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Décès du lycéen poignardé au Kremlin-

Bicêtre lefigaro.fr avec AFP et AP


10/01/2010 | Mise à jour : 12:41 | Commentaires

L'entrée du lycée où s'est produit le drame. Crédits photo: AFP Crédits photo : AFP
Hakim, 18 ans, a été frappé par trois coups de couteau.
Son agresseur présumé, un camarade de lycée, a été
placé en garde à vue. La querelle entre les deux élèves
aurait concerné la soeur de la victime.
Un élève de 18 ans d'un lycée du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, est décédé
vendredi soir après avoir été poignardé par un camarade à l'intérieur de son établissement,
à la suite d'une dispute. L'agresseur présumé de la victime, un jeune de 18 ans scolarisé
dans le même établissement, a été interpellé sur la voie publique vers 1 heure samedi à
Ivry-sur-Seine, et se trouvait dans un état «prostré», selon une source policière. Dimanche
matin, il était toujours en garde à vue et n'avait encore dit «aucun mot» aux policiers. Le
suspect, qui «reste muet», devrait être déféré dans la soirée au parquet de Créteil (Val-de-
Marne).
Hakim Haddi, scolarisé au lycée Darius Milhaud, avait été transporté dans un état grave et
opéré en urgence à l'hôpital Henri Mondor de Créteil. La victime était «touchée au foie et à
l'aorte», a précisé l'AP-HP. Selon le procureur de la République de Créteil, il a été touché
par trois coups de couteaux. Selon des témoignages, la querelle entre les deux élèves aurait
concerné la soeur d'Hakim.
Admise à 11H00, la victime a été transférée aussitôt au bloc opératoire du service de
chirurgie vasculaire et digestive, mais après «6 heures d'intervention, le décès a été
constaté à 22h50», a-t-on indiqué de même source. Selon la sûreté départementale du Val-
de-Marne, chargée de l'enquête, le drame serait survenu vers 10h40 à l'intérieur de
l'établissement, à la suite d'une dispute entre les deux élèves. Le différend aurait concerné
la soeur du jeune Hakim.
On a appris dimanche que le corps d'Hakim allait être inhumé en Tunisie, pays d'origine de
sa famille dans les prochaines heures.
«Ça fait peur»
Venu rencontrer les enseignants et la direction du lycée Darius Milhaud, le ministre de
l'Education Luc Chatel a annoncé vendredi soir qu'il réunirait «la semaine prochaine» les
représentants des chefs d'établissements pour «faire un point sur les mesures de
sécurisation». Dans un communiqué transmis vendredi soir, Luc Chatel propose «à
l'ensemble des proviseurs de lycée et des principaux de collège de faire respecter une
minute de silence à la mémoire d'Hakim dans la journée du mardi 12 janvier.»
Le ministre de l'Education «leur suggère également d'organiser des temps de parole pour
réfléchir collectivement sur la fraternité, le respect de l'autre et la dignité de la personne
humaine.» Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, venu comme son collègue sur les
lieux de l'agression, a souligné qu'il s'agissait «d'un drame individuel» et non d'un
«phénomène de bande». Une marche en mémoire d'Hakim est par ailleurs prévue lundi au
Kremlin-Bicêtre depuis le lycée Darius-Milhaud et en direction du domicile de la victime.
A la suite de l'agression, le lycée polyvalent Darius-Milhaud, qui accueille 1.500 élèves
dans des sections générales et professionnelles, a été fermé pour l'après-midi, des tracts
étant distribué à l'ensemble des élèves pour les prévenir de la fermeture. Les cours ont
repris samedi matin mais les lycéens étaient dans un état de choc et de grande tristesse. En
guise d'hommage, quelques roses rouges et blanches avaient été déposées devant
l'établissement. Hakim «est mort pour rien, pour des bêtises», s'indignait Selma, une élève
de terminale, se disant «attristée et choquée». Une équipe de soutien psychologique a
rencontré les élèves et restera opérationnelle toute la semaine prochaine
«La victime était un élève de BEP vente. C'était quelqu'un de calme et de respecté. Ce qui
vient de lui arriver, ça fait peur. Ca veut dire qu'on n'est même plus en sécurité à l'intérieur
du lycée», expliquait vendredi Jennyfer, élève de BEP Sanitaire et social, présente avec un
groupe de lycéens devant les grilles de l'établissement. Selon Bianca-Love, 19 ans, élève
de terminale ES, une histoire liée à la soeur de l'agresseur serait à l'origine de la dispute.
«Ils se sont pris la tête à cause d'elle. L'agresseur a alors sorti un couteau, et l'a planté dans
la victime», a-t-elle affirmé, en précisant avoir assisté à la scène.
Le débat sur la sécurité dans les écoles relancé
Mardi 16 décembre, un adolescent de 16 ans avait été blessé par un tir de fusil devant son
lycée, à Sucy-en-Brie, dans le même département du Val-de-Marne. Le lycéen, légèrement
blessé au genou, avait été hospitalisé, sans que ses jours ne soient mis en danger. En mai
2009, après l'agression au couteau d'une enseignante par un élève et plusieurs cas de
violences au sein d'établissements scolaires, Nicolas Sarkozy avait annoncé vouloir
«sanctuariser» les écoles françaises et présenté une série de mesures, allant de la fouille des
cartables au développement de la vidéo-surveillance.
Mais pour la CGT-Education du Val-de-Marne, «ce ne sont ni les systèmes de
vidéosurveillance, ni les policiers, ni les équipes mobiles de sécurité imaginées par l'ancien
recteur qui pourraient» résoudre les violences. D'après le syndicat, le lycée Darius-Milhaud
ne disposerait, en matière de surveillants, aides-éducateurs et médiateurs, que de 12
équivalents temps plein pour 1.600 élèves et il aurait déjà subi 11 suppressions de postes
enseignants à la rentrée 2008.
D'après la mairie du Kremlin-Bicêtre, «il n'y a eu aucun incident notable dans cet
établissement dans les années précédentes». Pour le président de la région Ile-de-France,
«le lycée était bien protégé. On avait mis des portiques de sécurité et des caméras de
vidéosurveillance voilà un an et demi. Il n'y a pas de problèmes de sécurité».

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