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Nicolas MIASKIEWICZ
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Sommaire
Introduction ............................................................................................ 3
Problématique ........................................................................................ 6
2.1 Les problèmes actuels dans le monde du cyclisme. ..................... 6
2.1.1 Chez les Professionnels ........................................................... 6
2.1.2 Chez les Amateurs. ................................................................. 8
2.2 Les tentatives de remède ............................................................. 10
Méthodologie ....................................................................................... 17
Conclusion ........................................................................................... 32
Bibliographie ....................................................................................... 35
Annexes ............................................................................................... 36
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Introduction
L’Ere du Développement Durable est donc née, avec toutes ses propositions et ses
solutions à la sauvegarde de la Planète, tant en matière d’Ecologie, que d’Economie et de
Sociologie.
Questionnement Initial.
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Voici un Schéma qui récapitule en gros les différents piliers de cette notion.
Le Développement Durable peut donc être défini comme la réponse de tous les
acteurs, politiques et économiques, face à l’urgence de la crise écologique et sociale qui sévit
actuellement sur la Planète.
Mais, à un degré inférieur, c’est tous les habitants de la Planète qui se doivent d’être
sensibles au Développement Durable.
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1.2 En quoi le Développement Durable et le Cyclisme peuvent-ils
faire l’objet d’un Mémoire ?
Le Développement Durable est une notion polyvalente, qui trouve sa place dans
n’importe quel domaine. J’ai choisi d’étudier le cas du cyclisme, car depuis un an ou deux,
cette notion commence à faire sa place dans le monde du cyclisme, grâce à certains acteurs
qui ont pris leur rôle au sérieux, et qui militent aujourd’hui pour un cyclisme durable.
Le sujet est donc assez vaste, car nous pouvons étudier le Développement Durable au
niveau des dirigeants, au niveau du public et au niveau des cyclistes eux-mêmes.
Mon mémoire sera basé plutôt sur les comportements des coureurs cyclistes,
professionnels, amateurs ou loisirs, mais essayera de prendre en compte tous les autres acteurs
du Développement Durable.
Pour tenter de répondre aux questions et aux interrogations que suscitent cette notion,
je vais répondre à une problématique en apportant des contenus théoriques récoltés lors de
recherches (souvent sur Internet, car c’est un sujet très récent), en apportant mon expérience
personnelle et ma vision sur les courses auxquelles je participe et celles que j’ai organisées,
ainsi qu’une étude autour d’un questionnaire que j’ai fait remplir aux cyclistes de tous niveau
en allant des simples utilisateurs de bicyclettes aux coureurs professionnels, masculins et
féminins.
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Problématique
Les comportements des cyclistes pros et des dirigeants des équipes professionnelles
sont très importants dans cette prise en compte de l’environnement.
Les pensées et les actes du monde professionnel sont donc multipliés par mille, et le
changement doit donc s’opérer d’abord dans l’Elite du cyclisme, pour ensuite se propager au
cyclisme populaire.
Pour moi, il est aujourd’hui choquant de voir un coureur jeter ses détritus au milieu de
paysages montagneux. Cela me choque. Mais ce n’est pas le cas de tous.
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Le problème des détritus en course est donc selon moi, le problème numéro 1, car le
plus connu et le plus médiatisé.
Si l’on y regarde de plus près, on peut voir que la consommation est énorme.
Tout d’abord pour se rendre sur les lieux de course : les professionnels parcourent le
tour du monde tout au long de l’année à l’aide d’avions, de trains, de bus ou de voitures.
Ensuite, sur une course, avez-vous déjà fait attention au nombre de voitures et motos
ouvreuses ? C’est tout simplement ahurissant.
Lors du passage du Tour Méditerranéen en février 2010, je n’en croyais pas mes yeux.
Pour une « petite course » (comparée au Tour de France), j’ai vu passer une cinquantaine de
motos et une vingtaine de voitures, avant le passage de la course ! A cela s’ajoutent les
voitures de Directeurs sportifs, de dépannage, d’invités, de commissaires, plus les bus des
équipes, les camions atelier, les voitures et camions de l’organisation…
Exemple : Pour une étape de 200km, avec 20 équipes, cela représente 2800 litres de
gazole consommés, ainsi que 8 Tonnes de CO2 ! Tout cela pour une seule étape, sans compter
le transfert avant et après étape !
Cela fait un nombre très important de véhicules qui parcourent chaque jour plusieurs
centaines de kilomètres, et émettent le CO2 et utilisent le pétrole qui va avec. Ce problème est
donc à prendre en compte également.
Ensuite un autre point réside dans la confection des maillots des bidons, cuissards et
tous les équipements donnés chaque année aux coureurs. Chaque coureur reçoit en début de
saison un paquetage hallucinant composé de plusieurs vingtaine de maillots, de cuissards, de
gants, de casquettes, etc… Tout cela ne pourrait-il pas contribuer au développement durable ?
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Autre problème, non associé directement aux coureurs pros : les spectateurs. En effet,
lorsqu’on voit dans quels états sont laissés les bords des routes après le passage des courses…
cela est affolant.
Le monde amateur est un reflet du monde professionnel, mais dans des proportions dix
fois moins élevées. Les problèmes des spectateurs et des consommations excessives de pétrole
peuvent donc être oubliés, car minimes comparés au monde professionnel.
Cela dit, les trajets en voiture sont tout de même importants pour se rendre sur les
courses.
Selon mes observations, le problème numéro 1 chez les amateurs est le problème des
papiers d’emballage et des bidons jetés dans la nature.
En effet il est très fréquent de voir des coureurs jeter leurs papiers naturellement, sans
la moindre conscience de faire un acte d’incivilité.
Etant plus jeune, je m’identifiais aux pros et je jetais quelquefois mes papiers pour
faire « comme eux ». Je l’assume, lorsqu’on est jeune, nous ne sommes pas capables d’une
réflexion approfondie, et nous imitions souvent nos « idoles ». Mais depuis quelques années,
j’ai adopté un comportement radical, à savoir que je remet toujours mes papiers dans la poche,
que je ne jette jamais mes bidons dans la nature, et que, pour me rendre aux courses, et dans la
vie en général, je ne roule pas à des vitesses excessives, qui conduisent à un gaspillage de
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gazole que je ne conçois pas. De plus dès qu’il est possible de faire du covoiturage, je suis
naturellement partant.
J’avoue qu’il m’arrive, très rarement, de jeter des papiers, mais dans un seul cas :
lorsqu’il s’agit d’un gel et qu’il coule. Ensuite, tout colle dans la poche, et cela est très
désagréable, et peut attirer les guêpes (il m’est souvent arrivé de me faire piquer en course à
cause des produits très sucrés ayant coulé dans la poche !). Cependant, lorsque je les jette,
j’attends d’être dans une ville et proche d’une bouche d’égout ou d’une poubelle. Je garde
quand même une petite conscience écologique.
Cette saison, j’ai donc fait attention aux comportements des coureurs avec lesquels je
courais, autant en 1ère catégorie (le haut niveau amateur), qu’en deuxième ou troisième
catégorie.
D’après mes observations, j’ai vu que les coureurs les plus pollueurs étaient en 1ère
catégorie et en 2ème catégorie, le phénomène s’estompant légèrement en 3ème catégorie. Mais
cela se vaut entre les différents niveaux.
Par contre, je vois de plus en plus de coureurs remettre leurs papiers dans la poche, ce
que je ne voyais quasiment jamais lors de mes débuts vers 2002-2003. Et parmi les coureurs
qui jettent, certains font un peu plus attention, en jetant leurs déchets dans les villes et
villages, ce qui est un tout petit peu plus responsable que de jeter au beau milieu de la nature.
Certains coureurs jettent encore leurs papiers à l’entraînement. Autant en course, cela
peut être un peu plus compréhensible, avec la pression de la victoire, des chutes et de
l’intensité de la course, autant à l’entraînement, ce geste est vraiment inadmissible. Il n’y a
pas d’excuses, lors d’un entraînement, il est honteux de se délester de ses papiers n’importe
où. Il n’existe pas de pression du temps, donc que coûte le fait de remettre un papier dans sa
poche ? Ou de s’arrêter le jeter dans une poubelle ??
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Concernant les autres disciplines, en VTT, les coureurs sont un peu plus respectueux,
mais les problèmes sont les mêmes. Ils sont même décuplés car les coureurs évoluent au beau
milieu de la nature, à des endroits inaccessibles en voiture. Il est donc encore plus grave de
jeter ses déchets lorsqu’on roule à VTT.
Comme pour la « pollution », les remèdes doivent d’abord être intégrés dans le monde
professionnel, puis ensuite, avec l’effet de mode et de médiatisation, cela atteindra le monde
amateur.
Et lors de mes recherches, j’ai trouvé plusieurs actions, chartes et personnes impliquées
dans ce domaine. A commencer par Jérémy ROY, cycliste professionnel à la Française des
Jeux depuis 2003 et âgé de 27 ans, et porte parole du Développement Durable et du Respect
de l’environnement dans le monde du cyclisme. Il a intégré la toute nouvelle commission
cyclisme et développement durable lors de sa création en 2009 et entend y jouer plus qu’un
vague rôle de caution ou de plante verte. La commission est composée des personnes
suivantes :
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- Paul A ntoine LANFRANCHI. Président. Président du Comité Régional de Corse
- Francine RENARD. Arbitre International BMX
- Gérard MISTLER. Président de l’Ardéchoise
- Manuel VUILLERME. Coordinateur de Sud Vélo Ne Jetez Plus
- Sébastien OPPIN. Coordinateur de Vélo Morvan Nature
- Mathias BIARD. Directeur du Centre d’essais 3BVTT
- Carlos DA CRUZ. Représentant de la LNCP
- Jeremy ROY. Coureur Cycliste Professionnel
- Patrick FRANCOIS. Coordinateur de la Commission
Cette commission s’inscrit dans le Plan d’Actions pour un Cyclisme Durable, et lutte pour
les valeurs environnementales, le Développement Durable, l’importance fondamentale de la
préservation des territoires utilisés lors des évènements et de la mission pédagogique auprès
des jeunes publics de pratiquants. Le travail de cette commission, d’après David
LAPPARTIENT – président de la Fédération Française de Cyclisme – sera très important
pour les années futures.
Jérémy ROY fait 5 propositions pour le cyclisme et l’environnement (voir son interview
qu’il m’a proposé de lire, en annexe).
Jérémy ROY est très intéressé par les thématiques environnementales et a intégré la
commission afin de servir de « relais » avec le peloton professionnel. D’après lui, grâce aux
efforts effectués pour le développement durable, le cyclisme peut retrouver une bonne image
et peut même devenir un sport pionnier.
D’après lui, « les zones de ravitaillement à pied sont souvent situées loin du départ et
nécessitent que les équipes y envoient une voiture à moitié vide avec un assistant et des
musettes à bord. » Effectivement cela n’est pas le top pour la pollution ! Il propose donc que
les coureurs se ravitaillent aux voitures de leurs équipes ou à des voitures neutres, ce qui leur
redonnerait par la même occasion plus d’importance. Ces voitures serviraient alors de double
emploi : ravitaillement, et délestage des déchets. Cette mesure permettrait de renforcer le rôle
de l’équipier.
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Sa deuxième proposition consiste en la création de zones de délestage. Il reconnaît que les
papiers finissent par prendre de la place et coller dans les poches des maillots, au cours des
longues étapes (parfois plus de 7 heures !). Des zones de délestages seraient donc parfaites
pour permettre aux coureurs de jeter leurs déchets dans un périmètre donné, qui serait nettoyé
par les organisateurs (ce qui existe déjà sur les triathlons, notamment les IronMan).
Sa quatrième proposition est celle d’un classement de l’équipe la plus écolo. D’après lui,
la sanction ne serait pas la bonne solution, mais il faudrait plutôt récompenser les équipes
respectant le plus la nature en distribuant des points malus aux équipes qui jettent le plus de
bidons et de déchets sur la route.
Afin de sensibiliser le public et surtout les plus jeunes coureurs, la commission a nommé 6
ambassadeurs pour un cyclisme durable, à savoir :
Ils sont chargés de faire la promotion de la réputation du cyclisme et sont les portes
paroles du Plan d’Actions pour un Cyclisme Durable, qui est donc un mouvement global
entrepris par la FFC à la fois dans le cyclisme professionnel routier, dans les épreuves de
masse, dans le VTT et dans le BMX. L’objectif fondamental du programme Ambassadeurs
vise à promouvoir un comportement nouveau du cycliste dans l’observation du Livre de Bord
du programme.
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Dans les équipes, cela commence à bouger également. Je tire mon chapeau aux deux
équipes françaises SAUR-SOJASUN et FRANCAISE DES JEUX, qui sont les pionnières du
mouvement.
L’équipe Saur-Sojasun a signé une charte le 17 mars 2010 à Paris, engageant les coureurs
et encadrement à adopter de bonnes pratiques environnementales. Les coureurs de l’équipe
portent un maillot en fibres recyclées issues du reconditionnement de bouteilles en plastique
équipés de « poches-poubelles » et de bidons 100% biodégradables et recyclables. Annexe.
L’équipe s’est engagée à sensibiliser tous les membres de l’équipe au tri et au cycle de vie
des déchets.
J’ai même trouvé une phrase d’un coureur de l’équipe Saur-Sojasun, Jérémie
GALLAND, assez explicite sur l’engagement des coureurs étrangers : « Après un ravito à
Paris-Nice, j’ai pris ma nourriture puis j’ai laissé ma musette autour du cou. Un coureur
étranger m’a demandé : « Vous avez des problèmes de budget dans l’équipe ? » Je lui ai
répondu que j’attendais de voir des spectateurs sur le bord de la route pour la leur jeter. »
La FRANCAISE DES JEUX, grâce à Jérémy ROY, s’est également investie dans le
développement durable. Elle a entre autre intégré à son maillot, une poche poubelle sur le
devant du maillot comme vous pouvez le voir en Annexe.
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Vous pourrez retrouver en annexe un entretien de Patrick FRANCOIS chargé de mission
« cyclisme pour tous » à la FFC, réalisé par Pierre CARREY le 16 février 2009.
Il en ressort que les actions en faveur du Développement durable trouvent un franc succès
au sein du peloton ! Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour l’évolution du mouvement.
Le dossard vert fait partie du programme « Ecocyclo » (Annexe) mis en place en 2006,
dont je vais vous résumer les principaux points.
Ce programme a été mis sur pied pour contrer les dérives constatées sur des
cyclosportives internationales en 2004 et 2005, et pour contrer également aux réticences des
PNR, ONF et autres qui ont de plus en plus de mal à accorder le passage de courses sur leurs
domaines.
Les objectifs de la charte Ecocyclo sont la restitution des territoires dans l’Etat initial, la
recherche de partenaires issues de l’environnement, l’extension du programme au VTT, BMX
et cyclisme de compétition, ainsi que la concrétisation sur le terrain au niveau local ou
régional des projets de conventions conclus entre la FFC et les structures gestionnaires des
espaces naturels comme l’ONF, les PNR, etc.
1- La nature est belle et la route n’est pas une poubelle, en toutes circonstances,
promenade, entraînement ou compétition, je conserve déchets et emballages en
attendant le lieu prévu pour m’en débarrasser.
2- Je respecte les règles du code de la route, mon casque est mon compagnon de route le
plus fidèle.
3- Le cyclisme est un sport merveilleux, excellent pour la santé, je ne gâcherai pas ma
chance et ces instants de bonheur par la prise de médicaments néfastes et interdits.
L’action principale du programme sont les Patrouilles Ecocyclo qui sont composées de
cyclosportifs volontaires qui ont pour but de promouvoir les attitudes Eco-citoyennes auprès
des pratiquants cyclosportifs et de mettre l’accent sur la responsabilité des organisateurs pour
la protection des territoires qui leur sont confiés lors des manifestations.
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une prise de conscience, dans le but d’associer les enjeux environnementaux aux activités
cyclistes.
On peut dire que le monde du vélo s’engouffre dans la brèche Verte. Un collectif
d’associations a porté plainte lors du dernier Liège-Bastogne-Liège contre trois coureurs qui
s’étaient débarrassés de leurs déchets n’importe où.
La communication verte fait son apparition. La française des jeux et Saur-Sojasun l’ont
bien compris, leur positionnement leur permet d’être plus médiatisés que d’autres équipes,
seulement grâce aux actions qu’ils effectuent. Il en est de même pour les fabricants de bidons
qui se mettent à fabriquer des bidons biodégradables et recyclables !
De plus, si l’on regarde de plus près les règlements, un arrêté préfectoral de 1942
autorisant une course dit : « le jet de prospectus, de tracts, d’échantillons, d’imprimés divers
sur la voie publique par les concurrents ou les accompagnateurs est rigoureusement interdit. ».
Le décret du 18 octobre 1955 sur l'organisation des manifestations sportives reprend à son
compte cette interdiction : «Est interdit sur les voies empruntées par les manifestations
sportives et durant toute la période du déroulement de celles-ci le jet de tous imprimés ou
objets quelconques, par toute personne participant ou assistant à quelque titre que ce soit à
ces manifestations.» Ce décret est abrogé en 2007 mais le texte est repris sous la même forme
dans l'article R331-16 du code du sport.
Cette année, les organisateurs du Tour d’Italie, appelé également le Giro, ont décidé de se
donner une conscience verte. Ils ont annoncé un bilan carbone égal à zéro pour leur épreuve.
Le gaz à effet de serre, dégagé par l’imposante caravane motorisée du Grand Tour Italien, sera
compensé par la plantation d’arbres dans trois parcs naturels italiens. Angelo ZOMEGNAN,
directeur du Giro, et Stefania PRESTIGIACOMO, ministre italien de l’environnement, ont
annoncé avoir signé un accord en ce sens.
Au niveau du VTT, et pour la deuxième année consécutive et avec l’aide des MCF, de la
Mountain Bikers Foundation et de Powerade, le Roc d’Azur s’est doté d’une équipe
compétitive pour garantir une propreté des pistes empruntées par les participants. Ce n’étaient
pas moins de 20 volontaires spécialement équipés pour la circonstance qui se sont élancés
après chaque départ. Le travail de ces Brigades Vertes consistait non seulement à promouvoir
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les attitudes éco-citoyennes auprès des pratiquants, mais encore à ramasser les détritus et
autres emballages disséminés sur les chemins, pour les rapporter sur le stand BRIGADES
VERTES du Roc d’Azur, afin de tester l’efficacité de la mission. De plus, les organisateurs
incitaient les participants à respecter l’environnement en gardant les papiers, les chambres à
air et les cartouches de CO2 dans la poche !
Et pour ce qui est du monde amateur, la solution se trouve chez les pros. Si cela change
dans le monde professionnel, alors cela suivra dans les catégories inférieures. C’est quasiment
sûr.
A ce propos, un site internet a vu le jour il y a peu, avec un seul mot d’ordre : TOUS
ECOCYCLISTES ! Ce slogan fut même le slogan principal de la campagne de publicité des
magasins CULTURE VELO il y a 2-3 années.
● Je ramène tous mes déchets, de la chambre à air usagée aux emballages alimentaires en
utilisant pour cela la poche arrière de mon maillot.
● Je nettoie mon vélo, sans excès de lavage, avec des produits biodégradables.
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Le site possède des « ambassadeurs » comme Nicolas PORTAL (Coureur Cycliste
Professionnel dans l’équipe Sky) ou Jean-Christophe PERAUD (Coureur Cycliste
professionnel chez Omega Pharma Lotto)
Il faut donc également entreprendre des actions de prévention, entendre des discours
sur les gestes à ne pas faire, car franchement, est-ce vraiment compliqué de faire attention aux
magnifiques paysages qui nous entourent ? Pour moi cela coule de source. Il y a un
changement de mentalité à effectuer, et selon moi, il est sur la bonne voie. Quand les
professionnels s’y mettent, cela suit beaucoup plus facilement derrière …
Méthodologie
Je l’ai appelé « Enquête sur les Comportements des Cyclistes » et j’en ai fait sous
plusieurs formes.
J’ai donc ciblé assez large, en essayant de garder les proportions de pratiquants. Je n’ai
pas fait d’échantillonnage pointilleux, car mon but était de recevoir le plus de réponses dans le
plus de régions possibles, afin d’avoir un vrai avis global sur la question.
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Pour diffuser mon questionnaire, j’ai utilisé Internet avec toutes les ressources que
j’avais, notamment grâce aux sites de réseaux sociaux comme Windows Live ou Facebook.
J’ai eu droit à un lien direct vers le questionnaire sur le site du Comité de Lorraine de
Cyclisme, et le bouche à oreille a plutôt bien fonctionné dans pratiquement toute la France.
J’ai estimé le nombre de personnes que j’ai touchées à environ 2 000 personnes :
Nombres de mails :
Contacts ACC : 20
J’ai réussi à recevoir 442 questionnaires remplis, donc j’estime le taux de retour à
environ 22% ce qui est très acceptable, étant donné que dans tous ces contacts, certains
n’étaient sûrement pas cyclistes…
J’ai également contacté Jérémy ROY, Cyclistes pro à la Française es Jeux, qui m’a très
gentiment répondu :
Nicolas MIASKIEWICZ :
« Salut Jeremy. J'ai pu comprendre que tu étais très sensible au développement durable au
sein du peloton pro.
Actuellement en Master Loisir Environnement Sport Tourisme, je fais mon mémoire sur les
Cyclistes et l'environnement / le développement durable, et pour cela, j'ai créé un
questionnaire qui est en ligne à cette adresse :
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http://www.magicquestionnaire.com/questionnaire_Enqu%C3%AAte+sur+les+Comportemen
ts+des+Cyclistes+_2083_0d2e8132.html
J'ai déja eu la réponse de Christophe Mengin et Steve Chainel (qui sont lorrains comme moi),
mais j'aimerais avoir d'autres réponses de professionnels. Donc si tu pouvais en parler
autour de toi, ce serait super. J'aimerais aussi en savoir plus sur les actions que tu as menées,
tes conclusions, tes projets ainsi que ta vision de l'éco-responsabilité dans le cyclisme et le
monde pro en particulier.
Jérémy ROY :
« Salut, j’ai répondu à ton questionnaire. Pourras-tu m’envoyer une copie de ton mémoire si
possible ? Vu que je suis dans la commission développement durable de la FFC, ça peut être
intéressant de confronter les avis, constats, propositions…
Le concept de DD dans le cyclisme sur route est assez récent et il y a du boulot !! Chez les
pros, c’est difficile de chambouler les mœurs, pourtant c’est pas compliqué de garder ses
papiers et de se débarrasser de ses bidons auprès des spectateurs…
http://www.jeremyroy.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=92:developpeme
nt-durable&catid=1:news&Itemid=13
Bon courage
++
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Jérémy ROY »
Afin de traiter les questionnaires reçus, j’ai utilisé le logiciel Modalisa dont nous
avons suivi une formation approfondie au cours du 1er semestre de master 1.
Ce logiciel est assez compliqué au premier abord, mais grâce aux cours que nous
avons suivis, j’ai pu effectuer mon travail et mes analyses le plus précisément possible.
Le seul point négatif - mais obligatoire - fut la saisie des questionnaires dans
modalisa. En effet, rentrer près de 450 questionnaires comportant chacun 30 questions… voilà
un travail assez consistant qui m’a pris beaucoup de temps !
Avec toutes ces données, j’ai utilisé les techniques de tris à plat ainsi que de tris
croisés afin de faire ressortir les informations les plus importantes pour répondre à la
problématique du Mémoire.
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Voici l’Analyse :
Tout d’abord, voici un tableau comportant toutes les régions représentées dans ce
questionnaire, j’en suis assez satisfait car un nombre important de régions sont représentées,
ce qui renforce la crédibilité de cette étude.
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Réponses différentes (67) Effectif %
Aisne 3 0,7%
Allier 1 0,2%
Alpes de Haute Provence 2 0,5%
Alpes Maritimes 1 0,2%
Ardèche 1 0,2%
Ardennes 5 1,2%
Aube 2 0,5%
Autriche 1 0,2%
Aveyron 1 0,2%
Bas Rhin 18 4,2%
Belgique 2 0,5%
Bouches du Rhône 4 0,9%
Californie - USA 1 0,2%
Charente Maritime 1 0,2%
Cher 1 0,2%
Côte d'Or 3 0,7%
Côtes d'Armor 1 0,2%
Doubs 27 6,2%
Drôme 3 0,7%
Essone 1 0,2%
Eure 1 0,2%
Eure et Loir 1 0,2%
Finistère 2 0,5%
Gironde 5 1,2%
Hainaut Belgique 1 0,2%
Haut Rhin 6 1,4%
Haute Garonne 2 0,5%
Haute Marne 8 1,8%
Haute Saône 5 1,2%
Haute Savoie 1 0,2%
Hauts de Seine 2 0,5%
Hérault 1 0,2%
Ille et Vilaine 1 0,2%
Indre et Loire 3 0,7%
Jura 4 0,9%
Landes 1 0,2%
Loire 1 0,2%
Loire Atlantique 1 0,2%
Luxembourg 8 1,8%
Marne 3 0,7%
Martinique 2 0,5%
Meurthe et Moselle 48 11,1%
Meuse 10 2,3%
Morbihan 1 0,2%
Moselle 97 22,4%
Nord 5 1,2%
Oise 3 0,7%
Orne 1 0,2%
Paris 6 1,4%
Pas de calais 2 0,5%
Province de Liège Belgique 1 0,2%
Puy de Dôme 1 0,2%
Pyrénées Atlantiques 2 0,5%
Rhône 3 0,7%
Saone et Loire 2 0,5%
Sarthe 1 0,2%
Savoie 4 0,9%
Seine et Marne 8 1,8%
Seine Saint Denis 2 0,5%
Suisse 2 0,5%
Territoire de Belfort 2 0,5%
USA 1 0,2%
Val d'Oise 8 1,8%
Val de Marne 2 0,5%
Var 7 1,6%
Vaucluse 2 0,5%
Vendée 3 0,7%
Vosges 71 16,4%
Total 433
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Logiquement, les départements les plus représentés sont ma région d’origine, la
Lorraine, avec 22,4% de Mosellans, 16,4% de Vosgiens et 11,1% de Meurthe-et-Mosellans.
Comme on peut le constater, j’ai reçu 82,8% (366) de réponses d’hommes contre
16,7% (74) femmes, ce qui reflète assez bien la réalité dans le monde du cyclisme.
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Concernant les catégories socio professionnelles, on peut remarquer que 3 catégories
de cyclistes se détachent : Les étudiants, les Employés et les cadres, qui constituent 70% des
questionnaires à elles seules.
J’ai réussi à toucher beaucoup plus de routiers que « riders » de BMX… Mais encore
une fois, les proportions ne doivent pas être loin de la réalité avec la route (340 personnes) en
tête suivie du VTT (175 personnes) et du Cyclo-cross (54 personnes).
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D’après ce graphique, on peut voir que 58,1% des répondants pratiquent le cyclisme
en compétition, contre 30,1% en loisir, 18,6% pratique le cyclosport et 14,5% le
Cyclotourisme.
Ces résultats ne sont pas tout à fait le reflet de la réalité, car, étant compétiteur, j’ai
réussi à toucher beaucoup plus facilement les compétiteurs que les cyclotouristes.
Dans ces personnes, 82,4% (364) sont licenciés d’une fédération contre 17,4% (77)
qui ne sont affiliés à aucune fédération.
Pour les licenciés, on compte 54,3% (240) personnes licenciées à la FFC, 17,6% (78)
d’UFOLEP, 10,4% (46) d’autres fédérations, 6,3% (28) licenciés à la FFCT et 3,4% (15)
licenciés en FSGT.
La catégorie pass’cyclisme est la plus représentée avec 37,1%, suivie des 3ème
catégories, des 1ère catégories, des 2è catégories et des professionnels. Cela dit, on peut
regrouper les divisions nationales avec les 1ère catégories, ce qui fait 21%
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Et d’après les résultats, 86,2% des personnes interrogées considèrent avoir changé de
comportement face au développement durable, contre 13,3% qui n’ont pas changé, (souvent
pour un problème financier, manque de temps ou un manque d’envie.)
En effet, 93,2% des interrogés n’ont jamais entendu parler de la charte « Ecocycliste »
(contre 6,8% qui connaissent), et c’est 87,2% des interrogés qui ne connaissent pas le site
internet contre 12,8% qui sont déjà allés y faire un tour.
Le graphique suivant montre les domaines dans lesquels les interrogés qui ont changé
de comportement pour le Développement Durable, portent de l’intérêt :
Et c’est sans surprise que la notion des déchets prend la tête avec 89 ,8% des sondés,
devant l’Energie (57,9%) et l’Eau (54,5%). Suivent le Bio (26,7%), le Commerce Equitable
(19,6%) et « Autres » (7,6%)
Dans les chiffres qui vont suivre, nous allons entrer dans le sujet principal du
questionnaire : le respect de l’environnement lors de la pratique du cyclisme.
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Ce graphique représente les actes effectués par les cyclistes lors de leurs
entraînements. Les résultats sont quand même très satisfaisants, car 95,9% des interrogés
remettent leurs papiers dans les poches, contre 6% qui les jettent par terre. (3,7% n’importe où
et 2,3% dans les villes ou villages)
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Cela dit, ces chiffres sont quand même encourageants, car je suis certain que si j’avais
effectué cette enquête il y a 4 ou 5 ans, j’aurais sans doute trouvé un taux de 50% de
pollueurs.
58,2% mettent leur bidon dans la poche ou le gardent sur leur vélo, 42,7% s’en
débarrassent auprès de leurs proches ou du public dans les villages, et 4,1% les jettent tous
simplement dans la nature.
Ce taux important de jets dans les villages s’explique du fait que chez les amateurs, en
général, les coureurs payent leurs bidons, et les jettent donc à leurs proches afin de les
récupérer après les courses. Cela n’a donc rien à voir avec une pratique non citoyenne de la
part des compétiteurs. Par contre, les 4,7% qui jettent dans la nature ne sont pas des éco-
citoyens, car un bidon en plastique met plus de 1000 ans à se désintégrer dans la nature ! Cela
dit, de plus en plus de coureurs attendent de voir des spectateurs pour jeter leurs bidons et
leurs musettes, car les spectateurs sautent dessus pour les ramener chez eux, et donc cela
contribue au respect de l’environnement et fait plaisir aux gens !
Maintenant, nous allons passer aux tris croisés, qui permettent de cibler un peu plus
précisément les réponses selon certaines catégories.
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Commençons donc par comparer les comportements en course, chez les femmes et les
hommes.
Résultat : 18% des hommes jettent leurs papiers dans la nature ou dans les villages,
alors que seulement 8% des femmes se délestent de leurs déchets en course.
Pour ce qui est des comportements à l’entraînement, 7% des hommes jettent leurs
papiers n’importe où et dans les villages, tandis que 0% des femmes en font de même ! C’est
un score assez inattendu, car 0% est une statistique rare ! Mention d’honneur donc aux
femmes cyclistes qui sont beaucoup plus éco-citoyennes que les hommes !
Maintenant, j’ai croisé les différentes catégories avec les comportements en course.
Et là, on peut se rendre compte des mauvais élèves que sont les compétiteurs…
En effet, 39% des professionnels interrogés jettent leurs papiers dans la nature et les
villages, ainsi que 38% des 1ère catégories et 42% des 2ème catégorie. Le pourcentage baisse
franchement en 3ème catégorie où 24% jettent encore, puis nous arrivons à la catégorie
Pass’Cyclisme où « seulement » 9,5% se débarrassent de leurs déchets sur le bord des routes.
On peut en conclure que plus le niveau est élevé et plus les cyclistes sont des
« cochons ». Il y a donc un gros travail à effectuer dans les catégories élevées, à commencer
par les professionnels, qui se doivent de montrer l’exemple grâce à la médiatisation qu’ils
possèdent.
Maintenant dans les disciplines du vélo de route, les chiffres des pollueurs sont les suivants :
Compétition : 24%
Cyclosportifs : 10,3%
Cyclotouristes : 3,8%
Loisirs : 3,2%
La logique est respectée, à savoir que plus les enjeux dans la course sont grands, plus
on pollue. C’est vraiment dommageable, mais c’est la réalité actuelle.
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Jusque là, j’ai surtout analysé le cyclisme sur route. Voyons maintenant ce qu’il en est
des autres disciplines cyclistes.
Les routiers (piste, route, cyclocross) sont en tête des pollueurs avec environ 23% qui
ne respectent pas l’environnement. Quand on compare au VTT, on se rend compte du travail à
effectuer, car chez les vététistes, seulement 3,3% (sur 148 sondés quand même) se
débarrassent de leurs emballages !!!
On se rend compte des différences de mentalités, entre les routiers qui roulent sur la
route, et ne s’intéressent pas trop au développement durable, et les vététistes qui pratiquent
complètement dans la nature, et qui sont beaucoup plus sensibles à l’écologie ! Peut-être parce
que la convivialité est plus présente ? Où parce qu’il s’agit d’une discipline « récente »
(Apparue dan les années 1990)
Après avoir fait un état des lieux des mentalités de chacun, je vous propose de
découvrir les réponses des sondés pour pallier à ce problème du développement durable dans
le cyclisme.
Pour commencer, à la question « Trouvez-vous que tout est fait pour le développement
durable sur les courses ou évènements auxquels vous participez, 63,3% répondent NON,
contre seulement 8,4% qui disent OUI. 23,5% ne donnent pas leur avis. Il est donc clair que
rien n’est fait sur les compétitions actuelles, et alors il faudrait vraiment se mettre à effectuer
des actions en faveur du développement durable si l’on veut que les mentalités changent.
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La dynamique est en route, il faut en profiter car près de 60% des sondés qualifient
d’important le fait de faire attention à l’environnement lors de a pratique du vélo et 32,6% le
définissent même comme un problème prioritaire, ce qui fait donc près de 93% des sondés qui
trouvent qu’il est aujourd’hui obligatoire de respecter l’environnement lorsque l’on roule à
vélo !
Et pour ce qui est de l’idée de pénaliser les coureurs fautifs, l’étude montre que 60%
des sondés y sont favorables contre 27% qui sont contre cette idée.
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Conclusion
J’espère que ce mémoire permettra à certains d’avancer, en ayant les idées plus claires,
et j’espère qu’il contribuera à faire changer les comportements de certains.
Il est donc temps d’entreprendre, car comme nous avons pu le voir dans l’analyse, les
cyclistes sont pour la plupart dans une logique de respect de l’environnement lors de leur vie
courante, mais pas encore tout à fait lorsqu’ils sont sur leurs vélos.
Le gros point noir est donc le cyclisme sur route, surtout lors des compétitions. En
effet il existe encore de trop nombreuses incivilités, qui me choquent tous les week-ends. Il
est aujourd’hui inadmissible de jeter ses papiers et ses bidons au milieu de la nature, sous
prétexte que l’on a une course à gagner. Non, il faut que ces comportements disparaissent, et
pour cela, les instances se doivent de faire bouger les choses dans le monde professionnel en
premier lieu, puis, avec le temps, et des actions à mener, la grande majorité des cyclistes,
compétiteurs comme amateurs ou de loisirs, respecteront l’environnement qui les entoure.
Nous sommes donc d’accord pour dire que le plus gros du travail est à effectuer chez
les routiers (et chez les pratiquants de Bmx Contest), même si lors des compétitions de VTT,
il ne faut pas lâcher la vigilance, et continuer de prévenir et d’avertir les cyclistes sur
l’importance à donner au développement durable.
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Après avoir récupéré des informations et des suggestions un peu partout, je vais à mon
tour faire des propositions :
1 – Il faut en premier lieu mener des campagnes de prévention sur l’importance que les
cyclistes doivent donner au Développement Durable. Cela doit se faire dès le plus jeune âge,
et sur toutes les courses autant en VTT, qu’en BMX ou sur route. Par exemple, lors des
inscriptions, il serait bien de glisser une « charte » à signer, et qui informerai des actions à ne
pas faire. Et pourquoi ne pas offrir une barre énergétique à tous ceux qui la signent ? En
veillant bien à ce qu’ils gardent le papier dans la poche bien entendu.
2 – Je pense qu’il faut continuer sur la lancée de récompenser les équipes ou les coureurs les
plus écolos du peloton. Mais également punir et pénaliser les « pollueurs », non pas en temps,
mais en points et définir un classement du dossard noir par exemple. Je pense que les coureurs
portant le dossard noir ne seraient pas vraiment fiers d’eux et changeraient peut-être de
comportement.
Cela irait dans la logique, comme sur le tour de France, du prix orange et du prix citron qui
récompenses les coureurs les plus sympathiques du peloton, et les plus antipathiques.
3 – Pour suivre Jérémy ROY, l’installation de zones de délestage des déchets sur les courses
est pour moi un geste important. Cela existe déjà en triathlon, et cela porte ses fruits. Alors
pourquoi pas sur la route et le VTT ?
4 – L’invention des maillots recyclés et comportant une poche poubelle est une très bonne
idée, et il faudrait que cela se généralise chez les pros, ainsi que dans les catégories
inférieures. Et ne serait-ce pas un gros coup de publicité pour certaines marques de cyclisme
de promouvoir des vêtements portant un label d’Eco-citoyenneté ?
5 – Utiliser des bidons biodégradables ainsi que des papiers biodégradables est une bonne
solution. Seulement, attention à l’effet pervers qui serait justement que les coureurs jettent
plus facilement leurs papiers et leurs bidons, car ils savent qu’ils se dégraderont avec le
temps ? Cela peut être dangereux.
6 – Limiter les voitures suiveuses et ouvreuses ainsi que les motos qui sont, à mon goût, trop
nombreuses sur certaines courses professionnelles. Quand j’ai vu le nombre hallucinant de
véhicules sur le tour Med alors que j’étais le seul spectateur sur le bord de la route… j’avoue
que cela m’a quelque peu choqué.
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7 – Instaurer, comme Jérémy ROY l’a proposé, des Motos poubelles, afin de permettre aux
coureurs de se débarrasser de leurs déchets à tout moment de la course.
8 – Lors des organisations, autant au niveau professionnel qu’amateur, utiliser le plus souvent
des produits recyclables, des poubelles de tri sélectif, des produits d’entretien écologiques,
respecter les endroits traversés, utiliser des produits recyclés, réduire les impressions et les
faire si possible sur des papiers recyclés, proposer des produits des producteurs locaux sur les
ravitaillements et à la buvette, baliser avec des produits bio comme la chaux,…
Toutes ces propositions sont des idées que l’on peut facilement mettre en place et qui
ne demandent pas des sommes astronomiques.
Grâce à cela, j’espère que d’ici quelques années, la majorité des cyclistes auront un
comportement respectueux de l’environnement, et cela peut même redonner un regain de
vitalité à la pratique du cyclise, qui est souvent relatée dans la presse à cause des affaires de
dopage beaucoup trop médiatisées à mon goût. On voit de plus en plus d’articles sur le « Vélo
Vert », et en continuant dans ce mouvement, le cyclisme peut reprendre le dessus et devenir
un sport pionner dans la lutte pour le développement durable et un respect total de
l’environnement.
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Bibliographie
Sites Internet :
www.lequipe.fr
www.francaisedesjeux.com
www.jeremyroy.fr
www.ffc.fr
www.saur-sojasun.com
www.cyclismag.com
http://ecocyclo.blogspot.com
www.tousecocyclistes.com
www.developpement-durable.gouv.fr
35
Annexes
Fallait oser ! Pour la première fois, un coureur en pleine carrière, Jérémy Roy (Française des
Jeux), s'implique activement dans une commission de la FFC. Le vice-champion d'Europe
espoirs en 2003, lauréat d'étape sur Paris-Nice en 2009, a démarré jeudi ses travaux de
réflexion avec la "commission cyclisme et développement durable". Il entend y jouer plus
qu'un vague rôle de caution ou de plante verte, même si la couleur, celle du "dossard vert" qui
lui fut décerné sur le Tour Med en février, lui plaît à l'évidence.
"Les thématiques environnementales m'intéressent beaucoup", explique Jérémy Roy . "C'est
Pascal Chanteur, de l'UNCP [le syndicat des coureurs français, NDLR] qui m'a proposé de
rejoindre la commission. Je serai un relais avec le peloton professionnel. Grâce aux efforts
pour le développement durable, le cyclisme peut retrouver une bonne image. Il peut même
devenir un sport pionnier". A ce jour, Jérémy Roy a élaboré cinq propositions. "Je sais que
certaines ne seront pas acceptées dans l'immédiat, mais d'autres sont au contraire très simples
et rapides à mettre en place", observe-t-il. La prochaine réunion de la commission étant fixée
à l'automne, Jérémy Roy aura tout loisir d'affiner quelques idées, de les tester auprès de ses
collègues et de recueillir de nouvelles suggestions.
"Les zones de ravitaillement à pied sont souvent situées loin du départ et nécessitent que les
équipes y envoient une voiture à moitié vide, avec un assistant et des musettes à bord. Pas
idéal pour la pollution ! Je propose que les coureurs descendent aux voitures pour les
ravitaillements solides et liquides. En cas d'échappée, ils se rendraient aux voitures
d'assistance neutre. Ce serait un moyen de redonner une importance à ces véhicules, qui
dépannent de moins en moins les coureurs, les directeurs sportifs et les mécanos préférant
intervenir directement.
Le reste du temps, les coureurs iraient chercher leur ravitaillement et les bidons à la voiture de
leur équipe. Ils en profiteraient pour se débarrasser de leurs déchets. Cette mesure permettrait
de renforcer le rôle de l'équipier. En plus, si on parvient un jour à la suppression des
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oreillettes, le coureur qui va à la voiture de son équipe fait d'une pierre deux coups : il se
charge des ravitaillements et reçoit les dernières consignes tactiques ! Voilà qui redonnerait
un peu de folie aux courses !"
"Il faut reconnaître que les emballages de produits de ravitaillement finissent par prendre
beaucoup de place dans les poches arrière de nos maillots. Une épreuve pourrait compter une
ou plusieurs zones de délestage afin qu'on puisse se débarrasser de nos déchets. Le tout serait
ensuite collecté par les organisateurs".
3. L'AMENAGEMENT DE MOTO-POUBELLES
"Dans le peloton, nous sommes en permanence au contact des motos. Il ne faut pas en ajouter
dans la caravane, sous peine d'augmenter la pollution, mais simplement se servir de celles qui
circulent déjà en les équipant de sacs poubelle. On pourrait solliciter les motos des
photographes, des commissaires et ardoisiers, les "motos fraîcheur" qui officient sur le Tour
de France..."
"Je ne crois pas qu'il faille sanctionner les coureurs qui polluent les routes pendant une
compétition, du moins pas dans les toutes prochaines années. La priorité, c'est de former,
d'informer. Par exemple, on pourrait créer un classement par équipe comme il en existe un sur
le Giro pour le "fair-play". Il s'agirait de récompenser l'équipe "la plus écolo". Les
commissaires ou d'autres acteurs de la course pourraient relever quelles équipes jettent des
bidons en cours de route - ce qui est facilement identifiable - et distribuer des points malus en
vue du classement."
"Ce serait bien de faire passer un message éco-citoyen dans le livre de route d'une épreuve,
sur une page placée en face du parcours. Une majorité des coureurs jette un œil au tracé.
Espérons aussi qu'une majorité sera sensible aux consignes pour le respect de l'environnement
! Les organisateurs incitent de plus en plus les équipes à ne pas jeter de déchets en plein
milieu de la route. C'était le cas à Liège-Bastogne-Liège : Marc Madiot nous a demandés
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d'appliquer les règles imposées par Christian Prudhomme la veille de la course. Cette
information présente dans les livres de route est simple à mettre en œuvre. Ce sera sans doute
l'une des premières décisions concrètes prise par la Commission cyclisme et développement
durable".
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- Manuel VUILLERME. Coordinateur de Sud Vélo Ne Jetez Plus.
- Sébastien OPPIN. Coordinateur de Velo Morvan Nature.
- Mathias BIARD. Directeur du Centre d'essais 3BVTT.
- Carlos DA CRUZ. Représentant la LNCP.
- Jeremy ROY. Coureur Cycliste Professionnel.
- Patrick FRANCOIS. Coordinateur de la Commission.
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Annexe 3 : Le maillot de la FRANCAISE DES JEUX équipé de la fameuse « poche-
poubelle »
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Annexe 4 : Entretien sur le Dossard avec l’organisateur du Tour Med
Sur le Tour Méditerranéen 2009, un nouveau trophée a fait son apparition chaque soir
sur le podium : le "dossard vert", attribué à un coureur respectueux de
l'environnement. Patrick François, chargé de mission "cyclisme pour tous" à la FFC,
explique pourquoi la prise de conscience écolo est urgente dans le vélo.
Cyclismag : Etes-vous satisfait du test du dossard vert, ces cinq derniers jours, sur le
Tour Med ?
Vous êtes surpris que le monde professionnel se montre favorable à votre initiative ?
Oui, parce que c'est un mouvement qui part de la base. On aurait pu s'attendre à des
résistances. Mais c'est le contraire qui s'est produit ! L'action du dossart vert appartient à un
programme plus large, "Eco-cyclo", lancé en 2006 et testé pour la première fois en 2007 sur
des épreuves cyclosportives. Nous avons mis en place des patrouilles vertes, composées de
cyclosportifs qui ont sensibilisé les participants à la protection de l'environnement. En 2007,
la patrouille s'est déplacée sur quatre épreuves. Cette année, elle ira sur 20 cyclosportives,
mais 40 ont adhéré au programme.
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D'où vient la prise de conscience éco-citoyenne du cyclisme ?
Des années chaudes, lorsque nos activités ont entraîné de nombreux abus sur des
manifestations de renommée internationale. Les territoires ont été laissés dans des états
difficiles à accepter pour les populations et les élus locaux. Or, les organisateurs, y-compris
ceux d'épreuves professionnelles, sont confrontés à un enjeu : les autorisations des pouvoirs
publics. Ils passent presque pour des gêneurs. Pour eux, le dossard vert est un bon argument.
C'est un révélateur, un positionnement. A l'arrivée du Tour Méditerranéen, à Istres, j'ai vu un
homme politique au moins autant intéressé par le dossard vert, attribué ce jour-là à Dan
Martin, qu'aux autres récompenses sportives décernées sur le podium ! Notre programme doit
aider le cyclisme à retrouver sa place d'activité non polluante et respectueuse de la nature.
D'après vous, il y a donc urgence à ce que le vélo prenne s'investisse dans la lutte pour le
respect de l'environnement ?
Nous sommes à un tournant politique. Il faut rendre les territoires intacts après le passage
d'une épreuve, sinon nous ne pourrons bientôt plus organiser de course. Je pense en particulier
aux sites classés "parc naturel régionaux", "Natura 2000" ou "Biotope", dans lesquels la
légende du sport cycliste s'est forgée. Il est inconcevable de ne plus pouvoir emprunter ces
territoires à l'avenir parce qu'on n'aurait pas su anticiper.
Sur le Tour Med, un jury s'est réuni chaque jour en cours d'étape, présidé par Raymond
Poulidor. Il nous semblait important que les "anciens" valident notre démarche. Les coureurs
professionnels sont des hommes publics. Leur profil est relativement facile à identifier. On
sait s'ils sont plus ou moins sensibles aux questions éco-citoyennes. Nous avons récompensé
successivement Amaël Moinard, Daniel Martin, Fumiyuki Beppu, Oscar Pereiro et Jérémy
Roy. Mais le dossard vert est avant tout une action de conscientisation et de communication.
Il ne faut pas trop s'attacher à celui qui le porte, mais plutôt à ce qu'il signifie. A travers les
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cyclistes, nous visons le public. Sur une épreuve, le spectateur qui voit passer le dossard vert
ne peut pas jeter son emballage d'esquimau dans le fossé !
Peut-on envisager des patrouilles moto, comme sur des cyclosportives aux Etats-Unis,
qui sanctionnent les pollueurs ? Voire une sanction prévue au règlement, comme c'est
déjà le cas en VTT ?
Ces solutions sont difficilement réalisables et pas vraiment souhaitables. Par définition, les
coureurs professionnels sont des gens responsables, qui connaissent l'impact de leur
comportement auprès du public. Les sportifs doivent être des exemples, et les professionnels
des exemples des exemples. A travers leurs gestes, c'est la jeunesse qu'on éduque à l'éco-
citoyenneté.
Il est trop tôt pour le dire. Evidemment, si des organisateurs nous sollicitent, nous
travaillerons pour mettre des structures en place. Jean Pitallier pense que la Fédération
française de cyclisme peut développer le dispositif, que nous pourrions bientôt compter sur
plusieurs techniciens sur le terrain.(1)
Tout dépend de la volonté des organisateurs. Ont-ils entendu parler du "dossard vert" ? Je n'en
suis pas sûr. Sont-ils intéressés ? Je le présume, parce qu'ils se sont engagés déjà avec
l'ADEME [Agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie, NDLR] et d'autres
organismes. Ils démontrent que les questions environnementales les préoccupent. Si un jour,
le Tour de France adopte le dossard vert, c'est qu'il existe un véritable programme éco-citoyen
derrière.
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Concrètement, quel pourrait être ce programme ?
Il faut en parler avec les organisateurs, pourquoi pas lors d'une table ronde. Certaines
épreuves cyclosportives, comme l'Ardéchoise, proposent des actions dont on pourrait
s'inspirer. Mais les paramètres ne sont pas les mêmes que sur une course pro. Sur une cyclo,
on vise les pratiquants. Sur une épreuve professionnelle, on cible le public. L'organisateur
peut identifier en vert la zone de ravitaillement, détacher un véhicule et deux personnes pour
collecter les déchets du peloton : en 30 minutes, tout sera nettoyé. Un peloton de 200 coureurs
cause des nuisances sans commune mesure avec les milliers de spectateurs présents sur le
parcours. Donc, il faut travailler sur le tri sélectif. Ensuite, plusieurs mesures concrètes sont
envisageables. Pourquoi pas de la nourriture bio pour les concurrents et les suiveurs ? Des
produits locaux ? Je sais que les organisateurs y sont déjà sensibles, parce qu'ils ont bien
souvent des partenaires locaux. Mais sur les grandes épreuves, les fournisseurs sont plutôt des
industriels. Il s'agit-là de simples propositions, à discuter avec les organisateurs qui ont sans
doute eux aussi leur avis sur la question.
(1) Le dossard vert a été repris par le Tour de Picardie et le Tour de l'Avenir.
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Annexe 6 : Le questionnaire
Etant passionné de vélo et courant tous les week-ends dans les compétitions FFC, je
réalise une étude sur le comportement de la population des cyclistes toutes catégories
avec l’environnement les entourant lors de leurs pratiques de loisir, d’entraînement ou de
compétition, afin d’aider à les sensibiliser sur l’importance d’un changement de
comportement en faveur d’une éco-responsabilité. Cela dans le cadre de mon Master 1.
En vous remerciant d’avance pour les 5 minutes que vous prendrez pour y répondre !
Nom :
Prénom :
Âge :
Sexe :
Ville :
Département :
Situation Professionnelle :
Agriculteur exploitant Artisans, commerçants, chefs d'entreprise
Cadres, Professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires
Employés Ouvriers Retraités Sans activité professionnelle Etudiant
Si oui, laquelle ?
FFC FSGT FFCT UFOLEP Autre
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Pour vous, le vélo c’est :
Un moyen de déplacement journalier Une passion Un passe-temps
Presque un métier Votre métier Autre
Si non, pourquoi ?
Manque de temps Question financière Manque d'envie
C'est une mode sans intérêt
Durant l’entraînement ou vos sorties loisir, vous mangez une barre énergétique/un gel, puis :
Vous mettez le papier d'emballage dans la poche
Vous jetez le papier d'emballage par terre n'importe où
Vous jetez le papier d'emballage par terre dans une ville/village
Pendant les compétitions, vous mangez une barre énergétique/un gel, puis :
Vous mettez le papier d'emballage dans la poche
Vous jetez le papier d'emballage par terre n'importe où
Vous jetez le papier d'emballage par terre dans une ville/village
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Vous mettez votre bidon dans la poche Vous jetez votre bidon par terre n'importe où
Vous jetez votre bidon dans une ville/village/à quelqu'un de votre club ou entourage
Si vous avez l’habitude de jeter vos détritus par terre, pourquoi ce comportement ?
Vous pensez que l'organisation ramasse systématiquement après la course
Vous ne vous en souciez pas Ce n'est pas votre travail, vous êtes là pour gagner
Manque de temps, précipitation
Trouvez-vous que tout est fait pour le développement durable sur les courses ou évènements
auxquels vous participez :
Oui Non Sans avis
Pensez-vous qu’une pénalité (Temps, argent) pour les coureurs jetant leurs détritus en
course serait une bonne idée :
Oui Non Sans avis
Nicolas MIASKIEWICZ
Coureur au VC Spinalien
Master Loisir Environnement Sport Tourisme - UJF Grenoble / Valence
Le dossard Vert
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