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Cette partie vous donne les outils d’analyse que vous devrez utiliser dans le corps de
votre commentaire - même si la dissertation est un exercice d’un autre type, les instruments
en question sont également utile pour celle-ci. Elle devront être utilisé dans les trois parties
(ou deux, ou quatre, mais ni plus ni moins) de votre développement.
Chaque partie est généralement enchainée à la précédente par un rapport à la dernière
réflexion de celle-ci pour relancer le questionnement du texte sous un nouvel angle. Chaque
partie, pour analyser un pan de la problématique dans le texte, doit prendre en compte les
instruments d’analyse propre à interroger la littérarité du texte. Nous évoquerons ici ces
principaux instruments.
D’après J-M Adam (1987), plutôt que de types de textes, on devrait parler de
structures séquentielles. Il définit 7 types de séquentialités :
- narrative
- descriptive
- explicative-expositive
- argumentative
- injonctive instructionnelle
- dialoguale-conversationnelle
- poétique-autotélique
Un texte peut être constitué d’une séquence homogène (ex : narrative), soit d’une série
de séquence du même type, soit - le plus souvent - d’une combinaison de séquences
hétérogènes. (Ex : L’ouverture du Père Goriot : le narrateur interrompt le récit au profit d’une
discussion sur le genre de livre qui commence, dans laquelle il interpelle le lecteur : séquence
conversationnelle intégrée dans un texte à dominante narrative).
(Pour l’essentiel, il s’agit de déictiques : mots dont le référent est tributaire de la situation
d’énonciation => « je », « mon », « ici », « demain », « à gauche », etc…)
(Nous effectuerons dans le cadre d’un séminaire une étude détaillée sur ce sujet - en
attendant lisez au maximum le très bon texte mis en lien sur le blog concernant les figures
de rhétoriques)
On rappellera juste très vite, le mécanisme sémantique des trois tropes (ou figures de
sens) abondamment utilisées :
- métonymie : le contenant est mis dans le contenu : (exemple - « les masques sont
silencieux »)
- synecdoque : relation d’inclusion où le tout est exprimé par l’une des parties, ou bien au
contraire une partie est exprimée par le tout :
« Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur » (=> ni les bateaux à voiles)
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Méthodologie d’étude du texte poétique
Nous nous consacrerons pour l’instant simplement à l’étude des textes poétiques - en
accord avec notre programme, le reste sera étudié en son temps.
Le poème, c’est d’abord une disposition particulière sur la page qui permet de
l’identifier => forme fixe, vers libre, poème en prose (tout ceci est immédiatement visible)
Cette disposition, écarte presque systématiquement la possibilité d’une analyse
linéaire du poème qui doit être parcouru « dans tous les sens » (ex : lecture par les rimes, par
les strophes, acrostiches, etc…)
- la versification :
(vous devez absolument lire sur le blog le lien vers l’université de Genève consacré à ce
sujet - nous ne dirons ici que l’essentiel, vous êtes tenus d‘en savoir davantage pour l‘examen
sur les Fleurs du mal)
=> les connaissances en versification permettent de décrire le ryhtme, les jeux de sonorités du
poème.
RYTHME. La mesure est déterminée en français par un accent d’intensité portant sur la
dernière voyelle prononcée d’un groupe (ex: « le cheval blanc »)
« La présence d’une syllabe en e atone à la fin du dernier mot d’une mesure fait passer cette
syllabe au début de la mesure suivante »
- la scansion du vers libre => marge d’interprétation + grande que le vers régulier
(multiplication des apocopes, plus de e muets qu’il faut sonoriser)
SONORITES.
Exemple :
« A Arl/es où rou/le le Rhône » (Premier vers de La Complainte de Vincent, Prévert)
=> Penser les sonorité comme le rythme en relation avec le sens global du poème. Ce vers
commence aussi par un hiatus délibéré (A Arles) et il est impair (2+2+3 =7) : il exprime un
univers discordant, car comme le montre la suite du poème, le monde (nature) déborde la
société des hommes et dépasse la faculté du poète et de l’artiste d’en exprimer la force.
=> « traduction » : en poésie, le langage se prend pour objet (comme c’est aussi le cas, d’une
manière très différente certes, en linguistique).
Le poème est autotélique, la construction de l’énoncé étant commandée non plus par la
volonté première de délivrer un message, une information, mais par la reprise délibérée
d’éléments équivalents à différents niveaux : syntaxiques, sémantiques, rythmiques,
phoniques => tous doivent être passés au crible de l’analyse dans le commentaire composé.
=> sur l’axe syntagmatique du vers : reprise d’éléments faisant naitre un paradigme
prosodique et un autre phonique.
=> Les accents portent tous sur les verbes. Télescopage du paradigme prosodique et de l’axe
syntagmatique. On ne s’étonnera du fait qu’Adam écrive : « dans ce vers, les verbes
appartiennent tous au registre de l’agression ». Cette agression, visible dans le champ
sémantique verbal, es accentuée par le rythme, ma prosodie poétique.
=> proverbe : « Qui vole un œuf, voile un boeuf » croisée avec l’expression populaire « va te
faire cuire un oeuf »
Votre commentaire composé doit mettre en évidence la libre circulation du sens dans
l’écriture poétique. Le sens du poème s’offre dans toutes les directions de lectures. Ce qui ne
signifie pas qu’on peut faire dire n’importe quoi ou ce que l’on veut au poème (cela est
sévèrement sanctionné dans les corrections de commentaires)