâce à la prise en
charge par la COGA de la plupart des investissements structurants réalisés sur son
territoire. Cela devrait permettre de maintenir stable le taux d’endettement consolidé de la
COGA et de la Ville jusqu’en 2010 : il représente 134 % des recettes consolidées fin 2007
(ou 13 fois l´épargne brut consolidé). Les flux financiers entre la COGA et la Ville devraient
demeurer relativement stables : la DSC devrait se maintenir à son niveau actuel, ce qui
dans le cas d’Avignon, représente 4,3 % de ses recettes de fonctionnement.
La situation de la COGA peut en revanche générer des pressions budgétaires sur la Ville,
en ce qui concerne la prise en charge des investissements. Mais pour le moment la COGA
n’entend pas solliciter un niveau de co-financement supplémentaire de la part de la Ville,
même si la plupart des investissements à réaliser lui bénéficient en tant que ville-centre.

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Le profil financier fragile de la COGA traduit l’imperfection du système de gouvernance


présidant aux rapports entre la COGA et ses villes membres qui, jusqu’à présent, favorise
ces dernières. D’autre part, le fait que le périmètre de la COGA ne corresponde pas au
bassin de vie avignonnais, laissant de côté des villes comme Sorgues, Chateaurenard
Barbentane ou Rognonas contribue largement à freiner la montée en puissance tant
politique que financière de la structure intercommunale.

Graphique 2

Évolution de la performance budgétaire de la Communauté d'Agglomération du Grand Avignon

Capacité ou Besoin de financement -


15 160 en % des recettes totales

140
10
Épargne Brute - en % des recettes de
120 fonctionnement
(échelle de gauche)
5 (left scale)
100
Encours de dette - en % des recettes
de fonctionnement
0
80
(échelle de droite)
(right scale)

60
(5)

40
(10)

20

(15)
0

(20) (20)
2005 2006 2007(e) 2008(p) 2009(p) 2010(p)

Ces ratios ne prennent pas en considération l'allocation de compensation


e - estimation
p - prévisionnel

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Flexibilité Financière
Une marge de manœuvre limitée sur les recettes
En raison des transferts successifs de taxes vers la COGA et des réformes fiscales
conduites au niveau national, la marge de manœuvre de la Ville en matière de recettes a
fortement décru ces dernières années : les recettes modulables sont ainsi passées de 70
% des recettes de fonctionnement en 1999 à 41 % en 2007.
De plus, la flexibilité fiscale d’Avignon est d´autant plus limitée que les taux de fiscalité,
bien que stables depuis 2002, restent supérieurs à la moyenne nationale. Au cours des
prochaines années, l’exécutif n´envisage d’user du levier fiscal qu’en cas de pertes de
recettes consécutives à des éléments exogènes, tel qu’un désengagement de l’Etat ou
une diminution du montant des reversements effectués par la COGA.
De plus, la rentabilité du levier fiscal en regard de son coût politique est désormais
relativement faible : un point de fiscalité représente un produit additionnel de 0,5 millions
d’euro, soit environ 0,3 % des recettes de fonctionnement budgétées pour 2008.

Tableau 5
Fiscalité directe de la Ville d’Avignon (2007)

Impôts directs (%) Avignon Moyenne nationale des taux


communaux (métropole)
Habitation 19,24 14,48
Foncier bâti 25,64 18,60
Taxe professionnelle* 24,30 17,22

*Différence entre la somme des bases de la Région multipliées par les taux moyens des Régions et la somme
des bases de la Région multipliées par les taux effectifs de la Région
Source : Ville d’Avignon, MINEFI

En ce qui concerne les transferts de l´État et de la COGA, qui représentent chacun 30 %


des recettes de fonctionnement de la Ville, ils devraient demeurer stables en volume au
cours des prochaines années, eu égard au pacte de stabilité désormais engagé entre
l’Etat et les collectivités et au niveau déjà élevé de DSC reçu par la Ville.
En conséquence, la croissance des recettes dépend uniquement de l´évolution des bases
fiscales des impôts ménages. La croissance des bases fiscales, provenant pour moitié de
la revalorisation forfaitaire et pour moitié de leur progression physique, a enregistré un
regain de dynamisme au cours des dernières années (3,5 % entre 2004 et 2007, contre 1-2
% dans les premières années de la décennie) mais reste en ligne avec la moyenne
nationale. Les importants programmes immobiliers récemment lancés devraient
cependant continuer à alimenter la croissance des bases dans les prochaines années.

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Graphique 3

Évolution des Bases (incluant majoration légale), 2004-2008

Bases Totales (TH,TFB,TFNB)


(left scale)
(échelle de gauche)

Taux de Variation (incluant majoration legale)


(right scale)
(échelle de droite)
(€) (%)

220,000,000 4.50
215,000,000 4.00
210,000,000 3.50
205,000,000
3.00
200,000,000
2.50
195,000,000
2.00
190,000,000
1.50
185,000,000
180,000,000 1.00

175,000,000 0.50

170,000,000 0.00
2004 2005 2006 2007 2008 (notifiées)

© Standard & Poor's 2008.

Des dépenses de fonctionnement largement tributaires de l’évolution des charges de


personnel et d’intérêt
Une part substantielle du budget de fonctionnement de la Ville (90 % environ) est absorbée
par l’exercice de compétences essentielles dévolues à la commune (services techniques,
opéra, SDIS, CCAS) et par des dépenses obligatoires que sont les charges de personnel et
les charges financières ; ces dernières représentant, ensemble, 65 % des dépenses de
fonctionnement.
Même si Avignon a jusqu’à présent fait preuve d’une grande maîtrise de l’évolution de ces
dépenses, celles-ci n’offrent, par nature, que peu de marges de manœuvre à la Ville.
Avignon a par exemple enregistré entre 2005 et 2007 une forte augmentation des dépenses
de personnel (5 %) en raison de mesures tantôt nationales (progression des cotisations,
création d´un régime de pensions sur les primes en 2005, reclassification des catégories
professionnelles en 2007) tantôt locales (majoration du régime indemnitaire et tickets
restaurants en 2006).
Ainsi, le personnel est un des postes de dépenses sur lequel la Ville n’a pas encore exercé
de véritable effort structurel de rationalisation. En témoigne l’évolution de la masse
salariale qui s’est maintenue en valeur absolue entre 2001 et 2005 alors qu’en 2004, la Ville
a transféré 166 agents à la COGA (soit environ 10 % de l’effectif total).

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Toutefois, la Ville a récemment identifié des axes d’amélioration pouvant générer environ
entre 1 et 2 millions d’euro d’économies par an, soit 1 % de ses dépenses. Il s’agit par
exemple du non-remplacement d’un agent sur 3 partants à la retraite qui, dans un
contexte de croissance démographique semble ambitieux, d’une meilleure mutualisation
des services avec la COGA, d’un plan d’économies d’énergie ou plus simplement de la
refacturation de charges n’incombant pas à la Ville.
La Ville dispose d’une marge de manœuvre supplémentaire sur le poste « subventions
versés aux associations », qui représente environ 8 % du total. Elles concernent en
premier lieu le secteur culturel qui, à lui seul, absorbe près de la moitié des subventions
communales aux associations, et le sport. Elles se répartissent sur près de 500 entités, ce
qui en théorie permet une certaine flexibilité. Cependant, 80 % de l’enveloppe allouée aux
associations se concentre sur 50 associations. Ces associations font l’objet d’un
conventionnement pluriannuel, ce qui permet certes d’avoir une plus grande visibilité
budgétaire mais obère aussi les possibilités de réduire rapidement les crédits alloués.

Des investissements par nature flexibles


Avec la création de la COGA et la prise en charge par cette dernière de compétences
nécessitant des dépenses d’investissement importants, tel que le transport public urbain,
l’assainissement ou le traitement des ordures, les besoins d’investissement de la Ville
concernent principalement la petite enfance, la voirie, l’aménagement urbain et la
valorisation du patrimoine ainsi que les sports et les espaces verts.
Ainsi, les principaux projets structurants envisagés sur le territoire municipal sont de
nature communautaire comme la future salle de spectacle de type Zénith ou la passerelle
sur l’île Piot.
Chaque année, environ 10 millions d’euro (soit 40 % des investissements inscrits au BP
2008) sont consacrés aux travaux de maintenance extraordinaire nécessaires à l’entretien
du patrimoine communal qui, par nature, sont difficilement compressibles. En revanche, le
reste concerne une multitude de petits projets, sujets à arbitrage politique, ou dont
l’exécution budgétaire peut être lissée dans le temps.
Après avoir enregistré un pic en 2006-2007 à 21 % des dépenses totales --principalement
dû au cycle électoral--, les investissements devraient revenir à niveau structurel plus
modéré, à environ 16 % des dépenses totales.

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Performances Budgétaires
Légère détérioration de l´épargne brute et modestes besoins de financement
Pour la seconde année consécutive, Avignon affiche une détérioration de son épargne
brute : de 16 % des recettes de fonctionnement en 2005, elle est passée à environ 13 % en
2007.
Cette détérioration provient essentiellement d’une augmentation des charges de
personnel dans un contexte d’atonie des recettes. Les dépenses de personnel ont
augmenté de 10 % en deux ans, sous l’effet essentiellement d’un reclassement catégoriel
au sein de la fonction publique territoriale décidé par l´Etat. Cette hausse des frais de
personnel a toutefois été partiellement compensée par une baisse d’environ 12 % en deux
ans des frais financiers, consécutivement à la poursuite du désendettement. Hors
personnel et intérêts, la Ville affiche cependant une bonne maîtrise de ses charges de
fonctionnement qui n’ont pas augmenté en volume depuis 2005.

Dans la mesure où la hausse des charges de personnel en 2007 revêt un caractère


exceptionnel, on peut s’attendre à ce que la Ville continue à contenir la progression de
ses dépenses de fonctionnement et parvienne ainsi à maintenir son taux d’épargne brute
aux alentours de 11-12 % sur la période 2008-2010 et ce, sur la base d’une hypothèse
prudente de stabilisation des recettes.
Toutefois, cet effritement de l’épargne brute ne devrait pas pour autant se traduire par des
besoins de financement, eu égard à la diminution sensible du volume d’investissements
programmés sur la période 2008-2010. Après trois années exceptionnelles (2005-2007)
durant lesquelles les investissements se sont élevés à près de 30 millions d’euro par an
sous le double effet du cycle électoral et de recettes exceptionnelles provenant de la
vente de la société de logement SAIEMVA en 2006, ils devraient revenir à un volume
annuel d’environ € 25 millions d’euro par an entre 2008-2010. Ce niveau, plus en ligne avec
sa capacité d´autofinancement, devrait permettre à la Ville d´afficher de légers excédents
de financement avant remboursement de la dette et ainsi de poursuivre son cycle de
désendettement (voir Graphique 4).

Graphique 4

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Évolution de la performance budgétaire de la Ville d'Avignon

capacité ou Besoin de financement (en % des recettes de fonctionnement)


Épargne Brute (en % des recettes de fonctionnement)

18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
(2)
(4)
2004 2005 2006 2007(e) 2008(p) 2009(p) 2010(p)

note: le résultat de 2005 est net des produits de la vente de la Société de Logement
(SAIEMVA)

e – estimations. p – prévisions.

Gestion de la Dette et de la Trésorerie


Une situation de trésorerie satisfaisante
La gestion de la trésorerie est bonne, grâce à un système de contrôle journalier des
encaissements et décaissements mis en place dans le cadre du fonctionnement en
trésorerie-zéro (une moyenne de 2,1 millions d’euro pendant l´année 2007).
La Ville maintient une ligne de trésorerie de €20 millions d’euros et des lignes de crédits
renouvelables (CLTR) d´un montant de €18 millions, couvrant ensemble 1,2 fois le service
annuel de la dette. Ces facilités de caisse n’ont toutefois pas été pleinement utilisées en
2007, témoignant ainsi du profil relativement étal des encaissements et des
décaissements, largement facilité par le versement par douzième des recettes fiscales et
des principales dotations. L’utilisation de la ligne de trésorerie s’est opérée principalement
durant le second semestre de l´année, principalement du fait de la concentration des
échéances de remboursement de la dette. L’encours maximum utilisé par la Ville sur sa
ligne de trésorerie n’a toutefois pas dépassé 9 millions d’euro, soit 45 % du plafond
autorisé, pour une durée de quelques jours seulement.
A l’instar de nombreuses autres collectivités locales françaises, le CLTR est quant à lui
utilisé en fin d’année pour garantir l’équilibre budgétaire et est remboursé dés les
premiers jours de janvier.
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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Une gestion prudente de la dette


La gestion de la dette est prudente : à fin 2007, 81 % de l’encours de dette hors swap est à
taux fixe ou taux fixe modulable et la totalité du portefeuille de dette est en euros. Les
opérations de swaps (17 au total pour un notionnel sous-jacent représentant 67 % de
l’encours total) ne modifient que très peu la structure de la dette puisque la plupart sont
adossés à des emprunts à taux fixes et sont eux-mêmes payeur d’un taux fixe final. Ainsi,
en incluant les swaps, la part de l’encours à taux fixe ou simili-fixe diminue à 77,7 %.

Cette gestion active a permis à la Ville d’abaisser le taux d’intérêt moyen de sa dette de 50
points de base : à 4,62 % avant swaps il passe à 4,11 % après swaps à fin 2007, soit un
meilleur niveau que celui du marché.

L’actuel plan d’amortissement de la dette ne prévoit pas de pic - les remboursements sont
de l’ordre de 20 millions d’euro annuels jusqu’en 2012, en ligne avec leur niveau actuel. En
outre, Avignon ne présente que des emprunts amortissables, et pas d’emprunts
remboursables « in fine ». La maturité moyenne de l’encours de dette d’Avignon est de 10,8
ans.

Poids de la Dette
Une baisse continue de l’encours de dette qui demeure cependant élevé
L´endettement de la Ville a régulièrement baissé depuis son niveau record de 1995 (231 %
des recettes de fonctionnement). Après avoir remboursé 26 millions d’euro en 2005 grâce
aux produits de la vente de la société de logement, la Ville a stabilisé son encours de dette
en 2006 puis l’a de nouveau réduit en 2007. Pour cela, Avignon a utilisé l’intégralité de son
fond de roulement, qui était largement excédentaire en 2006 et est devenu légèrement
négatif en 2007 (-€0,6 millions d’euro).
Les efforts faits par la Ville au cours de la dernière décennie pour réduire son endettement
sont remarquables ; pour autant, ce dernier reste élevé par rapport à celui d’autres entités
européennes comparables notées par Standard & Poor’s.

La dette directe d’Avignon devrait continuer à diminuer au cours de la période 2008-2010


pour se situer aux alentours de 135 % des recettes de fonctionnement fin 2010. Sa
capacité de désendettement devrait toutefois se détériorer légèrement, l’épargne brute
diminuant plus rapidement que la dette : de 10,8 années en 2007, elle devrait atteindre 12
années en 2010. Ce niveau est certes en ligne avec la durée de vie résiduelle des
emprunts (10,8 ans) et demeure de surcroît en-dessous du seuil maximum établi par la
Ville à 12,5 années. Il reste néanmoins élevé par rapport à d’autres entités notées par
Standard & Poors, comme la Communauté urbaine de Lille (7,22 à fin 2010), celle de
Dunkerque (7,31 à fin 2009) ou bien encore la Communauté d’agglomération de Tours (1,8 à
fin 2010).

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Le service de la dette a sensiblement diminué au cours des dix dernières années,


représentant 17,9 % des recettes de fonctionnement en 2007 (36 % en 1995). A l’avenir, il
devrait se maintenir à son niveau actuel sous l’effet de la tendance haussière des taux
d’intérêts et de la faible progression des recettes.

Graphique 5

Évolution du poids de la dette de la Ville d'Avignon

Encours de dette, % recettes de fonctionnement


(left scale)
(échelle de gauche)
Encours de dette, année d'épargne brute
(right scale)
(échelle de droite)

180 14

160
12
140
10
120

100 8

80 6
60
4
40
2
20

0 0
2004 2005 2006 2007(e) 2008(p) 2009(p) 2010(p)

© Standard & Poor's 2008. e – estimations. p - prévisions

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Engagements Hors-bilan
Absence de risques hors bilan significatifs grâce à des politiques de contrôle étroit
Les principaux risques hors bilan portent sur les sociétés d’économie mixte (Citadis et
RMG) ainsi que le Crédit Municipal (CM).

Citadis est une SEM d’aménagement en charge de plusieurs programmes de


développement urbain de moins en moins liées au carnet de commandes en provenance
de la Ville, même si la dépendance est encore forte.
RMG gère plusieurs équipements situés en Avignon tels que le palais des Papes, le palais
de congrès, des parkings...
Enfin, le Crédit Municipal est une institution financière opérant au niveau local, soumise
aux certifications d’un prestataire privé (KPMG), de la Chambre Régionale des Comptes et
de la Commission Bancaire.

Toutes ces entités dégagent des bénéfices et ne présentent pas des niveaux
d´endettement ou de solvabilité préoccupants. De plus, elles font l’objet d’un contrôle
étroit de la part des services financiers de la Ville.
La dette garantie représente 114 % des recettes de fonctionnement à fin 2007, dont 89 %
au bénéfice d’organismes de logement social. Si la dette des organismes de logement
social ou hospitaliers offre peu de risque dans l’ensemble, la Ville a été, par le passé,
amenée à intervenir pour des sommes très limitées sur des garanties émises au profit
d’associations. La politique de la Ville est donc de limiter l ‘émission de nouvelles
garanties et de maintenir un contrôle étroit sur celles déjà existantes.

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Notation de la Ville d’Avignon : Analyse

Statistiques financières
Table 6
Statistiques financières
(Mil. €) 2009e 2008e 2007e 2006 2005 2004 2003
Recettes de fonctionnement 154,4 152,0 151,7 148,5 151,2 149,8 153,7
Dépenses de fonctionnement 136,7 134,5 132,2 127,4 127,0 126,4 133,7
Épargne brute 17,7 17,5 19,5 21,1 24,2 23,4 20,0
Épargne brute (% recettes de fonctionnement) 11,5 11,5 12,9 14,2 16,0 15,6 13,0
Recettes d'investissement 11,4 13,7 14,1 11,4 29,1* 9,2 8,9
Dépenses d'investissement 25,0 26,0 35,9 33,5 27,9 20,6 19,5
Capacité ou besoin de financement avant 4,1 5,2 -2,3 -1,0 25,4 12,0 9,4
remboursement de la dette
Capacité ou besoin de financement avant 2,5 3,1 -1,4 -0,6 14,1 7,6 5,8
remboursement de la dette (% recettes totales)
Remboursement du capital de la dette** 21,6 20,3 20,1 20,9 22,0 22,6 21,0
Capacité ou besoin de financement après -17,5 -15,1 -22,4 -21,9 3,4 -10,6 -11,7
remboursement de la dette
Capacité ou besoin de financement après -10,6 -9,1 -13,5 -13,7 1,9 -6,7 -7,2
remboursement de la dette (% recettes totales)
Emprunts nouveaux** 18,6 15,9 15,0 20,7 0,0 14,1 12,9
Solde après emprunts 1,1 0,8 -7,4 -1,2 3,4 3,5 1,3
Solde après emprunts (% recettes totales) 0,7 0,5 -4,5 -0,8 1,9 2,2 0,8
Dette directe en fin d'année** 208,3 213,8 220,4 227,6 228,8 254,5 263,0
Dette directe (% recettes de fonctionnement) 134,9 140,7 145,3 153,3 151,3 169,9 171,2
Charges financières (% recettes de fonctionnement) 6,0 6,3 6,4 6,3 7,3 7,3 8,5
Service de la dette (% recettes totales) 18,6 18,0 18,0 19,0 18,3 21,4 21,2
e—Estimations S&P.
*Inclus recettes dérivant de la vente de la SAIEMVA. **Hors opérations de gestion active de la dette.

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