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Climate changes, tropical rivers fish reproduction 55

Case study: Congo river, at its Pool Malebo

Scientific-multidisciplinary magazine Hydrobiol., Vol 12 ; 55-131

Effets des changements climatiques et de la pollution sur


la productivité du fleuve Congo, au Pool Malebo et leur
incidence sur la santé des hommes par la consommation de
l’eau et du poisson : étude de quelques aspects de la biologie de deux
espèces de Distichodus spp. (D. antonii Schilthüis, 1891 et D. sexfasciatus
Boulenger, 1897), poisson du nom local, Mboto, comme bio-indicateurs.

Muzigwa K.J.(1), Diemby L. M. V.(2), Makunza K. E (3) et Kalombo K. D. (4)

Effects of synergy in climate changes and pollution on fish


reproductive process and productivity at three sites of Pool
Malebo (on Congo river) and their incidence on human
health: Case study of some aspects of the biology of two species,
D. antonii Schilthüis, 1891 and D. sexfasciatus Boulenger, 1897
(PISCES: Distichodontidae), local name, Mboto as bio-indicators.

Muzigwa K.J.(1), Diemby L.V. (2), Makunza K. E(3) and Kalombo K. D. (4 )

Abstract

Very few research works have been carried out to analyse the effects
of the physico-chemical change and variation in climatic factors on this
section of Congo river in order to understand the problems related to
decreasing productivity and pollution indices encountered in fish meat along
two capitals, Kinshasa and Brazzaville as reported by some fish consumers.
This study is willing also to remind any economical investors that ISO
14001standard norms , on the three sites Maluku, Kinkole and Kinsuka
should be fixed because they are part of the section being pointed as special
economic zone (SEZ). A first approach of the alarming questions are being
discussed.

The proofs of the environmental modifications and the intensification of


fishing pressure, uncontrolled and unregulated are outlined while this Congo
river is known as one of the biggest reserves of the tropical ichtyofauna.
With respect to its threatened biodiversity resources, some tracks allowing
to mobilize, in the same way, public authorities and international opinion as
it is requested for the protection of mammals, plant and degraded
ecosystems, are discussed.

Two species, D. antonii Schilthüis, 1891 and D. sexfasciatus Boulenger,


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1897 (PISCES:Distichodontidae), local name, Mboto, a high value commercial


fish their biological features were studied as indicator elements of the
degree of pollution of this aquatic environment.

Furthermore, the identification and risk assessment of potential


biological invaders, in this study, would provide valuable criteria for the
allocation of resources toward the detection and control of invasion threats,
on Congo river. Yet, freshwater hydro-biologists or aquaculture biologists
have made few attempts at predicting potential invaders, apparently because
such efforts are perceived to be costly and futile. This study describes some
simple, low-cost empirical approaches that would facilitate prediction and
demonstrate their use in identifying high-risk species from an important
donor region: Pool Malebo region.

Key words : Pollution, climate changes, fish, reproductive process, bio-indicators,


incidence, river productivity, tropical river, human health
Headline: Synergy impact of pollution and climate changes on a tropical river
aquatic living resources

Résumé
Très peu de travaux consacrés aux effets des facteurs physico-chimiques et
climatiques ont été menés sur ce cours d'eau en vue de mieux cerner la
problématique de productivité, le rendement et le degré de pollution de ces eaux du
fleuve Congo, le long de deux capitales, Kinshasa et Brazzaville. Aussi, en vue d’y
faire respecter, les normes ISO 14001, à ces sites choisis, faisant partie d’une zone
économique spéciale(ZES), une première approche des questions angoissantes que
celle de la protection de cet environnement et de ses composantes font l'objet d'une
analyse critique.
Les preuves des modifications environnementales et de l'intensification de la
pression des pêches incontrôlées et non réglementées sont apportées alors que ce
fleuve Congo constitue une des plus grandes réserves de l'ichtyo faune tropicale
dont la biodiversité est actuellement menacée. Quelques pistes permettant de
mobiliser, au même titre, les pouvoirs publics et l'opinion internationale comme cela
se fait pour la protection des mammifères, du couvert végétal et du sol dégradé font
l'objet d'une discussion.
Deux espèces (du nom local Mboto) à valeur commerciale très élevée, le
Distichodus antonii Schilthuis, 1891 et Distichodus sexfasciatus Boulenger, 1897
ont fait l'objet d'une étude plus approfondie et nous ont donc servi d’éléments
indicateurs du degré de pollution dans cet environnement aquatique.
Cette met aussi en évidence, l'identification des espèces susceptibles de
devenir envahissantes et l'évaluation des risques qu'elles peuvent poser
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permettraient de définir des critères utiles pour l'affectation de ressources à la


détection et à l'élimination des espèces nuisibles. Jusqu'ici, pourtant, les
hydrobiologistes ou des biologistes d’aquaculture des eaux douces n'ont guère
consacré de temps à cette question, de telles études paraissant être considérées
comme coûteuses et inutiles. En décrivant dans cette étude, des méthodes de
prévision empiriques, simples et peu coûteuses, nous montrons comment les utiliser
pour identifier les espèces à fort potentiel de nuisibilité d'une région qui peut être
une importante source de ce genre d'espèces : la région du Pool Malebo.
Un regard critique est porté sur la globalisation du phénomène "Pollution-
Economie-Survie du règne animal "en général. La conclusion met d'une manière
générale l'homme devant ses responsabilités, eu égard, à l'hécatombe écologique
qui se prépare si dans l'immédiat, le décideur politique et les grands pollueurs
internationaux restent imperturbables face aux appels pour le changement
d'attitude sur ce fleuve tropical, en particulier, et dans d’autres eaux continentales
en général.

Mots clé: Pollution, changements climatiques, poissons, processus de reproduction,


productivité, bio-indicateurs, fleuve tropical, santé publique;

Sous titre: Effets d’une synergie pollution-changements climatiques sur la


productivité et la reproduction des poissons.

Introduction
De tous les pays au sud du Sahara, le Congo (ex-Zaïre) est
le seul qui dispose d'un réseau hydrographique le plus varié et le
plus important du continent (Fig.01). A part le nord-ouest des
lacs Mobutu et Idi Amin qui appartiennent au bassin du Nil, tout
le territoire de la RD. Congo (ex-Zaïre) est drainé par le bassin du
fleuve Congo ( De Vroey, 1951 et Devred, 1959).
Plusieurs lacs se trouvent soit dans le "Graben" de l'est qui
fait partie du bassin du Nil (lacs Idi Amin et Mobutu) ou du
bassin du Congo (lacs Kivu et Tanganyika). Les Lacs Moëro et
Bangweolo qui se trouvent également dans un "Graben" du sud-
est appartiennent également au bassin du Congo. Les lacs Tumba
et Inongo sont des restes de la mer intérieure qui est à l'origine
de la Cuvette centrale (Beadle, 1981; Deceuninck, 1990). On
estime qu'il y aurait 7.700.000 ha du territoire congolais sous eau
soit 3,3 % du territoire national.

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Le fleuve Congo est un des écosystèmes aquatiques


tropicaux le plus complexe, diversifié et le plus riche en espèces.
Certains auteurs, Boulenger (1916-1919), Vanden-Bossche
(1986), Lowe-McConnell (1986) et Muzigwa (1991 et 1994c)
rapportent qu'il y aurait près de 800 espèces au bassin du
Congo. Seul le Pool Malebo (ex-Stanley Pool) qui ne représente
que 70km sur les 2.459km que compte le fleuve Congo, aurait
235 espèces (Poll, 1959) sur les 800 espèces enregistrées sur
l'ensemble du bassin hydrographique du Congo.
Proportionnellement, ceci est une preuve de l'importance de
ce parcours sur le reste du système hydrographique de la Cuvette
centrale (Figs. 01 et 04).

1.- Contextes et motivation


Du point de vue climat, près des 2/3 du parcours du fleuve
Congo se trouvent sous un climat de type tropical humide. Ce
climat est sous l'influence de divers facteurs, notamment la forêt
équatoriale humide et deux chaînes de montagnes qui
surplombent le fleuve Congo sur ses rives gauche et droite. Ces
facteurs provoquent dans le bassin du fleuve Congo (en
R.D.Congo/Kinshasa), une mosaïque de microclimats (Fig. 04).
Parmi les éléments du climat susceptibles d'influer sur la
biologie du fleuve, il y a notamment la pluviosité, les vents, les
orages, la durée du jour par rapport à celle de la nuit et les écarts
de températures d'une saison à l'autre. Au fleuve Congo (en
R.D.Congo), la pluviosité varie d'un endroit à l'autre et d'une rive
à l'autre.
Chaque espèce doit assurer sa survie. Un des plus
importants processus biologiques garantissant la survie d'une
espèce est sans nul doute le renouvellement et la garantie de
survie de ses descendants. En ce qui concerne les poissons et
plus particulièrement les deux espèces de Distichodus antonii et
Distichodus sexfasciatus que nous avons étudié (espèce du nom
local Mboto), il ressort de nos investigations qu'elles ne se
reproduisent qu'au début de la grande crue. Une stratégie qui

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donne probablement plus de chance de survie à leurs


descendants. Ceci concorde parfaitement avec les observations
de Daget (1959) chez d'autres espèces de Distichodus du Nil et
de l'Afrique de l'Ouest, et chez d'autres espèces des zones
tropicales (Welcomme, 1985 et Lowe-McConnell, 1987).
Eu égard à ce comportement, deux questions, d'une part,
pourquoi la reproduction ne peut avoir lieu qu'au début des crues
et d'autre part, qu'est ce qui fait que même à l'intérieur d'une
reproduction saisonnière, l'une ou l'autre espèce préfère encore
tel moment précis et pas n'importe quelle autre période de cette
saison ?

2.- Aspects écologiques du problème


L'équilibre des écosystèmes aquatiques, sous les tropiques,
est sous contrôle d'une alternance de deux saisons de pluie et
d'une saison sèche. En effet, les zones tropicales situées entre
5oS et 15o N connaissent deux saisons de pluie (d'une durée
maximale de 2 mois), l'une étant plus longue que l'autre (Reihl,
1954). Les changements physico-chimiques qu'entraînent ces
crues périodiques ont été largement décrits par Welcomme
(1985), Bultot et Dupriez (1987) et Wootton (1991). Toutes ces
fluctuations de facteurs environnementaux, physico-chimiques et
climatiques entraînent l'ichtyo faune locale à un changement de
comportement qui affecte par voie de conséquence, la
physiologie, et voire même l'endocrinologie des poissons.
Munro (1990) groupe tous ces facteurs en deux catégories,
à savoir, les facteurs ultimes de contrôle (fleuves, rivières et
lacs), les facteurs d'approximation (les cycles de lumières, la
température, les cycles lunaires, météorologiques, et
hydrologiques, l'apport en aliments, et les facteurs sociaux). Très
peu de travaux de recherche ont été consacrés à la modulation
de ces facteurs, sur les espèces tropicales au laboratoire, en vue
de mieux comprendre le rôle précis de chacun de ces facteurs.
Les informations à notre disposition résultent d'observations
directes sur le terrain. Aucun de ces facteurs ne peut être prévalu
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essentiel, indispensable ou même suffisant en lui même pour


déclencher le processus chez toutes les espèces. Les exemples ci-
dessous confirment que sous les tropiques, il y aurait
énormément de variabilité inter- et intra spécifique quant au
moment, aux endroits et aux facteurs à la base d’une ponte.

3.-Description du fleuve Congo sur son tronçon de Kinshasa

3.1-Diagnose
Sur le plan continental, de par sa longueur (4.260 km dont
les 3/4 traversent la R.D. Congo) ce fleuve occupe la 2ème place,
juste après le Nil (6.417km). Les plus grandes largeurs
enregistrées sur son parcours sont de 23,4 km au Pool Malebo
(ex-Stanley Pool), de 18,8 km à Banana et de 15,5km au
confluent avec l'Ubangui. A l'échelle mondiale, du point de vue
débit (volume d'eau en m3/s), le fleuve Congo (43.000 m3/s) se
range directement après l'Amazone. Son écoulement annuel est
de 1.300 milliards de m3alors que le volume des alluvions
charriées ne représente que 50 millions de tonnes (Aubray,
1976).

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Figure 01 : Localisation des sites d’échantillonnage des eaux et des


poissons, sur le fleuve Congo, le long de la Ville de Kinshasa (redessiné d’après
Crabbe, 1980)
Sur le plan économique, le fleuve Congo joue un rôle
important, puisqu'il regorge notamment près de 800 espèces
(Lowe-McConnell, 1987) et occupe environ 10.000 pêcheurs
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artisanaux (Corsi, 1984). Une première phase des trois centrales


hydroélectriques d'une capacité de 814 Gwh est opérationnelle
depuis 1976.
La zone étudiée s'étend sur 70 km et se situe entre les
parallèles 9°15' N et 13°28' S et entre les méridiens 15°18' E et
34°02'. Dans cette portion du bassin du Congo, les précipitations
mensuelles moyennes (mesurées à l'aide d'un pluviomètre du
type "Mini-Agri" de 4 dm2 d'ouverture) sont de l'ordre de 118,3
mm.
La plaine du Pool-Malebo (ex Stanley Pool) (Fig. 01) s'étend
sous forme d'un croissant large de 8 à 10 km, le long de la rive
gauche du fleuve depuis Kinshasa jusqu'aux environs du Nord de
l'embouchure de la N'sele. Elle est limitée au Sud par une
ceinture de collines auxquelles elle se raccorde progressivement
par des pentes assez douces (Direction de Service géologique du
Congo (R.D.C.), 1964).
Cette plaine comprise entre les altitudes 280 et 350m peut
être divisée en grandes unités, à savoir, la plaine de Kinshasa
(Egoroff, 1955 et Lepersonne, 1957); celle-ci s'étend depuis la
baie de Ngaliema, à l'Ouest jusqu'à la rivière Ndjili, à l'Est ; et la
plaine de l'entre Ndjili-N'sele.
Dans la première, Lepersonne (1957) fait distinguer des
niveaux étagés de replats, surface d'aspect légèrement ondulé,
recouvertes de sables et de limons avec quelques pointes de
grès tendres ou de roches silicatisées. Dans la seconde, De Ploey
(1963) y souligne l'importance d'une surface assez plane dont la
couverture sableuse atteint une épaisseur d'au moins 10m. En
contrebas de celle-ci, une large bande d'alluvions marécageuses
s'étend le long du fleuve (marais de la N'djili).
Au centre même du Pool Malebo, les sols sont
essentiellement de type «gleysols humiques» c’est-à-dire des sols
boueux riches en matière organique. Les ilots, ferralitiques »
caractérisés par leur texture grossière et un profil très épais (200
à 400m d’épaisseur) peu différencié suite à l’abondance du sable
(Cahen, 1954 et Egoroff,1955). Ils sont également caractérisés
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par leur teneur élevée en fer et en aluminium (sesquioxydes). Du


point de vue morphologique, ces îlots s’inscrivent dans un
environnement constitué d’une succession de plateaux et collines
d’aspect dénudé qui bordent le sud-ouest de la Cuvette centrale.

3.2.-Le choix du poisson plutôt que tout autre organisme comme


matériel notamment les îles Bamu et le long du fleuve, ont des
sols de type « arénosols biologiques »
Le Pool Malebo regorge bien d'autres biocénoses que l'ichtyo
faune. Mais puisque le poisson fait aussi partie du patrimoine
naturel à préserver au même titre que les mammifères, les
reptiles, les oiseaux ou les monuments historiques, la présence
d'une diversité d'espèces des poissons, dans un écosystème, est
de plus en plus considérée comme une preuve d'un
environnement en équilibre, signe d'une bonne qualité d'eau. Il
s'agit ici de leur valeur esthétique, éthique et scientifique
incontestable.
Aussi, d’après Mutambué (1992), ils participent au transfert
d'énergie et au cycle de la matière et contribuent en même temps
à l'autoépuration naturelle, c'est leur valeur fonctionnelle. Ils
sont partie intégrante et indispensable au fonctionnement des
écosystèmes (valeur pratique);et à ce titre ils sont donc des
indicateurs biologiques de la qualité des eaux et, de manière plus
générale, de la qualité du milieu aquatique (valeur
méthodologique).
Par ailleurs, puisque l'indifférence de l'opinion publique à
l'égard des écosystèmes aquatiques vient d'abord du fait qu'on a
tendance à minimiser les dangers qui les menacent, faute
d'informations, on a souvent du mal à comprendre que les
dangers les plus graves peuvent ne pas provenir de l'excès de
pêche mais des modifications du milieu et des pollutions dont les
effets néfastes ne sont pas toujours directement perceptibles.
Nous pensons que l'intérêt moindre accordé à l'ichtyo faune du
fleuve Congo par rapport à la flore et à la faune terrestres tient
également au fait que l'observation des poissons ou d'autres

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composantes biocénotiques dans leur milieu naturel est beaucoup


moins spectaculaire que celle des mammifères, des oiseaux ou
des végétaux connus du public.
Et enfin, les poissons font partie des ressources naturelles
renouvelables susceptibles de fournir aux populations locales des
protéines animales de qualité et de les aider à améliorer leur
position sociale et économique (valeur sociale, économique et
culturelle) (Deceuninck,1990 et Muzigwa, 1995c).

3.3.- Quelques indices d'une évolution récente des conditions


climatiques dans cette région
L’environnement climatique du Pool Malebo est
essentiellement de même type que celui du contour ouest de la
cuvette centrale congolaise; avec cependant quelques variations
locales liées à sa position au milieu du fleuve, à la proximité des
agglomérations urbaines de Kinshasa et Brazzaville ainsi qu’à
celle de l’océan Atlantique (Fig. 03).
D’une manière générale, la température de l’air est
relativement élevée: la moyenne annuelle est de l’ordre de 25°C;
la moyenne des maxima peut dépasser 30 °C et les minima sont
généralement supérieurs à 20°C. Ces températures varient peu
d’un mois à l’autre (2 à 3°C) et d’une année à l’autre 3 à 5°C).
Les variations diurnes sont de l’ordre de 6°C (à l’intérieur des
terres, elles peuvent atteindre 10°C).
L’humidité de l’aire est constamment très élevée: 85 à 95%
avec cependant une baisse dans les après-midi (70%). Il tombe
en moyenne 1400 à 1500 mm des pluies par an; les mois de
novembre et d’avril sont les plus humides. Ces mois
correspondent au passage de la zone de convergence
intertropicale (ZCIT) dans la région. Mais malgré cette
coïncidence avec le passage de la ZCIT, avril et novembre
peuvent connaître un déficit pluviométrique plus ou moins
important en fonction de la position et de l’intensité des centres
d’action comme l’anticyclone de sainte Hélène et l’anticyclone
semi-permanent du Sahara capables d’entraîner des fluctuations

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plus ou moins importantes de la ZCIT avec comme conséquences:


le retard ou la précocité des pluies, l’appauvrissement ou
l’enrichissement généralisé du potentiel hydrique (Dupriez,1964).

4-Quelques résultats et discussion


4.1.-Valeurs des paramètres physico-chimiques et limnologiques
aux trois stations

4.1.1.Productivité comparée dans les trois stations (Maluku-


Kinkole -Kinsuka)
Tableau 01: Paramètres de comparaison de la productivité aux 3 stations du
fleuve : n: nombre de mesures; X: Moyenne saisonnière; Li: Limite inférieure; Ls:

Limite spérieure; σn-1: Ecart type.


STATIONS Teneur en Chlorophylle Production
phosphore totale a primaire
total (µg/l) (µg/l) (mgCm2/d)
Etiage Crue Etiage Crue Etiage Crue
MALUKU n 6 5 4 6 3 2
X 101 162 49 34 126 195

σn-1 35 36 4 3 37 44
Li 66 124 44 30 98 150
Ls 136 199 55 38 165 241
KINKOLE n 6 6 5 6 2
X 396 687 115 157 1.104 1.584

σn-1 40 45 5 13 34 59
Li 342 638 106 139 1.068 1.521
Ls 441 740 123 176 1.142 1.647
KINSUKA n 5 6 5 5 3 3
X 198 296 76 80 475 975

σn-1 29 7 5 3 33 40
Li 166 238 69 75 440 932
Ls 230 357 83 86 510 1.017

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- -
Tableau 02 : Teneur en azote (valeurs moyennes de N tot., N-NO et N-NH par
3 4
saison ) aux trois stations

STATIONS Teneur en azote Teneur en nitrates Teneur en ion N-


total - -
N-NO NH
N-tot. (µgN/l) 3 4
(µgN/l) (µgN/l)
Etiage Crue Etiage Crue Etiage Crue
MALUKU n 12 15 26 24 18 20
X 138 417 64 293 44 73

σn-1 10 29 6 13 5 6
Li 120 389 51 273 35 63
Ls 151 458 72 311 50 81
KINKOLE n 16 15 21 20 15 20
X 351 976 166 690 101 192

σn-1 32 29 7 4 10 8
Li 298 909 152 681 80 178
Ls 380 1.012 179 697 116 203
KINSUKA n 14 16 18 17 14 16
X 179 569 67 363 48 104

σn-1 12 23 6 16 47 7
Li 159 516 56 339 36 91
Ls 192 591 77 382 58 112

Pour une teneur moyenne en phosphore total (Ptot.) (µgP/l)


de 396 + 40 à l'étiage Kinkole offre une production primaire
(1.104 + 34 mgCm2/j) plus élevée que dans les autres stations.
A cette station de Kinkole, le pH est plus légèrement acide car il
avoisine la neutralité. La visibilité de l'eau (mesurée par secchi
disque) et la conductivité (exprimée en mScm2) se trouvent
dans les seuils des valeurs favorables à une productivité optimale
pour un environnement aquatique des zones tropicales (Visser,
1971). Aussi, la teneur en nitrates (N-NO3-) est nettement
supérieure à cette station de Kinkole (690 ± 4 mgN/l) que celle

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dosée dans les deux autres stations réunies (656 ± 14 mgN/l) à


la grande crue (Tab. 01).

4.1.2. Effets des érosions et lessivage du catchment area


La variabilité annuelle des pluies (Tab. 02 ; Fig. 02) a sans
nul doute des conséquences sur le coefficient d’écoulement du
fleuve, sur le tonnage moyen annuel de matières exportées et
l’action de ces matériaux sur les berges du Pool Malebo. Si la
quantité d’eau tombée est généralement suffisante pour les
activités agricoles, il faut toutefois souligner le fait que la
distribution de cette eau durant la saison pluvieuse, les périodes
de début et de fin de la saison des pluies ainsi que sa durée, sont
des facteurs décisifs aussi bien pour le rendement, la qualité des
produits agro-pastoraux qu'halieutiques (Dupriez,1964). Dans la
région du Pool Malebo, ces paramètres de la saisonnalité des
pluies influencent aussi bien les conditions générales du temps
par leur impact sur la température et l’humidité que sur les
activités humaines (y compris la mobilité sur ce tronçon) d’une
manière générale (inondations, étiages, etc.).
En cette partie du fleuve, comme dans d'autres régions sous
les tropiques, les pluies sont généralement très intenses et
brutales; elles engendrent par conséquent un ruissellement très
important qui développe l’érosion des sols, voire des cas
extrêmes comme, les glissements des terrains. Tous ces
matériaux érodés s’accumulent dans les cours d’eau et peuvent
donc, à moyen ou à long terme transformer l’écosystème
aquatique (surtout les milieux les plus fragiles comme les Pools et
les régions côtières) par les changements dans le brassage et
dans l’influence de l’évapotranspiration sur le régime hydro-
chimique des eaux au Pool Malebo (Eisma, 1982 et Probst et
Amiotte-Suchet, 1993).
Il faut craindre aussi la pollution des eaux du Pool Malebo
par les pluies acides (surtout au début de la saison des pluies,
quand les premières pluies lessivent l’atmosphère) étant donné la
proximité des villes de Kinshasa et de Brazzaville. Ces pluies

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acides ainsi que les déversements industriels et domestiques


incontrôlés et non réglementés peuvent former des dépôts acides
à différents endroits du Pool Malebo et constituer ainsi un
véritable danger pour les pêcheurs et la faune aquatique
(MUZIGWA ET DIEMBY, 1993 et MUZIGWA, K. 1995a).

Figure 02 : Relation entre précipitations, évapotranspiration et hauteur


d’eau au Pool Malebo entre janvier et décembre.

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Mais le régime du fleuve Congo étant complexe (alimenté


par plusieurs cours d’eau durant toute l’année et traversant des
écosystèmes différents), plusieurs caractéristiques physico-
chimiques observées dans la région du Pool peuvent être
allochtones (Deronde et Symoens, 1980 et Probst et al, 1990).
La direction du vent est très variable; on note cependant une
prédominance du vent d’est dans la matinée et le vent du secteur
sud-ouest dans les après-midi. Dans cette région, on constate
partout une intensification du vent au sol en saison sèche
(principalement aux heures chaudes de la journée) due à un
renforcement des alizés du SE (Fig.03). Cette intensification du
vent, en plus des autres paramètres comme l’humidité et la
température de l’air, est un facteur important qui détermine
l’intensité et la fréquence des feux de brousse lesquels perturbent
les écosystèmes terrestres et aquatiques environnants.

4.2.- Les effets des microclimats du Pool Malebo sur les


paramètres physico-chimiques et les facteurs biotiques
La couverture nuageuse est généralement très basse et
fréquente (surtout les avant-midi) dans l’ensemble de cette
région suite à la proximité de l’océan Atlantique (stabilité de l’air
riche en humidité). Cette couverture nuageuse quasi permanente,
engendre un environnement atmosphérique riche en vapeur
d’eau, paramètre important de l’effet de serre et donc
responsable des températures constantes et élevées qui
caractérisent la région.
Par contre les rayons ultraviolets (U.V.) reçus dans la région
en provenance de l’atmosphère sont relativement limités suite à
la présence de cette couverture nuageuse. On estime que cette
présence limitée des U.V. est souhaitable pour la santé humaine,
elle limite les feux de brousse; mais elle favorise par contre la
pullulation des insectes et détériore rapidement la santé des
arbres (Corsi, 1984 et Lahuec, 1992).

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Figure 03 : Variations des vents au Pool Malebo et leurs effets sur les paramètres
physico-chimiques et les facteurs biotiques (redessiné d’après Crabbe, 1980)
Du point de vue hydrologique, la présence des sols sableux
et épais favorise l’infiltration; la majeure partie des précipitations
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est restituée au cours d’eau à travers son puissant aquifère. Suite


à cette forte infiltration, l’évapotranspiration réelle est
relativement faible d’autant plus que le développement des
formations végétales est assez limité. La quantité naturelle des
eaux au niveau du Pool Malebo, est le résultat des différents
écosystèmes traversés par les eaux du fleuve : aux eaux
énormément chargées en matière organique dissoute (90-95%)
et très acides (pH inférieur à 4) en provenance de la Cuvette
centrale, s’ajoutent les eaux claires silicieuses mais minéralisées
des rivières du plateau des Bateke (Laraque et Olivry, 1996).
Toutefois au niveau de Kinshasa et de Brazzaville les
proportions des matières organiques et minérales non dissoutes
peuvent être relativement importantes, en comparaison avec
celles de la partie amont du fleuve, au point d’influencer
l’écosystème aquatique du Pool Malebo (Nkounkou et Probst,
1987, Muzigwa, 1995c).
La question que l’on se pose est de savoir si la variabilité des
paramètres hydro-climatiques et des facteurs physiques
caractéristiques de la région du Pool Malebo et ses environs
immédiats peut influencer de manière significative la reproduction
des téléostéens. Si les conditions optimales de reproduction des
poissons téléostéens se situent dans les limites normales de
variation des paramètres hydro-climatiques, on pourrait donc
conclure que le problème, s’il survient, c’est de manière tout à
fait aléatoire et accidentelle.
Les espèces considérées, deux cyprinidés, Distichodus
antonii Schilthuis, 1891 et Distichodus sexfasciatus Boulenger,
1897 (localement appelées Mboto), comme nous le verrons plus
loin, ne se reproduisent qu’au début de la grande crue. Les crues
et les inondations, ou les hautes eaux d’une manière générale,
s’accompagnent d’une baisse plus ou moins sensible de la
température des eaux, de l’augmentation des matières
organiques, apports en eaux des différents affluents et confluents
du fleuve situés en amont du Pool Malebo. Ces apports des

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précipitations locales ne sont pas négligeables (Tabs. 02 et 04 ;


Figs. 07 et 12).

Figure 04 : Mises en parallèle des conditions éco-climatiques (géophysiques et


limnologiques) et la maturité sexuelle et la ponte chez quelques espèces du Pool
Malebo dont les 2 Distichodus (Muzigwa et al., 2001).

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4.3.-Biométrie des ovaires et analyse des stratégies


reproductrices chez les deux espèces
Le développement des gonades (que nous avons suivi en
effectuant des pêches séquentielles étendues sur toute l'année)
permet de comparer, les fécondités (relative et absolue) et leur
stratégie de reproduction. L'index gonadosomatique (IGS %) le
plus élevé n'est atteinte qu'entre les mois d'octobre et de
décembre. La présence des alevins de tailles comprises entre 0,4
et 1,3 cm au début du mois de janvier et février conforte cette
hypothèse.
4.3.1. Echelle de maturité chez les deux Distichodus spp.
L'examen macroscopique et microscopique des ovaires a
permis l'établissement d'une échelle de maturité de Distichodus
qui s'insère dans celles de quelques espèces d'eau chaude
(Bruton, 1974a) travaillant sur le Clarias gariepinus du lac Sibaya
(Afrique du Sud) (De Kimpe (1964) et Mutambué (1992)(Fig. 07).
4.3.2. Sexe ratio
Pour l'ensemble des captures, le sexe ratio est en faveur
des femelles chez les deux espèces (1 mâle pour 2,5 femelles
chez le D. antonii et 1 mâle pour 1,8 femelles chez le D.
sexfasciatus). Dans ce tableau, nous présentons par trimestre
dans le. sexe ratio pour les 4 classes de taille mieux définies ci-
dessous. D'un trimestre à l'autre, le sexe ratio varie de façon
significative (valeur de chi carré : 16,22 ; d.d.l. 12; p > 0,01)
chez D. antonii et D. sexfasciatus de trois premières classes de
tailles comprises entre 25 et 65 cm (Tab. 03). Dans la quatrième
classe de taille, les différences ne sont pas significatives (p >
0,05).
4.3.3. Taille de 1ère maturité sexuelle
Nous constatons que chez les deux espèces la proportion des
femelles augmente légèrement d'avril en juin et très
remarquablement d'octobre en décembre et plus particulièrement
pour les classes de tailles comprises entre 40 et 65 cm chez le D.
antonii alors que chez le D. sexfasciatus ce phénomène est fort
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remarquable surtout pour les classes de tailles comprises entre


25 et 40 cm ( Muzigwa et al., 1994c).

Tableaux 03: Variations du sexe ratio en fonction de la taille et des saisons


Classe de taille : 25 < Lt < 40 cm
Distichodus antonii Distichodus sexfasciatus
Mâles Femelles Sex ratio Mâles Femelles Sex ratio
Périodes (M) (F) (F/M) (M) (F) (F/M)
JANVIER --> MARS 35 82 2,4:1 21 40 1,9:1
AVRIL------> JUIN 61 165 2,7:1 33 76 2,3:1
JUILLET---> SEPTEMBRE 33 70 2,1:1 17 34 2,0:1
OCTOBRE-> DECEMBRE 26 86 3,3:1 19 48 2,5:1
Total 155 403 2,6:1 90 198 2,2:1

Classe de taille : 40 < Lt < 55 cm


Distichodus antonii Distichodus sexfasciatus
Mâles Femelles Sex ratio Mâles Femelles Sex ratio
Périodes (M) (F) (F/M) (M) (F) (F/M)
JANVIER --> MARS 44 116 2,6:1 26 50 1,4:1
AVRIL------> JUIN 61 184 3,0:1 43 91 1,6:1
JUILLET---> SEPTEMBRE 49 118 2,4:1 39 66 1,2:1
OCTOBRE-> DECEMBRE 35 130 3,7:1 17 41 1,8:1
Total 189 548 2,9:1 125 248 1,8:1

Classe de taille : 55 < Lt < 65 cm


Distichodus antonii Distichodus sexfasciatus
Mâles Femelles Sex ratio Mâles Femelles Sex ratio
Périodes (M) (F) (F/M) (M) (F) (F/M)
JANVIER --> MARS 23 53 2,3:1 26 50 1,4:1
AVRIL------> JUIN 34 95 2,8:1 43 91 1,6:1
JUILLET---> SEPTEMBRE 29 61 2,1:1 39 66 1,2:1
OCTOBRE-> DECEMBRE 21 63 3,0:1 17 41 1,8:1
Total 107 273 2,6:1 125 248 1,8:1

Classe de taille : 65 < Lt < 80 cm


Distichodus antonii Distichodus sexfasciatus
Mâles Femelles Sex ratio Mâles Femelles Sex ratio
Périodes (M) (F) (F/M) (M) (F) (F/M)
JANVIER --> MARS 16 28 1,7:1 14 22 1,1:1
AVRIL------> JUIN 21 47 2,2:1 20 26 1,3:1
JUILLET---> SEPTEMBRE 19 31 1,6:1 11 10 0,9:1
OCTOBRE-> DECEMBRE 17 41 2,7:1 16 23 1,4:1
Total 73 147 2,0:1 60 81 1,3:1

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Figure 05 : Relation entre la taille (longueur en cm) et le pourcentage de


la 1ère maturité sexuelle chez une espèce de Distichodus

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4.3.4. Aspects externes de la maturité sexuelle


Il existe chez les deux espèces, un dimorphisme sexuel
morphologique en faveur des femelles. Lorsque cette maturité est
atteinte, pour le même âge, la femelle est beaucoup plus grande
( Lt. en cm), le corps est plus haut (Ht. en cm) et la papille
génitale plus proéminente. Quant aux mâles, il y a augmentation
du volume de la tête, les écailles et les stries verticales
deviennent plus luisantes. Chez les deux sexes, la ligne latérale
est beaucoup plus marquée.

4.3.5. Fécondité , poids et volume des œufs


La fécondité relative moyenne correspond d'après
Oostthuizen et Daan (1974), au nombre d'ovules (n. ovules) par
kilogramme de poids corporel (P en g.) alors que la fécondité
absolue est le nombre d'ovules (n. ovules) en fonction de la
taille de l'individu (Lt en cm). Bien que la taille de notre
échantillon ne permette pas d'établir une relation entre la
fécondité et la taille, il ressort cependant de nos 43 et 38
individus (de D. antonii et de D. sexfasciatus respectivement)
ce qui suit:
En ce qui concerne le volume des oeufs, ces deux espèces
présentent des différences très remarquables, chez le
Distichodus antonii Schilthuis, 1891) (pour un individu de
l’échantillon dont les longueurs standard (Ls) et totale (Lt)
respectives de 58,6-69,7 (en cm) et dont le poids corporel total
(Pt) (g) est de 3507, présentant un nombre d’ovocytes égal à
1461, nous avons enregistré:
- 363 ovocytes de diamètre compris entre 80 et 116 (x 10 -
2mm) ont pesé 16,69 mg. Soit une moyenne de 0,046 mg. (soit
+ 46 µg/ovocyte);
- 451 ovocytes de diamètre compris entre 45 et 72 (x 10 -2mm)
ont pesé 7,67 mg; soit une moyenne de 17 µg/ovocyte;
- 647 ovocytes de diamètre compris entre 27 et 44 (x 10 -2mm)
ont pesé 8,79 mg; soit une moyenne de 13,58 µg/ovocyte alors
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qu'en ce qui concerne le Distichodus sexfasciatus Boulenger,


1897) (pour un individu de l’ échantillon dont les longueurs
standard (Ls) et totale ( Lt) respectives de 45,9-54,3 (en cm) et
dont le poids corporel total (Pt) (g) est de 2750, présentant un
nombre d’ovocytes égal à 1998, nous avons enregistré:
- 628 ovocytes de diamètre compris entre 60 et 88 ( x 10 -2mm)
ont pesé 19,47 mg. Soit une moyenne de 0,031 mg/ovocyte (soit
+ 31 µg/ovocyte);
- 494 ovocytes de diamètre compris entre 31 et 59 (x 10 -2mm)
ont pesé 6,42 mg; soit une moyenne de 13 µg/ovocyte;
- 279 ovocytes de diamètre compris entre 21 et 30 (x 10 -2mm)
ont pesé 2,50 mg; soit une moyenne de 9,05 µg/ovocyte;
- 597 ovocytes de diamètre compris entre 10 et 20 (x 10 -2mm)
ont pesé 1,791 mg; soit une moyenne de 3 µg/ovocyte;

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Figure 06 : Structure d’ovaire d’un géniteur de Distichodus en maturation et


sa distribution des fréquences des diamètres des ovocytes

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4.3.6. Type des stratégies reproductrices

Le Distichodus sexfasciatus Boulenger,1897 produit près du


double des oeufs (en moyenne 3436 oeufs par individu) du D.

antonii ( dont la moyenne ( X ) est de 1698 oeufs par individu). Il
existe une très grande variabilité des mesures entre le nombre
des ovocytes/individu chez le D. sexfasciatus (écart type, σ-1 =
214,6) comparé à celle obtenue chez D. antonii (σ-1 =101,7) ?
Nous pensons que ces écarts des mesures chez D. sexfasciatus
seraient probablement le résultat des pertes continues en
ovocytes (résorption ou arrêts de développement) dues aux
différents types des facteurs exogènes limitant (tels que la qualité
et l'irrégularité d'aliments naturels, la chute brusque des
températures, le stress et le déficit momentané en oligo-éléments
dus au phénomène de pollution ). D. sexfasciatus se caractérise
par une taille (longueur totale, Lt) de maturité sexuelle faible (30
à 57cm pour les mâles et 50 à 65 cm pour les femelles) contre 43
à 62cm et 56 à 68cm chez le Distichodus antonii respectivement.
D. sexfasciatus présente donc une fécondité relative élevée (750
oeufs.kg-1) de femelle contre 420 oeufs.kg-1) de femelle chez D.
antonii.
Les oeufs de D. sexfasciatus sont relativement plus petits
comparés à ceux de D. antonii En effet, le diamètre des ovocytes
au stade III, chez les deux espèces présente des valeurs
suivantes: (60 - 88) x 10-2mm pour D. sexfasciatus alors que
chez D. antonii nous avons des valeurs allant de (80 à 116) x
10-2mm. La stratégie de D. sexfasciatus est caractéristique des
poissons du type « r » (Balon, 1975) et D. antonii dont la
maturité sexuelle est atteinte à une taille plus grande et dont les
oeufs sont plus gros et moins nombreux, serait classé, d'après
Balon, 1975 et Philippart, 1977, parmi les poissons de stratégie
du type « k ».Devenus alevins , ces deux espèces se
différencient tel qu’indiqué, à l’ ANNEXE I).

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4.3.7.Durée du développement des oeufs en alevins


autonomes
Seuls le volume, le poids et la transparence pourraient
différencier de prime à bord les oeufs de deux espèces. Les oeufs
de Distichodus antonii étant plus gros et plus opaques. Aussi, en
termes de durée et de résorption de la poche de réserve vitelline
(de l'œuf en alevin autonome), chez le Distichodus antonii durent
12 à 14 jours alors que chez le Distichodus sexfasciatus cette
période est réduite entre 9 et 11 jours. Les deux espèces
déposent leurs œufs près de berges, accrochés aux végétations là
où le courant d'eau est réduit (BAUTE, PONCIN ET MUZIGWA,
1993, MUZIGWA et al., 1994c et MUZIGWA, 1995a).
L'observation de quelques oeufs sous notre contrôle en
milieu naturel n'ont pas dépassé les 3% d'éclosion chez le
Distichodus sexfasciatus et de 8% chez le Distichodus antonii. Les
stades critiques dans les différentes étapes de leur
développement de l'œuf à l'alevin autonome se situent
incontestablement entre B et F (Fig.14) car entre ces deux stades
nous avons enregistré un taux de mortalité avoisinant les 70% (.

Le D. antonii connaît particulièrement une période


relativement plus longue en raison d'une plus grande poche
vitelline. Ce qui assure aussi un taux de survie des alevins
beaucoup plus élevé de cette espèce que ceux de D.
sexfasciatus.. La rareté de D. sexfasciatus par rapport au D.
antonii dont s'accordent à confirmer les pêcheurs et certaines
statistiques des pêches (Muzigwa, 1994) en tant que menaces de
disparition qui pèsent sur l'espèce D. sexfasciatus n'est pas
seulement lié à l'intensité des pêches et aux modifications
physico-chimiques du milieu dont souffre d'ailleurs les deux
espèces mais aussi à leur stratégie de reproduction respective.
Il ressort de ces résultats que tout en ayant des similitudes,
en termes de l'évolution des gonades, différents stades de
maturité sexuelle et de fréquences saisonnières des pontes, les
deux espèces présentes deux types de stratégie reproductrice.

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Figure 07 : Etapes de maturité sexuelle des deux Distichodus spp.


comparées à celles des quelques unes des espèces d’eau douce tropicale

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4.4.- Etude du cycle annuel de l'ovogénèse et de la reproduction


chez deux Distichodontidae, Distichodus antonii Schilthuis, 1891
& Distichodus sexfasciatus Boulenger, 1897, du nom local Mboto

4.4.1. Particularités écologiques


Les adultes des deux espèces Distichodus antonii Schilthuis,
1891 et Distichodus sexfasciatus Boulenger, 1897 vivent en
pleine eau, se tiennent dans le courant et se déplacent par banc
alors que les jeunes se cantonnent le long des rives ou leur
présence est corrélée à l'existence des caches (Worthington et
Ricardo, 1936b, Gosse, 1963 et 1968, Poll et Gosse, 1963b;
Daget, 1976, Muzigwa, 1995c).
La reproduction de ces deux espèces se coïncide avec
l'avènement des pluies, la montée des eaux, sources de grandes
modifications biotiques et abiotiques du milieu.
Des études menées dans d'autres milieux naturels et en
aquarium, sur des espèces proches, ayant indiqué que les
facteurs impliqués dans l'initiation de la gamétogénèse ne sont
pas de même nature que ceux qui induisent l'ovulation et la
ponte. Ainsi, nous avons tenu à identifier les facteurs de
l'environnement pouvant intervenir dans le déclenchement de
l'ovogénèse et dans l'induction de l'ovulation et de leur ponte en
général.

4.4.2. Le Pool Malebo, milieu de reproduction


De par sa situation géographique, le Pool Malebo bénéficie
d'un climat tropical marqué par l'alternance de la saison des
pluies et de la saison sèche qui, selon Aubreville (1949), coïncide
avec l'extension septentrionale de l'alizé austral et du courant
côtier, dit de Bengwela (Fig.03). Les précipitations y sont
irrégulières et les observations effectuées ces vingt dernières
années fixent les caractéristiques suivantes:
- précipitations mensuelles moyennes : 118,3 mm
- températures mensuelles moyennes : 27,3°C

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Les caractéristiques générales du régime hydrologique de


différents cours d'eau étudiés dépendent des facteurs climatiques
et plus particulièrement du régime pluviométrique ainsi que du
régime bimodal du fleuve Congo (ex-Zaïre) qui, lors des crues,
empêche l'écoulement de ses affluents et sous affluents et crée
un courant à contre sens. L'action de ces différents paramètres se
traduit par deux crues et deux décrues (Fig. 02).
Traversant des substrats acides, pauvres en substances
nutritives assimilables mais riches en acides humiques, les eaux
du Pool Malebo et de ses affluents sont, d'après la classification
proposée par Sacchi et Testard (1971) dystrophes.

4.4.3. Matériels et méthodes

4.4.3.1- Récolte des poissons


Cette étude porte sur 144 (D. sexfasciatus) et 168 (D.
antonii ) femelles ayant atteintes la taille de maturation sexuelle.
Elles étaient récoltées au Pool Malebo au niveau des stations de
Kinkole (Fig.01). Les différentes pêches ont été réalisées
mensuellement entre septembre 1988 et décembre 1991.
4.4.3.2.- Evolution cyclique annuelle de l'index
gonadosomatique (I.G.S.)
Pour chacun des poissons pêchés, nous avons relevé son
sexe, sa longueur standard (LS) (mm), sa masse totale (M) (g)
ainsi que son contenu stomacal (Muzigwa et al., 1994c).
Leurs gonades étaient prélevées mais avant de les fixer au
Bouin Hollande, nous avons pris soins de les peser au
centigramme près et de noter leur aspect général, leur coloration
et la visibilité des ovocytes à travers la membrane ovarienne.
La différence entre la masse fraîche et la masse fixée étant
négligeable (moins de 5%), c'est la masse fixée qui a servi au
calcul de l'I.G.S. (masse de gonades Mg/masse corporelle totale
(M) (Bougis, 1952; Aboussouan et Lahaye, 1979; Khalaf, 1987).
Cet indice a été exprimé en pour cent.

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4.4.3.3.- Observations histologiques


Les changements cycliques ont été analysés à partir de
l'étude histologique des coupes de 5 à 7 mm d'épaisseur colorées
à l'azan de Romeis et au trichrome de Masson -Goldner. La
coloration au bleu alcian (pH 2,5) ainsi que les réactions
signalétiques d'Hartis -Zhakarias et P.A.S. ont été utilisées pour
préciser la nature du cytoplasme. La coloration de Mann A-
Dominici a été utilisée pour mettre en évidence les zones
acidophiles et basophiles.

4.4.3.4.- Facteurs du milieu


Les éléments qui ont servi à la description des différents
paramètres climatiques ont été obtenus auprès des services
spécialisés (Régie des voies fluviales, Service national de la
météorologie, Division Pêches du Ministère de l'Environnement et
de la Conservation de la Nature à Kinshasa).
La conductivité a été mesurée à l'aide d'un conductimètre
OSIL 17 et la transparence à l'aide d'un disque de Secchi blanc de
30 cm de diamètre.

4.4.4. Résultats partiels


4.4.4.1.- Evolution annuelle du cycle sexuel
La figure 06 qui représente l'évolution de l'index
gonadosomatique (I.G.S.) montrent que ce processus biologique
passe selon l'époque de l'année par des maxima et de minima
bien marqués. La période du repos sexuel est caractérisée par
une réduction générale du volume des gonades. Durant cette
période, les écarts types des mesures de l'I.G.S. sont réduits.
Ceux-ci augmentent ensuite en période d'activité sexuelle
traduisant ainsi une hétérogénéité existant dans l'état des
gonades. Cette dernière vient en partie, des différences d'état qui
existent entre des gonades en cours de maturation, à maturité ou
vidées de leurs produits génitaux récemment expulsés (Moreau
et Moreau, 1982).

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4.4.4.2.- Déroulement saisonnier de l'ovogénèse


4.4.4.2.1.- Saison sèche
Durant cette saison nous avons reconnu deux types
d'ovaires. Entre fin mai et fin juillet, les ovaires ayant l'aspect
d'une masse flasque, jaunâtre et parsemés de points blancs
correspondant à autant d'ovocytes jeunes gorgés de vitellus et
dont l'évolution en ovocytes mûrs s'est arrêtée (Bougis, 1952).
Dans ces ovocytes abortifs, les noyaux forment des masses
irrégulières et le vitellus de grosses gouttelettes reparties dans
les différents cytoplasmes (Mutambué, 1992). Ces matériaux sont
généralement digérés par les phagocytes issus de la couche
folliculaire (Bougis, 1952).
En Août, on a vu des ovaires bourrés d'ovocytes (diamètre
inférieur à 300 µm) pourvus chacun d'un cytoplasme homogène
et basophile (. Aucun procédé de coloration n'a permis de voir
une membrane différenciée à leur périphérie. Le noyau, en coupe,
est de forme sphérique ou ellipsoïdale et entouré d'une
membrane peu nette. Il renferme un gros nucléole central et 2 à
6 nucléoles périphériques. Son diamètre représente plus de 50%
du diamètre de l'ovocyte. A la fin de ce stade, on a pu déceler au
niveau des différents ovocytes, deux minces traits P.A.S. positif
correspondant aux membranes externe (membrane basale) et
interne (membrane primaire). Le noyau de chacun d'ovocytes est
entouré d'une membrane nucléaire bien distincte et renferme à
son sein un ou deux gros nucléoles et plusieurs nucléoles
périphériques. Le cytoplasme reste très basophile et granuleux.

4.4.4.2.2.- Saison des pluies


Elle coïncide avec la phase vitellogénique qui se termine vers
fin janvier. Les observations cytologiques et histologiques ont
permis de classer les différents follicules en trois stades plus ou
moins distincts: stade pré vitellogénique, stade vitellogénique et
stade de maturation.
Le premier stade est caractérisé par l'apparition dans
l'ovocyte des vacuoles corticales à contenu P.A.S. positif

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disposées sur un ou plusieurs rangs vers la membrane


cytoplasmique. Certaines des vacuoles sont vivement colorées en
bleu à la suite de leur coloration au bleu alcian-APS, d'autres sont
soit roses soit grises. Les membranes ovocytaires ne présentent
pas de différences avec celles du stade précédant (Muzigwa et al.,
1994c).
Dans le cytoplasme sous-jacent nous avons encore observé
la présence des plaquettes vitellines dont le diamètre varie entre
15 et 40 µm. Celles-ci se forment d'abord en périphérie avant de
remplir tout le contenu du cytoplasme; les plus grosses vésicules
se trouvent près du noyau. Le diamètre du noyau représente 25 à
50 % du diamètre de l'ovocyte. Une des caractéristiques la plus
frappante de ce stade est l'apparition dans le cytoplasme d'une
plage sphérique et très basophile appelée " noyau de Balbiani
secondaire". Ce noyau serait un vestige du corps de Balbiani
primordial formé à la suite de regroupement de mitochondries et
des chondriocontes courts (Hibbard et Parat, 1928; Malservisi 1
Magnin, 1968 et Mutambué 1992).
Au stade vitellogénique, le cytoplasme de chacun d'ovocyte
est rempli des granulations fuschsinophiles et orangiophiles, des
gouttelettes vitellines. Les vacuoles corticales sont presque toutes
refoulées à la périphérie. Les membranes se différencient, en
allant de l'extérieur vers l'intérieur: en membrane folliculeuse
(thèque et granulosa) et en membrane ovocytaire (la membrane
vitelline et "zona radiata"). La membrane vitelline est P.A.S.
positive. La "zona radiata" se présente sous l'aspect d'une zone
hyaline acidophile. Le noyau, de forme irrégulière, renferme de
nombreux petits nucléoles basophiles dispersés à travers tout le
nucléoplasme et est entouré par une zone homogène de vitellus .
Le diamètre des ovocytes varie entre 400 et 680 mm, celui du
noyau moins de 20% que celui de l'ovocyte (Muzigwa et al.,
1994c).
Les ovocytes mûrs atteignent une taille moyenne de 1100
mm et renferment chacun des gouttelettes lipidiques disséminées
dans le cytoplasme envahi par les plaquettes vitellines et les

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granulations. Les membranes ovocytaires sont identiques à celles


décrites au stade précédent. Ces cellules ont la forme sphérique
bien que bon nombre d'entre elles soient aplaties à la suite de
contacts avec d'autres cellules (Muzigwa et al., 1994c).
Durant la troisième phase, nous avons observé
simultanément des femelles sur le point de pondre présentant un
I.G.S. particulièrement élevé et d'autres entrain ou venant de
pondre à I.G.S. faible. Cette phase commence à février et se
termine à mai.

4.4.5.- Discussion et conclusion partielles


Dans les conditions écologiques du Pool Malebo, la
croissance ovocytaire commence durant la saison sèche après
une période réfractaire au cours de laquelle les valeurs de
l'I.G.S.. sont très basses. Cette période peut-être interprétée
comme étant le temps nécessaire à la reconstitution des réserves
énergétiques. L'essentiel de ces réserves se mettrait en place
pendant la saison des pluies, période pendant laquelle tous les
poissons accèdent assez facilement à d'abondantes ressources
trophiques qui se feront rares par la suite pendant la saison sèche
(Hostache et. al., 1993). Ce déclanchement est également à
mettre en relation avec la baisse de conductivité de l'eau ainsi
qu'avec l'augmentation de la turbidité de l'eau concomitante avec
la diminution de la durée du jour et de l'ensoleillement. Ces
observations sont conformes à celles faites par Hostache et al.,
(1993) qui constatent la chute régulière de l'I.G.S. de
Hoplosternum littorale dès la dernière décade de décembre alors
que les fortes pluies de mai qui interviennent après le petit été de
mars n'induisent pas de renouveau de l'activité gonadique. Ils
permettent également de supposer comme Hyder (1970),
Schwassmann (1978) puis Hostache et al., 1993) que l'expansion
du milieu liée à la montée des eaux ne représente qu'un signal
synchronisateur pour la maturation ovocytaire finale et la ponte.
L'ovulation tout comme la ponte, ne sont possibles qu'après
installation de la saison des pluies qui amène les plus importants

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changements liés à la crue (dilution des substances dissoutes,


augmentation de la turbidité, diminution de l'abondance relative
du phytoplancton associée à l'accroissement de celle du
zooplancton et du benthos).
Cependant, on pourrait se demander, comme Billard et
Breton (1978) ou comme Moreau et Moreau (1982), si ce
phénomène n'a pas une valeur adaptative car les disponibilités en
nourriture pour les jeunes sont maximales en saison des pluies et
l'on sait par ailleurs que les alevins de bon nombre d'espèces de
poissons semblent être très sensibles aux difficultés alimentaires.
Cette période d'activité sexuelle est suivie d'une récession
progressive qui commence vers fin novembre et devient
important dès février, période durant laquelle on a observé des
femelles sur le point de pondre à I.G.S. élevé et d'autres venant
de pondre ou entrain de pondre à I.G.S. faible. Cette chute peut
encore être mise en relation avec la diminution importante de la
conductivité et de l'ensoleillement de l'eau concomitante à celle
de la durée du jour à la suite des fortes pluies qui, comme signalé
plus haut, interviennent après la petite saison sèche de fin
décembre à janvier mais n'induisent pas le renouveau de cette
activité gonadique.

5. Discussion

5.1.-Quel environnement spécifique pour quelle espèce


Il n’est donc pas complètement exclu qu’un déficit
pluviométrique qui affecterait une grande partie du bassin du
fleuve Congo, comme ce fut le cas au début des années 90 ( à la
fin du mois de février 1992, le fleuve Congo, à l’échelle du beach
de Brazzaville, avait un débit de plus de 50 cm de déficit par
rapport à sa valeur normale (Lahuec, 1992), puisse avoir un
impact sur le taux de reproduction au cours de la saison des
pluies 1991-1992 qui a été affecté par sécheresse et une saison
pluvieuse normale pourrait donc mettre en évidence cet impact.

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Au bassin du fleuve Congo, Alestes sp. peut pondre soit en


saison sèche, dans les rivières qui ne connaissent pas de crues,
ou alors, il le fait , non pas avant la saison de pluies, mais plutôt
pendant toute la durée de pluies.
Aussi, alors que dans le bassin de Niger, Hydrocynus brevis
pond dans les zones inondées, son congénère Hydrocynus
forskahlii pond plutôt dans le lit du fleuve Niger avant même les
crues. Scott (1979) rapporte aussi que l'espèce Mormyrus
kannume du Lac Victoria pond à n'importe quel moment de
l'année, dans le lit du même lac.
D'autres espèces sont adaptées aux conditions que leur
impose un lac, tel est le cas d'Alestes macrophthalmus,
Hydrocynus vittatus du lac Bangwelu, Barbus magdalenae ,
Barbus anoplus et Engraulicypris spp. du Lac Victoria et
d'Alestes spp. du Lac Tchad, si bien que l'on peut se demander ce
qui reste encore à ces espèces d'une reproduction saisonnière
(Munro, 1990). C'est autant dire que la saison de pluies ou leurs
crues n'a aucun effet déterminant sur le processus reproductif de
certaines espèces tropicales.
S'agissant de migrations de ponte qu'effectuent d'autres
espèces des poissons, elles ont plus un but protecteur d'alevins
plutôt qu'une satisfaction de besoins physiologiques quelconques
du géniteur (Jackson, 1969 et Roberts, 1972). Les quelques
informations disponibles à ce jour, sur la maturité sexuelle
confirment que bon nombre d'espèces ont leurs gonades à terme,
plusieurs mois avant la migration (Kramer, 1976 et Paugy, 1978).
Ces mêmes auteurs affirment aussi que certaines espèces
pourtant déjà adaptées, du point de vue reproduction, aux
conditions lacustres, continuent à migrer vers les affluents de ce
lac.
Alors, peut-on vraiment parler d'environnement spécifique à
une espèce quand nous constatons que le Distichodus
sexfasciatus (du lac Tanganyika et du fleuve Congo) a ses
gonades simultanément bien mûrs dans deux environnements
totalement différents (Daget, 1983 et Muzigwa, 1995c). Ce qui

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suggère que les facteurs environnementaux sont moins


spécifiques dans ce contrôle de reproduction et qu'il y aurait
plutôt prévalence d'éléments endogènes. Certains fleuves au
cycle à deux crues (cas du fleuve Congo), le rôle de saison
marqué par les deux crues revêt tout son sens. En effet, quelques
espèces, telle que Barbus spp., Labeo sp. pondent deux fois à
chaque montée des eaux.
Chez d'autres espèces tropicales, Labeo cylidricus (du Lac
Malawi), Barbus holubi, B. kinberleyensis and Labeo capensis (du
Lac artificiel le Roux), la ponte a lieu dans les eaux côtières plus
calmes et plus froides: la température est donc ici l'élément le
plus déterminant (Tomasson et al., 1984 et Lowe-McConnell,
1987). Alors que chez le Clarias gariepinus, la température est un
facteur déterminant, la ponte chez les Heterobranchus spp. et
Clarias ngamensis, a lieu avec la montée des eaux.
Dans les basses latitudes, le développement de gonades de
C. gariepinus peut être cependant accéléré par des pluies
(Willoughby and Tweddle, 1979). Plus extrême encore est le cas
d'Heteropneustes fossilis dont les gamètes mûres sont résorbés
si les crues n'ont pas eu lieu (Sundararaj et Vasal, 1976). Est-ce
le phénomène constaté chez le Distichodus sexfasciatus des
essais d'élevage (à Tihange en Belgique depuis 1989) dont les
gamètes mûres ont disparu quelques semaines après ? La latitude
joue encore un rôle plus important chez les cichlidés. En effet,
Munro (1990) a observé que dans les basses latitudes
l'Hemichromis fasciatus pond toute l'année alors que dans les
hautes latitudes la reproduction devient saisonnière, soit en
période de crues ou alors vers la fin de saison sèche. L'on sait par
contre que la ponte est souvent inhibée par la turbidité
qu'entraînent des fortes crues chez Etroplus suratensis et E.
maculatus (Baylis, 1974).

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5.2.-Les conséquences des variations des facteurs hydro-


climatiques et physiques

5.2.1. Rôle de l'apport nutritif


Au fleuve Congo, la disponibilité en aliment parait jouer un
rôle plus déterminant. En effet, ces eaux sont généralement
pauvres en productivité primaire (Muzigwa et Diemby, 1993). Ce
n'est qu'en saison sèche que la productivité est à son maximum.
Au Pool Malebo, les poissons se rabattent donc sur les débris et
autres plantes en décomposition lesquels deviennent plus
nombreux en périodes de crues. D'ailleurs, au Lac Tanganyika
bien que le Stolothrissa tanganicae et le Limnothrissa miodon
pondent toute l'année, il ressort de travaux de Coulter (1970) et
de Chapman et van Well (1978) que le taux le plus élevé de
femelles matures et qui offrent le meilleur pourcentage de
recrutement n'est atteint qu'à partir de pontes faites au moment
ou la production d'algues est optimale. De même, dans le grand
Lac du bassin de Mekong, en saison sèche, les espèces Hilsa sp.
et Pellonula sp. ne pondent qu'au moment ou les algues sont
disponibles (Chevey et Poulain 1940).
Beaucoup d'autres espèces ont leur processus biologique de
reproduction affecté par une carence ou une déficience
alimentaire prononcée. Il y aurait recrudescence de gonades de
Eigenmannia viriscens lorsqu'il est moins nourri (Kirschbaum,
1979); aussi, la grande carpe chinoise, Ctenopharyngodon idella ,
non seulement il retarde sa prochaine ponte mais il réduit aussi
sa fécondité s'il a été mal nourri à l'Automne. Par ailleurs, les
carpes indienne et chinoise peuvent pondre plus d'une fois l'an si
leur alimentation est optimale (Chung et al.,1980, Badapanda et
al., 1982).Les différences intraspécifiques sont fort remarquables.
Chez les cichlidés par exemple,Cichlasoma citrinellum ne mange
pas pendant les 6 semaines qu'ils veillent sur les alevins. Par
contre, le Cichlosoma nigrofasciatum, tout en veillant sur les
alevins ils mangent, d'ailleurs, comme le soulignent Townshend
et Wootton (1984) ce cichlidé perd de poids et son index

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gonadosomatique est fort réduit s'il n'est pas nourris à l'optimum.


Chez O. mossambicus du Lac Sibaya, la qualité de l'aliment joue
beaucoup dans la taille des individus de la génération F1. En
aquarium, les individus moins nourris atteignent leur maturité
sexuelle (surtout les femelles) avec un plus faible taux de
fécondité (Mironowa, 1978). Quant à O. niloticus, la combinaison
du faible taux de nourrissage et d'une basse teneur en protéines
(< 25%) aboutit à l'inhibition du processus de reproduction
(Munro, 1990).

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Figure 08 : Rôle des facteurs biotiques et abiotiques dans l’induction du processus


de reproduction en milieux tropicaux, au fleuve Congo

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5.2.2. Changement de saisons et de comportement


migratoire des poissons
Malgré sa faible productivité primaire, le fleuve Congo
comme tant d'autres rivières africaines offrent des nombreux
sites, diversifiés et favorables à la ponte d'un grand nombre
d'espèces. En effet, certaines espèces pourtant soumises ou
adaptées à des conditions lacustres, tel est le cas de Marcusenius
nigricans, qui pond non seulement dans les marais, en retrait du
Lac Victoria, à n'importe quelle saison, mais il migre aussi
pendant les crues aux affluents de ce lac pour y pondre
(Okedi,1969). Les Barbus apleurogramma, B. kersteni et B.
paludinosus du même Lac Victoria migrent dans les affluents si
bien que les gonades mûrissent juste au début de crues. Les
populations d'Alestes spp. et d'Hydrocynus spp. du Lac artificiel
Kariba remontent les affluents du lac pendant les saisons de pluie
pour y pondre. Chez le Labeo sp. Du fleuve Congo et Alestes
nurse , l'immigration peut même s'effectuer quelques mois avant
la tombée des pluies, si bien que l'ovulation interviendrait tout au
long de ce déplacement.

5.2.3. Rôle de la durée de l'intensité et de l'exposition à


une photopériode
Quant aux autres facteurs d'approximation, telle que la
photopériode, contrairement à ce que soutiennent certains
auteurs, la maturité sexuelle de bon nombre d'espèces tropicales
peut être affectée par la durée et l'intensité d'exposition . Chez
les cyprinidés, Cirrhinus reba une exposition à une photopériode
d'une intensité de 14L10D a 18L6D accélère la maturité des
gonades alors qu'une intensité de 8L16D a 0L24D retarderait la
maturité sexuelle (Verghese, 1969). Chez Barbus tetrazona, c'est
plutôt le facteur de condition des mâles qui a été le plus affecté
après une photopériode passant de 12L12L à 8L16D, sur une
durée de 3 semaines (Cheah et Munro, 1987). Ce qui signifie que
l'activité alimentaire de ces poissons avait été réduite. Par contre,
le changement d'intensité de photopériode n'affecte en rien la

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maturité de gonades de certains silures tropicaux, comme le


Mystus tengara (Guraya et al, 1976) et le Clarias gariepinus. (de
Kimpe et Micha, 1974; Peute et al, 1986), ni même le
développement de gamètes mâles de Xiphophorus maculatus.,
cyprinodontidés de Mexique ( Sohn et Crews, 1977). C'est
pourtant dans cet ordre ou les espèces sont beaucoup plus
sensibles à la modulation de moindres intensités de la
photopériode ou à la combinaison photopériode-température. En
effet, deux poeciliidés, Poeciliopsis gracilis et Poecilia sphenops
issus d'un même environnement ont réduit leur nombre d'oeufs à
la ponte, à la suite de petits changements d'intensité et de la
durée d'exposition (3L7D par rapport a 9L1D) (Burns,1985). Chez
Gambusia affinis, c'est plutôt la durée d'exposition qui importe
plutôt que l'intensité (Nishi, 1977).

5.3.- Peut-on moduler ou réguler certains facteurs moteurs?


L'argument selon lequel, sous les tropiques, la photopériode
n'a aucun effet sur la maturité sexuelle et la reproduction des
poissons en milieux naturels, étant donné la durée égale
d'heures d'éclairage et d'obscurité, n'est plus soutenable. En
effet, la combinaison de modulation de température à 30oC et
d'une photopériode de 14L10D stimule et active le
développement d'Heteropneustes fossilis (Sundararaj et Vasal,
1976; Garg et Sundararaj, 1985), aussi un autre Gambusia
heterochir atteint une maturité sexuelle plutôt lorsqu'il connaît
une photopériode plus longue dans des températures élevées
(Yan, 1987). Ce qui suggère qu'en milieu naturel, pour certaines
espèces, tout changement saisonnier peut donner à la
photopériode toute son importance.
Quant aux cichlidés, les travaux de Poon et Khoo (1980) et
de Moreau (1982), rapportent que la modulation de photopériode
(0L24D, 4L20D, 8L16D, 12L12D, 4L8D, 4L8D, 24L0D) est sans
effets sur la maturité sexuelle de Tilapia rendalli, Sarotherodon
macrochir et de Sarotheradon mossambicus (Peters). Par contre

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Balarin et Hatton (1979) rapportent qu'une courte photopériode


inhibe le développement de gonades chez les tilapines.
Ainsi donc pour certaines espèces, la photopériode n'a aucun
effet direct, il jouerait plutôt comme facteur d'entrainement, cas
de Barbus tetrazona, décrit ci-haut. Si dans la nature, la
photopériode peut avoir quelques effets, il ne peut donc en aucun
cas avoir une signification écologique quelconque; d'ailleurs son
action est souvent limitée aux hautes latitudes c'est le cas
d'Oryzias latipes, H. fossilis et Ophiocephalus punctatus.
S'agissant de l'action de la lumière, ses effets sont plus
connus sur les poissons d'un étang qu'en milieu naturel. Certaines
hypothèses soutenues par quelques auteurs confirment qu'un
étang peu profond (moins de 50 cm) favorise la pénétration de
toute sorte de rayons pouvant accélérer prématurément ou ils
retardent plutôt la maturité sexuelle de tilapias (Moreau, 1982 et
Muzigwa, 1990). Mais, les résultats d'une expérience menée en
laboratoire dans un aquarium n'ont pas abouti à la même
conclusion (Cridland, 1962). Cependant, la lumière d'une
intensité 6.0 vs. 30.5 et 54.5 lx a inhibé le développement de
gonades de Poecilia reticulata (Bong et Lam, 1972).
Aussi, une lumière adoucie, d'une intensité de 10 à 55 lx a
favorisé la vitellogénèse et la maturité finale des ovocytes et une
meilleure croissance somatique chez Paracheirodon innesi entre
25 et 30 oC comparé à une intensité normale de 900 à 1500 lx
ou à une obscurité totale de 0L24D (Tay et Lam, 1984). D'autre
part les expériences menées sur Oryzias latipes et Brachydanio
rerio confirment que pour certaines espèces la lumière joue plutôt
un rôle de facteur synchroniseur d'une certaine rythmicité
endogène à l'espèce (Weber et Spieler, 1987).
L'ovogénèse et la spermatogénèse de quelques espèces du
fleuve Congo (en tout cas, sur son parcours Maluku-Kinkole-
Kinsuka (Fig.01) (avant les rapides) rythment avec les
changements climatiques naturels (Figs. 04 et 07). Le "cycle
araignée" (Fig.08) met en évidence le déclenchement du
processus (maturité sexuelle) passant par la vitellogénèse dans
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un environnement où la productivité (rôle des facteurs biotiques


et abiotiques) permet de garantir un certain nombre de survie
des espèces. Les variables dépendantes (telle que l'état des
géniteurs, le taux de survie, n. oeufs éclos, le taux de croissance
et la qualité des alevins) seraient donc déterminantes pour
l'étude de la dynamique de cette population.
Dès lors, tout élément susceptible de perturber l'équilibre
écologique tel que dénoncé à la figure 08 affecte, ipso facto, une
des étapes décisives du processus reproductif de ces téléostéens
du Pool Malebo.
On peut aussi observer les variations hydriques et physico-
chimiques de l'eau du fleuve qui accompagnent ces changements
en cette même période (Muzigwa , 1995c).

500

400
cal/cm2j-1 , mm et Z

300

200

100

0
mai

août
juin

juillet

septembre

décembre
mars

octobre
janvier

avril

novembre
fevr

Mois
Radiation (cal/cm 2 /j) Evapotranspiration (mm)
Insolation (Z) Précipitations (mm)

Figure 09 : Influence du climat et de la température sur la valeur d'autres


facteurs abiotiques au Pool Malebo.

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10
disque (m), B.P. ( µgC/l) et pH

7,5
Profondeur , Secchi

2,5

-2,5
Maluku Kinkole Kinsuka Stations

Profondeur (m) pH

Secchi disque (m) Biomasse de


phytoplancton ( µgC/l)

Figure 10: Relation entre pH, visibilité, profondeur et productivité aux trois sites

Tableau 04 : Synthèse des principales caractéristiques physico-chimiques du milieu


dans les différentes stations en 1991

PARAMETRES MALUKU KINKOLE KINSUKA


Etiage / Crue Etiage /Crue Etiage/Crue
Profondeur (cm)
Nombre de mesures 42 30 37 31 38 36
Moyenne mensuelle 155,2 338,6 93,1 272,7 126,8 194,5
Ecart- type 13,7 7,32 5,8 8,4 7,2 4,7
Minimum mensuel 131 325 84 257 108 186
Maximum mensuel 175 348 104 282 136 201

Transparence (cm)
Nombre de mesures 40 38 42 38 39 37
Moyenne mensuelle 59,2 55,,5 55,4 47 54 42
Ecart- type 1,9 5,2 1,8 5,6 1,58 2,7
Minimum mensuel 56 42 52 38 51 37
Maximum mensuel 65 61 58 56 56 45

pH eau de surface
Nombre de mesures 40 36 39 36 36 35
Moyenne mensuelle 6,0 6,9 6,5 6,4 6,8 6,3
Ecart- type 0,2 0,15 0,4 0,2 0,3 0,2
Minimum mensuel 5,5 6,6 5,6 6,1 6,2 5,8
Maximum mensuel 6,2 7,2 7,1 6,8 7,1 6,7

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pH eau de fond
Nombre de mesures 33 36 36 37 39 36
Moyenne mensuelle 5,42 6,02 5,8 5,7 5,5 6,0
Ecart- type 0,15 0,4 0,5 0,3 0,2 0,1
Minimum mensuel 5,2 5,7 4,6 5,1 4,7 5,9
Maximum mensuel 5,6 6,6 6,3 5,6 5,8 6,2

Oxygène dissous (mg/l) (eau


de surface)
Nombre de mesures 35 33 36 37 33 34
Moyenne mensuelle 5,7 4,36 6,8 5,6 6,8 5,9
Ecart- type 0,2 0,16 0,16 0,13 0,1 0,3
Minimum mensuel 5,2 4,1 6,5 5,4 6,7 5,7
Maximum mensuel 5,9 4,6 7,1 5,9 6,9 6,1

Oxygène dissous(mg/l) eau de


fond)
Nombre de mesures 36 33 37 29 36 33
Moyenne mensuelle 4,6 3,9 5,3 5,5 5,5 5,5
Ecart- type 0,4 0,11 0,3 0,1 0,4 0,1
Minimum mensuel 3,7 3,8 4,5 5,3 4,9 5,3
Maximum mensuel 5,2 4,1 6,0 5,6 6,3 5,7

Températures(°C) eau de
surface
Nombre de mesures 18 21 17 21 20 18
Moyenne mensuelle 26,0 27,6 27,4 28,4 28,3 29,5
Ecart- type 1,1 0,7 1,5 0,7 1,7 0,4
Minimum mensuel 24,1 26,2 25,7 27,8 25,9 28,9
Maximum mensuel 27,3 28,1 29,4 29,7 30,4 29,9

Température(°C)eau de fond
Nombre de mesures 17 19 16 18 19 20
Moyenne mensuelle 28,4 29,6 29,6 30,6 30,4 31,4
Ecart- type 1,1 0,8 1,5 0,6 1,6 0,3
Minimum mensuel 26,9 28,8 27,9 30,2 28,1 31
Maximum mensuel 30,2 30,9 31,7 31,8 32,3 31,8

Température (°C) de l'air


Nombre de mesures 15 14 17 16 18 17
Moyenne mensuelle 23 24,7 24,6 25,7 25,4 26,6
Ecart- type 1,0 0,9 1,5 0,6 1,7 0,4
Minimum mensuel 21,6 23,1 22,5 24,9 23,1 26,1
Maximum mensuel 24,1 25,7 26,5 26,8 27,3 27,0

2
Conductivité (µS/cm ) eau de
surface
Nombre de mesures 34 34 36 38 31 28
Moyenne mensuelle 42,5 37,8 77,6 66 70,5 60,7
Ecart- type 0,7 1,2 3,8 0,9 0,8 1,2
Minimum mensuel 41,1 35,6 70,6 64,8 68,5 59,8
Maximum mensuel 43,6 39 82,6 67,6 71,6 62,7

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2
Conductivité (µS/cm ) eau de
fond
Nombre de mesures 32 35 34 38 34 33
Moyenne mensuelle 38,6 34,3 68,8 61,5 63,8 62,5
Ecart- type 1,0 1,8 3,7 0,9 1,7 0,9
Minimum mensuel 37,4 31,6 61,7 60,1 60,1 60,5
Maximum mensuel 40,7 36,4 75,3 63,2 66,8 63,9

5.4.-Existent-ils des seuils optimum de quelques facteurs


biotiques et abiotiques au déclenchement du processus de
reproduction des espèces au Pool Malebo?
Le poisson étant un animal poïkilotherme, les fluctuations
des facteurs physico-chimiques (tel que la température,
l'insolation , la conductivité, les précipitations etc.) jouent
certainement un rôle prépondérant dans la physiologie de
reproduction des espèces du Pool Malebo. Il est connu par
exemple que certains seuils de température optimale de
reproduction sont génétiquement définis et ne peuvent jamais
être modifiés même par acclimatation successives à des
différentes températures (Gerking, 1980). Conséquemment,
chaque espèce est donc naturellement adaptée à la température
qui prévaut à sa saison de ponte. Au fleuve Congo, les
températures sont à leur maximale à la fin de la saison sèche et
elles sont à leur plus faibles valeurs pendant la saison de pluies.
Cependant, les eaux marginales des plusieurs rivières et fleuves
tropicaux peuvent présenter plus de fluctuations que d'autres
parties du cours d'eau (Daget,1957;Whitehead,1972; Welcomme,
1985 et Muzigwa, 1995c).
Dans certains cas, un flux de pluies brusque entraîne une
baisse ou une élévation brusque de températures que les espèces
locales, ayant atteint leur maturité sexuelle, encaissent comme
un "choc thermique" pouvant au même moment occasionner des
pontes de la saison. Ce phénomène fort remarquable entre les
mois de novembre et janvier dans le Pool Malebo pourrait faire
passer le facteur température comme un élément "déclencheur
et synchroniseur" (Hopson, 1972; Muzigwa, 1995c). Dans nos
stations d'études (Maluku, Kinkole et Kinsuka)d'autres
observations menées sur d'autres espèces (Fig.04) montrent bien
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que la plupart d'espèces du Pool Malebo se reproduisent à la


montée des eaux, correspondant aussi à la montée des
températures, les orages et les vents étant à leur maximum.
Nous enregistrons en cette période un taux de turbidité élevé, à
partir d'octobre et novembre. Quant à la teneur en zooplancton
elle reste élevée alors que le phytoplancton diminue sensiblement
(Tab. 01).
D'autres travaux plus approfondis, menés sur la physiologie
de certaines espèces montrent que le taux vitellogénique de
Paracheirodon innesi, par exemple, varie selon la modulation des
températures (25oC > 30oC > 20oC), si bien qu'à 20oC, même la
croissance somatique est affectée
La (Tay et Lam,1984).
température de cette espèce en milieu naturel étant de 24 à 25oC
dans le bassin de l'Amazone. Le Ctenopharyngodon idella
requiert un certain nombre de degré jours pour la maturité
sexuelle de ses gonades (pas plus grand ni égal à 15oC) (Chung
et al., 1980). Chez une petite espèce, Brachydanio rerio, les
seuils inférieurs et supérieurs de températures (5 d à 26 oC, 3 d
à 30 oC et 2 d à 30 oC) de ponte ont été définis. Par contre, les
femelles maintenues à 23oC n'ovulent pas du tout alors que leurs
mâles restent spermiant même à 21oC (Hisaoka et Firlit, 1962,
Chen et Martinich, 1975). La recrudescence des ovaires du silure
Heteropneustes fossilis a été avancée d'un mois à la suite d'une
montée de température a 25oC (Sundararaj et Vasal, 1976).
Quant au Clarias gariepinus, la température joue un rôle
régulateur du développement de gonades (Peute et al, 1986). Le
taux de spermatogonie de Poecilia reticulata accroît avec la
montée de température, les seuils de tolérance étant entre 20 et
30oC.
La reproduction des cichlidés est souvent affectée par des
fluctuations. Tilapia rendalli du Lac artificiel Kariba par exemple,
se reproduit à la hausse de température; les basses températures
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inhibent le développement d'ovaire d'Oreochromis aureus mais il


inhibe la reproduction chez l'Oreochromis mossambicus
(Mironowa, 1978 et Terkatin et al, 1980). Enfin bien que le Lates
niloticus du Lac Tchad est sexuellement mûr pendant toute
l'année, la ponte s'arrête quand commencent les basses
températures de l'année (Hopson, 1972).
Au Pool Malebo, l'absence d'une catégorie d'alevins, âgés de
quelques semaines, chez certaines espèces pourtant existantes,
entre le mois de février et d'octobre ne soutiendrait-il pas cette
hypothèse? C'est le cas du Parachanna obscura Teugels et Daget,
1984, du nom local mungusu, du Citharinus congicus Blgr
1897.

5.4.1. La météo et les cycles lunaires


Les cycles lunaires interviennent surtout dans les migrations
de pontes. Un seul cichlidé (Tilapia mariae) et un silure (Clarias
gariepinus du Lac Sibaya) atteignent le développement optimal
de leurs gonades à la pleine lune (Okorie, 1974). Les marées
hautes et basses étant sous le contrôle de cycles lunaires, il est
curieux de constater que jusqu'à ce jour, nulle part on a fait
allusion aux effets que ce phénomène produit sur le
comportement reproductif des poissons marins.
La météorologie est vue sous l'angle de brouillard pouvant
empêcher la pénétration de rayons solaires. Au Pool Malebo, ce
phénomène est accompagné d'une baisse de température et
d'une diminution progressive de pression atmosphérique qui
précèdent les coups de tonnerre jusqu'à la tombée des pluies.
Ceci se produit entre mi-octobre, novembre et décembre (Tab.
01, Figs. 06 et 07).
A la suite d'une chute de pression atmosphérique dans un
aquarium, un characoïde, Copella arnoldi a pondu plus d'une fois
(Zukal, 1977). Aussi, le choc de pression trouve tout son sens
lorsqu'on y recourt pour obtenir des oeufs diploïdes d'une espèce
donnée (cas de Tilapia spp), les individus triploïdes (Manola,
1991, communication personnelle).

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5.4.2. Possibilité de contrôler certains facteurs exogènes


Cheah et Munro (1987) rapportent qu'en imitant la tombée
de pluie sur un étang on a fait pondre le Barbus javanicus. Aussi,
en faisant baisser la température (ToC), et la conductivité, la
pluie a fait déclencher la ponte chez Petrocephalus isidori et
Eigenmannia viriscens (Kirschbaum, 1979 et Zukal, 1977). Enfin,
les poissons chat Callichthys sp. et Hoplosternum sp. ont aussitôt
commencé à creuser leurs nids de ponte après qu'on ait versé de
l'eau, pour une durée de 3 heures, dans leur étang (Hoedman,
1951). Ici le poisson joue un rôle synchroniseur.
Dans la région du Pool Malebo, un très grand nombre
d'alevins de Clarias spp. fait leur apparition à partir de fin janvier
jusqu'au mois de mars. Nous pensons que l'effet hydrostatique
d'octobre à novembre a été pour beaucoup dans le
déclenchement des pontes.
D'ailleurs, il convient de souligner la diversité de la
composition chimique des eaux au Pool Malebo (Tab. 02) dont les
paramètres physico-chimiques fluctuent sous l'influence des
pluies. En effet, les volumes d'eau que déversent les rivières
(souvent influencées par les pluies), au débit important, modifient
très sensiblement le thermocycle de zones aphotiques. C'est une
des grandes caractéristiques des fleuves tropicaux qui a été
soulignée par plusieurs auteurs (de Bont et Maes, 1956, Daget,
1957, Gosse, 1963, Welcomme, 1969, Whitehead, 1972,
Beadle,1974, Viner, 1975, Lowe-McConnell, 1987).
Ces cours d'eau, dont la vitesse et le niveau d'eau
augmentent, présentent aussi une turbidité plus élevée qu'en
saison sèche. Ce qui explique une baisse en ions et ce
phénomène serait à la base de la faible conductivité enregistrée
pendant les saisons de pluie, dans les cours d'eau des zones
tropicales. Après les premières pluies, suivies d'un passage de
rayons solaires, les feuilles et autres troncs d'arbres en
décomposition, en zones littorales et sur les berges, constituent
des composés humiques qui seront entraînés par des prochaines
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pluies dans les cours d'eau de la région. Ce phénomène acidifie


l'eau et le pH baisse très sensiblement. Cette période de la baisse
en conductivité correspond au moment ou le Labeo altivelis du
fleuve Congo remonte les rivières pour aller pondre (de Bont et
Maes, 1956). En Inde, quelques étangs de carpes ont été
construits de manière qu'une partie d'eau de petits ruisseaux et
rivières transitent dans ces étangs pendant la saison de pluies. Il
se fait que c'est en ce moment précis que les carpes indiens
pondent (Saha et al., 1969). Alors que la ponte de la carpe
indienne (Cirrhinus mrigala, Cirrhina reba et Catla catla)
correspond à un changement de la teneur en paramètres physico-
chimiques, sans turbidité et calme, la carpe chinoise
(Ctenophryngodon idella) quant à elle préférerait une élévation
du niveau d'eau et d'une turbidité moyenne (Dubey et Tuli, 1961,
Chung et al.,1980).
L'induction de la ponte du Clarias gariepinus est obtenue
dans un étang préalablement séché et dans lequel on a fait un
épandage d'engrais sec et dans lequel le niveau d'eau est monté
à plusieurs reprises (de Kimpe et Micha, 1974, van der Waal,
1974, Hogendoorn, 1979).
Une conductivité très élevée peut aussi affecter non
seulement la maturité sexuelle mais aussi la croissance
somatique. En effet, Paracheirodon innesi montre une lenteur de
croissance en somatique et du développement de gonades en
passant d'une eau de 10 - 20 µS/cm, pH 4,5 - 4,8 à 60 - 80
µS/cm pH 7. Par ailleurs, un passage brusque de 190 à 50 µS/cm
pendant 4 jours, a provoqué la maturation du dernier stade des
ovocytes (Tay et Lam, 1984). Ce phénomène se produit aussi au
Pool Malebo, lorsqu'à la suite des pluies, l'apport des eaux et des
feuilles en décomposition entraîne une chute de conductivité du
fleuve aux environs du mois de novembre et décembre. Ce
phénomène est suivi d'une montée de niveau d'eau, passant de
3,6m à 5,2 m au Pool Malebo et plus précisément à Kinkole.
La combinaison d'une baisse de conductivité, suivie d'une
montée de niveau d'eau dans un aquarium a stimulé la maturité

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sexuelle de gonades et a été suivi d'une ponte chez Pollimyrus


isidori alors qu'une élévation de la conductivité a fait régresser
les gonades pourtant déjà mûrs (Kirschbaum,1979). La
simulation de pluies, la montée du niveau d'eau et la baisse de
conductivité induisent la ponte d'Eigenmannia viriscens, et d'un
silure Kryptopterus bicirrhosus (Kirschbaum, 1979). Chez les
cichlidés, une forte turbidité dans un courant d'eau inhabituel
inhibe la ponte d'Eutroplus spp. et de Sarotheradon melanotheron
alors que tout cela est sans effet chez une autre tilapia,
Oreochromis mossambicus (Aronson , 1957, Munro, 1990).
Dans la nature, les facteurs sociaux revêtent beaucoup plus
d'importance surtout là où la ponte n'est pas sous le contrôle de
crues (Lowe-McConnell, 1987). Toute l'action de phéromone que
secrète les mâles en présence de femelles a été considérée par
certains auteurs comme un stimulus, (Liley, 1982, Liley et
Stacey, 1983 et Milinski, 1992). Les phéromones étant un "de
moyens de communication" chez les poissons. La phéromone de
la femelle de Brachydanio rerio stimule la spermiation et le
comportement reproducteur de mâles de Brachydanio spp. (Chen
et Martinich, 1975, van der Hurk et Lambert, 1983). Dans un taux
de mise en charge très élevé, Poecilia reticulata et le Xiphophorus
variatus produit moins d'alevins et le processus reproductif est
réduit respectivement. (Rose, 1959, Borowsky, 1987). Une
isolation prolongée du cichlidé Oreochromis mossambicus,
prolonge non seulement sa puberté mais il affecte aussi
quelques organes de sens entre autre la vue (Silverman, 1978).
Balarin et Haller (1982) rapportent qu'un taux de charge très
élevé inhibe la ponte chez les tilapines.

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Figure 11 : Variations des thermo-isoplèthes, des températures (T°C) de l’air et


des précipitations (mm) en fonction des saisons dans les environs immédiats du
Pool Malebo

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6.- Conclusions et suggestions


La reproduction contrôlée de certaines espèces nous est
encore impossible! C’est le cas des Distichodus spp., du
Stolothrisa tanganicae etc. Ces espèces devraient encore
bénéficier d’un peu plus d’attention des scientifiques et des
moyens financiers des gouvernements pour pouvoir dissocier le
rôle des facteurs abiotiques et biotiques dans le déclenchement
du processus de reproduction.
Au fleuve Congo en tout cas, le mode de reproduction des
espèces est la résultante d’une synergie des facteurs éco-
biologiques. Parmi ces facteurs déterminants figurent en bonne
position l'effet hydrostatique (chute de conductivité, légère baisse
de température), l'apport en nourriture naturelle et une
photopériode stable (Figs. 04, 08, 09 et 11). Tous ces facteurs
agiraient comme élément déclencheur de la maturité sexuelle
suivie ou non d’une ponte selon que certains seuils optimum sont
atteints. Pourtant la pollution affecte d'une manière inquiétante
l'intensité et la régularité de ces facteurs climatiques.
La reproduction de ces deux espèces coïncide avec
l'avènement des pluies, sources de grandes modifications
biotiques et abiotiques du milieu (Figs. 02, 09 et 11). La gestion
des ressources ichtyologiques du fleuve Congo pose tout de
même un certain nombre de problèmes. Du point de vue
écologique, il ressort de nos observations que l'étude des rythmes
de fraie et de développement des œufs des poissons se heurte à
d’importants problèmes d'échantillonnage. Le cas des
Distichodontidae (D. lussoso, D.antonii et D.sexfasciatus) et des
Cyprinidae (Labeo velifer) dont les femelles ne migrent vers les
frayères qu'au stade de l'ovulation puis repartent rapidement
après la ponte en est la preuve. Ceci peut être compris dans ce
sens qu'il est difficile sinon impossible d'estimer les rythmes de
fraie à partir du pourcentage de femelles capturées ovulées sur
les frayères. En outre, les œufs sont souvent présents à des
densités extrêmement faibles et même dégradées sur les zones

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de frayères. D'où, la récolte des œufs reste donc aléatoire et


même difficile à réaliser.

6.1.- Risque réel de déséquilibre écologique par des activités


anthropiques
Le respect de l'équilibre inter et intra biotique et
biocénotique relève de la responsabilité individuelle et collective.
Le Pool Malebo, situé à proximité de deux grandes villes
(Kinshasa et Brazzaville) n'y échappe pas. Le rôle de l'Etat,
congolais par exemple, devrait y être prépondérant à travers un
programme d'éducation permanente des masses (par rapport à la
gestion des déchets ménagers), du contrôle des rejets des égouts
des industriels (pétroliers, chimiques, construction et ferronniers)
et autres sociétés des transports (Muzigwa, 1995c).
Dans cette logique, le souci de réhabiliter et de restaurer les
espèces que nous avons trouvé à leur seuil critique passe par 3
mesures, à savoir:
- sauvegarder et reconstituer l'environnement naturel avec les
exigences des biocénoses;
- repeupler ces habitats (ou biotopes) par des espèces adaptées à
ces milieux avec l’aide d’une pisciculture intégrée (ANNEXE II);
-garantir le suivi et la surveillance des mesures de gestion et de
protection à tous les niveaux;
II faut bien souligner l'interdépendance de ces trois moyens
car, à quoi servirait de réhabiliter, par exemple un environnement
aquatique continuellement pollué ou détruit ? La seule solution au
problème de rupture d'équilibre dans ces milieux aquatiques,
réside dans le changement de comportement des acteurs.
Certaines pratiques très courantes aux environs immédiats
(affluents et rivières) du Pool Malebo, pourtant considéré comme
un des plus grands réserves de l'ichtyo-faune tropicale (Poll,
1959) méritent d’être dénoncées:

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Figure 12 : Constats pour une gestion intégrée des écosystèmes aquatiques à


risques, cas du fleuve Congo au Pool Malebo, le long de la Ville de Kinshasa

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6.1.1. En urbanisme: l'explosion démographique que connaissent


les deux villes (Brazzaville et Kinshasa), plus particulièrement la
Ville de Kinshasa nous a conduit à des lotissements sauvages
aux voisinages immédiats des plusieurs cours d'eau;
6.1.2. Dans le domaine de transport : les vidanges des
bateaux et de tout le charroi automobile dans les égouts
terminent leur course au Pool Malebo;
6.1.3. En agro-sanitaire : le recours dans les cités pauvres
de Kinshasa au DDT dans la désinfection des bâtiments et des
habitations pour éliminer certains parasites et une catégorie
d'insectes nuisibles;
6.1.4. En pêche artisanale: l'usage courant et régulier des
ichtyotoxines (naturels et chimiques) par les pêcheurs ne
disposant pas d'engins capables d'affronter certains torrents du
fleuve Congo;
6.1.5. En pêche sportive: la destruction des berges et
l'abandon des déchets polluants;
6.1.6. En agro-alimentaire : l'épandage incontrôlé d'engrais
aussi bien minéraux qu'organiques (pour accélérer la croissance
des légumes, les bitekuteku par exemple) chez les maraichers
des environs de Kinshasa;
6.1.7. Dans le domaine de la construction navale : les
déchets (restes des peintures, les produits chimiques) des
ateliers de Chanimétal à Kintambo magasin , non loin des rapides
de Kinsuka terminent leur course au fleuve Congo;
6.1.8. Dans le domaine de la recherche et de la médecine
nucléaires : Kinshasa souffre d'un vide juridique quant à la
gestion et au traitement des déchets nucléaires du réacteur de
Kinshasa (au Mont Amba) et des autres déchets provenant des
laboratoires radiologiques de la Capitale; certains pays européens
hautement industrialisés ont même proposé d'enterrer leurs
déchets nucléaires dans le Bas-Congo (le dossier n'est pas encore
élucidé mais certaines autorités de la IIème République ont
reconnu ce fait);

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6.1.9. Dans le traitement des déchets: à Kinshasa, il n'existe


aucune disposition de ramassage des déchets ménagers et
industriels; tous les déchets terminent dans les rigoles et sont
entraînés pendant les pluies d'octobre à décembre dans le fleuve
Congo;

6.2.- Une lourde "facture" a payer


De plus en plus, certains indicateurs montrent que bon
nombre d'espèces endémiques au Pool Malebo se font rare
(Muzigwa, 1993) et même plus grave, en comparant la liste
d'espèces pêchées en 1959 et 1988) nous constatons qu'il y a
continuellement réduction en nombre d'espèces au Pool Malebo
(Poll, 1959 et MUZIGWA,1994b. et MUZIGWA, 1995c). Aussi, les
statistiques des pêches fluviales sur deux périodes (allant de
1973 à 1982 et de 1984 à 1988) analysant la composition de
l'ichtyo faune déversée sur les marchés de Kinshasa, démontrent
que non seulement il y aurait une réduction en nombre
d'individus attrapés mais aussi la diversité en espèces se trouve
sérieusement réduite d'une période à l'autre. L'indice d'Herfindahl
n
2
H = Σ si
( i =1 ) Neiland et al., 1990) appliqué aux captures en nombre
des Distichodus spp. par exemple, présente une valeur (H) de
0,46 (1973/1982) alors que cet indice est tombé à 0,01 pour la
période suivante (1984/1988). A ce phénomène s'ajoute
l'apparition des nouvelles espèces au Pool Malebo. Cette
introduction involontaire d'espèces non endémique à cet
environnement est une preuve de plus des effets néfastes des
activités anthropiques sur l'équilibre des écosystèmes du Pool
Malebo (MUZIGWA,1995b).
Nous pensons que les effets des pratiques dénoncées au
point 6.1. agissant en synergie affectent très sensiblement
certains des processus biologiques (dont la reproduction et la
chaîne trophique) de l'ichtyo faune au Pool Malebo.
Dans plusieurs pays, ce problème d'équilibre entre nos
différents systèmes d'exploitation et l'environnement est un
véritable casse-tête. L'avenir de l'humanité en dépend. En
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analysant les différentes difficultés de gestion de cet


environnement auquel nous sommes confrontés, aussi bien dans
les pays développés qu'en voie de développement nous avons
établi une "rose épinée" (Fig. 13), ou tout simplement, une sorte
d'"antipodes aux technologies de production". Il ressort de nos
constats qu'une nourriture de qualité, à partir de nos ressources
aquatiques, ne serait plus garantie si la chaîne alimentaire des
espèces auxquelles l'homme se nourrie est si gravement polluée
et/ou empoisonnée!

6.2.1. La qualité des produits de pêche du Pool Malebo


Plus d'une personne dénonce déjà l'odeur de mazout
ressentie en dégustant le poisson pêché aux alentours de
Chanimétal, c'es-à-dire, entre Kitambo magasin et Kinsuka. Les
analyses plus approfondies pourraient confirmer aussi la présence
des métaux lourds et autres substances toxiques dans la chaine
alimentaire des poissons pêchés sur ce tronçon (Muzigwa,
1995c).

6.2.2. Les cas des perturbateurs endocriniens


Dans un processus de globalisation du phénomène de
pollution, vu sous l'angle de l’Environnement et Santé (Fig. 12),
nous avons conçu un modèle de référence appelé la « rose
épinée » des perturbateurs endocriniens car, à l’allure où vont les
choses, c'est le règne animal en général qui se trouve menacé.
En effet, connaissant déjà in vitro, les effets néfastes de certaines
substances toxiques sur quelques processus biologiques de
l'homme et de l'animal en général, nous pouvons souligner
certains risques réels.
Déjà, quelques scientifiques pensent que si la pollution ne
joue pas un rôle dans l'augmentation des allergies elle rend en
tout cas certains allergènes plus agressifs. Aussi, non seulement
toutes les manifestations de rhinite, de conjonctivite et d'asthme
sont amplifiées avec la pollution mais celle-ci peut aussi révéler

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une allergie chez des personnes ayant été préalablement


fragilisées par la pollution (Darras et Sananès, 1997).
Nous citerons par exemple la peur de manger, l’incapacité à
se reproduire et à respirer l’air de plus en plus pollué et toxique.

6.2.3.-Les maladies de la pollution ou de déséquilibre


écologique
De nos jours, certaines hypothèses soutiendraient que nous
assistons déjà, suite à la pollution, à la recrudescence d'une
catégorie des maladies et à des anomalies que certains qualifient
déjà des maladies de la pollution, du développement ou des
technologies modernes(Fig.13). C’est le cas: de
l’endométriose, des cancers de la prostate et de l’uterus , de la
diminution de la qualité et de la quantité du sperme , des IVG
(interruption involontaire de quelques cas de grossesse), des
ovaires polymicrokystiques, de l’augmentation du nombre
d'individus trisomiques, de la distorsion de la colonne vertébrale
(chez les animaux par exemple) ou de la modification de la chaîne
d’ADN, des maladies leucémiques, des manifestations très
précoces des caractères sexuels secondaires chez les mineurs
d’âge, des allergies à certains aliments, particulièrement chez les
enfants , des crises d’asthmes, rhinite chronique accrus, etc.

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Céphalées et Endométriose
migraines fréquentes

PCB

Avortement DDT CFC


et Nodule
déformations vaginal
foetales

SANTE ET
ENVIRONNEMEN
T
DIOXIDE DES
PERTURBATEURS
ENDOCRINIENS

Cancer
Qualité et de
quantité de l’uterus
spermes INSECTICIDE PESTICIDES
réduites

HERBICIDES

Colère et nervosité
aigües et fréquentes Ovaires polymicro-
kystiques

Figure 13 : La rose épinée des perturbateurs endocriniens ou les « antipodes » des


technologies modernes (Extrait des travaux de thèse du doctorat, Muzigwa, Ulg,
1999-2005)

Malgré les dernières percées technologiques en génie


génétique, ces incommodassions ou problèmes de santé
pourraient s’aggraver dans les décennies à venir, si notre mode

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de vie ne change pas (accroître la production à tout prix, profit à


tout prix), bref, notre rapport avec l’argent!

7- EFFETS D'UN ENVIRONNEMENT PERTURBE SUR LE CYCLE REPRODUCTIF


DES POISSONS TELEOSTEENS DU FLEUVE CONGO

7.1.- Déséquilibre en oligo-éléments de l'eau


La forte demande en oxygène des échantillons d'eau
prélevés à 15m des berges, aux environs immédiats de
Chanimétal (0,47mg d'O2/l/heure) et du port de déchargement
des marchandises à Kingabwa (0,35mg d'O2/l/heure), est presque
2 fois celle de Kinsuka (0,26mg d'O2/l/heure) et 2,6 fois celle de
Kinkole (0,16mg d'O2/l/heure). Le taux de survie des œufs est
d'ailleurs plus élevé à Kinkole (26%) qu'à Chanimétal (8,4%).
Les quelques 3 échantillons (peu représentatifs évidemment)
des poissons analysés par stations, en prenant pour éléments de
référence le cadmium (Cd), le zinc (Zn), le cuivre (Cu), le plomb
(Pb), le mercure (Hg), et le chrome (Cr) nous ont donnés des
valeurs suivantes:

Tableau 05: Concentration des métaux lourds dans les muscles du Distichodus
antonii, (localement appelé , Mboto) prélevés aux trois stations, lieux de notre
échantillonnage. (Les concentrations sont exprimées en ppm par rapport au poids
frais. N.B. Les cases vides signifient que les métaux n'ont pas été détectés)

Espèce/Echantillon STATIONS Date Cd Zn Cu Pb Hg Cr


Distichodus Kinkole 16/09/91 0,21 14,3 0,54 2,82 0,15 -
antonii
Distichodus Kingabwa 24/11/91 0,38 8,56 0,79 0,82 0,11 -
antonii
Distichodus Chanimétal 03/10/91 0,42 10,2 0,87 0,96 0,13 -
antonii
Distichodus Kinsuka 14/18/91 0,22 19,1 0,69 3,66 0,19 -
antonii (Brikin)

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7.2.- Irrégularité des paramètres physico-chimiques et ses


conséquences

Toute arrivée tardive des pluies dans le Pool Malebo diminue


la profondeur des eaux du fleuve et expose davantage les
poissons à des prédateurs et à une forte insolation. Le taux de
capture et mortalité des œufs est fort élevé. Le pouvoir diluant
du fleuve diminue et la concentration de ces métaux dans l'eau
s'accentue. La dynamique des facteurs physico-chimiques est
encore mieux représentée sur la figure 01. La synergie excès en
métaux lourds et irrégularité des facteurs physico-chimiques
sera fatale à la faune ichthyenne du fleuve Congo (entre Maluku
et Kinsuka) si aucune mesure de réduction des rejets
(organochlorés) des agro-industriels et transport n'est mise en
place.

7.2.1.-Nécessité d'un contre projet global ou d'un nouvel


édifice conceptuel aux aberrations du néo-libéralisme inhumain
La Science au service de l’argent ne peut que conduire à des
monstruosités. La course effrénée au rendement et ipso facto à
l’enrichissement de l'industrie lourde et de la biotechnologie en
agro-alimentaire va continuer à faire des dégâts, non seulement à
la nature, ce qui n’étonne plus personne, mais surtout à
l’organisme humain et animal. D'ailleurs comme le disait Tibon-
Cornillot (1992): "la reconstruction du vivant crée une interface
entre l'ordre du vivant et l'ordre humain. Cet événement
engendre des effets sociaux bouleversants qu'il faudra savoir
accompagner ".
Parmi les formules magiques pour maximaliser le
rendement, citons le cocktail Clenbutérol et Nandrolone pour
accélérer la croissance des bovins. Et pourtant ses effets
cancérigènes ont été démontrés surtout chez la femme.
Cette hécatombe se poursuit en nous faisant consommer
certains additifs alimentaires pourtant reconnus comme étant
toxiques (Fig.13). Les colorants, les arômes, les auxiliaires de
fabrication et les édulcorants, utilisés dans le seul but de tromper
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le consommateur, sont pour la plupart, des produits des


synthèses chimiques qui terminent leur course dans nos
ruisseaux, nos rivières, nos fleuves et nos océans.
Quoiqu’il en soit, dans cette course au profit, l’agro-
alimentaire réagit pour se faire une place au grand rendez-vous
dont la première étape passe par la grande structuration, les
fusions bancaires et industrielles, qu’il faut d’ailleurs inscrire dans
la logique de la mondialisation de l’économie (Jaillette, 1999).
Nonobstant les pratiques de cette économie qui oublie sa finalité
humaine!
Il nous faut dès à présent chercher comment dépasser
l'horizon de l'économie capitaliste de marché, incapable de
permettre les régulations économiques et financières- donc
sociales- caractérisant la mutation informationnelle en cours et le
changement d'ère qu'elle entraîne (Le Monde diplomatique du 4
avril, 2000). Les perspectives du tiers secteur à finalités sociale et
écologique pourraient apporter déjà quelques réponses à la
problématique (Caillé, 1999).
La gestion intégrée des écosystèmes aussi bien aquatiques
que terrestres, de la nouvelle économie, devra être structurée,
dans sa partie stratégie, comme montré à la figure 14. Les
ressources en moyens humains et financiers y sont aussi
clairement définies.
Seule, la logique d'une nouvelle économie que certains
appellent déjà l'économie solidaire, plurielle ou de proximité
pourrait faire le contrepoids à ce néo-libéralisme économique
créateur des emplois précaires, de l'exclusion, des inégalités
sociales et surtout responsable des incohérences dans les
systèmes de production.

7.2.2.- Globalisation du phénomène et notre avenir


S’il est vrai que la terre est habitée par les formes plus ou moins
humaines depuis près de 6 millions d’années (« homo » forme
distincte des chimpanzés), il n’a fallu que quelques siècles
(probablement durant la révolution industrielle des 19 ème et 20

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ème siècles) au « homo sapiens » pour déstabiliser tous les


écosystèmes et défigurer notre planète! La teneur en gaz de plus
en plus élevée (comme la dioxine de carbone (CO2), la méthane
(CH4) et les oxydes d’azote NOx et de soufre SOx et autres tel que
l’anhydride sulfureux) aussi bien dans les couches de la
troposphère que de la stratosphère et les traces en métaux lourds
(Cu, Hg, Cd, Pb et Zn) dans les mers, les océans, les nappes
aquifères et dans certains cours d’eau sont là quelques unes des
preuves. La vitesse avec laquelle ces deux siècles ont précipité le
déséquilibre de l’homéostasie de notre planète interpelle tout
homme responsable si bien que bon nombre de curateurs
écologiques considèrent que ce phénomène est très préoccupant.
Aucune forme de vie n’échappe aux conséquences de ce
déséquilibre. Sous les tropiques aussi bien que dans les régions
tempérées, les formes de vie aquatique et terrestre subissent les
effets de l’incohérence de nos systèmes d’exploitation (Fig. 11).
La présence d’atrazine (un puissant herbicide) dans l’eau de
distribution de certains pays comme en Belgique, à Anvers
précisément (50x supérieure à la norme européenne), produit
cancérigène et responsable de la tumeur d’ovaire, produit qui fait
partie des substances mutagènes et génotoxiques; la
transformation des nitrates en nitrites (par des bactéries) se
termine par la formation des nitrosamines (substances
cancérigènes) à la suite d’utilisation abusive d’engrais azotés ; la
teneur en pesticides, qui serait en augmentation , dans nos eaux
de mer du nord, tous ces phénomènes inquiètent plus d’un
observateur (Vif Express n° 2409 du 5 -11 septembre 1997). En
Europe, la mort à la suite du cancer représente désormais 22%
du nombre total des décès!
Tous ces produits devenus toxiques et qui terminent leur
course dans nos cours d’eau, ajouter à ceux-ci, les incidences de
l’intensité de la convection (sous les tropiques par exemple,
phénomène tout à fait naturel) affectent bon nombre d’étapes des
processus de reproduction des poissons téléostéens dans
beaucoup de régions.

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En effet, en observant de très près ce qui se passe dans la


région du Pool Malebo, au fleuve Congo par exemple, la survie
des espèces ichthyennes n’est possible que dans l’équilibre aussi
bien des facteurs biotiques qu’abiotiques.
Dans l’immédiat, l'humanité doit "thinking laterally... and
acting together " (Cordis focus, Issue n°22, April 2000, p.30). En
d'autres termes, les actions à entreprendre pour préserver la
biodiversité (génétique, écologique et d'espèces) et l'équilibre
entre ces trois composants peuvent être pensées différemment
pourvu que l'objectif reste le même.

7.2.3.- Que faire dans l’immédiat


Mobiliser tous les acteurs impliqués dans cette pollution pour sa
réhabilitation et le suivi d’une gestion harmonieuse et plus
responsable (Fig. 14).

7.2.4.- Coût ou manque à gagner à la perte de la


biodiversité du fleuve Congo : Comment chiffrer le vivant ?
Chiffrer la valeur du vivant est une tâche ardue et
controversée car beaucoup de services rendus à l’homme par les
écosystèmes ne sont pas inclus dans les prix, dans le marché et
sont du coup niés. Dès lors, plusieurs spécialistes s’accordent sur
une logique du coût de remplacement par les destructeurs,
vision plus soutenue par les défenseurs de la Nature.
Le vide juridique international en matière d’environnement
continuera à causer préjudice car jusqu’à ces jours le
développement technologique et la concurrence n’a eu que
d’impact négatif sur l’environnement.
En ce qui concerne le Pool Malebo, à Kinshasa, les
opérateurs économiques qui arrachent les lieux à la collectivité
doivent se porter garant d’accompagner la substitution des
services rendus par cet écosystème à l’ensemble des utilisateurs.
Il est donc urgent qu’une étude d’évaluation par secteur d’intérêt
soit entreprise et qu’un accord soit signé entre les parties.

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Figure 14 : Lobbying pour une synergie de gestion responsable du fleuve, impliquant tous les pollueurs
potentiels au Pool Malebo, sur la fleuve Congo

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Logiquement, toute pratique d'exploitation (ou de production)


qui n'obéirait pas aux exigences de cet équilibre pose quelques
questions, à savoir :
Allons-nous, dans un avenir très proche, vers un monde
dans lequel, masques filtrants à la figure et scaphandres en
cuirasse au corps seront indispensables?
Ou alors, faudra-t-il des corps humains aux codes
génétiques modifiés (à la manière des OGM « Organismes
Génétiquement Modifiés ») pour nous adapter à notre nouvel
environnement planétaire?

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ANNEXE I : CROISSANCE DES ALEVINS DE DEUX ESPECES COMPAREE EN DES DIFFERENTES


ETAPES DU CYCLE, EN CE MILIEU NATUREL, AU POOL MALEBO, A KINSHASA (1991)

Figure 15 : Etapes du passage de l’œuf à l’alevin chez les deux espèces

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ANNEXE II : REHABILITER LES ESPECES PASSE PAR UNE STRATEGIE AQUICOLE COMPLEXE,
INTEGRANT ENTRE AUTRE, QUELQUES PRATIQUES AGRO-PASTORALES ET INDUSTRIELLES

Figure 16 : Différentes formes d’une pisciculture intégrée


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(1) Muzigwa KASHEMA Justin-Gr.


Professeur des sciences
Senior Research Associate
Directeur du Centre CEBADAC
Fac. des Sciences, Ulg. (*).
Lab. de Démographie des Poissons et d'aquaculture
Ch. de la Justice,10
B-4500 TIHANGE
(*)(Résultats des travaux des recherches doctorales de 1992-99

(2)Diemby Lugusu Marie Virginie


Chercheur à l'Université Libre de Bruxelles
Laboratoire de Systématique et Ecologie animales.
Av. Franklin Roosevelt, 50, C.P. 160/13,
B-1050 Bruxelles

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(3) MAKUNZA Keke Edgard


Professeur à l’Université Catholique de Kinshasa
et à l’Institut Supérieur de Kinshasa/Gombe
Maître de Conf. à HEC-Ecole de Gestion de l’Université de Liège
Ancien Professeur invité de Bordeaux Ecole de Management
Chercheur en Entrepreneuriat et Finance d’entreprise, Consultant

(4)KALOMBO KAMUTANDA Donatien


Professeur à l’Unilu
Chercheur à l’ULg.
Institut de Géographie, Sart Tilman, B11
B- 4000 LIEGE

REMERCIEMENTS
Nous voulons exprimer toute notre gratitude à la Coopération belge qui a financé tous
nos travaux de recherche doctorale au Laboratoire de Démographie des poissons et
d’Aquaculture, de l’Université de Liège. Je pense aux chercheurs et professeurs J. Cl.
Philippart, Ch. Mélard et P. Poncin. Je tiens à associer à ces remerciements les personnalités
scientifiques qui, malgré leur multiples occupations, nous ont apporté leur expertise dans le
traitement des données et ont mis à notre disposition leur laboratoire.. Chacun d'eux à des
degrés divers, a apporté son concours à la connaissance pour une meilleure gestion des
ressources aquatiques en Afrique.
- à M. le Chercheur Dr. CH. VAN EENAEME et le Professeur BIENFAIT (de la Faculté de
Médecine Vétérinaire, Service de Nutrition Animale) qui m'ont reçu et aidé dans mes analyses ;
- à M. le Professeur G. GOFFINET pour l'autonomie qu'il m’a accordé après m’avoir fait
accéder au monde fascinant de la microscopie électronique; et a continué à me faire confiance
pour la suite de mes manipulations;
- à monsieur le Chargé des cours Dr. J. CL. BUSSERS dont la disponibilité permanente m’a
été indispensable et très utile pour les photographies de mes coupes histologiques;
- enfin, sur le terrain et au fleuve Congo, je tiens à remercier également les autorités chargées
du Service Pêche, de la Brigade des Pêches et tous les Comités des pêcheurs de Kinkole pour
leur compréhension et le concours matériel en ressources humaines dont j’ai bénéficié le
service.

Publié aux éditions du CEBADAC dont n° du dépôt légal est le 11.934


au registre des éditeurs de la Bibliothèque Royale belge.

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