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Chapitre : Accumulation du capital Notions du référentiel : innovations, innovations de procédés,

progrès technique et croissance De produits, organisationnelle R-D, productivité du travail

Fiche 1 – Définition et mesure du progrès


technique

I- Définition du progrès technique

A. Le progrès technique
Il peut être défini comme l’ensemble des modifications qui affectent les procédés de
production et la nature des biens réalisés permettant ainsi :
• soit de desserrer des goulets d’étranglement limitant la production : au XIX° siècle, le
développement des chemins de fer a permis d’écouler une production en particulier
agricole qui sans cela ne l’aurait pu.
• soit de produire des marchandises nouvelles ou de meilleure qualité (ex : le CD ou la
photocopieuse)
• soit d’augmenter les gains de productivité des facteurs de production grâce à
l’introduction de nouveaux procédés, des machines plus performantes

Remarque : les trois objectifs peuvent être recherchés simultanément, ils ne sont distingués que pour mieux caractériser le terme

B. La distinction invention-innovation (définitions p 44 )


Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les termes invention et innovation ne sont pas
synonymes :

1. définition de l’invention

« L’invention, est la découverte d’un principe nouveau ou d’un produit nouveau qui ne sont pas
toujours susceptibles d’applications pratiques» .On considère généralement que l’invention se
décompose en deux phases :
• la recherche fondamentale qui a pour objectif de dégager les lois qui régissent les
phénomènes qu’étudie la science : par exemple la théorie de la relativité d’Einstein

• la recherche appliquée : qui elle vise un but déterminé en s’appuyant sur les résultats de
la recherche fondamentale : les inventeurs cherchent alors à mettre au point des procédés
de production ou des objets nouveaux qui pourraient être introduits dans le processus
productif.

2. l’innovation

L’innovation correspondrait à la mise en application d’un principe théorique ou d’une idée


nouvelle » (cf. l’ex de la photocopie). L’innovation va donc permettre de rendre
économiquement viable l’invention, ce qui nécessite de développer c’est-à-dire de
perfectionner les prototypes initiaux , puis de les commercialiser dans le modèle définitif. On
se situe donc au niveau de la recherche et développement (R et D)
C. Les différents types d’innovation
1. les 5 types d’innovation recensées par Schumpeter .

Schumpeter qui est le premier économiste à s’être réellement intéressé à l’innovation distingue 5
grandes catégories d’innovation :
• la fabrication d’un bien nouveau : automobile, ordinateurs

• l’introduction d’une nouvelle méthode de production : l’usine mécanisée, l’usine robotisée, le


taylorisme, le fordisme, le toyotisme

• de nouvelles formes d’organisation : la fusion des sociétés, création de joint-ventures

• de nouvelles sources d’approvisionnement : le pétrole dans le golfe persique, le gaz à Groningue

• l’ouverture d’un nouveau débouché pour un produit donné par la découverte de nouvelles routes
commerciales ou de nouveaux marchés pour les achats et les ventes

2. innovations organisationnelles,de produits et de procédés (p 44)

Les économistes ont aussi été conduits à distinguer deux types d’innovation technologique,
recherchant des objectifs différents.

- l es innovations de produits : correspondent à l’introduction de nouveaux biens ou


services sur le marché , ont pour objectif de trouver de nouveaux débouchés pour
l’entreprise , en créant un nouveau marché , sur lequel elle dispose d’une position de
monopole ( par la détention d’un brevet ) , ce qui lui permet d’augmenter ses marges
et donc sa rentabilité . A plus long terme, l’entreprise, quand le brevet sera tombé
dans le public, conservera l’image de marque d’innovateur grâce aux ressources
accumulées par l’innovation , elle pourra financer la R-D qui lui permettra de lancer
de nouvelles innovations .

- les innovations de procédés ou process, a contrario, visent à introduire de nouvelles


méthodes de production recherchent la réduction des coûts de production par un
accroissement des gains de productivité L’entreprise peut alors augmenter ses
profits afin d’investir ou/et baisser ses prix afin d’augmenter ses parts de marché.
L’innovation de process vise aussi à améliorer la qualité des produits afin
d’accroître la compétitivité qualité de l’entreprise.

L’innovation de produit et l’innovation de procédé constituent ensemble l’innovation


technologique. Mais l’innovation technologique est un processus et à ce titre elle ne peut se
réaliser qu’à partir d’une série d’activités scientifiques, technologiques, financières,
commerciales et organisationnelles.L’innovation organisationnelle concerne
l’organisation :

• du travail (groupes de travail autonomes, cercle de qualité...),


• de la production (juste à temps, qualité totale, changement d’approvisionnement...),
• des relations professionnelles (individualisation des salaires, adoption ou rejet des
conventions collectives, conventions du type contrats implicites...)
• des relations inter-entreprises (concentration et restructuration, structure du marché...)
• des relations avec les clients (nouveaux débouchés, nouvelles politiques
commerciales...)
3. innovation incrémentale – innovation radicale (p 44)
On distingue aussi :
- les innovations incrémentales , mineures ou progressives visent à apporter des
améliorations techniques ou économiques dans la production de biens ou de
techniques déjà existantes : le show-view ou le PDC pour le magnétoscope . Par
cette innovation, l’entreprise cherche à accroître sa part de marché , mais la
concurrence n’en sera pas bouleversée . Les entreprises vont donc , face à la
multiplication de nouvelles innovations , développaient une stratégie de veille
technologique qui vise à acquérir des informations sur l’évolution des techniques ,
des produits afin de ne pas être dépassé par la concurrence .

- les innovations radicales ou majeures provoquent une rupture , un saut qualitatif


dans les techniques permettant de lancer de nouveaux produits ou techniques ,
donc de nouveaux marchés qui auparavant n’existaient pas : l’invention de
l’automobile , de l’avion à réaction , de l’ordinateur qui permet de bouleverser la
concurrence , mais qui en contrepartie comporte un risque d’échec important pour
l’entreprise , qui peut conduire celle-ci à refuser cette innovation , IBM a refusé le
brevet de la photocopieuse , considérée comme a priori non rentable .

Constat : On sait ainsi que :


- 53 %des entreprises, soit près de 9 innovantes sur 10 ont mis sur le marché un produit nouveau ou présentant de
substantielles améliorions technologiques
- Mais, elles ne sont que 45 % à avoir mis en oeuvre des procédés technologiques nouveaux .
- Ainsi les entreprises industrielles améliorent plus souvent des produits et des processus existant qu’elles ne réalisent
de véritables premières ( introduction de produits ou de procédés entièrement nouveaux pour le marché ).

Pour allez plus loin , allez sur d’Arsonval article du 20 juin innovation de l’économie française (insee) : ici

II- Les mesures du progrès technique

A. La mesure des déterminants : les indicateurs des activités scientifiques et


technologiques : S&T (ce passage est repris de
http://www.insee.fr/fr/ppp/sommaire/imet105h.pdf)
La mesure des activités scientifiques et techniques (S&T) s’est constituée autour de deux types d’indicateurs :
 en premier lieu sur les ressources allouées à la recherche et développement (R&D),
 en second lieu sur les comptages de brevets.

1. L’effort de recherche et développement : R&D

Définition de l’INSEE :

Les travaux de recherche et développement ont été définis et codifiés par l'Organisation de
Coopération et de Développement économiques (OCDE), chargée d'assurer la comparabilité
des informations entre les pays membres de l'organisation (Manuel de Frascati, 2002).
Ils englobent les travaux de création entrepris de façon systématique en vue d'accroître la
somme des connaissances, y compris la connaissance de l'homme, de la culture et de la
société, ainsi que l'utilisation de cette somme de connaissances pour de nouvelles
applications.
Ils regroupent de façon exclusive les activités suivantes :
 la recherche fondamentale (ces travaux sont entrepris soit par pur intérêt
scientifique - recherche fondamentale libre -, soit pour apporter une contribution
théorique à la résolution de problèmes techniques - recherche fondamentale orientée
-) ;
 la recherche appliquée (vise à discerner les applications possibles des résultats
d'une recherche fondamentale ou à trouver des solutions nouvelles permettant
d'atteindre un objectif déterminé choisi à l'avance) ;
 le développement expérimental (fondé sur des connaissances obtenues par la
recherche ou l'expérience pratique, est effectué - au moyen de prototype ou
d'installations pilotes - en vue de lancer de nouveaux produits, d'établir de nouveaux
procédés ou d'améliorer substantiellement ceux qui existent déjà).

Intérêts :
Les dépenses de R&D (et le personnel employé) nous renseignent sur les ressources allouées par les entreprises et les États aux
activités visant à accroître le stock de connaissance en matière de S&T.

Limites :
Elles ne disent rien sur les résultats (output) de ces activités, ni sur les activités d’innovation n’ayant pas de contenu S&T
explicite.

Sur le site Eco dico de la BNP Paribas, une vidéo sur la définition de la RD et une comparaison internationale des efforts de RD :
ici

Sur le site de Melchior, un exemple : Siemens : ici

2. Les brevets

Définition de l’institut national de la propriété industrielle (INPI) :

Le brevet protège une innovation technique, c'est-à-dire un produit ou un procédé qui apporte
une solution technique à un problème technique donné. L'invention pour laquelle un brevet
pourra être obtenu, en France, auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI)
doit également être nouvelle, impliquer une activité inventive et être susceptible d'application
industrielle.
De nombreuses innovations peuvent faire l'objet d'un dépôt de brevet, à condition de répondre
aux critères de brevetabilité et de ne pas être expressément exclues de la protection par la
loi.
Certaines inventions ne sont pas brevetables mais peuvent faire l'objet d'autres types de
protection, comme le dépôt de dessins et modèles ou le droit d'auteur.

Les intérêts :

 Les comptages des brevets (ou parfois de citations de brevets ou de « revendications » contenues dans les brevets)
capturent un résultat, dans la mesure où le brevet montre que la recherche a abouti à une invention.
 En outre, les brevets, tels qu’ils sont publiés par les offices nationaux de brevets, contiennent une information
extrêmement riche concernant la démarche qui a conduit à l’invention, les déposants, les inventeurs, les citations
d’antériorité technologique.
 Il est également possible de disposer d’informations sur le type de technologie réalisée, ce qui n’est pas le cas pour
les dépenses de recherche.

Les limites :

Les brevets comme indicateurs ont aussi leurs limites :


 En premier lieu, la couverture n’est pas totale : un grand nombre d’inventions ne sont pas brevetées.
 En second lieu, nombre de brevets couvrent des inventions qui ne sont pas mises en application par la suite.
 Ainsi, le brevet n’offre qu’une mesure imparfaite d’output.

Conséquences : Il est donc nécessaire de disposer d’un autre indicateur, qui couvrirait une notion plus englobante et capterait les
transformations, les nouveautés telles qu’elles apparaissent dans l’utilisation et la mise en oeuvre sur les marchés ou dans les
entreprises.

3. les enquêtes sur l’innovation


Ces enquêtes sont apparues dans les pays du nord de l’Europe au cours des années 80. D’autres pays membres de l’OCDE, dont la
France, ont suivi. Ces pays ont ensuite mis en commun leurs expériences, dont l’aboutissement a été le manuel d’Oslo. La
première édition date de 1992, la seconde a été publiée en 1997 par l’OCDE et Eurostat. L’enquête communautaire sur
l’innovation (CIS) a été mise en place par Eurostat au milieu des années 90, la troisième version de CIS étant réalisée dans tous les
pays de l’Union, et dans les pays candidats. Au-delà de l’Europe, qui est moteur dans ce domaine, d’autres pays comme
l’Australie et le Canada ont également eu un rôle important.
Le Japon conduit actuellement sa première enquête innovation, et les Etats-Unis envisagent d’introduire quelques questions sur
l’innovation dans leurs enquêtes R&D.
Enfin, ce type d’enquêtes rencontre un grand succès dans les pays moins développés, partant de l’hypothèse que l’innovation est
encore moins fondée sur la recherche dans ces pays que dans les nôtres,

Quelques enseignements des enquêtes innovation :


La liste qui suit n’est pas exhaustive, et certains des points qu’elle contient sont encore soumis à discussion :
 la part d’entreprises innovantes est très élevée : 43 % dans l’industrie manufacturière en France. En outre, les entreprises
des secteurs de services constituent également des sources importantes d’innovation ;
 les entreprises innovantes réussissent généralement mieux que les autres en termes de progression des ventes, de
productivité et de rentabilité ;
 l’innovation est un vecteur fondamental de réaffectation des emplois entre les entreprises et entre les industries (la «
destruction créatrice ») ;
 les clients et les fournisseurs des entreprises constituent des sources d’information importantes pour les entreprises
innovantes ;
 les entreprises les plus innovantes tirent profit de la recherche publique et universitaire ;
 les entreprises les plus innovantes utilisent l’information divulguée par les brevets, qui remplissent ainsi le rôle qui leur
a été assigné par le législateur ;
 les politiques d’innovation touchent essentiellement les grandes entreprises, les PME se sentant relativement moins
concernées. Néanmoins, ces données ont pu changer entre-temps, puisque ces données datent de CIS2, en 1997.

B. Une mesure de la conséquence du progrès technique : la productivité (article 2 p


51 et article introductif )

1. Définition

Définition : La productivité se définit comme le rapport entre une production et les facteurs
de production nécessaires pour assurer sa réalisation. On cherche par cela à mesurer
l’efficacité du ou des facteurs de production utilisés

2. Différents types de productivité

On distingue différents types de productivité

- la productivité d’un facteur de production : travail ou capital .

- la productivité physique du travail = quantités produites


effectifs

Mais au cours du temps la durée de travail peut varier, ce qui va fausser les calculs. On va
alors mettre en place un indicateur plus précis :

- la productivité horaire du travail= : quantité produite


effectifs x durée moyenne du travail

Mais on est confronté à d’autres difficultés :


- il est difficile de comparer des tonnes de charbon et des quantités de voitures : la
productivité physique ne permet pas de réaliser des comparaisons sectorielles .
- De même, au cours du temps les biens se transforment : une Renault 12 n’est pas
comparable avec une Renault Mégane .

- On calcule alors une productivité en valeur pour laquelle on va retenir non pas la
valeur de la production ( chiffre d’affaire ) mais la valeur ajoutée(c'est-à-dire la
valeur réellement créée) . En effet, les entreprises pour réaliser leur production
utilisent des consommations intermédiaires qu’elles n’ont pas réalisées :

- la productivité en valeur du travail : valeur ajoutée


effectifs employés

- la productivité horaire en valeur du travail : valeur ajoutée


effectifs x durée moyenne du travail

Remarque : comme l’indique P Combemale et A Parienty : « l’approfondissement de la division


du travail aboutit à une telle interdépendance dans le temps et dans l’espace que la notion de
productivité partielle ou apparente d’un facteur de production perd beaucoup de sa
signification . » En effet , les gains de productivité du travail observés dans l’industrie
automobile résultent-ils d’une efficacité plus grande des travailleurs ou bien de l’introduction
de la robotisation et de nouvelles méthodes de production ? Il faudrait alors calculer une
productivité globale des facteurs , mais se pose de nombreuses difficultés quant à la mesure
de cette notion . Comment rendre homogène le travail et le capital ? Comment prendre en
compte des éléments aussi divers que les rapports humains , la norme , la culture , ... ?

On peut malgré tout calculer une productivité globale des facteurs =


Valeur de la production
Valeur des facteurs de production utilisés

3. Les différents mécanismes à l’oeuvre

Les sources d’accroissement de la productivité (7 p 40) : Une fois résolus les problèmes de
mesure de la productivité , il nous faut étudier les mécanismes qui en sont à l’origine . Deux
mécanismes peuvent jouer :
- les économies d’échelle : plus la quantité produite augmente, plus le coût moyen
diminue. Pour réaliser des économies d’échelle, l’entreprise cherche à augmenter
les quantités produites pour bénéficier notamment d’un meilleur étalement des
coûts fixes.

- l’augmentation de la productivité peut , en revanche , être obtenue sans pour autant


accroître l’échelle de production , c’est-à-dire les quantités produites . Augmenter la
productivité consiste ainsi à produire davantage avec la même quantité de facteurs
ou bien à produire autant avec une moindre quantité de facteurs . On peut alors se
demander quels sont alors les effets de la productivité sur l’emploi (8 p 41)

Pour en savoir plus, sur le site de J.P.Simonnet : Croissance intensive

L’origine des gains de productivité

Sur le site Eco dico de la BNP Paribas, une vidéo sur la notion de productivité, des gains de productivité et leurs déterminants ici

Sur le site de Melchior, la présentation de la notion de productivité et les difficultés de la mesure : ici

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