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Chapitre 1

GENERALITES

A. Définition nature et objet de la Statistique


B. Organisation et documentation statistiques. Principes généraux
C. Observation des faits

A. Définition, nature et objet de la Statistique

Dans le langage courant , le mot « statistiques» , au pluriel, désigne des collections de


chiffres, présentées souvent sous forme de tableaux, parfois sous forme de graphiques, et qui
regroupent toutes les observations effectuées sur des faits nombreux , relatifs à un même
phénomène.
Il est bien certain qu’une pareille définition ne saurait suffire. Le statisticien, placé en face
de ces relevés chiffrés, devra les examiner de plus près, « de manière à obtenir des rapports
numériques sensiblement indépendants des anomalies du hasard et qui dénotent l’existence de
causes régulières dont l’action s’est combinée avec celle des causes fortuites ».
Nous pourrons dire que la « Statistique », au singulier, sera constituée par l’ensemble des
procédés ou méthodes qui auraient pour but l’étude mathématique des statistiques.
Si nous retenons ces définitions du terme « statistique »nous dirons que la Statistique est
l’outil avec lequel travaille une matière première constituée par les statistiques.

La Statistique aura pour but d’étudier des faits pour permettre ensuite de prendre des
décisions.On conçoit alors qu’elle puisse être dangereuse si l’étude a été viciée par des erreurs
d’observation, ou des erreurs d’interprétation.
Des critiques ont d’ailleurs été faites à la Statistique.
 On lui a reproché de ne porter que sur les faits passés, et en conséquence d’apporter
trop tard des enseignements ; mais cela n’est pas vrai pour les domaines où
justement apparaissent des permanences statistiques.
 On a reproché aux statistiques d’être fausses : c’est vrai dans une certaine mesure,
mais il en est ainsi de toutes les bases numériques sur lesquelles ont été fondées les
sciences expérimentales, la physique par exemple.Par ailleurs il est préférable
d’avoir une connaissance même imparfaite des événements que pas de connaissance
du tout.
 On a dit de la Statistique qu’elle aboutissait à des conclusions relatives au
comportement des ensembles et non à celui des individus, mais précisément le
statisticien qu’à des ensembles et non à des unités.
 On a accusé enfin la Statistique d’être une des formes les plus raffinées du
mensonge. Un jugement sûr, et de la prudence, sont donc nécessaires, en la matière,
avant de se livrer à toute conclusion.Il sera donc toujours indiqué d’établir
soigneusement les statistiques qui seront utilisées, et de bien connaître les techniques
qui serviront à leur étude.
B. Organisation et documentation statistiques.Principes généraux

L’élaboration des statistiques suppose l’observation des faits, puis la collecte et le


dépouillement des renseignements recueillis.
Dans un pays cette tâche peut être confiée à un service unique qui dresse toutes les
statistiques (centralisation), on bien l’établissement des statistiques est divisé entre différentes
administrations (décentralisation).
Chacune de ces deux formules présente des avantages et des inconvénients. Cependant,
chaque fois qu’il y aura décentralisation un effort de coordination entre les différentes
administrations sera nécessaire.
La qualité d’un dénombrement statistique et les conclusions qui en seront tirées dépend
évidemment du nombre d’observations faites et de la valeur des réponses fournies. Dans tous
les pays les textes légaux font donc obligation à chacun, sous peine de sanctions, d’abord de
fournir des réponses aux questions posées, ensuite de fournir des réponses qui ne soient pas
erronées.
En contre partie les personnes qui fournissent des renseignements statistiques sont assurées
que les réponse données par elles ne seront utilisées que dans un but statistique , le personnel
des organismes chargés d’établir les statistiques étant tenu au secret professionnel.

C. Observation des faits

a) Terminologie

Comme le mathématicien, le statisticien doit d’abord définir avec précision l’ensemble de


référence sur lequel va porter les observations ; cet ensemble est appelé ensemble statistique
ou population statistique.
Chaque élément de l’ensemble statistique est un individu ou une unité statistique.Le
statisticien peut n’étudier que certaines propriétés des unités statistiques, propriétés qu’il
appelle caractères statistiques.
Exemples :
 Si l’on dresse une statistique du personnel d’une entreprise d’après l’ancienneté de ses
membres, l’ensemble du personnel constitue la population, chaque membre de ce
personnel est une unité statistique, et le caractère statistique est l’ancienneté de chacun
de ses membres.
 Si l’on dresse une statistique du parc automobile d’un département (ensemble des
voitures immatriculées dans ce département) à une date donnée d’après la marque des
voitures ,la population est ce parc automobile, l’unité statistique, chacune des voitures,
et le caractère statistique la marque de chaque voiture.
Indiquons qu’il est capital de bien définir, préalablement à l’établissement de toute
statistique, l’unité statistique et le caractère statistique étudiés, de façon à éviter des difficultés
lors de l’exploitation ultérieure des statistiques, et plus encore lors de la comparaison de
statistiques d’origines diverses, ou de statistiques dressées à des époques différentes.

b) Méthodes d’observation

1) Dénombrement instantané. Dénombrement continu


Le dénombrement que suppose toute statistique peut être instantané ou au contraire continu.
Ainsi la population d’un pays à une date donnée peut être connue à l’aide d’un recensement
effectué à cette même date (dénombrement instantané) ou, à partir d’un recensement
antérieur, par addition ou soustraction, suivant le cas, des nombres des naissances, des décès,
des émigrés, des immigrés (dénombrement continu).
En comptabilité des entreprises on pourra rattacher à la notion de dénombrement instantané :
le bilan et l’inventaire intermittent des stocks, de même que pourront être rattachés à la notion
de dénombrement continu le compte de résultat, et l’inventaire permanent des stocks.
2) Recensement et sondages
L’étude complète d’une population, son recensement, c’est à dire l’examen de toutes les
unités qui la composent, n’est pas toujours possible.Cette étude quand elle est possible peut
demander du temps, et son coût peut être élevé.Il peut aussi arriver que les unités statistiques
observées soient détruites à l’occasion d leur examen. Pour ces diverses raisons on peut être
conduit à n’observer qu’une partie de la population, c'est-à-dire à procéder à un sondage. Les
unités étudiées à l’occasion du sondage constituent un échantillon .L’étude de cet échantillon
fournira des informations et conduira à des conclusions qui pourront être étendues, quoique
avec précaution, à la population complète (population mère).
3) Questionnaires
Lorsque les unités statistiques sur lesquelles portes l’observation est des personnes, elles
peuvent être soumise à un questionnaire.
Destiné à fournir des renseignements nombreux et aussi exacts que possible, un questionnaire
doit présenter un certain nombre de qualités :
• Il doit être adapté au niveau des personnes consultées,
• Il doit être complet,
• Les questions posées doivent être simples, et appeler des réponses précises et courtes,
« oui » ou « non », par exemple,
• Les questions posées doivent être telles qu’elles permettent au statisticien de contrôler
la valeur des réponses recueillies.
4) Critique des informations recueillies
Cette critique peut porter :
• Sur l’observateur, qui doit faire preuve d’impartialité, de conscience
professionnelle, et de conscience tout court,
• Sur les procédés employés, notamment en matière de sondage, où l’échantillon
étudié doit être représentatif de la population mère,
• Sur la qualité même des renseignements obtenus, qui peuvent avoir été faussés
par des erreurs matérielles, ou des réponses volontairement inexactes de la part
des personnes interrogées.

c) Dépouillement des observations

1) Fixons au préalable la terminologie qui sera respectée


L’observation porte sur un caractère statistique.
 Lorsque ce caractère n’est ni mesurable, ni repérable ( par exemple la nationalité
d’une personne, sa situation matrimoniale,..), il est dit qualitatif.
 Lorsque, au contraire, ce caractère peut être mesuré (l’âge d’une personne, son revenu
annuel,..)ou repéré (la température en un lieu à un instant donné), il est dit quantitatif,
et on l’appelle alors souvent variable statistique.
 Dans le cas où les valeurs numériques que peut prendre une variable statistique sont
des nombres entiers (par exemple le nombre d’enfants à charge des membres du
personnel d’une entreprise) ; la variable est dite discrète (on pourra dire discontinue).
 Dans le cas contraire, c'est-à-dire lorsque la variable statistique peut prendre pour
valeur numérique tout réel d’un intervalle de IR, elle est dite continue (par exemple la
taille d’enfants mesurée à l’occasion d’une visite médicale).

2) Dépouillement dans le cas d’un caractère qualitatif


Supposons qu’on ait à dresser une statistique portant sur la statistique matrimoniale de vingt
personnes de sexe masculin. On a retenu pour ce caractère, qualitatif les modalités suivantes :
célibataire, marié, veuf, divorcé.
Pour faciliter le dépouillement on a établi le code suivant.
Les différentes situations matrimoniales possibles se verront affecter des numéros :
célibataire : 1 marié : 2 veuf : 3 divorcé : 4
Les vingt personnes interrogées ont fourni les réponses suivantes :

2 1 1 4 1 4 3 2 2 2

3 2 1 1 4 2 2 1 2 3

Le dépouillement va consister à compter combien, parmi les vingt unités statistiques


observées, répondent à la modalité codée 1, à la modalité codée 2, et ainsi de suite. Exécuté de
façon manuelle le dépouillement pourra se présenter de la façon suivante :

Situation matrimoniale Nombre d’unités statistiques Effectifs


1 ///// / 6
2 ///// /// 8
3 /// 3
4 /// 3

20

Si les modalités que peut présenter le caractère qualitatif étudié sont très nombreuses, elles
pourront faire l’objet d’une véritable nomenclature.

3) Dépouillement dans le cas d’un caractère quantitatif (ou variable statistique)


Supposons que vingt sportifs aient été pesés à l’occasion d’un contrôle médical. Les résultats
sont les suivants, l’unité de poids retenue étant le kilogramme :

77,450 62,200 67,820 71,280 74,370


81,290 78,540 63,220 59,470 61,330
56,410 63,230 63,280 71,660 68,720
54,930 71,440 74,310 77,820 67,410

Il est bien certain que , dans pareil cas, pour pouvoir dresser une statistique, il faudra diviser
le domaine de variation de la variable, ici de 54,930 kg à 81,290 kg en intervalles (ou classes),
de préférence d’amplitude constante.

Par exemple le dépouillement pourra se présenter comme suit :


Classes (amplitude de 5 kg) Nombre d’unités Effectifs
moins de 55 / 1
de 55 à 60 // 2
de 60 à 65 ///// 5
de 65 à 70 /// 3
de 70 à 75 ///// 5
de 75 à 80 // 3
plus de 80 / 1
20

Une légère difficulté pourrait se présenter au cas où une des valeurs observées de la variable
se trouverait exactement à la frontière d’une classe. Si, par exemple le poids d’un des sportifs
observés était exactement de 65 kg, faudrait-il rattacher cette unité à la classe « 60 à
65 »plutôt qu’à la classe « 65 à 70 », ou faudrait-il faire le contraire ?
Pareille éventualité doit avoir été prévue, et la décision doit avoir été prise préalablement à
l’étude statistique.
Si on a décidé, par exemple, que l’extrémité supérieure d’une classe ne fait pas partie de la
classe, ce qui entraîne que les classes seront les suivantes :

moins de 55 ou ,55[
55 à moins de 60 ou [55,60[
60 à moins de 65 ou [60,65[
.......
.......
75 à moins de 80 ou [75,80[
80 et plus ou [80,

La mesure 65 kg de la variable sera alors rattachée à la classe « 65 à moins de 70 ».


Dans le cas où, au contraire, il aura été, préalablement, décidé que l’extrémité inférieure d’une
classe ne fait pas partie de la classe, les classes seront les suivantes :

moins de 55 et 55 ou ,55]
plus de 55 à 60 ou ]55,60]
plus de 60 à 65 ou ]60,65]
.......
.......
plus de 75 à 80 ou ]75,80]
plus de 80 ou ]80,

La mesure 65 kg de la variable sera alors rattachée à la classe « plus de 60 à 65 ».


Le choix du nombre de classes, et partant, de l’amplitude des classes, dépend du domaine de
variation de la variable étudiée, et de la statistique à établir. Un nombre trop faible de classes
peut conduire à regrouper dans un même classe des mesures observées de la variable qui
présenteraient entre elles des écarts sensibles, et en conséquence peut nuire à la précision des
résultats obtenus.Un trop grand nombre de classes conduirait sans doute à des résultats
précis, mais entraînerait aussi un grand nombre de calculs.
En règle générale il peut être recommandé de ne pas dépasser, si possible, 15 à 20 classes.

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