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Les travaux (cycliques ou massiques) sont liés aux puissances par les relations ci-
dessous, leurs qualificatifs sont identiques : nous parlerons indifféremment par exemple de
puissance indiquée ou de travail indiqué massique ou cyclique. Cela nous permettra de donner
les définitions sous une forme de puissance ou de travail sans alourdir le texte. Nous saurons
nous adapter facilement à la forme correspondant le mieux au problème à traiter :
P=n.Nc.W=qm.w
Φ=n.Nc.Q=qm.q
n est le nombre de cylindres de la machine, Nc est sa fréquence cyclique (en cycles /s),
W (ou Q) le travail (ou la chaleur) unitaire (par cycle en J/cycle), w (ou q) le travail (ou la
chaleur) massique et qm le débit massique du fluide « énergo-porteur » traversant la machine.
N
La fréquence cyclique est en général égale à la vitesse de rotation N c = (N étant
60
N
exprimé en tr/mn), sauf dans le cas du moteur 4temps où N c = car pour ce moteur, un
120
cycle dure 2tours.
wi = hs − he
Il suffit donc pour calculer wi de déterminer hs − he par la mesure de p et T et les
méthodes classiques (GI, tables, diagrammes…).
La puissance calorifique maximum PCM est la puissance thermique que peut fournir
le carburant :
PCM = qmc .Ip
- Les pertes mécaniques dues aux frottements des pièces mécaniques entre-elles ou
avec le lubrifiant dans les systèmes de transmission ou de transformation de
mouvement (pistons, bielles, vilebrequins, paliers, barbotage…)
- Les pertes chimiques dues à la combustion incomplète du combustible révélées par la
présence d’imbrûlés dans les fumées
- Les pertes thermodynamiques inhérentes à la transformation de la chaleur en travail
et dépendantes du cycle choisi
- Les pertes thermiques dues aux échanges thermiques du fluide « énergo-porteur »
avec l’extérieur à travers les parois de la machine
- Les pertes « visqueuses » dues au frottement du fluide sur les parois de la machine
(phénomènes de laminage dans les clapets ou soupapes, frottement sur les aubages…)
a) Pertes mécaniques
Peff
Pméc = Pi − Peff et η méc =
Pi
b) Pertes chimiques
Comme le montre la figure ci-dessous, dans le cas général une quantité de carburant
n’a pas été entièrement consommée, elle s’est transformée en autres combustibles appelés
imbrûlés : C, CO, H2, HC… (Voir cours de combustion 1ère partie).
qmI est le débit de l’imbrûlé I de pouvoir calorifique IpI. PI désigne les pertes par
imbrûlés. Le rendement de combustion peut donc ce définir comme suit :
PC
ηC =
PCM
c) Pertes thermodynamiques
Pour distinguer les pertes thermodynamiques des pertes thermiques et des pertes
« visqueuses », on a recours à des modèles de « cycles » thermodynamiques plus ou moins
sophistiqués (exemple les cycles de Beau de Rochas, Brayton, Hirn…Voir cours de machines
thermiques). On obtient avec ces modèles un travail indiqué théorique with que l’on compare
au travail indiqué réel. On définit donc le rendement thermodynamique ou thermique du
cycle comme suit :
− with
η th =
q
La chaleur q est la chaleur transmise au fluide. Dans le cas d’un moteur à combustion
interne, il s’agit de qc la chaleur massique de combustion donc :
Pc
q = qc =
qm
Ce rendement est arbitraire puisse qu’il dépend du cycle choisi. Il en est donc de
même du rendement du cycle défini au paragraphe suivant qui lui est étroitement lié.
Pour les machines réceptrices (MAF ou PAC), on procède de la même manière sauf
que le rendement thermodynamique doit être remplacé par l’efficacité :
q
ε th =
with
q est selon le cas la chaleur cédée par le fluide au condenseur (PAC) ou fournie par
celui-ci à l’évaporateur (MAF).
with
η cycle =
wi
Remarque : Les machines alternatives sont relativement lentes et les débits faibles.
Les pertes quantifiées par ce rendement de cycle sont donc principalement d’origine
thermiques (échanges par avec parois).
Par contre, dans les turbomachines la vitesse des fluides et leurs débits sont grands.
Ils n’échangent donc que très peu de chaleur avec les parois en regard des autres puissances.
Ici le frottement du fluide sur les aubages sera la source principale de dégradation de
Peff
η eff =
PCM
Et de rendement indiqué :
Pi
ηi =
PC
Peff Peff Pi PC P P P
η eff = = = η méc .η i .η C et η i = i = i ith = η th .η cycle
PCM Pi PC PCM PC Pith PC
Pour une turbine à vapeur, il faudrait définir un rendement de chaudière comme suit :
Φ
η ch = V
PCM
Alors, nous aurions :
Φ Φ Pith Pi
COP = =
Peff Pith Pi Peff
f) Consommation spécifique
qmc
Cs =
Peff
On n’utilisera surtout pas cette formule qui pose un problème d’unités. En effet Cs est
exprimé en général en g/kWh ou g/cv.h et Ip est en MJ/kg !
a) Définitions géométriques
La cylindrée est le volume balayé par le piston durant sa course du point mort haut au
point mort bas :
π .c.D 2
Vc =
4
Si n est le nombre de cylindres de la machine, la cylindrée totale est :
Vcn = n.Vc
Souvent la cylindrée donnée est la cylindrée totale, alors on ne fera pas la différence.
Vc + Vm
ρ=
Vm
b) Pressions moyennes
Wi Pi
pmi = =
Vc Vc.n.Nc
Par extension, on défini la pression moyenne effective pme et la pression moyenne due
aux frottements mécaniques pmf, évidemment par le §I-2a:
pmi = pme + pmf
Les valeurs à retenir à titre de comparaison sont les suivantes :
- Pour un moteur 2 temps : 4bars<pme<8bars
- Pour un moteur 4 temps atmosphérique : 8bars<pme<12bars
- Pour un moteur 4 temps turbocompressé : pme ≈ 12 à 14bars
c) rendements volumiques
Cette définition est commune aux moteurs alternatifs et aux compresseurs alternatifs
de MAF ou PAC. Le débit théorique est obtenu lorsque la machine aspire par cycle le volume
de sa cylindrée de fluide dans les conditions extérieures de l’admission c'est-à-dire :
qmth = Vcn.Nc.ρ a
qmréel
ηv =
qmth
Il quantifie les fuites (au piston ou aux soupapes) mais surtout les effets néfastes de la
compressibilité (délai de mise en mouvement de la colonne de gaz) et de la viscosité (pertes
de charges) et dans le cas des compresseurs de la détente du gaz résiduel du volume mort
(voir TD rappels de thermo).
a) Généralités
Elle est souvent de l’ordre de la vitesse du son qui constitue la limite maxi comme
nous le verrons en dynamique des fluides compressibles. Elles sont parfois limitées par la
résistance de la roue à l’éclatement.
wisc w
ηc = et η d = id (voir rappel de thermo)
wic wisd
b) Turboréacteurs
Pour ces machines, on ne peut pas définir de puissance effective car il n’y a pas
d’arbre de transmission mais elles produisent une poussée. Cette poussée F quantifie l’effet
moteur. En mécanique des fluides, le théorème d’Euler précise que :
F = qm ( C sortie − C 0 )
La puissance utile fournie par le moteur pour développer cette force est la puissance
nécessaire pour augmenter la vitesse de l’air donc sa variation d’énergie cinétique :
1 2 1 2
Pu = qm( C sortie − C entrée )
2 2
On défini ainsi trois rendements :
Pp
- Le rendement propulsif : ηp =
Pu
Pu
- Le rendement thermique : η th =
PCM
Pp
- Le rendement thermopropulsif : η thp = η th .η p =
PCM
II BILAN ENERGETIQUE
II-1Cas général
a) Généralités
Faire le bilan énergétique d’une installation consiste à dresser, pour un régime donné,
un tableau des puissances fournies utiles et perdues. Pour cela on isole le système à étudier.
Dans le cas général, ce système subit de l’extérieur des actions mécaniques, échange de la
chaleur et de la matière. On obtient le schéma suivant :
Dans tous les cas, si le régime est stationnaire, on peut écrire le premier principe en
système ouvert :
1 1
Pi + Φ = ∑ qm S (hS + C S2 + gz S ) − ∑ qm E (hE + C E2 + gz E )
2 2
- Les flux de chaleur dans les machines à combustion interne sont ce que l’on appelle
des « pertes thermiques directes » c'est-à-dire un flux non désiré dû à des problèmes
d’isolation thermique de la machine ou à la nécessité de refroidir ses pièces mécaniques. Nous
donnons au paragraphe II-4 une méthode simple pour les estimer.
Ces flux, dans les PAC ou MAF, peuvent être des puissances utiles. Il est simple, à
l’instar de la puissance indiquée des machines à flux continu, de n’isoler que la partie
concernée de l’installation, par exemple l’évaporateur, pour les déterminer.
Les installations thermiques sont en général très longues à stabiliser. On peut dans
certains cas anticiper sur l’évolution afin d’obtenir plus rapidement le régime établi (par
exemple couper le refroidissement pendant la mise en température, diminuer la puissance
demandée à une chaudière …)
Par exemple, on veut dresser le bilan d’un échangeur de chaleur eau-eau. Isolons le
système :
h − h0 = C (T − T0 )
Estimons les pertes thermiques directes. On peut estimer la température des parois
extérieures de l’échangeur, le fluide froid est en contact avec ces parois et sa température
moyenne est de 19,5°C. La température ambiante était de 17°C durant l’essai.
La surface extérieure de l’échangeur est de 0,4m2 et l’on admet un coefficient
d’échange de 11W/m2°C (voir §II-4a). Donc les pertes thermiques directes sont estimées à :
Φ = 11.0,4.(−2,5) = −11W
On voit que l’égalité (1) n’est pas vérifiée − 11 ≠ 5863 − 5805 il y a une erreur de
69W. Voyons si l’on peut expliquer cela par l’instrumentation.
Pour cela estimons l’erreur sur les températures à 0,1°C (thermistances en platine). Les
débitmètres indiquent 1000l/h pleine échelle et sont de classe 1 (voir §II-4b). L’erreur sur les
débit est donc de 10l/h. Donc l’incertitude sur chaque flux Φc et Φf, en négligeant l’incertitude
0,2 10
sur capacité calorifique de l’eau C , est de + = 4% .(voir équation (1) §II-4b)
10 500
Conclusion :
L’erreur de 69W c'est-à-dire de 1,2% sur Φc ou Φf du bilan est justifiée en regard des
4% c'est-à-dire 230W, estimés par le calcul d’erreur. On peut aussi négliger les pertes
thermiques estimées à 11W inférieures à l’erreur instrumentale.
Les résultats suivants ont été démontrés dans le cours de combustion 1ère partie (§ III-1
2°). On ne gardera dans ce paragraphe que la méthode simple pour dresser le bilan d’une
machine à combustion interne.
Nous remplaçons le système
réel par un système équivalent en
substituant au carburant la chaleur
de combustion qu’il dégage dans le
moteur Pc. Nous pouvons ainsi
écrire le premier principe comme
pour un système sans réaction
chimique c'est-à-dire en calculant
les enthalpies sans préoccuper des
enthalpies de références des
différents composés (enthalpies de
formation). Ainsi si l’on fait
l’hypothèse que les produits de
combustion ont un comportement
idéal, h' e − h' ac = Cp e (Te − Ta ) , Cpe étant la chaleur spécifique des produits de combustion.
Le terme qm(h'e − h'ac ) représente les pertes thermiques aux fumées. Nous verrons en
cours de combustion 2ème partie, une méthode pour trouver Cpe. En énergétique, on utilise les
courbes données §II-4c.
Comme nous l’avons vu au début de ce cours : PC = PCM − PI et en cours de
combustion 1ère partie nous avons donné le moyen de calculer PI.
Pour des questions de pollution, nous nous apercevons que dans nos machines PI est
négligeable. En effet, les normes imposent dans les faits des teneurs en CO inférieures à 0,2%
(par exemple 2g/km pour les véhicule légers à essence) et bien moins pour les chaudières. Les
négliger conduit à une erreur maximum de 0,8% faible par rapport aux erreurs instrumentales.
Nous l’avons vu plus haut : l’échange parasite entre la machine et son environnement
s’appelle « pertes thermique directes ». Pour l’estimer lorsque l’on connaît la température du
capotage extérieur de la machine, on fait l’hypothèse que cet échange s’opère par convection
et par rayonnement avec l’extérieur. On peut utiliser cette méthode pour les échangeurs, les
chaudières et les machines à flux continu mais pas pour les moteurs alternatifs dont les
déperditions sont beaucoup plus importantes et ont une nécessité vitale dans le
fonctionnement (éviter le grippage).
hCN = 4,75W/m 2 K
On peut démonter facilement que ce coefficient est peu variable autour des conditions
définies ci-dessus.
En rayonnement, la paroi échange à distance avec les surfaces des solides l’entourant
dont on va supposer la température égale à la température ambiante. On utilise la loi de
Stephan :
ϕ = εσ (Ta4 − T p4 )
Que l’on peut écrire ϕ sous la forme :
(T p − Ta ) 4
ϕ = εσT 1 − 1 +
a
4
(1)
Ta
(Ta − T p )
Pour faire apparaître le terme qui est, dans notre cas, petit devant 1. On
Ta
4
(T p − Ta )
pourra ainsi linéariser en développant au premier ordre la fonction puissance 1 + .
Ta
(T p − Ta ) (Ta − T p )
ϕ = εσTa4 1 − 1 + 4 = 4εσTa
4
= 4εσTa3 (Ta − T p ) = hR (Ta − T p )
Ta Ta
hR = 4εσTa3
hR = 6 W/m 2 K
h = hCN + hR = 11W/m 2 K
Pour estimer les pertes thermiques directes, ou au moins avoir un ordre de grandeur,
on peut utiliser ce coefficient d’échange. La précision de ce calcul est en général suffisante
car ces pertes sont faibles. Pour cela on estime la surface du capotage de la machine ainsi que
sa température moyenne.
b) Incertitude
- L’erreur absolue sur une somme ou une différence est la somme des erreurs absolues
de chacun des termes de la somme ou de la différence.
- L’erreur relative sur un produit ou un rapport est la somme des erreurs relatives de
chacun des termes du produit ou du rapport.
PCM − PU − pertes = 0
2°) Calculons l’erreur absolue sur le PCM qui se présente sous forme d’un produit :
∆qmc ∆Ip
est connu par le manuel du constructeur du débitmètre et est
qmc Ip
l’indétermination sur le pouvoir calorifique qui est donnée par les normes ou par le
fournisseur du carburant. Finalement, on peut donc calculer l’erreur absolue sur le PCM par :
A
∆PCM = PCM
100
3°) Les pertes thermiques ou les puissances utiles sont souvent sous la forme :
P = qm.C.(T2 − T1 )
Pour la grandeur G mesurée, l’erreur absolue ∆G sur cette grandeur peut être estimée
de la façon suivante:
- Regarder sur l’appareil, sa classe qui est le pourcentage de l’erreur pleine échelle. Par
exemple : pour un débitmètre de 1000l/h pleine échelle, de classe 1 quelque soit la mesure
effectuée avec ce débitmètre l’incertitude absolue de cette mesure est de 10l/h. A 200l/h
10
l’erreur relative est de = 5%
200
- Sur les appareils à lecture directe, on peut estimer l’erreur absolue par addition de
l’erreur de parallaxe et du pouvoir diviseur de l’œil.
- Si les mesures varient de manière aléatoire comme c’est souvent le cas sur nos
machines à causes de problèmes de perturbation extérieures et d’instabilité, on doit tenir
compte de l’écart type que l’on prend comme ordre de grandeur de l’erreur statistique.
Pour un hydrocarbure moyen (du propane au fuel domestique) les valeurs des courbes
ci-dessous donnent facilement de bons résultats. On prendra la valeur de Cp à la température
moyenne pour le rapport massique combustible/air calculé.