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Se demander ce que l‘on appelle la contemplation revient plutôt, nous le
verrons,à appeler la contemplation elle-même : parce que le Verbe est
l‘instrument par excellence de cette action, et que l‘action et la contemplation se
sont toujours livrés à une guerre qui pour le commun des mortels reste une
aporie stérile et souvent tragique.
Mais plus loin encore que ce débat qui oppose l‘homme du siècle à l‘homme
méditatif qui s‘en exclut, se pose la question de l‘Etre et de sa réalité parmi
nous.Nous nous poserons dans un premier temps la question de la capacité du
langage à rendre compte de cette expérience qu‘est la contemplation, et nous
verrons que s‘il échoue à nous en restituer l‘essence, c‘est dans sa nature même
qu‘il bien en chercher la raison.
! La theoria dit donc plus que le simple langage qui désire la connaître.
La question de la véracité de l‘existence de l‘être en soi trouvera donc sa
réponse si cet état contemplatif correspond à une réalité perceptible pour nous.
Cette connaissance du suprême intelligible ne pourraît-elle pas dépasser les
degrès de l‘arbitraire du langage et se débarasser finalement de toute médiation
impure ? Les mots étant autant d‘ostacles entre l‘être et moi, serai-je capable de
les lever ?
! Car pour Platon, l‘être absorbe bel et bien en lui le sujet connaissant.
Nul part ailleurs plus qu‘ici, le discours ne saurait traduire ce contact, parce que
l‘objet avec lequel on se confond dépasse toutes les amers du connaissables que
le discours a pour fonction de rendre. Dès lors, un lien original s‘établit entre
l‘intellect et l‘idée : l‘union perpétuelle de son intellect à Dieu. Dans son livre
LEs problèmes de la vie mystique, M.R.Bastide appelle cette déification de
l‘âme l‘état „théopathique“.
! Aristote indique, on le sait, l‘emploi d‘une paideia de cette exis par les
lois de la cité. On peut sans doute avancer que chez les grecs, derrière Platon ,
existe une forme de synthèse entre contemplation est action. Mais le philosophe
illuminé devra se réhabituer peu à peu à la lumière du jour, aux images
obscures de la cités, remontant de sa caverne. Il devra abandonner la vie
thérétique et ne plus pouvoir être qu‘intuitif. Il y perdra la présence de l‘être.
Uena Upanishad, 2
! ! ! ! ! ! ! ! ! Nicolas Borzeix